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Langues romanes

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Langues romanes, langues latines
Linguae Romanicae[1]
Régionjusqu'auXVe siècle :France,Espagne,Portugal,Belgique,Suisse,Italie,Balkans, actuellesRoumanie etMoldavie ; expansion mondiale par la suite
Classification par famille
Codes de langue
IETFroa
ISO 639-2roa
ISO 639-5roa
Linguasphere51
Glottologroma1334
Carte
Image illustrative de l’article Langues romanes
Pays et régions du monde où au moins une langue romane est officielle.
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Leslangues romanes, aussi appeléeslangues latines[2],[3] ou encorelangues néo-latines[4],[5],[6], sont un groupe de langues issues dulatin vulgaire, plus précisément du latinvéhiculaire[7]. Utilisé pour la communication sur toute l'étendue de l'Empire romain, le latin véhiculaire a évolué en plusieurs langues romanes dont trois, l'espagnol, lefrançais et leportugais, ont connu une expansioncolonisatrice mondiale à partir duXVe siècle.

La distinction entrelangue etdialecte étant assez arbitraire, on peut définir d'une vingtaine à une cinquantaine de langues romanes. Les plus parlées dans le monde sont l'espagnol (480 millions de locuteurs natifs), lefrançais (321)[8], leportugais (227), l'italien (71), leroumain (24) et lecatalan (11)[9]. La plupart des autres sont menacées d'extinction.

Nom

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Roman est un nom masculin issu de l'ancien françaisromanz (v. 1135), lui-même issu dubas latinromanice (« à la façon desRomains », par opposition à celle desBarbares), et désignant dès leXIe siècle lalangue vernaculaire parlée dans le Nord de la France, par opposition au latin (langue écrite et savante) et augermanique desFrancs. Laforme adjectivale du substantifroman est relevée auXVIe siècle pour qualifier une langue vernaculaire parlée enRomania, et apparaît enlinguistique dans le courant duXVIIIe siècle pour qualifier les langues romanes[10].

Description générale

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Ces langues ont été parlées ou le sont encore dans un ensemble géographique désigné par le terme de « Romania »[11], désignant la partie européenne des anciens Empires romainsoccidental etoriental. Les mots « roman(e) » et « Romania » remontent à des dérivés de l'adjectif latinromanus : l'on considérait en effet que leurs locuteurs utilisaient une langue issue de celle des Romains, par opposition à d'autres introduites ultérieurement dans les territoires de l'Empire, comme lefrancique au nord de la France, languetudesque desFrancs appartenant à la branche deslangues germaniques. La première attestation du termeroman remonte auconcile de Tours, qui se tient en 813. Lors de ce concile, l'un des cinq réunis cette même année à l'initiative deCharlemagne, il est recommandé aux prêtres de s’adresser aux fidèles« in rusticam romanam linguam », leroman. Il s'agit d'une formevernaculaire, évoluée et corrompue, dubas latin, ancêtre deslangues gallo-romanes. Le texte de ce concile est, dans l'état actuel des connaissances, la première source écrite « romane » attestée.

Le premier ouvrage mentionnant plusieurs langues romanes est leDe Vulgari Eloquentia (« De l'éloquence vulgaire ») deDante (XIIIe siècle), où l'on trouve les dénominations delangue d'oïl,langue d'oc et delangue de si. Il s'agit pour Dante de proposer, pour remplacer le latin comme langue littéraire, l'une de ces trois langues, lalangue d'oïl des chansons de geste, lalangue d'oc des troubadours, ou unparler local, le toscan florentin, qui sera finalement à l'origine de l'italien littéraire[12].

On date à peu près l'évolution du latin vulgaire vers les langues romanes de la manière suivante[13] :

  1. entre−200 et 400 environ : différentes formes de latin vulgaire ;
  2. entre 500 et 600 : ces formes commencent à se différencier plus ou moins nettement ;
  3. en 813, auconcile de Tours, l'existence d'une langue romane est reconnue, puisque le concile demande que désormais les sermons soient prononcés en « rusticam Romanam linguam » (langue romane rurale) et non plus enlatin afin d'être compris par tous ;
  4. après 842 : premier texte complet rédigé dans une langue romane (sans doute les prémices de la langue d'oïl), lesSerments de Strasbourg.

Les langues romanes partagent un ensemble de traits communs donnant une bonne cohérence à cettefamille de langues, parmi lesquels les plus importants sont :

En rouge, l'extension des langues romanes dans l'Antiquité tardive (en bleu, legrec commelangue véhiculaire).
Europe : en vert pâle les zones d'où les langues romanes ont disparu ; en vert moyen celles où elles sont officielles au niveau régional et en bleu-vert foncé celles où elles sontlangues officiellesnationales auXXIe siècle.

Classification

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Langues romanes.

Les langues romanes sont classées en plusieurs groupes, chacun pouvant comprendre plusieurs « dialectes » ; le choix d'un de ces dialectes commelangue officielle est purement politique et, surtout, relativement récent dans de nombreux pays (sauf enFrance, où les premiers jalons sont posés dès leXVIe siècle par l'édit de Villers-Cotterêts). Quoi qu'il en soit, les langues romanes forment un continuum de langues entre lesquelles les différences sont parfois minimes ; il est toujours possible de distinguer au sein d'un ensemble ce que l'on nommera un ou plusieurs « dialectes ». La liste suivante présente entre parenthèses : nom dans la langue envisagée, date de la première attestation connue.

Les similarités lexicales et grammaticales des langues romanes et de leurs dialectes, ainsi qu'entre le latin et chacune d'entre elles, peuvent être mises en évidence à l'aide des exemples suivants :

LangueExemple
Latin(Illa) claudit semper fenestram antequam cenat.
Latin vulgaire(Ea) claudit semper illa fenestra antequam de cenare.
AragonaisElla tranca siempre la finestra antes de cenar.
AroumainEa încl’idi totâna firida nãinti di ținã.
AsturienElla pieslla siempre la ventana/feniestra primero de cenar.
Barese(Jèdde) akjude sèmbe la fenèstre prime de mangè.
Bergamasque (Lombard de l'Est)(Lé) la sèra sèmper sö la finèstra prima de senà.
Bolonais(Lî) la sèra sänper la fnèstra prémma ed dsnèr.
BourbonnaisAlle farme terjous la croisée devant de souper.
Bourguignon-morvandiauAle clôt teujors lai fenétre aivant de dîgnai.
CalabraisIdda sempi chiudi a finestra ant'a cina.
Catalan(Ella) tanca sempre la finestra abans de sopar.
Corse septentrional(Ella) chjode sempre u purtellu/a finestra avanti/nanzu di cenà.
Corse meridional(Edda/Idda) sarra sempri u purteddu/a finestra nanzu/prima di cinà.
Dalmate (Jala) inseruo siampro la finiastra prein de cenur.
Émilien (Lē) la sèra sèmpar sù la fnèstra prima ad snàr.
Espagnol(Ella) siempre cierra la ventana antes de cenar.
EstrémègneElla afecha siempri la ventana endantis e recenal.
FrançaisElle ferme toujours la fenêtre avant de dîner/souper.
Franc-comtoisLèe çhioûe toûedge lai f'nétre d'vaïnt loù dénaie.
FrancoprovençalElli cloît tojorn la fenêtra devant que de dênar.
Francoprovençal valaisan(Ye) hlou totin a fenetre deant que de cena.
FrioulanJê e siare simpri la feneste prime di cenâ.
Gallo Ol farme terjous la crouésée avant qe de dîner.
Galicien (Ela) pecha/fecha sempre a xanela/fiestra antes de cear.
GalluraisIdda chjudi sempri lu balconi prima di cinà.
GuadeloupéenI toujou ka fenmé finèt-la avan i manjé.
GuyanaisLi ka toujou franmen finèt avan li manjé
HaïtienLi toujou fèmen fenèt la avan li manje.
IstrioteGila insiera senpro lo balcon preîma da senà.
Italien(Lei) chiude sempre la finestra prima di cenare.
Judéo-espagnolEya serra syempre la ventana antes de senar.
LéonaisEilla pecha siempres la ventana primeiru de cenare.
Ligurien (Le) a saera sempre u barcun primma de cenà.
MartiniquaisI toujou fèmen fénet-la avan i manjé.
Magoua(Elle) à fàrm toujour là fnèt àvan k'à manj.
Marchois (Basse-Marche)Ale fèrme totjorn la fenétre avant de sopar.
MauricienLi touzour ferm la fenet avan li manze.
Milanais (Lombard de l'Ouest)Lee la sara semper su la fenestra innanz de disnà.
MirandaisEilha cerra siempre la bentana/jinela atrás de jantar.
MozarabeElla cloudet sempre la fainestra abante da cenare.
NapolitainChella chiude sempe 'a fenesta primma 'e mangià.
Niçois (norme classique)Barra sempre/totjorn la fenèstra denant de sopar.
Nònes (lmo) (ladin ou lombard alpin)Ela la sera semper la fenestra inant zenar.
NormandOl froume tréjouos la crouésie dévaunt qùé dînaer.
OccitanBarra totjorn la fenèstra (la croseia) abans de sopar.
OmbrienEssa chjude sempre la finestra prima de cena'.
PapiamentoE sera semper e bentana promé/pa kome.
Provençal (norme mistralienne)Barro sèmpre / toujour la fenèstro avans de soupa/cena.
PicardA frunme toudis l’croésèe dvant qu'ed souper.
Ale freume toudis l’croisée dvaint qu'ed souper.
PiémontaisChila a sara sèmper la fnestra dnans ëd fé sin-a.
Portugais(Ela) fecha sempre a janela antes de jantar.
RéunionnaisLi ferme touzour la fenèt avan manzé./Elle i ferme toujour la fenèt avan d'mangé.
Romagnol(Lia) la ciud sëmpra la fnèstra prëma ad magnè.
RomancheElla clauda/serra adina la fanestra avant ch'ella tschainia.
Romanesco(Quella) chiude sempre 'a finestra prima de magnà.
RoumainEa închide totdeauna fereastra înainte de cină.
SalentinEdda chiuti sempri la fineštra mprima cu cena.
Sarde méridionalIssa serrat semp(i)ri sa bentana in antis de cenai.
Sarde septentrionalIssa serrat semper sa bentana in antis de chenare.
SassaraisEdda sarra sempri lu balchoni primma di zinà.
SavoyardLyé clyeu adé la fenétra dvan que gôtâ.
SicilienIḍḍa chiudi sempri a finestra avanti ca pistìa.
Solandro (it) (ladin)La sèra sempro/sèmper la fenèstra prima/danànt da cenàr.
ToscanElla la hiude sèmpre la finèstra pria ddi scenà.
TourangeauA fromĕt terjos la crozaiyĕ d'avant que de sopair.
Trentin (it)Èla la sera sèmpre la finèstra prima de zenàr.
Végliote(Jala) siara siampre la puniastra praima de ćenur.
VénitienEła ła sara senpre la fanestra vanti de disnàr.
WallonEle sere todi li finiesse divant di soper.
Ancien espagnol(Ella) siempre çierra la finiestra antes de cenar/yantar.
Français médiéval (XIIe s.)Ele clot sempres la fenestre ainçois que cener
Francoprovençal lyonnais ancien (XIIIe s.)Elli cloit sempres la fenestra ancis que cenar
Ancien portugais(Ela) serra sempre a fẽestra antes de cẽar/jantar.

