Son port est le premier port goémonier d’Europe pour le débarquement des algues, totalisant la moitié de la production française.
En 1991, la commune a obtenu le Label« Communes du Patrimoine Rural de Bretagne » pour la richesse de son patrimoine architectural et paysager.[réf. nécessaire]
Lanildut est située sur la côte occidentale duLéon, au bord de lamer d'Iroise, face à l'Île d'Ouessant dont elle est séparée par leChenal du Four ; laria de l'Aber-Ildut constitue sa limite sud et a permis l'essor du port de Lanildut (dénommé par le passé port de Laber), protégé par la Pointe du Rocher du Crapaud ; les installations portuaires étant aussi disséminées par le passé plus en amont du port actuel, notamment face à Rumorvan, qui fut le quartier principal habité par lesmaîtres de barques.
Le bourg de Lanildut vu depuis la rive gauche de l'Aber Ildut (située en Plouarzel).
Le bourg, étiré en longueur le long de la route départementaleno 27, est bâti sur larive droite (rive nord, en position d'adret) de l'Aber-Ildut, à l'extrémité occidentale du plateau granitique duLéon. Connu sous le nom de « granite de Brest », le granite rose de l'Aber-lldut a été autrefois très exploité dans la région[1], en particulier pour les constructions à la mer[2].
L'Aber Ildut et Lanildut vus depuis le parking du port de Lanildut.
Le littoral atlantique, entre la pointe de Kerzéven et l'entrée de l'Aber Ildut, est formé de falaises granitiques de faible hauteur (une dizaine de mètres au plus) et d'un estran rocheux découvrant largement à marée basse ; son aspect a été modifié de manière importante les siècles passés par les carrières de granite dont les traces restent très visibles.
Estran rocheux en direction de Melon à marée basse vu de la pointe de Kerzéven.
Ancienne carrière de granite le long du littoral à la pointe de Kervézen.
Ancienne carrière de granite le long du littoral entre Kerzéven et Ruludu.
Amoncellement de rochers anguleux granitiques (résidus de carrière) en bord de mer entre Kerzéven et Ruludu.
Le rocher du Sphinx.
Le littoral entre Melon et Lanildut : estran rocheux à marée basse.
Les altitudes au sein dufinage communal vont du niveau de la mer jusqu'à 34 mètres, altitude atteinte tant dans la partie nord de la commune aux alentours de Mez ar Goff que dans la partie orientale, près de Kervrézol, les seules restées rurales. Une périurbanisation littorale s'est développée, principalement dans les parties proches de l'Océan Atlantique (quartiers de Ruludu et Le Pontic) que le long de la ria de l'Aber-Ildut, notamment dans le quartier du Vern, bien exposé en situation d'adret.
Le bourg de Lanildut (partie ouest) vu depuis la rive gauche de l'Aber Ildut (en Plouarzel).
Le bourg de Lanildut vu de la rive gauche de l'Aber Ildut à Kerglonou (en Plouarzel).
Traces de l'amorce de découpe de ce rocher granitique en vue de son extraction qui a été abandonnée (zone du Cléguer, entrée nord de l'Aber Ildut).
Legraniteporphyroïde rose (un granite à grosfeldspaths roses) de l'Aber-Ildut, dit « granite de Laber » provient d'unpluton et affleure de l'Île Ségal au sud jusqu'àPorspoder au nord et jusqu'àPlouguin au nord-est ; ces gros feldspaths roses sont très résistants à l'altération et apparaissent souvent en relief, ce qui a contribué à leur intérêt monumental ; ce massif de granite rose est parcouru par tout un réseau dediaclases, ce qui a facilité l'exploitation de la roche (des monolithes en ont été extraits dès laPréhistoire pour obtenir desmenhirs ; dès 1809,Pierre Bigot de Morogues écrit : « Ce superbe granite est d'une grande dureté et susceptible du plus beau poli ; on le trouve sur le bord de la mer en très gros blocs détachés, ce qui permet de l'exploiter plus facilement »[3].) et donne aux rochers de bord de mer des formes pittoresques (le Rocher du Crapaud ou celui du Sphinx par exemple)[4].
