Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Lecanton de La Javie est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur lesséismes historiques[4], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[5]. La commune de La Javie est également exposée à trois autres risques naturels[5] :
feu de forêt ;
inondation (dans les vallées de laBléone, duBès et de l’Arrigeol) ;
mouvement de terrain.
La commune de La Javie est également exposée à un risque d’origine technologique, celui de transport de matières dangereuses par route[6]. LadépartementalRD 900 (ancienneroute nationale 100) peut être empruntée par les transports routiers de marchandises dangereuses[7].
Leplan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) de la commune a été approuvé en 2006 pour les risques d’inondation, de mouvement de terrain et de séisme[6] mais leDicrim n’existe pas[8].
La commune a été l’objet de plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle en 1986 et 2011 pour des inondations et des coulées de boue[5]. Parmi les tremblements de terre ressentis à La Javie, seuls deux atteignent ou dépassent une intensité de V sur l’échelle MSK (intensité réveillant les dormeurs, ou faisant tomber des objets ; les intensités indiquées sont celles ressenties dans la commune, l’intensité peut être plus forte à l’épicentre)[9] :
le séisme du 29 septembre 1935, d’une intensité ressentie à La Javie de V et dont l’épicentre était situé dans la commune[10],
La localité apparaît pour la première fois dans les textes en 1049 (Gaveda), dérivé selonCharles Rostaing de l’hydronyme*Gava pour un torrent de montagne[12],[13].Ernest Nègre retient l’explication par le nord-provençaljavio, désignant un récipient à eau (jatte ou abreuvoir)[14]. Dans le cas où l’hypothèse de Rostaing serait la bonne, il est probable que le nom du lieu soit plus ancien que les Gaulois, sans que l’on puisse avancer l’hypothèse d’une occupation humaine dès cette époque[15]. La commune se nommeLa Jàvia enprovençal selon lanorme classique etLa Javio selon lanorme mistralienne.
Le lieu-ditChaudol est cité dès780 (villa Caladius)[16]. Selon l’Atlas historique de la Provence, le nom du lieu est probablement plus ancien que les Gaulois, ainsi que le toponymeEsclangon[15].
Au, La Javie est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[27].Elle est située hors unité urbaine[28]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Digne-les-Bains, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[28]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[29],[30].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (91,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (93,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (43,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (24,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (24 %), zones agricoles hétérogènes (8,2 %)[31].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le nom a donné Chaudol, où se trouvait leprieuré Saint-Damien[33]. Esclangon est également signalé (Sclangone) très tôt, par lepolyptyque de Wadalde, en814 : troiscolonges dépendant de Saint-Victor s’y trouvaient[33].
Située sur le chemin entre les vallées de l’Ubaye et de la Bléone, La Javie accueille unefoire à la fin du Moyen Âge. Unpéage taxe le bois flotté et les troupeaux de moutons qui passent d’une vallée à l’autre au moins à partir de 1252[41],[33]. La communauté relevait de labaillie deDigne-les-Bains[33].
Louis Riqui, baile-juge de Barjols (1332-1333), fut seigneur d'Esclangon en 1339[42].
Malgré la petite taille du village, unesociété patriotique est créée durant laRévolution à Esclangon (environ 70 hab en 1790)[43]. Une autre société patriotique est créée à la même époque à La Javie (fin 1792)[44].
Lecoup d'État du 2 décembre 1851 commis parLouis-Napoléon Bonaparte contre laDeuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression s’abat sur ceux qui se sont levés pour défendre la République, dont un habitant de La Javie[45].
Comme de nombreuses communes du département, Esclangon et La Javie se dotent d’écoles bien avant leslois Jules Ferry : en 1863, elles en possèdent chacun une, installées au chef-lieu, qui dispensent uneinstruction primaire aux garçons[46]. Aucune instruction n’est donnée aux filles : ni laloi Falloux (1851), qui impose l'ouverture d'une école de filles aux communes de plus de 800 habitants[47], ni la premièreloi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne concernent Esclangon ou La Javie. Cette seconde commune choisit néanmoins d’ouvrir une école pour ses filles dès les années 1860[48]. Ce n'est qu'avec les lois Ferry que les filles d'Esclangon sont régulièrement scolarisées.