Les langues romanes sont parfois classées :

Classification traditionnelle

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Traditionnellement, la classification des langues romanes est effectuée selon des critères géolinguistiques :

Classification moderne

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Classification traditionnelle des langues romanes.
Classification moderne des langues romanes[14].

Mais cette classification tend maintenant à être effectuée selon des critères strictement linguistiques :

Les similarités lexicales calculées par le projet comparatif ASJP[15] et d'autres preuves linguistiques permettent d'obtenir le cladogramme suivant[16],[17] :

Langues romanes
Langues romanes orientales
Langues italo-romanes


Sicilien



Napolitain





Dialectes italiens médians


Toscan

Corse



Italien (standard)





Langues balco-romanes (es)

Dalmate


Proto-roumain

Aroumain




Mégléno-roumain




Istro-roumain



Roumain (standard)







Langues romanes occidentales

Sarde


Langues gallo-ibériques (es)
Langues ibéro-romanes

Aragonais


Langues ibéro-romanes occidentales (en)


Astur-léonais



Espagnol (castillan)



Galaïco-portugais

Galicien



Portugais






Occitano-roman

Catalan



Occitan




Gallo-roman

Francoprovençal


Langues d'oïl

Picard




Français




Normand



Wallon







Rhétoroman

Frioulan




Ladin



Romanche




Gallo-italique

Piémontais




Lombard




Émilien-romagnol




Ligure




Vénitien



Istriote













Groupes de langues romanes

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Groupe gallo-roman

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Article détaillé :Langues gallo-romanes.
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Langue d'oïl

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Article détaillé :Histoire de la langue française.

Lalangue d'oïl est considérée, selon la vision traditionnelle de la linguistique romane, comme une seule et même langue, qui correspond principalement à un ensemble de dialectes d'oïl répartis historiquement autour deParis (dans les faits, la langue française actuelle est très composite et doit beaucoup à une langue littéraire interrégionale). Les langues d'oïl (au pluriel) sont au contraire considérées, selon une autre vision, comme un groupe de langues et le français (au sens restreint) n'est que l'une de ces langues (venue dufrancien), parmi d'autres. Les langues d'oïl regroupent :

LaNormandie et laPicardie sont traversées par laligne Joret[18], qui sépare le domaine septentrional du domaine méridional des langues d'oïl. Le normand du Nord et le picard sont caractérisés par l'absence depalatalisation /k ɡ/ + /a/ (en), ainsi que le « chuintement » normanno-picard

Francoprovençal

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Lefrancoprovençal (XIIIe siècle :Méditations deMarguerite d'Oingt) est répartie entre l'Italie (Vallée d'Aoste,Piémont et les petites colonies deCelle di San Vito et deFaeto enPouilles), laSuisseFribourg et enValais principalement), laFrance (Dauphinois, Lyonnais,Savoie) ; le francoprovençal regroupe différents dialectes plus ou moins proches les uns des autres, les principaux étant :

  • lesavoyard (savoyâ), qui s'éloigne des autres dialectes francoprovençaux et du français par des différences de vocabulaire, de morphologie, et manifeste donc des différences d’étymologie[26] ; qui parfois sont endémiques au Savoyard ou que l'on retrouve uniquement dans le Valdôtain et Valaisan (et dialectes de Vaud) qui partagent de nombreuses similitudes (du fait d'une histoire assez similaire, voire identique) ;
  • levaldôtain (valdôtèn), qui est très similaire au savoyard, mais présente des différences notables, tel leh aspiré dans la variante de la basse vallée (Vallée d'Aoste) et les apports de l'italien durant leXXe siècle ;
  • levalaisan, principal dialecte francoprovençal de Suisse, surtout dans lecanton du Valais.

Le francoprovençal a des similitudes avec la langue d'oc et la langue d'oïl plus ou moins marquées en fonction de leur situation géographique. Cette langue est menacée d'extinction (plus ou moins en fonction des dialectes) mais reste défendue, notamment en Vallée d'Aoste et Savoie. LaVallée d'Aoste demeure cependant à ce jour la seule région de l'espace francoprovençal où cette langue est encore largement utilisée dans la vie quotidienne et comme langue maternelle.

Occitan

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L'occitan ou la langue d'oc était compris dans ce groupe dans un sens élargie avec le gallo-italique et le rhéto-roman, alors que les linguistes l'incluent dans le groupe occitano-roman.

Groupe occitano-roman

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Article détaillé :Langues occitano-romanes.

Occitan

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Carte dialectale de l'occitan.

L'occitan ou langue d'oc (en occitanoccitan,lenga d'òc ;IXe siècle : traces de vulgarismes occitans dans des textes latins ; fin duXe siècle : documents juridiques ; 1102 : premier texte complet (Acte d'Ademar Ot)) est constitué de différents dialectes :

L'occitan, sous le nom delimousin ou deprovençal à l'époque, a été la langue utilisée dans la littérature et les poésies destroubadours de toute l'Europe. Il a ensuite connu deux renaissances littéraires, l'une avec leFélibrige etFrédéric Mistral au milieu duXIXe siècle, l'autre avec l'occitanisme dans la seconde moitié duXXe siècle.

Les limites de l'occitan sont discutées par des linguistes y compris occitanistes (comme Pierre Bec)[réf. nécessaire], notamment à propos du baléare-catalan-valencien qui en est aujourd'hui généralement séparé, et du gascon-béarnais qui y est généralement inclus. L'unité de l'occitan comme langue est remise en cause par des sécessionistes linguistiques pour en exclure notamment l'auvergnat, le gascon, ou le provençal[28].

Catalan

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Carte dialectale du catalan.

Lecatalan (en catalancatalà; fin duXIe siècle), très proche de l'occitan, est généralement rattaché au groupeoccitano-catalan. Celui-ci, très compact[29], est, selon le linguiste Pierre Bec, intermédiaire entre le groupegallo-roman au sens large incluant le français, le francoprovençal, le romanche,... et le groupeibéro-roman incluant l'aragonais, l'asturo-léonais, lecastillan (espagnol), legalicien et leportugais (ensemblegalaïco-portugais); mais il possède aussi des caractères propres. Leschercheurs occitanistesPierre Bec etDomergue Sumien à sa suite, considèrent l'occitan et le catalan comme une seule langue (autrement dit des éléments d'un mêmediasystème)[29], dont le catalan serait issu « par élaboration »[30].

Des traces de vulgarismes catalans ont été conservées dans des textes latins ; entre 1080 et 1095, lesHomilies d'Organyà, l'un des documents littéraires les plus anciens du catalan ; fin duXIIe siècle : premier texte complet dans un document juridique ;XIIIe siècle : sous l'égide deRamon Llull, le catalan accède au statut de langue littéraire et de pensée reconnue) : l'une des langues officielles de laCatalogne (Espagne) ; il est parlé principalement dans cetteCommunauté autonome et dans une frange de l'Aragon, ainsi que dans celle méridionale deValence (où il est aussi appelévalencien), ainsi qu'auxÎles Baléares (où les variantes locales s'appellentmallorquí,menorquí oueivissenc), enAndorre (où il est la seule langue officielle), dans leRoussillon (France), aussi connu sous le nom deCatalogne du Nord (en catalanCatalunya del Nord), ainsi que dans la ville del'Alguer (enSardaigne). L'usage du catalan, et d'autres langues régionales, a été sévèrement contrôlé et réprimé durant plusieurs périodes, notamment sous le règne dePhilippe V et lefranquisme.

L'unité du catalan comme langue est remise en cause par des sécessionistes linguistiques, principalement par lesblavéristes pour en exclure le valencien, mais aussi aux Baléares et en Aragon.

Groupe ibéro-roman

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Carte des langues parlées en Espagne, au Portugal et dans le sud de la France.
  • Castillan
  • Portugais
  • Galicien
  • Astur-léonais
  • Basque
  • Aragonais
  • Catalan
  • Occitan
Carte chronologique montrant le développement et l'évolution des langues parlées dans la péninsule ibérique de l'an 1000 à nos jours. L'espagnol, originaire de Cantabrie, et le portugais, originaire de Galice, descendent vers le sud.
Carte chronologique montrant le développement et l'évolution des langues parlées dans la péninsule ibérique de l'an 1000 à nos jours[31].
Article détaillé :Langues ibéro-romanes.
Articles connexes :Histoire de la langue espagnole etHistoire de la langue portugaise.

Ce groupe inclut parfois le catalan.

