Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

La Reine Margot (film, 1994)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirLa Reine Margot (homonymie).

La Reine Margot
Description de cette image, également commentée ci-après
Dominique Blanc etIsabelle Adjani (d'après les personnages du film),huile sur toile deHubertine Heijermans, 1996.
Données clés
RéalisationPatrice Chéreau
ScénarioPatrice Chéreau
Danièle Thompson
MusiqueGoran Bregovic
Acteurs principauxIsabelle Adjani
Daniel Auteuil
Jean-Hugues Anglade
Virna Lisi
Vincent Perez
Dominique Blanc
Sociétés de productionPathé Films
Pays de productionDrapeau de la FranceFrance
Drapeau de l'AllemagneAllemagne
Drapeau de l'ItalieItalie
GenreDramehistorique
Durée159 minutes
Sortie1994

Pour plus de détails, voirFiche technique etDistribution.

modifier

La Reine Margot est unfilm français coécrit et réalisé parPatrice Chéreau, sorti en1994.

Il s'agit de l'adaptation du célèbre romanLa Reine Margot d'Alexandre Dumas père, qui raconte la vie deMarguerite de Valois, dite « Margot », incarnée parIsabelle Adjani, de ses noces avecHenri de Navarre, futur HenriIV, qu'interprèteDaniel Auteuil, en passant par lemassacre de la Saint-Barthélemy.Jean-Hugues Anglade,Vincent Perez,Virna Lisi,Dominique Blanc,Pascal Greggory etJean-Claude Brialy complètent ladistribution.

Faramineuse coproduction européenne au budget de 140 millions defrancs, le film est tourné entre laFrance et lePortugal sur plus de six mois en1993. Malgré unecritique mitigée qui lui reproche son emphase et sa théâtralité, il parvient à rassembler plus de deux millions de spectateurs dans les salles françaisesdurant l'année 1994, constituant ainsi le succès public le plus important de son réalisateur.

Aufestival de Cannes 1994, le film remporte lePrix du Jury et l'actriceVirna Lisi se voit décerner leprix d'interprétation féminine pour son rôle deCatherine de Médicis. Nommé douze fois lors de la20e cérémonie des César du cinéma,La Reine Margot reçoit cinqCésars, dont celui de lameilleure actrice pourIsabelle Adjani. Cefilm d'époque est nommé à l'Oscar des meilleurs costumes en1995.

Synopsis

[modifier |modifier le code]

La vie à la Cour et àParis, entre les « Noces vermeilles » et lemassacre de la Saint-Barthélemy.

.Paris est en ébullition. Le protestant Henri de Navarre, futurHenri IV (Daniel Auteuil), s'apprête à épouserMarguerite de Valois (Isabelle Adjani), dite Margot. Catholique, fille de France, elle est surtout la fille deCatherine de Médicis (Virna Lisi) et la sœur de l'instable roiCharles IX (Jean-Hugues Anglade) et des ambitieux princesHenri (Pascal Greggory) etFrançois (Julien Rassam). Les deux époux ne s'aiment pas. Il s'agit d'un mariage politique, orchestré par Catherine de Médicis, destiné à ménager sur le plan diplomatique les susceptibilités du papeGrégoire XIII et de l'Espagne d'une part, des États protestants d'autre part, et surtout à apaiser les haines et les rivalités à l'intérieur du royaume entre le parti catholique duduc Henri de Guise (Miguel Bosé) et la faction protestante menée parl'Amiral Gaspard de Coligny (Jean-Claude Brialy). La peur, l'hostilité et la violence se ressentent jusque dansNotre-Dame, où le mariage est célébré. Les frères de Margot affichent une morgue sans retenue et ne cachent pas les relations ambiguës qu'ils entretiennent avec leur sœur. Margot est une princesse arrogante et volage. La reine Catherine ourdit un complot le jour même des noces de sa fille.

Chacune des parties cherche à en découdre et la maladresse de la Reine mère, couplée avec les ambitions contraires des divers protagonistes, sans oublier la faiblesse du roi et le goût du pouvoir des princes, fera basculer le pays tout entier dans un terriblemassacre, six jours seulement après le mariage. Ce sont ces sombres heures qui feront découvrir à Margot des notions qu'elle ignorait jusqu'alors : l'altruisme, l'amitié et l'amour.

