Revers d'unnummus deConstantIer émis en 348 : l'empereur debout sur une galère conduite par une Victoire tient d'une main un globe surmonté d'une Victoire et de l'autre unlabarum marqué d'unchrisme
Lelabarum (engrec λάβαρον /lábaron) est l'étendard militaire portant le symbole chrétien duchrisme adopté à partir deConstantinIer par les empereurs romains.
L'étymologie du terme est inconnue : une explication parlaureum (vexillum) (étendard de laurier) est impossible à cause de la différence de forme ; une explication par l'adjectif gaulois *labaros (bretonlavar « dire ; parole ; promesse » ;galloisllafar « loquace, oral ; parole ») est au mieux indémontrable à cause de la différence de sens.
Monnaie de Constantin d'environ 337, où l'on voit un modèle de son labarum avec les trois disques alignés.Monnaie deVétranion. Un soldat porte de chaque main un labarum. Contrairement au premier labarum de Constantin, le chrisme ne surmonte plus la hampe mais est brodé directement sur le tissu duvexillum.Le labarum tenu par l'empereurHonorius sur lediptyque consulaire de Probus, en406
Il est très probable mais pas entièrement certain que c'est l'étendard même fabriqué sur l'ordre de Constantin avant labataille du pont Milvius en312, d'après la description quelque peu obscure qu'en donneLactance. Le labarum de Constantin, comme en témoigne lanumismatique, consistait en un chrisme, entouré d'une couronne dorée, surmontant le mat duvexillum ; sur celui-ci l'aigle romaine avait été remplacée par trois disques dorés oubesants posés en alignement, dont le sens n'est pas clair[1].
Dans l'iconographie antique tardive, le labarum est représenté habituellement comme un étendard portant lechrisme ou bien une inscription rappelant la victoire de Constantin, comme c'est le cas par exemple sur lediptyque de Probus,consul en406 :In Nomine Christi Vincas Semper (Au nom du Christ puisse-tu vaincre toujours).
Déjà, du temps de l'empereurHadrien, les légions utilisaient un étendard composé d'une hampe et d'une barre transversale portant un étendard, appelévexillum. Un autre type d'étendard s'appelaitcantabrum et, du fait de ce nom, est supposé avoir été importé à Rome par les cavaliers Cantabres. Ce type d'enseigne militaire était de forme semblable aulabarum qui en est la forme christianisée. D'ailleursTertullien etMinucius Felix qui avaient remarqué la similitude duvexillum avec la croix faisaient remarquer ironiquement que les légions vénéraient déjà la croix[2].
Constantin n'a donc pas modifié la forme habituelle des enseignes des légions, levexillum et lecantabrum, mais il en a christianisé la symbolique en remplaçant l'aigle de Jupiter par lechrisme. Un escadron de cinquante soldats d'élite leslabariferi étaient chargé de porter et de défendre lelabarum à la tête de la légion.
Les armes de la ville d'Arles (Bouches-du-Rhône) portent le labarum impérial avec l'inscription « civ. arel » (pourcivitas arelatensis).
↑Selon une théorie astronomique, basée sur le texte d'Eusèbe, et publiée en 1948 par Fritz Heiland, du Zeiss planétarium deIéna, il y eut à la fin de l'année 312, où se situe l'origine du labarum avant labataille du pont Milvius, unesyzygie ou alignement parfait de trois planètes brillantes Mars, Saturne et Jupiter dans le ciel nocturne à l'intersection du Capricorne et du Sagittaire.
↑Tertullien,Apologeticus adversus gentiles pro christianis, Pars IV, cap. XVI, 8 : "Siphara illa vexillorum et cantabrorum stolae crucis sunt" (Ces voiles des enseignes et des cantabres sont les draps de la croix") etAd Nationes, I, 12 : "Sic etiam in cantabris atque vexillis, quae non minore sanctitate militia custodit, siphara illa vestes crucum sunt. Erubescitis, opinor, incultas et nudas cruces colere" (De même, dans les cantabres et les enseignes, que l'armée ne garde pas avec moins de piété, ces voiles sont les habits des croix. Vous rougissez, je pense, de vénérer des croix non soignées et non ornées);Minucius Felix,Octavius, XXIX : "Nam et signa ipsa et cantabra et vexilla castrorum, quid aliud quam inauratae cruces sunt et ornatae?" (Car ces enseignes elles-mêmes, ces cantabres et ces drapeaux des camps, que sont ils d'autres que des croix dorées et décorées ?)