Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Le Chasseron

46° 51′ 07″ nord, 6° 32′ 17″ est
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le Chasseron
Image illustrative de l’article Le Chasseron
Géographie
Altitude1 608 m[1]
MassifJura
Coordonnées46° 51′ 07″ nord, 6° 32′ 17″ est[1]
Administration
PaysDrapeau de la SuisseSuisse
CantonVaud
DistrictJura-Nord vaudois
Ascension
Voie la plus facileChemin du Chasseron
Géologie
ÂgeKimméridgien (roches)
RochesCalcaire
TypeCrêt
Géolocalisation sur la carte :Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Le Chasseron
Le Chasseron
Géolocalisation sur la carte :canton de Vaud
(Voir situation sur carte : canton de Vaud)
Le Chasseron
Le Chasseron
modifier 

Le Chasseron est un sommet dumassif du Jura situé dans lecanton de Vaud, enSuisse, et culminant à 1 608 m d'altitude. Il se classe en troisième position des sommets suisses jurassiens juste avant leChasseral situé à 50 km au nord-est et plus bas de seulement 40 cm.

Toponymie

[modifier |modifier le code]

La montagne est désignée sous le nom deChausserunt en 1405,Sachiron en 1439,Secheron en 1524,Sucheron auXVIIIe siècle avant de prendre son nom actuel. L'étymologie indiquerait plusieurs sources possibles.Sécheron correspond à l'aridité de la crête. Le nom pourrait venir du préromantsukko (« sommité ») ou des motsgauloissocco (« sabot ») oucassanos (« chêne »), dulatinsaxum (« rocher »), du radical préceltiquesuc (« pointe de rocher ») qui a donné égalementLe Suchet.

Géographie

[modifier |modifier le code]

Situation

[modifier |modifier le code]

Le Chasseron est situé sur le territoire de la commune deBullet, dans ledistrict du Jura-Nord vaudois, à 3,5 km au nord-est deSainte-Croix et à 8 km au nord-ouest d'Yverdon-les-Bains. À 5 km au nord du sommet, se trouve leval de Travers, tandis que les sommets duSuchet et desaiguilles de Baulmes sont situés respectivement à 8 et 5 km au sud-ouest. Lemont Aubert est quant à lui à 10 km à l'est-nord-est du Chasseron[1].

Topographie

[modifier |modifier le code]

Le Chasseron fait partie avec le Cochet (1 484 m) et les Petites Roches (1 583 m) d'une ligne decrête, de direction NE-SO, surplombant de plus de 500 m la haute-vallée de laDénériaz. Au sud-est, le sommet domine de plus de 450 m le village de Bullet et de plus de 1 100 m leplateau suisse, situé à environ 5 km. De l'autre côté de la vallée de la Dénériaz, se trouvent les Roches Blanches culminant à 1 470 m d'altitude[1] et le mont de la Maya.

Géologie

[modifier |modifier le code]

Le Chasseron est uncrêt situé sur l'axe d'unanticlinal d'orientation NE-SO. Le sommet est composé decalcairesoolithiques, de facièsSéquanien (sud) et de calcaires à couches de base àstromatolithes (nord) datant duKimméridgien inférieur. Le versant nord-ouest du Chasseron est recouvert d'éboulis, tandis que le versant sud-est est composé des calcaires oolithiques séquaniens, dans lesquels on peut parfois trouver des bancs plus ou moinsmarneux, jusqu'à environ 1 450 m d'altitude où l'on repasse dans les niveaux de base à stromatolithe du Kimméridgien et/ou à un niveau calcairemicritique du mêmeétage[2].

Climat

[modifier |modifier le code]

Le climat du Chasseron se caractérise par une forte influencecontinentale àmontagnarde, des neiges et fortes gelées l'hiver, des sécheresses et des chaleurs l'été ponctuées par des pluies pouvant être orageuses. Les chutes de neige sont importantes et s'étalent sur une période allant d'octobre à mai.

Les normes climatologiques relevées à la station deBullet - La Frétaz (1 205 m) pour la période 1981-2010 indiquent une température moyenne annuelle de°C, 125 jours de gel et 1 333 mm de précipitations[3].

