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Lattara

43° 33′ 59″ nord, 3° 54′ 29″ est
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Lattara
Site antique deLattes
Image illustrative de l’article Lattara
Site vu des fenêtres dumusée archéologique Henri-Prades
Localisation
PaysDrapeau de l'Empire romainEmpire romain
Province romaineGaule narbonnaise
ProtectionLogo monument historique Inscrit MH(2003, Site archéologique)
Coordonnées43° 33′ 59″ nord, 3° 54′ 29″ est
Superficie20 ha
Histoire
ÉpoqueNéolithique,âge du bronze,âge du fer,Antiquité (République romaine puisempire romain)
Géolocalisation sur la carte :Rome antique
(Voir situation sur carte : Rome antique)
Lattara
Lattara
Lattara
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Lattara est une citéportuaireantique mentionnée à plusieurs reprises par les auteurs latins : Pomponius Mela, Pline l'Ancien ou l'Anonyme de Ravenne. Découverte en1963, elle correspond à la ville moderne deLattes, située dans ledépartement de l'Hérault enLanguedoc-Roussillon. Le site accueille lemusée archéologique de Lattes.

Toponymie

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L’origine gauloise du nom deLatera, comme celui d’ArlesArelate, provient des termesare, « devant les » ou « près de » et delatis, « marais » ou « fleuve », letoponyme signifiant ainsi la ville « du fleuve et du marais »[1].

Présentation du site et historique des recherches

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Située à 5 km au sud de l'actuelleMontpellier, Lattara était implantée en milieulagunaire. La ville était au contact direct desétangs littoraux qui avaient dans l’Antiquité une surface beaucoup plus vaste qu'aujourd'hui. Ledelta duLez comportait trois branches principales (aucune ne correspondant au Lez actuel) entre lesquelles s’est développé l’habitat protohistorique et romain, tandis que lesnécropoles sont installées plus à l’est.

A l'automne 1963, à Lattes, deux écoliers découvrent sur une parcelle agricole de Saint-Sauveur (Lattes), dans un champ récemment labouré, des tessons decéramiques campaniennes à vernis noir antérieures à l'époque romaine. Ils rapportent leur découverte àHenri Prades,leur instituteur, directeur d'une école deMontpellier[Passage contradictoire] et archéologue, qui mène une première campagne de fouilles en mai 1964 sur les terrains de l'agriculteur concerné, avec l'accord des services de l'État[2].

Céramiques gauloises à Lattara.

Lesfouilles menées depuis 1983 ont justifié la création d'un Centre de documentationarchéologique et d'un musée en bordure du gisement.

Stèle funéraire gallo-romaine.

Depuis 1983, s'est développée sous la direction deMichel Py directeur de recherche au CNRS et deDominique Garcia professeur des universités, une importante fouille programmée, support d'un Chantier école international d'archéologie auxquels participent de nombreuses institutions françaises (CNRS, universités,ministère de la Culture,Inrap, régionLanguedoc-Roussillon) et étrangères (universités deLérida,Barcelone,Grenade,Chicago, Naples,Salerne, Lecce, etc.).

Amphores trouvées sur le site de Lattara.

L'importance du site est justifiée par le fait que la totalité du site archéologique a été inscrite au titre desMonuments historiques le[3].

Décor gaulois réalisé avec des coquilles detellines.
Flaconsgaulois du site de Lattara.
Amphores de Lattara.

Histoire du site

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Occupation préhistorique

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Les plus anciennes traces de fréquentation actuellement repérées datent duNéolithique moyen. Un hiatus semble exister entre environ3000 et800 ans av. J.-C. Après cette date, une modeste occupation est attestée auBronze final et au début de l'âge du fer.

Fondation de la ville

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La fondation de la villeprotohistorique intervient au cours du dernier tiers duVIe siècle av. J.-C. Sont alors construites à la fois une enceinte et des maisons en pierre et en brique. Les objets originaux et desgraffitis en langueétrusque — les seuls connus en France — ont suggéré l'hypothèse que des courtiers venus d'Étrurie auraient joué un rôle dans la création et l'urbanisation rapide de l'agglomération[4],[5],[6].

« Les premiers qui réussissent à construire un réseau efficace d'échanges sur les rivages gaulois sont les Étrusques... Pendant près de trois quarts de siècle (des environs de 625 aux environs de 550 av. J.-C.) les Étrusques vont occuper une position dominante dans les transactions maritimes qui se développent en Provence et en Languedoc. »

— Michel Py, Dictionnaire des céramiques antiques (VIIe s. av. n. è.-VIIe s. de n. è.) en Méditerranée nord-occidentale (Provence, Languedoc, Ampurdan), Lattara 6, 1993, page 84[5],[6],[7],[4].

Croissances successives

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Si les données topographiques restent stables pour leVe siècle av. J.-C., où l'habitat se cantonne dans les mêmes limites, les échanges dont témoigne le mobilier d'importation montrent que le port passe alors et pour une longue période sous le contrôle plus ou moins direct des Grecs deMarseille. AuxIVe et IIIe sièclesav. J.-C. se place une première phase d’extension de l'habitat. Les fouilles ouvertes sur près de deux hectares ont révélé pour cette période une restructuration de la trame urbaine, avec notamment la création des principales artères de circulation et l'implantation d'un tissu plus dense.

La ville connaît à nouveau à partir duIIe siècle av. J.-C. une croissance qui porte sa surface à une vingtaine d’hectares. LeHaut Empire demeure une phase d'occupation intense du site portuaire. Cependant, la façade orientale de la ville fait l'objet d’importants remaniements, en liaison avec l’abandon partiel de la fortification et la canalisation du Lez. Des plans d’habitation différents apparaissent également à la périphérie du cœur ancien. S'il est probable que l'aire urbanisée atteint alors son extension maximale, on soulignera l’absence actuelle de vestiges de monuments publics du type de ceux qui caractérisent les centres urbains méridionaux.

Les activités de Lattara

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La Lattes antique correspondait sans doute à un type particulier de port, adapté au milieu lagunaire. Un document épigraphique témoigne très directement de ce fait : l’inscription d’Astrapton, qui révèle l’existence chez lesLattarenses de corporations defabri (ouvriers du bâtiment ou des constructions navales) et d’utric(u)larii (fabricants d’outres et de radeaux). Les pontons surpilotis retrouvés dans le port pourraient avoir été adaptés à ces transbordements.

Autres traces d'habitat

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Les restes de l'habitat antique actuellement visibles appartiennent pour la plupart à la période récente de l'âge du fer (IVe – IIe siècle av. J.-C.). Le quartier dégagé à proximité du musée est structuré à la fois par l'enceinte qui le borde à l'est et au sud, et par deux rues principales se rejoignant en angle droit. L'enceinte (qui remonte auVIe mais qui est restaurée au IVe siècle av. J.-C.) comprend une porte au sud, protégée par desbastions et permettant d'accéder au port. Une tour monumentale creuse est située au sud-est. Les structures bâties visibles à l'extérieur de l'enceinte, liées au port (entrepôts), sont pour la plupart d'époque romaine.

À l'intérieur des murs par contre, les maisons, bien que d'âges divers, appartiennent presque toutes à l'âge du fer. Cet habitat se répartit en quartiers allongés, regroupant des habitations constituées d'ordinaire par une à quatre pièces, éventuellement complétées par des courettes privées. Les îlots sont séparés par des rues charretières, ou bien par des venelles étroites, passages piétonniers ou drains. Quelques maisons plus grandes, à plan soit compact, soit organisées autour d'une cour intérieure, se ressentent d'influences méditerranéennes et appartenaient apparemment à l'élite.

Par son niveau de vie — dont témoigne un abondant mobilier archéologique, en partie exposé au musée —, par l'aspect très évolué de son habitat, par son rôle économique majeur, l'agglomération lattoise apparaît comme l'une des plus dynamiques de laProtohistoire méridionale.

Lattara aujourd'hui : le musée archéologique de Lattes

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Reconstitution étrusque à Lattes (juin 2010, groupePax Augusta).
Article détaillé :Musée archéologique Henri-Prades.

Le complexe archéologique de Lattara constitue aujourd'hui un des plus grands chantiers archéologiques du midi de la France, et réunit des personnels issus du CNRS, de l'université de Montpellier et du ministère de la Culture au sein d'un même groupe de recherche.

Entrée du musée Henri-Prades.

La gestion du site et de son musée archéologique a été transférée en 2006 à lacommunauté d'agglomération de Montpellier, qui y conduit une politique de valorisation et d'animation dynamique, avec des expositions temporaires, des animations de reconstitution et un service médiation tourné vers l'accueil des groupes scolaires.

Sépultures

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Une nécropole du Haut-Empire fut mise au jour avec au moins 171 sépultures, dans lesquelles furent relevés épitaphes et mobiliers présentés au sein du musée.

Notes et références

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  1. Dominique Garcia, « Le port de Lattara (Lattes, Hérault) : premiers acquis sur les phases préromaines et romaines »,Gallia,no 65,‎,p. 1-17(lire en ligne)
  2. Jean Arnal, René Majurel et Henri Prades,Bulletin du syndicat d'initiative de Montpellier n°23,3e trimestre 1969 ; cité par le chanoineJean Segondy dansHistoire de Lattes des origines à laRévolution, texte rédigé dans les années 1960 et complété en 1970 avec les premières découvertes des fouilles de Lattara ;1re édition, préface de Louis Segondy, éd. Fédération archéologique de l'Hérault, 1996, page 26.
  3. « Site archéologique de Lattara », noticeno PA34000037, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Mérimée,ministère français de la Culture.
  4. a etbMichelBats, « Marseille archaïque : Étrusques et Phocéens en Méditerranée nord-occidentale »,Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité,vol. tome 110,no 2,‎, page 610 pages 609 à 630(DOI 10.3406/mefr.1998.2045,lire en ligne, consulté le).
  5. a etbMichelPy (dir.) etDominiqueGarcia (dir.),Les Gaulois du Midi, de la fin de l’Âge du Bronze à la conquête romaine, Paris, Hachette,coll. « La mémoire du temps »,(lire en ligne), pages 3 à 20 et pages 80 à 85
  6. a etbMichelPy (dir.),Dictionnaire des céramiques antiques (VIIe s. av. n. è.-VIIe s. de n. è.) en Méditerranée nord-occidentale (Provence, Languedoc, Ampurdan) : Lattara 6, Edition de l'Association pour la Recherche Archéologique en Languedoc Oriental,, 622 p.(lire en ligne)
  7. MichelBats, « Marseille archaïque : Étrusques et Phocéens en Méditerranée nord-occidentale »,Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité,vol. tome 110,no 2,‎, page 610 et pages 609 à 630(DOI 10.3406/mefr.1998.2045,lire en ligne, consulté le).

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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