Le port de Lanildut vu depuis la rive gauche de l'Aber Ildut (située en Plouarzel).
Le port de Lanildut est le premier port goémonier d’Europe pour le débarquement des algues avec 40 000 tonnes déchargées sur ses quais chaque année, presque la moitié de la production nationale[5].
En saison, de mai à septembre, la compagnie Finist’mer dessert, certains jours, les îles deMolène et d’Ouessant depuis le porte de Lanildut.
En 2010, le climat de la commune est de typeclimat océanique franc, selon une étude duCNRS s'appuyant sur une série de données couvrant lapériode 1971-2000[6]. En 2020,Météo-France publie une typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 °C), fraîches en été et des vents forts[7]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral », exposée à un climat venté, avec des étés frais mais doux en hiver et des pluies moyennes[8].
Au, Lanildut est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[13].Elle appartient à l'unité urbaine de Porspoder, une agglomération intra-départementale dont elle estville-centre[14],[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brest, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[15]. Cette aire, qui regroupe 68 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[16],[17].
La commune, bordée par lamer d'Iroise, est également une commune littorale au sens de la loi du, diteloi littoral[18]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique dulittoral, tel le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si leplan local d’urbanisme le prévoit[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,4 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (68 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (41,3 %),terres arables (24,7 %), zones urbanisées (23,5 %), forêts (4,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,9 %), eaux maritimes (1,2 %), prairies (0,4 %), zones humides côtières (0,2 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le nom de la localité est attesté sous les formesLanildu en 1427 etLannildut en 1446.
Lanildut vient delann (ermitage enbreton) et deIldut (saint gallois duVe siècle).Saint Ildut, né dans le comté deGlamorgan, fut le précepteur desaint David,saint Samson,saint Magloire etsaint Gildas, tous compagnons d'études desaint Pol Aurélien. Pol fut le disciple d'Ildut, et ce dernier le disciple deBudoc. Ildut, abbé fondateur du monastère de Llanilltud Fawr (Glamorgan), vint en Armorique, où il aborda à la côte du Léon, au havre de l'Aber-Ildut. Saint Ildut mourut à Dol auVIe siècle.
SelonJean-Baptiste Ogée, « en 1400 on connaissait dans ce territoire les maisons etmanoirs nobles suivants : l'Autrefilio, à Monsieur de Kerasquer ; Kermerian, au sieur de Kergroezez ; Gourbihan, à Riou du Rosmadec ; le Guern ; Kermarvan et Latour, à N.. ; Kerbihan ou Kerdahel,moyenne etbasse justice, appartient à M. de Kerouan ; Kerverler, moyenne et basse justice, à M. de Kersalaun »[22].
AuXVIe siècle, Lanildut faisait partie de lasénéchaussée de Brest et Saint-Renan[23]. Les ports de l'Aber Ildut étaient alors très dynamiques, pratiquant essentiellement ducabotage : en 1686 leport de Bordeaux enregistra 40 arrivées de barques en provenance de l'Aber Ildut ; en 1724 lequartier maritime du Conquet compte 93 bateaux (barques,brigantins,bricks,sloops, ..) de l'Aber Ildut, d'une capacité de charge comprise entre 20 et 50 tonneaux[24].
En1759, une ordonnance deLouis XV ordonne à la paroisse de Lanildut de fournir 5 hommes et de payer 32livres pour « la dépense annuelle de lagarde-côte de Bretagne »[26]. La batterie située à l'entrée nord de l'Aber Ildut était gardée par un seul gardien en temps de paix, mais en temps de guerre cinq hommes logaient dans le corps de garde et, comme 25 hommes étaient alors nécessaires pour le service des canons, les autres dormaient sous des tentes ou dans des fermes à proximité[27].
La batterie de l'Aber Ildut et l'entrée de l'Aber Ildut : vue panoramique.
La batterie de l'Aber Ildut : le corps de garde et le magasin à poudre.
La batterie de l'Aber Ildut : la guérite de guet (reconstitution partielle).
La poudrière de l'ancienne batterie de l'Aber-Ildut.
La batterie de l'Aber-Ildut : canon reconstitué.