Fiche technique

[modifier |modifier le code]

Distribution

[modifier |modifier le code]

Production et réalisation

[modifier |modifier le code]

Développement

[modifier |modifier le code]

Le film est une coproduction européenne qui engage laFrance, l'Italie et l'Allemagne[7]. Il est tourné entre la France et lePortugal sur plus de six mois en1993 et nécessite un budget initial de 120 millions de francs qu'il dépasse de 20 millions[7] (10 millions enagios — dépense de l'argent qui n'est pas encore rentré en banque — et 10 pour les imprévus généralement évalués à 10 % de l'ensemble du budget prévisionnel)[8]. Pour ce projet de longue date dontClaude Berri est le producteur principal et qui manque d'être abandonné à plusieurs reprises,Patrice Chéreau solliciteDanièle Thompson avec laquelle il coécrit le scénario à partir de 1989[9],[7]. Ce qui décide le réalisateur à adapter le roman, c'est le thème desguerres de religion. Durant l'écriture, plusieurs actualités (manifestations de la place Tian'anmen,Première Guerre du Golfe,guerres ethniques d'ex-Yougoslavie, etc.) viennent nourrir l'inspiration des deux auteurs[7]. Chéreau évoque aussi comme inspiration l'horreur avec la découverte descharniersdans les camps nazis, et les références qui sous-tendent l'intrigue, comme lesfunérailles de Khomeini (en) qui annoncent en 1989 la montée de l'intolérance religieuse dans le monde musulman[10].

La distribution est éclectique et internationale[7]. En plus de grandes stars françaises (Isabelle Adjani,Daniel Auteuil etJean-Claude Brialy), Chéreau engage certains de ses acteurs fétiches (Jean-Hugues Anglade,Dominique Blanc etPascal Greggory) et ses anciens élèves duThéâtre des Amandiers de Nanterre (Vincent Perez,Bruno Todeschini etJean-Philippe Écoffey[7]). Parmi les interprètes internationaux, on retrouve les ItaliensVirna Lisi,Asia Argento etClaudio Amendola, l'EspagnolMiguel Bosé ou encore l'AllemandThomas Kretschmann[7].

Réalisateur de quatre films précédemment, Chéreau déclare :« C’est avecLa Reine Margot que j’ai appris à faire du cinéma »[9].

D'une ambition esthétique manifeste, l'œuvre est jugée par son auteur plus « élisabéthaine » que « shakespearienne » et proche deChristopher Marlowe pour l'idée d'une violence sourde, prête à jaillir à chaque instant[7]. Chéreau avait d'ailleurs mis en scène, en1972 auTNP de Villeurbanne,Massacre à Paris de Marlowe, consacré à lanuit de la Saint-Barthélémy[11].

Si le film puise autant son inspiration dans le théâtre et la littérature que la peinture (Francisco de Goya,Théodore Géricault,Eugène Delacroix,Francis Bacon), il cherche également à s'inscrire dans la lignée d'uncinéma d'auteur de prestige mêlant famille, pouvoir, folie,décadence, sexe et barbarie à l'instar deL'Impératrice rouge deJosef von Sternberg,Ivan le Terrible deSergueï Eisenstein,Macbeth d'Orson Welles,Hamlet deLaurence Olivier,Les Damnés deLuchino Visconti ou encoreAguirre, la colère de Dieu deWerner Herzog[9],[7],[12].

« Je me suis demandé où trouver un exemple moderne de féodalité, de vassalité, ou de dépendance. J'ai pensé à la Mafia. Dès lors j'ai substitué à ces mauvaises images celle duParrain ou desAffranchis queScorsese a eu la bonne idée de sortir alors que nous étions en train de travailler. [...]. Et j'ai bien retenu cette phrase deVisconti quand il préparaitLes Damnés : « Raconter l'histoire d'une famille monstrueuse à l'intérieur de laquelle tous les crimes restent impunis. »

— Patrice Chéreau, lors d'une interview parSerge Toubiana, dansLes Cahiers du cinéma,no 479/ 480, mai 1994,p. 17.

Costumes

[
modifier |modifier le code]

Les costumes deLa Reine Margot sont conçus par Moidele Bickel, qui s'inspire de la mode italienne des années 1560 mais aussi de la mode espagnole du début du XVIIe siècle, en particulier pour les cols. Mais les costumes n'incluent délibérément pas defraises alors qu'elles étaient à la mode en 1572. Les accessoires contiennent un anachronisme volontaire pour ce qui est des bijoux portés par la reine au moment de son mariage, qui sont des bijoux à la mode des années 1990. Selon l'historienne du vêtement Isabelle Paresys, les costumes élaborés pour le film opèrent un compromis entre la documentation historique et la mode de l'époque à laquelle est tourné le film. En matière de coiffure, le roi et ses frères portent les cheveux longs, ce qui doit plus à la mode du moment et à des stars commeKurt Cobain (mort la même année) qu'à la réalité historique. Elle analyse ces compromis comme un moyen de limiter l'étrangeté du résultat à l'écran et de permettre au public de reconnaître aisément l'époque à laquelle se déroule l'intrigue, tout en conservant quelques repères familiers[13].

