L'influence vosgienne sur l'habitat se fait nettement sentir ici par la présence de nombreuses constructions isolées dans la montagne (anciennes exploitations agricoles) : Chindé, Wachtembret, Sachelingoutte, la Grande Basse, Pransureux, le Blanc Noyer... Les habitants sont dénommés les Lachenois et Lachenoises.
Les limites communales de Lalaye et celles de ses communes adjacentes.
Au, Lalaye est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14].Elle est située hors unité urbaine[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sélestat, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[15]. Cette aire, qui regroupe 37 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[16],[17].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (85,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (85,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (85,4 %), zones agricoles hétérogènes (12,1 %), zones urbanisées (2 %), prairies (0,5 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le village de Lalaye est situé à proximité de la route qui relieSélestat àSaint-Dié, route qui passe par Villé à 3 km. Lalaye se trouve sur laD 39, à la sortie deBassemberg. Les villages les plus proches sont :Fouchy,Breitenau etUrbeis, situés tous au sud du massif de la Honel et deSteige qui se trouve à l'extrémité de ce massif. En arrivant à Fouchy, il faut quitter laD 39 et s'engager sur laD 97 qui se trouve en face de l'hôtel restaurant Diette.
Lacommunautécatholique de Lalaye était affiliée à la paroisse deVillé. Les habitants de confession catholique étaient donc obligés de se rendre à Villé pour suivre les offices du dimanche. Un document de 1665 sur "l'état des paroisses" de laseigneurie de Villé mentionne qu'il n'y a pas dechapelle àMittelscheer, mais signale l'existence d'un édifice àLach qui se trouve en bon état et qui est placée sous l'invocation desainte Dorothée. L'abbesse d'Andlau en perçoit ladîme et le curé de Villé administre cette chapelle et y célèbre lamesse. À partir de 1777, l'ancienne chapelle est démolie et une église dont les plans sont édifiés par Christiani est érigée au même emplacement. Cette église permet d'accueillir des effectifs beaucoup plus nombreux dus à l'arrivée massive de la forteimmigration duXVIIIe siècle. La communauté catholique comprend une cinquantaine de feux au milieu du siècle contre une vingtaine en 1720. En 1803, unvicaire est affecté à Lalaye-Charbes et réside dans le nouveau presbytère construit en 1810. Lalaye obtient le statut de paroisse en 1820.
Avec laguerre de Trente Ans qui ruine le village,Louis XIV confie les terres auxChoiseul-Meuse. Le village se repeuple alors grâce à l'arrivée massive deLorrains qui amènent leurpatoisroman (welche). On voit arriver dans le village les Humbert, les Masson, les Forchard qui viennent des Vosges.
Le village est relativement épargné au cours des deux guerres mondiales.Entre 1914 et 1918, le village perd 17 de ses habitants et 14 au cours de laSeconde Guerre mondiale.
Une anciennecarrière demylonite, encore activité après la Seconde Guerre mondiale, se trouvait auMolloch sur le site même de l'ancienne exploitation de plomb argentifère de la Hollée. La roche extraite servait surtout au soubassement desroutes.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[26].
En 2022, la commune comptait 491 habitants[Note 4], en évolution de +4,25 % par rapport à 2016 (Bas-Rhin : +3,17 %,France horsMayotte : +2,11 %).
L'église de Lalaye est de taille modeste (27 m × 11 m) et bien dans le style des églises alsaciennes duXVIIIe siècle. Il s'agit d'une bâtisse rectangulaire qui forme une vastenef couverte d'un toit en bâtière. De solideschaînages d'angle, des encadrements de fenêtres, le tout en grès rose, structurent l'ensemble et brisent la monotonie. Leclocher-porche s'élève sur trois étages. Au-dessus de la porte d'entrée, un fronton triangulaire percé d'un oculus circulaire éclaire l'intérieur. La moulure en grès qui court au niveau du toit est égayée sur la tour par un arc arrondi, lui-même surmonté d'une croix en grès.
La nef est éclairée par trois vitraux sur chaque mur latéral. Certains d'entre eux ne présentent que des motifs floraux. À l'avant gauche, on reconnaîtsaint Édouard le Confesseur, roianglo-saxon mort en 1066. Il est placé devant un paysage champêtre doté de sacouronne royale, sonsceptre doré, vêtu d'un manteau pourpre par-dessus un habit vert. La présence de ce saint sur levitrail est due à l'identité du donateur dont une mention confirme qu'il portait ce prénom. À l'avant droit de la nef, le vitrail est consacré àsaint Antoine de Padoue. L'Enfant-Jésus qu'il porte joue avec le col de la bure franciscaine serrée par une cordelette. Les auréoles de sainteté se détachent sur le fond bleu du ciel et confèrent à ce vitrail une indéniable douceur.
Statue de la Vierge perchée sur un piton rocheux.Rocher de Notre-Dame avec la statue et la chapelle.
Une statue de la Vierge miraculeuse de Catherine Labouré a été édifiée en 1865 sur un piton rocheux qui domine le vallon de Charbes. Pour se rendre sur ce rocher il faut prendre la direction de l'église du village et se diriger sur le sentier balisé par une croix rouge. Après la dernière maison qui se trouve à droite de la montée, on peut apercevoir une ancienne mine d'où l'on a extrait jadis duplomb argentifère. Un peu plus loin, on peut apercevoir une anciennecarrière demylonite (granit). Il faut prendre ensuite un petit sentier à travers un taillis de chaînes qui mène sur le site rocheux où se trouve une statue de la Vierge installée en 1865 et qui représente la médaille miraculeuse. LaSainte Vierge serait apparue à Catherine Laboure. Le curé de l'époque, Adolphe Bresson, avait commandé une statue desainte Aurélie, patronne de laparoisse, mais avait reçu par erreur une statue de la Vierge. Après la Première Guerre mondiale, des processions ont lieu chaque année sur ce lieu pour remercier la madone d'avoir protégé le village pendant le conflit. Plus tard, en 1933, une petite chapelle en forme de grotte deLourdes avec sonclocheton sera érigée à cet emplacement qui sera bénie par l'abbé Le Peutrec. On racontait aux enfants de Lalaye qu'on trouvait les bébés dans le rocher protecteur. L'évêque, Mrg Ruch, vient lui-même bénir et inaugurer ce lieu le. Ce rocher Sainte-Aurélie, ou encore Notre-Dame, voireSainte-Thérèse, deviendra un point de randonnée et depèlerinage pour de nombreux habitants des villages voisins. Cet endroit donne lieu chaque année le à uneprocession qui part depuis l'église du village jusqu'au piton rocheux. Au pied de la statue, on jouit d'une superbe vue sur le village deFouchy avec son église et saforêt desapins installé sur les flancs du Guichat.
La croix des morts date de 1702 et est située en bordure de la D 97, adossée à la maison n° 51A. C'est unecroix sculptée engrès rose de facture simple. Une petite niche vide est taillée sous l'intersection des bras et à la base du fût, letrigramme du Christ est surmonté d'une croix. Comme àBreitenau et àNeubois, la croix des morts servait dereposoir au cercueil afin que le curé voisin vienne prendre le mort en charge.
Il existe quelques bornes frontières entreUrbeis etSteige qui sont marquées entre 1731 et 1756. Elles ne sont pas marquées par desarmoiries. Lalaye est représentée par les lettres LS (Lalaye-Charbes) ou par La (Lalaye). On a répertorié une borne murée de 1588 avec, dans une cartouche, une sorte de trident. On n'en connaît pas sa provenance. S'agit-il d'une borne d'une ancienne concession minière ? On ne peut le dire avec certitude.
Lalaye se trouve dans un vallon verdoyant et ombragé, situé le long de la D 97 qui relie Charbes à Lalaye. Le centre de l'agglomération se situe à l'endroit où la route décrit une courbe en direction duBanc-Noyer un écart avec quelques maisons. Autrefois la population vivait de l'agriculture, du tissage et aussi du travail des mines. C'est la raison pour laquelle on rencontre encore dans le village d'anciennes habitations de mineurs, des petites bâtisses plus ou moins bien conservées qui rappellent les conditions précaires des plus humbles des habitants de la vallée. Beaucoup de maisons de paysans-mineurs ou de tisserands, puis d'ouvriers du textile pratiquant une agriculture de loisir, se présentent sous la forme de petits bâtiments monoblocs qui ont réservé un espace assez réduit aux activités agricoles, alors que quelques grosses fermes à deux niveaux d'habitation font figure, dans cette basse-cour, de mères-poules qui picorent un peu en désordre le long de la route ou du ruisseau. Certains bâtiments remontent auXVIIIe siècle.
Les anciennes maisons de mineurs ont toutes subi des transformations importantes. Il est cependant possible de les reconnaître grâce à certains détails. Elles avaient été construites avec des matériaux trouvés à proximité des entrées de mines ou le long du canal d'alimentation de la roue actionnant la pompe du puits Mathis. C'étaient de petites bâtisses rectangulaires abritant sous un toit unique une minuscule cuisine, un ou deux chambres, une étable à chèvres et une porcherie. On en trouve certaines, construites sur des terrains pentus, qui adoptaient l'organisation des fermes à étable et cellier contigus mais sous une forme très simplifiée : les animaux se trouvaient logés sous l'habitation au lieu d'être à l'arrière du logis.
Écartelé : au premier et au quatrième d'argent à la fasce de sinople, à la bordure de gueules, au deuxième et au troisième d'azur au pal d'or chargé de trois chevrons de gueules.
Détails
Ce sont les armes des familles deRathsamhausen et de Bollwiller.
Cet article est extrait avec autorisation, en partie ou en totalité, de l'ouvrageLe Val de Villé, un pays, des hommes, une histoire, publié en 1995 et de divers annuaires de la Société d'Histoire du Val de Villé. Le contenu a pu être modifié depuis.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).