Groupe italo-roman

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Article détaillé :Langues italo-romanes.
Article connexe :Histoire de la langue italienne.
Groupe italo-roman[36],[37],[38],[39]
En rouge, laligne Massa-Senigallia[40].

Italien (italiano ;Xe siècle : documents juridiques ;XIe siècle : texte complet) ; plus de deux cents variantes classées en deux groupes clairement différenciés, séparés par un grand faisceau d'isoglosses le long de laligne Massa-Senigallia (dite de manière moins exacte « ligne La Spezia-Rimini ») qui correspond à la coupure des langues romanes en deux grands groupes : laRomanie occidentale (incluant l'italien septentrional, leslangues gallo-romanes,ibéro-romanes,occitano-romanes etrhéto-romanes) et laRomanie orientale (incluant l'italien centro-méridional et de l'extrême-sud, et leslangues romanes orientales)[41]. Cette séparation assez nette entre Romanie occidentale et orientale remet, pour certains linguistes, en cause la pertinence du groupement « italo-roman », qui ne serait plus lié qu'à l'appartenance à un même ensemble géographique : lapéninsule italienne et politique : l'Italie.

  1. L'italien septentrional (ou plus rarement et récemmentpadan, terme proposé par le linguiste Geoffrey Hull depuis 1982[42],[43]), parfois nord-italien[44], groupe de dialectes parlés dans le nord mais aussi dans le sud de l'Italie :
  2. L'italien centro-méridional :
  3. L'italien de l'extrême-sud :
    • lesicilien deSicile, ancré sur l'île aux trois pointes et divisé en une multitude de dialectes et de sous-dialectes régionaux voire communaux. Pour exemple, le parler d'Agrigente est un sous-dialecte dusicilien occidental, lui-même un dialecte du sicilien de Sicile ;
    • lecalabrais centro-méridional, parlé enCalabre citérieure et lui aussi divisé en plusieurs dialectes ;
    • lesalentin usité dans la région duSalento, dans le sud desPouilles. Les dialectes apuliens à transition salentine sont parlés, quant à eux, dans les parties méridionales des provinces deBrindisi et deTarente.

Cette dialectologie est toutefois sommaire et ne décrit pas avec précision l'extraordinaire diversité, largement conservée, des parlers italiens à proprement parler.

Sarde

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Carte des langues de Sardaigne.
Article détaillé :Langue sarde.

Lesarde (sardu,limba sarda ;XIe siècle) est parlé enSardaigne. C'est une des langues romanes les plus conservatrices, ce qui s’explique par sa situation insulaire[47] ; il a néanmoins connu de nombreuses influences, parmi lesquelles celles du catalan, du castillan puis de l'italien sont les plus notables.

Au sein du sarde peuvent être distingués plusieurs dialectes, représentés par deux orthographes principales[48] :

  • le campidanien (région deCagliari) ;
  • le logudorien (Logudoro), qui constitue la langue considérée classique, dont la variété du nuorais (Nuoro); ce dernière dialecte est plus archaïsant que le premier.

Une tentative de normalisation d'une langue sarde unifiée (Limba Sarda Comuna) est appuyée par la région autonome.

Selon les répertoiresEthnologue[49] etGlottolog[50], lecorse, dans une forme ancienne et hypothétique, et lesarde auraient formé une branche distincte, appelée « langues romanes méridionales » ou « langues romanes insulaires » ; selon d'autres linguistes, commeHeinrich Lausberg ou Yuri Koryakov, le sarde tel qu’il est parlé au centre et au sud de l’île, est désormais la seule langue vivante de ce groupe, comme il n’existe plus de vieux corse (Old Corsican), entièrement remplacé par la toscanisation, ni de langueromane d'Afrique du Nord, qui sont tous deux éteints.

Groupe rhéto-roman

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Article détaillé :Langues rhéto-romanes.

Ce groupe parlé dans lemassif alpin et sur ses piémonts comprend :

  • leromanche(rumantsch) : lesursilvan (haute vallée duRhin), le sutsilvan et le surmiran (centre du canton desGrisons), le puter et le vallader (Engadine) forment les cinq dialectes écrits ; ils sont parlés enSuisse (dans lesGrisons) par environ 45 000 personnes. Le premier texte en puter a été écrit en 1527 à Zuoz (La chanzun da la guerra dal chasté da Müsch), le premier en vallader en 1560 à Susch. Lerumantsch grischun est la variété standard du romanche utilisée en Suisse pour unifier les cinq groupes dialectaux ; il s'appuie en grande partie sur le sursilvan, le vallader et le surmiran ; c'est une des 4 langues nationales de Suisse et une langue officielle dans le canton des Grisons ;
  • leladin dolomitique(ladin) : utilisé dans lesDolomites italiennes (dans la Région Autonome du Trentin-Haut-Adige et en Vénétie, province de Belluno, vers Cortina d'Ampezzo et dans le Cadore, ainsi que dans unîlot linguistique très minoritaire à Erto e Casso, dans les Dolomites frioulanes, province de Pordenone, en Région Autonome du Frioul-Vénétie Julienne) ;
  • lefrioulan (furlan, oumarilenghe) : parlé dans les 3 provinces italiennes d'Udine, de Pordenone et de Gorizia, et très minoritairement dans celle de Trieste, dans la Région Autonome du Frioul-Vénétie Julienne, et aussi à Sappada et à Portogruaro, en Vénétie. Deuxième langue minoritaire en Italie, il serait parlé par un million de personnes dans le monde, à la suite de la forte émigration dans d'autres régions d'Italie et à l'étranger auxXIXe et XXe siècles.

Frioulan et ladin n'ont qu'un statut de langue régionale, mais sont reconnus par la Constitution italienne. Certains linguistes, minoritaires, y rattachent l'istriote. Toutes ces langues, morcelées en de multiples dialectes, sont en régression constante, mais la toponymie alpine montre qu'avant leVIIIe siècle elles ont été parlées des sources du Rhin jusqu'à celles des affluents du haut-Danube, dans ce qui est aujourd'hui la Bavière méridionale et le Tyrol[51].

Pannonien

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Article détaillé :Roman de Pannonie.

Cette langue romane autrefois parlée enPannonie (actuellesHongrie occidentale etCroatie occidentale et septentrionale) comptait environ 200 000 locuteurs vers leIVe siècle[52] et s'est éteinte auXe siècle, mais a laissé des inscriptions et desex-voto gravés par lesclēricī literātī[53].

Dalmate

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Article détaillé :Dalmate.

Ce groupe éteint auXIXe siècle également appeléillyro-roman est compté parmi leslangues romanes orientales, mais ne fait pas partie dudiasystème roman de l'Est. Il présente des caractères intermédiaires entre le grouperhéto-roman et le groupethraco-roman.

Connu auMoyen Âge (finXIIIe siècle) sous les noms demavro-valaque,maurovalaque oumorlaque, attesté directement vers 1840, ledalmate est éteint. Parlé autrefois dans lesîles dalmates et sur le littoral deCroatie et duMonténégro, il comprenait deux dialectes recensés : levégliote (veklisuṅ, au nord, dans l'île deKrk ou Veglia, dont le dernier locuteur s'est éteint en 1898) et leragusain (au sud, dans l'actuelleDubrovnik, éteint dès leXVe siècle).

Groupe thraco-roman

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Articles détaillés :Thraco-Romains,Proto-roumain etVariétés régionales du roumain.
Évolution des langues romanes entre l'« imperium » et le « barbaricum », et place deslangues romanes orientales et dudiasystème roman de l'Est dans l'ensemble.

Ce groupe, le plus oriental deslangues romanes orientales, est également appelédiasystème roman de l'Est ; parlé dans le bassin du bas-Danube, autour desCarpates et dans lesBalkans, il comprend quatre langues vivantes et trois éteintes[54],[55] :

Ces quatre langues vivantes sont issues de l'évolution de trois langues éteintes :

En aroumain et en méglénite, lesuperstrat slave est moins fort qu'en roumain et istrien, alors que l'influence du grec et de l'albanais est prépondérante.

Du latin classique au latin vulgaire

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Cette sectionne cite pas suffisamment ses sources (décembre 2022)
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Quelquesmodifications phonétiques propres au latin vulgaire

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Note : lestranscriptions phonétiques sont enalphabet phonétique international.

À propos dulatin vulgaire, les Romains, comme les Grecs, vivaient en situation dediglossie : la langue de tous les jours n'était pas le latin classique (celui des textes littéraires ousermo urbanus, « langue de la ville », c'est-à-dire une langue figée par la grammaire comme l'a été lesanskrit), mais une forme distincte bien que très proche, au développement plus libre (lesermo plebeius, « langue vulgaire »). Il semble acquis que le latin classique ne se limitait pas à un emploi livresque, mais qu'il était couramment parlé par les catégories sociales élevées, bien que ces dernières aient trouvé plus raffiné encore de s'exprimer engrec (et il semble queCésar n'ait pas dit àBrutusTu quoque, fili maisKaì sù, téknon), tandis que lesermo plebeius était la langue des soldats, des commerçants, du petit peuple ; n'ayant jamais accédé au statut de langue littéraire, le latin vulgaire nous est surtout connu par lalinguistique historique, des citations et des critiques prononcées par les tenants d'un latin littéraire ainsi que de nombreuses inscriptions, des registres, comptes et autres textes courants. D'autre part, leSatyricon dePétrone, sorte de « roman » écrit vraisemblablement auIer siècle et se passant dans les milieux interlopes de la société romaine, est un témoignage important de cette diglossie : selon leur catégorie sociale, les personnages s'y expriment dans une langue plus ou moins proche de l'archétype classique.

Parmi les textes qui ont blâmé les formes jugées décadentes et fautives, il faut retenir l’Appendix Probi[56], sorte de compilation d'« erreurs » fréquentes relevées par un certain Probus et datant duIIIe siècle.

