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Lactora

43° 56′ 07″ nord, 0° 37′ 19″ est
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Lactora
Image illustrative de l’article Lactora
Autel taurobolique de Lectoure
Localisation
PaysDrapeau de la FranceFrance
Gaule aquitaine
TypeVille
Coordonnées43° 56′ 07″ nord, 0° 37′ 19″ est
Histoire
ÉpoqueEmpire romain
Géolocalisation sur la carte :France
(Voir situation sur carte : France)
Lactora
Lactora
Lactora
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Lactora est une citéaquitano-romaine implantée sur le site de l’actuelle ville deLectoure (Gers), capitale desLactorates, peuple de l’Aquitaine qui faisait partie de laNovempopulanie.

Historique

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Le lieu est habité dès leMésolithique, comme l’attestent divers vestiges retrouvés sur place. Dans les escarpements calcaires qui soutenaient les remparts du Moyen Âge, existaient plusieurs grottes qui avaient été des habitats préhistoriques. Elles furent détruites vers 1850 lors de l’aménagement des chemins de ronde.

À l’époque romaine, les Lactorates vivent en bonne intelligence avec les Romains, à la différence des autres peuples voisins. L’absence de conflit entraîne une absence de documentation historique.César, dansLa Guerre des Gaules, dit qu’un Aquitain nommé Piso combattit et mourut dans ses rangs. Il était le petit-fils d’un roi qui avait reçu du Sénat le titre d’« ami de Rome », et qui était probablement le chef des Lactorates.

Ce témoignage est aujourd’hui sujet à caution, mais les fouilles ont révélé par ailleurs l’existence d’échanges commerciaux avec Rome bien antérieurs à la conquête militaire, ce qui tend à confirmer une alliance précoce. Toujours est-il qu’une ville gallo-romaine s’édifie au pied de la colline de Lectoure, entre celle-ci et le Gers.

Les fouilles dans ce quartier, où se trouvent maisons individuelles, jardins, terrains agricoles, bâtiments d’artisanat et de petites industries, surtout dans le secteur de la gare (aujourd’hui désaffectée), ont toujours été circonstancielles, au gré de chantiers de construction successifs, et il n’y a pas eu de campagne de fouilles globale. Néanmoins on a pu dégager suffisamment d’indications pour avoir une idée relativement précise de ce qu’était la ville.

Situation

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Carte de laNovempopulanie et ses peuples

Lactora est située au point de rencontre de deux voies principales, un axe est-ouest, venant deToulouse pour aller àBordeaux, et nord-sud qui, venant d’Agen, va versAuch et jusqu’àSaint-Bertrand de Comminges, l’antiqueLugdunum Convenarum itinéraire mentionné sur latable de Peutinger. Ces voies étaient bien empierrées et entretenues. Tout autant que la voie romaine, c’est leGers, bien que difficilement navigable, qui permettait probablement un transport saisonnier des marchandises entre Lactora et laGaronne (importation d’amphores et poteries sigillées, exportation de blé et de vin).

D’est en ouest, la ville s’étend de lachapelle Saint-Gény (route nationale 21), jusqu’au passage à niveau qui coupe la départementale 7. Au nord, elle est limitée par la D 7 (route deCondom), jusqu’aux bords duGers au sud, moins une mince bande de zone inondable, moins large à l’époque qu’aujourd’hui. Au sud, bordant le Gers, la plaine porte le nom dePradoulin : l’explication locale de ce nom,prat dou lin (« pré du lin ») se rapporterait à la culture qui y dominait ; mais selonHenri Polge, il s’agirait du latinpratum olinum, « pré desoules ou poteries », en raison du grand nombre de poteries qu’on y trouvait.

Au nord se trouvent les hauteurs, qui dominent de près de 100 mètres la plaine, emplacement de l’oppidum gaulois et aujourd’hui de la ville de Lectoure. Les lieux de culte gaulois se trouvant sur la hauteur, on a pensé que les temples aux dieux romains (Jupiter etCybèle) devaient s’y être également implantés, notamment sur l’emplacement de l’église primitive Saint-Thomas, puis de lacathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais. L’hypothèse alternative de Georges Fabre et Pierre Sillères voudrait que ces temples aient été placés plus bas, dans la partie haute du forum qui devait se situer vers le carrefour de la route nationale 21 et de la D 7[1].

Au-delà des limites de l’agglomération se trouvaient de vastes propriétés agricoles et résidentielles dont les vestiges continuent d’être dégagés (villa d’Estoube[2]).

Première ville (Ier – IIIe siècles)

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Jusqu’à l’époque d’Auguste, c’est l’oppidum et son prolongement sur le plateau de Lamarque qui sont occupés. Puis la ville est développée vers la fin duIer siècle, sur une quarantaine d’hectares, selon le schéma classique de l’urbanisme romain, autour de deux axes se coupant à angle droit, lecardo et ledecumanus, orientés avec un décalage de 28 degrés par rapport à l’axe nord-sud, pour éviter la prise aux vents dominants. On a retrouvé des chaussées larges de 4,50 mètres et 5 mètres, avec des bas-côtés de 1,50 m.

Les fouilles en bas de la ville ont révélé des maisons d’habitation (domus). L’archéologue et conservateur du musée Mary Larrieu a également mis au jour dans ce secteur un ensemble artisanal exceptionnel : un atelier de potier avec des fours, des salles de travail et de stockage, le logement du potier. À côté se trouvait un atelier de tabletterie avec salles de travail et une cour. Un four complet a été transporté aumusée Eugène-Camoreyt.

L’activité économique est essentiellement agricole, céréales et vigne. On a retrouvé dans les puits funéraires gaulois des sarments de vigne taillés, ce qui montre que la viticulture était depuis longtemps à l’honneur. L’artisanat (poterie) représente une grande part des activités.

Religion

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Autel taurobolique des Lactorates pour le salut de la famille impériale, vers 176 ap. JC

AuxIIe et IIIe siècles Lactora est un centre important pour le culte deCybèle, la « Grande Mère ». On y célèbre destauroboles, sacrifices en son honneur, commémorés par desautels tauroboliques dont on a retrouvé vingt-deux exemplaires, vingt étant conservés. On ignore l’emplacement du temple de Cybèle, ni du lieu où l’on dressait les autels commémorant les tauroboles, ni de celui deJupiter, dont l’existence est attestée par plusieurs vestiges de statues et d’autels. Cette période voit aussi l’arrivée du christianisme, avec les premiers évangélisateurs : saintClair d'Aquitaine, venu d’Afrique ou d’Asie, évêque d’Albi ; son compagnon saintBabyle, tous deux martyrisés à Lactora pour avoir refusé de sacrifier aux dieux païens. Au début duIVe siècle,Gény est un saint local, né et mort à Lactora, Heutère en étant le premier évêque. AuVIe siècle c’estMaurin d'Agen qui est décapité par lesWisigothsariens.

Administration

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Peu de documents permettent de connaître le statut administratif de Lactora. Le droit latin lui est concédé après le milieu duIer siècle. Il existait préalablement une administration municipale de forme romaine. Une épitaphe trouvée àAquilée montre que Lactora fut le centre d’un territoire administré par un procurateur impérial : C. Minicius Italius, préfet d’Égypte en 103, a été auparavant, à la fin du règne deDomitien,procurator prouinciarum Lugdunensis et Aquitanicae item Lactorae[3].

Premières invasions

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Lors des fouilles de 1964-1965, on découvre trois trésors monétaires enfermés dans un vase de bronze, un sac et un pot de terre. Les pièces les plus récentes sont datées de 281, à l’effigie deProbus. Une couche d’incendie recouvre tous les vestiges antérieurs auIIIe siècle. On sait qu’une crise grave a éclaté en 274, et s’est prolongée jusqu’au règne de Probus. Les invasions germaniques atteignent le sud-ouest et le sud de la Gaule. Elles sont repoussées par les armées de Probus, mais les troubles se poursuivent puisque ces trésors sont cachés à ce moment, et s’ensuit l’incendie qui va détruire la ville.

Deuxième ville (IVe s.)

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Lactora est reconstruite peu de temps après. On nivelle le sol en récupérant les matériaux. Les nouvelles constructions sont distinctement séparées des anciennes par une grande épaisseur de charbons et de terre, et on y retrouve de nombreux remplois. La construction est moins soignée, on trouve beaucoup de piliers de bois. Les fouilles révèlent une installation de chauffage et unhypocauste de vastes dimensions qui peut laisser penser qu’il alimentait une grande maison ou des thermes publics. On découvre aussi un autre atelier de poterie où les fours sont identiques à ceux du premier, mais de plus petites dimensions.

