Le calcaire duCrétacé est la principale roche constituant le sol de la commune[a 1]. Les dépressions orientées SSO-NNE et SSE-NNO sont formées demarnes et de sablesgréseux du Crétacé supérieur[a 2]. Les roches calcaires, poreuses, laissent l’eau s’infiltrer jusqu'à un substrat de marnes néocomiennes[a 2] ; ces infiltrations creusent la roche, provoquant la formation de gouffres (ouavens)[a 3].
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Lecanton de Banon auquel appartient La Rochegiron est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur lesséismes historiques[17], et en zone 3 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[18]. La commune de La Rochegiron est également exposée à trois autres risques naturels[18] :
Au, La Rochegiron est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[21].Elle est située hors unité urbaine[22] et hors attraction des villes[23],[24].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (87,3 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (85,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (57,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (24,7 %),terres arables (10,4 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (4,7 %), zones agricoles hétérogènes (2,1 %), prairies (0,2 %)[25].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le nom du village, tel qu’il apparaît la première fois en1274 (Rochagiron), est interprété comme tiré de l’occitanrocha (forteresse) et du nom de personneGiron[26], puis sur des chartes auXIIIe siècle (Roca Gironis, entre autres formes)[3].
La toponymie de La Rochegiron est celle d’une commune de montagne : on retrouve de nombreuxoronymes (désignant des hauteurs). Parmi ceux-ci, Peymian qui désigne « le sommet du milieu » (culmine à 1285 m), et Pimerle, la montagne à l’est de la commune, sont formés surpodium, lieu élevé. Piloubier signifie, sur le même radical, le « mont du loup »[27] ; lepeynier des Arbres Peynier signifie la « montagne noire »[27]. On trouve encore les Ubacs (versant nord)[28], les Plaines (plateau d’altitude)[29]. Les combes (Combe Maurel, ravin des Quatre Combes) sont dans la montagne de Lure des ravins encaissés, sans écoulement[29], au contraire de la définition classique decombe. Les Fontettes sont un lieu où se trouvaient des sources, aménagées ou non[29].
La végétation a aussi servi à nommer les lieux : on trouve la Fayée de la Saint-Jean (nommée d’après lahêtraie qui y pousse, favorisée par un versant nord qui y retient l’humidité)[29], et la Roumigière (à l’ouest du village) est un versant qui a été envahi deronces[29].
La toponymie indique également la manière dont le territoire a été occupé par l’homme en fonction de ses besoins : le Long Terme est appelé ainsi car il servait à marquer une limite territoriale : c’est d’ailleurs toujours la frontière avec la commune deRedortiers[29] ; le Défens est une zone réservée (par le seigneur ou la communauté) et où on ne pouvait pas mener les troupeaux[29] ; leJas du Botte et le Jas de Pérussier, des bergeries, qui encadrent le Pré d’Engade où les troupeaux paissaient. Enfin, Vière, qui signifie vieux, ancien, est le nom de l’ancien village de la communauté de la Rochegiron[29].
Un oppidum gallo-romain, dit du camp des Maures, se trouve sur le territoire de la commune[3].
Alors que le sud-est de la Gaule était une terreburgonde, le roi desOstrogothsThéodoric le Grand fait la conquête de la région entre laDurance, leRhône et l’Isère en510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgondeGondemar III, la régente ostrogotheAmalasonthe lui rend ce territoire[30].
En1770, cette paroisse faisait partie du diocèse deSisteron, du parlement de l'intendance d'Aix-en-Provence, de la viguerie et de la recette deForcalquier. On y comptait un feu et deux tiers de feu de cadastre[32].
Lecoup d'État du 2 décembre 1851 commis parLouis-Napoléon Bonaparte contre laDeuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression s’abat sur ceux qui se sont levés pour défendre la République, dont un habitant de La Rochegiron[33].
Comme de nombreuses communes du département, La Rochegiron se dote d’une école bien avant leslois Jules Ferry : en 1863, elle en possède déjà une qui dispense uneinstruction primaire aux garçons, au chef-lieu[34]. Aucune instruction n’est donnée aux filles : ni laloi Falloux (1851), qui impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants[35], ni la premièreloi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne concernent La Rochegiron[36]. Si la commune profite des subventions de la deuxième loi Duruy (1877) pour rénover son école[37], ce n’est qu’avec les lois Ferry que les filles de La Rochegiron sont régulièrement scolarisées.
Ces services sont groupés à Banon :3 kinésithérapeutes,4 médecins,2 ostéopathes et 1 pharmacie, de plus, cette commune dispose d'un hôpital rural de78 lits, construit entre 1984 et 1985.
On rencontre, en suivant les GR, quelques bergeries en pierres sèches, dont les ruines au jas de Botte, le jas de Pérussier, ainsi que des avens[3]. Des chemins balisés permettent de découvrir lamontagne de Lure[49].
La ferme de la Fuent Crema qui se trouve sur la commune propose table et chambres d'Hôtes[50].
Unoratoire de 1677 a été construit contre un puits placé dans un édicule[52].
Les ruines du village Vières sont un des éléments remarquables de la commune. L’église est construite à la fin duXIIe siècle, et remaniée en 1559 ; il en subsiste lechœur àchevet plat et la tour duclocher, et une partie du mur sud[53].
Les différentes formes d’habitat traditionnel provençal sont représentées dans la commune : maisons en hauteur au village, où hommes et bêtes vivaient sous le même toit, mais aussi des maisons isolées dans les collines. AuXIXe siècle se sont ajoutées hors du village des maisons à terre. Toutes ces constructions sont pensées pour les besoins agricoles : terrasse pour sécher les fruits, grenier pour serrer le foin et le grain.
Constructions traditionnelles à La Rochegiron.
Ancienne écurie transformée en salle à manger.
Cabanon au milieu d'un champ.
Lespigeonniers de particuliers sont souvent construits auXIXe siècle, et se signalent par des plaques vernissées en façade, protégeant les oiseaux des rongeurs. L'approvisionnement en eau des différentes constructions était très souvent complété par uneciterne qui recueillait les eaux de pluie de latoiture.
Les cabanons fournissent un habitat aménagé près de champs ou de vignes éloignées.
Parmi les bergeries en pierre sèche, la bergerie Pellissier vient d’être restaurée par l’associationAlpes de Lumière en (les finitions seront finies au printemps 2014)[54].
Le philosopheMarc Richir disposa d'une maison à La Rochegiron, jusqu'à sa mort en 2015, et y organisa chaque année en été le séminaire annuel de l'Association des amis de la phénoménologie.
Institut géographique national,Pays de Haute-Provence : de Lure au Luberon. Manosque, pays de Forcalquier, de la montagne de Lure au Luberon, guide de découverte par les chemins, Mane, Association pour le développement de la randonnée en Haute-Provence/Alpes de Lumière,coll. « Les Alpes de Lumière » (no 132),(ISBN2-906-92425-3)
↑Michel de La Torre,Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », 1989, Relié, 72 p. (non-paginé)(ISBN2-7399-5004-7)
↑« géoportail », surportail des territoires et de citoyens(consulté le).
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑a etbMinistère de l’Écologie, du développement durable, des transports et du logement,Notice communale sur la base de données Gaspar, mise à jour le 27 mai 2011, consultée le 13 août 2012