Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Gaulois (langue)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuisLangue gauloise)
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirgaulois etgauloise.

Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.

Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes »().

Gaulois
Périodevers 300av. J.-C. jusqu'auVIe siècle
RégionGaule
TypologiesupposéeSVO,flexionnelle
Classification par famille
Codes de langue
IETFxcg, xtg, xga, xlp
ISO 639-3xtg – gaulois transalpin
xcg – gaulois cisalpin
xga – galate
xlp – lépontique
Glottologtran1289
État de conservation
Éteinte

EXÉteinte
Menacée

CREn situation critique
SESérieusement en danger
DEEn danger
VUVulnérable
Sûre

NENon menacée
Langueéteinte (EX) au sens de l’Atlas des langues en danger dans le monde
modifier 

Legaulois (autrefois appelégallique[1]) est unelangue celtique, du groupeceltique continental, utilisée par lesGaulois jusqu'auVe siècle[2],[3] ou auVIe siècle. En effet, contrairement aubasque, autre langue parlée en Gaule et qui subsiste encore aujourd'hui, la langue gauloise a complètement disparu lors de laromanisation du territoire.

Les connaissances liées à cette langue sont lacunaires car lesCeltes ont privilégié l’oralité et lamémoire pour la transmission des connaissances.

La langue gauloise est considérée comme éteinte depuis leVIe siècle, mais de nombreux mots subsistent dans certaines langues d'Europe[4] et surtout dans latoponymie[5].

Connaissances

[modifier |modifier le code]

On ne connaît que peu de choses de la langue des Gaulois, dont les attestations sont très parcellaires et généralement recueillies sur des objets votifs, à l'exception de trois pièces majeures : les plombsdu Larzac etde Chamalières et leplat de Lezoux. On a aussi retrouvé ungrand calendrier àColigny, dans l'Ain, comportant de nombreux mots gaulois[6]. Cependant la théorieethnolinguistique (Stammbaumtheorie (de)) d'August Schleicher la reconstruit en tant queproto-langue.

Usage de l'écriture

[modifier |modifier le code]

LesGaulois, de tradition orale, n'utilisaient pas unalphabet propre mais ont emprunté celui desGrecs, desÉtrusques ou desLatins auxquels ils ajoutaient des lettres, comme letau gallicum, pour transcrire les sons absents de ces langues. La rareté des attestations écrites serait due à une particularité religieuse[7] : outre le fait que la « parole écrite est morte »,Jules César note dans sesCommentaires sur la Guerre des Gaules que les vers appris auprès desdruides ne doivent pas être écrits[8].

Variété régionale

[modifier |modifier le code]

Selon les régions, les Gaulois parlaient vraisemblablement plusieurs dialectes d'une seulelangue celtique bien que l'idée du gaulois régional ne s'appuie pas sur des preuves solides à l'heure actuelle[9]. Lesrégiolectes ont certainement côtoyé des populations de langues préceltiques hétérogènes, du moins dans certaines régions, notamment dans le sud, qui occupaient des zones importantes et dont il ne reste de traces que dans de rares inscriptions et dans l'onomastique (pour le « ligure », par exemple, les noms en-asc/osc :Manosque, etc.). Il paraît impossible de connaître l'influence de ces substrats sur la régionalisation et l'évolution du gaulois (à ce sujet, on pourra consulter l'article sur latoponymie française).

Alors que la langue gauloise présente une grande homogénéité dans les inscriptions de l'Angleterre jusqu'à l'Italie du Nord[10], quelques traits régionaux sont décelables :

  • les formules de dédicace du type δεδε βρατουδεκαντεν (dede bratoudekanten) « a offert par reconnaissance, en paiement de la dîme » sont spécifiques à laGaule narbonnaise[10].
  • dans l'est de la Gaule, /-kʷ-/ semble s'être conservé entre voyelles dans certains noms au lieu de se transformer en/-p-/ :Sequana « Seine »,equos (mois ducalendrier de Coligny)[10]...
  • enGaule belgique, /-nm-/ n'est pas devenu /-nw-/ comme c'est le cas au centre et au Sud de la Gaule, ainsi que dans leslangues brittoniques :anman-be « avec le nom » chez lesSénons à côté d'anuana « noms » dans leLarzac,enuein « noms » envieux gallois. De plus, le nomMenapii « Ménapiens » n'y a pas connu l'assimilation des voyelles en*Manapii, courante dans le sud de la Gaule, en territoire brittonique et enIrlande[9].

