L'Aulne limite à l'est et au sud le territoire communal, séparant Landeleau respectivement deKergloff à l'est, deCléden-Poher au sud-est, deSpézet au sud. À l'ouest, c'est un affluent de rive droite de l'Aulne qui sert de limite communale avecChâteauneuf-du-Faou au sud-ouest et pour partie avecPlonévez-du-Faou à l'ouest, commune avec laquelle, plus au nord, la limite communale ne s'appuie pas sur des éléments naturels aussi nets, passant en lisière du bois de Coat Bihan. Au nord, la limite avecCollorec parcourt plateau et collines, longeant un temps la route départementale 48 allant deCollorec àKergloff avant de coïncider pendant une distance d'environ deux kilomètres avec le cours aval de l'Éllez jusqu'à sa confluence avec l'Aulne à hauteur du hameau de Pénity-Saint-Laurent[1].
Ce fleuve côtier s'encaisse assez profondément, d'une cinquantaine de mètres, les versants de sa vallée sont très pentus et boisés et l'Aulne dessine plusieurs méandres dont l'un est très prononcé au sud-est du bourg. L'Aulne est aussi un obstacle aux communications, un seul point de passage permettant d'aller d'une rive à l'autre à hauteur de la commune[2]. L'anciencanal de Nantes à Brest, désaffecté, vient dePort de Carhaix en empruntant le cours de l'Hyères et rejoint l'Aulne au niveau de la commune à Pont-Triffen, sa partie aval étant canalisée jusqu'à larade de Brest viaChâteaulin.
Son sous-sol est formé en bonne partie deschistes parfois ardoisiers (une ardoisière subsiste à Rest ar Valy, l'ardoisière Guyomarc'h) de l'époquecarbonifère (ère primaire). L'altération de ces roches donne des sols lourds d'argile jaune ou brune, glaise compacte qui colle aux instruments aratoires. L'été, elle a tendance à se crevasser, à se dessécher et perd vite son eau[4].
La commune est située dans lebassin Loire-Bretagne. Elle est drainée par l'Aulne, le canal de Nantes à Brest, l'Ellez, l'Hyère et divers autres petits cours d'eau[5],[Carte 1].
Lecanal de Nantes à Brest est un canal, chenal et un estuaire et un cours d'eau naturel navigable sur une grande partie de son cours, d'une longueur de364 km. Il prend sa source dans la commune deNort-sur-Erdre et se jette dans laLoire àNantes[8].
L'Ellez, d'une longueur de28 km, prend sa source dans la commune deSaint-Rivoal et se jette dans l'Aulne sur la commune, après avoir traverséneuf communes[9].
Plusieurs études ont été menées afin de caractériser les types climatiques auxquels est exposé le territoire national. Les zonages obtenus diffèrent selon les méthodes utilisées, la nature et le nombre des paramètres pris en compte, le maillage territorial des données et la période de référence. En 2010, le climat de la commune était ainsi de typeclimat océanique franc, selon une étude duCentre national de la recherche scientifique (CNRS) s'appuyant sur une méthode combinant données climatiques et facteurs de milieu (topographie, occupation des sols, etc.) et des données couvrant lapériode 1971-2000[11]. En 2020, le climat prédominant est classé Cfb, selon laclassification de Köppen-Geiger, pour la période 1988-2017, à savoir un climat tempéré à été frais sans saison sèche[12]. Par ailleursMétéo-France publie en 2020 une nouvelle typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat océanique[13]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral doux », exposée à un climat venté avec des étés cléments[14]. Elle est en outre dans lazone H2a au titre de laréglementation environnementale 2020 des constructions neuves[15],[16].
Au, Landeleau est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[20].Elle est située hors unité urbaine[21]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carhaix-Plouguer, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[21]. Cette aire, qui regroupe 18 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[22],[23].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d'occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (87,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (52,1 %), zones agricoles hétérogènes (25,2 %), prairies (10,3 %), forêts (9,2 %), zones urbanisées (3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,1 %)[24]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le franchissement de l'Aulne fut longtemps un point stratégique : passage à gué d'abord, puis à partir d'une date indéterminée un pont fut construit, le pont de Pénity-Saint-Laurent, les droits de passage étant perçus auxXVIIe et XVIIIe siècles par le seigneur de Châteaugal.
La route nationale 164Rennes -Châteaulin, axe routier principal de la Bretagne centrale, progressivement transformé en voie expresse dans le cadre duPlan routier breton passe dans la partie méridionale du territoire communal, en empruntant le versant nord (rive droite) de la vallée de l'Aulne, sans passer par le bourg de Landeleau, y entrant venant deCarhaix près de Pont Triffen et en sortant en direction deChâteauneuf-du-Faou à hauteur du hameau de Rosagoauen.
L'anciencanal de Nantes à Brest, aujourd'hui désaffecté pour la navigation commerciale, emprunte le cours de l'Aulne à la limite sud du territoire communal. L'ancien chemin dehalage est désormais sentier de randonnée, le canal est fréquenté par les pêcheurs à la ligne. Une écluse, celle de Pénity, se trouve à la limite communale.
La voie ferrée à voie étroite faisant partie duRéseau breton ne fut en service que de 1904 à 1967 (gare de Landeleau -Spézet), reliant à partir de 1906Carhaix àChâteaulin.
Le nom de la localité est attesté sous les formesLandeleou en 1267,Landeleu en 1270,Lanteleau en 1368,Landeleau en 1448.
Son nom provient du mot bretonlan (« lieu consacré à un saint, ermitage ») associé àsaint Théleau (Sant Telio en breton),saint breton plus ou moins mythique, associé commesaint Edern à un cerf, peut-être une forme christianisée du dieu celteCernunnos.
Landeleau s'est développée initialement grâce à un gué qui permettait à la voie romaine allant deVorgium (Carhaix) àChâteaulin de franchir l'Aulne. Landeleau faisait partie de la paroisse primitive de l'ancienneArmorique dePlouyé, faisant partie un temps dePlonévez-du-Faou avant d'en être détachée. Le nom de la paroisse s'est écrit successivement Landeleou en 1267, Landeleu en 1270, Lanteleau en 1368, Landeleau en 1448[26] et Landelleau en 1801.