À 16 km, le village deLa Brévine détient le record de la température la plus froide en Suisse :−41,8 °C[4].

Milieux

[modifier |modifier le code]

On peut séparer les différents milieux du massif du Chasseron selon l'altitude en distinguant :

Faune

[modifier |modifier le code]

Le massif du Chasseron est fréquenté par la faune classique des sommets dumassif du Jura :cerf,chamois,chevreuil,lynx,Chat forestier,sanglier,renard,blaireau,écureuil,martre,fouine,hermine pour lesmammifères auxquels s'ajoute une petite population demarmottes aux Roches éboulées.

L'avifaune compte des espèces liées aux peuplements de résineux (Grand tétras,Gélinotte des bois,Bécasse des bois,Chouette de Tengmalm,Chevêchette d'Europe,Pic noir,Cassenoix moucheté, etc.), aux pelouses d'altitude (Pipit spioncelle,Traquet motteux,Alouette des champs) et aux falaises et rochers (Rougequeue noir,Grand corbeau,Tichodrome échelette, Fauconspèlerin etcrécerelle,Hirondelle de rochers). Des espèces en migration sont parfois observées :Aigle royal,Vautour fauve,Bondrée apivore,Pluvier guignard.

Parmi les insectes remarquables, notons la présence de laRosalie des Alpes, de l'Apollon et duSolitaire.

Flore

[modifier |modifier le code]
Pulsatilles des Alpes
Pulsatilles des Alpes.

L'accès facile en toutes saisons et la présence de pelouses sommitales ont contribué à faire la renommée floristique du Chasseron. On y trouve des espèces relictuelles de l'époque des glaciations ainsi que des espèces pionnières des milieux rocheux. Les terrains peu modifiés par l'action de l'homme (intensification) présentent ainsi une grande diversité d'espèces. Cette abondance a engendré, par ignorance, des comportements de cueillette abusive sur des espèces rares ou menacées.

Parmi les premières floraisons, on trouve laDrave faux aïzoon qui montre ses fleurs jaunes dès le mois de février en compagnie desSoldanelles des Alpes et desCrocus de printemps. Le printemps arrive avec l'apparition des gentianes : petites fleurs bleues desGentianes printanières, corolles desGentianes acaule,de Koch etde Clusius, bouquets violets de laGentiane champêtre, inflorescences dressées de laGentiane jaune à ne pas confondre avec leVérâtre. LesRenonculacées sont bien représentées par laPulsatille des Alpes, l'Anémone à fleurs de narcisse, leTrolle d'Europe, les Aconitsnapel ettue-loup extrêmement toxiques, l'Actée en épi, les Renonculesdes montagnes,alpestre età feuilles d'aconit. LeLis martagon est présent en limite supérieure de la forêt tandis que l'Ail victorial préfère les milieux plus humides. Les orchidées apparaissent dès la fin du mois de mai :Nigritelle noire ou Orchis vanillé,Orchis mâle,Orchis tacheté,Orchis moucheron,Orchis globuleux,Orchis miel,Orchis grenouille,Orchis à odeur de sureau,Epipactis pourpre noirâtre. Les ourlets de grandes herbes accueillent laGrande astrance, laCampanule agglomérée, leCirse laineux, laValériane des montagnes. Les rochers abritent l'Androsace lactée, laDryade à 8 pétales, laSabline à grandes fleurs, l'Œillet de Grenoble, l'Hélianthème blanchâtre et l'Euphraise dressée. Moins fréquemment, on trouve aussi sur les pelouses leBotryche lunaire, l'Épervière orangée, leThésium des Pyrénées ou laCampanule en thyrse.

Histoire

[modifier |modifier le code]

Préhistoire

[modifier |modifier le code]

La facilité d'accès au sommet par le versant sud et la proximité d'autressites préhistoriques laissent à penser que le site a été fréquenté très tôt. Une lamelle en silex trouvée en 2005 pourrait dater duMésolithique ou duNéolithique. À quelques kilomètres, l'« abri de la Cure » àBaulmes date de la même époque[5]. À moins de 10 km, l'alignement de Clendy près d'Yverdon a été dressé auIVe millénaire av. J.-C. À l'autre extrémité dulac de Neuchâtel, l'agglomération celte sur palafittes appeléeLa Tène a donné son nom au secondâge du fer. Desstations lacustres sont également présentes àConcise[6].

Époque romaine

[modifier |modifier le code]

Un sanctuairegallo-romain est attesté au sommet depuis le milieu duXVIIIe siècle par la découverte de monnaies antiques au pied des falaises. Le site comportait un temple imposant (fanum) et un hospice (hospitalia) proches de l'éperon rocheux où avait lieu laiactatio ou jet rituel d'offrandes[7].

Moyen Âge

[modifier |modifier le code]

Dès leXIIe siècle et durant lesXIIIe et XIVe siècles, la région du Chasseron fait l'objet d'une lutte de propriété entre lessires de Grandson qui contrôlentSainte-Croix, alliés auxSavoie et lesChalon-Arlay alliés auxcomtes de Neuchâtel. Un arbitrage a lieu en 1319 qui fixe la frontière.

En 1474, la région deSainte-Croix est savoyarde. Lors de laguerre de Bourgogne, elle passe sous l'autorité deBerne. En 1524, des bornes délimitant lesbailliages communs sont mises en place dont certaines portant une croix rouge sont encore visibles.

Siècle des Lumières

[modifier |modifier le code]

AuXVIIIe siècle, le développement de la science et l'intérêtnaturaliste entraînent la visite debotanistes et d'herboristes sur les pentes du Chasseron, attirés par sa riche flore. Parmi ceux-ci on trouveJean-Jacques Rousseau en excursion les 23-24 juillet1764 depuisMotiers[8]. On en trouve le récit dans la7e promenade desRêveries du promeneur solitaire : « Je me rappellerai toute ma vie une herborisation que je fis un jour du côté de la Robaila, montagne du justicier Clerc. J’étais seul, je m’enfonçai dans les anfractuosités de la montagne, et, de bois en bois, de roche en roche. Je parvins à un réduit si caché que je n’ai vu de ma vie un aspect plus sauvage. De noirs sapins entremêlés de hêtres prodigieux […] fermaient ce réduit de barrières impénétrables, quelques intervalles que laissait cette sombre enceinte n’offraient au-delà que des roches coupées à pic et d’horribles précipices que je n’osais regarder qu’en me couchant sur le ventre[9]. »

Époque moderne

[modifier |modifier le code]

L'inauguration duchemin de fer Yverdon-Sainte-Croix en1893 a facilité l'accès au Chasseron. Le développement du tourisme entraîne en1898 la création du Grand Hôteldes Rasses et de l'hôtel du Chasseron accessible par une route depuisles Rasses. L'essor de la pratique duski a encore accentué sa fréquentation.

Activités

[modifier |modifier le code]

Économie

[modifier |modifier le code]
Chalet de la Dénériaz-dessus
Chalet de la Dénériaz-dessus.

Le secteur du Chasseron constitue une zone d'estivage dans la partie nord du Jura vaudois qui se prolonge versle Soliat et le Juraneuchâtelois. Comme ailleurs dans le Jura, elle est caractérisée par des exploitations occupées uniquement l'été et la présence d'herbages et de prés-bois (pâturages boisés). Ceux-ci ont fait l'objet d'une étude scientifique par l'université de Neuchâtel[10] qui permet de prendre en compte le taux de boisement.

La plupart des exploitations sont la propriété decommunes et elles en portent parfois le nom comme la Grandsonne pourGrandson ou la Bullatonne pourBullet. Cette dernière commune possède cinq alpages dans le secteur. L'étagement des pâturages se révèle par l'utilisation des suffixesdessous etdessus dans les noms de lieux : Dénériaz-dessous, Dénériaz-dessus.

L'activité principale est l'élevage laitier pour la fabrication degruyère. Du fait de la nécessité de latraite, les alpages éloignés reçoivent généralement les génisses.

Le paysage est marqué par les aménagements liés aupastoralisme :

  • murs depierre sèche traditionnels ou plus simplementfil barbelé pour les clôtures ;
  • tourniquets ou portails (clédards) permettant le passage des sentiers ;
  • dispositifs de collecte de l'eau de pluie ou de l'eau de fonte nomméscouverts ;
  • citernes de stockage et bassinsabreuvoir.

Tourisme

[modifier |modifier le code]
Hôtel du Chasseron et mont Blanc
Hôtel du Chasseron,dents du Midi et mont Blanc.

Le Chasseron est un but classique derandonnée à partir deButtes ou de la station supérieure du télésiège de la station de la Robella, deSainte-Croix ou deBullet. De nombreux sentiers balisés parcourent ses pentes et des voies d'escalade sont tracées dans sa paroi nord[11].

Le Chasseron est également renommé pour la qualité de son panorama dont la vue couvre 15 cantons et une grande partie des Alpes suisses.Louis Jaccard-Lenoir en a publié un livret en 1894 sous les auspices de la section Diablerets duClub alpin suisse. Outre lemont Blanc à 115 km, les points extrêmes visibles dans un rayon de 200 km sontla Meije, lacôte d'Or, leballon d'Alsace, laForêt-Noire et leSäntis en Suisse orientale.

Le Chasseron, par ses pentes douces en versant sud-est et raides en versant nord-ouest, est très favorable à la pratique duski. Dès le début duXXe siècle avec la naissance de ce sport, des randonnées et des concours ont lieu. Plus tard, la création de la station desRasses avec le télésiège des Raplans (1951) a encore développé cette activité. De nos jours, le sommet est fréquenté par les amateurs deski de montagne et deraquette à neige ainsi que par quelques adeptes dusnowkite.

La course de descente Chasseron-Buttes a été créée en1951[12]. Elle a été complétée ensuite par le trophée du Chasseron qui compte 1 130 m de montée.

On trouve sur la montagne plusieurs restaurants d'alpage.

  • Sommet du Chasseron.
    Sommet du Chasseron.
  • Versant ouest et ferme du Sollier.
    Versant ouest et ferme du Sollier.
  • Vue du sommet en hiver.
    Vue du sommet en hiver.

Divers

[modifier |modifier le code]
Signal géodésique au sommet
Signal géodésique
Blason de Bullet
Blason de Bullet

Le blason de la commune deBullet est décrit ainsi : « Coupé de gueules et de sable à la montagne d'or brochante ». Dessiné en 1922 aux couleurs de Berne, il figure une montagne et fait référence au Chasseron.

Outre l'hôtel et lesignal géodésique noir en forme de pointe situé au point culminant, on trouve au sommet une station météorologique et un bunker semi-enterré construit en1995 pour abriter des antennes de communication et inutilisé depuis.

À l'ouest du ressaut sommital a été déposé en2002 unbloc erratique engneiss baptiséPierre de la paix.

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. abc etdCarte topographique surSwisstopo.
  2. Carte géologique surSwisstopo.
  3. « Normes climatologiques Bullet / La Frétaz »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surmeteosuisse.admin.ch.
  4. « Records météorologiques/climatologiques en Suisse »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surmeteosuisse.admin.ch.
  5. « Baulmes » dans leDictionnaire historique de la Suisse en ligne
  6. « Préhistoire: Les stations lacustres de Concise », surPatrimoine Vaudois.
  7. « Époque romaine: le Chasseron », surPatrimoine vaudois.
  8. « Chronologie Rousseau », surrousseau-chronologie.com.
  9. « Les Rêveries du promeneur solitaire - Septième promenade »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), suribibliotheque.fr.
  10. « Patubois »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surunine.ch.
  11. « Le Chasseron », surcamptocamp.org.
  12. « Présentation courses », surChasseron-Buttes.

Bibliographie

[modifier |modifier le code]
  • Collectif,Le Chasseron, Montagne mythique, Presses du Belvédère, 2007(ISBN 2-88419-078-3)
  • Louis Jaccard-Lenoir,Le panorama du Chasseron, Club alpin suisse, section des Diablerets, 1894

Sur les autres projets Wikimedia :

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Le_Chasseron&oldid=227560143 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp