Grégoire Allix (directeur adjoint de la rédaction) Maryline Baumard (directrice adjointe de la rédaction) Hélène Bekmezian (directrice adjointe de la rédaction) Philippe Broussard (directeur adjoint de la rédaction) Nicolas Chapuis (directeur adjoint de la rédaction) Emmanuelle Chevallereau (directrice adjointe de la rédaction) Alexis Delcambre (directeur adjoint de la rédaction) Marie-Pierre Lannelongue (directrice adjointe, M le magazine du Monde) Harold Thibault (directeur adjoint de la rédaction)
C'est le quotidien national payant le plus lu en France avec 2,44 millions de lecteurs en 2021[13] et le plus diffusé avec 500 000 abonnés, partagés entre 414 000 abonnés numériques et 87 000 abonnés papier[14].
Dernier quotidien français dit « du soir », il paraît, daté du lendemain, à Paris en début d'après-midi, ainsi qu'un peu plus tard dans certaines grandes villes. Il est ensuite distribué ailleurs le matin suivant.
La rédaction du Monde s'est située 5,rue des Italiens à Paris, de sa création jusqu’en 1989 (photo prise en 2015).
Le premier numéro duMonde paraît le, daté du sur une seule page recto verso. Il succède au journalLe Temps qui, victime del'ordonnance du sur les titres ayant paru sous l'occupation de la France par l'Allemagne, a vu ses locaux réquisitionnés et son matériel saisi.Le Monde, bénéficiaire de cette confiscation, en reprend le format et la présentation, l'équipe rédactionnelle, les ouvriers et employés ainsi que les anciens locaux situésrue des Italiens, locaux où il restera 44 ans et qui lui valent le surnom de « quotidien de la rue des Italiens ». Legénéral de Gaulle, qui souhaite doter laFrance d'un « journal de prestige » tourné vers l'étranger et qui serait « l'officieux » de la République, est un élément moteur de sa création[19]. Il charge sonministre de l'InformationPierre-Henri Teitgen d'en trouver le directeur, choix difficile car la plupart des hommes de presse de l'époque étaient d'ancienscollaborateurs ou déjà à la tête de journaux de lapresse clandestine[20].Georges Bidault, le président duConseil national de la Résistance lui suggère le nom d'Hubert Beuve-Méry. Ce dernier hésite longtemps car il veut diriger un journal indépendant vis-à-vis des pouvoirs politiques, économiques et religieux. Le, Hubert Beuve-Méry fonde lasociété à responsabilité limitée (SARL)Le Monde au capital de 200 000 francs répartis en 200 parts sociales, son premiercomité de rédaction comprend égalementRené Courtin, professeur de droit, etChristian Funck-Brentano, ancien chargé des questions de presse au cabinet du général de Gaulle[21]. Le quotidien, destiné commeLe Temps aux élites[Note 1], tire à 150 000 exemplaires dès 1945. Né dans l'ombre du pouvoir,Le Monde s'en émancipe progressivement grâce à Hubert Beuve-Méry qui acquiert son indépendance rédactionnelle durant laguerre froide et laguerre d'Indochine[22].
Les salariés du journal tiennent une place centrale dans la gestion du quotidien. En 1951, laSociété des rédacteurs duMonde est créée, qui a pour mission de veiller à l'indépendance journalistique du titre. Elle se voit initialement attribuer un peu plus de 28 % des parts de la SARL Le Monde[23]. (ont suivi la société des employés et des cadres en 1968, et celle des lecteurs en 1985). En 1956,Le Monde devient propriétaire de son immeuble au 5,rue des Italiens. À partir du début des années 1960 la diffusion du titre connaît une forte expansion, qui la fera tripler en 20 ans, passant de 137 433 exemplaires en 1960 à 347 783 en 1971, puis près de 500 000 à la fin des années 1970[24].
Cette indépendance financière, éditoriale, est aussi politique. Le journal est le point de jonction de plusieurs grands courants d'idées principalement liés au courant de lasocial-démocratie chrétienne sur le plan intérieur et unanticolonialisme modéré sur le plan extérieur.
Hubert Beuve-Méry, le fondateur du titre, prend sa retraite en 1969[30] Dans les années 1970, il s'oriente clairement vers un soutien à l'Union de la gauche[31] et dénonce les scandales financiers qui éclatent sous laprésidence de Valéry Giscard d'Estaing (affaire des diamants[32], etc.) L'hostilité forte des journalistes du quotidien vis-à-vis deValéry Giscard d'Estaing est étudiée en 2014, dans une enquête intituléeLe jour où… « Le Monde » choisit de torpiller Giscard[33].Raphaëlle Bacqué y revient sur l'affaire des diamants telle qu'elle fut vécue à l'intérieur duMonde et évoque l'aspect très politique de son exploitation. Son enquête mentionne notamment l'hostilité générale des journalistes de la rédaction à Giscard d'Estaing et leur proximité avec l'opposition socialiste et communiste. Elle indique aussi les débats internes entre ceux, tels que le chef du service politique, Raymond Barillon, qui sont circonspects et réticents à reprendre les révélations duCanard enchaîné et ceux, tels l'éditorialistePhilippe Boucher,« abhorrant le giscardisme », qui veulent pousser l'affaire en l'amalgamant notamment avec des révélations mentionnées parMinute sur un permis de construire obtenu parRaymond Barre et des informations sur le patrimoine en Afrique de cousins de Giscard. Philippe Boucher, plus tard nommé auConseil d'État parFrançois Mitterrand, reconnaîtra en 2014 avoir eu la dent un peu dure dans l'exploitation de cette histoire[33]. À l'époque, la ligne éditoriale, sans se revendiquer explicitement de gauche, est généralement solidaire des mouvements révolutionnaires« socialistes » (Viêt Nam,Portugal, allant jusqu'à titrer « Phnom Penh libérée » lors de la prise de la ville par lesKhmers rouges, en[34],[35]).
En 1981,Claude Julien succède àJacques Fauvet. Le nombre de lecteurs est à son plus haut. Le journal soutient la candidature de François Mitterrand à l'élection présidentielle française de 1981[36]. Après la victoire du candidat socialiste, Jacques Fauvet écrit dans le numéro du :« Cette victoire c'est enfin celle du respect sur le dédain, du réalisme sur l'illusion, de la franchise sur l'artifice, bref, celle d'une certaine morale[37]. » Après l'élection, le soutien affiché du journal à François Mitterrand lui coûte de nombreux lecteurs[38].
1982-1994 : difficultés financières et éditoriales
En 1985,André Laurens qui a succédé en 1982 à Claude Julien, est écarté de la direction à la suite de la baisse des ventes ; alors qu'il tire en moyenne 434 000 exemplaires entre 1974 et 1981, il voit sa diffusion chuter à 335 000 exemplaires en 1985, le faisant descendre en dessous de son seuil de rentabilité[39]). On reproche à Laurens son rapport au socialismemitterrandien.
En 1989, en raison de la concurrence deLibération et d'un renouveau duFigaro, la diffusion a reculé de 40 000 exemplaires en dix ans[47].
En, untriumvirat doit succéder à André Fontaine. Composé deDaniel Vernet (gérant-directeur),Bruno Frappat (directeur de la rédaction) etMartin Desprez (directeur-gestionnaire), il cède finalement sa place, à la suite de rivalités internes, à Bruno Frappat (toujours à la tête de la rédaction) et àJacques Lesourne, économiste, élu directeur de la publication duMonde le qui devient le premier non-journaliste à ce poste[48].
En 1994,Le Monde troque le statut desociété à responsabilité limitée (SARL) pour celui desociété anonyme (SA) àdirectoire etconseil de surveillance. À la suite de la démission de Jacques Lesourne qui n'a pu enrayer la chute de la diffusion du titre et du chiffre d'affaires publicitaire,Jean-Marie Colombani, rédacteur en chef, est élu directeur de la publication du journal en[47], d'abord par la société des rédacteurs puis par les actionnaires du journal. Il nomme, en, Noël-Jean Bergeroux directeur de la rédaction. En 1995, il lance une nouvelle formule du quotidien. Lors de l'élection présidentielle française de 1995, l'hostilité de Colombani àJacques Chirac (à la suite de latragédie d'Ouvéa), l'anti-mitterrandisme d'Edwy Plenel[Note 2] et le mondialismeballadurien d'Alain Minc, président du conseil de surveillance de la SA Le Monde, font que leur journal est accusé par ses confrères de balladurisme[49].Le Canard enchaîné titre, le « Le Monde balladurisé ? C'est pas une Minc affaire ». Cela jette le trouble dans son lectorat[50].