Tournage

[modifier |modifier le code]

Le tournage a eu lieu du10 mai au.

Le mariage d'Henri et de Marguerite a été tourné dans labasilique deSaint-Quentin dans l'Aisne, les cathédrales Notre-Dame de Paris et Notre-Dame de Reims étant trop fréquentées[8]. Certaines scènes sont tournées àParis dans le4e arrondissement (cathédrale Notre-Dame de Paris,parvis Notre-Dame - place Jean-Paul-II etîle de la Cité).

La majeure partie du film se passe au Louvre (galeries, couloirs, chambres, sous-sols, cours, jardins…). La reconstitution des scènes n'a pas lieu en studio mais est tournée sur différents lieux en France :Bordeaux (Gironde), l'ancien collège des jésuites deReims, laforêt de Compiègne etSenlis (Oise), lechâteau de Maulnes àCruzy-le-Châtel (Yonne),Rambouillet (Yvelines),Nanterre (Hauts-de-Seine) ainsi que lesStudios Éclair àÉpinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis)[8].

D'autres scènes sont tournées au Portugal, plus précisément auPalais national de Mafra sis dans larégion de Lisbonne.

La pièce d'orgue de la scène du mariage entre Henri de Navarre et Marguerite de Valois est enregistrée parPierre Pincemaille sur l'orgue de la basilique Saint-Denis[14].

Accueil

[modifier |modifier le code]

Distribution

[modifier |modifier le code]

Le film est exploité sur deux versions : l'une française de 2 heures 40 et l'autre internationale, raccourcie de vingt minutes[7]. En effet, les distributeurs américains deMiramax,Robert etHarvey Weinstein, exigent que l'œuvre soit légèrement remontée afin de réduire la durée et de mettre plus l'accent sur la relation entre La Môle et Margot[7]. Une scène de serment d'amour est donc réinsérée et réjouitIsabelle Adjani qui, en pleine promotion du film auxÉtats-Unis endécembre 1994, juge qu'elle donne à l'ensemble plus de romantisme, d'émotion et de profondeur[15].

À noter que le film a connu différents remontages et de multiples versions selon les supports édités par la suite et même à l'étranger en Italie par exemple. Patrice Chéreau en donne quelques détails dans les différents making of édités sur les bonus des dvd. La1re version cinéma de 1994 projetée à Cannes et sortie en salle au même moment n'a donc jamais été éditée sur aucun support commercial ni diffusée ailleurs qu'en salle.

  • "Version inédite" de 143 minutes (sortie en DVD) ;
  • Version pour la télévision en deux parties (France 2) "La main de Dieu" et "La cuiller du diable", deux fois 83 minutes ;
  • Edition 2 DVD "version director's cut" de 154 minutes ;
  • Edition Blu-ray "version restaurée par Pathé" de 158 minutes.

Critiques

[modifier |modifier le code]

« Étrange sentiment, en voyant cetteReine Margot, d'un film qui aurait des veines, un pouls, des vrais battements de cœur. Sang d'amour et sang de haine, mêlés. Et ces battements de cœur seraient dictés, rythmés par la violence, toujours, qui irrigue le film dePatrice Chéreau. C'est ce sang, c'est cette inouïe violence, ce sont ces battements de cœur qui en font une vraie, une grande réussite :La Reine Margot évite les pièges d'un cinéma qu'on feuilletterait comme un livre d'images. »

— Serge Toubiana, dansLes Cahiers du cinéma,no 479/ 480, mai 1994,p. 9.

La Reine Margot reçoit un accueil critique mitigé lors de sa sortie qui coïncide avec sa présentation au47e Festival de Cannes, certains lui reprochant son emphase et sa théâtralité[7],[9]. Il reste néanmoins le succès public le plus important de Chéreau et rassemble plus de deux millions de spectateurs en salles[7],[16] Le film fait par ailleurs écho à la tragique actualité dugénocide au Rwanda, débuté quelques jours plus tôt[17].

