Lans se trouve aux pieds des Alpes occidentales et situé au débouché desvallées de Lanzo dont il est le centre habité le plus important. C’est un gros bourg construit en partie en plaine et partie en amphithéâtre (partie historique) à 526 mètres d’altitude, sur les flancs du montBuriasco. La cité est traversée par laStura di Lanzo et les torrentsTesso etUppia.
Selon les premiers témoignages, Lans fut un important centre politique et administratif : vers l’an 1000, le premier toponyme estCurtis Lanceii. De 1011 à 1038, un château fut construit par Landolfo, archevêque de Turin, administrateur du fief et desvallées. Après des années de conflits, le fief passa à lamaison de Savoie puis aumarquisat deMontferrat.En 1159, l’empereurFrédéric Barberousse confirme l’archevêque de Turin comme unique possesseur de Lanzo (curtem de Lances).En 1305, avec la marquise Margherita, la cité devient un fief quasi autonome (castellania), avec tous les privilèges, dont laconviction (credenza) qui reconnaît au Conseil communal le droit de promulguer des lois, le droit de propriété et de commerce, la dispense pour les habitants de participer aux guerres au-delà des monts.Vers le milieu duXVIIe siècle, le château de Lans, considéré comme un des plus importants duPiémont, est assiégé et conquis le, puis détruit (1556-1557) par les Français commandés par le ducCharles de Brissac.
À la suite de lapaix de Cateau-Cambrésis, le bourg retourne à lamaison de Savoie d'Emmanuel-Philibert (1559), puis à sa mort, aux mains de sa fille naturelle Maria (1577), épouse de Philippe d'Este. Cette possession, qui devint unmarquisat, concerne toutes lesvallées de Lanzo (saufLemie etUssel). La gouvernance des Este fut ruineuse pour Lanzo, qui perdit plusieurs privilèges par rapport aux pays limitrophes, comme le droit de prélever un impôt pour toute personne transitant sur le pont du Diable (Ponte del Diavolo), unique voie de liaison entreTurin et lesvallées.
Le, le fief est vendu au comte Giuseppe Ottavio Cacherano Osasco della Rocca, puis en 1792 retourne à la famille royale.En 1798, à la suite de la Révolution française,Charles-Emmanuel IV, décidant d’abandonner ses territoires duPiémont pour se réfugier enSardaigne, Lans passe aux mains des Français puis des Autrichiens, puis est occupé par les Russes de Savarow. À la suite de labataille de Marengo, le Piémont retourne aux mains des Français et Lans devient chef-lieu d’arrondissement pour être ensuite déclassé en district.
Lans appartient au groupe desvallées franco-provençales du Piémont. Elle partage le même patrimoine linguistique que leVallée d'Aoste et les autres zones arpitanes de France et de Suisse. L'émigration ancienne vers laFrance a conservé ces liens culturels. La langue principale d'usage est cependant l'italien voire lepiémontais depuis les années 1970.
Le pont du Diable ou pont du Roc fut construit de 1378 à 1380, auquel sa hardiesse a valu son nom légendaire, franchit laStura di Lanzo au point où, entre deux parois verticales, la rivière arrive en plaine. Les 1 400 florins de l’époque représentaient le coût de construction, dépense soutenue par un impôt sur le vin qui dura 10 années. Ce pont servait à relier Lanzo et sesvallées avecTurin, permettant ainsi d’éviter le passage parBalangero,Mathi etVillanova, territoires gouvernés par les Princes de Acaja, et parCorio, sous le contrôle desMontferrat, hostiles à lamaison de Savoie.
Le pont construit selon la technique dudos-d'âne avec une seule arche d’une portée de 37 mètres, une hauteur de 16 m, une largeur de 2,27 m et une longueur totale de 65 m. En 1564, pour se prémunir contre l’épidémie de peste qui sévit à Turin, le Conseil communal de Lanzo fait construire, au sommet du pont, une porte afin de surveiller et contrôler l’accès au territoire des étrangers et protéger le bourg de l’épidémie.
Le nompont du Diable semble être unclassique dans les pays latins : la référence auDiable, se rapporte à une multitude de légendes issues de croyances ou d’élucubrations autour d’un fait naturel, comme dans le cas présent de l’énorme cavité creusée par les eaux de la Stura sur la paroi de gauche, appeléeMarmite du Géant (marmitta del Gigante) de plus de 7 mètres de hauteur et de 6 mètres à la base (visible derrière la petite chapelle) ; cavité naturelle attribuée audiable.
Une première tour, ancêtre de l’actuelle, était déjà vers 1272, la porte d’accès au quartier (contrada) du bourg, par un chemin qui conduisait au château perché sur une hauteur du mont Buriasco.
L'origine de l’actuelle église Santa Croce (Sainte Croix) remonte à l’année 1200. La confrérie qui l’occupait y créa un hôpital ("Hospitium peregrinorum") pour secourir les étrangers et les pèlerins qui se rendaient àSaint-Jacques-de-Compostelle. L'activité hospitalière cessa en 1660, l’édifice fut réaménagée en maison du culte, un campanile fut érigé en 1776.