En 2016, il quitte le ministère des Affaires étrangères pour devenir président duConseil constitutionnel, ayant été nommé par François Hollande en remplacement deJean-Louis Debré. Il quitte ensuite ses fonctions le, et est remplacé parRichard Ferrand au Conseil constitutionnel.
La collection de400 pièces de la galerie Fabius Frères, fondée par son grand-pèreÉlie Fabius, l’un des plus importantsmarchands d’art de la première moitié duXXe siècle, a étévendue aux enchères en après129 années d’activité, chezSotheby's France et Piasa pour la somme de 9,6 millions d’euros avec quatre records du monde pour des ventes de sculptures duXIXe siècle[7],[8],[9].
Laurent Fabius a un premier fils, David (1978-2022) avec sa compagne Christine d’Izarny-Gargas[18] ; il épouse la productriceFrançoise Castro en 1981, avec laquelle il a deux enfants :Thomas (né en1981) et Victor (né en1983) ; le divorce entre les époux est prononcé en 2002. Depuis le début des années 2000, il vit avecMarie-France Marchand-Baylet[19]. Son premier fils David meurt le des suites d’une chute du huitième étage depuis son appartement du17e arrondissement de Paris[20]. Son troisième fils Victor est directeur associé dans le cabinet de conseilMcKinsey & Company à Paris.
Maîtrisantsa communication, il met en scène, lorsqu’il est ministre, sa femme avec leurs deux fils, Thomas et Victor, au volant de sa2 CV, le déposant au ministère. Dès sa nomination àMatignon, il orchestre, avec la complicité de photographes, sa descente encharentaises au petit matin à la boulangerie du coin, près de son domicileplace du Panthéon, pour acheter des croissants[21].
En 2009, il rachète, avec un groupe d’amis investisseurs privés, la maison de vente aux enchèresPiasa dont il est l'actionnaire principal à 42 %[22] jusqu’en 2017[23]. Il est amené à mettre « en sommeil » sa participation lorsqu'il est nomméministre des Affaires étrangères en 2012[24].
Après son retrait de la vie politique, il commence l’exposition de ses peintures notamment a la Fondation Fosun de Shanghai du 15 au 30 octobre 2025. Il a une formation autodidacte[25].
À la suite de lavictoire de François Mitterrand en mai 1981, Laurent Fabius est nommé, à 34 ans,ministre délégué au Budget, fonction lors de laquelle il instaure notamment l’Impôt sur les grandes fortunes, aboli en1987 par le gouvernement deJacques Chirac et ancêtre de l’Impôt de solidarité sur la fortune. Les œuvres d’art étant exclues de l’assiette de recouvrement de l’impôt nouvellement créé, une polémique le visant débute : en effet, la fortune familiale de ses parents est bâtie sur le commerce des œuvres d’art. Pour les sociologuesMonique Pinçon-Charlot etMichel Pinçon, c'est lui qui aurait fait reconnaître la spécificité dumarché de l'art par son lobbying lorsque les œuvres, objets d'art et antiquités centenaires ne sont pas intégrés dans cette assiette[26]. Fabius de son côté conteste être à l’origine de cette mesure et selon la biographie de Jean-Gabriel Fredet[27], c’estJack Lang, alorsministre de la Culture, qui, appuyé parFrançois Mitterrand, aurait obtenu cette exonération contre l’avis de Fabius qui, selon l'historienLaurent Martin, ne voulait précisément pas prêter flanc à l'accusation de favoritisme[28].
En 1983, il est chargé par François Mitterrand d'examiner l'opportunité d'une sortie duSystème monétaire européen (SME). Soutenant le Premier ministrePierre Mauroy qui s'y oppose incontestablement[29], il en montre les inconvénients, convainquant finalement François Mitterrand de maintenir la France dans le SME[30].
À partir du 23 mars 1983, il est ministre de l’Industrie et de la Recherche, succédant àJean-Pierre Chevènement. En avril de cette année, le président Mitterrand annonce la création d’un grand ministère de la modernisation — en associant au ministère de l'Industrie et de la Recherche les missions de modernisation industrielle et redéploiement industriel — qui «rassemble dans ses mains, sous l'autorité du Premier ministre, des pouvoirs exceptionnels qui lui permettront de mettre en œuvre le plan de restructuration sous tous ses aspects »[31]. Le poste est d'autant plus important qu'à l'époque, les plus importantes entreprises industrielles étaient dans le giron de l'État.
Après la manifestation du 24 juin 1984, leprojet de réforme de l’éducation porté par le ministreAlain Savary est retiré. Le ministre de l'Éducation nationale démissionne, ainsi que Pierre Mauroy.François Mitterrand décide de changer dePremier ministre, et remplacePierre Mauroy, à ce poste, par Laurent Fabius le. À 37 ans, il est alors le plus jeune Premier ministre de laRépublique (battant les 41 ans deJacques Chirac en mai 1974). Fabius détient ce record pendant 39 ans jusqu'à la nomination deGabriel Attal, à 34 ans, le[32].