Après une premièrerecapitalisation de 295 millions de francs en 1995,Le Monde se lance surInternet en 1996 :Lemonde.fr propose des dossiers en ligne, la une en version graphique à partir de13 h, l’intégralité du journal avant17 h, l’actualité en liaison avec l'AFP et des rubriques sur la bourse, les livres, le multimédia et le sport. Deux ans plus tard, le journal complet en ligne coûte cinqfrancs (l'équivalent de 0,76 euro) alors que le journal imprimé coûte 7,50 francs (1,15 euro)[51]. Certains articles du supplément imprimé hebdomadaire Télévision-Radio-Multimédia sont disponibles gratuitement en ligne Multimédia, rebaptisée ensuite « Nouvelles technologies ».
Jean-Marie Colombani, réélu en 2000, engage la construction d'un groupe de presse, leGroupe Le Monde. Après avoir tenté en vain de racheterL'Express à Vivendi Universal Publishing (ex-Havas) en 1997[52], il prend le contrôle du groupeLes Journaux du Midi (anciennement Midi Libre SA) en 1999 et acquiert 30 % des « Publications de la vie catholique » en 2003 (notammentLa Vie,Courrier international etTélérama dont il revend le patrimoine immobilier[53]). En 2002 et en 2003, plus de 60 millions d'euros sont émis enobligations remboursables en actions (ORA), ce qui alourdit l'endettement à long terme déjà élevé[54],[55],[56].
En 2003, une série d'ouvrages et de travaux critiquent la neutralité du journal et dénoncent les trois dirigeants duMonde,Jean-Marie Colombani,Edwy Plenel etAlain Minc. Dans la revueActes de la recherche en sciences sociales, le sociologue de l'écolebourdieusiennePatrick Champagne analyse l'évolution du quotidien et l'influence de Jean-Marie Colombani dans l'article « Le médiateur entre deux mondes ». Ces critiques deviennent accusations dans l'essaiLa Face cachée du « Monde ». En, ce livre dePierre Péan etPhilippe Cohen affirme, entre autres, que l'équipe dirigeante a pris le parti de s'orienter vers une logique de rentabilité et de vente faisant fi desrègles déontologiques[57]. Ils dénoncent par ailleurs le salaire mensuel dudirecteur de la rédaction duMonde (26 000 euros par mois) en dépit d'une perte estimée à vingt-cinq millions d'euros pour l'exercice 2003 au niveau du groupe (périmètre deCA de460 millions d'euros, année d'acquisition dugroupeLa Vie catholique). Laligne éditoriale originelle aurait été altérée afin de répondre aux objectifs de pouvoir d'un petit groupe affilié, avec des collusions dans des cercles économiques. Le non-respect de laraison d'État est également au cœur de la critique. D'autres dénoncent certains parti-pris éditoriaux : le journal aurait mené une campagne active pourLionel Jospin lors de l'élection présidentielle de 2002[58]. Une plainte du groupe pour diffamation[59],[60]médiatisée, est finalement résolue par la médiation deGuy Canivet, premier président de laCour de cassation, en, évitant le procès[61],[62]. Cette médiation est critiquée comme un étouffoir par l'associationAcrimed qui raille« VotezJohn Kerry, allez voir le film deMichael Moore..., mais surtout ne vous plongez pas dans une critique du journal »[63].
Alain Rollat, journaliste auMonde de 1977 à 2001, a lui aussi sévèrement critiqué des errements survenus dans la gestion de l'entreprise sous la direction de Jean-Marie Colombani, principal responsable, à ses yeux, de l'emprise croissante des « puissances d'argent » sur le « quotidien de référence ». La publication de son témoignage est délibérément occultée par ses anciens compagnons[64].Daniel Schneidermann, employé duMonde, critique dans son ouvrageLe Cauchemar médiatique la réaction de la direction du quotidien, en estimant que celui-ci ne répond pas aux arguments du livreLa Face cachée du « Monde ». Les dirigeants duMonde lelicencient en pour « cause réelle et sérieuse » : selon eux, un passage du livre de Daniel Schneidermann est « attentatoire à l’entreprise pour laquelle il travaille ». Le journaliste a poursuivi le quotidien auxprud'hommes de Paris, qui lui ont donné gain de cause en[65] confirmé en appel en[66]. Un autre livre-enquête, publiée l'année suivante,Patrick de Saint-Exupéry sur legénocide du Rwanda[67] provoque, selonÉric Fottorino, le malaise des journalistes duMonde[Quand ?], le journal ayant au moment du drame en 1994« entériné la vision fausse et facile d'un double génocide qui dédouanait la diplomatie française, gauche et droite confondues »[68] alors que Patrick de Saint-Exupéry avait vu lui en 1994« non pas des mais un génocide »[69].
Le, Edwy Plenel démissionne de la direction de la rédaction[70],[71],[72], puis quitte le journal en[73],[74]. Colombani fait revenir, pour l'intérim,Patrick Jarreau de Washington[75].
Face à cette crise,Le Monde accepte l'augmentation de capital dugroupe Lagardère et publie une nouvelle formule, préparée par Éric Fottorino et son groupe de réflexion « Vivaldi »[76], le. D'après lui, ce profond changement de l'architecture du quotidien[77],[78] permet une remontée durable de la satisfaction des lecteurs, au-dessus de 80 %[76]. Le groupeLe Monde revend lesÉditions Desclée de Brouwer à l'éditeur suisseParole et Silence spécialisé dans la spiritualité chrétienne.
Jean-Michel Dumay voit son mandat de président de la société des rédacteurs renouvelé en 2006, maisPierre Jeantet remplace Jean-Paul Louveau comme directeur général et, avecBruno Patino, entre dans un directoire aux côtés d'Éric Fottorino.
Les tensions liées au rôle du groupe Lagardère s'aggravent. En, après 24 ans de partenariat avec l'émission deRTLLe Grand Jury[79], le journal est remplacé parLe Figaro, en raison de l'augmentation de capital de Lagardère propriétaire de la station concurrente de radioEurope 1[80]. En octobre, la société des rédacteurs du Monde s'oppose à la création d'un « pôle sud » de la presse quotidienne régionale réunissant les actifs du Monde (Midi libre,L'Indépendant,Centre Presse) et ceux du groupe Hachette-Filipacchi de Lagardère (La Provence,Nice-Matin,Corse-Matin etVar-Matin) à travers uneholding commune. Enfin,Laurent Mauduit qui est devenuéditorialiste, après s'être prononcé publiquement contre l'entrée au capital du journal du groupe Lagardère, quitte le journal en, dénonçant lacensure de l'un de ses articles à propos desCaisses d'épargne[81].
Rapidement émerge une controverse déclenchée à la fin de l'année 2005 par la mise en place par Jean-Marie Colombani du concept dejournalisme de validation, censé se substituer à celui de journalisme d'investigation[82],[83],[84],[85]. cejournalisme de validation fut évoqué dès l'automne 2004 dans un message de Colombani à la rédaction, au départ d'Edwy Plenel[86]. Le journal tente aussi de cadrer ses contenus numériques« parfois contradictoires avec l'édition papier »[87].
Le, le directeur duMonde Jean-Marie Colombani appelle à voterSégolène Royal dans les colonnes du journal[88], après avoir été critiqué pour un éditorial avant le premier tour incitant les lecteurs du journal de sensibilité centriste à préférerNicolas Sarkozy àFrançois Bayrou[89].
Trois semaines après,, lasociété des rédacteurs du Monde refuse d'accorder un troisième mandat à Jean-Marie Colombani à la tête du directoire du groupe, avec 48,5 % des suffrages en faveur de la reconduction et 46,7 % contre, 60 % des voix étaient nécessaires selon les règles internes du journal. Le,Pierre Jeantet (recruté un an plus tôt comme directeur général) lui succède au poste de président du directoire du groupe Le Monde, avec Bruno Patino comme vice-président, tandis qu'Éric Fottorino (précédemment directeur de la rédaction) lui succède au poste de directeur du journal (les fonctions de président du groupe et de directeur du journal étant désormais dissociées). Mais, le, à la suite de désaccords en matière financière entre la direction et la Société des rédacteurs du Monde, le président du directoirePierre Jeantet, le vice-présidentBruno Patino et le directeur du journal Éric Fottorino démissionnent en bloc[90]. Ce dernier revient sur sa décision le et devient président du directoire le[91]. Cela provoque la démission deJean-Michel Dumay, qui claque la porte de lasociété des rédacteurs du Monde (SRM) en dénonçant un « marchandage indigne»[92].
Le même mois, le journal est condamné par un tribunal de Barcelone, à 300 000 euros dedommages-intérêts pour avoir publié un article jugé diffamatoire évoquant les pratiques du dopage au FC Barcelone[93].
Le quotidien perd 15 millions d'euros sur la seule année 2007, sa diffusion a baissé de 10 % en 4 ans et ses recettes publicitaire de 40 %[94]. Aux difficultés s'ajoute le mécontentent suscité par le recrutement deFrançoise Fressoz l'éditorialiste politique du concurrent et les journalistes votent massivement une grève pour[95].