Ancien abri des douaniers entre Melon et Lanildut.
« Lanildut ; petite ville et port de mer ; à treizelieues à l'ouest-sud-ouest deSaint-Pol-de-Léon, sonévêché ; à 49 lieues deRennes et à 7 lieues deLesneven, sasubdélégation. Cette ville, qui ne renferme qu'uneparoisse, dont lacure est présentée par l'Évêque,ressortit au Siège royal deBrest et compte600 communiants[Note 2]. Son territoire est très exactement cultivé par des femmes du pays tandis que les hommes ne s'occupent que de la pêche et de la navigation[22]. »
Les paroissiens de Lanildut rédigèrent uncahier de doléances dans lequel il est notamment écrit : « Nous nous plaignons, Sire, de l'excès de la perception des droits exorbitants que perçoivent les préposés du régisseur de vos domaines (...) »[28].
Pierre-Marie de Bergevin[Note 3], conseiller du Roi, procureur de la sénéchaussée de Brest et Saint-Renan, puis administrateur du département du Finistère, qui avait une propriété à Lanildut où il fut obligé, étant ex-noble, comme ses deux frères, de se réfugier, fut guillotiné le àBrest[30]. Son frère Auguste-Anne de Bergevin[Note 4], ordonnateur au port deRochefort, retiré à Lanildut en 1792, fut arrêté comme suspect le et écroué au château de Brest ; il fut par la suite commissaire principal de la Marine, puisdéputé du Finistère entre 1824 et 1827[31].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Jean-Baptiste Ogée, décrivent ainsi Lanildut en 1843 :
« Lanildut (sous l'invocation desaint Ildut) (...) : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom, aujourd'huisuccursale ; bureau des douanes à l'Aber-Ildut. (...) Legoémon, qui ne se récolte pas dans la commune, mais bien dans celles des communes voisines qui bordent la mer, est employé commeengrais, et rend de grands services à l'agriculture. Sans être abondant, le bois ne manque pas ; cependant la lande et le genêt sont généralement employés pour le chauffage. Lepardon de Lanildut attire un assez grand nombre d'habitants des paroisses voisines ; il a lieu de premier dimanche de septembre. Géologie :granite exploité. On parle lebreton[32]. »
Une loi datée du remania de manière importante les limites des communes dePlourin,Landunvez,Lanrivoaré, Lanildut etBrélès afin de mettre fin à un découpage très complexe issu des paroisses d'Ancien Régime[33].
La préparation du chargement des 5 blocs de granite destinés au piédestal de l'obélisque de Louxor (septembre 1835, tableau anonyme)Le chargement des blocs de granite à bord duLuxor ; le bateau a été scié pour permettre le chargement (dessin anonyme, 1835).Panneau d'information touristique présentant le granite de l'Aber Ildut.
Les carrières situées le long de l'Aber-Ildut étaient pour la plupart sur ledomaine public maritime ; elles faisaient l'objet de concessions attribuées par l'état d'une durée de vingt ans[34].
Les sites d'extraction du granite étaient nombreux, principalement sur les deux rives de l'Aber-Ildut (celles de la rive sud dépendant des communes dePlouarzel ouLampaul-Plouarzel) ; les principaux étaient ceux de Kerveatouz (carrière Martin), Kerglonou (entreprise Corre), Saint-Gildas, Tromeur, Stolvarch, Cléguer (qui était une des exploitations les plus importantes) ; trois se trouvaient dans l'île Melon (située enPorspoder), tant sur la rive occidentale que sur la rive orientale. Des quais d'embarquement, servant à charger les gros blocs de granité sur les bateaux, sont encore visibles, notamment à Kerveatouz et à Kerglonou, sur la rive sud (rive gauche) de l'Aber Ildut. Quelques carrières moins importantes se trouvaient dans l'intérieur des terres[35].
5 février 1905 : Fondation du "Syndicat des ouvriers tailleurs de pierres de L'Aber-Ildut et des environs"..."De façon à unifier les salariés dans la région et de faire respecter la loi de 10 heures votée par la Chambre et le Sénat."
Secrétaire général : Eugène Joubert.