Parenté et dérivés

[modifier |modifier le code]

Le gaulois fait partie du groupeceltique continental appartenant à la familleindo-européenne et dont toutes les langues sont aujourd'hui éteintes, même si quelques mots subsistent dans certaines langues d'Europe et surtout dans la toponymie (noms de villes en-euil,-jouls, etc.). Toutefois, le gaulois semblait posséder plusieurs étymons pour désigner ou qualifier un même sujet ; quelques exemples :alauda etcoredallus signifiaient « alouette »,bo,bou ouoxso pouvait désigner « un bœuf » ou « une vache »,volco etsingi pouvait être « le faucon »,baidos,eburo etturcos « le sanglier »,dallo (cf. bretondall) etexsops mot à mot « sans yeux » pouvait signifier « aveugle »,suadus,minio oumeno etblando représentaient le mot « doux », le mot « ami » était rendu parama,amma,ammi ouamino etcaru,caro oucaranto, pour bouche on retrouvebocca,gobbo,genu (breton : genoù, latinidem, utilisé pour désigner « genou » par la suite), etmanto oumanti (signifiant aussi « mâchoire » ou « mandibule »), et ainsi de suite.

À une époque, certains ont tenté, à la suite deFrançois Falc'hun, d'expliquer les particularités du dialecte vannetais dubreton par l'influence d'un substrat gaulois. Aujourd'hui, la plupart des linguistes ont rejeté cette hypothèse et expliquent,a contrario, certaines de ces particularités dialectales par l'existence d'un substrat gallo-romain plus important dans la région deVannes.

D'autres chercheurs contemporains, comme le professeur Hervé Le Bihan, qui dirige le département de breton et celtique à l'Université Rennes-II, ont montré qu’il y a communauté linguistique entre le gaulois et les langues brittoniques. Le gaulois n’avait pas totalement disparu en Bretagne armoricaine, surtout dans l’ouest du territoire, zone isolée, alors que l’est était en voie de romanisation. Cette communauté linguistique entre le gaulois, langue antique dont des éléments résiduels sont indéniables dans le breton, et le breton, langue brittonique venue de l’île de Bretagne, est dénommée désormais groupe gallo-brittonique. Cependant, il n’y a pas véritablement de continuum entre le breton et le gaulois, et il y a bien là un hiatus chronologique. Au moment où naît l’un, l’autre est pratiquement éteint[11].

L'une des langues les plus proches du gaulois était legalate, dont il ne reste que peu de traces. Une remarque desaint Jérôme vers 387 dans un commentaire sur l'Épître aux Galates desaint Paul évoque le fait que lesTrévires parlaient presque la même langue que lesGalates[12]. Leur langue, morte également, est classée dans le même groupeceltique continental que le gaulois, lelépontique et leceltibère, ces derniers connus par quelques inscriptions[10].

Postérité

[modifier |modifier le code]
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?

Alors que le latin est la langue de l'élite romaine ou romanisée, et la langue littéraire, juridique et administrative de laGaule, le gaulois, de tradition orale puisqu’il ne s’écrivait pas ou peu, continue d'avoir une fonction de langue d’échange jusqu'auIIIe siècle dans les centres urbains qui ont connu un essor rapide sous lesRomains et encore postérieurement comme langue quotidienne dans les milieux ruraux, notamment ceux éloignés des grands centres de romanisation que sont les villes et la Méditerranée. Les Gaulois continuaient à adorer leurs dieux avec la bénédiction des Romains mais il ne reste presque rien de leur langue, de leur histoire et de leur théologie, sauf par les récits des Grecs ou des Latins et un peu du VoconceTrogue Pompée[13].

Lexique du français

[modifier |modifier le code]

On ignore jusqu’à quel point la langue gauloise a pu influencer lefrançais. Son apport lexical se réduirait à une centaine de mots courants[14], dont une partie proviendrait d’emprunts du latin au gaulois. Il se manifeste surtout par des mots attachés au terroir (tels quechar/charrue, arpent, auvent, bâche, balai, béret, borne, alouette, bruyère, bouleau, chêne, if, druide, chemin, suie, caillou, galet, marne, mégot, soc, etc.), aux produits qui intéressaient peu le commerce romain (tels queruche[15], mouton, crème, raie, tanche, vandoise, tonneau[16], jarret, etc.) ou auxtoponymes[17].

