Alors qu'elle vient d'enregistrer avec succèsAccordéon (de Serge Gainsbourg) et qu'elle rentre de tournée desÉtats-Unis,Juliette Gréco (alors surnommée « Lamuse deSaint-Germain-des-Prés ») invite son ami Serge Gainsbourg (alors encore peu connu, et qui passe enpremière partie de quelques uns de ses concerts) à passer la soirée avec elle, en été 1962, dans son appartement du 33rue de Verneuil de Saint-Germain-des-Prés deParis[5],[6]. Juliette Gréco lui aurait alors improvisé une danse exotique, dont elle a le secret. Amoureux, et très inspiré par cette soirée, Serge Gainsbourg lui écrit et compose alors cette chanson romantique derêve sur le thème d'une courte « idylleamoureuse » (le temps d'une « Javanaise ») sur des airs devalse lente à trois temps et deslow langoureux « La vie ne vaut d'être vécue, sans amour, mais c'est vous qui l'avez voulu, mon amour, ne vous déplaise, en dansant la Javanaise, nous nous aimions, le temps d'une chanson[7]... ». La chanson est déposée à laSacem le 8 octobre 1962[8], avant d'être enregistrée par les deux artistes interprètes sur les faces B de chacun de leurs 45 tours, ainsi que sur l'albumLa Javanaise no 8 de Juliette Gréco.
« Un soir d'été de 1962, Juliette Gréco et Gainsbourg ont passé la soirée à écouter des disques et à boire duchampagne dans l'immense salon de la chanteuse au 33,rue de Verneuil (à quelques dizaines de mètres de la futuremaison de son ami[9]). Le lendemain, il lui a envoyéLa Javanaise. […] Il semble que Gréco l'ait créée enmars 1963 en la plaçant au début de son tour de chant au cabaretLa Tête de l'art »[10],[11].
Serge Gainsbourg :« CetteJavanaise, qui fut si incomprise parce que j'y parlejavanais, je l'ai écrite pour Juliette Gréco et je lui ai donnée aussitôt son retour desAmériques (sic). Je pense être un auteur privilégié puisqu'elle m'a chanté et je pense qu'il n'y a pas un auteur digne de ce nom ou au moins ayant un tant soit peu de tenue littéraire qui n'ait souhaité écrire pour elle. »[12]
Juliette Gréco :« C'est d'abord un jeu, pas un jeu de mots, mais un jeu avec les mots grâce auquel ils prennent une valeur, une couleur beaucoup plus forte.J'avoue j'en ai bavé pas vous — C'est superbe. Il l'a appelée comme ça, mais la chanson n'a rien à voir avec lejavanais tel qu'il se parlait autrefois. Ceci est beaucoup plus fort, beaucoup plus musical. »[13]« Serge Gainsbourg sait jongler avec génie entre musique et paroles. »[14]
Bertrand Dicale :« Avec ses chœurs très chalala et le choix d'un son très « anglais » (c'est son premier enregistrement à Londres), Gainsbourg souligne dansLa Javanaise des tourments très masculins, alors que Gréco affirme comme d'habitude une féminité majuscule, entre la liane vénéneuse et la caresse salvatrice. »[15]
Serge Gainsbourg reprend ce titre dans une versionreggae renomméeJavanaise remake dans son albumAux armes et caetera de1979.
Sauf indication contraire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par legénérique de fin de l'œuvre audiovisuelle présentée ici, ainsi que par la base de données cinématographiquesIMDb, présente dans la section« Liens externes ».
↑Michèle Arnaud a enregistré sa version à la même époque (le), mais celle-ci n'a été éditée qu'en1996 sur le double CDGainsbourg chanté par… (EMI 854-067-2).