Le groupe, qui reste endetté, doit se réorganiser. En, il met en vente la société éditrice desCahiers du cinéma, les Éditions de l'Étoile, achetée en par le groupe d'édition d'artPhaidon. Le groupe vend également sa branche jeunesse, composée deFleurus presse et de Junior hebdo, à Héros et Patrimoine, une société détenue par Financière de loisirs et par le fonds d'investissement américain Open Gate Capital. Fin 2008, il cède la librairie religieuseLa Procure pour trois à quatre millions d'euros.
En, Éric Fottorino reproche sa« vantardise et sa frénésie » àNicolas Sarkozy dans un éditorial, ce qui provoque une crise avec les actionnaires. Le milliardaireVincent Bolloré, ami du chef de l’État, annonce qu’il cesse de faire imprimer son quotidien gratuitDirect Matin sur les rotatives duMonde.Le Journal du dimanche, qui appartient au milliardaireArnaud Lagardère, autre ami de Nicolas Sarkozy, fait savoir qu’il change d’imprimerie. Enfin,Les Échos, propriété du milliardaireBernard Arnault, lui aussi ami personnel du président, dénonce le contrat souscrit avec l’imprimerie dontLe Monde est propriétaire. Pour Éric Fottorino,« le pouvoir tentait de nous asphyxier par la voie industrielle ». Dans la même période, une enquête duMonde signale le rôle central de la banqueBNP Paribas dans le capitalisme de connivence français, citant plusieurs fois son PDG,Michel Pébereau. Cet épisode entraîne le refus de BNP Paribas, pourtant banque historique duMonde, d'aider le quotidien en grave difficulté. Pour Éric Fottorino,« sans doute n’était-il pas opportun, au moment où nous discutions notre avenir, d’irriter celui qui tenait une partie de la solution entre ses mains. (...) Déplaire nous condamnait-il à dépérir ? Il était de toute façon trop tard pour faire marche arrière[96]. » Le journal doit être repris.
En, cinq repreneurs sont présentés[97] :Le Nouvel Observateur,El País, legroupe de presse qui éditeL'Espresso (Italie), le groupe de presseRingier (Suisse) ainsi qu'un trio formé parPierre Bergé (entrepreneur, propriétaire du magazineTêtu),Matthieu Pigasse (homme d'affaires, propriétaire et président du magazineLes Inrockuptibles) etXavier Niel (fondateur deFree). Cette candidature provoque une rencontre entre le président de la République Nicolas Sarkozy et Éric Fottorino le : le chef de l'État met en garde en déclarant que si l'option du trio Bergé-Pigasse-Niel était choisie, l'État renoncerait à verser vingt millions d'euros pour participer au sauvetage de l'imprimerie du journal[98],[99]. L'autre offre, sérieuse, est formée parPerdriel-Prisa-Orange[100] soutenue parAlain Minc, alors en relation secrète avecEmmanuel Macron[101],[102], et parait à lasociété des journalistes duMonde comme étant« particulièrement dangereuse »[pourquoi ?][101],[102]. Fin juin, l'offre du trioBergé-Pigasse-Niel est plébiscitée par les salariés actionnaires[103]. Orange etLe Nouvel Observateur décident de se retirer[104] et le choix est validé par le vote duconseil de surveillance (11 voix pour et 9 abstentions) le[105]. Le, le rachat du journal par le trio est entériné[106],[107]. Le groupe Le Monde est alors contrôlé par la sociétéLe Monde libre qui possède 64 % du capital, cette société étant détenue par les trois hommes d'affaires ainsi que par le groupe de presse espagnolPrisa[108].
Les circonstances de la vente du journal ont été dénoncées par un article duMonde diplomatique,Comment « Le Monde » fut vendu, en[109].
Le,Le Monde annonce qu'il porteplainte contre X pour « violation dusecret des sources » après que les services secrets français (Direction centrale du renseignement intérieur, DCRI) ont été mis à contribution par l'exécutif pour identifier la source d'un journaliste de la rédaction.Bernard Squarcini, directeur de la DCRI, le reconnaît dans un entretien auNouvel Observateur : il a ordonné un « éclairage DCRI » sur des fuites provenant du ministère de la Justice au sujet de l'affaire Woerth-Bettencourt, une enquête qui peut être considérée comme une atteinte au secret des sources, protégées par la loi, et donc à laliberté de la presse.
Le, Éric Fottorino est révoqué de la présidence du directoire du groupeLe Monde et de sa fonction de directeur de la publication, pour divergences de point de vue avec les actionnaires. Il est remplacé parLouis Dreyfus à la présidence du directoire[110],[111] et parÉrik Izraelewicz, le, comme directeur des rédactions du groupe. Ce choix est ratifié le par les journalistes avec 74 % des voix[112],[113] mais Érik Izraelewicz meurt, le, à l'âge de58 ans, victime d'une crise cardiaque au siège même duMonde[114]. Après un intérim d'Alain Frachon[115],Natalie Nougayrède est proposée le à ce poste par les trois principaux actionnaires du groupe. Elle devient la directrice duMonde après un vote positif de la Société des Rédacteurs du journal[116] pour six ans. Son tandem avec Louis Dreyfus reçoit pour mission de « placer la révolution numérique au cœur de leurs mandats »[117]
Cela provoque rapidement une crise avec la rédaction. En, un mouvement de contestation est déclenché dans le journal par l'annonce d’un plan de mobilité prévoyant le passage vers la version numérique d’une cinquantaine de postes et la suppression d'un certain nombre de rubriques (Logement et exclusion,Économie sociale et solidaire,Banlieue...)[118],[119]. Le, sept membres de la rédaction en chef duMonde — François Bougon, Vincent Fagot, Julien Laroche-Joubert, Damien Leloup, Cécile Prieur, Françoise Tovo et Nabil Wakim — démissionnent et dénoncent« des dysfonctionnements majeurs, ainsi qu'une absence de confiance et de communication avec la direction de la rédaction »[120],[121]. Trois jours plus tard, Vincent Giret et Michel Guerrin, les deux adjoints de la directrice duMonde, démissionnent mis en cause par une partie de la rédaction qui demande leur départ[122]. En l'absence de soutien des actionnaires[123],Natalie Nougayrède jette l'éponge et démissionne de son poste[124],[125]. Dans un texte envoyé à l'Agence France-Presse[126], elle explique n’avoir « plus les moyens d’assurer en toute plénitude et sérénité » ses fonctions.
Le, un nouvelorganigramme est mis en place[127] :Gilles van Kote est promu membre du directoire et directeur duMonde par intérim par le trio Bergé-Niel-Pigasse dans l'attente d'un vote de la Société des rédacteurs du Monde (SRM) tandis queJérôme Fenoglio devient directeur des rédactions.
Le,Le Monde lance une nouvelle formule voulue« plus claire et plus aérée », selon son directeur général Louis Dreyfus[128].
Le, à la suite de la démission de Gilles van Kote due au refus de la Société des rédacteurs du Monde de soutenir sa candidature définitive[129] et à l'issue d'un deuxième vote de celle-ci[130], Jérôme Fenoglio accède au poste de directeur du quotidien tandis queLuc Bronner le remplace en tant que directeur des rédactions[131].
À la suite du décès dePierre Bergé en,Xavier Niel etMatthieu Pigasse rachètent chacun la moitié de ses parts dans Le Monde libre, holding qui détient 72,5 % duGroupe Le Monde[133]. Le, Matthieu Pigasse vend 49 % de ses parts de la sociétéLe Nouveau Monde au milliardaire tchèqueDaniel Křetínský, déjà propriétaire du groupe de médiasCzech Media Invest, de l'hebdomadaireMarianne[134] et d'une partie du pôle magazine dugroupe Lagardère (Elle,Télé 7 jours, Ici Paris, France Dimanche...)[135], suscitant la méfiance du« Pôle d’indépendance » du journal qui qualifie l'opération jugée « brutale »[136] et générant des tensions avec Xavier Niel[137].
En, laFondation Bill-et-Melinda-Gates octroie à la société de presse 2 126 790 $ sur trois ans pourLe Monde Afrique[138],[139], afin de soutenir« sa couverture du développement et de lasanté globale en Afrique, informer et engager son public par un journalisme de haute qualité[138] ». La Fondation est alors déjà« partenaire » duMonde Afrique[140], l’accompagnant depuis sa création en 2015[141], et a auparavant octroyé des subventions dans ce cadre[142].
En juillet de la même année, Matthieu Pigasse et Daniel Kretinsky négocient le rachat des parts du groupe espagnolPrisa qui détient 20 % dans le groupe Le Monde, suscitant de nouvelles tensions avec Xavier Niel[135] et il est question que Daniel Kretinsky prenne le contrôle de la holdingLe Nouveau Monde[137]. Ces évolutions dans l'actionariat suscitent l'inquiétude de la rédaction qui appelle à préserver « l’indépendance éditoriale »[137] dans une tribune collective[143]. Les deux actionnaires de référence, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, acceptent la signature du droit d'agrément demandé par les rédactions du journal[144] et la négociation entreLe Nouveau Monde et Prisa n'aboutit finalement pas[145]. Ce droit d'agrément confie au pôle d'indépendance la possibilité de bloquer un changement dans le contrôle de l'actionnariat[146].