Toponymie

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Toponymie française.

Noms de personne

[modifier |modifier le code]

Dans la culture

[modifier |modifier le code]

Le groupe defolk metalsuisseEluveitie (fondé en 2002) chante certaines de ses chansons en gaulois, inspirées des rares écrits dans cette langue.

Phonologie

[modifier |modifier le code]

Le systèmephonologique du gaulois est assez bien connu dans son ensemble, à l'exception de l'accentuation[10].

Voyelles

[modifier |modifier le code]

Les voyelles gauloises sont les suivantes : /a/, /e/, /i/, /o/ et /u/ ; lesquelles ont également une forme longue : /aː/, /eː/, /iː/, /oː/ et /uː/. Lagraphie ne distingue pas les voyelles longues des brèves, sauf pour /iː/ qui est parfois noté « ει » ou « ί » dans des inscriptions en alphabet grec, en alternance avecι (i)[18].

Il existe également des diphtongues : « au », « ou », « eu », dont la prononciation est interprétée comme étant : /au̯/, /ou̯/ et /eu̯/[18]. Cette dernière, considérée comme archaïque, est devenue /ou̯/ en gaulois classique.

De même, la diphtongue /ai̯/ du gaulois archaïque est devenue /iː/ en gaulois classique. On ne la trouve que dansdésinences, par exemple ledatif singulier en « -αι » (-ai), devenu « -i » dans les inscriptions en alphabet latin.

Les diphtongues /ei̯/ et /oi̯/ sont apparues tardivement. Par exemple, sous l'effet de la disparition de consonnes intervocaliques (-v-, -g-),boii « les Boïens » proviendrait ainsi de*Bogii.

Consonnes

[modifier |modifier le code]

Les consonnes gauloises sont les suivantes. Du fait des contraintes liées à l'alphabet italique, les consonnes occlusives sourdes et sonores ne sont pas distinguées dans les inscriptions gauloises l'utilisant[19].

bilabialesalvéolairesvélairespalatales
occlusives sourdesptk
occlusives sonoresbdg
fricativessx/ʃ
affriquéest͡s
spiranteslwj
nasalesmn
rouléesr

Il existe certaines modifications, ainsi :

  • devant /g/ et /k/, /n/ se change en /ŋ/[20].
  • les consonnes occlusives et nasales, ainsi que /l/ et /r/, peuvent êtregéminées. Ce redoublement n'est pas toujours noté, par exemple lesuffixediminutif-illos est parfois écrit-ilos[20].
  • le /x/ apparait devant /s/ et /t/. C'est l'altération d'un ancien « *k », « *g » ou « *p » dans cette position. Le /ʃ/ est d'ordinaire noté « χ » en alphabet gallo-grec et « x » en alphabet gallo-latin[21]. On a ainsi par exemple :Uercingetorix (« Vercingétorix ») sur des pièces de monnaie gauloise,sextan (« sept ») issu de l'indo-européen*septṃ. Toutefois, dans les inscriptions en alphabet latin, « x » peut noter /xs/ et « xt » noter /xt/. Le son /g/ se transforme parfois en /x/ après /r/. Le « c » latin porte à confusion car il peut s'agir d'un « g » peu lisible. On trouve le nom de l'argent écritarganto-,arcanto-,*arxant-.
  • le /t͡s/ ou /s⁀t/ évolue vers /s/. En alphabet gallo-grec, on le noteθ. Dans l'alphabet gallo-latin, il a été adapté sous la forme « đ » et enGaule belgique également l'usage de « ꞩ » et « ꞩꞩ »[9],[21].
  • le /w/ initial devant /l/ a pu prendre une prononciation sourde : */ɸ/, voire */f/. C'est ce que laisse supposerflatucia comme variante deulatucia[22].

Alphabets

[modifier |modifier le code]

L'alphabet gallo-étrusque dugaulois cisalpin manque de précision pour noter la prononciation notamment en ne distinguant pas les consonnes occlusives sourdes et sonores (/t/ de /d/ et /k/ de /g/). L'alphabet gallo-grec, dont on trouve des traces datant duIIe au Ier siècle av. J.-C.[23] diffusé à partir de Marseille, a adapté l'alphabet grec, qui sera supplanté par une adaptation de l'alphabet latin[10].

Alphabet latinAlphabet grecAlphabet celto-étrusqueValeur
aα
ά
𐌅/a/ ; /aː/
bβ/b/
c
q[a]
ϰ𐌊/k/
dδ𐌗/d/

đ
ϑ
θ
𐌑 (en tant que variante des formes ᛗ et ᛞ)/t͡s/ ou /s⁀t/
eε𐌄/e/ ; /eː/
f[b][?]
g𐌙
𐌊
/g/
i
í
ι
ί
𐌉/i/ ; /iː/ ; /j/
lλ𐌋/l/
mμ𐌌 (dont la variante 𐌑)/m/
nν𐌍/n/
oο𐌏/o/ ; /oː/
pπ/p/
rρ𐌃/r/
sσ[c]
ς[d]
𐌔/s/
tτ𐌕
𐌗
/t/
uυ
ου
ωυ
οου
ύ
𐌖/u/ ; /uː/ ; /w/
xχ
ξ (en finale)
𐌙/x/
  1. N'apparaît que dans très peu d'inscriptions en concurrence avec lec et n'est pas utilisé en dehors de ces cas.
  2. « f » est très incertain. X. Delamarre le cite deux fois à « frogna » et « frut(u)a » comme variante du groupe « sr- » en initiale.
  3. Il s'utilise en début ou dans le mot.
  4. Il s'utilise en finale.

Grammaire

[modifier |modifier le code]

Morphologie

[modifier |modifier le code]
Moulage d'une plaque écrite en gaulois (Rodez,Musée Fenaille. Époque gallo-romaine. Site deFlavin, dans l'Aveyron).

La rareté des documents écrits explique qu'il soit très difficile de reconstituer la morphologie de la langue gauloise.

Déclinaisons

[modifier |modifier le code]

Le gaulois avait une déclinaison à six ou sept cas :nominatif,accusatif,génitif,datif,vocatif etinstrumental/sociatif ; l'existence d'unlocatif est supposée pour la déclinaison des thèmes en-o-[24].

La déclinaison, pour ce qu'on en connaît, rappelle fortement celles du grec et du latin.

Thème en-o/-e
[modifier |modifier le code]

Le thème en-o est le mieux attesté et correspond à la seconde déclinaison du latin et du grec. Comme les langues romanes modernes, les langues celtiques modernes n'ont plus de neutre, d'où la difficulté de définir legenre de bon nombre de termes gaulois.

Ce thème se décline ainsi (exemples :uiros « homme » (masc.) etnemeton « sanctuaire » (neutre))[25],[26] :

uiros « homme » (masc.)nemeton « sanctuaire » (neutre)
singulierattestation[A 1]plurielattestation[A 1]singulierattestation[A 1]plurielattestation[A 1]
nominatifuirosL-14, etc.uiroi (archaïque)
uiri
archaïque : G-123, etc.
L-12, etc.
nemeton
nemetom
L-98, L-66, etc.nemetaL-50, L-51, etc.
accusatifuiron
uiro (tardif)
L-100, etc.
tardif : L-7
uirusL-32, etc.nemeton
nemeto (tardif)
L-100, etc.
tardif : L-7
nemetusL-32, etc.
génitifuiriL-13, etc.uiron
uirom
L-100, etc.nemetiE-5, L-13, etc.nemeton
nemetom
L-100, etc.
datifuirui (ancien)
uiru (tardif)
ancien : G-208, G-70, etc.
tardif : L-51, L-9, etc.
uiroboL-15, etc.nemetui (ancien)
nemetu (tardif)
ancien : G-208, G-70, etc.
tardif : L-51, L-9, etc.
nemetoboL-15, etc.
instrumental / sociatifuiruL-51, G-154, etc.uirusG-153, L-14, etc.nemetuL-51, G-154, etc.nemetusG-153, L-14, etc.
locatifuireL-79[?][?]nemeteL-79[?][?]
  1. abc etdLes attestations sont indiquées par les numéros d'enregistrement des inscriptions dans les recueils. Ces renvois ne sont pas exhaustifs.

Le génitif en-i paraît être une innovation commune aux langues indo-européennes occidentales (latin, celte), mais c'est aussi le génitif le plus commun en arménien.

Thème en-a
[modifier |modifier le code]

Le thème en-a correspond à la première déclinaison latine et grecque. Il se double de thèmes en-i/-ia que l'on retrouve en sanskrit. En gaulois tardif, les deux thèmes tendent à fusionner. Ces thèmes se déclinent ainsi (touta « peuple »)[25],[26] :

Déclinaison des noms de thème en-a, exemple :touta « peuple »
cassingulierattestation[A 1]plurielattestation[A 1]
nominatiftoutaGlose duIXetoutas
toutias
La Graufesenque
vocatiftoutaL-119*toutasForme reconstruite (non-attestée).
accusatiftoutan (archaïque)
toutin
toutim
touti
E-5
Bath
Larzac
L-93
toutasL-98
génitiftoutas
toutias
E-1 (archaïque selon X. Delamarre)
Larzac
toutanonL-98
datiftoutai (ancien)
toute
touti
G-163
G-153
toutaboG-203
instrumental / sociatiftoutiaL-100toutiabiL-98
  1. a etbLes attestations sont indiquées par les numéros d'enregistrement des inscriptions dans les recueils. Ces renvois ne sont pas exhaustifs.
Thème en-u
[modifier |modifier le code]

Le thème en-u est peu attesté[25],[26].

Déclinaison des noms de thème en-u, exemple :molatus « louange »
cassingulierattestation[A 1]plurielattestation[A 1]
nominatifmolatusLezouxmolatouesLugoues
vocatif[?][?][?][?]
accusatif[?][?][?][?]
génitifmolatos
molatous[A 2]
La Graufesenque[?][?]
datifmolatouG-27, Lezoux[?][?]
instrumental[?][?][?][?]
  1. a etbLes attestations sont indiquées par les numéros d'enregistrement des inscriptions dans les recueils. Ces renvois ne sont pas exhaustifs.
  2. X. Delamarre donne cette notation pour leo long (-ōs).
Thème en-i
[modifier |modifier le code]
autagis « bordereau » (masc. et fém.)condate « confluent » (neutre)
singulierattestation[A 1]plurielattestation[A 1]singulierattestation[A 1]plurielattestation[A 1]
nominatifautagisLa Graufesenqueautagis
autageis
G-275condate
condati
condatia
vocatif
accusatifautaginChamalières, L-3[?][?]condatinChamalières, L-3[?][?]
génitif[?][?]autagionL-3[?][?]condationL-3
datifautageChamalières, G-213[?][?]condateChamalières, G-213[?][?]
instrumental / sociatif[?][?][?][?][?][?][?][?]
Thèmes consonantiques
[modifier |modifier le code]
magus (m.) : « garçon, valet » etmedu (n.) « hydromel » :
magus (m.) « garçon, valet »medu (n.) « hydromel »
singulierplurielsingulierpluriel
nominatifmag-usmag-ouesmed-umed-ua*
accusatifmag-unmag-us*med-umed-ua*
génitifmag-os < ousmag-uonmed-osmed-uon
datifmag-oumag-uebomed-oumed-uebo
instr./sociatifmag-umag-uebi*med-umed-uebi*

Conjugaisons

[modifier |modifier le code]
Inscription RIG G-172.
ϲεγομαροϲ ουιλλονεοϲ τοουτιουϲ ναμαυϲατιϲ ειωρου βηλη ϲαμι ϲοϲιν νεμητον
Segomaros Ouïlloneos tooutious namaüsatis eïōrou Bēlē sami sosin nemēton
Segomaros, fils de Uillo, toutious (chef de tribu) deNamausos, dédie ce sanctuaire àBelisama.
Tablette de l'Hospitalet-du-Larzac conservée au musée deMillau (Aveyron).

La conjugaison des verbes gaulois est encore mal connue. Le gaulois aurait possédé, comme le grec ancien, cinq modes (indicatif, subjonctif,optatif, impératif et infinitif, ce dernier sous la forme d'un nom verbal) et au moins trois temps (présent, futur etprétérit).

Indicatif
[modifier |modifier le code]
Présent
[modifier |modifier le code]

Le présent de l'indicatif est connu à au moins deux personnes : la première personne et la troisième personne du singulier.

Première personne du singulier

La première personne thématique du singulier se formerait en-u et elle est attestée dans plusieurs inscriptions, dont « delgu », « regu » ou « iegumi »[4],[27]. Le pronom suffixé-mi est également attesté[4],[27].

La première personne du singulier des verbes athématiques se ferait en-mi, comme pour l'auxiliaireêtre qui estimi ou *petami[28].

Troisième personne du singulier

La troisième personne du singulier se formerait en-t. Elle est attestée dans le motadgariet[4],[27].

Forme relative

La forme relative en-onti- marque la troisième personne du pluriel. Ainsidugiiontiio signifie « qui façonnent »[29],[30].

Prétérit
[modifier |modifier le code]

Il existe différentes formations du prétérit :

Futur
[modifier |modifier le code]

Le futur se formerait à partir du suffixe du futur-si- suivi de la désinence-u. Celle-ci est parfois rendue-ou, ce que J.-P. Savignac considère comme étant une forme dialectale[41]. Le futur serait issu d'un désidératif en *-sie ou *-sio-[42].

Subjonctif : attestation au présent
[modifier |modifier le code]

La désinence de la troisième personne du singulier du subjonctif présent est en-t[43],[44].

Les formes attestées sont :

Optatif
[modifier |modifier le code]

Une forme d'optatif probable,déponente, avec un suffixe-si- et-or.

Ainsi, les motsuelor (ce dernier se traduit par un verbe actif, « je veux ») etdedor (ce dernier étant traduit par un passif) en serait des exemples. Il pourrait s'agit du passif ou de l’actif de verbes déponents[4],[27].

Impératif
[modifier |modifier le code]

À la2e personne du singulier, plusieurs formations sont possibles :

Infinitif
[modifier |modifier le code]

L'infinitif fait défaut en celtique. Voici ce qu'on trouve à sa place, en celtique moderne :

Il serait possible que le gaulois ait eu une forme infinitive en-an, similaire augermanique. Toutefois, l'infinitif germanique provient du suffixeindo-européen de noms d'action *-ono-[55] alors que les infinitifs du breton moderne en-añ (-a /-an) dérivent du suffixevieux breton-am, parallèlement augallois-af et aucornique-a[56]. Leceltibère possédait un infinitif en-unei[57].

Un nom verbal a été trouvé sur les inscriptions deChâteaubleau : ueionna, ueiommi[9].

Syntaxe

[modifier |modifier le code]

La syntaxe du gaulois est encore quasiment inconnue. On a reconnu quelques conjonctions de coordinations, peut-être quelques pronoms relatifs, anaphoriques et démonstratifs.

Ordre des mots

[modifier |modifier le code]

L'ordre des mots dans la phrase paraît être de préférencesujet-verbe-compléments[10],[58]. L'ordre verbe-sujet se rencontre moins souvent : c'est le cas de phrases avec le verbeieuru (« a offert »), dans lesquelles les mots audatif et à l'accusatif se placent librement avant ou après[58].

Lorsque le verbe est omis, le nom d'un dieu au datif se situe à la deuxième place entre le sujet et le complément d'objet, alors que sa place est libre dans le cas d'une phrase où le verbe est exprimé. Quand le sujet est un pronom, il estenclictique, c'est-à-dire suffixé au verbe.[réf. nécessaire]

Proposition subordonnée

[modifier |modifier le code]

Les propositions subordonnées suivent la proposition principale et auraient une particule non-déclinée-io. Elle est attachée au premier verbe de la proposition subordonnée.

gobedbidugiionti-ioucuetinin alisiia
NP.Dat/Inst.Pl.V.3rd.Pl.- Pcl.NP.Acc.Sg.PP
avec les forgerons qui honorent Ucuetis en Alise

La particule-io est aussi utilisée dans les propositions relatives pour construire l'équivalent d'une phrase en « que ».

scrisu-mi-iouelor
V.1st.Sg.-Pro.1st Sg.-Pcl.V.1st Sg.
Je souhaite que je crache

Enclise

[modifier |modifier le code]

Les pronoms et les particules de phrases peuvent êtresuffixés ouinfixés[10].

Le pronom objet peut être infixé dans le mot[59] :

𐌗𐌏-𐌑𐌏-𐌊𐌏-𐌗𐌄
tośokote
Conn.-Pro.3rd Sg.Acc- PerfVZ- V.3rd Sg
ille donna

Les pronoms peuvent aussi être clitique :mi,tu,id.

dessu-mi-is
V.1st.Sg.Emph.-Pcl.1st Sg.Nom.Pro.3rd Pl.Acc.
Je les prépare
buet-id
V.3rd Sg.Pres.Subjunc.-Emph.Pcl.3rd Sg.Nom.Neut.
cela devrait être

Le redoublement des clitiques existe également quand unantécédent faisant référence à un objet inanimé est néanmoins grammaticalement animé.

Lexique

[modifier |modifier le code]

Lecture et traduction

[modifier |modifier le code]

Des objets familiers ont servi à écrire des messages brefs, parfois clairement traduisibles[10].

Ainsi, l'inscription de Banassac s'écrit ainsi :

« neddamon delgu linda »

— Inscription trouvée àBanassac gravée sur une coupe

« Des suivants je contiens la boisson. »

L'inscription peut se lire ainsi :

  • neddamon, reconstruitneððamon Il s'agit du superlatif au génitif pluriel deneddamos, signifiant « le prochain, le suivant » (avec suffixe-amo-). Il est à comparer auvieil irlandaisnessam, augalloisnesaf, aubretonnesañ, à partir d'un comparatif, voir le bretonnes « proche ».
  • delgu :1re personne du singulier d'un verbe reconstruit *delg-, issu de l'indo-européen*delgʰ-, et signifiant « tenir, contenir ». Il est à rapprocher du galloisdal « saisir, s'emparer » et du bretondalc'h « tenir ».
  • linda : neutre à l'accusatif pluriel. Il est identique au vieil irlandaislind « boisson ; étang », au galloisllynn « boisson ; lac », au bretonlenn.

Ainsi, l'inscription du fuseau de Sens s'écrit ainsi :

« geneta imi daga uimpi »

— Trouvé sur un peson defuseau près deSens

« Je suis une jeune fille bonne et belle »

Elle peut se décomposer ainsi :

  • geneta signifiant « jeune fille (ou fille) ». Il est comparable au galloisgeneth « jeune fille », du vieil irlandaisgeined,geinit « créature ».
  • imi signifiant « je suis », aussi écrit en alphabet gallo-grec « ιμμι » (immi), de l'indo-européen *h₁es-mi.
  • daga signifiant « bon ». Il a pour correspondants le vieil irlandaisdeg-, dag- « bon / bonne » et le breton et galloisda « bon / bonne ».
  • uimpi signifiant « jolie femme ». Il est à rapprocher du galloisgwymp « joli(e) ».

Nombres

[modifier |modifier le code]

Les nombres cardinaux de 1 à 10 et les ordinaux correspondants sont les suivants[60] :

Tableau des nombres ordinaux et cardinaux en gaulois
Nombre cardinalTraduction en français du cardinalOrdinal correspondantTraduction en français de l'ordinal
1*oinosun*cintuxos, *cintuxmospremier
2*duodeuxallosdeuxième
3treistrois*tritostroisième
4*petuaresquatrepetuariosquatrième
5pempe,pimpecinq*pempetos,pinpetoscinquième
6*suexssix*suexos, *suexsossixième
7sextanseptsextametosseptième
8oxtuhuitoxtumetoshuitième
9*nauanneufnametosneuvième
10decandixdecametosdixième
Note : Les termes précédés d'une astérisque sont des reconstructions.

Inscriptions

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Liste des inscriptions en gaulois.

Plusieurs inscriptions ont été retrouvées qui attestent l'existence de l'écriture chez lesGaulois. Elles sont en majorité rédigées à l'aide de l'alphabet grec ou, après la conquête, de l'alphabet latin, et se retrouvent notamment encéramologie,numismatique, sur des objets de la vie quotidienne[61]. Les spécialistes les rassemblent depuis 1985 dans unrecueil des inscriptions gauloises.

Inscriptions gallo-étrusques ou gauloises de Cisalpine (VIe – IIe siècle av. J.-C.)

[modifier |modifier le code]

Inscriptions gallo-grecques (IIIe siècle av. J.-C. –Ier siècleapr. J.-C.)

[modifier |modifier le code]
Pierre dite de Martialis.

Inscriptions gallo-latines (Ier siècle av. J.-C. –IVe siècleapr. J.-C.)

[modifier |modifier le code]

D'autres épigraphes ont été trouvés, tels les plombs deChamalières et duLarzac, leplat de Lezoux, latablette à defixio deChartres, les tuiles deChâteaubleau[63], découvertes en 1997 et gravées encursive latine[64] ou le graffite sur un vase trouvé àArgentomagus[65].

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. De même que certaines langues indo-européennes modernes dans d'autres groupes (bulgare,grec moderne,roumain).
  1. abc etdLes attestations sont indiquées par les numéros d'enregistrement des inscriptions dans les recueils. Ces renvois ne sont pas exhaustifs.

Références

[modifier |modifier le code]
  1. Cf. « gallique » qui renvoie à « gallican ».
  2. Kershaw Chadwicket al. 2001,p. 420
  3. Lambert 2003,p. 10
  4. abcd eteDelamarre 2003
  5. Jacques Lacroix,Le grand héritage des Gaulois, Yoran, 2023.
  6. Pierre Gastal.Nos racines celtiques, du gaulois au français. Éditions DésIris. 2013, 320, p 18,(ISBN 978-2-36403-061-9)
  7. Voir l'articleDruide.
  8. César 1950
  9. abc etdLambert 1998
  10. abcdefghi etjPierre-Yves Lambert,La langue gauloise, Paris, Errance,
  11. Hervé Le Bihan, « La notion de gallo-brittonique », surBécédia,(consulté le)
  12. « Trévires », histoiredumonde.net.
  13. Pierre Coeur,Mémento, l'Histoire du Dauphiné, Europe, Brignais, éditions des Traboules,, 276 p.(ISBN 978-2-35916-023-9),p. 25
  14. 300 si on agrège tous les mots des dialectes français, 150 si on s'en tient au français courant.
  15. Alors que le mot « miel », produit qui se vend bien, est issu du latin.
  16. Les Romains privilégient l'amphore.
  17. « La langue française : toute une histoire ! », émission deCanal Académie du 31 octobre 2010 avec le linguisteJean Pruvost
  18. a etbSavignac 2014,p. 15
  19. Delamarre 2008,p. 55
  20. a etbP.-Y. Lambert,La langue gauloise,,p. 43
  21. a etbSavignac 2014,p. 16
  22. P.-Y. Lambert,La langue gauloise,,p. 44
  23. Bats 2013.
  24. Éléments de morphologie (déclinaisons) inDictionnaire de la langue gauloise de Xavier Delamarre (voir bibliographie).
  25. ab etcDelamarre 2003,p. 342-346
  26. ab etcSavignac 2014,p. 17
  27. abc etdSavignac 2014
  28. Savignac 2014,p. 127
  29. Delamarre 2003,p. 153
  30. Savignac 2014,p. 157 et 158
  31. Delamarre 2003,p. 138
  32. Savignac 2014,p. 134
  33. Delamarre 2003,p. 187 et 188
  34. Savignac 2014,p. 126 et 127
  35. Delamarre 2003,p. 251
  36. Savignac 2014,p. 40
  37. Delamarre 2003,p. 254
  38. Savignac 2014,p. 228
  39. Delamarre 2003,p. 205 et 206
  40. Savignac 2014,p. 116
  41. Savignac 2014,p. 100
  42. Albin Jacques, « Morphologie verbale », 2011
  43. a etbDelamarre 2003,p. 201
  44. a etbSavignac 2014,p. 95
  45. Delamarre 2003,p. 93
  46. Savignac 2014,p. 97
  47. Delamarre 2003,p. 141 et 142
  48. Savignac 2014,p. 317
  49. a etbDelamarre 2003,p. 208 et 209
  50. a etbSavignac 2014,p. 43 et 44
  51. Delamarre 2003,p. 309
  52. Savignac 2014,p. 149
  53. Delamarre 2003,p. 186
  54. Savignac 2014,p. 68
  55. Haudry 1984
  56. Deshayes 2003,p. 39
  57. Blažek
  58. a etbSavignac 2014,p. 18
  59. Delamarre 2003,p. 298
  60. Savignac 2004
  61. Delamarre 2013
  62. Lejeune 1985
  63. F. Melmoth, « La tuile inscrite de Châteaubleau, in : Dossier "Parlez-vous Gaulois ? " »,L'Archéologue,no 59,‎,p. 18-20
  64. Transcription du texte de Châteaubleau (lecture de P.-Y. Lambert).
  65. Barry W Cunliffe (trad. Patrick Galliou),Les Celtes, Paris, Editions Errance,, 336 p.(ISBN 978-2-87772-203-2,OCLC 47989713), .204

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier |modifier le code]
Source du lexique

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]
v ·m
Peuple
Gaule chevelue
Gaule romaine
Civilisation
Voir aussi
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Gaulois_(langue)&oldid=222640917 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp