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Lakhmides

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Royaume Lakhmide
(ar) اللخميون

c.300 – 602

Description de cette image, également commentée ci-après
Carte du royaume lakhmide auVIe siècle. La partie en vert clair est un territoire sassanide administré par les Lakhmides.
Informations générales
StatutMonarchie
CapitaleAl-Hira
Langue(s)Arabe
ReligionNestorianisme
Superficie
Superficie (en 310)env. 200 000 km2
Histoire et événements
c.300Création
310Annexion de Bahreïn
326Perte de Bahreïn au profit de l'Empire sassanide et vassalisation par ce dernier.
602Annexion par l'Empire sassanide
Rois
(1er)268-295'Amr ibn Adi (en)
(Der)582-602Nuʿman

Entités suivantes :

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LesLakhmides (enarabe : اللخميون) sont une tribuarabepréislamique ayant régné dans le sud de l’Irak depuis leur capitale,Al-Hira, pendant plus de trois siècles, de300 à602.

Ayant émigré duYémen auIIe siècle[1], ils régnèrent par intermittence en tant qu’alliés ou vassaux des roisSassanides de Perse, entretenant des liens particulièrement étroits auVIe siècle, lorsque le royaume Lakhmide devint le rempart de la position sassanide enIrak contreByzance et ses alliésarabes enSyrie, lesGhassanides[2]. Bien qu'alliés desSassanides, les Lakhmides furent très attachés à leurs traditions, gardant ainsi une culture typiquement arabe[3].

Rivaux desGhassanides, ils faisaient partie de l'Église de l'Orient. Des ruines d'églises nestoriennes ont été découvertes dans la région, par exemple àAl-Jubayl. Cependant, tous les souverains lakhmides ne furent pas chrétiens. C'est le cas par exemple d'Al-Mundhir III ibn al-Nu'man.

Leur capitale,Al-Hira, fut un important centre de laculture arabe, duchristianisme et de lapoésie arabe[4] et le siège d’un évêché pour les chrétiensnestoriens, exerçant ainsi une forte influence sur la vie religieuse de l’Orient et aidant le christianisme à pénétrer enArabie[4].

Ils sont longtemps au service de la politique perse de contrôle des tribus arabes de leur empire. Leurs revenus viennent des bénéfices commerciaux, du butin de leurs expéditions principalement contre les tribus arabes et les autres populations des confins duShâm, et du tribut versé par les tribus arabes soumises.

Aujourd'hui, les descendants des Lakhmides sont la famille princièreArslan, une familledruze descendante du prince Arslan ibn al-Mundhir et ayant régné sur leMont-Liban[réf. souhaitée]. Actuellement, le chef de la famille est l'émirTalal Arslane.

Origines

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Le royaume des Lakhmides a été fondé par la tribu des Banu Lakhm qui a émigré duYémen auIIe siècle[1]. Comme lesGhassanides, ils sont une branche de la tribuAzd, issue de la lignée desArabes Qahtanites. Ayant habité la ville deMarib, ces derniers auraient migré un peu partout dans lapéninsule arabique avant de s'installer enIrak. À partir duIIIe siècle, le royaume Lakhmide commence à prendre de l'importance lorsque ʿAmr b. ʿAdi (268-295) fait d'Al-Hira sa capitale et étend son pouvoir à travers ledésert syrien et dans le nord de l’Arabie[2].

Selon la tradition arabe, il entra en conflit avec d'autres dirigeants locaux, notamment la reineZénobie dePalmyre[2].

Histoire

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Vassaux des rois sassanides, les Lakhmides furent chargés de contenir les incursionsByzantines,Ghassanides etBédouines enIrak[5]. Bien que les rois Lakhmides furent pour la plupart adeptes du polythéisme arabe, certains rois se convertirent au christianisme tel qu'Imru'l-Qays (à ne pas confondre avec le poèteImru'l Qays), fils de ʿAmr I ibn Adi[1].

Ce dernier rêvait d’un royaume arabe unifié et indépendant et mena ainsi plusieurs campagnes militaires dans la région, s'emparant ainsi de nombreuses villes d'Arabie[1]. Imru'l-Qays forma également une grande armée et fit du royaume une puissance navale constituée d'une flotte de navires opérant dans legolfe persique[6]. De cette position, il attaqua les villes côtières de l’Iran alors en guerre civile en raison d'une crise de succession, pillant même le lieu d'origine des rois sassanides, la province duFars[6].

Inscription de Namara, épitaphe arabe de« Imru-l-Qays, fils de 'Amr, roi de tous les Arabes », inscrite enécriture nabatéenne. Basalte, daté du 7 Kesloul 223, c’est-à-dire du 7 décembre 328. Trouvé à Namara dans leHauran (sud de laSyrie).

À la suite de ces campagnes, l'empereur sassanideChapour II mena une expédition punitive contre les Lakhmides. Imru' al-Qays se retira alors à Bahreïn puis enSyrie pour demander l’aide de l’empereur romainConstantin. Il se convertit alors au christianisme mais mourut en328 sans pouvoir réaliser son rêve et fut enterré à Namara[7] où une inscription, célèbre sous le nom d'« inscription de Namara », commémore son règne et déclare :

« Ceci est le tombeau d’Imru' al-Qays, fils de 'Amr, roi de tous les Arabes, celui qui ceignit le diadème,

qui soumit (les deux tribus) d'Asad, (celle) de Nizar et leurs rois, qui dispersa (la tribu) Madh'hij jusqu'à ce jour, qui sortit

victorieux du siège deNajran, ville deShammar, qui soumit la tribu deMa'add, qui répartit entre ses fils

les tribus et organisa celles-ci comme corps de cavalerie pour les Romains. Aucun roi n'a atteint sa gloire

jusqu'à ce jour. II est mort en l'an 223, le septième jour de Kesloul. Que le bonheur soit sur sa postérité[7]. »

Après la mort d'Imru'l-Qays, son fils 'Amr (328-363) lui succéda. Sa mère était Mariya al-Barriyah, une sœur du roiGhassanide Tha’laba ibn 'Amr. À l'inverse de son père, ce dernier prêta allégeance aux Sassanides.

Les Lakhmides ont eu une grande influence politique, religieuse et culturelle dans la région et sont restés influents jusqu'auVe siècle. Le roi al-Nuʿman I (390-418), appelé al-Aʿwar (Le Borgne) était réputé pour être un roi bâtisseur[2]. Ce dernier avait notamment fait construire deux palais près d'Al-Hira, leKhawarnaq (en) et le Sadir[2] qui étaient considérés à l'époque médiévale comme des« merveilles du monde »[8].

Son fils, al-Mundhir I (418-462), est célèbre pour avoir combattu lesByzantins et joué un rôle important dans les affaires politiques internes sassanides[2]. Le prince sassanideVahram V avait été élevé à la cour d'Al-Ḥira par al-Mundhir I[5],[9] où il apprit le droit, le tir à l’arc et les arts équestres[10]. Après l'assassinat de son frère aînéChapour,Vahram V s'est emparé du trône sassanide face àKhosro l'Usurpateur et aux grands dePerse grâce à l’aide des Lakhmides[2],[5],[9].

Le dernier roi Lakhmide futAl-Nu'man III bin al-Mundhir (580-602). Converti auchristianisme, il fut le premier de sa lignée depuis l’époque d’Imru' al-Qays[2].

Héritage

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AuVIe siècle,Al-Hira, capitale des souverains Lakhmides, fut à son apogée. Les rois Lakhmides firent de la ville une cité prospère ornée de palais et de châteaux[4], un centre important de laculture arabe[4], duchristianisme[4] et de lapoésie arabe[4], attirant certains des poètes les plus connus de l’Arabie préislamique tels que Ṭarafah ibn al-ʿAbd ou Al-Nābighah al-Dhubyānī[4].

Miniature duXVe siècle, réalisée parBehzad et décrivant la construction du palais d’Al-Khawarnaq à Al-Hîra.

Bien que la plupart des rois Lakhmides sont restés fortement païens presque jusqu’à la fin,Al-Hira fut un centre majeur de piété et d’apprentissage chrétiensnestoriens dans le centre de l’Irak[2], avec sa célèbre population alphabétisée de chrétiens arabes, les ʿIbād, sesévêques, et ses nombreuseséglises etmonastères[11]. Les ʿIbād (arabe : عِباد), était un groupearabe chrétiennestorien aux origines tribales diverses (principalementTamīm,Rabīʿa etMuḍar,Azd,Iyād etLakhm)[12]. Ces derniers ont joué un rôle important dans le développement dessciences. C'est le cas par exemple deHunayn ibn Ishaq.

Sous le règne d'Al-Mundhir III ibn al-Nu'man, le monastère important de Dayr al-Hind al-Kubrā fut fondé dans la ville d'Al-Hira par la reine Hind bint al-Harith, épouse du roiAl-Mundhir III et mère du prince'Amr III ibn Hind[13].

Le rôle d’Al-Hira dans le développement de lapoésie arabe et du christianisme arabe était ainsi particulièrement important[4] et en tant que siège d’un évêché pour les chrétiensnestoriens,Al-Hira exerça une forte influence sur la vie religieuse de l’Orient, aidant lemonothéisme chrétien à pénétrer dans lapéninsule Arabique[4].

En ce qui concerne l'architecture, ayant activement favorisé la construction depalais, d'églises et demonastères[4], les Lakhmides ont laissé une empreinte significative sur l'urbanisme de la région. Ainsi, les palais duKhawarnaq (en) et du Sadir, considérés comme des « merveilles du monde », continuèrent à être utilisés par les premierscalifes abbassides comme résidence de chasse[8].

Selon la tradition arabe, c'est àHira que l’écriture arabe s’est développée[4].

Après la chute du royaume Lakhmide, le nom de famille « Arslan » fut donné aux descendants de la dynastie[réf. souhaitée]. En759, àBeyrouth, le prince Arslan ibn al-Mundhir fonda la principauté de Sin-el-Fil[réf. souhaitée]. Cette principauté fut à l'origine de laPrincipauté du Mont-Liban, elle-même à l'origine de la fondation duGrand Liban[réf. souhaitée].

La dynastieAbbadide (1023-1091), qui régna sur laTaïfa de Séville enAl-Andalus auXIe siècle, était d’origine Lakhmide[14].

Proche-Orient vers 565.
Proche-orient vers 600

Liste des rois Lakhmides

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Notes et références

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  1. abc etdAncient Civilizations of the World, EDTECH,, 372 p.,p. 16
  2. abcdefgh eti(en-US) Encyclopaedia Iranica, « LAKHMIDS », suriranicaonline.org
  3. Encyclopædia Iranica, « ʿARAB i. Arabs and Iran in the pre-Islamic period », suriranicaonline.org
  4. abcdefghij etk(en) « al-Ḥīrah | ancient city, Iraq | Britannica », surEncyclopædia Britannica(consulté le)
  5. ab etc(en) « Lakhmid Dynasty | Arabian dynasty | Britannica », surEncyclopædia Britannica(consulté le)
  6. a etb(en) Hamma Mirwaisi,ABDULLAH OCALAN,, 340 p.,p. 152
  7. a etbR. Dusseaud,Topographie historique de la Syrie antique et médiévale, Paris, Geuthner,,p. 314, 378
  8. a etbEncyclopædia Iranica, « ḴAWARNAQ », suriranicaonline.org
  9. a etbKlíma, O, « Bahrām V Gōr », suriranicaonline.org,
  10. Al-Tabari,The History of Al-Ṭabarī. 40 vols., Albany, NY : State University of New York Press, Ehsan Yar-Shater, (1985–2007), Vol 5, p. 84
  11. Clifford Edmund Bosworth,,Iran and the Arabs before Islam. The Cambridge History of Iran, Vol III, Cambridge University Press,,p. 598-99
  12. Spencer Trimingham,Christianity Among the Arabs in Pre-Islamic Times, Londres, Longman,,p. 171
  13. Isabel Toral-Niehoff,The ʿIbād of al-Ḥīra: An Arab Christian Community in Late Antique Iraq, Berlin,,p. 14–15
  14. (en) BrunaSoravia,« ʿAbbādids », dansEncyclopaedia of Islam, THREE, Brill,1er novembre 2011(lire en ligne)

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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