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Lazaret

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Ne doit pas être confondu avecLazareth.

Lazaret dePort Mahon (îles Baléares), entrée principale.

Unlazaret était un établissement maritime de mise enquarantaine des passagers, équipages et marchandises en provenance de ports où sévissait lapeste. Apparus enMéditerranée à partir duXIVe siècle, ils sont aussi, de façon plus générale, des établissements terrestres de soins et d'isolement contre d'autres maladiesépidémiques, partout ailleurs dans le monde.

Le système des lazarets atteint son apogée auxXVIIe et XVIIIe siècles où il est utilisé comme moyen de défense efficace contre les épidémies de peste. Au cours duXIXe siècle, il se montre moins efficace contre lecholéra. Lelibéralisme commercial, lanavigation à vapeur, et l'avènement de lamicrobiologie rendent le système obsolète à la fin duXIXe siècle.

Des lazarets sont ponctuellement utilisés jusqu'à laSeconde Guerre mondiale. De nos jours enFrance, le mot désigne aussi quelques lieux-dits sur lelittoral méditerranéen où un lazaret, aujourd'hui disparu, avait été établi àNice,Sète,Marseille.

Étymologie

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La parabole de Lazare, dans leLivre imprimé d'heures à l'usage de Rome (1510) parGuillaume le Rouge.

Le mot « lazaret » (apparu en 1567), désignant une léproserie, est un emprunt à l'italienlazzaretto (avant 1512), altération deNazaretto (1478), nom donné à l'hôpital construit sur l'île de Santa Maria di Nazaret (devenueLazzaretto Vecchio) comme lieu de quarantaine près deVenise. Le termelazzaretto est probablement dérivéde lazzaro etlazarone pour « mendiant, lépreux ou ladre »[1].

Le termelazzaro tirerait son origine du nom de « Lazare », protagoniste d’uneparabole de l'Évangile selon Luc. En effet, pour enseigner lacharité,Jésus y décrit l’histoire d'un pauvre nommé Lazare, et d'un mauvais riche : le pauvre, couvert d’ulcères et mourant de faim vient à la porte de la demeure du riche qui faisait bombance. Le pauvre ne reçut même pas ce qui tombait de la table du riche. Mais, dans l’Au-delà, le pauvre fut emporté au Ciel et le riche se retrouva en Enfer[2].

Ce saint Lazare imaginaire, inventé pour le besoin d'une parabole, a vite été confondu avec un autre saint Lazare,Lazare de Béthanie, ami de Jésus, qui aurait été le frère deMarthe et deMarie[2].

AuMoyen Âge, ce Lazare légendaire si populaire, dont la geste était racontée dans les sermons, les fresques, la statuaire et les vitraux, a étécanonisé, devenant ainsi « saint Lazare ». Il est devenu le patron desladres : tous les lieux-ditsSaint-Lazare font allusion à d'anciennes léproseries disparues. Après le déclin de la lèpre et l'arrivée de lapeste noire, saint Lazare (Lazaire,Lazarus,Lazzaro...) est devenu unsaint antipesteux[2].

Définitions et appellations

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Un lazaret est un établissement hospitalier servant de lieu dequarantaine, qui peut se situer en zone maritime (près ou dans un port) ou terrestre (ville, zone frontalière, aérodrome)[1]. Enallemand et enrusse, ce mot signifie « hôpital militaire » ou « infirmerie de campagne ».

Pest house et fosse commune àFinsbury, près de Londres.

En anglais, le mot d'origine vénitiennelazaretto est utilisé pour désigner un lazaret, tandis que le motpest house (en) (en néerlandaispesthuis et en allemandpesthaus) désigne une maison de quarantaine située ailleurs que dans un port. Contrairement aux lazarets maritimes qui sont le plus souvent permanents, lespest houses sont des établissements temporaires ne fonctionnant qu'en situation épidémique. Ce sont des constructions facilement montées et démontées, avec stockage des éléments, appelés selon leur type« hovels », « cabins », « tents », « booths », et même « cages »[2].

L'équivalent français despest houses sont les « cabanes », « baraques », « huttes » ou « loges » qui concilient l'isolement et les soins en limite d'agglomérations. Ils sont construits en bois (destruction par le feu après l'épidémie). Utilisées jusqu'au début duXVIIIe siècle, elles portent divers noms selon la région :chabotes (Marseille),hobettes (Lille),cadoles (Chalons-sur-Saone),capites (Genève). D'abord en bois, ces refuges peuvent être en toile ou en briques[3].

En Espagne, ce type d'établissement est appelé « corrals » : ce peut être un hospice pour pèlerins ou des abris de paysans à la limite d'un champ ou à la lisière d'une forêt[2].

Parallèlement, des hôpitaux permanents d'isolement et de soins sont construits, ce sont les hôpitaux spécialisés pour pestiférés qui peuvent aussi être desléproseries reconverties[3].

AuXVIIIe siècle, sur lecordon sanitaire constitué par la frontière entre l'Autriche et laTurquie, des zones commerciales aménagées pour continuer à commercer sans s'approcher de trop près sont appelées « rastelle » ourastel au singulier. Alors qu'un établissement de quarantaine proprement dit (voyageurs et marchandises dans le sens Turquie-Autriche) est un « kontumazanstalt » oukontumaz constitué de plusieurs maisons isolées dites « koliben »[4].

Origines

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Les premiers lazarets etpest houses apparaissent auXIVe et XVe siècles. Ils se développent, surtout en réseaux maritimes, duXVIe au XIXe siècle.

