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| Lac Saint-Pierre Nebesek | |
Lac Saint-Pierre àPointe-du-Lac. | |
| Administration | |
|---|---|
| Pays | |
| Province | |
| Région | Mauricie,Centre-du-Québec,Lanaudière,Montérégie |
| Statut | Site Ramsar |
| Géographie | |
| Coordonnées | 46° 12′ 15″ N, 72° 49′ 58″ O |
| Type | naturel |
| Superficie | 353 km2 |
| Longueur | 32 km |
| Largeur | 14 km |
| Altitude | 3,3 m[1] |
| Profondeur · Maximale | 3 m 11,3 m[2] |
| Hydrographie | |
| Alimentation | Saint-Laurent,Yamaska,Saint-François,Nicolet,Maskinongé,Rivière du Loup,Yamachiche |
| Émissaire(s) | Estuaire du Saint-Laurent |
| modifier | |
Lelac Saint-Pierre est situé sur lefleuve Saint-Laurent, entreSorel-Tracy etTrois-Rivières, auQuébec, auCanada. Le lac est situé en aval et à l'est deMontréal ; en amont et à l'ouest de laville de Québec. La fin du lac délimite le début de l'estuaire du Saint-Laurent.
Ce lac de 32 km de long (excluant lesîles de Sorel) par 14 km de largeur fait partie de lavoie maritime du Saint-Laurent. Incluant son littoral, lesîles et leszones humides, le lac est reconnu comme uneréserve naturelle. L'étendue d'eau est à la fois reconnue commesite Ramsar[3] et commeréserve de biosphère[4] du fait de la présence de nombreux marais ou zones humides qui sont fréquentés par la sauvagine.
En sus, ce lac constitue une attraction pour les visiteurs, étant une halte naturelle pour lesgrands oiseaux migrateurs et comportant unarchipel d'îles à son entrée comportant une centaine d'îles et de chenaux[5]. Les activités récréo-touristiques sur la rivière (telles que la pêche, la navigation de plaisance, la voile, la natation, le ski nautique, l'observation de la nature) sont intenses surtout au cours de la saison estivale. La pêche sportive est particulièrement populaire incluant la pêche sur la glace, notamment dans la grande baie dePointe-du-Lac.
Autour du lac Saint-Pierre, plusieurs services récréo-touristiques sont disponibles tels que marinas, services d'hôtellerie, restaurants, pourvoiries, débarcadères, stations d'essence et croisières.
Le lac a été nommé parSamuel de Champlain à la suite de son passage le, le jour de laSaint-Pierre. LesAbénaquis nomment le lacNebesek, qui veut dire « au lac »[6].Jacques Cartier, lors de son deuxième voyage auCanada en1535, lui avait attribué le nom d'Angoulême en l'honneur du fils du roiFrançoisIer :Charles, duc d'Angoulême.
Cette zone saisonnièrement inondée est un point d'arrêt important pour des centaines de milliers d'oiseaux aquatiques migrateurs. Ce lac est aussi un important site de nidification pour leshérons. En1998, il a été reconnue comme zone humide d'importance internationale par laconvention de Ramsar.
Les spécialistes de la faune ont recensé 23 espèces de mammifères autour du lac Saint-Pierre, l'une des espèces les plus abondantes étant lerat musqué (Ondatra zibethicus), que l'on retrouve en abondance dans le lac[7].

Le recul des glaciers à la fin de la dernière ère glaciaire dégagea, il y a 12 500 ans, un vaste bassin rempli par lamer de Champlain. Cette mer s'étendait de laville de Québec à l'est, et couvrait laBasse-Mauricie, lesBasses-Laurentides, le bas de lavallée de l'Outaouais, lelac Ontario du côté ouest et lelac Champlain (États-Unis) du côté sud. Le contour de la mer de Champlain est marqué par des anciens rivages de sable où des sablières ont été exploitées. Le niveau des eaux s'est abaissé il y a environ 8 000 ans. La superficie dubassin versant est de 990 000 km2 (soit l'équivalent de plus de 60 % de la superficie du Québec). 58 % du bassin versant est situé auxÉtats-Unis, 28 % enOntario et seulement 14 % auQuébec (2,5 % dans les tributaires directs, 0,07 % dans la zone littorale). Au Québec, le bassin versant du lac Saint-Pierre est lié à 11 régions administratives, 58 municipalités régionales de comté (MRC) et 654 municipalités[5].
Le lac Saint-Pierre est situé dans plusieursmunicipalités régionales de comté (MRC) et territoires équivalents duQuébec, tels queNicolet-Yamaska,Maskinongé,D'Autray etPierre-De Saurel, en plus de la ville deTrois-Rivières. Les rives du lac touchent plusieurs municipalités :
Le lac Saint-Pierre est alimenté par lefleuve Saint-Laurent (venant du sud-ouest) et 14 principaux affluents du lac Saint-Pierre (de l'amont à l'aval) :
La profondeur moyenne du lac est de seulement trois mètres[8]. Le chenal de la voie maritime qui a été dragué comporte une profondeur maximale de 11,3 m.
Le volume des eaux du lac Saint-Pierre provient à 70 %lac Ontario, 20 % de larivière des Outaouais, 10 % de la rive Sud (rivièresRichelieu,Yamaska,Saint-François etNicolet). Ces eaux s'écoulent principalement par le chenail[5].

Le lac Saint-Pierre a été désignéréserve de biosphère par l'UNESCO en2000. Laréserve de la biosphère du Lac-Saint-Pierre a une superficie de 480 km2, dont 31 km2 dans les aires centrales et 124 km2 dans les zones tampons. Les aires centrales sont composées durefuge faunique de la Grande-Île et durefuge d'oiseaux de Nicolet.
Près de 290 espèces d'oiseaux, environ 90 espèces de poissons et 27 plantes rares ont été répertoriés dans cette réserve de la biosphère[9].

Lerefuge faunique de la Grande-Île est situé surla Grande Île, dans l'archipel du Lac Saint-Pierre. Elle a une superficie de 1,45 km2. Ce refuge faunique, créé en1992, vise la protection d'une des plus grandes héronnières enAmérique du Nord. Il abrite plus de 5 000 hérons[10].
Lerefuge d'oiseaux de Nicolet est une aire protégée de 30 km2 qui protège une halte migratoire pour le canard et labernache du Canada et aussi une aire de nidification de lasauvagine. La Défense nationale a fait l'acquisition du site dans lesannées 1950. Le site fut reconnu comme aire de repos en1969 et comme refuge en1982[11].
Depuis les années 1970, laqualité de l'eau du lac Saint-Pierre s'est nettement améliorée grâce aux exigences gouvernementales, notamment :
Une détérioration de la qualité des eaux ces dernières années, du fait d'un changement des pratiques agricoles (passage de cultures pérennes à des cultures annuelles) dans son littoral et sa plaine inondable, se traduit par une forte réduction des populations deperchaude en particulier[12].
Le trafic fluvial constitue un facteur significatif quant à l'érosion des berges, due aux vagues produites, particulièrement par les gros navires utilisant lavoie maritime du Saint-Laurent[13]. Le chenal de la voie maritime a modifié le parcours du courant naturel du fleuve. Par endroits, la répartition du débit dans le lac cause une certaine stagnation de l'eau proche des berges, créant un phénomène d'envasement.
Dans le secteur de Nicolet, le fond du lac contient un nombre indéterminé d'ogives non explosées qui proviennent du centre de tirs militaires, lequel a été en opération des années 1950 aux années 2000.
Étant le dernier bassin d'eau douce dufleuve Saint-Laurent du fait de sa position géographique, le lac Saint-Pierre a marqué l'histoire duCanada français quant à l'industrie de la pêche, la chasse, le transport maritimes incluant lavoie maritime du Saint-Laurent, la navigation de plaisance, la colonisation des terres avoisinantes, les chemins de glace en hiver et les traversiers.
Lors de ses voyages de 1603 et 1609,Samuel de Champlain, après avoir traversé le lac Saint-Pierre, Samuel de Champlain écrivait en 1609 :« Du côté du sud, il y a deux rivières, l'une appelée la rivière du Pont (Nicolet) et l'autre de Gennes (Saint-François ou Yamaska), qui sont très belles et en beau et bon pays ».
Au cours de l'histoire, le lac Saint-Pierre a été le théâtre de :
Jadis, à l'époque du transport du bois par le courant des rivières, des billes de bois perdus flottaient sur le lac Saint-Pierre, s'étant détachées des cordes de bois lors des inondations ou s'étant échappées des estacades sur les rivières adjacentes (ou en amont). Ces billes flottantes entraînaient à l'occasion des bris aux embarcations. Parfois, des corvées étaient organisées pour les récupérer.
Sur la rive nord, entreMaskinongé etPointe-du-Lac, l'autoroute 40 constitue une jetée protégeant les terres contre la montée des eaux lors des crues annuelles pour permettre le développement de l'agriculture. Certaines inondations engendrent une extension significative de la superficie du lac Saint-Pierre.
Le lac Saint-Pierre constitue la trame de fond de « The Wreck of the Julie Plante », poème en dialecte de William Henry Drummond paru en 1897 dansThe Habitant and Other Poems avec le sous-titre « A Legend of Lac St. Pierre ». Dans la biographie inédite de son mari, May Harvey Drummond situe la composition de ce texte vers 1879.
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