À la fin de laSeconde Guerre mondiale, le 16 août 1944, soit trois jours avant la Libération, le village de La Javie est bombardé par les alliés qui cherchaient à détruire les ponts pour retarder la retraite des Allemands ; l'école fait partie des bâtiments détruits : l'institutrice y est tuée. Un autre habitant est également victime du bombardement du pont de l'arrigéol[49].
Jusqu'au milieu duXXe siècle, lavigne était cultivée dans la commune, uniquement pour l'autoconsommation. Cette culture a depuis été abandonnée[50].
Esclangon est cité auXIIIe siècle (Sclangone ouSclango). La communauté compte 11 feux en 1315, et 5 en 1471. En 1765, il y a 32 habitants[40]. La commune est rattachée à La Javie en 1973[52].
La commune est dotée d’une école primaire[56], d’unegendarmerie, d’une caserne depompiers, et d’un bureau deposte. La gendarmerie, l’école, et le bureau de Poste sont menacés de fermeture[57]. La brigade de gendarmerie est une brigade de proximité, dépendant de celle deDigne-les-Bains[58].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[59]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[60].
Esclangon connaît aussi une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cet apogée démographique est plus précoce qu’à La Javie : il dure de 1806 à 1866. L’exode rural y débute aussi plus tôt. Ce mouvement de recul est rapide : dès la dernière décennie duXIXe siècle, Esclangon a perdu la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1846[63]. La baisse s'est poursuivie jusqu’aux années 1960, poussant à l’absorption d’Esclangon par La Javie.
En 2009, la population active s’élevait à 183 personnes, dont 12 chômeurs[64] (20 fin 2011[65]). Ces travailleurs sont majoritairementsalariés (88 %)[66] et travaillent majoritairement hors de la commune (79 %)[66].
Fin 2010, lesecteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait huit établissements actifs au sens de l’Insee (exploitants non professionnels inclus) et un emploi salarié[67].
L’usine hydroélectrique de Trente-Pas est actuellement inactive,EDF ayant préféré interrompre l’exploitation à l’approche de la fin de la concession. Elle utilisait les eaux de laBléone. La puissance potentielle est de 600 kW, pour une production annuelle de 4500mégawatts[70].
Fin 2010, lesecteur tertiaire (commerces, services) comptait dix établissements (avec trois emploissalariés), auxquels s’ajoutent les six établissements du secteur administratif (regroupé avec le secteur sanitaire et social et l’enseignement), salariant 19 personnes[67].
D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est d’une importance moyenne pour la commune, avec entre un et cinq touristes accueillis par habitant[71]. Plusieurs structures d’hébergement à finalité touristique existent dans la commune :
plusieurs meublés labellisés[76] et non labellisés[77].
Les résidences secondaires apportent un petit complément à la capacité d’accueil[78] : au nombre de 56, elles représentent 20 % des logements de la commune. Parmi les résidences secondaires, sept possèdent plus d’un logement[75],[79].
L'Auberge Roman, qui porte le labelBistrot de pays[80], adhère a une charte qui a but de« contribuer à la conservation et à l’animation du tissu économique et social en milieu rural par le maintien d’un lieu de vie du village »[81].
Le village accueille deux foires emblématiques du territoire : en septembre, la foire aux tardons (agneaux élevés sous la mère, vendus à la descente d'alpage et particulièrement recherchés pour leur saveur) et, en novembre, la foire de la poire Sarteau (variété ancienne de poire cultivée historiquement dans les nombreux vergers qui entouraient le village et dont certains façonnent encore le paysage)[82].
L’égliseparoissiale, placée sous le vocable de saintJean-Baptiste et le patronage de sainteMarie Madeleine selon Raymond Collier, est reconstruite en 1822 à La Javie, puis largement reprise en 1896. La nef est constituée de troistravées en berceau surbaissé, sauf la travée dechœur, en berceau. Le clocher est ajouté en 1828. Les contreforts datent de 1896. La façade, crépie en 1896, est à nouveau restaurée en 1926[85]. Elle contient uneCrucifixion où sainteCatherine est présente, peinte auXVIIe siècle et classémonument historique au titre objet[86] ainsi qu'uncalice[87] faisant l'objet du même type de protection. À noter que le patron comme le titulaire de l’église ont changé plusieurs fois, et que c’est sainteCatherine qui était titulaire au départ[33].
L’ancienne église paroissiale, aujourd’hui chapelle, de Chaudol (au hameau du Grand-Chaudol) est placée sous le vocable de sainteColombe[33].
La chapelle Notre-Dame se trouve sur la colline, rive gauche de l’Arigeol, face à La Javie[33]. A la fin des années 90, un couple de Javidois, M & Mne VAN BRAEKEL rapporte alors le Christ sur un periple de 1000 kilometres en remorque du Nord de la France. Les agents communaux montèrent ainsi le Christ sur la croix nue a l'époque.
Plusieurs oratoires, Saint-Marc et Saint-Jean, se trouvent à la Bouisse-Basse[33].
Vestiges d'un ancien village et d'un château fort à Esclangon[33]
Ecomusée : géré par l'Association "La Javie Autrefois", il est situé au cœur du vieux village dans l'ancien presbytère, il présente des collections d'objets, de photographies et de documents sur l'histoire du village depuis 1900[88].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbRoger Brunet, « Canton de La Javie »,Le Trésor des régions, consultée le 9 juin 2013
↑ab etcMichel de La Torre,Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », 1989, Relié, 72 p. (non paginé)(ISBN2-7399-5004-7)
↑Altitude également indiquée sur un repère du Nivellement général, au centre du village, près de l’église, face à la fontaine
↑Dossier départemental sur les risques majeurs dans les Alpes-de-Haute-Provence, Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence,(lire en ligne), p.39.
↑ab etcMinistère de l’Écologie, du développement durable, des transports et du logement,Notice communale sur la base de données Gaspar, mise à jour le 22 novembre 2011, consultée le 26 juillet 2012
↑Charles Rostaing,Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares), Marseille, Laffite Reprints, (1reéd. 1950), p.87.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Jean-Pierre Devroey,« Elaboration et usage des polyptyques. Quelques éléments de réflexion à partir de l’exemple des descriptions de l’Église de Marseille (VIIIe – IXe siècles) », dansAkkulturation. Probleme einer germanisch-romanischen Kultursynthese in Spätantike und frühen Mittelalter, Berlin, New York, Walter de Gruyter,(lire en ligne),p. 23.
↑Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires, La Révolution dans les Basses-Alpes »,Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence,vol. 108,no 307,1er trimestre 1989, p.295.
↑Groupement de gendarmerie départementale des Alpes-de-Haute-Provence, « Carte des Brigades de Gendarmerie »,Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, consulté le 15 novembre 2014.
↑ab etcMinistère de l'Agriculture, « Orientation technico-économique de l’exploitation »,Recensements agricoles 2010 et 2000. (lien : attention, le fichier fait 4,4 Mio)
↑Mathieu Ruillet, Éric Ruchet,Étude du potentiel régional pour le développement de la petite hydroélectricite, Groupe énergies renouvelables, environnement et solidarité (GERES), 5 décembre 2005, p. 52 et 63
↑Observatoire départemental du tourisme,Atlas de l'hébergement touristique,(lire en ligne), p.6.
↑Ces deux foires reçoivent le soutien duPays dignois
↑Notice qui lui est consacrée par Guy Barruolin Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch,D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière no 153, Forcalquier 2006, p 87
↑Cité dans Philippe Autran, Guy Barruol, Jacqueline Ursch,D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière no 153, Forcalquier 2006