La plus ancienne sculpture attestée dans l'extrême ouest de l'Europe a été trouvée parJacques Briard dans le cimetière du premierâge du fer de Penfoul à Landeleau lors des fouilles en 1980 : « C'est un bloc de quartz mis en forme pour lui donner un contour ovalaire et portant une entaille pouvant simuler une bouche, les yeux n'étant pas indiqués. Elle avait été déposée à l'extrémité d'un massif de pierres allongé, peut-être réalisé dans le dessein de simuler une silhouette humaine dont ce bloc eût pu constituer la tête. Cette sommaire sculpture a été comparée aux têtes “celtiques” en pierre de Shipton Gorge dans les Îles britanniques, dont elle ne se rapproche cependant guère que par le mode de figuration de la bouche[29]. »
Selon la tradition,Théleau, à la suite d'une épidémie depeste, gagna l'Armorique en 549. Nomméévêque de Dol, il abandonna ce poste sept ans plus tard pour construire unermitage au centre de la Bretagne, dans un lieu qui devint Landeleau. Desreliques conservées dans l'église paroissiale lui sont attribuées[30].
Hervé de Landeleau futévêque de Quimper entre 1245 et 1261. Mort en réputation de sainteté, son tombeau était placé au milieu du chœur de lacathédrale Saint-Corentin, en avant dulutrin. C'était une tombe de pierre élevée, portant une table de bronze, sur laquelle on voyait sa représentation en relief, avec cette inscription gravée sur les rebords de la table : "Hic jacet magister Hervæus de I.andeleau quondam episcopus corisopitensis qui decessit in vigilia beati Laurentii anno domini M.CC.LXI Orate pro eo fideles".
On venait d'assez loin en pèlerinage à ce tombeau, qui était soigneusement entretenu, par lafabrique.Albert le Grand rapporte qu'en 1313, une femme de l'évêché de Vannes, nommés Doëzal « estant venue en pèlerinage à Kemper-Corentin, fut avisée par un petit garçon de toucher ses yeux au tombeau de Hervé de Landt-Elleau ; ce qu'ayant fait, elle recouvra la veüe »[31]. Son tombeau fut rasé en 1791 par ordre du Directoire du département. Selon la tradition, son corps aurait été retrouvé entier en bien conservé[32].
Les familles nobles répertoriées : à lamontre de l'évêché de Cornouaille en 1481, les nobles suivants étaient présents : Jehan Lohennec, escuyer, archer en brigandine (cotte de mailles), messire Jean Cotten, archer en brigandine, escuyer Guillaume Ansquer, archer en brigandine, Guillaume Kermanach représenté par Alain Guéguen et escuyer Auffroy Bernard, archer en brigandine. En 1832, selon leChevalier de Fréminville les familles Ansquer de Kéroulas « d'azur au rencontre de cerf d'or », Cotten de Saint Yvi « d'azur au chevron d'or accompagné de trois croix pattées de sable » sont toujours subsistantes[34].
Landeleau est en 1498 l'une des 33 paroisses dudiocèse de Cornouaille à posséder une école et disposait d'une juridiction ducale, puis d'unesénéchaussée royale après le rattachement de la Bretagne à la France : "les sièges deDuault, Landeleau, LeHuelgoat etChâteauneuf-du-Faou sont mentionnés sous le présidial deQuimper, dans l'édit de création desprésidiaux parHenri II (édit de Reims, mars 1552), et furent réunis à Carhaix par l'édit de Châteaubriant (octobre 1565)"[35]. Par deslettres patentes du 29 mars 1564 données àBlois, le roiCharles VI supprime un grand nombre de sénéchaussées dont celles deChâteauneuf,Huelgoat et Landeleau qui sont incorporées dans celle deCarhaix.
Ernest Guérin ː Marie de Keroulaz (aquarelle et gouache sur papier, non daté).
Deux grandes seigneuries existaient :
La seigneurie principale était celle duchâteau de Châteaugal, habitée par la famille du Chastel, (les Du Chastel étaient devenus seigneurs de Mezle [Mesle] enPlonévez-du-Faou par alliance en 1374 et c'est Henri Du Chastel, deuxième du nom qui devint aussi seigneur de Châteaugal grâce à son mariage avec Isabeau de Kermellec, dont le père Jean de Kermellec était le seigneur du lieu)[36]. Jean du Chastel, seigneur de Mesle et de la Roche-Droniou, est cité dans laRéformation de 1536 en Cornouaille[37] comme seigneur de Kerouantrec et Kerbellec ; il rendaveu à Châteaugal en 1544. Antoine du Chastel, époux de Marie Le Scaff, lui succède en 1555[37]. Leur fils, François du Chastel, marquis de Mesle, seigneur de Châteaugal et de Landeleau, mort en 1599, fut le plus connu des membres de cette famille. François du Chastel, épousa d'abord en 1565 Marie de Keroulaz ou Keroulas (selon unegwerz recueillie parThéodore Hersart de La Villemarqué dans sonBarzaz Breiz, Marie de Keroulas[38], que l'on obligea en 1565 à se marier avec le peu séduisant François du Chastel, en serait morte de chagrin en 1582), puis Catherine de Quélen, veuve d'Yves de Guer, seigneur de la Porteneuve, et enfin Anne de Kerouzéré, dame de Kerleau. Le tombeau mutilé de François du Chastel se voyait encore au milieu duXIXe siècle dans le cimetière de Landeleau[39].