Ce sont bien ces formes, et non leur équivalent en latin classique, qui sont à l'origine des mots utilisés dans les langues romanes.Voici quelques exemples de « fautes » citées par Probus (selon le modèleA non B, « [dites] A et non B »), classées ici par type d'évolution phonétique et assorties de commentaires permettant de signaler les principales différencesphonologiques entre le latin classique et le latin vulgaire ; il n'est bien sûr pas possible d'être exhaustif en la matière et de référencer toutes les différences entre le latin classique et le latin vulgaire, mais l’Appendix Probi peut constituer une introduction pertinente sur le sujet.

Calida non calda

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Calida non calda,masculus non masclus,tabula non tabla,oculus non oclus, etc. : ces exemples montrent l'amuïssement des voyelles post-toniques (et aussi prétoniques) brèves ; les mots latins sont en effet accentuéscálida,másculus,tábula etóculus, la voyelle suivante étant brève. Cet amuïssement prouve aussi que l'accent de hauteur du latin classique est devenu un accent d'intensité en latin vulgaire (en effet, un accent de hauteur n'a pas d'influence sur les voyelles atones environnantes). L'on reconnaît dans cette liste les ancêtres dechaude (ancien françaischalt),mâle (ancien françaismasle),table etœil ; ce processus a donné naissance à des transformations importantes des consonnes entrées en contact après la chute de la voyelle les séparant : ainsi, un/l/ devant consonne est passé àl vélaire (soit/ɫ/) puis à/u/ en français (vocalisation), d'oùchaud ; de même,/kl/ a pu donner unl palatalisé (voir au paragraphe suivant).

Vinea non vinia

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Vinea non vinia,solea non solia,lancea non lancia, etc. : l'on voit là le passage en latin vulgaire de/e/ bref devant voyelle à/j/ (son initial deyacht ; le phénomène est nomméconsonification) qui, après consonne, lapalatalise ; ces consonnes palatalisées (qui peuvent provenir d'autres sources), sont importantes dans l'évolution des langues romanes. Cette transformation explique pourquoi l'on obtient, par exemple,vigne (avec/nj/ devenant/ɲ/, noté dans les langues romanes par le digrammegn en français et italien,ñ en espagnol,ny en catalan,nh en portugais et occitan, etc.),seuil (avec anciennement unl palatal, soit/ʎ/, noté parill/il en français, devenu ensuite un simple/j/, conservé en italien, où il est notégli et toujours prononcé comme une double consonne, en espagnol, où il est notéll, « double l » [sauf quand il provient de/lj/, où il passe à/x/,phonème ditjota], comme en catalan, en portugais et occitan, écritlh, etc.), etlance (avec le son/s/ issu de/t͡s/, forme palatalisée de/k/, que notait bien la lettrec latine ; de même en italienlancia/lantʃa/, espagnollanza/lanθa/, anciennementlança/lantsa/, ou en roumainlance/lantʃe/, etc.).

Auris non oricla

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Probus note dans cet exemple plusieurs phénomènes : premièrement laréduction des anciennes diphtongues (ici/au/ devenant/ɔ/, soito ouvert ; l'on a aussi en latin vulgaire/ae/ donnant/ɛ/,e ouvert, ainsi que/oe/ passant à/e/,e fermé), puis l'utilisation d'une forme de diminutif au lieu de la forme simple (auris « oreille »,auricula « petite oreille »). L'utilisation des diminutifs en latin vulgaire est fréquente : ainsisoleil provient desoliculum et non desol, ou encoregenou, primitivement anc. fr.genoil, degenuculum et non degenu. Enfin, on note l'amuïssement du/u/ bref après une voyelle accentuée : on attendraitoricula. Comme on l'a dit au premier paragraphe, la rencontre dec etl,/kl/, causée par la chute de la voyelle les séparant, donne naissance à une nouvelle consonne, ici unl palatal, conservé en catalan dansorella, devenu/j/ en français mais/x/ en espagnol, dansoreja/ɔrexa/).

Auctor non autor

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On remarque aussi des réductions de groupes de consonnes ; ainsi,/kt/ passe à/t/, donnant en françaisauteur, ouautor en espagnol, portugais et catalan ; de même,/pt/ passe à/t/. C'est le cas dansdom(i)tare devenudomtar puisdomptar et enfindontar. L'insertion d'un/p/ entre/m/ et uneocclusive est normale : on parle d'uneépenthèse, donnant en françaisdompter que l'on prononçait/dõte/ avant que l'orthographe n'influence la prononciation, devenant parfois/dõpte/. Autre simplification :/pt/ donne/t/, comme danscomp(u)tare devenucomptare puiscompter etconter/kõte/ en français,contar en espagnol, etc.

Rivus non rius

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Rivus non rius,sibilus non sifilus : le son/w/ du latin, noté par la lettreu (ouv dans les éditions modernes) a évolué de manières diverses, soit en s'amuïssant entre voyelles (ri(v)us donnantrio en espagnol,pa(v)or donnantpeur, italienpaura), endevenant une spirante bilabiale sonore (/β̞/, en espagnol et catalan) puis serenforçant en/v/ (dans la majorité des langues romanes) ;/p/ et/b/ entre voyelles connaissent le même sort, ce qui explique quesibilus donnesifilus, sachant que/f/ n'est que la variante sourde de/v/ ; ainsi explique-t-onsiffler (desibilare, devenantsifilare puissiflare) ousavoir (desapere, puissabere,savere ; le espagnolsaber montre, par son orthographe, qu'il en est resté au stade/β̞/), etc.

Pridem non pride

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Dernier exemple, montrant que le/m/ en fin de mots n'est plus prononcé (ce qui est déjà le cas en latin classique : lascansion du vers latin le prouve facilement). Cetamuïssement est, entre autres, à l'origine de la disparition du mécanisme des flexions : les langues romanes, en effet, n'utilisent plus ladéclinaison.

Cette liste n'est bien sûr pas exhaustive ; il faudrait aussi aborder la question de ladiphtongaison « panromane » (que toutes les langues romanes ont connue) et signaler que nombre de voyelles ont subi par la suite des diphtongaisons secondaires.

Transformations en profondeur du système morpho-syntaxique

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Système nominal

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La chute du/m/ final, consonne que l'on rencontre souvent dans la flexion, crée donc une ambiguïté :Romam se prononçant commeRoma, l'on ne peut savoir si le mot est aunominatif, à l'accusatif ou à l'ablatif. Ainsi, les langues romanes ont dû utiliser des prépositions pour lever l'ambiguïté. Plutôt que direRoma sum (classiqueRomæ sum avec unlocatif que n'a pas gardé le latin vulgaire) pour « je suis à Rome » ouRoma(m) eo pourje vais à Rome, il a fallu exprimer ces deux phrases parsum in Roma eteo ad Roma. À cet égard, il convient de rappeler que si en latin classique déjà, dès l'époque impériale, le/m/ en fin de mots s'amuïssait,Roma sum etRoma(m) eo ne pouvaient être confondus : à l'ablatif (Roma sum), le/a/ final est long ; il est cependant bref à l'accusatif : ainsi l'on prononçait/rōmā/ pour le premier,/rōmă/ pour le second. Le latin vulgaire, toutefois, n'utilise plus le système de quantité vocalique : les deux formes sont d'autant plus ambiguës.

Dans un même mouvement, les adverbes et les prépositions simples sont parfois renforcées :ante, « avant », ne suffit plus ; il faut remonter àab + ante en vulgaire pour expliquer le françaisavant, le portugais et espagnolantes et l'occitanavans, ou bienin ante pour le roumainînainte, etc. ; de mêmeavec provient deapud + hoc,dans dede intus, etc. Le cas limite semble être atteint avec le françaisaujourd'hui, notion qui se disait simplementhodie en latin classique. Le terme français s'analyse enen + le + jour + de + hui, oùhui vient dehodie (qui a donnéhoy en espagnol, "hoje" en portugais,oggi en italien,azi en roumain,uèi en occitan,avui en catalan,hoz en romanche,oûy en wallon, etc.). Le composé agglutiné résultant est donc redondant, puisqu'il signifie mot à mot : « au jour d'aujourd'hui » (qu'on trouve en français familier). Certaines langues conservatrices ont cependant gardé des adverbes et prépositions simples : le espagnol et l'italiencon, le portugaiscom et le roumaincu viennent bien decum « avec », de même queen espagnol ouîn roumain sont hérités dein. L'on constate le même phénomène avec les mots simples hérités dehodie.

De langue flexionnelle à la syntaxe souple (l'ordre des mots comptant moins pour le sens que pour le style et la mise en relief), le latin vulgaire est devenu un ensemble de langues utilisant nombre de prépositions, dans lesquelles l'ordre des mots est fixe. S'il est théoriquement possible de dire en latinPetrus Paulum amat,amat Petrus Paulum,Paulum Petrus amat ou encoreamat Paulum Petrus pour signifier que « Pierre aime Paul », ce n'est plus possible dans les langues romanes, qui ont plus ou moins rapidement abandonné les déclinaisons ; ainsi, en espagnolPedro ama a Pablo etPablo ama a Pedro ont un sens opposé, seul l'ordre des mots indiquant qui est sujet et qui est objet. Lorsque les langues romanes ont gardé un système de déclinaisons, celui-ci est simplifié et se limite à quelques cas (à l'exception du roumain) : c'est ce qui arrive en ancien français, qui n'en possède que deux, lecas sujet (hérité du nominatif) et lecas régime (venant de l'accusatif), pour tout ce qui n'est pas sujet. En français, toujours, le cas sujet a disparu ; les noms actuels hérités de l'ancien français sont donc presque tous d'anciens cas régime (il y a quelques exceptions, commeancêtre,peintre,traître, anciens cas sujets, etchandeleur, provenant d'un génitif pluriel latincandelorum) et, partant, d'anciens accusatifs ; on peut le constater avec un exemple simple :

Latin classique
SingulierPluriel
Nominatifmurusmuri
Accusatifmurummuros
Ancien français
SingulierPluriel
Cas sujetmursmur
Cas régimemurmurs
Français
SingulierPluriel
murmurs

Le roumain, toutefois, conserve un système flexionnel fonctionnant avec trois cas syncrétiques :cas direct (nominatif +accusatif),cas oblique (génitif +datif) etvocatif. Ces cas se distinguent principalement si le nom est marqué par l'article défini. Dans le cas contraire, ils ont tendance à être confondus.

D'autres points méritent d'être signalés. Tout d'abord, à l'exclusion du roumain, les troisgenres, masculin, féminin et neutre, sont réduits à deux par l'élimination du neutre possiblement sous l'effet d'un substrat non indo-européen. Ainsi le mot latinfolia, nominatif/accusatif neutre pluriel defolium « feuille », est réinterprété comme un féminin : c'est le cas, par exemple, en français, où il devientfeuille, mais aussi en espagnol (hoja), en italien (foglia), en romanche (föglia), en wallon (fouye), en portugais (folha), en catalan (fulla), en occitan (fuèlha), etc., tous mots féminins. De plus les langues romanes ont développé un système d'articles définis inconnu du latin classique, peut-être également sous l'influence d'un substrat résiduel. Ainsi, en français,le etla proviennent respectivement des pronoms/adjectifs démonstratifsille etilla ; l'évolution est la même en espagnol pourel etla (plus un neutrelo <illud), en italien pouril etla (ainsi quelo, neutre, <illud), etc. Le roumain se distingue en étant la seule langue romane dans laquelle l'article estenclitique :om « un homme »,om-ul « l'homme », ce qui s'explique par le fait qu'en latin, l'adjectif démonstratif pouvait précéder ou suivre le substantif (ille homo/homo ille). Les articles indéfinis, pour leur part, proviennent simplement du numéralunus,una (etunum au neutre). Enfin le système de l'adjectif est modifié. Alors que lesdegrés de l'adjectif étaient marqués par dessuffixes, les langues romanes ne se servent plus que d'unadverbe devant l'adjectif simple. Cet adverbe continue soitmagis (devenumás en espagnol,mai en occitan et en roumain,mais en portugais,més en catalan, etc.), soitplus (più en italien,plus en français et en occitan,pus en wallon et en catalan ancien ou dialectal,plu en romanche, etc.). Par exemple,plus clair (comparatif de supériorité) se disait en latin classiqueclarior (dérivé declarus). En revanche l'espagnol emploiemás claro, l'italienpiù chiaro, l'occitanplus clar oumai clar, etc. De même le superlatifle plus clair se disaitclarissimus en latin classique, maisel más claro en espagnol etil più chiaro en italien. On trouve cependant quelquesarchaïsmes : le portugais a conservé des mots différents pourle plus grand,o maior, etle plus petit,o menor, comme le castillan avecmayor etmenor, comparables, bien que d'emploi très différent, auxmajeur etmineur du français.

Système verbal

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En outre, lesconjugaisons sont profondément modifiées, notamment par la création de temps composés : ainsi notrej'ai chanté, espagnolhe cantado, italienho cantato ou encore catalanhe cantat, occitanai cantat, roumainam cântat, viennent d'unhabeo cantatu(m) vulgaire, qui n'existe pas en latin classique. L'utilisation de verbes auxiliaires,être etavoir, est notable : le latin utilisait déjà, d'une manière différente,être dans sa conjugaison, mais pas d'une manière aussi systématique que dans les langues romanes, qui ont généralisé leur emploi afin de créer un jeu complet de formes composées répondant aux formes simples. Généralement, les formes composées marquent l'aspect accompli.

Un mode nouveau apparaît, le conditionnel (attesté pour la première fois dans une langue romane dans laSéquence de sainte Eulalie), construit à partir de l'infinitif (parfois modifié) suivi des désinences d'imparfait :vivr(e) + -ais donnevivrais en français, et,mutatis mutandis,viviría en espagnol,viuria en catalan,viuriá en occitan. Certaines modifications duradical sont à noter :devoir + ais >devrais et non*devoirais, ou bienhaber + ía >habría et non*habería. De la même manière, le futur classique est abandonné au profit d'une formation comparable à celle du conditionnel, c'est-à-dire l'infinitif suivi du verbeavoir (ou précédé en sarde) : ainsicantare habeo (« j'ai à chanter ») donnechanterai, italiencanterò, espagnolcantaré, catalancantaré, occitancantarai, etc.

Lepassif est évacué au profit du système composé qui préexistait en latin (cantatur, « il est chanté », classique devient le vulgaireest cantatus, qui, en classique signifiait « il a été chanté »). Enfin, certaines conjugaisons irrégulières (comme celle develle, « vouloir ») sont rectifiées (mais restent souvent irrégulières dans les langues romanes) et lesverbes déponents cessent d'être utilisés.

Le lexique du latin vulgaire

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Le latin vulgaire et le latin classique ne diffèrent pas seulement par des aspects phonologiques et phonétiques, mais aussi par le lexique ; les langues romanes, en effet, n'utilisent que dans des proportions variables le vocabulaire classique. Souvent, des termes populaires ont été retenus, évinçant ceux propres à la langue plus soutenue.

Certains termes latins ont disparu et ont été remplacés par leur équivalent populaire ; c'est le cas de celui qui désigne le cheval,equus en latin classique, maiscaballus (« canasson » ; le mot est peut-être d'origine gauloise) en latin vulgaire, que l'on retrouve dans toutes les langues romanes :caballo en castillan,cavall en catalan,caval en occitan,cheval en français,cal en roumain,cavallo en italien,dj'vå en wallon,chavagl en romanche, etc.Mais la jument est appeléeiapa en roumain,yegua en castillan,égua en portugais,egua en catalan, etèga en occitan, du latinequa (l'italien emploie aussigiumenta oucavalla).

D'autre part, certains termes classiques disparus n'ont pas forcément été remplacés par le même mot vulgaire dans toute la Romania : le terme soutenu pour « parler » estloqui en latin classique, gardé en roumain (a locui mais avec le sens d'habiter), remplacé par :

  • parabolare (terme emprunté à la liturgie chrétienne et d'originegrecque ; proprement : « parler par parabole ») : françaisparler, italienparlare, catalan et occitanparlar, etc. ;
  • fabulare (proprement : « affabuler ») : castillanhablar, portugaisfalar, sardefaeddare, etc.
  • verba (verbe, parole): roumaina vorbi

Enfin, certaines langues romanes continuent d'utiliser la forme classique, tandis que d'autres, que l'on dit moins « conservatrices », se servent d'une forme vulgaire ; l'exemple donné traditionnellement est celui du verbe « manger » :

  • latin classiqueedere : se retrouve (sous la forme préverbéecomedere, qui est cependant sentie moins « noble » que le classique puristeedere) dans le castillan et le portugaiscomer ;
  • latin vulgairemanducare (proprement « mâcher ») : françaismanger, italienmangiare, catalanmenjar, occitanmanjar, ou encore roumainmânca, par exemple.

Raisons de la diversité des langues romanes

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Géographie des langues romanes enEurope.

L'évolution phonétique naturelle des langues, à laquelle le latin n'a pas échappé, explique en grande partie les différences importantes entre certaines des langues romanes. À ce processus s'est aussi ajouté la non-unicité lexicale de ce que l'on désigne sous le terme delatin vulgaire : la taille de l'Empire romain et l'absence d'une norme littéraire et grammaticale ont permis à cette langue vernaculaire de ne pas être figée. Ainsi, chaque zone de la Romania a utilisé une saveur particulière du latin vulgaire (il vaudrait même mieux dire « des latins vulgaires »), comme on l'a vu plus haut, telle langue préférant tel terme pour signifier « maison » (latincasa enespagnol,catalan,italien,portugais,roumain), telle autre un terme différent (mansio pour le même sens en français), par exemple.

S'est greffée à ces deux données la présence desubstrats, langues parlées initialement dans une zone et recouvertes par une autre, ne laissant que des traces éparses, tant lexicales ou grammaticales que phonologiques, dans la langue d'arrivée. Ainsi, le substratgaulois en français lui laisse quelque cent quatre-vingts mots commebraies,char oubec, et serait à l'origine du passage du/u/ (deloup) latin à/y/ (delune). Cette hypothèse ne fait cependant pas l'unanimité. L'influence du gaulois ne s'est pas limitée à la langue française : les dialectes de l'Italie du Nord, par exemple, en possèdent quelques termes, et on a ainsi en italien standardbraghe pourbraies (qui a donné plus tard les mots françaisbraguette etbretelle),carro pour char, oubecco pour bec. De même lebasque pour les langues ibérico-romanes (où le mot pour « gauche », soitsinistra en latin classique, est remplacé par des dérivés du basqueezker, soientesquerra en catalan,izquierda en espagnol etesquerda en portugais)[57] et en particulier l'espagnol.

Enfin, lessuperstrats ont aussi joué un rôle prépondérant dans la différenciation des langues romanes : ce sont les langues de peuples s'étant installés dans un territoire sans réussir à imposer leur langue. Cette dernière a cependant laissé des traces importantes. Le superstratfrancique (doncgermanique) en France est important ; le vocabulaire médiéval en est émaillé, surtout dans le domaine de la guerre et de la vie rurale (ainsiheaume,adouber,flèche,hache, etc., mais aussiframboise,blé,saule, etc., ou encoregarder,guerre et, plus surprenant,trop), et le français actuel compte plusieurs centaines de mots ainsi hérités du francique. C'est un superstratarabe que l'on remarque le plus en espagnol et en portugais : plus de quatre mille termes, parmi lesquels des toponymes et des composés, viennent de cette langue. Le trait le plus remarquable est le maintien quasi systématique de l'article arabe dans le mot, alors que les autres langues romanes ayant aussi emprunté le même terme s'en sont souvent débarrassées : ainsi les gloses espagnolesalgodón (contre l’italiencotone > françaiscoton), de l'arabeأَلْقُطْن,ʾal-quṭn,algarroba (contre le françaiscaroube), deʾal-harūbah ou encoreaduana (contre l’ancien italiendoana /dovana > françaisdouane), deأَلدِّيوَان,ʾad-dīwān (qui donne aussidivan). Enfin, dernier superstrat remarquable, leslave, dont l'influence en roumain est notable. Le roumain devrait aux langues slaves alentour sonvocatif, 20 % de termes du lexique ainsi que des processus de palatalisation différents de ceux des autres langues romanes.

L'influence des langues romanes les unes sur les autres est par ailleurs considérable.

En 1949, Mario Pei compare le degré d'évolution de sept langues romanes par rapport à leur langue-mère. Pour les langues romanes les plus importantes, et en ne considérant que les voyelles toniques, il obtient par rapport au latin les coefficients d'évolution suivants[58] :

L'étude souligne toutefois, entre autres réserves, qu'elle ne représente qu'une « démonstration très élémentaire, incomplète et provisoire » de la manière dont les méthodes statistiques peuvent mesurer le changement linguistique, qu'elle attribue des valeurs de points « franchement arbitraires » à divers types de changement et qu'elle ne compare pas les langues de l'échantillon en ce qui concerne des caractéristiques ou des formes de divergence autres que les voyelles accentuées[58].

Comparaison lexicale

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LatinSardeCorseItalienEspagnolPortugaisFrançaisOccitanCatalanRomancheLombardRoumain
acquamàcua/abbaacquaacquaaguaaguaeauaigaaiguaauaaqua/eguaapă
acutusagúduacutuacutoagudoagudoaiguagutagutaguzaguzzacut
adiutareagiudareaiutàaiutareayudarajudaraiderajudarajudaragidarjudà/iudàajuta
apis/apiculaàbeapeapeabejaabelhaabeilleabelhaabellaavieulava/âalbina
saponesabonesaponesaponejabónsabãosavonsabonsabósavunsavon/saùsăpun
carricarecarrigarecarricàcaricarecargarcarregarchargercargar/charjarcarregarchargarcaregàîncărca
caballumc(u)adducavallucavallocaballocavalochevalcaval/chavalcavallchevalcavâlcalu
cantarecantarecantàcantarecantarcantarchantercantar/chantarcantarchantarcantàa cantâ
clavecrae/cravechjavechiavellave/clavechaveclef/cléclauclauclavciav/ciafcheie
ferrumferruferruferrohierroferroferfèrreferrofierfèrfier
ventumbentuventuventovientoventoventventventventventvânt
rotarodarotaruotaruedarodaroueròdarodarodarœdaroată
aurumoruoruorooroourooraurorauròraur
paxpachepacepacepazpazpaixpatzpaupascpaaspace
solsolesolesolesolsolsoleilsolelh/soleusolsoleglsolsoare
noctemnote/notinottenottenochenoitenuitnuèit/nuèchnitnotgnoccnoapte
pontisponte/pontipontepontepuentepontepontpont/pòntpontpontputpunte
nōvumno(b)unovunuovonuevonovonouveaunòunounovnoeuvnou
hospitalisispidaleospidaleospedalehospitalhospitalhôpitalespital/espitauhospitalhospitalospedaaspital
egoegoeiuioyoeujeieu/jojojaumi/meeu
filiumfillu/fizufigliolufigliohijofilhofilsfilhfillfiglfioeufiu
facerefàcherefarehacerfazerfairefar/faireferfarface
lingualìngua/limbalingualingualengualíngualanguelengallengualingualengualimbă
terramterraterraterratierraterraterretèrraterraterraterraţara
pluviampròidapiossapioggialluviachuvapluiepluèja/pluèiaplujaplievgiapieuvaploaie
ārboreàrburearburualberoárbolárvorearbrearbre/aubrearbrearbrealberarbore/pom
hominem/hōmoòmineomuuomohombrehomemhommeòmehomeumómmom
iucaregiugareghjucàgiocarejugarjogarjouerjogarjugargiugargiugàjuca
oculusogruochjuocchioojoolhoœiluèlhullöglœuggochi
flamafiamafiammafiammallamachamaflammeflama/flambaflamaflamafiamaflamă
cælumchelucelucielocielocéucielcèl/cielcelchielcel/selcer
digitusdidudituditodedodedodoigtdetditdigtdiddeget
manummanumanumanomanomãomainmanmaunman/màmână

Degré de similitude du lexique entre les langues romanes

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  • Selon Ethnologue[59].
%FrançaisCatalanItalienPortugaisRomancheRoumainEspagnolSarde
Français85897578757580
Catalan85878576738575
Italien89878078778285
Portugais75858074728976
Romanche78767874727474
Roumain75737772727174
Espagnol75858289747176
Sarde80758576747476

Diffusion mondiale des langues romanes

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Diffusion mondiale des langues romanes
françaisespagnolitalienportugaisroumaincatalan
Nombre de locuteurs de chaque langue romane en tant que pourcentage du total[réf. nécessaire].
L'espagnol, leportugais et lefrançais sont deslangues internationales qui, dans laliste hiérarchique des langues d'Abram de Swaan (en), font partie des langues« supercentrales »[60].
Traduction de l'image : une langue hypercentrale (anglais) ; 13 langues supercentrales (arabe,mandarin,anglais, français,allemand,hindi,japonais,malais, portugais,russe, espagnol,swahili,turc) ; langues centrales (environ 100) ; langues périphériques (toutes les autres, 98 % des langues du monde).
Lahiérarchie des langues mondiales selonDavid Graddol (en)[61].

Du fait de lacolonisation, l'aire géographique des locuteurs de langues romanes s'étend largement au-delà de l'Europe. Les plus largement diffusées sont l'espagnol (Mexique,Amérique centrale etAmérique du Sud,Philippines, etc.), le portugais (Brésil,Angola,Mozambique, etc.) et le français (Canada,Afrique, etc.).

L'espagnol et le français figurent parmi les langues officielles de l'ONU.

Les langues romanes parlées par plus de 10 millions de personnes sont l'espagnol, lefrançais, leportugais (langue la plus parlée dans l'hémisphère sud[62],[63],[64], ainsi qu'enAmérique du Sud[65]), l'italien et leroumain (98 % des locuteurs).

L'étendue géographique de l'espagnol, du français et du portugais sont en grande partie le résultat du passé colonial. Dans la plupart des anciennes colonies, le français est la seconde langue, au contraire de l'espagnol et du portugais. Il en résulte que le français est la seconde langue romane en nombre de locuteurs, mais la troisième, derrière le portugais, en locuteurs qui l'ont pour première langue.

Le catalan est un cas particulier, puisqu'il n'est pas la langue principale d'unÉtat-nation (il l'est seulement enAndorre), mais il a tout de même été capable de soutenir la concurrence de l'espagnol, et même de gagner des locuteurs, bien que celui-ci soit non seulement la langue de l'État mais aussi l'une des plus importantes du monde. En fait, le catalan est la seule langue minoritaire d'Europe dont la survie à long terme n'est probablement[66] pas en danger. Au contraire de la plupart des langues minoritaires, le catalan n'est pas resté lié à la culture traditionnelle rurale. En effet, la société catalane a été, depuis le Moyen Âge et jusqu'à nos jours, plus dynamique et orientée vers l'Europe et la modernité que celle de Castille, et donc que celle de l'État dominant. D'autre part, une culture de haut niveau, bien qu'ayant abandonné généralement le catalan auXVIIe siècle, ne s'est pas interrompue et a pu reprendre la langue du pays vers la fin duXIXe siècle. En plus, elle a été toujours doublée d'une culture populaire (musique, théâtre, vaudeville, littérature de consommation ou pratique, presse) vivante, qui a suivi l'évolution des temps et s'est toujours produite en catalan. En conséquence, une conscience « nationale » a survécu à l'union des royaumes, accompagnée du sentiment que la langue est une partie fondamentale de l'identité desCatalans[67],[66]. Cela a permis au catalan de résister d'une part aux périodes de répression et aux importants flux immigratoires qui ont eu lieu tout au long de l'histoire, et d'autre part aux processus assimilationnistes qui sont en voie de faire disparaître la plupart des langues minoritaires, même lorsqu'elles ont un fort soutien gouvernemental (par exemple l'irlandais).

Le reste des langues romanes, avec moins de locuteurs, subsistent principalement pour les rapports informels. Historiquement, les gouvernements ont perçu (voire perçoivent encore) la diversité linguistique comme un obstacle sur les plans économique, administratif ou militaire, de même qu'une source potentielle de mouvementsséparatistes ; ils se sont donc généralement efforcés de les combattre, moyennant la promotion de la langue officielle, des restrictions quant à leur utilisation au sein des médias, leur caractérisation comme dialectes ou patois (mot devenu péjoratif, au moins en France), ou même la persécution. En fait, il s'agit plus proprement delangues minorisées que de langues minoritaires. En conséquence, toutes ces langues sont considérées par l'Atlas UNESCO des langues en danger[68] comme menacées à divers degrés allant de « vulnérable » (par exemple lesicilien) à « sérieusement en danger » (p.ex. toutes celles parlées en France sauf lebasque et le catalan).

Dès la fin duXXe siècle, une plus grande sensibilité aux droits des minorités a permis à ces langues d'amorcer une lente récupération de leur prestige et de leurs droits perdus. Cependant, il n'est pas clair que ces processus politiques soient capables d'inverser le déclin des langues romanes minorisées.

RangLangueParlée (Langue maternelle) dansNombre de locuteurs selonethnologue.com (2009[réf. obsolète])Gentilé
1EspagnolAndorre,Argentine,Belize,Bolivie,Chili,Colombie,Costa Rica,Cuba,Équateur,Espagne,États-Unis (Nouveau-Mexique),Guinée équatoriale,Guatemala,Honduras,Mexique,Nicaragua,Panama,Paraguay,Pérou,Porto Rico,République dominicaine,Salvador,Uruguay,Venezuela480 millions[69]Hispanophone
2FrançaisBelgique,Bénin,Burundi,Burkina Faso,Canada,Cameroun,Congo,Côte d'Ivoire,Djibouti,Dominique,États-Unis (enLouisiane et enNouvelle-Angleterre),France,Gabon,Guinée,Haïti,Italie (enVallée d'Aoste),Luxembourg,Madagascar,Île Maurice,Monaco,République démocratique du Congo,République centrafricaine,Sénégal,Seychelles,Suisse,Tchad,Togo,Vanuatu.300 millions (langue première et seconde)[70]Francophone
3PortugaisPortugal,Brésil,Angola,Mozambique,Guinée-Bissau,Guinée équatoriale,Cap-Vert,Sao Tomé-et-Principe,Timor oriental.234 millions[71]Lusophone
4ItalienArgentineBuenos Aires),BrésilSanta Teresa etVila Velha),Italie,France (département desAlpes-Maritimes etCorse),Saint-Marin,Suisse (notammentTessin et partie desGrisons),Vatican,Érythrée,Éthiopie,Libye,Somalie,Slovénie (dans les villes deKoper/Capodistria,Izola etPiran),Croatie (dans leComitat d'Istrie et enDalmatie),Malte,Monténégro (sur la côte),TunisieTunis,Sousse,Hammamet et autres agglomérations côtières)61,7 millionsItalophone
5RoumainRoumanie,Moldavie,Ukraine,Hongrie,Serbie,Bulgarie26 millionsRoumanophone
6CatalanAndorre,Espagne,France,Italie11,5 millionsCatalanophone
7Créole haïtienHaïti7,4 millions
8NapolitainItalie5 700 000
9LombardItalie,Suisse3 500 000[72]
10GalicienEspagne3,2 millionsGaliçophone
11OccitanEspagne,France,Italie,Monaco2,05 millionsOccitanophone
12LigureFrance,Italie,Monaco1,93 million
13SardeItalie1,5 millionSardophone
14FrioulanItalie600 000Frioulophone
15WallonBelgique,France (botte de Givet),États-Unis (Green Bay)360 000 (2018)[73]Wallophone
16GalloBretagne (Haute-Bretagne)191 000[74]Galophone
17CorseFrance,Italie100 000Corsophone
18AroumainAlbanie,Bulgarie,Grèce,Macédoine du Nord,Roumanie,Serbie150 000 - 300 000 ?Aroumanophone
19FrancoprovençalFrance,Italie,Suisse113 000
20Judéo-espagnolIsraël,Turquie,Maroc109 000Ladino
21RomancheSuisse60 000Romanchophone
22Astur-léonaisEspagne,Portugal55 000
23LadinItalie30 000Ladinophone
24LlanitoEspagne,Royaume-Uni30 000Llanitophone
25MirandaisPortugal15 000Mirandophone
26AragonaisEspagne10 000Aragonophone
27MégléniteGrèce,Macédoine du Nord,Roumanie,Turquie10 000 ?Méglénophone
28IstrienIstrie orientale, enCroatie? moins d'une centaineIstrianophone

Influence sur l'anglais

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L'origine des motsanglais se décompose comme suit[75],[76]:
Latin≈29%
Français (d'abordfrançais anglo-normand, puis français)≈29%
Germanique≈26%
Grec≈6%
Autres≈10%
La ligne Joret enNormandie.

C’est un peuple désuni linguistiquement que lesNormands affronteront en 1066, lors de labataille de Hastings.Guillaume II de Normandie débarque àHastings, dans leSussex, le. Ses hommes sont déployés autour de la ville en attendant les troupes du roiHarold II. Le, épuisées par le long voyage accompli pour arriver à Hastings, les troupes de Harold II perdent le combat au bout d’une journée. À la suite de la défaite des Anglais, le duc Guillaume II de Normandie deviendra roi d’Angleterre le, couronné sous le nom de Guillaume Ier d’Angleterre, aussi appelé Guillaume le Conquérant. Cette date marque le début d’une longue période de liens entre les deux peuples et les deux langues. En réalité, ces liens existaient déjà avant la bataille de Hastings. En effet, la situation géographique de laNormandie, face à la Manche, favorisait les contacts commerciaux avec l’Angleterre. Ces liens se resserreront davantage au début duXIe siècle lors du mariage de la fille du ducRichard I de Normandie,Emma de Normandie, au roiEthelred II d’Angleterre. Mais c’est réellement à partir de la conquête de 1066 que l’anglais s’imprégnera massivement du français. Il convient cependant de préciser que seul le français influencera l’anglais pendant les siècles qui suivront la conquête. L’apport de l’anglais au français ne sera réel qu’à partir duXVIIIe siècle.

L’arrivée deGuillaume le Conquérant et de ses barons auXIe siècle change grandement la situation linguistique en Angleterre. Lenormand s’impose essentiellement dans les couches supérieures de la société. Les dialectes anglo-saxons se voient supplantés par le normand dans les milieux de la cour et de l’aristocratie, de la justice et de l’Église. Les milieux influents, venus de Normandie et installés en Angleterre, conservent leur langue maternelle normande, alors que les couches rurales et urbaines plus modestes continuent à parler l’anglais.

Le normand est une variété particulière dugallo-roman, parlé en Normandie. Il fait partie deslangues d'oïl comme lewallon, par exemple. À l'instar dupicard, il est caractérisé au sein de ce groupe par l'absence depalatalisation /k ɡ/ + /a/ (en). La langue normande se voit modifiée au contact de l’anglo-saxon. Elle va intégrer des mots et tournures issus de l’anglais et donnera naissance à un dialecte, lefrançais anglo-normand. On peut qualifier l’anglo-normand delangue vernaculaire, sur le sol anglais auXIe siècle, dans le domaine de la littérature, de la culture, à la cour et au sein du clergé. Le français était donc parlé en Angleterre sous la forme de ce dialecte anglo-normand.

AuXIIe siècle, le français continental influence davantage la langue anglaise. Il acquiert un grand prestige en Angleterre, en particulier dans les milieux aristocratiques. Il devient la langue de la loi et de la justice. Les familles riches et nobles, pour la plupart d'origine normande, apprennent le français à leurs enfants ou les envoient étudier en France. L’expansion de la langue française en Angleterre est également favorisée par les mariages royaux. D'Aliénor d’Aquitaine etHenri II — fils deMathilde l'Emperesse, petite-fille de Guillaume — au début duXIIe siècle, jusqu’àHenri VI etMarguerite auXVe siècle, tous les rois d’Angleterre de lamaison Plantagenêt ont épousé des princesses venues de France. Ces mariages font du français la langue de la cour d’Angleterre pendant plusieurs siècles et sont déterminants dans le renforcement de la langue française en Angleterre. Cette période, s’étendant duXIIe siècle jusqu’auXVe siècle, est caractérisée par un apport massif de mots français dans le vocabulaire anglais.

Notes et références

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  1. Modèle:DMLBS
  2. latin,9e dictionnaire de l'Académie française : « Qui est issu de la Rome antique, qui porte l'empreinte de sa culture, de sa langue. Les pays latins. La civilisation latine. Le français, l'italien, l'espagnol, le portugais, le roumain sont des langues latines. Le génie latin. Le tempérament latin. »
  3. latin, TLFi, « − En partic. [En parlant d'une lang. ou d'un pays considéré du point de vue de sa lang.] Qui a pour origine le latin; dont la langue a pour origine le latin. [...] « les langues latines »
  4. Langues romanes, thèmes data.bnf.fr
  5. néolatin, Larousse : « Se dit parfois des langues romanes. »
  6. néolatin,9e Dictionnaire de l'Académie française, « (on dit plus souvent des langues romanes). »
  7. L’Europe Et Ses Populations, J.A. Miroglio, 2012, Springer, p. 22, « L’Europe Linguistique », Aldo Dami,(ISBN 9789400997318 et9400997310), « Les langues romanes sont au nombre de neuf. On les appelle également langues latines, ou encore néo-latines ».
  8. « La langue française dans le monde : le Rapport OIF 2022 - FLE.fr »(consulté le)
  9. Jacques Leclerc, « Les langues romanes » in :L'aménagement linguistique dans le monde -[1]
  10. Alain Rey, « Origine et emplois du mot roman en art »,Société des amis des arts et des sciences de Tournus,t. LXXXVII,‎,p. 322
  11. Encyclopædia Universalis, article « Empire byzantin » et chroniques deGeoffroy de Villehardouin.
  12. Charles Camproux,Les Langues romanes, PUF, Paris, 1979(ISBN 2-13-035916-7)
  13. Michel Banniard, « Délimitation temporelle entre le latin et les langues romanes », in H. M. Glessegen (dir.),(de)Handbuch der Romanische Sprachgeschichte, Berlin/New York, p. 544-555.
  14. (en) Youri B. Koryakov,Atlas of Romance languages, Moscou, 2001.
  15. ASJP offical page
  16. A. Müller.ASJP World Language Tree of Lexical Similarity. ASJP.
  17. G. Jäger.Computational Historical Linguistcs. Arxiv.
  18. Charles Joret,Des caractères et de l'extension du patois normand; étude de phonétique et d’ethnographie, suivie d’une carte, Vieweg, Paris, 1883.
  19. André-Louis Terracher, Université de Liverpool puis de Strasbourg,La rencontre des langues entre Loire et Dordogne, dans :Le Centre-Ouest de la France, encyclopédie régionale illustrée, 1926 :« Il suffit de parcourir les cent premières cartes de l’Atlas linguistique de la France de MM. Gilliéron et Edmont pour s’apercevoir que les parlers du Centre-Ouest (Poitou, Aunis, Saintonge et Angoumois) gardent, aujourd’hui encore et à les prendre d’ensemble, une indéniable originalité. »
  20. Jacques Pignon, Université de Poitiers,L’évolution phonétique des parlers du Poitou, 1960 : « Il est évident que l’évolution phonétique des parlers poitevins et celle des parlers saintongeais est à peu près parallèle. Ils constituent, à l’ouest du domaine gallo-roman, une aire originale où se rencontrent, d’une part, traits d’oc et traits d’oïl, de l’autre quelques développements particuliers, inconnus dans les provinces limitrophes situées au Nord et au Sud. ».
  21. Liliane Jagueneau, Univdersité de Poitiers,Les Traits linguistiques du poitevin-saintongeais, dans : La langue poitevine-saintongeaise : identité et ouverture, 1994 :« les points du domaine poitevin-saintongeais sont suffisamment proches dans l’analyse (distance linguistique faible) pour être considérés comme formant un ensemble cohérent. »
  22. Brigitte Horiot, CNRS et université Lyon-III,Les Parlers du Sud-Ouest, dans :Français de France et Français du Canada : Les parlers de l’Ouest de la France, du Québec et de l’Acadie, 1995 : « La description linguistique du domaine de l’ALO met en évidence l’existence entre Loire et Gironde d’un domaine linguistique important, forgé par sa situation géographique et par son histoire, et dont la particularité est d’être une marche entre le Nord et le Midi, entre les pays bretons et la région du Centre. »
  23. Pierre Bonnaud,La langue régionale, dans « Esquisse géohistorique du Poitou médioroman », 2006 : « Il est impossible de traiter séparément poitevin et saintongeais, mais ils sont à la fois solidaires et un peu distincts, tant dans leurs origines que dans leur évolution.. »
  24. Hans Goebl,université de Salzbourg,Regards dialectométriques sur les données de l'Atlas linguistique de la France (ALF): relations quantitatives et structures de profondeur, in:Estudis Romànics XXV, 2003, pages 59-121.Lire en ligne: : Dans cette étude le poitevin-saintongeais apparaît comme une unité aussi bien au niveau de l'analyse supradialectale (carte 20) que de l'analyse dialectale (carte 22).
  25. Le poitevin-saintongeais est dans la liste des langues de France, langues d'oïl, depuis début 2010, sur le site de laDélégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), service du ministère de la Culture, sous le libellé suivant : « poitevin-saintongeais [dans ses deux variétés : poitevin et saintongeais] ». Voir site de la DGLFLF :DGLF - Ministère de la Culture
  26. « Site de la langue savoyarde », surlangue-savoyarde.com(consulté le).
  27. article « Gascon » rédigé par Peter V. Davies,Encyclopedia of the Languages of Europe, éd. Glanville Price, Oxford, 1998, p. 190-191.
  28. (en) BLANCHET, Ph. et SCHIFFMAN, H. (eds),The Sociolinguistics of Southern « Occitan » France, Revisited, International Journal of the Sociology of Language n° 169, 2004, Berlin, Mouton de Gruyter,(ISSN 0165-2516)
  29. a etbBec Pierre (1995)La Langue occitane, coll. Que sais-je? n° 1059, Paris: Presses Universitaires de France, p. 6.
  30. Domergue Sumien (Université de Toulouse-2), « La classificacion dei dialèctes occitans »,Linguistica occitana 7 (2009) pp. 1-55« en ligne »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  31. Henriette Walter,L'Aventure des Langues en Occident(ISBN 978-2-253-14000-9),p. 214-215 & 246.
  32. Présentation de la Sociedat de Lingüistica Aragonesa: "Les principaux objectifs de la SLA sont de contribuer à une meilleure connaissance de l'aire de l'aragonais, dans une étroite interaction historique avec le catalan et le gascon." ["Son finalidaz principals de la SLA contribuir a un millor conoiximiento de l'espácio aragonés, en estreita interaccion historica con los ambitos catalan i gascon."]
  33. (es) Metzeltin Miguel (2004)Las lenguas románicas estándar: historia de su formación y de su uso, Oviedo/Uviéu - Academia de la Llingua Asturiana.
  34. a etbHenriette Walter,L'Aventure des langues en Occident, Éditions Robert Laffont, 1994(ISBN 2-221-05918-2)
  35. Henriette Walter,L'Aventure des langues en Occident, Éditions Robert Laffont, 1994(ISBN 2-221-05918-2), pages 206 à 208
  36. Atlante Linguistico d'Italia
  37. Dialectes d'Italie en une étude de l'université de Padova University
  38. Dialectes d'Italie sur la charte de Pellegrini
  39. AIS,Sprach-und Sachatlas Italiens und der Südschweiz, Zofingen 1928-1940 (NavigAIS-web lire en ligne).
  40. (it)Dialetti della penisola italiana, sur website.lineone.net.
  41. Pellegrini G. B.,Carte des dialectes d'Italie, édition Pacini, Pisa, 1977.
  42. Geoffrey Hull,The Linguistic Unity of Northern Italy and Rhaetia, 1982. Hull va plus loin en incluant le rhéto-roman dans ce même ensemble
  43. Sergio Salvi,La lingua padana e i suoi dialetti, Libera Compania Padana.
  44. Heinrich Lausberg,Romanische Sprachwissenschaft, Berlin 1969
  45. À titre d'exemples : leflorentin, lesiennois ou lelucquois ; respectivement parlés àFlorence et le long du fleuveArno (jusqu'àFucecchio), àSienne et dans saprovince, et dans la Lucchesia (Lucques et ses alentours).
  46. Pellegrini G. B, Carta dei dialetti d'Italia, Pacini ed., Pisa 1977
  47. Eduardo Blasco Ferrer,Linguistica sarda : Storia, metodi, problemi, édition Condaghes, 2003.
  48. Francesco Mameli,Il logudorese e il gallurese, Villanova Monteleone (SS): Soter, 1998.
  49. (en)https://www.ethnologue.com/subgroups/southern-12
  50. (en)http://glottolog.org/resource/languoid/id/sout3158
  51. Albrecht Greule,(de)Die romanische Ortsnamen in Bayern, Universität Regensburg -[2].
  52. Theodor Mommsen,(en)The Provinces of the Roman empire, Barnes & Noble Books, New York 2003
  53. Annamária Facsády duAquincumi Múzeum de Budapest, « La représentation de la femme sur les stèles funéraires romaines du musée d’Aquincum » in :Romains de Hongrie, compte-rendu du Xe colloque international sur l’art provincial romain (Arles et Aix-en-Provence), Lyon 2001, p.10,[3]
  54. Lorenzo Renzi,(it)Nuova introduzione alla filologia romanza, éd. Il Mulino, Bologne,(ISBN 88-15-04340-3).
  55. Gustav Weigand (de) (Marius Sala, dir.,Enciclopedia limbilor romanice - « Encyclopédie des langues romanes », Ed. Științifică și Enciclopedică, Bucarest 1989,(ISBN 973-29-0043-1),p. 275).
  56. Une version intégrale enlatin de ce texte est disponible surWikisource :s:la:Appendix Probi.
  57. On avance parfois qu'un substratétrusque aurait influencé le dialectetoscan, qui lui devrait entre autres sagorgia toscana, c'est-à-dire la prononciation des/k/ comme des/h/ (anglaishome) ou des/χ/ (allemandBach). Cette influence de l'étrusque sur le toscan est auXXIe siècle considérée comme un mythe sans fondements : en effet, le phénomène n'est pas limité à la Toscane ; il n'est pas présent dans toutes les zones à dominante linguistique toscane (laCorse, par exemple qui ─ bien qu'éloignée ─ a été fortementtoscanisée) ; il n'est pas attesté avant leXVIe siècle et ne correspond pas réellement à des caractéristiques phonétiques étrusques. Enfin et surtout, l'on s'explique mal comment une langue morte bien avant l'apparition des dialectes italiens aurait pu transmettre ce seul trait sans avoir laissé ni vocabulaire ni même coutumes.
  58. a etb(en)Mario Pei (en), « A New Methodology for Romance Classification »,WORD (en),vol. 5,no 2,‎,p. 135–146(DOI 10.1080/00437956.1949.11659494Accès libre).
  59. Ethnologue, Languages of the World, 15.ta edition, SIL International, 2005.
  60. Abram De Swaan,Words of the World : The Global Language System,chapitre 1.1., 2001.
  61. (en)David Graddol (en),The Future of English? : A guide to forecasting the popularity of the English language in the 21st century,British Council,, 64 p.(ISBN 9780863554889,OCLC 837677634).
  62. https://www.britannica.com/summary/Romance-languages
  63. https://www.axl.cefan.ulaval.ca/monde/langues_romanes.htm
  64. (pt) « Português, a língua mais falada do Hemisfério Sul ».
  65. http://www.worldpopulationstatistics.com/population-of-south-america-2014/
  66. a etb(ca)Patricia Gabancho,El preu de ser catalans. : Una cultura mil•lenària en vies d'extinció, Barcelone, Editorial Meteora,, 244 p.(ISBN 978-84-95623-53-9)
  67. PierreVilar,La Catalogne dans l'Espagne moderne : Recherches sur les fondements économiques des structures nationales,vol. 1, Paris,Flammarion, (1re éd. 1962), 473 p.(ISBN 978-2-08-210649-8),chap. II
  68. Atlas UNESCO des langues en danger
  69. (es) Instidudo Cervantes, « El español: una lengua viva – Informe 2018 »,(consulté le).
  70. « International Organisation of La Francophonie (OIF) », surdx.doi.org,(consulté le).
  71. (en) Portuguese,Ethnologue (22e édition, 2019), consulté le1er juin 2019.
  72. « La lingua italiana, i dialetti e le lingue straniere », suristat.it,(consulté le).
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  74. TMO régions, « langues de Bretagne ».
  75. Thomas Finkenstaedt,Dieter Wolff,Studies in Dictionaries and the English Lexicon, éditionsC. Winter, année 1973(ISBN 3-533-02253-6).
  76. Joseph M. Williams Origins of the English Language. A Social and Linguistic History année 1986(ISBN 0029344700).
  77. Charles Joret,Des caractères et de l'extension du patois normand; étude de phonétique et d’ethnographie, suivie d’une carte, Vieweg, Paris, 1883.

Voir aussi

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Bibliographie

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Histoire et aspects généraux

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Monographies, manuels universitaires

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Articles connexes

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Liens externes

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