En 1348, àAvignon, le papeClément VI achète un terrain situé dans une boucle de fortifications, il fait construire des cabanes en bois pour soigner et isoler les pestiférés[3].

La première maison de quarantaine pour pestiférés (pesthuis ennéerlandais) serait celle deMont-Sainte-Gertrude en 1356, mais le premier lazaret institué par une cité-État se situe sur le territoire de larépublique de Venise, à Raguse (devenueDubrovnik) sur l'île de Mljet en 1377[2]. La ville de Venise elle-même construit un hôpital de pestiféré en 1403, et sur décision duSenato un lazaret plus grand est fondé sur une île en1423, appelée depuisLazzaretto Vecchio[2],[5].

Dessin du lazaret de Milan vue de sa porte orientale, auXVIIIe siècle.

Cet exemple est suivi par d'autres villes commeLivourne,Gênes,Ancône,Trieste etLa Valette. En 1399,Milan expérimente des groupes de petites maisons situéesextra-muros, lesmansioni. En 1451, Milan établit un hôpital de peste àCusago, et à partir de 1488 la ville construit un lazaret monumental leLazaret de Milan (it)(lazzaretto di San Gregorio).Florence l'imite en 1494 avec lelazzaretto di San Bastiano.[2]

L'institution est adoptée en France par le Sud-Est :Marseille dispose d'un établissement pour pestiférés dès 1383,Bourg-en-Bresse (1472) etLyon (1474) se dotent d'un hôpital pour pestiférés, ces hôpitaux sont situés au confluent de laSaône et duRhône et reçoivent les malades par bateaux. Des léproseries sont converties ou utilisées pour les pestiférés (Marseille 1476,Orléans 1414)[3].

À la même époque, les villes germaniques d'Ulm etÜberlingen se dotent dePesthäuser[2]. En fait, si ces créations se répandent en Europe, la construction d'hôpitaux spécialisés, de petits ou grands lazarets, ou de cabanes provisoires en bois s'effectue en fonction des moyens financiers locaux[3].

Développement et constitution en réseaux

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AuxXVIe et XVIIe siècles, l'institution des lazarets continue de s'étendre, mais en restant sous le contrôle de chaque cité. À Marseille, un premier lazaret est fondé en 1526. D'autres exemples sontBarcelone (1562) etSéville (1568),Utrech (1567) etGand (1582). En 1580,Paris débute la construction d'un lazaret monumental à l'image de celui de Milan, mais il ne sera jamais terminé[2].

Au Royaume-Uni, les premièrespest houses apparaissent àOxford,Newcastle etWindsor après l'épidémie de peste de 1603, etLondres n'a que des cabanes dans les champs en 1625. Au cours duXVIIe siècle, ces institutions tendent à devenir obligatoires par décret royal. LesTudors et lesStuarts imposent despest houses pour chaque ville anglaise. De même au Danemark en 1625, aprèsCopenhague en 1619[2].

Une des façades du lazaret de Malte.

Au sens propre, les lazarets de quarantaine sont surtout maritimes, ils s'organisent en réseaux au tournant duXVIIe siècle. Les habitants des villes portuaires de méditerranée prennent conscience que la peste est une maladie contagieuse provenant deBarbarie (côtes duMaghreb actuel) et duLevant. Le lazaret s'impose comme impératif économique : assurer lasécurité sanitaire dutrafic maritime. Il s'agit de réduire au maximum le nombre de ports autorisés à recevoir des navires en provenance directe de ces régions, en faisant du lazaret un passage obligé[6].

En 1622, leparlement de Provence n'accorde ce droit à qu'aux seuls ports de Marseille et deToulon ; de même en 1661 pour larépublique de Gênes où le seul port autorisé estGênes lui-même. Cette situation est à l'origine du lazaret moderne comme bâtiment spécialisé, clé de voûte d'un système administratif et réglementaire. Ce système évolue en échappant aux autorités locales pour être placé sous autorité de l'État[6].

L'île du Lazzaretto Vecchio de Venise, vue du ciel.

Au début duXVIIIe siècle, les lazarets sont agrandis ou aménagés, et ce jusque dans la première moitié duXIXe siècle. Des ports méditerranéens utilisent successivement ou simultanément plusieurs lazarets, jusqu'à trois pour Ancône, Trieste, Venise et Dubrovnik, et même quatre pour Marseille[6].

La fondation d'un nouveau lazaret devient un acte de volonté politique qui précède l'activité économique. Par exemple, celui d'Ancône vise à rivaliser avec Venise, celui de l'île deMinorque (lazaret dePort-Mahon) est un moyen de contrôler tous les navires suspects destinés aux ports espagnols de la Méditerranée[6], celui deSète est une tentative d'entamer le monopole commercial de Marseille avec le Levant[7].

Dans les ports méditerranéens, le lazaret est aussi indispensable que lacitadelle. Leur construction ou réaménagement vont de pair, marquant une volonté politique de puissance économique (protection sanitaire et militaire). À Ancône ou à laLa Spezia, le lazaret peut avoir aussi une fonction militaire[6].

Dans cette protection contre la peste, il se crée une hiérarchie portuaire internationale en méditerranée occidentale qui ne se retrouve nulle part ailleurs : les ports dotés de grands lazarets (par exemple Marseille et Toulon pour la façade méditerranéenne française) évoluent au détriment des autres ports, réduits à un rôle modeste et limité[8].

Architecture

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Situation

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Un lazaret s'établit en principe à l'écart d'une agglomération portuaire. La distance dépend du relief, du découpage de la côte, du terrain disponible et de l'exposition des vents dominants. En accord avec la théorie des miasmes, les vents devaient éloigner les miasmes du lazaret de la ville elle-même. À Marseille, les « Nouvelles Infirmeries » (Lazaret d'Arenc) sont à l'écart du port, mais à trois cents mètres des remparts de la ville. D'autres peuvent être éloignés de plusieurs kilomètres (terrain vaste isolé). Le meilleur emplacement est souvent une île (Venise, Naples...), à défaut on utilise une presqu'île (La Spezia, Toulon...)[9].

Les dimensions des lazarets dépendent de l'importance d'une ville portuaire en évoluant avec elle. Par exemple, le lazaret de Malte passe de 8 000 m2 à 30 000 m2, de 1645 à 1790 ; le lazaret d'Arenc de Marseille couvre 18 hectares en 1663 et 34 hectares en 1830[9],[10].

Construction

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Lazaret pentagonal d'Ancône, et sa forme rare.

La figure architecturale la plus répandue est lerectangle régulier, allongé au bord de la mer. Le lazaret de Gênes présente plus de 250 m defaçade, tandis que le lazaret San Leopoldo de Livourne en a une de 420 m. Des lazarets insulaires s'adaptent aux contours de l'île (Venise), d'autres suivent l'incurvation du littoral par une série de trois ou quatre rectangles. Ces constructions sont prévues pour permettre des agrandissements ultérieurs[9].

Vers leXVIIIe siècle, les nouveaux lazarets créésex nihilo peuvent adopter des formes plus rares : petits rectangles formant un grand triangle (La Spezia), pentagone régulier (Ancône), F inversé (Marseille)[9].

Les lazarets sont construits de façon à limiter le plus possible les contacts avec l'extérieur. La façade se présente comme une muraille presque aveugle, parfois renforcée de tours. Cette muraille peut être doublée (lazaret dePort Mahon avec deux murs de 7,45 m de haut séparés par un fossé de 13 m de large), voire triplée (Marseille, 1830)[9].

Composition

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Tous les lazarets sont divisés en secteurs soigneusement séparés, de deux enclos jusqu'à sept (Marseille). Chaque enclos est composé d'une cour plus ou moins vaste, avec fontaine d'eau courante, et de bâtiments autour de la cour ou au milieu de celle-ci. Ces bâtiments sont deshalles couvertes par desvoûtes, ouvertes sur les côtés se fermant par desgrilles. Ce sont des entrepôts pour les marchandises, le plus souvent sans étages. À Marseille en 1757, un entrepôt peut avoir 65 m de long sur 35 m de large, à Livourne de 200 m de long sur 20 m de large[9].

Vestiges du lazaret deVérone, et sa chapelle centrale.

Les voyageurs en quarantaine sont logés dans des chambres situées dans des ailes, isolées des entrepôts et de leurs voisins. Les grands lazarets peuvent disposer de plusieurs dizaines de chambres (141 à Port Mahon), parfois réparties en trois classes comme les cabines de navire[9].

Un lazaret dispose d'une chapelle, généralement dédiée àsaint Roch, placée d'une façon telle qu'il est possible d'assister à la messe sans être en contact les uns avec les autres. Les plus grands lazarets peuvent avoir leur propre cimetière, et même deux, un pour les catholiques, et un pour les autres cultes (Livourne, Port Mahon)[9].

Enfin lecapitaine du lazaret habite à l'intérieur de celui-ci, dans un appartement (Ancône) ou une maison isolée avec jardin (Marseille), mais toujours de manière à pouvoir surveiller l'ensemble de l'établissement[9].

Administration et règlements

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Les premières administrations sanitaires permanentes (lazarets maritimes) apparaissent progressivement en méditerranée à partir duXVe siècle. Les plus importantes sont celles deVenise (Magistrato di Sanita, 1486, réorganisé en 1630), deLivourne (Consiglio di Sanita, 1606-1609) et deMarseille (Bureau de santé, vers 1640). Ces institutions sont dirigées par des administrateurs bénévoles, élus ou nommés, qui ont sous leurs ordres des employés rémunérés[11].

Vue sur la chapelle au centre de la cour intérieure, lazaret d'Ancône.

Le nombre et la qualité de ces administrateurs varient selon les lieux et les époques. Ils peuvent être archevêque, capitaine actuel du port ou capitaine au long cours à la retraite, ancienéchevin ou anciennégociant. En France, ils sont nommés intendants et superintendants, en Italie,provveditori etsupraprovveditori. À Venise, ils sont cinq en 1630 et nommés pour un an à partir de 1666. À Marseille, ils sont seize après 1654 et désignés pour six ans[11].

Leur rôle est d'édicter le règlement du lazaret, de l'appliquer et de le faire respecter. Ces règlements évoluent sans cesse en s'ajustant à l'expérience acquise. Dans la seconde moitié duXVIIe siècle, ces règlements sont entérinés par des autorités supérieures (leSénat à Venise, leparlement de Provence, puisordonnance royale à Marseille). Ils prennent une forme de plus en plus unifiée jusqu'au début duXIXe siècle, en devenant comparable d'un port à l'autre[11].

Ces règlements servent de modèle pour les pays souhaitant adopter une protection sanitaire maritime. Pour son port deTrieste (alors autrichien), l'Autriche adopte une loi de quarantaine (1755) inspirée de celle de Venise ; en 1799, les États-Unis, par l'intermédiaire de leur consul, demandent à Marseille la description et l'organisation de ses lazarets[11].

Fonctionnement et vie quotidienne

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Équipements de peste (masque et instruments pour désinfecter le courrier) découverts en 1899 sur l'île dePoveglia utilisée comme lazaret depuis leXVIe siècle, photo prise en 1904.

Durant les deux siècles d'apogée des lazarets maritimes (XVIIe et XVIIIe siècles), le rituel sanitaire est à peu près identique, quels que soient la nationalité du vaisseau et le port concerné[12]. Les ports avec lazarets de grande quarantaine fonctionnent comme des verrous de sûreté[13].

Le capitaine du navire s'approche en canot du lieu où se trouvent les magistrats de santé. À distance, il répond à un interrogatoire (nom du navire et du capitaine, nationalité, provenance, cargaison, passagers, état de santé, rencontres et incidents durant la traversée…). Ensuite, les papiers du bord et le courrier sont saisis par de longues pincettes et « désinfectés », trempés dans du vinaigre (Malte, Marseille) ou soumis à des vapeurs de soufre (Venise, Trieste)[12].

Patente de santé

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Le document le plus important est la patente de santé qui détermine la durée et les conditions d'une quarantaine. Ce document est fourni par leconsul européen (de la nationalité du navire concerné) du port d'origine du Levant ou de Barbarie. Dans ces grands ports (commeAlger,Salonique,Alexandrie,Smyrne…), le consul dispose de moyens et de personnel pour s'informer de la situation sanitaire locale. Il peut délivrer trois types de patentes[12] :

  • patentenette : « la santé est très bonne » signifie absence de peste.
  • patentesoupçonnée outouchée : rumeurs d'épidémie dans la ville portuaire de provenance, ou ville indemne mais dans une région où sévit la peste.
  • patentebrute (terme italien pour mauvais) : port de départ ou ses alentours atteints de peste.

La durée de quarantaine dépend du degré de gravité de la patente. Pour les passagers, elle va de deux semaines en patente nette et jusqu'à cinq semaines en patente brute. Pour le navire lui-même, elle varie de 22 à 40 jours[14]. Par exemple, au sein du lazaret de Marseille les passagers déclarés selon une patente nette sont soumis à un isolement de 14 à 18 jours alors que les passagers de catégorie brute doivent être confinés entre 32 et 35 jours[15].

Purge de santé

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Le navire en purge est ancré au large du lazaret. Il est nettoyé et lavé, puis « parfumé » (désinfecté) en faisant brûler dans la cale diverses substances à base desoufre, puis dechlore à partir duXIXe siècle[16].

Les cargaisons sont soumises aux quarantaines les plus longues. On distingue lessusceptibles, celles qui par expérience sont plus à même de propager la peste : textiles, fourrures et poils... et lesnon-susceptibles comme les denrées alimentaires, les plantes et les métaux. Une patente brute avec cargaison susceptible entraine un doublement du temps de quarantaine, pouvant aller jusqu'à 60 jours (Marseille, après lapeste de 1720), alors que d'autres, exempts de peste depuis plus longtemps, adoptent une quarantaine plus courte[14].

Vue de l'ancien Entrepôt duLazzaretto Vecchio de Venise.

Les marchandises sont déballées et mises en tas dans des entrepôts ouverts pour être « purifiées », c'est-à-dire exposées aux vents et aux courants d'air, parfois lavées à l'eauvinaigrée. Les ouvriers ouportefaix travaillent obligatoirement bras nus, ils doivent en plus plonger les bras jusqu'à l'épaule dans les marchandises. Ils ne peuvent sortir du lazaret durant la quarantaine, et leur bonne santé est une preuve d'absence de principe contagieux[16].

Les passagers subissent leur propre quarantaine, en restant à bord ou logés au lazaret à terre. À la fin de leur quarantaine respective, les marchandises sont remballées, et les passagers peuvent débarquer[16].

Les lazarets maritimes les plus importants sont très fréquentés. AuXVIIIe siècle, à Marseille, entre 200 et 400 navires arrivent chaque année du Levant et de Barbarie pour effectuer une quarantaine. Plusieurs milliers de marins et plusieurs centaines de passagers doivent passer 3 à 5 semaines sur l'île de Pomègue ou aulazaret d'Arenc, avant de débarquer en ville[16].

Difficultés

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Dans les ports de moindre importance, des capitaines de navire sont récalcitrants à la contrainte des patentes de santé, et il existe des patentes de complaisance. AuXVIIIe siècle, les consuls de France et deVenise sont plus rigoureux en s'informant par eux-mêmes, alors que ceux de Grande-Bretagne et des Pays-Bas acceptent les certificats des autorités locales, ce qui peut entrainer un retard de plusieurs semaines dans la délivrance des patentes brutes. De même si les consuls de Venise sont sévères vis à vis des pays ottomans, ils sont plus souples avec leurs possessions de l'Adriatique qui en sont pourtant très proches[14].

La méfiance à l'égard de l'Empire ottoman, comme à la valeur de la patente de santé, explique pourquoi une patentenette ne dispense en aucun cas d'une quarantaine, elle ne fait que la raccourcir[14].

Au lazaret même, les autorités doivent affronter les fraudes administratives et les infractions aux règlements. Des disputes surviennent avec l'équipage d'un navire, ou ce sont les ouvriers du lazaret qui refusent d'obéir. Les infractions les plus graves sont l'évasion du lazaret (de personne ou de marchandises) et le contact avec des personnes extérieures au lazaret. À Marseille, les sanctions peuvent aller de l'amende à l'interdiction professionnelle jusqu'au bannissement ou la prison[8] ; à Venise, après la peste de 1570, ungibet est installé auLazzareto Nuovo[17].

Malgré tout, les infractions signalées restent en petit nombre, et du moins à Marseille, après la peste de 1720, la grande majorité des capitaines de navire se plie aux règlements sanitaires[8].

Efficacité

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La peste reste un réel danger pour l'Europe jusqu'au début duXIXe siècle, avec unelétalité identique à celle de lapeste noire médiévale (20 à plus de 50 %). Cette peste arrive le plus souvent par voie terrestre via lesBalkans et l'est de laMer noire, l'épidémie la plus sévère étant celle deMoscou (1771)[18].

De 1716 (grande épidémie de peste en Europe centrale) jusqu'à 1845 (dernière grande peste du Levant de la2e pandémie), la peste éclate à sept reprises dans des ports européens par navire provenant d'un port ottoman. Le cas le plus célèbre est laPeste de Marseille (1720)[18]. Sur les sept villes portuaires contaminées, quatre n'avaient pas de lazaret (Messine,Noja,Feodosia,Poros) et auraient dû refuser les navires pestiférés. Trois villes, dotés de véritables lazarets, ont eu la peste par négligence règlementaire (Marseille, Malte etOdessa)[19].

En se basant sur le fait que, durant la même période, 69 navires pestiférés ont été retenus efficacement dans les lazarets (cas de peste à bord ou dans le lazaret sans transmission extérieure), Daniel Panzac suggère que« on peut donc se risquer à affirmer que les lazarets sont efficaces à 96 % ». Lorsque la peste franchit le lazaret, l'intendance maritime est impuissante, l'épidémie relevant de la défense terrestre[19].

De même Jean-Noël Biraben attribue la disparition de la peste en méditerranée au début duXIXe siècle à l'adoption des mesures sanitaires européennes par l'empire ottoman (lazaret d'Alger, offices sanitaires turc et égyptien...)[3]. D'autres auteurs mettent plutôt l'accent sur des causes naturelles[20]. SelonFrançois Delaporte« Nul doute qu'il [le système des lazarets] a joué un rôle de défense subjective contre l'anxiété des populations. Peut-être plus, puisqu'il aurait fonctionné comme moyen de défense efficace » qui cite alorsPierre Chaunu[13] :

Le cantonnement de la peste, une des plus grandes victoires de l'Europe classique... En 1720, le primat de l'intérêt de santé publique s'impose en dehors de l'État sur le plan des rapports internationaux[21].

Tout au long duXVIIIe siècle, les villes portuaires de méditerranée échangent des dizaines de milliers de lettres, pour s'informer réciproquement de leur situation sanitaire. Cette correspondance constitue un réseau international de plus en plus serré, qui ne s'arrête jamais, même en temps de guerre, préfigurant les accords internationaux du siècle suivant[22].

Pest houses et lazarets terrestres

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Lazarets municipaux

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Petitepest house (XVIe siècle) du village d'Odiham (Angleterre), restaurée comme lieu de mémoire.

Jusqu'au début duXVIIIe siècle, pour s'opposer aux arrivées terrestres de la peste, il n'existe pas de système de protection équivalent aux lazarets maritimes. Dans le nord de l'Europe, lespest houses ne sont que des établissements temporaires, dont l'ouverture signifie que les autorités municipales reconnaissent la présence d'une épidémie de peste. Ils sont conçus pour isoler et abriter quelques dizaines de malades. En Angleterre, lespest houses sont financées par des taxes paroissiales ; dans des pays catholiques par des dons charitables ; dans les capitales par le trésor royal ; ailleurs par des taxes sur des communautés de métiers ou des communautés juives[2].

Le plus souvent le fonctionnement de ces pest houses ou petits lazarets est improvisé. Les administrateurs doivent trouver le personnel nécessaire, en offrant un salaire élevé à cause des risques, et les textes d'époque montrent qu'ils devaient littéralement faire duporte à porte pour mobiliser les ressources humaines et matérielles[2].

Dessin du lazaret ouPesthuis deLeyde, vu en plan.

Lors de lagrande peste de 1665, Londres n'avait que 5pest houses pouvant abriter 600 malades environ pour une population de 420 000 habitants. Aussi ces structures sont rapidement débordées en situation épidémique. Lors de l'épidemie de 1630, le lazaretSan Miniato deFlorence ne dispose dans son quartier féminin que de 82 lits pour y mettre 412 femmes. De même, le plus grand lazaret de cette époque, le lazaret de Milan (vaste quadrilatère de 378 m sur 370) a pu contenir cette année là jusqu'à 15 000 personnes[2].

Dans ces établissements, les conditions de vie sont terribles (misères et violences), et la mortalité très élevée. Il semble que les structures plus petites et bien pourvues offrent de meilleures chances de survie. Sinon, la mortalité dans ces établissements était de l'ordre de 50 à 60 % dans les villes italiennes de 1630, jusqu'à 80 % dans les villes d'Ukraine dans les années 1770[2].

Lazarets et cordons sanitaires

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Au début duXVIIIe siècle, l'Autriche met en place uncordon sanitaire sous administration militaire, tout le long de sa frontière turque. Il s'agit d'une série de postes de garde disposés sur 2400 km de frontière. Les relations avec l'Empire ottoman sont surveillées par un nombre limité de lieux obligés de contact et de passage : lesRastelle et lesKontumazanstalt[4].

Plan des Frontières entre l'Empire Ottoman, l'empire d'Autriche et l'Empire russe en 1801.

Unrastel est un vaste terrain de plusieurs hectares composé d'un enclos palissadé et de plusieurs bâtiments de service et d'un lieu de quarantaine, qui sert de marché d'échange. A l'extrémité de l'enclos, produits et argent autrichiens sont déposés sur une grande table. Les discussions s'engagent de loin, et après accord les turcs viennent prendre les marchandises et déposer les leurs. Les autrichiens ne prennent les produits turcs que lavés et parfumés, avec argent trempé dans du vinaigre. Il existe une trentaine derastelle sur ce cordon sanitaire, soit un tous les 80 km en moyenne[4].

Unkontumazanstalt est un lazaret routier contrôlant le trafic voyageurs et marchandises dans le sens Turquie-Autriche. Il en existe une douzaine. Il est situé sur un terrain entouré de hauts murs, et composé de plusieurs cours, magasins et maisons de quarantaine[4]. La quarantaine varie de 8 à 40 jours, les objets et marchandises subissent une immersion prolongée puis sont longuement aérés. Ce qui ne peut être immergé, comme le courrier, est soumis à une fumigation de soufre ou de chlore[23].

Ce système de cordon sanitaire permanent est repris par les Vénitiens en 1795 sur la frontière de laDalmatie, alors vénitienne, puis par les Français lors de l'occupation de la région de 1806 à 1813. Après 1814, l'Autriche assume seule la protection de l'Europe contre la peste terrestre provenant de l'Est. Quand une épidémie de peste s'approche de la frontière à moins de 22 km, dans le secteur qui en dépend, lesrastelle sont fermés et seuls leskontumaz continuent de fonctionner[24].

Au cours duXIXe siècle, avec le recul de l'empire Ottoman, ce modèle autrichien est repris par l'empire Russe sur la frontière duDanube, par laSerbie sur sa frontière turque, et par laGrèce (lazarets terrestres et maritimes)[23].

Période finale

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La peste épidémique disparait de la méditerranée et de l'Empire ottoman dans les années 1820-1840. Elle ne subsiste plus que par quelques bouffées épidémiques dans ses foyers historiques permanents. L'opposition entre l'Occident protégé et l'Orient pestiféré tend à se réduire[20].Cependant d'autres épidémies par transport maritime apparaissent comme lafièvre jaune et surtout lecholéra.

Lazarets de nouvelle génération

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Le Lazaret de Pauillac au lieu-dit Trompeloup, organisé ensystème pavillonnaire, vu depuis l'embarcadère.

Jusqu'alors, l'Europe était relativement à l'abri des maladies épidémiques des zones tropicales humides, à cause de la faiblesse du commerce direct avec l'Afrique noire, et de la longue durée des voyages transocéaniens. L'apparition devoiliers plus rapides et des contacts plus étroits avec leNouveau Monde entrainent l'apparition de fièvre jaune dans des ports européens dès la fin duXVIIIe siècle[25].

En 1822, les autorités françaises décident d'établir un système de lazarets sur la façade atlantique, en donnant la priorité à deux sites : l'embouchure de laGaronne et l'entrée dans laManche. Ce qui aboutit à la création de nouveaux lazarets tels que leLazaret de Pauillac, le lazaret deLorient sur l'Île Saint-Michel, ou le lazaret deBrest sur l'île Trébéron[25].

En méditerranée, le système français déjà existant est complété par la création, en 1807, d'un lazaret sur lesîles Sanguinaires au large d'Ajaccio. À Marseille, sur l'île Ratonneau, l'hôpital Caroline est construit entre 1823 et 1828[25].

Critiques

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Cour intérieure du Lazaret deDubrovnik.

Au cours duXIXe siècle, le dispositif règlementaire des lazarets est remis en question pour des raisons médicales et économiques[26]. Les médecins sont partagés entre deux conceptions des maladies contagieuses : le « contagionisme » (transmission par contact) et l'anticontagionisme ou « infectionisme » (transmission par air infect oumiasmatique). Confrontés à des observations contradictoires, les autorités médicales ne parviennent pas à trancher, le problème ne sera résolu qu'avec lathéorie microbienne à la fin duXIXe siècle. Elles constatent que les lazarets et quarantaines, apparemment efficaces contre la peste et la fièvre jaune le sont moins contre le choléra[27].

La critique des lazarets est aussi d'ordre social et politique. Ledéveloppement industriel et lelibéralisme économique s'accommodent mal avec les quarantaines de longue durée, d'autant plus que lanavigation à vapeur réduit la durée de traversée de la méditerranée d'un mois à quelques jours. De 1840 à 1850, le nombre de navires double, l'essor descompagnies maritimes est freiné par les règlements de quarantaine[28].

Ouvriers exécutants la démolition du Lazaret de Milan, photo prise entre 1882 et 1890.

L'Angleterre est le premier pays à abolir la quarantaine pour lespaquebots provenant d'Alexandrie et deConstantinople faisant perdre à la France son avantage géographique : pour aller de l'Orient à Paris, on mettait deux fois moins de temps en passant par Londres que par Marseille (alors opposée à toute réforme du système). Après plus d'un siècle, le souvenir de la peste de 1720 restait dans la mémoire des marseillais[13].

Le débat devient idéologique : le lazaret est une institution médiévale dépassée qui n'a plus sa place dans un monde moderne et deprogrès[29].

La plupart des pays cherchent à réduire la durée des quarantaines et réviser, voire refondre totalement, les règlements sanitaires. Dans la deuxième moitié duXIXe siècle, lesconférences sanitaires internationales se succèdent. Le lazaret n'est plus un lieu obligé de passage ou de réclusion, il devient un lieu de séjour exceptionnel[30].

L'avènement de lamicrobiologie rend caduques les mesures d'isolement systématiques, dans la mesure où l'on sait déceler la présence réelle d'une maladie, préciser sapériode d'incubation et comprendre son mode exact de transmission[31]. Il ne s'agit pas de supprimer les mesures de sécurité, mais de les réorganiser sur des bases rationnelles : lasécurité sanitaire doit être efficace d'une part, sans entraver les affaires d'autre part[13].

Par exemple, à Marseille, surtout après la signature d'une convention sanitaire internationale en 1894, les lazarets ne sont plus utilisés que de façon ponctuelle, notamment au cours des deux guerres mondiales (logement de réfugiés ou de prisonniers, isolement de malades atteints detyphus en 1916 et 1941)[10],[31].

Postérité

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La chapelle centraleSan Carlino conservée du Lazaret de Milan.

Despest houses et anciens lazarets ont connu une vie après la peste, en restant un refuge ou un essai de contrôle contre d'autres maladies comme lasyphilis, lecholéra, ou lavariole[2].

À partir de la fin duXIXe siècle, ce type d'établissement, devenu inutile, a été démoli plus ou moins totalement (lazarets deGênes en 1900, deKostajnica après 1870, deSplit bombardé lors de laseconde guerre mondiale) ou en ruines abandonnées (Rijeka,Sète,Syra). L'église ou la chapelle centrale de ces lazarets a été souvent préservée, comme celles deVérone, deLivourne, deMilan, deZemun[32].

Sur l'emplacement de lazarets disparus, un nom de rue ou de quartier peut rappeler leur existence : « rue de la quarantaine » àBraïla,via lazzaretto à Milan, lequai du Lazaret à Marseille,Le Lazaret et la plage du lazaret à Sète[32].

Vue sous la coupole de la chapelleSan Carlino de Milan.

Des lazarets ont été convertis à d'autres usages, tels que[32] :

Dans les centres d'extermination de l'Aktion Reinhardt, le lazaret (Lazarett) désignait un lieu d'exécution dissimulé en infirmerie. L'usage spécifique du terme est attesté particulièrement àTreblinka[33],Belzec[34], etSobibor[35].

Exemples

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En France

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Auvergne-Rhône-Alpes
Bretagne
Centre-Val de Loire
Les ruines du Lazaret des Îles Sanguinaires.
Corse
Hauts-de-France
Normandie
Nouvelle-Aquitaine
Occitanie
  • lelazaret de Sète se trouvait à l'emplacement des immeubles de la plage du Lazaret qui le desservait alors par l'ouest, au sud-ouest deSète. L'ensemble du quartier et le village vacances plus au nord (appelé un temps : « Nouveau Lazaret ») se dénomment toujours « Le Lazaret »[38].
Pays de la Loire
La porte d'accès de l'ancien Lazaret du port de Nice.
Provence-Alpes-Côte d'Azur
La Réunion

Dans le monde

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Bâtiment réhabilité de l'Hôpital de lavariole (1847) du Lazaret deGrosse-Île, préservé comme lieu de mémoire.
Drapeau du CanadaCanada
Drapeau de la CroatieCroatie
Drapeau de l'ÉgypteÉgypte
  • Le lazaret de Tor, dans leSinaï.
Drapeau de l'EspagneEspagne
Drapeau de la GrèceGrèce
Drapeau de la GuinéeGuinée
LeLazzaretto Vecchio sur son île àVenise.
Drapeau de l'ItalieItalie
Drapeau de la MalaisieMalaisie
Les deux chapelles préservées du lazaret de Zemun, dans le Gradski park : l'une orthodoxe, l'autre catholique.
Drapeau de MalteMalte
Drapeau du MarocMaroc
  • Le lazaret Dhar Lamhalla, quartier d'Oujda.
Drapeau du MonténégroMonténégro
Drapeau de la RoumanieRoumanie
Drapeau du SénégalSénégal
Drapeau de la SerbieSerbie

Quelques mentions littéraires

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Le Lazaret de Milan lors de l'épidémie de peste en 1630-1631, scène du filmI promessi sposi (1941) de Camerini.
  • Casanova (1725-1798), dans ses mémoiresHistoire de ma vie (chapitre VIII), raconte son séjour au lazaret d'Ancône et comment il séduisit une belle voisine de quarantaine[43] ;
  • John Howard (1726-1790), dansAn account of the principal lazzerettos in Europe, décrit les cellules du lazaret de Gênes, semblables à celles d'une prison[44];
  • Jacques Grasset de Saint-Sauveur (1757-1810), dans sonVoyage historique et pittoresque dans les isles et possessions, ci-devant vénitiennes du Levant, décrit le lazaret deCéphalonie en Grèce[45] ;
  • Alessandro Manzoni (1785-1873), dans son romanLes fiancés (I promessi sposi), fait une terrible description du lazaret de Milan lors de l'épidémie de peste de 1630[2]. Il en existe plusieurs adaptations cinématographiques dont celle deMario Camerini en 1941 ;
  • Jacques Boucher de Perthes (1788-1868), dans sonVoyage à Constantinople, décrit le cordon sanitaire et les établissements de quarantaine établis sur le Danube[46].
  • Alphonse de Lamartine (1790-1861), dans sonVoyage en Orient mentionne son séjour au lazaret de Semlin (Zemun) en septembre 1833[47], et dansNouveau voyage en Orient au lazaret d'Arenc de Marseille en 1850[48].
  • En 1846,Alexis de Valon (1818-1851) écrit à propos des lazarets français : « dans l'état actuel des choses, les passagers de nos paquebots venant d'un pays infecté doivent faire, dans certains cas que nous expliquerons plus tard, dix-sept jours de quarantaine et jamais moins de quatorze. Les passagers des bâtiments marchands sont condamnés à vingt-un jours de lazaret après le débarquement de la cargaison. Telle est la durée que l'on assigne aujourd'hui à cette période d'incubation que l'on fixait autrefois à quarante jours »[49].
  • Alphonse Daudet (1840-1897), dansLe phare des Sanguinaires, une de sesLettres de mon moulin, mentionne le lazaret en ruines de l'une des îles Sanguinaires.

Notes et références

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  1. a etbAlain Rey (dir.),Dictionnaire culturel en langue française,t. II, Paris, Le Robert,(ISBN 978-2-84902-177-4),p. 2372.
  2. abcdefghijklmnopq etr(en) Joseph P. Byrne,Encyclopedia of the Black Death, Santa Barbara (Calif.), ABC-Clio,, 429 p.(ISBN 978-1-59884-253-1),p. 208-211.
  3. abcde etfJean-Noël Biraben,Les hommes et la peste en France et dans les pays européens et méditerranéens,t. II :Les hommes face à la peste, Paris - La Haye, Mouton,, 416 p.(ISBN 2-7193-0978-8),p. 170-175.
  4. abc etdPanzac 1986,p. 72-75.
  5. (en) Zanchin G.« The Lion's Republic fight against the plague originating from the Levante Veneto »Bulletin of the Transilvania University of Braşov 2009;6(51) (Suppl.).
  6. abcd etePanzac 1986,p. 33-36.
  7. Panzac 1986,p. 189.
  8. ab etcPanzac 1986,p. 51-55.
  9. abcdefgh etiPanzac 1986,p. 36-39.
  10. a etbComité du Vieux Marseille et Michèle Delaage,La Santé à Marseille : Histoire des lieux et des hommes, Marseille, Comité du Vieux Marseille,(ISBN 978-2-9540246-5-3), « Les installations sanitaires »,p. 7-12.
  11. abc etdPanzac 1986,p. 31-33.
  12. ab etcPanzac 1986,p. 39-41.
  13. abc etdFrançois Delaporte,Le savoir de la maladie : Essai sur le choléra de 1832 à Paris, Paris, PUF,coll. « Bibliothèque d'histoire des sciences »,(ISBN 2-13-042745-6),p. 173-176.
  14. abc etdPanzac 1986,p. 45-47.
  15. Daniel Panzac,Quarantaines et lazarets : l'Europe et la peste d'orient,XVIIe – XXe siècles, Aix-en-provence, Édisud,, 219 p.,p. 39
  16. abc etdPanzac 1986,p. 48-51.
  17. (en-GB) « Venice Quarantine Islands: Lazzaretto Nuovo », surA guide in Venice,(consulté le)
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  19. a etbPanzac 1986,p. 85-86.
  20. a etbPanzac 1986,p. 101-102.
  21. Pierre Chaunu,La civilisation de l'Europe classique, Paris,,p. 221-223.
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  29. (en) W.F Bynum,The Western Medical Tradition : 1800 to 2000, Cambridge University Press,(ISBN 978-0-521-47524-2),chap. 2 (« The rise of science in medicine, 1850-1913 »),p. 222.
  30. Panzac 1986,p. 118-119.
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  32. abc etdPanzac 1986,p. 154-201.
  33. RichardGlazar, OlivierMannoni, ValéryPratt et MichalHausser-Gans,Derrière la clôture verte: survivre à Treblinka, Actes Sud,(ISBN 978-2-330-17314-2)
  34. WillyCoutin et PatrycjaKowalczyk, « Témoignage de Chaïm et Pola Hirszman sur le centre de mise à mort de Belzec: »,Revue d’Histoire de la Shoah,vol. N° 196,no 1,‎,p. 87–96(ISSN 2111-885X,DOI 10.3917/rhsho.196.0087,lire en ligne, consulté le)
  35. PatrycjaKowalczyk, « Témoignage d’Eda Lichtman, rescapée de Sobibor: »,Revue d’Histoire de la Shoah,vol. N° 196,no 1,‎,p. 97–111(ISSN 2111-885X,DOI 10.3917/rhsho.196.0097,lire en ligne, consulté le)
  36. « Villette-de-Vienne. La peste à Paris au XVIIe siècle », surwww.ledauphine.com(consulté le)
  37. [PDF]Quatre générations de lazarets au Havre
  38. (fr) Compain« Les lazarets / Colonies de Vacances / Centre familial » 18 novembre 2017
  39. « Lazaret de Mindin », surwww.saint-brevin.com(consulté le)
  40. (fr) Jean-Michel Girardot« 1720 : la peste aux portes de Nice » 28 mars 2014
  41. (fr) Département 06« La réserve 1875 - Années 1940 » 15 novembre 2017
  42. (fr) Jean-Michel Girardot« 77 morts dans une explosion à Nice en 1795 » 1er octobre 2014
  43. a etbPanzac 1986,p. 49.
  44. Panzac 1986,p. 163.
  45. Panzac 1986,p. 157.
  46. Panzac 1986,p. 98.
  47. « Souvenirs, impressions, pensées et paysages, pendant un voyage en Orient (1832-1833), ou Notes d’un voyageur par M. Alphonse de Lamartine - Danube Culture »(consulté le)
  48. « Alphonse de Lamartine au lazaret d'Arenc à Marseille en 1850 - Mistral et Noroît, promenades et conférences culturelles Mistral and Noroît, cultural tours and lectures », surmistraletnoroit.free.fr(consulté le)
  49. Alexis de Valon,Une année dans le Levant : voyage en Sicile en Grèce et en Turquie, tome II, "De la réforme des quarantaines", Dauvin et Fontaine, libraires, Paris, 1850, p. 249 (lire en ligne)

Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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