Secrétaire : Jean Marie Houssin.
Trésorier : Henry Lagalle.
Le 26 février, le syndicat est fort de 64 membres avec pour président Eugène Joubert. Il sera officialisé le 23 du mois d'octobre.
Eugène Joubert, né en 1869 à Saint-Pierre-de-Plesguen, entre Saint-Malo et Combourg, surnommé "le ministre" par ses collègues de la carrière Omnès du Tromeur, "sa carrière au loup"[38], décède en 1949, au 47 de la route de l'Aber-Ildut en sa maison, alors café et épicerie de la famille Joubert-Moal[39].
Portrait d'Eugène Joubert sculpté par Charles Craveur, ami de la famille.
Des grèves se produisaient parfois : par exemple en et à nouveau en (80 ouvriers sont alors en grève[40]) dans l'entreprise Combarelle qui extrayait et taillait les pierres destinées à la construction des deuxcales de radoub jumelles de Laninon à Brest[41]. L'exploitation cessa dès la fin de la décennie 1950, mais laSeconde Guerre mondiale avait provoqué déjà l'arrêt de la plupart des entreprises[42].
Ildut Adrien Bermond[Note 5], médecin, chirurgien de marine, publia une thèse sur lafièvre jaune en 1827 et un article sur le traitement de lalèpre dans l'île de la Réunion en 1853[43].
La commune de Lanildut s’est agrandie, par l'annexion, à la demande de leurs habitants, des villages de Kerdrévor et de l'Aber-Ildut, par un décret impérial du, au détriment de la commune dePorspoder[44]. Une pétition rassemblant 72 signatures réclamait ce rattachement à Lanildut, les signataires arguant « leur grand isolement du bourg de Porspoder dont ils sont éloignés de 5 kilomètres, par des voies de communication très difficiles, et surtout en hiver, tandis qu'ils trouvent par leur annexion à Lanildut, dont ils ne sont séparés que par1 500 mètres de distance, les facilités les plus grandes pour l'accomplissement de leurs devoirs civils et religieux et l'instruction de leurs enfants »[45].
Une épidémie devariole frappa Lanildut et des communes avoisinantes en 1882[48]. Une épidémie decholéra de 1893 fit 4 victimes à Lanildut[49].
En 1897, une intense propagande favorisa l'élection commedéputé de l'abbé Gayraud. Jouve, instituteur à Lanildut, déclara : « On s'est servi du nom du pape dans toute la région. Voter contre l'abbé Gayraud, c'était voter contre le pape. (...) » Il rajouta dans son témoignage que le clergé refusait la communion le jour de Pâques à ceux qui avaient voté contre l'abbé Gayraud. Un négociant de Lanildut fit un témoignage analogue[50]. Mais Émile de Kerros, propriétaire à Rumorvan, est d'un avis contraire, disant que le recteur et le vicaire sont restés corrects en ne disant pas un mot de l'élection dans l'église[51].
Descriptions de Lanildut vers la fin duXIXe siècle
Benjamin Girard décrit en ces termes Lanildut en 1889 :
« (...) Le chef-lieu se compose de deux agglomérations : Lanildut et l'Aber-Ildut, séparées par une petite anse. Le port de l'Aber-Ildut est formé par l'estuaire [de l'Aber-Ildut] qui s'enfonce dans les terres en suivant la direction de la rivière de Pontreun, sur une longueur de 2 kilomètres ; il est parfaitement fermé et abrité de tous les vents. La construction d'une digue de 38 mètres de longueur, à la pointe de Beg-ar-Roch, a rendu leressac presque nul dans ce port, où il n'existe qu'une seule cale de débarquement. Le port de l'Aber-Ildut ne reçoit que des navires d'un faible tonnage, qui y apportent diverses marchandises, et surtout de la houille pour les besoins d'une usine de produits chimiques établie dans la localité. Les exportations consistent en pierres de taille et en sable à bâtir, dont il existe un banc important dans la partie ouest du port. Le granit du pays est très recherché. (...)[52]. »
« De Brest, une antique diligence au caisson jaune, aux ferrailles tintantes, comme on n'en rencontre plus guère qu'en certains coins ignorés de Bretagne, se dirige vers ce point éloigné du Bas-Léon (...). Lanildut, port d'échouage, important pour l'exploitation des granits, (...) est un bourg d'un millier d'habitants. (...) De belles propriétés, enveloppées de grands parcs ombreux, précèdent le village ; puis on se trouve en présence d'une des côtes les plus extraordinairement pittoresques que l'on puisse imaginer. (...) De petites anses de sable y alternent avec des rochers étrangement taillés, s'avançant dans la mer comme des fragments de digues, de jetées, de môles, de citadelles géantes. (...) Un semis de noirs écueils, toujours cerclés d'écume, sert d'éclaireur à ces blocs monstrueux. (...) On n'aperçoit même plus le village de Lanildut, caché derrière la hauteur désolée des granits[53]. »
En 1900 le poste de deux gendarmes à pied installé à Lanildut est supprimé[54].