La nécropole

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Au sud-est de la cité, lors de l’aménagement du stade E. Vila en 1947, on découvre une vaste nécropole. Plusieurs centaines de tombeaux sont mis au jour. Ce sont pour la plupart des sarcophages de pierre, rectangulaires, avec un toit à quatre pentes. D’autres sont en briques : soit les quatre faces et le toit sont faits de tuiles plates à rebords, soit les faces sont en briques plates ou en pierres et la couverture est de tuiles formant toit à deux pentes. À l’exception de deux exemplaires apportés au musée, tous ces sarcophages sont détruits. En 1968, de nouvelles fouilles révèlent un sarcophage exceptionnel, en marbre blanc de l’École d’Aquitaine, toit à quatre pentes à écailles, décoré de pampres de vigne. Les pampres se répètent sur le devant de la cuve, encadrés de registres de chevrons superposés. Ce sarcophage a été remployé, puisqu’il était enterré. Cinq autres sarcophages de même type sont retrouvés, en moins bon état. On avance des dates entre leVe et lesVIe-VIIe siècles.

La nécropole a été employée jusqu’au XIXe s..

Deux autres nécropoles sont connues, l’une près du rempart méridional, révélant des tombes soustegulae, l’autre sous le bastion, près de la voie de Toulouse.

Nouvelles invasions

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En 407-408, lesVandales arrivent. En 413, ce sont lesWisigoths, pour une brève durée puisqu’ils passent enEspagne en 414. Mais il est probable que ces envahisseurs ont mis à sac les richesses de la ville, bien connue pour ses terres à blé.

En 418, Constance rappelle les Goths et leur attribue un territoire allant de Toulouse à l’Océan, avec des cités de la Novempopulanie dont Lactora dut faire partie. Ces occupants conservent leurs mœurs et leur religion arienne. De cette époque date le martyre deMaurin, prêtre venu d’Agen pour prêcher. En 507, lesFrancs deClovis s’emparent de Toulouse, puis de Bordeaux, en passant donc par Lactora. Leurs forces ne sont pas suffisantes pour occuper durablement le territoire, et des noyaux de tribus germaniques subsistent, comme en témoignent par exemple la nécropole et les vestiges retrouvés à Navère, non loin de la ville.

À la fin duVIe siècle, arrivent lesVascons ouGascons, chassés par les Wisigoths de leur habitat de la haute vallée de l’Èbre.

À cette époque la ville basse doit s’être progressivement dépeuplée et a regagné les hauteurs, derrière le premier rempart, ditgallo-romain, qui sera renforcé et remanié au cours des siècles suivants.

En 840 il est possible que Lactora ait été atteinte par un raid deNormands ayant remonté la Garonne, mais les documents manquent sur cette période.

Vestiges

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De l’ancienne Lactora ne subsiste aucun vestige visible sur place. Les seuls restes sont des fondations et substructions qui demeurent pour la plupart enfouies dans le sol. En revanche, dès leXIXe siècle Eugène Camoreyt s’attacha à conserver le maximum de vestiges qu’il rassembla dans lemusée qui porte son nom, puis Mary Larrieu-Duler et de nombreux archéologues complétèrent les collections et les connaissances sur cette cité, qui est loin d’avoir livré tous ses secrets.

Notes

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  1. Georges Fabre, Pierre Sillières,Inscriptions latines d’Aquitaine (ILA), Lectoure, Bordeaux, Ausonius, 2000
  2. Site de la ville de Lectoure
  3. G. Fabre, P. Sillières,Inscriptions latines d’Aquitaine,p. 51

Bibliographie

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  • Georges Fabre, Pierre Sillières,Inscriptions latines d'Aquitaine (ILA), Ausonius, Bordeaux, 2000, 254 pages,(ISBN 2-910023-19-2)
  • Histoire de Lectoure, sous la direction de Maurice Bordes, Lectoure, 1972
  • Sites et monuments du Lectourois, sous la direction de Maurice Bordes, Lectoure, 1974.

Articles connexes

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v ·m
Agglomérations gallo-romaines en France
Auvergne-Rhône-Alpes
Bourgogne-Franche-Comté
Bretagne
Centre-Val de Loire
Grand Est
Hauts-de-France
Île-de-France
Normandie
Nouvelle Aquitaine
Occitanie
Pays de la Loire
Provence-Alpes-Côte d'Azur
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