Aymar de Blois de la Calande a rédigé en 1823 une étude érudite[40] sur une complainte de 30 couplets relatant le mariage malheureux survenu en 1565 de l'héritière du manoir de Keroulas avec François du Chastel, seigneur de Châteaugal[41]". C'est la plus ancienne complainte en langue bretonne (gwerz) dont le texte a été conservé[42]. Elle a été traduite en français parÉmile Souvestre dès 1834[43]. En résumé, la jeune héritière n'aimait pas le marquis de Mesle mais elle ne put fléchir sa mère dont la vanité se trouvait flattée d'une aussi riche alliance. La pauvre fille obéit mais, peu de temps après, elle mourut de chagrin de n'avoir pu être unie à celui auquel elle avait donné son cœur. Selon Édouard Vallin, cettegwerz était encore fréquemment chantée par les pâtres des monts d'Arrée au milieu duXIXe siècle[39].
En avril 1590, alors qu'il commandait pour le compte desLigueurs la place deQuimperlé, il fut battu par ruse par les troupes d'Henri de Bourbon, prince de Dombes. Le chanoine Moreau raconte : "Arrivés donc entre minuit et le point du jour, pour faire leurs approches plus secrètement (...) jusques à la porte de la ville du côté de Vannes, appliquèrent les pétards. (...). On le fit jouer avec un tel effet qu'il emporte la porte de la ville et donne l'entrée libre à l'ennemi qui entre en foule où, trouvant l'habitant, capitaine, soldat qui dormaient à la française, en eurent bon marché, car ils ne rendirent aucun combat, et ceux qui résistèrent furent tous tués. Plusieurs cependant se sauvèrent, tant hommes que femmes et filles par la rivière du côté de Cornouaille. (...) Voilà comment la négligence d'un capitaine guère expérimenté et habitué à prendre ses aises, comme était celui-ci, a porté de ruine où il commandait. (...) Le sieur de Mesle, capitaine, (...) ayant reçu cette honteuse escorne, se retira tout honteux au Châteaugal, près Landeleau"[44].
Son petit-fils Claude, marquis du Chastel, dela Garnache, de Goulaine et de Mezle, comte de Beauvoir-sur-Mer et de Saint-Nazaire, baron de Gouarlot, seigneur de Châteaugal, Rosquijeau, Landrévrésech, Quelennec, Kergoët, Glomel, le Grannec, la Marche, Kerminihy et Bodriec, mourut sans postérité. Il avait épousé, en 1639, Sainte Budes de Blanchelande, laquelle obtint annulation de son mariage, pour impuissance de son mari, en 1646. Il se maria cependant, dès 1647, à Yolande de Goulaine, dont l'union fut également stérile.Plaisanté sur son infirmité par le marquis de Carman, il tua celui-ci en duel en 1652[26].
Châteaugal passa ensuite aux mains de la famille de Muzuilliac, qui détenait la seigneurie de Pratulo enCléden-Poher : Jacques de Muzuillac, né vers 1620, puis ses héritiers et, par alliance, à la famille De Marbeuf. Claude-François-Marie De Marbeuf vendit en 1728 la seigneurie de Châteaugal à François-Augustin Hay, seigneur de Tizé. L'un de ses filsCharles Louis de Marbeuf pourrait être le véritable père de Napoléon1er, mais cela reste incertain[45].
La seconde dépendait dumanoir de Kastell-Grannec : son chef-lieu était en Landeleau (comprenant le Vieux-Moulin, Coat-Noennec, Kervéguen, Kerroué, Treollen, Kerguz, Kernévez an Coat et Brondohal) mais son fief s'étendait surtout sur des terres deChâteauneuf-du-Faou et plus secondairement deCollorec"[33]. Il appartenait auXVe siècle aux seigneurs De la Marche. Reconstruit auXVIe siècle, il disposait de quatre tourelles placées aux angles de lacourtine, protégée par six canons. C'est Guillaume de Coatanezre, cité comme sieur du Grannet et du Bollen lors de laRéformation de 1536 en Cornouaille[37], époux de Béatrice de Kérourfil qui en fournissent l'aveu en 1540[46]. L'ouvrage était précédé de fossés et de levées de terre, vestiges d'une enceinte antérieure, médiévale ou antique[47].
« La salle d'honneur du Granec était l'une des plus riches et des plus somptueuses de toute la Bretagne. Quatre énormes têtes de ces dragons verts à écaille d'or, que l'on appelait des "rageurs", mordaient les extrémités de deux poutres énormes à fond rouge, semé de palmes, de feuilles de vigne, de fleurs et d'animaux fantastiques. Les murs étaient couverts de hautes tentures à personnages et lambrissés à hauteur d'appui de cuir "en or basané" et les planchers étaient revêtus d'un éclatant pavage en terre vernissée »[48].
Guy Éder de La Fontenelle, le "brigand de Cornouaille", prit le château par ruse en1593 et fit massacrer 700 paysans qui tentaient de l'assiéger. Lechanoine Moreau raconte: "Ladite année 1593, environ le mois de juin, le manoir ou château du Granec fut surpris par les gens du capitaine La Fontenelle. Cette maison appartenait au sieur de Pratmaria qui se nommait en ce temps-là Vincent de Coatanezre, et y faisait sa continuelle résidence, et à cause de quoi il chérissait la dite maison et l'avait fait fortifier de bons fossés et levées de terre par dedans, flanquée de quatre tourelles aux quatre coins de l'enclos, se tenant en cet endroit pendant la guerre, avec quinze ou vingt hommes pour sa garde particulière et à ses frais. (...) Bref, la maison était forte et bien flanquée pour tenir contre les coups de main. (...). Le capitaine La Fontenelle cherchait en ces temps-là tous les moyens possibles d'avoir une retraite dans un pays qui n'eût encore été ruiné. Il désirait donc cette place, mais il n'avait pas d'assez grandes forces pour l'emporter. Il essaya de la surprendre par ruse"[49]. La Fontenelle fit passer certains de ses hommes pour des troupes dépendant du sieur du sieur de Rosampoul, un ami de Vincent de Coatanezre, et ce dernier fit baisser le pont-levis. Le château du Granec fut pillé, son propriétaire chassé.
Pour l'empêcher de continuer à écumer la région, plus d'un millier de paysans vinrent assiéger pendant 8 jours son repaire du Granec, profitant de l'absence du bandit parti guerroyer du côté deMorlaix. De retour une nuit par surprise et tua environ 800 paysans. Selon le chanoine Moreau, « non content de ce carnage, La Fontenelle refusa aux parents des victimes la permission d'enlever les blessés, et même les morts, pour leur rendre les derniers devoirs et par ainsi demeurèrent corrompre sur la face de la terre sans que personne osât braver la défense du tyran qui faisait tuer à coup d'arquebuse quiconque tentait de s'en approcher[50]. » Leduc de Mercœur, chef de laLigue et gouverneur de Bretagne, fit brûler le manoir en1594 par des troupes espagnoles de passage « considérant, dit le chanoine Moreau, combien de maux et de ruines il avait apportés au quartier, et qu'il pouvait apporter à l'avenir, commandèrent de mettre le feu au château, ce qui fut fait à l'instant. Ainsi ce beau château fut anéanti environ quarante ans qu'il fut bâti tout de neuf par feu chevalier Guillaume de Coatanezre, Sr. de Pratmaria, qui fut un grand dommage, mais un bien signalé pour le pays »[50].
Les Landeleausiens participent nombreux à larévolte des Bonnets Rouges en 1675. Le chanoine Moreau raconte : « Le samedi matin, le bruit courut en peu de temps par tout le pays, le tocsin fut sonné par toutes les paroisses et les paysans se mirent incontinent sous les armes. (...), s'acheminant à Carhaix sans ordre ni discipline de guerre. (...) Il en passa de grandes troupes par le Granec, demandant d'être conduits par le seigneur, qui n'en voulut rien faire, mais leur bailla un vieux soldat nommé Lanridon qui accepta la charge pour ceux de Plounévez-du-Faou, conduits aussi en partie par le sieur du Cleusiou Roudoumeur[53]. Arrivés qu'ils furent au pont du Moulin du Duc, demi-lieue de Carhaix vers l'occident, ils barricadèrent le plot d'une grande tranchée et autres matériaux ». Les paysans sont battus par les troupes du capitaine de la Tremblaye. Le chanoine Moreau poursuit : « Il y eut en cette déroute grande tuerie de paysans. (...) Les paroisses qui firent cette boutade, ledit jour du samedi, furent celles de Cléden, Landeleau, Plounévez, Plouyé, Le Huelgoët, et autres paroisses de Carhaix, soit trois à quatre lieues »[49].
Les Landeleausiens participent au pillage du château de Kergoat enSaint-Hernin. La paroisse fut condamnée à verser une amende de2 000 livres en réparation des dommages.
Pendant laRévolution française, lesChouans prennent en otage le curéconstitutionnel de la paroisse qui rétracte son serment de fidélité à laConstitution civile du clergé mais est alors arrêté par les Révolutionnaires. Le maire de Landeleau est assassiné en 1801 par lesChouans. Louis-Jean Gillard de Larchantel, comte de Landeleau, chanoine, grand chantre à lacathédrale de Quimper fut fusillé pendant la Révolution[54].
Le (21 nivôse an VII), une troupe de douze « brigands » (chouans), commandés par le ci-devant abbé Dorlat (en fait probablement l'abbé Philippe-Marie Dagorne du Bot, né à Carhaix en 1743, ancien chanoine et vicaire général de Rennes) et un émigré du nom de La Faye, sous les ordres du chef chouanJean François Edme Le Paige de Bar, attaque un détachement de six soldats de la garnison de Landeleau rentrant deSpézet et tue l'un d'entre eux[56].
La construction ducanal de Nantes à Brest, qui localement emprunte le cours de l'Aulne qui est canalisé entraîne une certaine prospérité pendant sa construction, puis sa période d'activité, principalement dans la partie méridionale de la commune.
Un rapport d'avril 1872 indique que Landeleau fait partie des 28 communes du Finistère à être encore sans école[57].
Unloup qui n'avait plus que trois pattes aurait été observé en 1906 entre Landeleau etLoqueffret ; ce serait le dernier loup vu dans la région[58].
Le 30 août 1904, la gare de Landeleau -Spézet accueille ses premiers trains grâce à l'ouverture au trafic du tronçon ferroviaireCarhaix -Pleyben, suivi en 1906 du tronçonPleyben -Châteaulin, cette ligne faisant partie du "Réseau breton" à voie métrique. Cette ligne a été fermée au trafic en 1967.
Vieux puits à Landeleau (près de l'ancien presbytère).
« Si vous venez de traverser le Léonais [ = leLéon ], il vous semblera que le pays de l'Aulne est par endroits un peu désert, que trop de fermes ont encore le toit de chaume sur des murs de pierre cimentés uniquement de boue. Si vous y passez vers la fin du mois d'août, vous y verrez avec étonnement battre le blé au fléau, un instrument que vus croyiez banni du monde civilisé depuis la découverte des machines à battre. C'est surtout en tirant sur la montagne, versPlounévez-du-Faou,Saint-Herbot,Plouyé,Scrignac, que vous serez frappé de ces traces d'ignorance et de misère.
Au contraire vers le canal, par lequel arrivent les engrais calcaires ainsi que les instruments aratoires de l'industrie moderne, l'aspect est très florissant. La terre végétale est partout assez profonde pour qu'en fumant et en variant convenablement l'assolement, on transforme en terrais de rapport des landes jusque-là improductives. L'avoine, le sarrasin et le seigle occupent encore plus de place que le froment; mais celui-ci est déjà cultivé suffisamment pour que le pain blanc ait presque partout remplacé le pain noir dans l'alimentation quotidienne. Les prés, améliorés par des drainages, nourrissent vers Carhaix des bœufs gras qui alimentent (...) un commerce considérable. (...).
Et ici les maisons ont bonne apparence. Les murs sont enduits d'une couche riante de chaux blanche ; les toits sont d'ardoise, les fenêtres s'ouvrent largement. (...) De même les bourgs sont élégants ou riants[59]. »
En 1848, Landeleau fait partie des 11 communes duPoher sur 22 en tout à ne pas avoir d'école. Elle n'en a toujours pas en 1872, faisant partie des 28 communes du département n'en disposant pas[60], mais elle existe en 1874[61]. En 1923, son état est apparemment lamentable, un rapport écrit: " École tristement célèbre dans la circonscription, véritable taudis, n'a jamais été réparée"[62].