Le journalLeXIXe siècle évoque en « la grande misère des pêcheurs d'Argenton, dePorspoder et de Laber [L'Aber-Ildut en Lanildut] » et l'envoi d'une délégation à Paris pour demander des secours[55].
En 1904 la listeradicale du docteur Le Port est réélue avec 21 voix de majorité, battant la liste menée par le royaliste de Kerros[56].
Le, lagoéletteVierge-de-Trizien, duConquet, drossée par la tempête et complètement désemparée, se brisa sur les rochers à l'entrée du port de Lanildut. L'équipage se sauva à la nage et parvint à gagner la terre[57].
Le, les biens ayant appartenu à lafabrique de l'église de Lanildut, placés sousséquestre, sont attribués au bureau de bienfaisance de Lanildut[58]. L'inventaire de ces biens d'église avait été effectué par le percepteur de Saint-Renan, accompagné du commissaire de police de Brest, escortés d'hussards et de gendarmes, le[59].
La construction d'une ligne ferroviaire àvoie étroite entreSaint-Renan etPorspoder via le port de Laber en Lanildut fut envisagée en 1912, mais elle ne fut jamais construite en raison de la Première Guerre mondiale[60].
L'église paroissiale Saint-Ildut et le cimetière l'entourant vers 1910 (carte postaleVillard).
La récolte du goémon est alors une activité importante comme l'illustre cette description datant de 1936 :
« Il faut voir, en décembre, janvier, février, sur les grèves de (...) Lanildut, ces bandes de gamins en sabots pataugeant dans les flaques, les mains rouges, le visage tuméfié à force d'être battu par le vent froid, qui ramassent les grandslaminaires, lesstipes courts à grosse racine, particulièrement riches en iode. Parfois ils s'en vont les chercher jusque dans la mer, avançant avec peine dans l'eau glacée où ils plongent jusqu'à la taille. Les femmes entassent sur des civières pour les transporter aux lieux de séchage, les grandes brassées lourdes d'eau que les enfants ont rassemblées[62]. »
L'assassinat le à Lanildut de Pierre Bourioux, ancien négociant brestois, connu comme magicien sous le pseudonyme "Yann d'Armor", suivi en de l'incendie de sa maison, ne fut jamais élucidé[66].
« Le port de Lanildut s'avère une véritable plaque tournante du marché de l'algue. Vingt-huit bateaux goémoniers y débarquent près de 45 % de la production nationale. La plupart des goémoniers qui ramassent les algues au large de l'Aber Ildut de la mi-mai à la mi-octobre ont un emploi d'appoint le reste de l'année[68]. »
Le déchargement du goémon dans le port de Lanildut.
Yann Queffélec décrit en ces termes l'évolution des techniques de ramassage du goémon :
« On est goémonier à l'Aber-Ildut, chez moi, le premier port goémonier d'Europe, respect ! C'est avantageux pour l'emploi, Pour l'économie, ça l'est moins pour les fonds marins. La cueillette se fait sur les platures de l'archipel de Molène, unjardin d'Eden amphibie peuplé d'algues uniques au monde. On les capturait à la faux, jadis, du bel artisanat manuel sans danger pour l'écosystème (...). Sont arrivés les navires à « scoubidou », merveilles de la technique déprédatrice, et c'est à l'arrache qu'on a tondu les sirènes ondoyantes, extirpé du flot les rutilantes chevelures de la mer océane, en quantités industrielles désormais. Et l'arrache ayant bonne conscience, on a réfléchi que le « peigne » arrachait plus vite et mieux que le « scoubidou », et que personne n'irait jamais voir ce qu'il advenait de la mer défigurée (...)[69]. »
Avec l'apparition desengrais chimiques, la question de l'avenir des goémoniers s'est posée depuis les années1960[70]. Lafilière algues bretonne s'est alors reconvertie dans les gélifiants, les épaississants à partir desalginates, si bien que Lanildut reste le premier port goémonier d’Europe avec 35 000 tonnes d’algues déchargées sur ses quais chaque année, soit presque la moitié de la production nationale dugoémon[71]. En 2011, 15 bateaux ont déchargé plus de45 000 tonnes de goémon à Lanildut[72].
Le port est géré par le Syndicat intercommunal du plan d'eau et du port de l'Aber-Ildut (regroupant les 4 communes riveraines de Lampaul-Plouarzel, Plouarzel, Brélès et Lanildut) ; la Chambre de commerce et d'industrie de Brest a la concession pour les deux parties professionnelles du port, côté Lanildut et côté Porscave.
Les algues brunes de l'ordre desFucales (dont lesFucus font partie) sont en voie de régression localement de manière préoccupante selon l'Ifremer depuis quelques décennies.[réf. nécessaire]
Le port est gérée par la CCI (Chambre de Commerce et d'Industrie de Brest) (voirport de Brest).
Chapelle Saint-Gildas (reconstruite en 1840) et sa fontaine. En 1981, elle est restaurée. Chaque vendredi après-midi, pendant 3 ans, des bénévoles de Lanildut, « les Ouvriers de Paix », aidés de marins de l'escorteur d'escadre « Du Chayla », puis ceux du « Dupetit-Thouars » ont travaillé à cette restauration.
Croix de Gorréminihy (Haut Moyen Âge).
Croix située devant le placître de l'église de Lanildut (XVIe siècle).
D'autres croix ou vestiges de croix : la croix de Kerdrévor placée sur un mur de clôture, la croix de Kernéac'h (Moyen Âge), la croix de Kervrézol (Moyen Âge), la croix du cimetière de Lanildut (1892), la croix du Pontic (XXe siècle), la croix du Vern ou Toul-Douar (1944).
La maison de l'algue est ouverte de juin à septembre, au second hangar, sur le port. Elle présente une exposition sur la place des algues dans le monde vivant (identification des différentes familles d'algues, les zones de récolte…). Elle présente aussi l’épopée des goémoniers d’autrefois en découvrant leurs bateaux, leurs outils de travail, mais aussi des maquettes, des films et des photographies qui témoignent de l’âpreté de leur vie quotidienne.
Onze fours à goémon sont encore visibles dans la commune.
Le monument aux morts de 14/18.
La batterie de l'Aber Ildut, restaurée à partir de 2002[25].
Poudrière de l'ancienne batterie de l'Aber-Ildut.
Canon reconstitué dans l'ancienne batterie de l'Aber-Ildut.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Jean Kerhervé, Anne-Françoise Pérès, Bernard Tanguy,Les biens de la Couronne dans la sénéchaussée de Brest et Saint-Renan, d'après le rentier de1544,Institut culturel de Bretagne, 1984.
↑Panneau d'information touristique situé à Beg ar Groaz en Lampaul-Plouarzel.
↑Joseph Chantrel,Discussion des conclusions du rapport de la commission d'enquête sur l'élection de la troisième circonscription de Brest, "Annales catholiques : revue religieuse hebdomadaire de la France et de l'Église", n° du 17 juillet 1897, consultablehttps://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57161287/f18.image.r=Lanildut?rk=150215;2
↑Maurice Hébert, Michel Hébert, Jean-Pierre Lehoussu,Varech et pailleule : culture, récolte et usages sur les côtes de la Manche, du Calvados et de Seine-Maritime, Corlet,,p. 14.