François Mitterrand choisit Laurent Fabius pour ses qualités intellectuelles et personnelles, pour sa communauté de vues avec lui, et pour son jeune âge. Mitterrand espère ainsi donner un « coup de vieux » aux dirigeants de l'opposition et relancer la dynamique socialiste[33]. Le choix de Laurent Fabius comme Premier ministre est accueilli avec scepticisme, sinon sarcasme, par les éditorialistes. Considéré comme un simpletechnocrate et relais du président de la République, le journalLe Monde écrit que ce dernier a choisi« un Premier ministre qui sera son double ». LeQuotidien de Paris titre« Mitterrand se nomme à Matignon » tandis queLibération affiche dans la même veine« Mitterrand Premier ministre » avec la photo de Fabius à côté du titre.
Arrivé dans une situation de crise, Fabius poursuit la « politique de la rigueur » afin de maîtriser ladette de l’État et l’inflation. Dans son discours de politique générale le, il propose notamment de «moderniser et rassembler» le pays[34]. Le Premier ministre obtient la confiance de l'Assemblée nationale par 279 voix pour, 157 contre et 46 abstentions[35].
Laurent Fabius lance les Travaux d'utilité collective (TUC) en septembre 1984, afin de permettre aux jeunes de bénéficier de stages dans des administrations ou dans des associations, qui les préparent à leur entrée sur le marché du travail. Cela permet également de réduire artificiellement dans les statistiques le nombre de chômeurs. À la fin de l'année 1985, 180 000 TUC sont actifs, dont 40 % dans des communes.
Le 25 janvier 1985, le gouvernement Fabius fait voter une seconde loi sur le sauvetage juridique, économique et social des entreprises en difficultés pour compléter la première adoptée le1er mars 1984, sous le gouvernement Mauroy.
Les socialistes instaurent en 1985 une baisse de 50 % à 45 % de l'impôt sur les bénéfices des sociétés pour celles qui consacrent leurs profits à l'auto-financement et non à la distribution de dividendes aux actionnaires. Cela sera supprimé l'année suivante par le gouvernement de Jacques Chirac[réf. nécessaire].
Le gouvernement Fabius réforme également la manière dont la France finance son déficit. Jusqu'à 1986, l'Etat français pouvait se financer, sur la dette à long terme, de deux manières : soit en lançant des emprunts auprès des citoyens, qui étaient souscrits dans les banques et les bureaux de poste, soit en faisant appel aux banques dont il était propriétaire. Pour la dette à court terme (« dette flottante »), il se tournait vers la banque centrale. Ce système est modifié en février 1986 pour être rendu plus facile, plus efficace et moins coûteux : l’État émet, par adjudication auprès d’organismes spécialisés des titres dématérialisés qui sont utilisés par les banques dans leurs paniers de fonds de placement et collatéraux. Les OAT (obligations assimilables du Trésor) peuvent se coter à terme sur le MATIF parisien, le Marché à terme des instruments financiers[36]. Alors que les Allemands considèrent que les dépenses publiques doivent être à l’équilibre, François Mitterrand demande à Laurent Fabius que le déficit du budget ne dépasse pas 3 % du PIB. En 1985, le déficit s'établit à un peu moins de 3 % et, en 1986, le déficit est à 3,2%[37].
Par ailleurs, en octobre 1984, Fabius recourt quatre fois à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution : sur deux textes de la loi, dite« anti-Hersant », qui vise à limiter la concentration et à assurer la transparence financière et le pluralisme des entreprises de presse. Celle-ci permet de contraindre l'éditeur de presseRobert Hersant à vendre une partie de sonempire. Une motion de censure est déposée contre le gouvernement. Cependant, après avoir été largement vidée de sa substance par leConseil constitutionnel, cette loi est abrogée avec le retour de la droite au gouvernement, en 1986. Laurent Fabius utilise également cet article 49 alinéa 3 en décembre 1985 et février 1986 pour l'aménagement du temps de travail.
Sur le plan diplomatique, Laurent Fabius empiète parfois sur le domaine du présidentFrançois Mitterrand. Ainsi, en1985, il prend fait et cause pour la lutte contre l’apartheid enAfrique du Sud : il rencontre l’évêque anglicanDesmond Tutu lors d’une grande réunion à Paris en, et obtient que la France impose des sanctions au régime dePretoria :embargo commercial, suspension de tout nouvel investissement français en Afrique du Sud, rappel de l’ambassadeur de France.
C'est également à la demande de son gouvernement que les écuries françaises de F1Ligier etRenault décident de ne pas participer auGrand Prix d'Afrique du Sud 1985. En, lors d'une interview donnée au quotidienLe Matin, il se définit ainsi :« Au jeu des définitions, je dirais que je suis unsocialiste moderne, pragmatique et amoureux de la liberté. »
Au cours de cette même année1985, en décembre, il s’oppose au président qui invite legénéral Jaruzelski, chef de la république populaire dePologne, alors que ce dernier réprime la contestation du syndicatSolidarność, conduit parLech Wałęsa. Il fait part de son trouble à la tribune de l’Assemblée nationale, puis à la télévision, ce qui provoque le mécontentement de Mitterrand. Contrairement à ce qui est généralement publié, la célèbre formule de Laurent Fabius à propos de ses relations avec François Mitterrand (« Lui c'est lui, moi c'est moi ») date de et n'est donc pas liée à l'épisode de la venue en France du général Jaruzelski.