À propos de la critique, le réalisateur déclare :

« On peut ne pas aimerLa Reine Margot, mais il y a un cinéaste dans ce film, il y a de vrais, de longs moments de cinéma, je le sais. Je n’ai peut-être pas réussi à faire un film complet qui serait un événement de cinéma total. Un jour ou l’autre, on finira bien par me considérer comme un metteur en scène qui fait les deux. Ça ne se fait plus, alors que tous les exemples que j’ai, commeWelles ouVisconti,Bergman ouKazan auxquels je ne me compare pas, ont fait les deux. Le cinéma mène un mauvais débat avec le théâtre : il est obsédé par l’idée de ne surtout pas être théâtral, alors qu’il y a de très grands films très théâtraux et que le cinéma est né du théâtre. Je revendique cette filiation et je revendiquerai toujours le passage de l’un à l’autre. Je ne ressens pas un manque de reconnaissance, pas depuisLa Reine Margot en tout cas[12]. »

Le succès du film vaut par la suite à Chéreau des propositions de la part d'Hollywood qu'il décline, préférant travailler en France[18].

Distinctions

[modifier |modifier le code]

Récompenses

[modifier |modifier le code]
Jean-Hugues Anglade, lauréat duCésar du meilleur acteur dans un second rôle.

Nominations

[modifier |modifier le code]

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. La mort de ce personnage dans le film ne correspond ni à celle imaginée par Alexandre Dumas dans son roman (où elle meurt poignardée à la fin du récit), ni à la réalité historique (la véritableCharlotte de Sauve étant morte en 1617, soit sept ans aprèsHenri de Navarre).
  2. Le comté d'Armagnac fait alors partie des possessions des souverains de Navarre ; il n'y a donc plus de comte d'Armagnac à proprement parler.
  3. Si Du Bartas a bien été écuyer de Henri de Navarre, il n'est pas tué durant la Saint-Barthélémy.

Références

[modifier |modifier le code]
  1. (en) « Queen Margot »(consulté le)
  2. (en) « Goran Bregovic - Queen Margot (La Reine Margot) », surDiscogs.com(consulté le)
  3. (en) MichaelRosser et reasWiseman2013-04-29T17:42:00+01:00, « Cannes Classics 2013 line-up », surScreen(consulté le)
  4. article Queen Margot sur le site Rotten Tomatoes
  5. Vladimir Kotliarov-Tolsty, née à Moscou en 1937, décédé le 23 février 2013 à Paris, artiste et acteur d'origine russe.
  6. Anarchist artist Vladimir Kotliarov-Tolsty had died in Paris
  7. abcdefghijkl etmAnecdotes de tournage deLa Reine Margot surAlloCiné.fr, consulté le 20 octobre 2013.
  8. ab etcRaymond Lefèvre, « Entretien avec Jean-Claude Bourlat, directeur de production »,Le Mensuel du cinéma,no 17,‎,p. 67
  9. abc etd« Le roi Chéreau »,Libération,‎(lire en ligne)
  10. Colette Godard,Patrice Chéreau. Un trajet,Éditions du Rocher,,p. 222
  11. (fr) Patrice Chéreau surLarousse.fr, consulté le 20 octobre 2013.
  12. a etb« Patrice Chéreau : "Mon travail se confond souvent avec la vie" »,Les Inrocks,‎(lire en ligne)
  13. « Le costume au cinéma, un accessoire d’historicité ? », surwww.lhistoire.fr(consulté le)
  14. Thierry Hillériteau, « Goran Bregovic électrise la Basilique », surLe Figaro,(consulté le).
  15. Isabelle Adjani, invitée du plateau d'Antenne 2 en décembre 1994 surIna.fr, consulté le 20 octobre 2013.
  16. La Reine Margot surJP Box Office, consulté le 20 octobre 2013.
  17. Il était une fois... La Reine Margot,téléfilmdocumentaire (52 min) réalisé parGuillaume Moscovitz, un épisode de la collectionUn film et son époque deSerge July etMarie Genin (diffusé surFrance 5
  18. Armellehéliot, « Chéreau, pleuré en Allemagne, presque ignoré aux États-Unis »,Le Monde,‎(lire en ligne)

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Filmographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

v ·m
Alexandre Dumas père au cinéma et à la télévision
La Tour de Nesle(1832)
Les Trois Mousquetaires(1844)
Vingt Ans après(1845)
Le Comte de Monte-Cristo(1844)
La Reine Margot(1845)
La Dame de Monsoreau(1846)
Le Vicomte de Bragelonne(1848)
Autres adaptations
v ·m
Réalisateur
v ·m
1946–1973
1980–2000
2002–présent
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=La_Reine_Margot_(film,_1994)&oldid=230706843 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp