Pour les articles homonymes, voirLe Bossu (homonymie).
| Le Bossu | ||||||||
Page de titre de la première parution en volume (en 1858). | ||||||||
| Auteur | Paul Féval | |||||||
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| Pays | ||||||||
| Genre | roman historique | |||||||
| Éditeur | Bureaux du Siècle | |||||||
| Date de parution | en feuilleton en volume | |||||||
| Illustrateur | André Vieira | |||||||
| Chronologie | ||||||||
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Le Bossu, aventures de cape et d'épée est unroman dePaul Féval, initialement publié sous la forme defeuilleton dans le journalLe Siècle du au. Il est considéré comme l'une de ses œuvres les plus marquantes et comme un modèle du genre[1].
L'action, répartie en six parties et soixante-deux chapitres, se déroule en deux temps bien distincts, en et, principalement enFrance et notamment àParis. Le roman est parfois divisé en deux tomes :Le Petit Parisien (parties 1 à 3) etLagardère ! (parties 4 à 6).
Il met en scène l'histoire du chevalier Henri de Lagardère (parfois déguisé en un autre personnage caractérisé physiquement par une bosse dans le dos, voire d'autres attributs comme au nez). Outre divers personnages de fiction, on croise dans le roman plusieurs personnages historiques, tels quele Régent (Philippe d'Orléans), l'abbé Dubois, le banquier et économisteJohn Law et même letsarPierre le Grand, dont certains se voient, en outre, mêlés à des péripéties romanesques totalement inventées.
En, dans lavallée du Louron. Le vieuxmarquis de Caylus, qui fut jadis courtisan à la cour deLouis XIV, vit dans son château avec sa fille Aurore[2] qu'il destine au puissant Philippe de Gonzague, cousin d’une part dePhilippe d'Orléans et d’autre part de Philippe de Nevers. C'est pourtant avec ce dernier qu'Aurore s'est mariée clandestinement et a eu une fille, elle aussi prénommée Aurore. Philippe de Gonzague est l'invité du marquis depuis plusieurs jours et trame, avec l'aide de son fidèle Peyrolles, un complot contre son cousin Nevers. Décidé à l'assassiner, pour s'approprier sa femme Aurore et sa fortune, il a fait recruter une poignée de fines lames et fait porter un mot à son cousin pour l'attirer auchâteau de Caylus. Deux anciens maîtres d'armes, Cocardasse et Passepoil, font partie de cette équipe de mercenaires et vantent, dès qu'ils apprennent le nom de celui qu'ils doivent tuer, sa botte secrète que l'on dit imparable : un seul homme pourrait en venir à bout, le chevalier Henri de Lagardère, qu'ils ont connu àParis. Le voici d'ailleurs qui arrive, sur la route de l'exil, attendant lui aussi Nevers pour un combat singulier. Écœuré d'apprendre ce que l'on trame à l’encontre de Nevers, Lagardère prend le parti de prévenir son adversaire, et se voit confier Aurore et l'acte de naissance prouvant qu'elle est la fille du duc de Nevers et d'Aurore de Caylus. Lagardère et Nevers affrontent seuls, dans l'obscurité, les hommes payés pour tuer le duc. Dans sa grande lâcheté et devant l'habileté des deux hommes à repousser les attaques des mercenaires, Gonzague frappe son cousin de son épée, dans le dos, le laissant pour mort aux pieds de Lagardère qui jure de le venger et parvient à blesser la main de l'assassin. Alors qu'il emporte l'enfant dans ses bras, Lagardère déclare :
« Qui que tu sois, ta main gardera ma marque. Je te reconnaîtrai. Et, quand il sera temps, si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ! »
En,Philippe d'Orléans estrégent du royaume de France en attendant la majorité deLouis XV et son cousin Philippe de Gonzague est devenu le troisième personnage le plus important duroyaume. Il habite désormais dans l'hôtel de Nevers, àParis, qu'il transforme presque intégralement en place de commerce, louant à prix d'or des emplacements pour desoffices de change. Cocardasse et Passepoil, qui ne s'étaient pas revus depuis l'assassinat de Nevers, se retrouvent par hasard lors d'une énième vente aux enchères d'offices, où le dernier emplacement disponible est acheté par un bossu nommé Ésope. Bien que marié à Aurore de Nevers, Gonzague ne peut adresser la parole à celle qui vit recluse dans le souvenir de son premier mari et de sa fille, ni jouir des biens du défunt. C'est pour cette dernière raison qu'il convoque un conseil de famille et fait entrer celle qu'il prétend être la fille de Nevers — en réalité Dona Cruz, une Espagnole qu'il tient au secret. Contre toute attente, Aurore de Nevers assiste au conseil et refuse de reconnaître sa prétendue fille, arguant qu'elle sait où elle se trouve. Quand Gonzague apprend que Lagardère et la fille de son cousin sont àParis, le bossu prétend l'aider à préparer un enlèvement et parvient à se faire inviter au bal duRégent.
Après le grand succès populaire de son roman, publié en feuilleton en 1857, Paul Féval en crée une version théâtrale, écrite avec la collaboration d’Auguste Anicet-Bourgeois, sous la forme d’un drame en cinq actes et douze tableaux, édité par la maisonMichel Lévy frères. La pièce est représentée pour la première fois le 8 septembre1862, à Paris, authéâtre de la Porte-Saint-Martin et est adaptée en 1888 en opéra-comique sur une musique deCharles Grisart et un livret d'Henry Bocage etArmand Liorat.
Le roman a donné lieu à l'écriture d'une suite,Le Fils de Lagardère, écrite parPaul Féval fils en 1893 avec la collaboration d'Alfred d'Orsay.
Ce fils Féval fort prodigue et polygraphe donnera encore (entre nombre d'autres) :Les Jumeaux de Nevers en 1895 ; le drame théâtralLe Fils de Lagardère, en quatre actes et onze tableaux précédés d'un prologue, issu du roman de 1893, en 1908 ; mais encoreLes Chevauchées de Lagardère en 1909,Le Fils de d'Artagnan en 1914,Mademoiselle de Lagardère en 1929,La Petite-fille du Bossu en 1931 ;La Jeunesse du Bossu en 1934, œuvre posthume, Féval fils étant mort le.
LesPresses de la Cité ont publié, en 1991(ISBN 2-7028-0712-7) l'édition complète des diverses parties, en 1 380 pages, dans l'ordre chronologique de l'action romanesque, sous le titre : « Le Bossu, le roman de Lagardère » dePaul Féval Père et Fils, préfacé parClaude Aziza et complété par un appareil d'annexes chronologiques, historiques, biographiques, bibliographiques et scénographiques.
La même pièce est reprise en 1974 en tournéeCharles-Baret (à Nouméa, La Réunion, puis des régions hexagonales)[6] dans une nouvelle mise en scène de Jacques Valois avec :Jean Marais (Lagardère & le bossu),Claude d'Yd (Gonzague), Léon Lesacq (Passepoil),Gisèle Touret (Blanche de Caylus), Robert Chevrigny (Nevers / le Régent), Fanny Fontaine (Blanche de Nevers), Pierre Gatineau (Carrigues), Jean-Jacques Rémy (Peyrolles), Dominique Varda, Hubert Buthion.