La vie à l'école de Landeleau pendant la Seconde Guerre mondiale, avec des enfants réfugiés brestois qui y étaient en internat, est racontée est évoquée par un instituteur de l'époque : « La classe se déroulait à l'école des garçons, le dortoir était à l'école des filles. Tous les matins, je conduisais les enfants à un lavoir, tout près de l'église du bourg. C'est là que s'effectuait le "décrassage", au grand étonnement des Landeleausiens, déjà dans la rue à six heures. Je prenais mes repas dans ce restaurant où mon arrivée avait provoqué l'émoi dont j'ai parlé plus haut. De l'autre côté de la rue, il y avait un magasin de textiles tenu par monsieur et madame Cam, dont le fils Jean, allait, quelques années plus tard, créer à Brest l'Hypermarché Rallye. »[63].
Latroménie existait déjà en 1703, un texte d'un curé de Landeleau, Jean Caillibotte, évoque à cette date la procession des reliques de saint Thélo le lundi de Pentecôte. Il évoque aussi les qualités fébrifuges de la pierre dite "Lit de saint Thélo"[64].
À Landeleau, le jour de laPentecôte, on célèbre la fête du saint patron par une sorte detroménie. C'est une longue procession, dite « tro ar relegoù », le "tour des reliques", qui part de l'église paroissiale pour rejoindre la chapelle Saint-Laurent puis revient par un chemin en partie différent. La troménie de Landeleau en 1905 a été décrite par le chanoinePeyron, selon ce texte[65], "le dimanche qui précède laPentecôte, au sortir de la messe célébrée à la chapelle Notre-Dame-de-Lannach, le bedeau monte sur le talus duplacître et met en adjudication l'honneur de porter les reliques du saint au jour de la grande procession ; comme il y a deux porteurs, ils s'entendent naturellement sur le prix maximum de leur enchère qui, cette année, est montée à 125 F. Les porteurs se choisissent alors deux gardes du corps qui, armés de baguettes blanches dont nous verrons tout à l'heure l'utilité, se tiendront constamment de chaque côté des reliques pendant la procession".
Le chanoine Peyron poursuit : "La procession, suivie par environ deux mille hommes, car plusieurs sont venus des paroisses voisines, se met en marche dès sept heures du matin, précédée d'une douzaine de clairons, l'on se dirige vers la première station qui est la chapelle de Notre-Dame-de-Lannac'h, distante du bourg d'une demi-lieue ; jusque-là, l'on marche d'un bon pas mais qui n'a rien d'exagéré car on y porte lesbannières, et les jeunes filles et enfants du bourg précèdent la procession avec des oriflammes et portant sur les épaules des statues de saints.
En arrivant à la chapelle, les deux porteurs desreliques les élèvent sur le brancard à bout de bras au-dessus de la porte d'entrée, et toutes les personnes qui assistent à la procession passent dessous les reliques, essayant au passage de les toucher de la main ou du moins les franges du brancard qui les supporte, et c'est ici qu'interviennent avec leur baguette les deux gardes ; ils tolèrent bien qu'on touche les franges, mais si les mains ont la témérité de vouloir toucher aux reliques elles-mêmes la baguette blanche s'abat immédiatement sur la main audacieuse; mais il n'y a que deux baguettes, pour cinq ou six mains qui se tendent à la fois, et plusieurs ont pu satisfaire leur dévotion sans que leurs doigts soient trop endoloris"[66].
Ce n'est là que la première halte de la longue procession qui, à travers champs et landes, fait ensuite étape au fameux chêne de Châteaugal qui, selon la légende, permit à Théleau de s'y réfugier lorsqu'il fut poursuivi par les chiens du seigneur du lieu, puis les pèlerins se dirigent vers la troisième station, la chapelle du Pénity-Saint-Laurent, située sur une colline dominant les sources de l'Aulne et où, à 10 heures, est chantée la grand-messe, puis écouté un sermon. Après un repos d'une heure et demie, la procession reprend par monts et par vaux jusqu'à ce qu'on atteigne la quatrième station, la chapelle Saint-Roch où se renouvelle le passage de tous les pèlerins sous les reliques. La procession, rejointe peu à peu par tous ceux qui n'ont pas pu la suivre entièrement, reprend ensuite en direction de l'église paroissiale. "Une fois encore à l'entrée du cimetière, toute la procession défilera sous les reliques et, après le chant desvêpres et la bénédiction duSaint-Sacrement, les reliques elles-mêmes seront données à baiser à tous les fidèles" termine le chanoine Peyron.
La cérémonie commencée à 5 heures du matin se terminait vers 17 heures.
Selon la tradition populaire rapportée parAnatole Le Braz, il faut faire le "tour des reliques" de Landeleau de son vivant : « si on ne l'a pas fait de son vivant, on le revient faire après sa mort, avec son cercueil sur les épaules, et l'on avance chaque jour que de la longueur du cercueil »[67].
Dans son mémoire de maîtrise d'ethnologie[68] datant de 2002, Joël Hascoët a analysé la Troménie, les pratiques du deuil pendant la procession et les évolutions de ces pratiques religieuses au fil duXXe siècle.
En mars 1906, lors de laquerelle des inventaires, le clergé et les fidèles opposent une vive résistance : le vicaire de la paroisse, l'abbé Le Dantec, est arrêté pendant le crochetage des portes de l'église pour « voies de fait sur un gendarme »[69]. On lui passe même les menottes et il est emprisonné àChâteaulin. L'évêque de Quimper décide alors de supprimer toutes les cérémonies religieuses dans la paroisse. Le vicaire fut condamné à un mois de prison par le tribunal deChâteaulin pour "outrages au maire, rébellion et coups aux gendarmes". Le recteur de la paroisse écope d'une amende de 200 francs[70].
Parmi les soldats originaires de Landeleau morts pendant laPremière Guerre mondiale, cinq ont été tués sur le front belge, dont quatre (Guillaume Cochennec, Guillaume Louis Le Foll, Pierre Le Moal, Jean Maltret) lors de laCourse à la mer en 1914, le cinquième (Jean Hamon) en 1917 ; deux (Guillaume Féon, François Le Bec) sont morts dans les Balkans lors de l'Expédition de Salonique ; quatre (François Bernard, Mathieu Cariou, Jean François Salaün et Jean Salaun) sont décédés alors qu'ils étaient en captivité en Allemagne ; la plupart des autres sont morts sur le sol français dont François Lanuzel, décoré de laCroix de guerre 1914-1918[71].
Le monument aux morts de Landeleau porte les noms de vingt personnes mortes pour la France pendant laSeconde Guerre mondiale[71].
Joseph Cochennec a témoigné de sa vie pendant la guerre : « C'est le mois de août 1939, je suis dans les champs à ramasser du trèfle pour mes vaches (...). Soudain j'entends la cloche du village. C'est letocsin ; je sais ce que cela signifie : la guerre est déclarée. J'abandonne tout, le trèfle, mes outils et je cours chez moi. Ma femme m'attend devant la maison. L'air triste, elle me dit que j'ai un trèfle alliance et lui dit que ce sera mon porte-bonheur » ; en juin 1940 il est fait prisonnier par les Allemands lors des combats de lapoche de Dunkerque et envoyé austalag X-B deSandbostel : « Dans notre baraquement, tous les copains m'appellent « le vieux » parce que je suis le seul à être marié et avoir des enfants. Çà a des avantages : je reçois régulièrement des colis de Marie, ma femme. À l'intérieur nourriture et vêtements qui améliorent le quotidien. Marie sait que tout est lu et ouvert par la censure ... mais elle est rusée ! Sur chaque paquet elle note un petit mot affectueux, et termine parliser kreiz. Du breton que les Allemands ne comprennent pas. Je sais ce que cela signifie : elle a caché un courrier plus personnel dans un objet. Au milieu de la pelote de laine, ou même dans la pâte du gâteau breton, dans un tube d'aspirine, avant de le mettre au four ! »[72].
Objets ayant appartenu à Joseph Cochennec, de Landeleau, prisonnier de guerre austalag X-B deSandbostel (Musée Mémoires 39-45 àPlougonvelin) 1.
Objets ayant appartenu à Joseph Cochennec, de Landeleau, prisonnier de guerre au stalag X-B de Sandbostel (Musée Mémoires 39-45 à Plougonvelin) 2.
Le, deux hommes de Landeleau sont blessés par des coups de feu tirés par des militaires allemands dans le village de Kernoal ; l'un d'eux, Raymond Guichot, décéda des suites de ses blessures[73].
xLe monument aux martyrs du 3 août 1944.
Le, desrésistants FTP de la compagnie « Corse », commandés par Georges Le Gall, attaquent des colonnes allemandes au niveau du passage à niveau de Pont ar Stang Vihan (la voie ferrée existait alors). Les résistants sont battus par les troupes allemandes (15 d'entre eux sont tués, dont Joseph Le Droff, de Saint-Nic, exécuté par balles). Les Allemands, en représailles, prennent des otages dans le voisinage, fusillant 18 d'entre eux, et brûlant certaines maisons : sept personnes soit fusillées, soit brûlées, sont trouvées dans la maison Deniel ; trois autres cadavres carbonisés sont trouvés dans une ferme brûlée au village du Cloître, dont celui de l'abbé Suignard, un jeune prêtre venu soigner les blessés ; quatre cadres de résistants, fusillés, sont trouvés près du puits de la même ferme, et deux autres dans les champs aux alentours ; au bourg même de Landeleau, quatre personnes sont fusillées et deux décèdent des suites de leurs blessures, dont Le Moigne, instituteur à Spézet[74].Arrivant sur les lieux au moment où les Allemands ont envahi le bourg, Yves Lallouët, maçon, et son ouvrier Corentin Lerrant seront conduits aux abords de l'église et adossés contre un mur face au peloton d'exécution. Ils auront la vie sauve grâce à l'intervention d'une serveuse qui expliquera aux Allemands qu'il s'agit de clients du restaurant où elle travaille. Le lendemain, André Le Gall, un résistant de Châteauneuf-du-Faou, fut tué d'une rafale de mitraillette par des soldats allemands au Pénity-Saint-Laurent. Landeleau est libéré par les Américains deux jours plus tard, le. Une stèle commémorative rappelle à Pont ar Stang Vihan le nom des 33 personnes tuées alors[75].
Trois soldats (Hervé Kergoat, Eugène Pennanech[77], Jean Pichon) originaires de Landeleau sont morts pendant laGuerre d'Indochine et un (André Bernard) pendant laGuerre d'Algérie[71].
Depuis 1921, le déclin démographique est continu jusqu'à 2006, la commune perdant presque la moitié de sa population en 85 ans (- 986 habitants, -49 %), même si les 25 dernières années montrent une relative stabilisation démographique. Le vieillissement de la population est net: en 2007, les plus de 65 ans représentaient 24,3 % de la population communale totale alors que les moins de 15 ans n'étaient que 17,2 %. La commune continue à enregistrer undéficit naturel important: de 1999 à 2008, en dix ans donc, l'on a comptabilisé 93 naissances et 132 décès à Landeleau. Lesolde migratoire, longtemps négatif, est toutefois légèrement positif depuis 1982[80].
Église Saint-Thélo : détail de la façade.L'église paroissiale Saint-Thélo.
L'église Saint-Thélo ou Saint-Théleau (1719-1897). Cette église remplace l'ancienne église datée de 1540. Construite en 1896 sur les plans de M. Le Guérannic (sa première pierre est posée le 24 février 1896), elle est consacrée par Valleau, évêque de Quimper et de Léon, le 16 novembre 1897. Elle comprend une nef avec bas-côtés de six travées, terminée par un chevet plat : le clocher est semi-encastré. Le clocher de l'église, qui date de 1719 (exécuté sur les plans de l'architecte Favennec de Pleyben), est restauré en 1886. La cloche porte l'inscription "Faite en l'an 1619".
L'édifice se compose d'un transept et d'une nef avec deux bas-côtés dont elle est séparée par six arcades que soutiennent des piliers sans chapiteaux. Le mobilier sort des ateliers de M. Derrien, de Saint-Pol-de-Léon. Il s'agit d'une étape de laTroménie, "Tro ar Relegou" : point culminant de saint Théleau ou Thélo, consistant en une procession marquée d'étapes, sur un parcours long de 18 km, s'effectuant dans le sens du soleil[83]. Se trouvent encastrées dans les murs du nouvel édifice, trois pierres armoriées : l'une porte les armes de Châteaugal, et les deux autres les armes du Chastel et de familles alliées (ses pierres viennent du mausolée de François du Chastel, seigneur de Châteaugal, qui existait dans l'ancienne église paroissiale et qui fut détruit sous la Révolution). L'église abrite les statues anciennes desaint Théleau (sur son cerf),saint Roch etsaint Jean-Baptiste. On y trouvait autrefois, dans le cimetière, un oratoire et une chapelle dédiée àsaint Maudez. Lereliquaire date duXVIe siècle.
Lafontaine Saint-Thélo se trouve près de l'église.
Lechêne de saint Thélo était un chêne plusieurs fois centenaire situé à quelques centaines de mètres de Kastell-Gall.Il mesurait 4,55 mètres de circonférence à 1 mètre du sol en 1999[84]. Cet arbre était la deuxième station de la Troménie[85]. Selon une coutume ancienne qui se pratiquait encore il y a peu, certains emportaient un petit bout d'écorce en guise detalisman. L'évêque de Quimper il y a quelques années s'était fâché d'assister à cette scène surprenante : « Arracher des bouts d'écorce du chêne de Saint-Télo en guise de talisman, c'est une pratique païenne que condamne l'Église » dit-il[86]. Ce chêne est malheureusement tombé en octobre 2006.
Lesarcophage de saint Thélo: actuellement devant le porche de l'église paroissiale. De l'époque gallo-romaine, il nous reste un bloc de granit blanc de Locuon[87], (à 40 km), pesant 2,7 tonnes qui a servi de pièce d'architrave pour un temple romain[88]. Au hautMoyen Âge, lorsque des moines ont fondé la future paroisse de Landeleau, la pierre a été creusée pour la transformer ensarcophage. La tradition le désigne sous le nom de "Gwele sant telo", le lit de saint Thelo. On dit que le saint homme y couchait en pénitence. Ce sarcophage fut longtemps l'objet d'une grande vénération.Saint Yves Hélory, le plus grand saint de Bretagne, y coucha lui-même une nuit lors de son passage à Landeleau en1303 en guise de pénitence, fait rapporté dans les actes de son procès de canonisation[réf. nécessaire]. D'autres pierres en granit blanc de Locuon[87], provenant probablement du même monument antique, ont été remployées dans les murs de l'église. Selon la coutume, à Landeleau, pour guérir les rhumatismes ou le mal de dos, "on allait s'étendre sur la pierre appelée lit de saint Théleau"[89].
Lecalvaire de Lanzignac : daté de1538, ce calvaire incomplet est le seul vestige de la chapelle de la Trinité. Sur le croisillon, deux anges recueillent le sang du Christ dans un calice.Saint Jean et laVierge Marie encadrent le crucifié. Au revers,sainte Véronique montre le visage duChrist sur leSaint-Suaire. La statue de la Vierge a été refaite en 2002. En contrebas de ce site champêtre se trouvent la fontaine de la Trinité et son lavoir, récemment restaurés (les fontaines de la Trinité ont généralement une origine gauloise, elles correspondent à d'anciennes divinités gauloises christianisées. Unpardon est organisé chaque année depuis 1985 le jour de la fête de laTrinité sur le site de l'ancienne chapelle. Le toponyme "Lanzignac" provient de "lan" (ancien ermitage situé probablement en ce lieu) ; quant à "zignac", toponyme unique en Bretagne, son origine est inconnue.
Une déclaration de bien de la paroisse datant de 1680 précise que "la maison presbytériale sert à cet effet de mémoire d'homme". Dans les comptes de fabriques du 26 juin 1639, Jean Floc'h fait mention d'un titre ancien (14..?) comme quoi le recteur aurait payé une rente au seigneur de La Villeneuve.C'est probablement au cours duXVIe siècle que le manoir devint la propriété du chapitre de Kemper (Quimper,évêché de Cornouaille). Son architecture est tout à fait conforme à l'architecture des manoirs bretons desXVe – XVIe siècles.
En 1796, le "Presbital Kozh" et ses dépendances sont vendus au titre des biens nationaux, à André Galochard,marchand de biens.
Bâtiment annexe de l'ancien presbytère transformé en musée d'histoire locale.
Une décision de justice début 2010 en raison des graves difficultés financières de l'AssociationKan ar Douar provoquées par un litige entre copropriétaires du bâtiment ont entraîné une décision de vente judiciaire et une menace de son expulsion duPresbital Kozh[94].
Lastatue de saint Roch, en granite, découverte récemment sur le site de l'ancienne chapelle saint Roch (disparue) a été réinstallée après avoir été restaurée (il lui manquait sa tête) par Olivier Danican, sur un socle à la manière d'un calvaire, au carrefour du Moulin-Neuf qui correspond à la quatrième étape de la Troménie[96].
7 moulins dont le moulin à eau de Kerviou, Milin-Coz, Argoff, de Glédic, de Lerrant (pour la fabrication du papier).
Lastèle de Penfoul, replacée à l'entrée de la ferme du même nom, évoque la proximité de la nécropole antique. Lastèle des Trois-Croix a la même provenance mais a été replacée sur la place de la Mairie.
Lastèle de Pont ar Stang Vian commémore les combats du 3 août 1944 qui firent 33 victimes françaises (18 otages civils, 15 maquisards), la plupart originaires de Landeleau etPlonévez-du-Faou.
Le pont de l'ancienne ligne de chemin de fer duRéseau breton allant de Carhaix à Châteaulin à Pont-Triffen[97].
Tous les premiers week-ends d'août, Landeleau organise une grande fête champêtre, la "Fête du Stang"[98], sur son superbe site du Stang au bord de l'Aulne.Cette manifestation rassemble généralement plus de 3 000 visiteurs.Au programme : Jeux divers, café-crêpe, concerts musiques bretonnes, parfois des vedettes internationales de rock ou jazz, groupes folkloriques bretons et étrangers.
Labase nautique du Stang[96] est une base d'entraînement pour les canoës-kayacks inaugurée en 2004. Il s'agit désormais du second site de Bretagne de bassin naturel en milieu sauvage, après celui des "Roches du Diable" à Locunolé.
Un club de football existe dans la commune, l'US Landeleau.
Le seigneur de Kastell-Gall proposa à saint Thelo de lui offrir pour la création de son monastère, autant de territoire qu'il pourrait en circonscrire en une nuit, avant le premier chant ducoq. Sans plusieurs coups du sort et un parcours semé d'embûches dû à la jalousie de sa sœur, notamment des chants de coqs forcés à 2 h du matin, la paroisse de Landeleau se serait étendue jusqu'àCollorec d'un côté et jusqu'àCléden de l'autre[99].
"Bien longtemps après sa mort, saint Théleau n'avait toujours pas oublié la rouerie des seigneurs de ce lieu. Alors, une année, au beau milieu de la procession, il survint une pluie torrentielle. Les pèlerins se débandèrent, on dt mettre les reliques à l'abri dans la grange du manoir. On y laissa aussi les croix et les bannières sous la surveillance d'un gardien. Mais, tout à coup, en pleine nuit, les cloches de Landeleau s'ébranlèrent, sonnant à toute volée. Dans les maisons du bourg, dans les fermes de la campagne, partout on se réveilla en sursaut... On se demendait avec stupeur : au nom de Dieu, qu'est-ce qu'il y a ? Quelqu'un ayant levé la tête s'écria : regardez-donc ! Le ciel était éclairé comme par des cierges et dans les nuages la procession passait. C'était le reliquaire et les croix qui n'avaient pas voulu demeurer à Castel Gall [Châteaugal] et rentraient d'elles-mêmes à Landeleau[100].
La Troménie de Landeleau ou le Tro ar Relegoù de Joël Hascoët, éditions Kan an Douar, 2002, 310 pages[101].
Maitrise d'ethnologie par Joël Hascoët, en 2002. La première étude exhaustive sur la Troménie de Landeleau ; un document de 200 pages, avec des centaines de photos et une masse de documents sortis des tiroirs des Landeleausiens pour ce travail de 2 années.
« La Tromémie de Landeleau ouTrou ar Relegou » par Joël Hascoët, revueLes Mémoires du Kreiz Breizh,no 10, Carhaix.
Landeleau, une paroisse du Poher des origines à nos jours de Com Joël, Keltia Graphic / Kan an Douar, 1988(ISBN2-906992-05-4)
Cette monographie très complète sur Landeleau est le fruit du travail collectif des membres de l'association culturelle Kan an Douar qui a restauré le manoir du presbital kozh. Bien documentée, la plaquette est agrémentée de nombreuses illustrations, photos, dessins, plans. Coédition Keltia Graphic/Kan an Douar. 1988. 114 p.
Le vieux presbytère de Landeleau, au fil de l'histoire.
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 29/07/2024 à 02:06 TU à partir des 372 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/01/1956 au 01/06/2024.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑J. Briard, J. Peuziat, A. Puillandre, Y. Onnée, "Une nécropole et un camp de l'âge du fer à Landeleau (Finistère)", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome CXIII, 1984
↑José Gomez de Soto et Pierre-Yves Milcent, "La sculpture de l'âge du fer en France centrale et occidentale", article paru dans "Documents d'Archéologie Méridionale", 2002, Adam éditions, tome 25, page 261, consultablehttp://dam.revues.org/docannexe1150.html
↑Pierre-Roland Giot, L. Fleuriot, G. Bernier, B. Merdrignac et P. Guignon, "Les premiers bretons. La Bretagne du Ve siècle à l'an 1000", éditions Jos, 1988,(ISBN2-85543-083-6).
↑Albert Le Grand, "Catalogue des Évesques de Cornouaille", publié en 1757, page 157
↑Armand Pihoret, « Rapport présenté au conseil général du département par M. Armand Pihoret, préfet du Finistère »,Rapports et délibérations / Conseil général du Finistère,(lire en ligne, consulté le).
↑François de Beaulieu, "Quand on parle du loup en Bretagne", éditions Le Télégramme, 2004,(ISBN2-84833-096-1).
↑Témoignage de Joseph Cochennec, prisonnier au stalag XB de Sandbostel entre 1940 et 1942, Musée Mémoires 39-45 àPlougonvelin.
↑Éric Rondel, "Crimes nazis en Bretagne (Septembre 1941 - Août 1944), Astoure éditions, 2012, [(ISBN978-2-36428-032-8)]
↑Éric Rondel, "Crimes nazis en Bretagne (Septembre 1941 - Août 1944), Astoure éditions, 2012, [(ISBN978-2-36428-032-8)]. Ce livre fournit, page 213, la liste des 33 personnes décédées
↑Memorialgenweb.org - Landeleau : stèle commémorative de Pont ar Stang Bihan
↑Ronan Le Coadic, "Les nouveaux « Bonnets rouges » de Basse-Bretagne", Études rurales n° 171-172, juillet-décembre 2004, pages 93-201
↑Récit de la conteuse Françoise Hourlant transcrit parAnatole Le Braz dans "Les saints bretons d'après la tradition populaire en Cornouaille", Paris, Calmann-lévy, 1937, page 113