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Lac Tana

12° 00′ 00″ N, 37° 15′ 00″ E
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Pour les articles homonymes, voirTana.

Lac Tana
Image illustrative de l’article Lac Tana
Le lac Tana.
Administration
PaysDrapeau de l'ÉthiopieÉthiopie
Subdivisionrégion Amhara
Géographie
Coordonnées12° 00′ 00″ N, 37° 15′ 00″ E
Originevolcanique
Superficie
 · Maximale
3 000 km2
3 600 km2
Longueur84 km
Largeur66 km
Altitude1 800 m
Profondeur
 · Maximale

14 m
Volume28 km3
Hydrographie
Bassin versant16 500 km2
AlimentationReb,Gumara,Gilgel Abay
Émissaire(s)Nil Bleu
Durée de rétention8,9 annéesVoir et modifier les données sur Wikidata
Îles
Nombre d’îles30
Île(s) principale(s)Tana Qirqos,Daga,Dek,Meshralia
Géolocalisation sur la carte :Éthiopie
(Voir situation sur carte : Éthiopie)
Lac Tana
Lac Tana
Géolocalisation sur la carte :Afrique
(Voir situation sur carte : Afrique)
Lac Tana
Lac Tana
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Lelac Tana (transcrit parfoisTsana) est le plus grand lac d'Éthiopie, avec une surface supérieure à 3 000 km2 (70 km de largeur et 80 km de longueur). Situé à une altitude moyenne de 1 800 m, il s'est élevé à l'ère tertiaire, avec lasurrection dubouclier arabo-éthiopien (unité tectonique entre l'Afrique de l'Est et lapéninsule arabique).

Présentation

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Carte
Carte interactive du lac

Situé à une altitude moyenne de 1 788 m[1] ou 1 800 m[2],[3], le lac ne s'est pas formé dans uncratère ou le long d'unefaille comme nombre de ses frères des hauts plateaux ou de lavallée du Rift, mais dans unedépression constituée de deux types delaves :Aden Lava series etTrappean Lava series[4].

Celle-ci s'est progressivement affaissée lorsque des chaînes de montagnes importantes se sont soulevées à ses côtés : la chaîne du Semien au nord (la plus haute d'Éthiopie avec le mont Ras Dashen : 4 620 m), les monts Guna (4 231 m) à l'est, et les montagnes de Choke (4 154 m) au sud, cœur de l'ancienne province duGodjam. Voilà pourquoi la profondeur du lac est relativement faible, avec seulement 9 m en moyenne, ce qui lui confère une certaine fragilité quant aux variations climatiques et à l'utilisation de l'eau par l'homme.

Lapluviométrie suit un régime tropical demousson. Pour cette raison, le seul tributaire du lac Tana, leNil Bleu (ouAbbay pour les Éthiopiens) possède une force colossale en saison des pluies (de juin à septembre) où le milieu se transforme. Les plaines autour du lac connaissent alors desinondations et les voies de circulation sont coupées par les nombreux (une soixantaine)affluents du lac[5]. La surface du lac varie d'environ 3 000 km2 à la saison sèche[6],[7] à plus de 3 600 km2 au plus fort de la saison des pluies[6],[2],[note 1].

L'un de ses affluents, leGilgel Abay, est considéré comme étant la source du Nil Bleu[8],[9],[10]. À 36 km après sa sortie du lac, le Nil Bleu chute brusquement àTessessat (ou Tis Esat), puis s'engage pour une longue percée sur plus de 900 km à travers les roches volcaniques éthiopiennes, formant parfois des canyons gigantesques. Lorsqu'il passe la frontièresoudanaise, il s'assagit. À la saison des pluies, le Nil bleu représente environ deux tiers des eaux du Nil àKhartoum, où il rejoint leNil Blanc[11].

Histoire

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Déjà connu dePtolémée (IIe siècle) qui le baptisaPseboe (enlatin :Choloe Palus, « marais creux »)[2], puis identifié par le pèreManuel de Almeida en 1624 comme appartenant au peuple de chasseursWayt'o, le lac Tana entre dans l'histoire lorsqueJames Bruce, le, identifie avec précision les sources duNil Bleu àGish Abay (100 km au sud-ouest du lac)[12].

Pourtant, dès leXIIIe siècle, le lac joue un grand rôle dans la préservation et la consolidation de l'empire chrétien d'Abyssinie, grâce notamment au Nil Bleu, barrière naturelle protectrice contre les invasions musulmanes et que seuls les bateaux depapyrustankwa permettent de franchir jusqu'à la construction du pont portugais d'Alata en1626.

Terre chrétienne, la région duChoa a très tôt accueilli desmoines[3] qui, en temps de péril, se sont réfugiés sur le lac comme lors des raids desjihads musulmans duGragñ, auXVIe siècle.

Les restes d'anciens souverains éthiopiens et des objets précieux ecclésiastiques sont gardés aujourd'hui encore sur les îles isolées du monde extérieur[3],[13] :

À partir duXVIe siècle, le lac Tana devient même un très important centre d'échange pour les caravaniers qui viennent alimenter le célèbre marché deBaher Dar à pied ou entankwa. Les tracés de ses voies d'échanges relient jusqu'auXXe siècle, les anciennes provinces duBegemder au nord, et duGodjam, au sud. La façade est du lac Tana est notamment jonché d'anciens centres caravaniers. Le lac Tana était donc un relais important entre le nord et le sud de l'Éthiopie.

Environnement

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Article détaillé :Centrale hydroélectrique de Tana Beles.
Lac Tana vu par le satellite Spot.

Le lac Tana reste, à la fin duXXe siècle le pivot central du territoire de la nouvelle région-ÉtatAmhara, instaurée par le nouveau gouvernement fédéral en1991. Le contrôle du lac relève d'abord du niveau fédéral, tandis que les tâches et responsabilités du niveau régional quant à la gestion du lac Tana et de ses ressources naturelles, restent à définir.

En 2003, le lac Tana a subitement perdu 1 m d'eau, ce qui a considérablement gêné les populations locales et perturbé les écosystèmes sur ses berges[réf. souhaitée].

Cette baisse des eaux a entraîné par répercussions une perte massive des peuplements de papyrus (Cyperus Papyrus), qui est un des rouages de l'économie locale, sensible au niveau du lac. Laplante sert entre autres à la confection d'embarcations traditionnelles - lestankwas - spécialité du peuple Nagadés, les habitants des îles. Ces pirogues sont fabriquées à l'identique depuis plusieurs milliers d'années. Une plante invasive, lajacinthe d'eau, originaire d'Amérique du Sud, prolifère depuis 2011 sur les rives du lac, couvrant en moyenne de 20 000 à30 000 hectares[14].

Unetankwa du lac Tana.

Les activités de navigation ont aussi été gênées, et la circulation duTananesh, le plus importantferry de la « lac Tana Transport Company » a été perturbée par des écueils nouvellement émergés.

Aujourd'hui les autorités éthiopiennes comprennent la nécessité de porter une attention vigilante auxécosystèmes, pour la préservation, mais aussi la compréhension d'un tel site naturel. Malheureusement, les projets de protection et de classement ne coïncident pas toujours avec les impératifs urgents de développement et de réduction de la pauvreté, et le gouvernement donne la priorité aux projets d'exploitation massive des eaux, notamment afin d'intensifier les productions agricoles ethydroélectriques.

Situé à 540 km d'Addis-Abeba, le lac est riche de 67 espèces de poissons, dont 70 % sont endémiques[15]. L'activité des pêcheurs permet de fournir la capitale en poisson frais, tandis que d'autres lacs de la vallée du Rift, tel lelac Chamo, ont déjà épuisé leurs ressources piscicoles[réf. souhaitée].

En 2015, le lac Tana est reconnuRéserve de biosphère par l'Unesco[16].

Les îles

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Le nombre d'îles que compte le lac varie en fonction du niveau de l'eau, donc desprécipitations. Ce niveau a régressé d'environ 1,8 mètre en 400 ans.Manuel de Almeida,missionnaireportugais, décomptait 21 îles au début duXVIe siècle, dont sept ou huit abritaient desmonastères assez importants. QuandJames Bruce visita la région à la fin duXVIIe siècle, il rapporta que 45 îles étaient occupées selon les habitants. Ungéographe plus récent a dénombré 37 îles portant des noms, parmi lesquelles 19 accueillaient ou avaient accueilli un monastère.

Les principales îles abritant des monastères sont[17],[13] :

  • Nerga Sellassié
  • Dega Estefanos
  • Tana Cherqos
  • Kebran Gabriel
  • Debré Maryam

Notes et références

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Notes

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  1. 3 673 km2 d'après l'encyclopédie Britannica.

Références

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  1. (en)European Space Agency, « Lake Tana, source of the Blue Nile », suresa.int,(consulté le)
  2. ab etc(en)Lac Tana sur l’Encyclopædia Britannica (consulté le 4 décembre 2022)
  3. ab etc(it) « Tana, Lago », surl'Encyclopédie Treccani
  4. (en) Paul A. Mohr,The Geology of Ethiopia, Addis Abeba, University College of Addis Ababa Press,, 268 p.
  5. (en) J. Vijverberg, F.A. Sibbing et E. Dejen,The Nile, Springer Science + Business Media B.V,coll. « Monographiae Biologicae » (no 89),, 163–193 p.(ISBN 978-1-4020-9725-6), « Lake Tana : Source of the Blue Nile »
  6. a etbYirga Kebede Wondim, « Water quality status of Lake Tana, Ethiopia »,Civil and Environmental Research,vol. 8,no 9,‎(lire en ligne)
  7. « lac Tana »,Grande Encyclopédie Larousse(consulté le)
  8. (en) « Lake Tana, source of the Blue Nile », surESA.int(consulté le)
  9. Frédéric Lasserre et Luc Descroix,Eaux et territoires. tensions, coopérations et géopolitique de l'eau,(lire en ligne), « Figure 10.1. Le bassin du Nil (carte) »,p. 279
  10. Édouard Sablier, « Les clés de l'Égypte sont à Khartoum »,Le Monde,‎(lire en ligne)
  11. (en) « White Nile River », surl'Encyclopædia Britannica(consulté le)
  12. James Bruce (trad. J. H. Castera),Voyage aux sources du Nil, en Nubie et en Abyssinie : pendant les années 1768, 1769, 1770, 1771 et 1772,
  13. a etbClaire Bosc-Tiessé, « L'histoire et l'art des églises du lac Ṭana »,Annales d'Éthiopie,vol. 16,‎,p. 207-270(DOI 10.3406/ethio.2000.977,lire en ligne)
  14. « En Ethiopie, le lac Tana rongé par les jacinthes d’eau »,Le Monde,‎(lire en ligne, consulté le)
  15. (en) « Traditional fishing with papyrus boats »(consulté le)
  16. « 20 nouveaux sites ajoutés au Réseau mondial des réserves de biosphère de l’UNESCO », surUnesco.org(consulté le)
  17. « Le lac Tana, ses îles et ses sanctuaires en Ethiopie », surGlobe-Trotting

Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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