Succès commercial avec plus d'un million d'exemplaires vendus dans le monde[1] (dont deux éditions brochées et deuxéditions poche en France) et plus de 26 traductions à l'été 2011[1], en France le livre a provoqué deux violentes polémiques : la première parmi les auteurs au sujet du chapitre introductif (dont le contenu a été plus médiatisé que le reste de l’ouvrage), la deuxième concernant plus largement l'ensemble de l'ouvrage. Ces polémiques ne portent pas tant sur les faits décrits, que sur les responsabilités et intentions desÉtats communistes ainsi que sur le rôle de l'idéologie elle-même.
Le titre est une référence explicite à l'ouvrage collectif dirigé parIlya Ehrenbourg etVassili Grossman intituléLe Livre noir et dont le titre complet est « Le Livre noir sur l'extermination scélérate des Juifs par les envahisseurs fascistes allemands dans les régions provisoirement occupées de l'URSS et dans les camps d'extermination en Pologne pendant la guerre de 1941-1945 ». Ce livre, publié partiellement enUnion soviétique en 1947, a été censuré sur décision du régime soviétique. Il est paru en version complète après l'effondrement de l'Union soviétique durant les années 1990.
Le livre décrit sur 840 pages les crimes commis par les États dont les dirigeants se sont revendiqués ducommunisme : Étatsléninistes ou « marxistes-léninistes ». Les principales parties concernent l’URSS sousLénine puisStaline, et laChine sousMao Zedong. Plus précisément, les faits décrits dans le livre incluent :
l’arrestation de communistes anti-staliniens (y compris non russes), l'assassinat de milliers d'entre eux à partir de 1934 (principalement en URSS mais aussi à l'étranger) ;
les déplacements forcés de populations. En particulier, l'étude du système soviétique cherche à montrer l'existence d'une continuité dans les politiques répressives des gouvernements issus de larévolution d'octobre 1917 tout au long de l'histoire de l'URSS, en confirmant que le processus de terreur s'est mis en place en Russie peu après la prise du pouvoir par les bolcheviks, avec la création de laTchéka, l'interdiction progressive des journaux d’opposition, l'arrestation et l'exécution de nobles, bourgeois,mencheviks,SR de gauche,anarchistes et paysans, la répression brutale des grèves ouvrières ou des révoltes (Kronstadt). L’auteur de cette partie duLivre noir, Nicolas Werth, précise qu’il « n’a pas la prétention de présenter des révélations sur l’exercice de la violence d’État en URSS » qui « a déjà été, depuis longtemps, explorée par les historiens »[2]. Les faits avaient déjà été étudiés, notamment parJacques Baynac[3]. Cependant la question de la continuité entre le léninisme et le stalinisme, y compris sur le plan de la violence d'État, continue à faire débat (voir articlerévolution russe).
En particulier, les auteurs concluent que les communistes chinois ont perpétré ungénocide culturel à l’encontre des Tibétains.Jean-Louis Margolin déclare que les meurtres furent proportionnellement plus importants au Tibet qu’en Chine intérieure, et que « l'on peut légitimement parler demassacres génocidaires en raison des nombres impliqués » :
enCorée du Nord : les répressions exercées par le régime dictatorial de la république populaire démocratique de Corée, depuis sa mise en place en 1948 ;
auCambodge : la déportation, puis l'élimination d'une grande partie de la population urbaine par le régime desKhmers rouges, au pouvoir de 1975 à 1979 ;
àCuba : les emprisonnements et condamnations à mort depuis la prise de pouvoir parFidel Castro en 1959. L'ouvrage présente lesunités militaires d'aide à la production comme des camps de concentration : ces camps de travail ont été longtemps présentés par le gouvernement cubain comme faisant partie du service civil[4].
enAfghanistan : l’intervention militaire de l'URSS de 1979 à 1989.
Stéphane Courtois s'est livré à une comptabilisation du nombre de morts. Il affirme que « [l]e total approche la barre des cent millions de morts »[5]. Les chiffres utilisés et le principe même d'addition de morts de causes parfois très différentes ont été sujets d'une polémique.
Le contenu de l'édition originale parue en 1997 a été augmenté au fur et à mesure des adaptations locales. Divers contributeurs ont ainsi rajouté une préface ou un chapitre supplémentaire consacré au pays dans lequel la traduction du livre paraissait. L'ouvrageDu passé faisons table rase ! compile ces additions pour la période 1997 à 2002, date de sa parution.
L'édition allemande contient un chapitre additionnel consacré au régime de laRépublique démocratique allemande et intitulé « Le bilan du socialisme en RDA » (« Die Aufarbeitung des Sozialismus in der DDR »). Ce chapitre est articulé autour de deux contributions « Les crimes politiques en RDA » (« Politische Verbrechen in der DDR ») parEhrhart Neubert et « L'approche difficile de la perception » (« Vom schwierigen Umgang mit der Wahrnehmung ») parJoachim Gauck[6].
L'édition Estonienne contient une préface « Ombres sur le monde » (« Varjud maailma kohal ») signée du président de la RépubliqueLennart Meri, ainsi qu'un chapitre additionnel sur le communisme en Estonie « L'Estonie et le communisme » (« Eesti ja kommunism ») rédigé par le Premier MinistreMart Laar[7].