En, legroupe annonce avoir dégagé en 2019 un bénéfice net à 2,6 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 302,7 millions d'euros, avec« l’essor très marqué du portefeuille d’abonnés numériques duMonde »[148]. Pour la troisième année d'affilée, le groupe affiche un bilan positif[149]. En revanche, la première moitié de l'année 2020, marquée par lapandémie de Covid-19, devrait affecter le chiffre d'affaires de 18 millions d'euros du groupe, avec une chute de 50 % des revenus publicitaires[150].
PourMarianne, la rédaction duMonde, comme d'autres titres de la presse de gauche, est fracturée entre deux camps que le magazine décrit comme lesmulticulturalistes et lesuniversalistes. La discorde ne porterait plus sur le modèle économique et politique –lutte des classes contresocial-démocratie – mais sur des thèmes de société tels que leféminisme, les minorités et l’islam, principalement[151]. Ainsi, le déclenchement du phénomène#metoo contre le harcèlement des femmes provoque une « grosse crise interne » au sein du quotidien ou encore un article de Zineb Dryef consacré àAssa Traoré fait l'objet de critiques internes, même siLuc Bronner, alors directeur de la rédaction du quotidien, rejette les accusations en complaisance visant son journal[151].
Le, la direction annonce l'augmentation du tarif en kiosque de 20 centimes en raison de la hausse des coûts de production, particulièrement le prix du papier[153].
Le quotidien doit par ailleurs faire face au départ de ses deux dessinateurs les plus connus.Plantu, engagé au journal depuis le, a mis fin en à sa carrière au service duMonde après 50 ans de travail laissant sa place à la Une à ses confrères du collectif « Cartooning for Peace ». En, la directrice de la rédaction duMondeCaroline Monnot présente ses excuses pour avoir publié un dessin deXavier Gorce pouvant« être lu comme une relativisation de la gravité des faits d’inceste, en des termes déplacés vis-à-vis des victimes et des personnestransgenres[154] ». Après 18 ans de collaboration, Xavier Gorce annonce qu'il quitte la rédaction en déclarant que « la liberté ne se négocie pas » et déplore la pression des militants des réseaux sociaux[155],[156].
En septembre 2022, la direction du journal décide de dépublier une tribune du chercheur Paul-Max Morin intitulée « Réduire la colonisation en Algérie à une "histoire d'amour" parachève la droitisation de Macron sur la question mémorielle » à la suite de protestations de l'Élysée[157],[158],[159]. Pour l'Élysée, l'article contenait une erreur factuelle née d'une mauvaise interprétation des propos tenus à Alger par le chef de l’État.
En octobre 2024, le conseil de surveillance est renouvelé et la présidence en revient à Aline Sylla-Walbaum, ancienne directrice de cabinet deFrançois Fillon, employée chez Chaumet deBernard Arnault (principal annonceur de la presse quotidienne en France) et par ailleurs administratrice d'Unibail, propriété deXavier Niel, principal actionnaire duMonde et gendre de Bernard Arnault. Elle est rejointe au conseil par Cécile Cabanis, elle aussi employée directe de Xavier Nielvia Unibail[161].
En janvier 2025, Le Monde annonce sa décision de quitter leréseau social X en raison de « l’intensification de l’activisme » d’Elon Musk et de « la toxicité croissante des échanges » sur la plateforme[162]. La rédaction a souligné que cette décision, bien que difficile, s'inscrit dans une volonté de préserver son indépendance éditoriale et d'éviter de contribuer à un environnement nuisible au débat public[163].
LePôle d'indépendance du Monde regroupe plusieurs syndicats comme la société des rédacteurs du Monde, la société des lecteurs du Monde, la société des employés du Monde, la société des personnels de Courrier international, la société du personnel de L'Obs ainsi que l'association des actionnaires minoritaires.
Afin d'éviter unepression des actionnaires sur les journalistes, comme c'est le cas dans certains médias[165],[166],Le Monde présente certaines originalités.
Selon les statuts officiels du journal, la nomination du directeur de la rédaction doit impérativement être votée par au moins 60 % de la rédaction des journalistes.
Depuis 2017, lePôle d’indépendance du Monde obtient dans le cadre d’une modification des statuts duMonde une « golden share » protégeant ses droits statutaires quelle que soit sa part du capital. Ainsi, les actionnaires minoritaires ont le pouvoir de bloquer des décisions des actionnaires majoritaires.
En 2020, Xavier Niel, un des actionnaires de laholding Le Monde Libre, place toutes ses actions dans un fonds de dotation spécial. Ce fonds est légalement incessible. La chercheuseJulia Cagé, qui dirige laSociété des Lecteurs du Monde, pointe néanmoins des brèches dans la gouvernance du fonds, qui reste sous le contrôle de Xavier Niel et de ses héritiers[167],[168].
Le nombre croissant d'employés directs de Xavier Niel au conseil de surveillance inquiète également sur son indépendance, d'autant que certains ont des liens directs avec la sphère politique[161].
Chaque année, leGroupe Le Monde partage ses documents financiers (bilan, compte de résultat), avec les lecteurs du Monde[169]. En 2021, le chiffre d'affaires du groupe est de 301 millions d'euros[169].
L'abonnement est actuellement la principale source de revenu du journal[169] .
Les journalistes font partie d'un syndicat, la société des rédacteurs du Monde[171].
Le journalLe Monde bénéficie des aides à la presse. Ainsi, il a perçu 2,95 millions d’euros d’aide du fonds d'aide à la modernisation de la presse de 2003 à 2010[172] (voirAides à la presse en France). En 2010, il est le second quotidien français qui reçoit le plus de subventions de l'État, avec 17 millions d'euros d'aides directes[173]. En 2011 et 2012, il est le premier avec 16,9 et 18,6 millions d'euros[174].
En 2021, sa subvention est de 8 millions d'euros[175].
Lapertinence de cette section est remise en cause. Considérez son contenu avec précaution.Améliorez-le oudiscutez-en, sachant quela pertinence encyclopédique d'une information se démontre essentiellement par des sources secondaires indépendantes et de qualité qui ont analysé la question.(décembre 2019) Motif avancé : où sont lessources de synthèse de qualité attestant que sont recensées les principales critiques et polémiques; lesquelles existent pourtant depuis la création de ce journal ? Et queWP:Proportion est respecté dans l'histoire de ce média ?
Le,Le Monde a fait un gros titre de première page« Marine Le Pen arrive en tête parmi les jeunes de 18-24 ans », basé sur une étude de l'institut CSA, réalisée du 12 au, soit trois semaines plus tôt. Dans ce sondage, « le sous-échantillon des jeunes 18-24 ans comportait moins de 200 personnes », ce queLe Monde n'a pas signalé à ses lecteurs, selon laCommission des sondages[178], qui s'en est émue.
D'autres instituts de sondages donnaient des résultats différents sur les intentions de vote des jeunes. Pour tous les autres sondages de l'élection présidentielle de 2012[179],Le Monde a pour partenaireIpsos, dont le sondage en date du ne démontre pas encore de progression de Marine Le Pen, qui obtient alors 15 % des voix des sondés[180] sur l'ensemble de la population contre 16 % deux semaines auparavant. Marine Le Pen a finalement recueilli au1er tour 18 % des voix des 18 à 24 ans[181], soit presque la même proportion d'électeurs que dans l'ensemble de la population (17,90 %).
Les Décodeurs suscitent des interrogations et critiques. Le journalisteVincent Glad estime que les intentions sont louables, mais met en avant la difficulté d'exprimer un jugement « impartial et transparent »[182],[183].Daniel Schneidermann estime aussi dansLibération que, dans ce rôle,Le Monde est « juge et partie ». Il craint par ailleurs que le classement ait peu d'effet sur les lecteurs, car il ne serait utile que pour les convaincus, et trouve que le classement privilégie les médias professionnels, citant en exempleValeurs actuelles, alors en vert dans le classement proposé par le Décodex (désormais en orange[184])[185].
Bien que la direction du journal s'en défende[186], la neutralité du traitement accordé aux candidats de l'élection présidentielle parLe Monde est mise en cause par plusieurs journaux et associations, dontAcrimed, qui dénoncent un parti-pris non assumé du journal en faveur d'Emmanuel Macron[187],[188].
Le,Le Monde,les Inrockuptibles etLibération prennent la décision de boycotter la soirée électorale deMarine Le Pen pour protester contre le fait qu'une dizaine de médias y aient été refusés[189].
Michel Legris publie en 1976Le Monde tel qu'il est. D'après cet ancien journaliste duMonde (1956-1972), la ligne éditoriale du journal aurait dérivé vers la gauche, notamment en soutenantFrançois Mitterrand, ou que le journal aurait été complaisant envers la Chine deMao Zedong[190].