Enfin, il dénonce les excès du régime deFidel Castro, alors même que les proches du président de la République (son épouseDanielle Mitterrand et le ministreJack Lang) sont régulièrement invités par le chef de l’Étatcubain.
Son passage à l’hôtel Matignon est aussi marqué par deux scandales retentissants, qui affectent sa popularité :
Dans la nuit du, leRainbow Warrior, bateau deGreenpeace, est dynamité par une équipe de laDGSE, ce qui provoque la mort d'unphotographe. L’affaire duRainbow Warrior éclate et les autorités deNouvelle-Zélande protestent. L’enquête pour homicide met en cause les services secrets français et leministre de la Défense,Charles Hernu, qui les avait couverts. Le22 du même mois, Laurent Fabius indique n'avoir jamais été informé de l’opération par Charles Hernu. Après une enquête rapide, il reconnaît officiellement la responsabilité de la DGSE et de la France dans l’attentat. Charles Hernu démissionne le.
L’affaire du sang contaminé vient aussi entacher le bilan du passage de Laurent Fabius àMatignon. Des retards dans la mise en œuvre de mesures préventives auraient entraîné la contamination par levirus dusida de patients ayant subi unetransfusion sanguine. À la suite de la révélation de l’affaire en 1991 et de la déclaration deFrançois Mitterrand du (« les ministres doivent rendre compte de leurs actes »), il demande la levée de sonimmunité parlementaire pour être jugé. Il est finalement relaxé du délit d'« atteinte involontaire à la vie » le par laCour de justice de la République, qui affirme, dans ses attendus :« Compte tenu des connaissances de l’époque, l’action de Laurent Fabius a contribué à accélérer les processus décisionnels »[38]. Malgré ce verdict, ce scandale est régulièrement évoqué à l'encontre de Laurent Fabius, qui reste associé à l'expression« responsable mais pas coupable », utilisée par son ancienne ministre des Affaires sociales,Georgina Dufoix[39],[40].
Dans le cadre des élections législatives, Laurent Fabius mène la liste « Majorité présidentielle » (PS-PRG). Un incident notable marque sa campagne électorale : le, lors d'un duel télévisé surTF1 avec lemaire de Paris et député deCorrèzeJacques Chirac, qui conduit la liste « Droite parlementaire » (RPR-UDF), celui-ci le rabroue en le comparant au « roquet »,attaque ad personam etmétaphore rhétorique à laquelle Laurent Fabius répond par un revers de la main condescendant :« Je vous en prie, vous parlez tout de même au Premier ministre de la France ! ». Les observateurs qui attendaient plus d'équanimité critiqueront cette parade emphatique de Fabius qui souffrira pendant une bonne partie de sa carrière de l'image négative de l'apparatchik et du petit roquet[42],[43].
La droite RPR-UDF remporte ces élections législatives (obtenant 132 sièges supplementaires, tandis que le PS et alliés en perdent 54 et lePCF avecGeorges Marchais 9 de moins). LeFront national, mené parJean-Marie Le Pen, voit 35 députés faire leur entrée aupalais Bourbon. La défaite de lagauche pousse Laurent Fabius à quitterMatignon le après avoir démissionné. Jacques Chirac lui succède au poste de Premier ministre dans une période de cohabitation (la première de la Cinquième République). Le 16 mars, Fabius est élu député de la Seine-Maritime. À la suite desélections régionales qui ont lieu le même jour, il redevient président du conseil régional de Haute-Normandie.
Président de l'Assemblée nationale et député européen (1988-1992)
Il conduit la listesocialiste lors desélections européennes du 18 juin 1989 : il est élu et le Parti socialiste réalise un score de 23,61 %[45], l'un des meilleurs scores du PS à cette élection[46]. Il prend ses fonctions de député européen le 25 juillet suivant. Il démissionne le 2 avril 1992 et est remplacé par le deuxième de la listeBernard Frimat.
Premier secrétaire du Parti socialiste (1992-1993)
aucongrès de Rennes de, qui marque la rupture du courant mitterrandien, un « suicide collectif » selon des dirigeants socialistes. Après trois jours de débats et d'invectives,Pierre Mauroy est reconduit à la tête du PS avec toujours l'appui deLionel Jospin.
Finalement, Laurent Fabius est élu premier secrétaire du Parti socialiste le 9 janvier 1992, et démissionne de la présidence de l'Assemblée nationale le 21 janvier. Il restera premier secrétaire du PS jusqu’aucongrès du Bourget, qui suit la défaite de la gauche auxlégislatives de 1993. Cependant, le PS subit une perquisition menée par le jugeRenaud Van Ruymbeke, le jour même de son installation au siège du parti, le. Il quitte la direction du PS l'année suivante,Michel Rocard lui succédant.
Carrière en retrait et retour au perchoir (1993 - 2000)
Lors d'une nouvelle traversée du désert, il prend le temps de voyager et de mesurer les problèmes soulevés par lamondialisation, envisageant même de postuler auFonds monétaire international. À l'époque, des rumeurs médiatiques, qui précèdent son retour au gouvernement et sur le premier plan de la scène politique, annoncent effectivement son intention de prendre la direction de cette institution financière internationale[réf. nécessaire].Estimant qu'il ne peut se présenter lui-même à l'élection présidentielle de 1995 en raison de l'affaire du sang contaminé, il se range derrièreHenri Emmanuelli contreLionel Jospin (ce dernier sera choisi comme candidat du PS).