L'historien françaisFrançois Furet avait accepté de rédiger la préface duLivre noir du communisme[8]. Il est cependant décédé en, quelques semaines seulement avant d'avoir rendu son texte à Stéphane Courtois[8].
L'édition roumaine est enrichie d'un chapitre supplémentaire consacré au communisme en Roumanie ainsi que d'une carte des lieux de répression préparés par la fondation Fundatia Academia Civica[10].
La moitié des auteurs —Nicolas Werth,Jean-Louis Margolin etKarel Bartošek — ont protesté publiquement contre le chapitre introductif deStéphane Courtois, ils y refusent son rapprochement dugénocidenazi et de la répression stalinienne, ainsi que le calcul du nombre de victimes, dont ils contestent à la fois l’opportunité et les chiffres utilisés, qui pour certains sont leurs chiffres mais augmentés sans justification par Courtois[12].
Dans un article duMonde daté du, Nicolas Werth et Jean-Louis Margolin listent les principaux points mis en cause du chapitre introductif :« la centralité du crime de masse dans les pratiques répressives des communismes au pouvoir ; l'assimilation entre doctrine communiste et mise en application de celle-ci, ce qui fait remonter le crime jusqu'au cœur même de l'idéologie communiste ; l'affirmation qui en découle de la grande similitude du nazisme et du communisme, tous deux intrinsèquement criminels dans leur fondement même ; un chiffrage des victimes du communisme abusif, non clarifié (85 millions ? 95 ? 100 ?), non justifié, et contredisant formellement les résultats des coauteurs sur l'URSS, l'Asie et l'Europe de l'Est (de leurs études, on peut tirer une « fourchette » globale allant de 65 à 93 millions ; la moyenne 79 millions n'a de valeur que purement indicative) ».
Ils ajoutent : « On chercherait cependant en vain, dans le chapitre introductif comme dans le reste de l'ouvrage, la discussion serrée et approfondie que nécessiteraient des questions aussi complexes et délicates que la comparaison entre fascisme et communisme, ou la présence de potentialités terroristes dans la théorie marxiste elle-même. Nous n'entendons pas disqualifier ces indispensables questionnements. Mais, tout simplement, notre livre ne porte pas là-dessus ».
Nicolas Werth, dans un entretien accordé au journal communisteL'Humanité avait ajouté qu'« il [Nicolas Werth] s'était publiquement démarqué de l'idée contenue dans la préface rédigée par Stéphane Courtois selon laquelle le communisme serait par essence criminogène »[13],[14]. Jean-Louis Margolin va dans le même sens : « Cela [l'analyse de Stéphane Courtois] revient à enlever son caractère historique au phénomène. Même si le terreau communiste peut aboutir aux crimes de masse, le lien entre doctrine et pratique n'est pas évident, contrairement à ce que dit Stéphane Courtois »[15]. Werth et Margolin reprochent à Courtois son « obsession d'arriver aux cent millions de morts ». N. Werth décompte ainsi quinze millions de victimes en URSS, alors que Stéphane Courtois, dans son introduction, parle de vingt millions ; J.-L. Margolin explique « qu'il n'a jamais fait état d'un million de morts au Vietnam », contrairement à ce qu'écrit Courtois[15].
Des auteurs menacent de poursuite l'éditeur avant la sortie de l'ouvrage. Jean-Louis Margolin obtient le changement du titre, qui devait êtreLe Livre des crimes communistes, et l'adjonction du sous-titre[15].
Karel Bartosek et Nicolas Werth démissionnent de la revueCommunisme fondée par Stéphane Courtois, Bartosek dit protester non contre le livre mais pour refuser « absolument toute approche idéologique et politique de ces souffrances »[15].
S. Courtois répond que « c'est une équipe entièrement de gauche et qui, parce qu'elle est de gauche, se pose des questions »[15].
Un certain nombre de critiques duLivre noir considèrent que celui-ci emploie le terme vague de « communisme » pour se rapporter à une grande variété de systèmes : « cadre réducteur » selonAlain Blum[16]. Il s'agit d'un « livre provocateur » pourLilly Marcou qui juge l'introduction de Stéphane Courtois « insensée »[17]. D'autre part, il n'est pas avéré que les régimes mentionnés dans le livre aient été communistes. Ce n'est pas une idée nouvelle : la question de savoir si les États concernés sont réellement allés vers le communisme est ouverte depuis leur apparition. Stéphane Courtois propose, pour justifier le titre, une définition d'un « État communiste » comme « un État gouverné par un seul parti qui se proclame ouvertement d'inspirationmarxiste-léniniste ».
L'éditeur et ancien militant communisteMaurice Nadeau, dansLa Quinzaine littéraire, considère le livre comme « une escroquerie » : « l'escroquerie réside en ce que ce collectif d'auteurs appelle "communisme" ce qui en est précisément le contraire ». « Où donc ont-ils fait leurs classes ces "historiens" ? Pour quelques-uns, tiens, pardi ! chez Staline précisément ». « Nos "historiens et universitaires" s'obstinent à appeler "communisme" ce qui en bonne langue française et en connaissance honnête de l'Histoire s'appelle "stalinisme", pour les Chinois "maoïsme", pour les Cambodgiens "Khmers rouges". Quand on fait la publicité d'un livre sur des millions de cadavres on n'a pas le droit de jouer sur les mots »[18].
Le journalisteGilles Perrault, dansLe Monde diplomatique, précise le fait que l'histoire et les traditions locales ont joué, dans chaque cas, un rôle important, et que le livre regroupe des phénomènes historiques trop différents pour être objet d'une condamnation unique : « Par quelle aberration peut-on englober dans la même condamnation dessandinistes nicaraguayens qui remirent démocratiquement en jeu leur pouvoir et les fous furieux duSentier lumineux ? ». Il regrette que le livre ne discute pas du rôle desÉtats-Unis dont l'obstruction est selon lui cause d'échec de plusieurs expériences communistes. Il reproche également aux auteurs duLivre noir d'avoir occulté l'importance de la contre-révolution comme facteur d'explication du processus de radicalisation de la terreur dans les systèmes communistes : « Un grand absent : l’adversaire. Chaque expérience communiste est décrite comme si elle se déroulait en vase clos, coupée du monde extérieur. Pourquoi Nicolas Werth s’abstient-il d’évoquer l’interventionnisme étranger acharné à juguler la jeune révolution bolchevique ? »[19].
À Alain Blum qui qualifie le livre de « négation de l'Histoire »[20],Nicolas Werth répond : « N'existe-t-il pas bel et bien un terreau commun, un noyau dur constitué par des pratiques politiques fondées, dans tous les pays qui se sont réclamés du communisme, sur de larges et terribles séquences répressives, voire, à certains moments, massivement criminelles, sur l'exclusion de catégories sociales entières, sur "une culture de guerre civile", sur l'idée centrale de l'"exacerbation de lalutte des classes" au fur et à mesure que l'on progresse vers le but idéal, sur un certain nombre de mythes modernisateurs porteurs d'une violence extrême contre "un vieux monde" à abattre (y compris dans le Cambodge de Pol Pot qu'Alain Blum oppose abusivement, sur ce dernier point, à la Chine) ? » Il en conclut que « ces similitudes suggèrent que l'objet "système communiste" est bien autre chose qu'une simple catégorie idéologique »[21].
PourStéphane Courtois, qui répond à ses détracteurs,« Les communistes et d'autres critiques soutiennent que l'utilisation du mot « communisme » serait impropre à désigner le régime soviétique et ses extensions. Son emploi refléterait un choix idéologique ou politique. Mais n'est-ce pas les bolcheviks eux-mêmes qui, sous l'impulsion personnelle de Lénine, se sont qualifiés de « communistes » ? En fait, ceux qui contestent cette appellation cherchent, à travers la disparition du mot, à escamoter la réalité des faits […]. Certains sautent le pas et n'hésitent pas à affirmer qu'en raison de la diversité des périodes et des régions le communisme n'a pas existé en tant que phénomène historique fondamental duXXe siècle […]. Mais alors que devient l'argument selon lequel le communisme se différencie notamment du nazisme par son « universalité » ? »[22].
Dans son introduction auLivre noir, Stéphane Courtois établit une comparaison entrenazisme et communisme, une partie des crimes du second étant selon lui assimilables à un « génocide de classe » équivalent au « génocide de race », particulièrement à laShoah mise en oeuvre par les nazis lors du déclenchement de l'opération Barbarossa à l'été 1941. Selon Stéphane Courtois, « Lamort de faim d’un enfant dekoulakukrainien délibérément acculé à la famine par le régime stalinien "vaut" la mort de faim d’un enfantjuif dughetto de Varsovie ». Outre par une partie des auteurs duLivre noir (voir plus haut), cette comparaison entre le nazisme et le communisme a été beaucoup critiquée.
Pour l'historienJean-Jacques Becker, le décompte « des morts du communisme » a une « valeur historique nulle », puisqu'il s'agit de réalités très différentes qui échappent à toute forme de comptabilité. De fait, la comparaison avec le nazisme, qui se réduit à une dimension statistique, est « illégitime ». Même si telle n'était pas l'intention de Stéphane Courtois, cela conduit à minorer le phénomène nazi, car, à l'arrivée, « l'extermination de six millions de juifs fait pâle figure à côté des "cent millions de victimes" du communisme ». Enfin, Stéphane Courtois a « définitivement quitté le domaine de l'histoire » lorsqu'il condamne les historiens d'avoir failli à leur devoir moral en ne mettant pas en valeur les crimes du communisme, ce qui est faux selon Jean-Jacques Becker[23].
Dans la même perspective,Pierre Vidal-Naquet va jusqu'à parler chez Stéphane Courtois d'une volonté de « substituer les crimes du communisme, et pas seulement ceux du stalinisme, à ceux du nazisme comme repoussoir universel »[24].
Pour l'historien de la RussieJean-Louis Van Regemorter : « Ces amalgames simplistes ne risquent-ils pas d'éloigner l'historien de sa déontologie traditionnelle qui consiste à analyser et à comprendre ? »[25] De mêmeGeorges Mink et Jean-Charles Szurek s'interrogent sur la valeur de cette comparaison :« À quoi sert-il de comparer les crimes et dans quel but ? si on ne les rapporte au système social dont ils sont issus, à l'origine de ce système, à son projet, à son histoire ? À cet égard, tout distingue le communisme du nazisme. Et d'abord le fait que le communisme a modelé en profondeur les structures sociales et économiques des pays, en général peu développés et majoritairement paysans, où il s'est implanté »[26].
L'historien spécialiste de l'URSSJean-Jacques Marie a dénoncé le fait que cette comparaison repose sur une fausse citation de Staline : « À la page 19 duLivre noir du communisme, Stéphane Courtois écrit : « Le mot officiel de Staline […] était d'exterminer les koulaks en tant que classe ». Stéphane Courtois remplace « liquider » par « exterminer » et s'appuie sur cette citation modifiée pour affirmer : ici « le génocide de "classe" rejoint le génocide de "race" ». Donc le « communisme » par Staline interposé et le nazisme sont jumeaux puisque l'un tente d'exterminer une couche sociale et l'autre une race. Il est fâcheux que pour étayer cette affirmation Stéphane Courtois commence par trafiquer la formule de Staline. Les guillemets et le mot « officiel » n'y changent rien »[27].A fortiori, selonJean-Jacques Marie, il ne saurait y avoir génocide de classe. Lénine a en effet répété maintes fois sa volonté contraire, notamment le 9 juillet 1919, de « lutter implacablement contre cette idée présomptueuse (…) que les travailleurs sont à même de vaincre le capitalisme et l'ordre bourgeois sans rien apprendre des spécialistes bourgeois » (à savoir les officiers, médecins, ingénieurs, savants, etc.) « sans les utiliser, sans passer par une longue "école de travail" à leurs côtés »[28].
L'historienneAnnie Lacroix-Riz, membre duPRCF, a qualifié l'ouvrage d'« opération politique et idéologique de grande envergure, à l’échelle tant de la France que de l’Europe unifiée. Cette opération éditoriale a donné l’élan décisif à l’assimilation entre nazisme et communisme qui peuple aujourd’hui les manuels scolaires […] »[29].
L'historien américainJohn Arch Getty, professeur à l'université de Californie à Los Angeles, note que les famines sont à l'origine de plus de la moitié des victimes du communisme dénombrées par Stéphane Courtois. Il critique la méthode consistant à amalgamer des personnes mortes de faim dans des tragédies comme l'Holodomor, et les victimes des camps de travaux forcés comme legoulag, puis la comparaison avec le nazisme que tire Stéphane Courtois de ce décompte : « Les victimes de famines causées par la stupidité et l'incompétence d'un régime (ces morts comptent pour plus de la moitié des « 100 millions de victimes » de Courtois) peuvent-elles être mises sur le même plan que le gazage délibéré des juifs ? L'arithmétique de Courtois est trop simpliste »[30].
Un autre historien de l'université de Californie,Mark Tauger a également rejeté l'affirmation de Stéphane Courtois selon laquelle « La mort de faim d’un enfant de koulak ukrainien […] "vaut" la mort de faim d’un enfant juif du ghetto de Varsovie. », en critiquant par ailleurs l'analyse que faitNicolas Werth de l'Holodomor[31].
Hiroaki Kuromiya, professeur àl'université d'Indiana et spécialiste desGrandes Purges, juge que« La tentative faite par Courtois de présenter le communisme comme un plus grand mal que le nazisme par des jeux de chiffres est très dommage car elle menace de diluer l'horreur de massacres réels »[32].
Stéphane Courtois rejette vivement l'idée qu'il assimilerait nazisme et communisme, accusation faite selon lui pour discréditer toute approche comparative[33]. Il réplique à ses détracteurs que « Face au Livre noir, nombre de communistes admettent désormais que le communisme réel a été "monstrueux", voire meurtrier en masse, mais ils soutiennent que l'idéal serait sauf et exempt de toute responsabilité dans la tragédie. » Il citeJacques Julliard : « Voir les derniers marxistes de ce pays se réfugier dans une morale de l'intention restera, pour qui aime à rigoler, une des rigolades de cette fin de siècle. »
Un des principaux auteurs duLivre noir,Nicolas Werth, déclare en 2000 dansLe Monde : « Plus on compare le communisme et le nazisme, plus les différences sautent aux yeux »[34].
Le livre dépasse immédiatement ses objectifs de vente (seulement 19 000 exemplaires initiaux). Trois ans après sa vente, il est diffusé à 700 000 exemplaires et est traduit en 16 langues[34]. En France et, dans une moindre mesure, en Allemagne et en Italie, le livre a parfois été jugé sévèrement, suscitant des débats très animés. Des appréciations contrastées ont également accompagné la parution duLivre noir auxÉtats-Unis, tandis que sa réception a été plus favorable dans les ex-pays duBloc communiste.
Le Livre noir du communisme est publié peu de temps après la formation dugouvernement Lionel Jospin degauche plurielle qui comporte des ministres duparti communiste. Dans ce contexte, la participation de communistes au gouvernement fait l'objet de vives critiques,François Bayrou brandissant un exemplaire duLivre noir àl'assemblée nationale en direction de l'autre bord de l'hémicycle[35]. Face à la polémique,Lionel Jospin intervient à l'assemblée le en affirmant« que larévolution de 1917 avait été l'un des grands événements de ce siècle »[36] et en rappelant la participation du parti communiste français augouvernement provisoire dugénéral de Gaulle en 1945« alors que les crimes de Staline étaient parfaitement connus ». Il conclut en disant que« Si le goulag doit être condamné et le stalinisme totalement rejeté, et si l'on peut penser que le Parti communiste français […] a trop tardé à dénoncer le stalinisme, il l'a néanmoins fait. […] Il a tiré des leçons de son histoire. Il est représenté dans mon gouvernement, et j'en suis fier ».
Robert Hue, alors secrétaire général du Parti communiste, soutient qu'« Il y a eu, dans les conséquences de larévolution bolchevique - immédiatement après d’ailleurs - des conséquences lourdes, y compris sous forme de terreur » et rompt avec l'ancienne formule deGeorges Marchais en admettant que« le bilan n’était pas globalement positif, contrairement à ce qu’a dit le PCF à cette époque. Il est négatif, monstrueux même à bien des égards. Même s’il y a eu autre chose que du négatif ». Il affirme enfin que« le communisme est un mouvement. Il n’est pas né en 1917 et mort en 1991. En France, il a engagé son parcours depuisBabeuf, il est présent dans l’histoire de ce siècle. Je ne veux pas dissocier ce qui a été persécution et ce qui a été espoir de libération humaine, son essence profonde »[37].
Face aux critiques duLivre noir,Laurent Joffrin publie un article dansLibération intitulé « Sauver Lénine ? »[38] et soutient« que la contestation des chiffres est dérisoire : à 50 ou 60 millions de morts au lieu de 80, le communisme deviendrait-il présentable ? ». Il prétend ensuite que« le crime est bien au cœur même du projet communiste. Non pas à cause de l'intention maléfique de ses promoteurs. Mais parce que, sans le crime, leur plan de réorganisation totale de la société est impossible à mettre en œuvre ». Le quotidien publie quelques semaines plus tard une réponse deDaniel Bensaïd, pour qui« Ne retenant que l'identité entre les régimes communistes, Joffrin privilégie les similitudes dans le discours des pouvoirs. Il régresse alors vers une lecture abstraitement idéologique et spéculative de l'histoire, au détriment de tous les acquis de l'histoire sociale »[39].
Revenant sur la comparaison du communisme avec le nazisme,Jean-Marie Colombani écrit dans un long éditorial duMonde qu'« il y aura toujours une différence entre celui qui s'engage en croyant à un idéal relié, par la réflexion, à l'espérance démocratique, et celui qui repose sur l'exclusion et qui fait appel aux pulsions les plus dangereuses de l'individu »[40]. Pour récuser la mise en équivalence communisme/nazisme, il assimile aux crimes communistes ceux des guerres coloniales menées par la France en Indochine et en Algérie, des États-Unis au Viet-Nam dans les années 1960 puis au Cambodge en 1970 et au Laos en 1971 ; c'est-à-dire par des « démocraties à économies de marché ».
Lilly Marcou s'interroge sur la participation de Nicolas Werth à un collectif qui, selon elle, « pour mieux imposer la comparaison communisme-nazisme, cherche à faire admettre le chiffre de 80 à 100 millions de morts », alors qu'en, il a publié sur la base d'un examen des archives soviétiques, ouvertes en 1989, un article dansL'Histoire, intitulé « Goulag, les vrais chiffres ». L'auteur y révisait de dix fois à la baisse (2 millions de morts et non plus 20) le chiffrage total des victimes de la période stalinienne, jusqu'ici retenu par les chercheurs. « Quand un historien se contredit dans un laps de temps aussi court, cela pose un problème de crédibilité », déclare-t-elle[41].
Pierre Rigoulot etIlios Yannakakis publient en1998Un Pavé dans l'histoire[42], qui constitue un plaidoyer en faveur duLivre noir et tente de faire la synthèse des critiques et avis émis à son encontre.
Le Siècle des communismes, publié par lesÉditions de l'Atelier en 2000[43], est un ouvrage historique qui part de l’idée que « lecommunisme est une réalité autrement plus complexe. L’heure est venue d’interprétations plus distanciées et plus lucides ». En effet, selonBernard Pudal, « LeLivre noir du communisme tend à donner une image appauvrie du communisme, réduite à l'une des dimensions de son histoire. Cette image ne correspond ni à la réalité ni à l'état des connaissances. Il est apparu nécessaire d'offrir un ouvrage de synthèse destiné à un public bien plus large que celui des spécialistes. Le pluriel du titreLe Siècle des communismes suggère le refus d'une vision monocausale et le dessein d'associer les multiples facettes de l'histoire du communisme »[44].
Enfin, vingt ans plus tard, en 2017, le philosophe marxisteLucien Sève analyse la contribution de Nicolas Werth auLivre noir du communisme. Il conteste tous les éléments interprétatifs qui aboutissent à comparer le communisme au nazisme comme Lénine à Staline. Ainsi reproche-t-il à l'auteur d'avoir écarté les discours conciliateurs de Lénine, tels que son appel en septembre 1917 à la formation d'une coalition gouvernementale menchevik SR sans les bolcheviks[45], à l'alliance avec les mencheviks contre l'intervention étrangère fin novembre 1918[46], ses explications de la Terreur par le blocus occidental en décembre 1919[47] ou sa requête en février 1920 devant les victoires des Bolcheviks d'arrêter également les exécutions capitales[48]. Il regrette également en ces termes que Werth - comme d'autres - ait reproduit sans l'écouter cette déclaration dutchekisteMartin Latsis(en) à l'été 1918 :
« On tue les nôtres par centaines ou par milliers. Nous exécutons les leurs un par un. Vrai ou faux, au printemps 1918 ? Nos auteurs s'abstiennent de le dire »[49].
Également conteste-t-il la notion de création par Lénine au printemps 1918 des camps de concentration - institution d'ailleurs inventée vingt ans plus tôt par les Anglais enAfrique du Sud lors de laguerre des Boers - et qui n'avaient pas pendant laguerre civile russe et dans les années 1920, le sens qu'ils prendront sous Staline : une signification rééducative sans rapport avec la politique d'exploitation économique dans les années 1930 sous Staline nia fortiori d'extermination hitlérienne pendant laSeconde Guerre mondiale. D'après Lucien Sève, « parler en ce cas de "camps de concentration" est pratiquer délibérément l'équivoque, ce par quoi un historien ne se grandit pas »[50]. Sur le plan de la méthode et des sources, il reproche à Nicolas Werth d'avoir privilégié les travaux anciens de deux personnalités des années 1920 très partisanes : le généralDénikine etSergueï Melgounov, émigrés russes très marqués par leur antibolchevisme, voire par leurantisémitisme. « L'armée du premier multiplia les pires pogroms qui firent des morts par dizaines de milliers -juifs et bolcheviks étant assimilés »[51]. Lucien Sève en conclut que s'appuyer sur Melgounov et Denikine pour faire l'histoire de la guerre civile russe et en stigmatiser les atrocités bolcheviques, « c'est un peu comme écrire l'histoire de larésistance intérieure française durant la deuxième guerre mondiale en cherchant ses sources du côté de laGestapo et de lacollaboration - pour elles aussi les résistants étaient des "terroristes" »[52]. Enfin si sa contribution paraît accablante contre les communistes parce que ceux -ci ont tué en septembre et octobre 1918, pendant laTerreur rouge, 15 000 à 20 000 personnes (p. 91), l'auteur « note quelques pages plus loin que les seulspogroms -contre juifs et communistes ensemble - commis par l'armée de Denikine et les unités dePetlioura dans le deuxième semestre 1919 firent près de 150.000 victimes (p.95) »[53].
EnAllemagne, où leLivre noir a été vendu à plus de 200 000 exemplaires trois mois après sa sortie, l'introduction de Stéphane Courtois a suscité des débats virulents sur la comparaison entre le communisme et le nazisme, dans la continuité de l'Historikerstreit, notamment de l'historienErnst Nolte, qui avait divisé les historiens allemands à la fin des années 1980, à la suite de la publication deLa Guerre civile européenne parErnst Nolte en 1987[54]. Les historiens Jens Mecklenburg et Wolfgang Wippermann ont ainsi publié une critique duLivre noir du Communisme sur ce thème[55].Horst Möller, auteur proche d'Ernst Nolte, a quant à lui soutenu Stéphane Courtois[56], avec qui il a collaboré pour la rédaction deLe jour se lève : L'héritage du totalitarisme en Europe, 1953-2005.
L'ouvrage connaît également un grand succès enItalie et fait l'objet d'une médiatisation importante[57]. Il suscite également débats et critiques de la part des historiens italiens[58].
LeLivre noir a été reçu plus favorablement dans les ex-Pays de l'Est, suscitant de nombreux débats, traductions et poussant même des historiens à proposer des compléments (RDA, Roumanie, pays Baltes…). Ces compléments ont été recueillis dansDu Passé, faisons table rase (Robert Laffont, 2002), ouvrage prolongeant le livre initial. Dans la préface, Stéphane Courtois revient longuement sur les polémiques suscitées en France par la publication duLivre noir.
Le, l'assemblée parlementaire duConseil de l'Europe a adopté une résolution sur la« nécessité d’une condamnation internationale des crimes des régimes communistes totalitaires »[59],[60]. Le texte, pour lequelStéphane Courtois a été auditionné avec d'autres auteurs par l'assemblée parlementaire, reprend le bilan chiffré des « crimes du communisme » paru dans l'introduction duLivre noir et« invite tous les partis communistes ou post-communistes de ses États membres qui ne l’ont pas encore fait à réexaminer l’histoire du communisme et leur propre passé, à prendre clairement des distances par rapport aux crimes commis par les régimes communistes totalitaires et à les condamner sans ambiguïté » et soutient que« Les crimes ont été justifiés au nom de la théorie de la lutte des classes et du principe de la dictature du prolétariat ».
Chez les historiens américains, la réception de l'ouvrage a été plus partagée. Outre les critiques deJohn Arch Getty, deHiroaki Kuromiya et deMark Tauger (voirsupra), l'historienArno Joseph Mayer, dans l'introduction d'un ouvrage consacré aux révolutions française et russe, a évoqué sans citer explicitement le Livre noir « un air de famille entre laquerelle des historiens en France et l'Historikerstreit » à la fin des années 1990, en dénonçant notamment l'œuvre« d'ex-communistes renégats [des] « contre-révolutionnaires » rénovés qui n'auraient sans doute guère eu d'importance s'ils n'avaient trouvés des oreilles attentives, pour ne pas dire sympathiques, dans les rangs des conservateurs modérés et des démocrates libéraux nouveau style »[62].