Lesarchives Mitrokhine (des documents fournis parVassili Mitrokhine un ancien agent duKGB) mentionnent par ailleurs les reportages duMonde sur laguerre du Viêt Nam, affirmant qu'en le journal utilise un« récit déformé » d'un discours du dissident russeAlexandre Soljenitsyne aux États-Unis pour« le diffamer en le traitant de sympathisant nazi »[191]. Même s'il n'y avait« aucune preuve » que le récit avait été introduit par un agent du KGB, il était, selon le livre de Mitrokhine,« tout à fait conforme à la désinformation que le KGB cherchait à semer dans la presse occidentale »[191].
En, Érik Izraelewicz, alors rédacteur en chef duMonde où il a été responsable du traitement de l'économie, publie un article dans la revueSciences humaines. Il y explique comment l'actualité sociale, qui prime alors auMonde, a été progressivement fondue avec l'actualité économique dont la place est grandissante ; puis comment l'actualité des entreprises a progressivement dominé la rubrique économique et sociale[193].Serge Halimi, directeur duMonde diplomatique, dans son essai politiqueLe Grand Bond en arrière (2004, réédité en 2006 et 2012), ajoute ironiquement : « Ensuite, on crée un supplément affaires [Le Monde des affaires]. Enfin, ce sera régulièrementLe Monde Argent ».
En 1999, la rédaction du journal « fait le choix de l'intervention » auKosovo, comme l'admettra Edwy Plenel. Les journalistesPierre Rimbert etSerge Halimi lui reprochent d'avoir contribué àdésinformer l'opinion en relayant complaisamment les accusations des gouvernements occidentaux contre laSerbie. Ainsi, le journal consacra plusieurs unes auPlanFer-à-cheval (un prétendu projet de nettoyage ethnique de la Serbie) qui est en réalité une invention du gouvernement allemand destinée à justifier l'entrée en guerre de l'Otan[194].
LeMonde a été accusé en par le directeur du magazineLe PointFranz-Olivier Giesbert d'avoir deux décennies plus tôt, sous la direction d'Edwy Plenel,« mené une campagne infâme » contreDominique Baudis,« accusé faussement de crimes sexuels avant de mourir peu après d’un cancer généralisé » via un article d'un des proches de Plenel,Jean-Paul Besset où« étaient évoquées des messes rouges et des soirées sadomasochistes »[195]. Au printemps 2003, le caractère mensonger de témoignages effectués devant le juge et les journaux télévisés contreDominique Baudis, décédé onze ans après en 2014, avait été rapidement démontré et l'émotion suscitée par cette "affaire Alègre", du nom d'un protagoniste, utilisée en 2010, au moment de l'Affaire Woerth-Bettencourt, par le gouvernement contre l'ancien directeur duMonde[196] devenu entre-temps cofondateur du site d'investigation Mediapart.
Le, le médiateur duMonde avait publié un bilan de sa couverture de l'affaire, rappelant avoir« évité de tomber dans certains pièges, en particulier, à la différence d'autres médias, le faux témoignage du travesti mythomane Djamel ». Bien qu'« informé depuis longtemps que le nom de Dominique Baudis était cité dans des procès-verbaux », le journal rappelle avoir« attendu, pour en faire état, qu'il accepte de s'exprimer et de réagir dans nos colonnes » et à tout moment« rendu compte des contre-attaques » de l'ancien maire de Toulouse« au point d'être les premiers à révéler sa dénonciation d'un "complot politique" ». Le journal regrette cependant« la publication de certains extraits de procès-verbaux d'instruction, un reportage dans les environs de Toulouse dont le contenu a été démenti par la justice et le récit non recoupé du témoignage tardif d'une prostituée »[197].
Le reportage dans les environs de Toulouse, consacré à la perquisition d'une maison par les gendarmes et signé de Nicolas Fichot etJean-Paul Besset, était daté du[198], trois semaines après qu'un prostitué entendu par les gendarmes ait témoigné le de dos sous le pseudonyme de Djamel au journal de 20 heures de TF1 au sujet de soirées sadomasochiste. Ce témoin y avait alors affirmé qu'il y avait eu des « morts »[199] puis trois jours après[200] le au journal de 20 heures de France 2[200] prétendu avoir vu dans ces soirées une petite fille disparue dans la région[201]. Le rôle des télévisions, et du quotidienLa Dépêche du Midi qui avait lancé une campagne de presse, dès le, sur la base de déclarations de deux prostituées, à l'origine de l’emballement médiatique dont fut victime Dominique Baudis[200], a été dénoncé dans un téléfilm de Francis Girod « Notable donc coupable », diffusé en[200], tiré du livre « le bûcher de Toulouse » deMarie-France Etchegoin etMatthieu Aron, journalistes à L'Obs et France Info[202],[200].
En, le mensuelLe Monde diplomatique publie un article du journalistePierre Rimbert critiquant la disparition progressive de l'indépendance rédactionnelle auMonde. L'article rapporte notamment une déclaration du milliardaire et propriétaire duMondeXavier Niel :« Quand les journalistes m’emmerdent je prends une participation dans leur canard et après ils me foutent la paix[204]. »
En,Le Monde diplomatique rapporte les propos d'Éric Fottorino, ancien directeur duMonde :« Le Monde a rejoint la cohorte de ces titres renommés dont le sort est désormais lié au capital et au bon vouloir des capitaines d’industrie ou de finance. »Serge Halimi, directeur duMonde diplomatique, ajoute ironiquement qu'« avocat de la « mondialisation heureuse »,Le Monde en est devenu la proie »[96].
DansUn Monde à part (2013),Jean-Marie Colombani critique également l'évolution du quotidien du fait de ses nouveaux actionnaires, celui-ci n'étant plus selon lui, un« journal de journalistes », mais étant« engagé à gauche du simple fait de son actionnariat » (Pierre Bergé, Xavier Niel, Matthieu Pigasse). En raison de ce même actionnariat, l'ancien directeur du journal affirme que celui-ci « n'est plus indépendant du pouvoir économique »[205].
Les journalistes du quotidien n'échappent pas au reproche d'être trop politisés. Ainsi,Adam Nossiter duNew York Times jugeLe Monde« frénétique à l'égard de Nicolas Sarkozy et manquant de recul à l'égard du Front national »[206].
En 2013, l'association de critique des médiasAcrimed, reproche notamment auMonde de participer à la quasi-unanimité des médias français en faveur de l'austérité européenne[207], de ne pas parler de certains livres critiques vis-à-vis du journalisme français, et ce malgré leur succès[208] ; ou encore l'utilisation de son image de marque pour la vente de produits n'ayant rien à voir avec le journalisme[209].
En, le site internet du quotidien annonce par erreur la mort deBernard Tapie. L'article est rapidement retiré[210].
En 2021,Le Monde est fortement critiqué par des scientifiques et d’autres médias après avoir publié un dossier d’été complaisant envers l'anthroposophie et ses préceptespseudo-scientifiques[211],[212].
Lors de laCoupe du monde de football 2022, l'éditorial du journal dénonce « des accusations de la vingt-cinquième heure » contre le Qatar[213], pays organisateur, alors queMassimo Lorenzi, rédacteur en chef des Sports à laRadio télévision suisse (RTS), avait lors de la discussion de la couverture de cet événement avec le Conseil du public de la RTS, souligné« que les premières critiques à l’encontre de laFIFA étaient apparues dès le moment de l’attribution de la compétition au Qatar, il y a douze ans »[214]. L'éditorial duMonde se pose en conseiller a posteriori du Qatar[213], en jugeant que ce pays aurait pu « trouver des accommodements pour assurer la meilleure cohabitation possible »[213] entre « l'accueil des citoyens du monde »[213] et ce queLe Monde présente comme le « conservatisme de l’émirat »[213], afin de faire valoir que ces accommodements auraient « pu être portés à son crédit »[213]. Le même éditorial tranche le débat sur les actions menées par sept équipes de football européennes pour porter un brassard contre les discriminations pratiquées au Qatar[215] en écrivant que « les leçons occidentales de bonne gouvernance et d’exemplarité ne sont plus jugées crédibles »[213], semblant légitimer la décision de la Fifa de menacer de sanctions ces sept équipes européennes[215], la France ayant été la première des sept à annoncer y renoncer[215], quelques jours après l'éditorial duMonde. Le quotidien, très lu à l'étranger, avait jugé la veille dans un article du directeur adjoint de la rédactionPhilippe Broussard qu'il "faut se méfier d’une vision très européocentrée des cas de conscience"[216] posés par le choix du Qatar, car « dans de nombreux pays, arabes ou pas, les problèmes soulevés ici ou là ne font pas, ou peu, débat, y compris ceux concernant le climat »[216].
Le 2 décembre 2023, Le Burkina Faso prend la décision de suspendre de « tous les supports de diffusion »le Monde, après la publication d’un article au sujet d’une attaque sanglante dans le nord du pays menée par le Groupe de soutien à l’islam et au musulman (GSIM)[217]. Réhabilité après cette suspension, le quotidien est de nouveau suspendu par le gouvernement burkinabé en avril 2024 (et la correspondante expulsée), à la suite de la publication d'un article qui mentionnait les massacres commis par l'armée sur 223 civils au sein de son propre pays[218].
En janvier 2024, une polémique éclate au sein de la rédaction du journalLe Monde en raison de la nomination deRayan Nezzar, compagnon de la cheffe du service politique Ivanne Trippenbach, au cabinet du Premier ministreGabriel Attal. Plusieurs journalistes pointent des risques deconflit d'intérêts et la Société des rédacteurs du Monde saisit le comité d'éthique dugroupe Le Monde pour évaluer les précautions prises par la direction[219]. À la suite de cela, la journaliste annonce quitter ses fonctions et changer de service pour rejoindre le service des grands reporters[220].
En décembre 2024, une enquête duFigaro révèle un malaise au sein de la rédaction concernant le traitement de la politique israélienne et la question palestinienne. Elle dévoile également l’existence d’un « mur de Gaza » au sein du journal, formant un patchwork qui mélange coupures de presse, photos d’enfants mutilés et une chronologie intitulée « Ne laissez personne vous dire que ça a commencé le7 octobre 2023 ». Plusieurs titres de presse soulignent alors le fait queBenjamin Barthe, rédacteur-en-chef adjoint du service international, est un défenseur d’une ligne propalestienne et marié à une activiste palestinienne[221],[222]. Le quotidien dénonce pour sa part une« campagne d'intimidation » à l'égard de son journaliste, lui « réitère » son soutien et retire les images « qui ont pu choquer » après l’enquête duFigaro[223].
En,Le Monde et sa filialeLe Monde Interactif ont été condamnés à 1 500 euros d'amende chacun par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffamé le député socialisteJulien Dray[225]. La17e chambre du tribunal de grande instance de Paris reproche au journaliste d'avoir utilisé des informations deTracfin concernant une enquête sur le député, « ce qui lui confère une apparente crédibilité », sans avoir attiré l'attention de ses lecteurs sur la circonspection qui s'impose à ce stade de l'enquête ; et d'avoir « manqué à la prudence » en ne donnant pas la parole à M. Dray, ainsi qu'en ne rappelant pas le caractère « unilatéral et non contradictoire » de la note de TRACFIN (Julien Dray écopera d'un rappel à la loi[226]).
En,Le Monde a été condamné en dernière instance par la justice espagnole à indemniser deux clubs de football pour atteinte au droit à l'honneur. Le quotidien a dû verser 300 000 euros de dommages et intérêts auReal Madrid, et 15 000 euros auFC Barcelone, à la suite d'un article accusant des joueurs de dopage sans preuves[228]. En déboutantLe Monde de son pourvoi en cassation contre le FC Barcelone, leTribunal suprême estime en 2011 que «« l'information publiée n'était pas véridique, le journal ayant utilisé des données inconsistantes et non contrastées, et le journaliste n'ayant pas suffisamment vérifié ses sources dans une affaire dont la gravité aurait plongé le club dans le discrédit »[229].
Le Monde a été condamné le pour diffamation, après avoir attribué à l'acteurJohn Malkovich un compte caché en Suisse dans une filiale de la banqueHSBC[230]. Cette condamnation est confirmée le par la cour d'appel de Paris[231]. Les journalistesGérard Davet etFabrice Lhomme ont été astreints à payer chacun une amende de 1 500 euros, et le directeur de la publication à 1 000 euros d’amende. Tous trois ont été condamnés à verser solidairement au total 10 000 euros dedommages-intérêts à John Malkovich.
Le,Le Monde et le journaliste Adrien Senecat ont été condamnés par letribunal de grande instance de Paris pour diffamation publique enversOlivier Berruyer, fondateur et animateur du blogles-crises.fr, à 1 500 euros de dommages-intérêts. Samuel Laurent a été condamné le même jour pour un tweet diffamatoire envers Olivier Berruyer : il est alors responsable de la rubrique desDécodeurs auMonde[232].
En juin 2023,Le Monde est condamné par letribunal de commerce de Paris pourconcurrence déloyale par dénigrement à l’encontre deFranceSoir. Le quotidien est condamné à 25 000 euros de dommages-intérêts[233]. Le juge commercial estime que « la critique duMonde à l'encontre deFrance-Soir […] est susceptible de lui porter une atteinte grave à son modèle économique […] ce qui contrevient à la libre concurrence et à la liberté du commerce ».Le Monde a fait appel de cette décision voyant « une atteinte grave et disproportionnée à la liberté de critique ». L'analyse deChecknews deLibération précise que « cette procédure repose sur ledroit commercial, et n'est dans tous les cas opposable qu'aux sociétés en potentielle « situation de concurrence » avecFrance-Soir du fait de « la diffusion d'information via leur site Internet ». Dès lors, toute personne qui ne tient pas un site d'information en ligne pourrait, sans porter atteinte à « la libre concurrence », critiquerFranceSoir et le qualifier de « blog complotiste » »[234].
Le Monde est interdit d'accès en Chine, y compris dans sa version numérique.
En 2009, un numéro duMonde est interdit à la vente auMaroc, du fait qu'il contient un sondage sur la popularité du roiMohammedVI[235].
En 2010, un numéro duMonde est bloqué au Maroc car contenant des révélations deWikileaks, jugées diffamatoires, liées à la corruption dans le pays[236].
Pour une comparaison avec la diffusion totale des autres quotidiens nationaux français, voir « Presse en France ».
D'après l'OJD, en 2003, un peu plus de la moitié des abonnés à la version Internet sont les abonnés à la version papier utilisant leur droit de consultation :
: 30 597 ;
: 44 687.
En 2007, l'audience du quotidien s'élève à 1 895 000 lecteurs (EPIQ 2006/2007-LNM) dont 56 % appartient à un foyerCSP+.
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
En 2020, il est diffusé (393 109 exemplaires par numéro, en augmentation de 20,75 %[252],[253].
Il a été le journal le plus diffusé à l'étranger jusque dans les années 2000, avec une diffusion journalière hors France de 40 000 exemplaires[254],[255], tombée à 26 000 exemplaires en 2012[256].
Au, Le Monde comptait 592 000 abonnés dont 517 000 abonnés uniquement au numérique[257].
Le Monde présente la particularité d'être daté du lendemain de son jour de parution. Seul en France, avec le quotidienPrésent, il entend conserver cette formule en 2013. Son édition du jour est ainsi disponible vers 13 heures àParis,Lyon etToulouse[258] (ainsi qu'au format numérique imprimable) etle soir même dans quelques grandes villes de France[réf. nécessaire] et partout ailleurs le lendemain, y compris à l'international.Par exemple, l'édition sortant des rotatives le vendredi1er sera datée samedi 2.
Toujours appelé « quotidien du soir »,Le Monde est aujourd'hui devenu en réalité un quotidien du midi. Le bouclage de la rédaction se fait le matin à10 h 30, ce qui permet d'intégrer des informations tombées dans la nuit ou au petit matin, contrairement à la plupart de ses confrères qui bouclent dans la nuit.
Aujourd'hui, le quotidien se découpe de la façon suivante :
La une : elle se compose d'une tribune, très souvent accompagnée d'une photo d'actualité ; de l'éditorial du jour au centre ; d'un dessin dePlantu en pied de page ; ainsi que d'autres brèves qui seront développées dans le journal.
Page deux : cette page du journal comprend notamment le dessin de presse quotidien deXavier Gorce.
Page trois : cette page, du nom de son emplacement, est le lieu d'une enquête plus poussée sur un thème précis, qu'il soit d'actualité récente ou qu'il procède plus d'une enquête de fond sur un thème méconnu. Une place très large est laissée à l'image au sein de cette page.
Planète : une à deux pages consacrée(s) à l'actualité environnementale.
International, International & Europe : 4, 5 pages consacrées à l'actualité internationale et européenne.
France : 3-4 pages consacrées à l'actualité française principalement centrée sur la politique.
Économie : 2-3 pages consacrées à l'actualité économique, financière et industrielle.
Décryptages : 3-4 pages réservées aux débats (tribunes, billets d'humeur, réactions publiques, lettres ouvertes…) ou à une enquête poussée sur un point d'actualité
Culture : 2-3 pages consacrées à l'actualité culturelle française et internationale. Le numéro du mercredi est consacré aux sorties cinéma.
& Vous : une page sur la vie pratique et quotidienne
Météo & jeux,la météo n'apparaît plus à partir du avec le lancement d'une nouvelle formule du quotidien. Elle est consultable en ligne sur le site internet du quotidien.
La dernière page (la page 28 généralement) est consacrée au courrier des lecteurs ainsi qu'à un billet d'humeur d'une personnalité
Chaque numéro duMonde propose une contre-enquête qui peut porter sur n'importe quelle rubrique du journal.
Si le découpage du journal reste la plupart du temps quasiment identique d'un jour à l'autre, rien n'empêche la rédaction de consacrer plus de pages à tel thème en raison d'une actualité importante. Par exemple, pour sa couverture duséisme de intervenu au Japon, la rubrique Planète a pu monopoliser une petite dizaine de pages dans certains numéros du quotidien.
Depuis 2009,Le Monde désigne une personnalité de l'année. Les récipiendaires sont le président brésilienLuiz Inácio Lula da Silva, en 2009, etJulian Assange, en 2010.
Durant un peu plus de vingt années (2000-2021)Le Monde propose à ses abonnées une version PDF du journal papier. Au printemps 2021, il annonce à ses abonnés que la version PDF du journal est supprimée à cause de la fraude[259].
Le Monde est présent sur Internet avec son propre nom de domaine (lemonde.fr) depuis le[260].
La quasi-totalité du contenu textuel du journal y est accessible gratuitement tous les jours, en début d'après-midi. Les articles de moins de trois jours sont également librement accessibles, mais sans la documentation iconographique et infographique du journal. D'autres sources sont aussi mises à disposition du lecteur, comme des dépêches d'agences de presse ou des billets de blog.
Pour l'accès aux archives, l'abonné au journal a un droit limité (à 25 articles d'archive par mois) et gratuit de consultation, sinon la lecture des archives est payante. On peut, depuis, s'abonner à la partie payante du site et bénéficier des dépêches d'agence (AFP,AP,Reuters), d'une base de données de résultats électoraux mise à jour depuis 1969, accéder à des contenusmultimédia (près d'un million d'articles duMonde en ligne, soit l'intégralité du quotidien depuis 1987).
L'édition électronique du journal est d'abord créée en 1994. Elle est conçue au sein du journal et est distribuée sur les réseaux électroniques grâce à un accord avecCompuServe et Edelweb, une société française spécialisée sur la sécurité en ligne. La versionWeb paraît le, 51 ans après le premier numéro papier, et est alimentée par une équipe de trois journalistes recrutés parMichel Colonna d'Istria[262]. Depuis 1999, le site est édité par la société Le Monde interactif, filiale majoritaire duMonde et à 34 % deLagardère. La filiale Le Monde interactif a d'abord été présidée par Alain Giraudo, puis parBruno Patino, à la suite de l'échec du lancement du portail Tout.lemonde.fr en 2000. Le PDG du Monde interactif a ensuite étéPhilippe Jannet, remplacé en 2012 par Isabelle André[263].
Selon un livre deRémy Rieffel etJean-Baptiste Legavre, professeurs en sciences de l'information et communication à l'université Paris II Panthéon-Assas et à l'Institut français de presse, le succès de rubriques du type « Les Décodeurs » duMonde ou « Désintox » deLibération[264] est la conséquence de« la valorisation au sein des rédactions du fact checking censé contrôler la véracité des déclarations des hommes politiques »[264]. C'est « un succès mérité », selon Fidel Navamuel journaliste et responsable des sites « Les Outils du Web »[265]. Une dizaine de journalistes décryptent l'actualité dans la rubrique créée en 2014, après 3 ans de fonctionnement d'abord sous forme de blog[266].
La rubriqueLes Décodeurs est financée notamment parFacebook[267],[268]. SelonLouis Dreyfus, « c'est Facebook qui nous a permis de financer une partie de la croissance de nos équipes. Et ce, en respectant l'intégrité du contenu. »[269]. Ce partenariat est intensifié en 2019, Facebook étant le premier moteur externe d'abonnements du quotidien[269].
Par ailleurs, le, trois ans après leur création,Les Décodeurs lancent le « Décodex », unmoteur de recherche accessible depuis leur site internet ou depuis uneextension au navigateur internet et présenté comme « un outil de vérification de l'information à destination des enseignants (et des autres) ». Décodex recourt à une base de données de centaines de sites, principalement français mais également anglais, américains et allemands. Sa vocation principale est d'aide à distinguer les sources fiables des sites trompeurs, complotistes ou très orientés[270]. Lors du lancement, le site d'informationCNET évoque le projet d'un « robot Facebook » sous forme d'intelligence artificielle,« capable de répondre aux questions, vérifier des informations ».
Depuis le début des années 2000,lemonde.fr propose à ses abonnés de pouvoir éditer un blog sur le site. Le, le média annonce que ce service prendra fin le de la même année[271],[272]. Les billets des 400 blogs abonnés du Monde ont été conservés par laBibliothèque nationale de France, certains blogs aussi par laBibliothèque nationale allemande[273].
Le[274],Le Monde lance l'une des premières applications d'actualité pour smartphoneiphone et tabletteipad, disponible gratuitement via l'App Store[275] récemment créé. Elle est téléchargée plus de 100 000 fois en quinze jours[276] et 500 000 fois en six mois[277].
En 2011, l'appli « Le monde : l'info en continu » est lancée surAndroid[278].
Le Monde propose des suppléments[Note 3] quotidien, hebdomadaires et mensuels, ainsi que divers suppléments ponctuels.
Tous les jours :
Le Monde éco & entreprise, supplément quotidien (depuis), paraissant sur 8 à 12 pages. Auparavant hebdomadaire, ce supplément paraît avec l'édition du quotidien datée du mardi. TitréLe Monde économie jusqu'en, il change alors de nom pour adapter son nom actuel, tout en conservant ses jour et rythme de parution (sauf plusieurs semaines durant l'été et Noël). Ce supplément contient des dossiers, des analyses, des entretiens, consacrés à l'économie, à la vie des marchés et des entreprises. Dès, Le Monde revient au format initial en réintégrant les pages Économie au sein du cahier principal, signifiant l'arrêt de 8 ans de développement du supplément avec sa Une propre[281].
Chaque semaine :
Le Monde Science & Médecine, paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du mercredi (sauf au mois d'août et à Noël), et comportant 8 pages. Jusqu'en, le supplément est titréLe Monde science&techno, et paraissant avec l'édition « Week-end », datée du samedi ;
Le Monde des livres, fondé en 1967 parJacqueline Piatier[282], paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du vendredi (sauf au mois d'août et à Noël), et comportant de 8 à 10 pages. L'actualité de l'édition et la critique des principales parutions, dans tous les genres, de la littérature classique à la bande dessinée.
Le Monde Idées, (anciennementLe Monde culture&idées) paraissant en supplément de l'édition « Week-end » du quotidien, datée du samedi, et comportant 8 pages. Dès, ce supplément est supprimé et remplacé par des pages « Idées » intégrées au cahier principal.
M, le magazine du Monde (anciennementLe Monde 2,Le Monde magazine), publié en supplément de l'édition du quotidien datée du samedi. On y trouve notamment l'actualité de l'art de vivre, de la mode et de la beauté, du design, de la culture, etc.
Chaque mois :
Le Monde Argent. Portant sur l'actualité des placements financiers (prêt, placement, investissement, immobilier, emprunt…) ; le supplément devientLe Monde argent & patrimoine en, avec un jour de parution mensuel fluctuant puis, à partir de, adopte le nom actuel.
Le Monde Université et Grandes Écoles. Analysant l'actualité éducative à destinations des parents, des enseignants et des étudiants ; le supplément prend le nom deLe Monde universités & grandes écoles, en, et paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du jeudi.
Le quotidien fait aussi paraître, chaque année, plus de 30 suppléments ponctuels :Le Monde des vins,Europa (en collaboration avec des titres de presse non français), sur certaines manifestations artistiques (Festival d'Avignon, Biennale de Lyon, etc.).
Anciennement :
Le Monde géopolitique, ancien supplément de l'édition du quotidien datée du jeudi, et comportant habituellement 8 pages. Initialement titréLe Monde géo&politique, il est publié en supplément de l'édition du quotidien datée du dimanche puis, à partir de, en supplément de l'édition datée du jeudi, avec en outre un changement de dénomination en. La publication du supplément cesse avec le numéro daté du. Quatre pages de géopolitique sont réintégrées dans le cahier principal duMonde daté dimanche-lundi depuis fin 2015.
Le Monde Sports (anciennementLe Monde sport&forme, paraissant en supplément de l'édition « Week-end » du quotidien, datée du samedi, et comportant 8 pages ; La publication de ce supplément a définitivement cessé le, deux pages de sport sont réintégrées dans le cahier principal du numéro daté samedi.
Le Monde télévisions, paraissant en supplément de l'édition du quotidien datée du dimanche, et comportant 28 ou 32 pages. On y trouve l'actualité de tous les écrans télévisions, web, ainsi qu'une sélection des programmes de télévision et de radio pour la semaine à venir. À partir du, ce supplément disparaît au profit d'une page quotidienne dans le cahier principal du journal et 3 pages dans l'édition datée dimanche-lundi.
Les articles les plus significatifs publiés dansLe Monde et ses suppléments sont aussi rassemblés et publiés sous différents formats :
Le Monde Sélection hebdomadaire (depuis 1948[283]) daté samedi est une publication de 12 pages qui reprend les meilleurs articles de la semaine écoulée. Il est vendu uniquement sous forme d'abonnement.
Le Mensuel, sélection des meilleurs articles du mois précédent, paru de à.
Dossiers et Documents est une publication mensuelle, parue de 1973 à, à destination des lycéens et étudiants, qui réunit alors dans un numéro de huit pages un ou deux dossiers sur des questions économiques, historiques, politiques ou de société.
Le Monde au Bain Turc (d'après Ingres) est une lithographie de 1973 du peintre péruvienHerman Braun-Vega dans laquelle l'artiste confronte la convivialité de la la scène duBain turc peinte parIngres avec la réalité plus crue de l'actualité sur laguerre du Vietnam évoquée en première page du journalLe Monde du 26 janvier 1973[285],[286].
↑Pour certains des suppléments utilisant l'esperluette dans leur dénomination,Le Monde recourt à une typographie atypique, sans espaces autour de l'esperluette dans la partie de la dénomination spécifique au supplément :éco&entreprise,science&médecine,culture&idées,sport&forme,argent&patrimoine. Le cas du supplémentuniversités & grandes écoles est particulier : son nom est représenté imprimé sur deux lignes, avec une espace après l'esperluette. Enfin, le supplément anciennement nommégéo&politique s'est ultérieurement transformé engéopolitique.
↑Éric Fottorino avait préféré dans un éditorial, à l'époque où il était directeur duMonde et président du directoire du groupe La Vie-Le Monde, ne pas affirmer que le journal était un « quotidien de référence », mais estimer que le quotidien n'était« pas n’importe quel journal », mais« celui qui prétend devenir la référence, alliage de compétence et d’indépendance éditoriale depuis plusieurs décennies ». Source : Éric Fottorino, « Écrire une nouvelle page »,Le Monde,no 20460,,p. 19.
↑Grégory Piet, Sophie Wintgens et David Stans,La guerre à Gaza, de l'analyse du discours médiatique à l'analyse politologique : l'état et les relations internationales en question, Berne,Peter Lang,,p. 25.
↑Etude Ifop pour Marianne, au sujet de la présidentielle 2012[1]
↑Catherine Mallaval et Olivier Costemalle, « Le procès contre «la Face cachée du Monde» n'aura pas lieu. »,Libération.fr,(lire en ligne, consulté le).
↑« C'est d'ailleurs cela qui m'a conduit à quitter le journalLe Monde, à cause d'un article consacré à cet établissement qui a été censuré en certains passages »Laurent Mauduit, « Caisses d'épargne: les alertes du « watchdog » »,Médiapart.fr,(lire en ligne).
↑"Enquête sur Edwy Plenel" par Laurent Huberson, aux Editions du Cherche Midi, en décembre 2011[2]
↑"Procès" par Edwy Plenel, aux Editions Stock en 2006
↑AFP, « Journal Le Monde : Mathieu Pigasse vend 49% de ses parts à un milliardaire tchèque »,Sud Ouest,(lire en ligne).
↑a etbAFP, « Nouvelles manœuvres au sein du Monde, où Pigasse et Kretinsky veulent se renforcer »,Capital,(lire en ligne, consulté le).
↑François Bougon, Alexandre Piquard et Blaise Gauquelin, « Le milliardaire tchèque Kretinsky négocie son entrée dans le groupe de Matthieu Pigasse, actionnaire du « Monde » »,Le Monde,(lire en ligne).
↑ab etcJérôme Lefilliâtre, « Le directeur du « Monde » dénonce les « contre-vérités » de Matthieu Pigasse, son actionnaire »,Libération,(lire en ligne).
↑a etb(en) « Programme de sensibilisation et d'analyse du public », surgatesfoundation.org,(consulté le) :« Purpose: to support Le Monde Afrique’s coverage of development and global health in Africa and inform and engage its audiences through high quality journalism ».
↑« Bill Gates : « Rien ne compense la générosité défaillante d’un pays riche » »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le) :
« La Bill & Melinda Gates Foundation est l'un des partenaires du « Monde Afrique », édition africaine et numérique duMonde »
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↑« Qu’est-ce que « Le Monde Afrique » ? »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le) :
« Le Monde Afrique c’est la partie africaine du site lemonde.fr. [...] Le lancement duMonde Afriquea été rendu possible grâce à des partenaires qui respectent les valeurs du Monde et l’indépendance éditoriale de sa rédaction. La Fondation Gates accompagne cette création depuis 2015, comme le Fonds français Muskoka. L’AFD a été partenaire les premières années (2015-2018). »
↑Franck Nouchi, « « Le Monde » roule-t-il pour Macron ? »,Le Monde,(ISSN1950-6244,lire en ligne, consulté le).
↑Françoise Sandrine et Thibault Roques, « Avant le premier tour, Le Monde n'aurait pas roulé pour Macron ? La complainte du médiateur »,Acrimed,(lire en ligne, consulté le).
↑Daniel Schneidermann, « Macron, et les journalistes « pas achetés, mais acquis » »,@rrêt sur images,(lire en ligne, consulté le).
↑« Présidentielle : une dizaine de médias "interdits" de soirée électorale FN »,Le Point,(lire en ligne, consulté le).
↑ab etc"Coupe du monde 2022 : après les Bleus, sept équipes européennes renoncent à porter le brassard arc-en-ciel contre les discriminations", France Télévisions le 21/11/2022[13]
↑Daniel Psenny, « La presse française a connu une légère régression en 2002 »,Le Monde,,p. 20(lire en ligne, consulté le).
↑Pascale Santi, « La baisse de la diffusion de la presse, amorcée en 2001, s’est poursuivie en 2003 »,Le Monde,,p. 31(lire en ligne, consulté le).
↑Pascale Santi, « Après plusieurs années de baisse, la diffusion de la presse écrite est en voie de stabilisation »,Le Monde,,p. 30(lire en ligne, consulté le).
↑Olivier Biffaud, « En 2005, « Le Monde » est resté le premier quotidien national »,Le Monde,,p. 16(lire en ligne, consulté le).
↑Pascale Santi, « Les quotidiens tirent profit de leurs sites Internet »,Le Monde,,p. 19(lire en ligne, consulté le).
↑Xavier Ternisien, « L’érosion des ventes de la presse quotidienne nationale continue »,Le Monde,,p. 15(lire en ligne, consulté le).
↑a etb"Le Web dans les rédactions de presse écrite. Processus, appropriations, résistances" par les universitairesJean-Baptiste Legavre etRémy Rieffel en 2017 aux Editions L'Harmattan
↑"Éducation aux médias et à l’information : 5 sites de presse qui font la chasse aux fake news", par Fidel Navamuel, le 26 mars 2023[16]
↑"Cinq sites pour vous aider à démasquer les fake news" par Solange Recorbet le 8 avril 2020 dans le quotidien régionalLe Progrès
Association pour une lecture critique de la presse,« Le Monde » et ses méthodes, avant-propos de Louis de Villefosse, Paris, Association pour une lecture critique de la presse, 1976
Michel Legris,« Le Monde » tel qu'il est, Plon, 1976
Philippe Simonnot,Le Monde et le pouvoir, préface de Michel Le Bris, Jean-Pierre Le Dantec, Jean-Paul Sartre, Paris, Les Presses d'aujourd'hui, 1977.
Jacques Thibau,« Le Monde » : histoire d'un journal, un journal dans l'histoire, Paris, J.-C. Simoën, 1978 (réédition augmentée et mise à jour : Paris, Plon, 1996)
Bruno Rémond,Sirius face à l'histoire : morale et politique chez Hubert Beuve-Méry, préf. d'André Fontaine, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1990 (avec la liste des publications d'H. Beuve-Méry)
Jean Sulivan,Une Lumière noire : sur Beuve-Méry, notes deLaurent Greilsamer, Paris, Arléa, 1994 (réédition : Rennes, Éd. Apogée, 2007)
PatrickEveno,« Le Monde » : histoire d'une entreprise de presse, 1944-1995, Paris, Le Monde,, 540 p.(ISBN2-87899-143-5) (version remaniée d'une thèse préparée sous la direction deJacques Marseille et soutenue à l'université de Panthéon-Sorbonne en 1996)
Bernard Poulet,Le pouvoir du « Monde » : quand un journal veut changer la France, Paris, La Découverte, 2003 (réédité en 2004 chez le même éditeur, avec un avant-propos et une postface inédits, sous le titreLe Pouvoir du « Monde » ou Les Illusions perdues)
Laurent Huberson,Enquête sur Edwy Plenel : de la légende noire du complot trotskiste au chevalier blanc de l'investigation, Paris, Le Cherche Midi, 2008
François Jourdier,De Judas à Tartuffe : lettres au journal « Le Monde », 2003-2008, Lausanne, L'Âge d'homme, 2009 (lettres adressées par l'auteur au quotidien)