Tout en étant élumaire duGrand-Quevilly en juin1995, il devient président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale la même année, poste qu’il quitte pour retrouver la présidence de l’Assemblée en juin1997, à la suite de la victoire de laGauche plurielle auxlégislatives et la nomination de Lionel Jospin au poste de Premier ministre[48].
Dans un entretien accordé au quotidienLe Monde du, il dénonce l'emballement de la machine fiscale responsable de la fameuse « cagnotte » et pronostique :« La gauche ne court pas beaucoup de risques d'être battue par la droite, mais elle peut l'être par les impôts et par les charges ». Le, dans un entretien accordé au quotidienLa Tribune, il déclare :« Nous devons aussi alléger l'impôt sur le revenu, à mon avis, pour l'ensemble du barème : en bas, afin d'éviter les « trappes d'inactivité », au milieu pour réduire la charge des classes moyennes, en haut, afin d'éviter la fuite ou la démotivation des contribuables aux revenus les plus élevés » précisant le dans un entretien accordé auxÉchos :« Nous devons pour2002 ramener les prélèvements obligatoires, qui ont considérablement gonflé, à leur niveau de1995 ».
Ministre de l'Économie et des Finances (2000-2002)
Laurent Fabius enterre le projet de son prédécesseur et àBercy, il met en œuvre la deuxième phase de la réforme des35 heures, tente de poursuivre la politique de réduction de lafiscalité et de maîtrise des dépenses menée depuis1997, prônant l'application du principe de sincérité dans les comptes de l'État. Sapolitique lui est immédiatement reprochée par ses adversaires plus àgauche, estimant qu’il sacrifie ainsi le social, ce qui renforce la critique de son imagesocial-libérale. Cependant, lePremier ministre refuse finalement de conditionner la baisse des impôts à celle des dépenses, et considère les cadeaux fiscaux comme des prélèvements sur les surplus dégagés par la croissance, et non pas comme les vecteurs d'une réforme fiscale de fond. Il concentre la baisse des impôts sur les deux tranches les plus basses — les «trappes d'inactivité» évoquées par Laurent Fabius et rien pour les revenus moyens et les tranches les plus élevées — et autorise une large progression des dépenses, portée par les investissements dans les hôpitaux, de nouveaux recrutements dans l'Éducation nationale et plus généralement dans toute la fonction publique.
Lionel Jospin ayant annoncé au soir du premier tour de l'élection présidentielle, le, qu’il se retirait de la viepolitique, Laurent Fabius est la principale tête d'affiche pour mener lesélections législatives qui suivent, difficiles pour lagauche. Dès lors, il affiche ses ambitions présidentielles. C’estFrançois Hollande qui est réélu premier secrétaire duParti socialiste tandis que Laurent Fabius devient son second auCongrès de Dijon. Il affiche alors une ligne marquée àgauche et par le rejet dulibéralisme : il estime que c’est le rejet massif dulibéralisme qui explique la défaitesocialiste aux élections de2002. Il prône également ce qu’il nomme une « opposition frontale » à ladroite[51],[52], et exclut toute alliance future avec l’UDF qui, après la réélection deJacques Chirac et la création de l'UMP, commence à prendre son autonomie.
Au cours de l’année2004, il se fait remarquer en devenant le plus important responsable socialiste à s’opposer à laConstitution européenne. Dès fin2003, il évoque son hésitation à l’égard du projet qui prend forme, évoluant ensuite d’un «non sauf si», en, à un non définitif qu’il défend au sein duparti socialiste. Ce faisant, il déclenche une vive polémique au sein de l’ensemble des partis socialistes européens, dont la plupart sont acquis au « oui ».
Parréférendum interne, les militants socialistes décident toutefois le de soutenir le « oui » par 59 % des voix.
Lors duréférendum national du 29 mai 2005, le « non » l’emporte. Le « non » est majoritaire, non seulement dans le pays, mais également au sein de l'électorat de Gauche et en particulier du Parti socialiste. Le « oui » est ratifié par 16 pays sur 25 (dont 14 par procédureparlementaire sans consultation de la population) et est rejeté par les 2 derniers scrutins directs enFrance et auxPays-Bas, les autres scrutins directs prévus (dont celui de laGrande-Bretagne) étant alors annulés.
Son positionnement contre letraité constitutionnel européen a fait l’objet de nombreuses critiques, à droite et à gauche. Ses détracteurs voient dans cette décision une manœuvre opportuniste de positionnement en vue de laprésidentielle de 2007. Selon ses partisans, elle est conforme à son évolution dès le lendemain de la défaite historique du PS le et à son engagement en faveur d'une Europe différente[53].
Le, alors quele 'non' l'a emporté à gauche et dans le pays, le Conseil national du PS vote son exclusion, ainsi que celle de ses amis ayant prôné le « non », des instances du secrétariat national du PS (les autres instances étant représentées à la proportionnelle des voix du congrès et étant non touchées). Ce faisant, le Parti socialiste veut clarifier sa ligne politique, tout en prenant le risque de la division, en interne et avec son électorat.
Lors ducongrès du Mans de, Laurent Fabius dépose une motion contre la majorité sortante, à laquelle il avait appartenu, avec le soutien deJean-Luc Mélenchon,André Laignel,Alain Vidalies etMarie-Noëlle Lienemann. Avec le score de 21,21 %, elle arrive en troisième position derrière la motion défendue par la direction sortante (53,6 %) et celle duNouveau Parti socialiste (23,6 %). Au congrès du Mans, il accepte de voter un texte destiné à faire la synthèse entre les motions, texte qui inclut certains de ses amendements. Il se retrouve ainsi dans la majorité du Parti socialiste. Il choisit cependant de ne pas réintégrer la direction du parti, laissant ce soin à d’autres membres de son courant.
Le, Laurent Fabius se déclare candidat à l’investiture duParti socialiste pour l’élection présidentielle de 2007. Face àNicolas Sarkozy, les instituts de sondage le créditent alors d’intentions de vote moins élevées que les autres candidats socialistes potentiels en raison de son côté clivant et de ses prises de position marquées à gauche[54]. Lors du premier tour de laprimaire interne socialiste, qui se déroule le, il affronteSégolène Royal etDominique Strauss-Kahn. Bien qu’en tête dans son département de laSeine-Maritime, enHaute-Corse et àMayotte, il arrive en troisième et dernière position au niveau national, avec 18,7 % des voix exprimées des militants. Le lendemain, il annonce son ralliement à Ségolène Royal, désignée candidate du PS dès le premier tour avec 60,6 % des voix, après l’avoir durement critiquée auparavant. Il démissionne du bureau national du PS en.
Il est réélu député de laquatrième circonscription de la Seine-Maritime au second tour des élections législatives de 2007, en obtenant 67,54 % des voix, après en avoir rassemblé 49,87 % au premier tour (meilleur score socialiste à cesélections législatives)[55]. Il contribue à cette occasion au redressement de la gauche entre les deux tours desélections législatives en ayant mis le doigt sur le projet gouvernemental deTVA sociale contre lequel l'opposition s'est mobilisée[56].
Laurent Fabius à l'université d'été duMEDEF, en 2009.
À l’occasion de la désignation du candidat PS pour la présidentielle de 2007, de nouveaux militants, issus notamment du courantNouveau Parti socialiste se rallient à Laurent Fabius, comme le groupeNouvelle Gauche deBenoît Hamon et une partie des anciens soutiens d’Arnaud Montebourg. Ces rapprochements se concrétiseront ultérieurement dans l'initiative des « Reconstructeurs » puis de la motion D duCongrès de Reims, dont la première signataireMartine Aubry est élue première secrétaire : les fabiusiens se retrouvent, pour la première fois depuis des années, dans l'axe central de la majorité. À l'occasion de la composition du secrétariat national, il reproche àClaude Bartolone de ne pas avoir obtenu suffisamment de représentants pour son courant, ce qui affaiblit la réputation de complicité entre les deux hommes[58].
En 2007, le Parti socialiste dans l'opposition admet désormais la nécessité de promouvoir une politique de l'offre. Le 29 septembre 2007, Laurent Fabius a tenu un discours insistant sur l'orthodoxie budgétaire marquant une inflexion de politique économique préconisée par la gauche.« Dans la position actuelle de notre pays, il faut dire qu'il n'est pas sérieux d'opérer une baisse massive de recettes publiques si elle n'est pas compensée par des ressources équivalentes ». Dans le même tempsDidier Migaud, président socialiste de la commission des finances, préconise de« moduler et conditionner les aides aux entreprises en fonction de leur capacité à investir, de leurs pratiques salariales et de leur politique de l'emploi », esquissant ce que pourrait être une politique de l'offre« de gauche »[59].
Laurent Fabius intervient à l'Assemblée nationale au nom du groupeSocialiste, radical, citoyen et divers gauche, sur des sujets politiques stratégiques. Le, il défend avec force l'opposition à la réintégration de la France au sein du commandement militaire intégré de l'OTAN[62][source insuffisante]. La sortie de ce commandement intégré avait été décidée, le, par leGénéral de Gaulle au nom « d'une certaine idée de la France. » Il mène également la bataille politique contre les projets gouvernementaux de réforme territoriale[63] et deréforme des retraites[64].
En vue de laprimaire présidentielle socialiste de 2011, il passe un accord de désistement au profit deDominique Strauss-Kahn ou deMartine Aubry selon qui sera le mieux placé[67]. L'idée d'une primaire réduite à une simple confirmation d'un accord entre Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry est alors vivement combattue par les représentants des différents candidats déclarés ou pressentis[68]. Alors que Martine Aubry n'est pas encore candidate à cette primaire, Laurent Fabius lui apporte son soutien le en louant ses qualités, officialisant en même temps son renoncement[69].
Les fabiusiens et les proches deJean-Christophe Cambadélis sont les initiateurs de l’initiative des « Reconstructeurs » qui fédérera des courants épars, caricaturés d’abord comme « l’alliance de la carpe et du lapin », mais qui trouveront une cohérence aboutissant à la motion D ducongrès de Reims, dont la première signataireMartine Aubry est élue première secrétaire, replaçant les fabiusiens dans l’axe central de la majorité.
Depuis, date du début de l'intervention militaire française auMali, Laurent Fabius multiplie les déplacements, seul ou avec le ministre de la Défense,Jean-Yves Le Drian, àBamako. Critiqué sur la scène internationale pour sa prise de position, François Hollande peut compter sur son ministre pour œuvrer au sein des institutions internationales afin de convaincre d'autres pays de rejoindre les forces militaires françaises sur le terrain[75].
Depuis son arrivée au Quai d'Orsay, Laurent Fabius a fait de la diplomatie économique une des priorités de son ministère.« Le ministère des Affaires étrangères, présent dans le monde entier, a pour mission […] de renforcer notre influence, il s'occupe également des crises : il aurait été étonnant qu'il ne se préoccupe pas d'économie »[76], affirmait-il en février. Une ambition confirmée depuis, notamment dans une interview parue dansLes Échos en, où il expliquait vouloir« ajouter des actions vers trois filières à fort potentiel : le sport, la transition énergétique et le tourisme »[77].
Laurent Fabius avecAntony Blinken, le 2 mars 2015 à Paris.
Le, dans le cadre de la déclaration de patrimoine de tous les membres du gouvernement, Laurent Fabius déclare posséder un patrimoine estimé à6,07 millions d'euros[78],[79].
En, il reprend à son compte l’idée d’une réforme du droit de veto au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, et propose d'interdire le recours au veto en cas de crime de masse.
Dans une tribune parue dansLe Monde[80], il évoque tout particulièrement laSyrie. Depuis le début de laguerre civile syrienne, il est l'un des diplomates les plus engagés contreBachar el-Assad, dont il affirme, en, dénonçant ses « exactions » contre les populations civiles qu'il« ne mériterait pas d'être sur Terre »[81] et dont il estime, en décembre de la même année, la fin proche[82]. Il condamne systématiquement le massacre de la population syrienne par le régime syrien[83] tout en maintenant le dialogue avec laCoalition nationale syrienne, seule à même, selon lui de favoriser la transition démocratique vers« une Syrie démocratique unie, libre, respectant les communautés »[84].
Au cours de ce conflit, certains propos tenus lors d’un sommet sur la Syrie à Marrakech en 2012 et reportés parLe Monde le 13 décembre 2012, « dont une phrase à la formulation ambiguë »[85] : « tous les Arabes étaient vent debout [contre la position américaine de classerAl-Nosra comme organisation terroriste] « parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot ». Ces propos ont été interprétés par certaines personnes comme un soutien àAl-Qaïda (auquel Al-Nosra fait allégeance en avril 2013) : par exemple, des responsables politiques (commeMarine Le Pen,Jean-Luc Mélenchon,Nicolas Dupont-Aignan etFrançois Asselineau) ou des sites d'extrême-droite et/ou conspirationnistes (comme le Réseau Voltaire, Medias-presse.info, les-crises.fr). Plusieurs médias ont soulignés que cette interprétation était une intox[h],[86],[87],[88].
En, il participe aux négociations entre les diplomates iraniens et le groupe des «5+1» (États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne) pour parvenir à un compromis sur leprogramme nucléaire de l'Iran[89]. L'accord, signé le à Genève, prévoit que la République islamique accepte de limiter son programme nucléaire, soupçonné d'avoir des visées militaires, en échange d'un allègement des sanctions économiques[90]. Lors des discussions, il lui est reproché par plusieurs médias français et étrangers[91], ainsi que dans les milieux diplomatiques anglo-saxons[92], de « torpiller » les négociations. Il alimente les critiques soulignant que la position française affaiblit l'unité du groupe, qui a contribué à amener l'Iran à la table de négociation, et renforce les arguments iraniens avançant que Téhéran s'est montré disposé à traiter, mais qu'Israël, les ultra-conservateurs du Congrès américain ainsi que la France préfèrent un affrontement militaire plutôt que la diplomatie. La position de Laurent Fabius est au contraire applaudie par l'ancien candidat républicainJohn McCain et par les conservateurs américains[93].
Laurent Fabius soutient, pour sa part, que son refus de signer la première version du texte qu'il jugeait insuffisante, lui a permis d'obtenir plusieurs évolutions importantes dans le compromis final (notamment, concernant leréacteur nucléaire d'Arak)[94].
En novembre 2013, alors que laCentrafrique est en proie à des violences communautaires, il déclare que le pays est « au bord du génocide »[95]. Il appelle à la mobilisation afin de « prévenir une situation dramatique... ». Le 5 décembre, le Conseil de sécurité des Nations-Unies adopte une résolution française autorisant la force panafricaine et les troupes françaises à faire usage de la force pour protéger les civils dans le pays[96]. Il effecture un aller-retour àBangui en décembre avec le président de la République, pour rendre hommage aux deux soldats français tués le jour même dans le cadre de l'opération Sangaris[97],[98], Attentif à la transition politique en cours en, il y effectue de nombreux déplacements, notamment à l'occasion de l'investiture de la nouvelle présidente centrafricaine,Catherine Samba-Panza, le[99] afin de lui témoigner du soutien de la France[100].
Lors de négociations à Genève concernant le règlement de la guerre civile syrienne (2014), il condamne l'attitude du régime de Bachar el-Assad et témoigne à nouveau de son soutien indéfectible à l'égard de laCoalition nationale syrienne. Ces postures morales[101] et cette absence de diplomatie seront critiquées par certains spécialistes du monde arabe pour leur absence de résultats et leurs « effets catastrophiques pour les Syriens »[102]. Les revers de la diplomatie française dans le dossier syrien sont confirmés par l'absence d'invitation de Laurent Fabius aux réunions concernant la Syrie organisées à Vienne en[103].
Durant le déroulement de lacrise ukrainienne, Laurent Fabius déclare début vouloir « apporter aux nouvelles autorités tout notre soutien ». Interrogé au sujet d'un possibleréférendum pour laCrimée, il affirme « qu’en droit international, on ne peut pas faire un référendum pour modifier des frontières » tout en admettant « davantage de décentralisation »[104]. Le, il évoque une possible annulation de la vente de navires militaires françaisMistral à la Russie s'attirant la réplique du vice-Premier ministre russeDmitri Rogozine estimant que la France nuirait à sa réputation de partenaire « fiable » en agissant ainsi[105]. Laurent Fabius est accusé par la Russie d'indulgence envers le partiSvoboda alors au gouvernement et dirigé par l'ultra-nationaliste et antisémiteOleh Tyahnybok[106], qu'il qualifie de parti « peut-être juste un peu plus à droite que ceux de la droite traditionnelle »[107].
En, il nie l'hypothèse que leQatar puisse financer des mouvements terroristes, alors que des informations des services de renseignements français affirment l'inverse. Le magazineMarianne dénonce alors une« hypocrisie », estimant que Laurent Fabius« connaît trop bien le soutien historique que la pétromonarchie assure à la France sur le plan régional et accessoirement espère toujours, entre deux investissements en France, que le généreux émirat commandera quelques avions Rafale »[111].
En, la décision deFrançois Hollande, en riposte aux attentats du en France, d'intensifier les bombardements des positions de l'État islamique constitue « une rupture avec la ligne ardemment défendue » par Laurent Fabius dans le conflit syrien[112],[113],[114].
En tant que président de laConférence de Paris de 2015 sur le climat (COP21), il joue un rôle important[115], avec ses équipes, dans l'obtention de l'Accord de Paris, le premier accord universel contraignant, ayant pour objectif de contenir le réchauffement climatique en dessous de 2 degrés Celsius.
En, critiqué pour son cumul des mandats, il doit renoncer à la présidence de la COP21[116].
Laurent Fabius avec le ministre des affaires étrangères grecDimítris Avramópoulos (Paris, 4 février 2013).
Le bilan de son action au ministère des Affaires étrangères est jugé plutôt négativement dans plusieurs médias. Ce bilan est néanmoins marqué par deux succès importants, l’Accord de Paris à l’occasion de laCOP21 à Paris le 12 décembre 2015[115] et la signature de l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien le 14 juillet 2015[117]. Laurent Fabius a également fait du développement d’une diplomatie économique de la France une priorité de son action au ministère des Affaires étrangères, avec par exemple la création au sein du ministère d’une direction des entreprises, chargée de mieux soutenir les entreprises françaises à l’étranger[118].
Sur le dossier syrien,Le Monde et différents médias évoquent son échec[119],[120] mais certains journalistes notent que Laurent Fabius, comme ministre des Affaires étrangères, s’est montré un diplomate engagé contre le dictateur Bachar al-Assad. Toutefois, en l’absence d’un engagement ferme des États-Unis alors présidés parBarack Obama et de l’incapacité des États membres de l’Union européenne à parler d’une seule voix, Bachar al-Assad a conservé le pouvoir en Syrie[121],[122],[123].
Le Monde évoque aussi son apparent désintérêt pour la question africaine, notamment concernant les interventions militaires de la France en Afrique[124]. SelonMarianne, la diplomatie française est sortie affaiblie par son passage au gouvernement, où il aurait conduit une politique d'« une extrême dépendance à l’égard des États-Unis qui en fait une des plus atlantistes conduite depuis des années »[125]. Néanmoins, Laurent Fabius a abordé les dossiers sous le prisme des grands enjeux mondiaux qui touchent aussi le continent : le réchauffement climatique, la diplomatie économique, la politique migratoire… tentant alors de rompre avec « la France-Afrique traditionnelle »[126]. Ainsi, sur ces dossiers, il est souvent souligné son absence « de paternalisme affiché ou de condescendance déplacée » à l’égard du continent africain[127].Le Monde souligne également son absence de prises de position sur les questions de la crise dans la zone euro et sur la question des migrants[124]. Dans le dossieriranien, Laurent Fabius s'est posé, selonL'Express, comme le représentant d'une ligne intransigeante alors qu'une approche plus modérée va finalement s'imposer[128].
Seul son engagement pour la COP21 est considéré comme un élément positif de son action[124]. Son action dans ce dossier a été unanimement saluée[129],[130].
Président du Conseil constitutionnel de 2016 à 2025
Le, Laurent Fabius annonce son départ du gouvernement, tout en expliquant qu'il est « pressenti » pour devenir le prochain président duConseil constitutionnel[131], ce qui est ensuite confirmé par un communiqué de la présidence de la République, oùFrançois Hollande dit qu'il envisage de le nommer à ce poste[132]. François Hollande nomme Laurent Fabius président du Conseil constitutionnel le[133],[134]. Il prête serment et prend ses fonctions le[135].
Au début de sa présidence, il entend moderniser l'institution en la « juridictionnalisant » davantage, notamment via la suppression de la présence de droit des anciens présidents de la République[136], réforme qui avait elle-même été promise par le candidatFrançois Hollande lors de la présidentielle 2012[137].
Durant sa présidence au Conseil constitutionnel, il défend l'État de droit[139], face à ce qu’il appelle un« malaise démocratique »[140].
Face aux multiples attaques[141], le président du Conseil constitutionneln’a cessé de défendre l’État de droit[réf. nécessaire],« condition de la démocratie, qui ne doit pas être confondu avec l’état du droit qui, lui, bien sûr, peut être modifié »[142].
Le Canard enchaîné affirme que le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius a discrètement signalé sa vigilance sur ce texte et sur le risque de cavaliers budgétaires[143].
Membre du comité stratégique de la France China Foundation, institution franco-chinoise dont l’objectif est d’encourager le dialogue entre la France et la Chine[148].
↑Laurent Fabius, lors de cette conférence sur la Syrie àMarrakech, rapportait alors la position des pays arabes, qui s'opposaient à une inscription du Front al-Nosra sur la liste des organisations terroristes, à une époque où le groupe n'avait pas encore annoncé son affiliation àal-Qaïda. À cette occasion, Laurent Fabius avait déclaré :« Il y a eu une discussion sur ce sujet, vous avez raison. Parce qu’il y a des groupes divers. Et il y a en particulier un groupe qui a des positions militaires qui sont importantes, mais les Américains ont estimé que ce groupe, compte tenu de ses orientations, devait être mis sur la liste des terroristes. D’autres pays, je pense à un certain nombre de pays arabes ont dit que cela ne leur paraissait pas pertinent. Et le président de la coalition a dit que, bien évidemment, on pouvait avoir des visions différentes sur ce sujet mais que, lorsqu’un groupe menait une action qui était efficace et utile au service des Syriens et contre Bachar Al-Assad, c’était très difficile de le récuser en tant que tel. En ce qui concerne la France, nous allons examiner cette question de manière approfondie parce que c’est une question que l’on ne peut pas éluder ». Quelques jours plus tard, il précise :« Il faut faire extrêmement attention. Des rapports nous indiquent qu’ils ont des liens avec Al-Qaeda […]. Que deviennent leurs armes ? »
↑«…Le nom de Fabius, explique Laurent dansLes Blessures de la vérité (Hachette Littératures, Paris, 2002), remonte à son arrière-arrière-grand-père Joseph, né enMoselle, commis-marchand de son état, qui s'appelait en réalitéLion et choisit de prendreFabius comme patronyme lorsqu'en 1808 les Juifs reçurent le droit de porter un nom de famille… ».
↑Les jours suivants, Fabius est accueilli à l'Assemblée nationale sous les exclamations ironiques de l'opposition tandis que des aboiements fusent dans l'hémicycle.
↑Laurent Fabius dit : « Avoue que tu as des ambitions présidentielles et que c'est pour ça que tu cherches à m'éliminer » ce à quoi Jospin réplique « Nous allons devoir nous supporter encore longtemps. À moins que les hasards de la vie n'en décident pour nous. » en faisant allusion à l'accident de voiture dans lequelJean-Pierre Stirbois, le numéro deux duFront national venait de trouver la mort le.
↑« Laurent Fabius », surassemblee-nationale.fr,(consulté le).
↑« Il aura fallu attendre plus de deux ans et 120 000 morts en Syrie pour que le Conseil de sécurité des Nations unies cesse enfin d’être paralysé par l’usage du veto et prenne une décision », écrit-il alors :« ONU : Paris veut réformer le droit de veto »,Le Point,.
↑« COP21 : l'accord obtenu à Paris salué aux quatre coins du monde »,France 24,(lire en ligne).
↑« Le fait que la France ait assuré la présidence de la COP 21 était opportun. Les Français ont une longue tradition de diplomatie qualifiée. Fabius, choisi pour être le président de la COP, était un leader estimé qui avait été dans et autour du gouvernement pendant des décennies, et à un moment donné, était le plus jeune Premier ministre dans l'histoire de la Cinquième République française. Il était l'image vivante du cartésien français patient et logique - un « énarque », comme les Français appellent les diplômés de l'École nationale d'administration, le centre de formation des futurs athlètes olympiques. Il avait de l'envergure, de l'intelligence et le sens du commandement. C'était un homme d'État qui pouvait s'asseoir confortablement avec les dirigeants du monde entier. » inTodd Stern,Landing the Paris Climate Agreement. How It Happened, Why It Matters, and What Comes Next,MIT Press,(ISBN9780262049146), p. 146.
↑Conseil constitutionnel : Fabius rappelle à Hollande sa promesse sur les ex-présidents", TF1info 18 avril 2016 à 12h55[4]
↑« « L’Etat de droit reste le fondement de l’Union européenne », entretien entre Andreas Vosskuhle et Laurent Fabius »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
↑Abel Mestre, « « L’État de droit est la condition de la démocratie », rappelle le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).