À l'inverse, l'historienTony Judt a affirmé que « les faits et les chiffres, dont certains étaient déjà bien connus, d'autres nouvellement confirmés par le recours à des archives autrefois inaccessibles, sont irréfutables »[63].Martin Malia etAnne Applebaum ont également exprimé une critique favorable auLivre noir[64].
En 1998,Pierre Rigoulot etIlios Yannakakis ont publiéUn Pavé dans l'Histoire (Robert Laffont) dont le titre est une référence à un article surLe livre noir du communisme signé dePierre Briançon paru le dans le journal françaisLibération (Le Livre noir du communisme », un pavé dans l'Histoire)[65].
Les deux auteurs analysent la polémique suscitée en France par la parution duLivre noir du communisme : « On a voulu notamment minimiser la tragédie communiste en lui déniant la possibilité de toute comparaison avec lenational-socialisme. On a refusé de croire à la criminalité comme étant l'une des caractéristiques essentielles du système communiste. On a contesté la légitimité du décompte des victimes du communisme par le refus d'additionner les exécutés, les "purgés", les morts de faim, et ceux de tous les goulags. On a voulu sauver le communisme en le présentant comme un idéal de justice humaine seulement perverti par des errements ou des dérives. On a voulu aussi sauver la mémoire de Lénine en condamnant la "monstruosité" du seul stalinisme alors que le régime de terreur a bien été instauré par Lénine. On a enfin ressorti le vieil épouvantail en prétendant que Le Livre noir faisait le jeu de l'extrême droite »[66]. Tous deux ont collaboré à l'ouvrage collectifDu passé faisons table rase !.
Le succès commercial duLivre noir du communisme a ainsi stimulé la parution d'une série deLivres noirs abordant les sujets les plus divers et sans lien avec le communisme.
Parmi tous ces livres noirs, l'un des premiers a pour thème l'antithèse du communisme, lecapitalisme. Il s'agit d'un ouvrage collectif dirigé par le journaliste communiste françaisGilles Perrault - sans lien avec l'équipe dirigée par Stéphane Courtois - et intituléLe Livre noir du capitalisme. Il est paru en France en 1998 en réaction à la sortie duLivre noir du communisme l'année précédente.
Gilles Perrault qui en signe la préface est par ailleurs l'auteur d'un article à charge contre leLivre noir du communisme intituléLoin de l’Histoire, une opération à grand spectacle : Communisme, les falsifications d’un « livre noir » qui est paru dans le mensuelLe Monde diplomatique[19].
Le Livre noir du communisme en débat : Les critiques, Les auteurs, Mémoires et jugement (2000)
L'accueil réservé auLivre noir du communisme a entraîné la parution d'une suite intituléeDu passé faisons table rase ! Histoire et mémoire du communisme en Europe (la première édition comporte le bandeau « Le Livre noir du communisme n'a pas tout dit ») qui a été publiée en 2002 chez le même éditeur, Robert Laffont. Comme pour le premier opus, ce second ouvrage est placé sous la direction de Stéphane Courtois et certains de ses différents collaborateurs ont rédigé préface ou chapitres supplémentaires dans les différentes traductions duLivre noir du communisme. C'est le cas deJoachim Gauck etEhrhart Neubert (édition allemande),Alexandre Iakovlev (édition russe) ouMart Laar (édition estonienne). Les autres coauteurs sontMartin Malia,Diniou Charlanov,Lioubomir Ognianov,Plamen Tzvetkov(en),Romulus Rusan,Philippe Baillet et Ilios Yannakakis ; ce dernier est coauteur du livreUn pavé dans l'histoire (1998).
Cet ouvrage a été traduit en allemand (Piper, 2004), bulgare (Prosoretz, 2004) et italien (Mondadori, 2006) et a été réédité en France en 2009 (Pocket).
À l'étranger, la traduction deDu passé faisons table rase ! est commercialisée comme le second tome duLivre noir du communisme ; c'est par exemple le cas en Allemagne (Das Schwarzbuch des Kommunismus 2. Das schwere Erbe der Ideologie, Piper, 2004), en Bulgarie (Черната книга на комунизма 2. част, Prosoretz, 2004) et en Italie (Il libro nero del comunismo europeo, Mondadori, 2006).
Au Japon, la traduction duLivre noir du communisme a été publiée en deux parties par l'éditeur Keigado. Le premier tome paru en 2001 (ソ連篇) contient les articles traitant de l'Union soviétique. Il est complété d'un second volume publié en 2006 (コミンテルン・アジア篇) et dédié auKomintern et à l'Asie.
↑Stéphane Courtois, Joachim Gauck, Ehrhart Neubert et al.,Das Schwarzbuch des Kommunismus. Unterdrückung, Verbrechen und Terror. (1998) Piper Verlag, Munich, 2004,(ISBN3-492-04053-5)
↑Stéphane Courtois, Lennart Meri, Maart Lar et al.,Kommunismi must raamat. (2000) Varrak, Tallin, 2000,(ISBN9789985301906)
↑Alain Blum, « Historiens et communisme : condamner ou comprendre »,Le Monde, 18 novembre 1997, p. 17. Alain Blum critique également Nicolas Werth :« En acceptant le [parti pris de construire ce texte uniquement autour des victimes et des drames], Nicolas Werth s'est interdit de dégager les mécanismes larges qui ont engendré ces violences au-delà des actions de quelques dirigeants ou des grandes confrontations entre monde paysan et monde urbain. »
↑Lilly Marcou, "tardive querelle d'Allemands",Le Monde, 14 novembre 1997.« Réduisant le communisme à ses seuls crimes, faisant fi du projet bolchevik d'émancipation fût-il utopique et niant les acquis d'un système dont l'actuel effondrement laisse à une bonne partie de la société une certaine nostalgie, Stéphane Courtois et son équipe s'enfoncent dans une impasse. Leur démonstration se cantonne à un Lénine terroriste et assassin qui n'aurait eu comme seul but que le pouvoir, et ce dans l'unique intention de tuer le plus de monde possible ». Lilly Marcou critique notamment la contribution de Nicolas Werth qui met selon elle en jeu sa « crédibilité ».
↑« Courtois' attempt to present communism as a greater evil than nazism by playing a numbers game is a pity because it threatens to dilute the horror of actual killings. », Hiroaki Kuromiya,Journal of Contemporary History, vol. 36, n°1, janvier 2001, p. 191-201.
↑ Lucien Sève,Octobre 1917 une lecture très critique de l'historiographie dominante. Suivi d'un choix de textes de Lénine, Paris, Editions Sociales, Les parallèles/ 1917 + 100, 2017, p. 45-46
↑ Lucien Sève,Octobre 1917 une lecture très critique de l'historiographie dominante. Suivi d'un choix de textes de Lénine, Paris, Editions Sociales, Les parallèles/ 1917 + 100, 2017, p. 70-71
↑Lucien Sève,Octobre 1917 une lecture très critique de l'historiographie dominante. Suivi d'un choix de textes de Lénine, Paris, Editions Sociales, Les parallèles/ 1917 + 100, 2017, p. 38-39
↑Lucien Sève,Octobre 1917 une lecture très critique de l'historiographie dominante. Suivi d'un choix de textes de Lénine, Paris, Editions Sociales, Les parallèles/ 1917 + 100, 2017, p. 61 (note 61)
↑»Lucien Sève,Octobre 1917 une lecture très critique de l'historiographie dominante. Suivi d'un choix de textes de Lénine, Paris, Editions Sociales, Les parallèles/ 1917 + 100, 2017, p.60
↑ Lucien Sève,Octobre 1917 une lecture très critique de l'historiographie dominante. Suivi d'un choix de textes de Lénine, Paris, Editions Sociales, Les parallèles/ 1917 + 100, 2017, p.41
↑ Lucien Sève,Octobre 1917 une lecture très critique de l'historiographie dominante. Suivi d'un choix de textes de Lénine, Paris, Editions Sociales, Les parallèles/ 1917 + 100, 2017, p. 62. Sur les pogroms antisémites de la guerre civile russe voirLe livre des pogroms. Antichambre d'ungénocide, Ukraine, Russie, Biélorussie 1917-1922, sous la direction de Lidia Miliakova, Paris, Calmann-Levy/le Mémorial de la Shoah, 2006, édition française établie par Nicolas Werth, traduction du russe par Nicolas Werth, Patrick Bensimon, Claire Le Foll et Ekaterina Pichugina, 713 p.
↑ Lucien Sève,Octobre 1917 une lecture très critique de l'historiographie dominante. Suivi d'un choix de textes de Lénine, Paris, Editions Sociales, Les parallèles/ 1917 + 100, 2017, p. 63.
↑ Lucien Sève,Octobre 1917 une lecture très critique de l'historiographie dominante. Suivi d'un choix de textes de Lénine, Paris, Editions Sociales, Les parallèles/ 1917 + 100, 2017, p. 56, note 52.
↑La Guerre civile européenne (1917-1945) : nationalsocialisme et bolchevisme, Paris, Édition des Syrtes, 2000 (préface deStéphane Courtois).
↑« Roter Holocaust » ? Kritik des Schwarzbuchs des Kommunismus, Jens Mecklenburg et Wolfgang Wippermann, Broschiert, 1998, 294 p.
↑dans l'introduction d'un de ses ouvrages,Der Rote Holocaust und die Deutschen, 1999, où il reprend la comparaison du communisme avec le nazisme.
↑Voir notamment l'ouvrage critique collectif,Sul libro nero del comunismo,Manifestolibri, 1998, 142 p., émanant d'historiens de gauche.
↑Résolution 1481 du conseil de l'Europe sur la nécessité d’une condamnation internationale des crimes des régimes communistes totalitaires, Texte adopté par l’Assemblée le 25 janvier 2006 (5e séance)
↑Rapport initial de la Commission des questions politiques, 16 décembre 2005
↑Arno Joseph Mayer,Les Furies : Violence, vengeance, terreur aux temps de la Révolution française et de la Révolution russe, Éditions Fayard, 2002, p. 10-11.
↑Pierre Rigoulot et Illios Yannanakis,Un pavé dans l'histoire Robert Laffont, Paris, 1998, citation extraite de la quatrième de couverture
↑Stéphane Courtois et al.Communisme. Le Livre noir du communisme en débat : Les critiques, Les auteurs, Mémoires et jugement (n°59-60), L'Age d'Homme, 2000,(ISBN978-2825113493)