La Havane (enespagnol :La Habana, prononcé :[laaˈβana], officiellement appeléeCiudad de La Habana) est lacapitale et le centre économique deCuba. Cetteville portuaire est aussi l'une des quinzeprovinces cubaines. La ville/province compte 2,4 millions d'habitants, tandis que l'agglomération en compte plus de 3,7 millions, ce qui fait de La Havane la plus grande ville desCaraïbes[1]. La ville s'étend sur plus de 720 km2 principalement à l'ouest et au sud d'une baie, à laquelle on accède par un passage étroit, et qui est divisé en trois ports :Marimelena,Guanabacoa etAtarés. Le fleuveAlmendares traverse la ville du sud au nord, et se jette dans ledétroit de Floride à quelques kilomètres à l'ouest de la baie.
Le roiPhilippeII d'Espagne accorde à La Havane le statut de ville en 1592, et un décret royal de 1634 reconnaît son importance en la désignant officiellement comme « Clé duNouveau Monde et Rempart des Caraïbes[2] ». Le blason de La Havane porte par ailleurs cette inscription. Les Espagnols commencent à édifier des fortifications, et en 1553 ils transfèrent la résidence du gouverneur depuisSantiago de Cuba, à l'extrémité est de l'île, jusqu'à La Havane, lui accordantde facto le rang de capitale. En 1607, La Havane est désignée capitale de l'île par un ordre royal qui divisa également le pays en deux gouvernements : un à La Havane et l’autre à Santiago de Cuba, le second étant subordonné au premier[3].
Aujourd'hui, La Havane est le centre dugouvernement cubain, et divers ministères y sont basés. C'est aussi le centre culturel et économique dans la continuation des ateliers de cigares duXVIIIe siècle[note 1] de l'île.
D'après les historiens, l'origine du motHabana vient du caciquetaïnoHabaguanex(en).Diego Velázquez de Cuéllar dans son rapport auroi d'Espagne, mentionne que Habaguanex est le nom du chef de la tribu qui contrôlait la région au moment de l'arrivée desconquistadors à Cuba. Une légende raconte queHabana était le prénom de la fille de Habaguanex[4], mais aucune source historique ne corrobore cette version.
Plan allemand de La Havane datant de 1888.La Havane vu par le satelliteSPOT.
La ville se situe sur la côte nord de l'île de Cuba et dans la partie ouest de celle-ci. La Havane donne donc sur ledétroit de Floride[5].
Plus localement, la ville s'étend principalement vers l'ouest et le sud de labaie de La Havane ; il s'agit en fait d'unerade fermée par une entrée étroite permettant d'accueillir des installations portuaires, et dont les pourtours sont parsemés debaies dont les trois principales ont pour noms : « Marimelena », « Guanabacoa » et « Atarés ».
La Havane est traversée par les cours d'eauAlmendares,Martín Pérez,río Quibú(es),Cojímar etBacuranao(es). La rivière Almendares traverse la ville du sud au nord, se déversant dans le détroit de Floride à quelques kilomètres à l'ouest de la baie.
L'emplacement actuel de La Havane, ainsi que sa baie naturelle, furent d'abord visités par les Espagnols pendant la circumnavigation de l'île parSebastián de Ocampo, en 1509[8]. Peu après, en 1510, les premiers colons espagnols arrivèrent d'Hispaniola et commencèrent la conquête de Cuba.
LeconquistadorDiego Velázquez de Cuéllar fonda La Havane le sur la côte sud de l'île, près de l'emplacement actuel de la ville deSurgidero de Batabanó. Entre 1514 et 1519, la ville connut au moins deux positions différentes. Tous les essais pour fonder une ville sur la côte sud ont échoué. La localisation de la ville était à proximité d'un port à l'entrée dugolfe du Mexique, garantissant un accès aisé auGulf Stream, le principal courant océanique suivi par les navigateurs lors des voyages de l'Amérique vers l'Europe. Cet emplacement conduisit au développement précoce de La Havane en tant que principal port dans les colonies espagnoles du Nouveau Monde. Une carte de Cuba, dessinée en 1514, indique la ville comme étant à l'embouchure de la rivière Onicaxinal (actuelRío Mayabeque(es)), également située sur la côte sud de Cuba. Un autre emplacement futLa Chorrera, aujourd'hui situé dans le quartier dePuentes Grandes, près de la rivièreAlmendares.
L'établissement définitif de La Havane, commémoré par le monumentEl Templete, correspond à la sixième ville fondée par les Espagnols sur l'île, appeléeSan Cristobal de la Habana parPánfilo de Narváez : le nom associeSan Cristóbal,saint patron de La Havane, etHabana, mot dont l'origine vient du cacique tainoHabaguanex, le nom du chef de la tribu qui contrôlait la région, comme le mentionne Diego Velasquez dans son rapport au roi d'Espagne. Une légende raconte queHabana était le prénom de la fille de Habaguanex[4], mais aucune source historique ne corrobore cette version.
On peut lire sur la colonne commémorative d'El Templete érigée par le gouverneurFrancisco Cajigal de la Vega en 1754 une inscription enlatin que l’on peut traduire comme suit :
« Retiens ton pas, marcheur, orne ce site d’un arbre, d’un fromager, je dirai plutôt signe mémorable de la prudence et ancienne religion de la jeune ville, car certainement sous son ombre fut immolé solennellement dans cette ville l’auteur de la santé. La réunion des prudents conseillers eut lieu pour la première fois il y a plus de deux siècles : il était conservé par une tradition perpétuelle : cependant, il céda au temps. Tu verras une image gravée aujourd’hui dans la pierre, c’est-à-dire le dernier jour de novembre de l’année 1754[9]. »
La Havane fut déplacée à son emplacement actuel en 1519, à côté de ce qui était alors appeléPuerto de Carenas (littéralement, la « baie deCarénage »).
Peu après la création des premières villes à Cuba, l'île servit de base pour laConquista d'autres contrées.Hernán Cortés organisa son expédition vers leMexique depuis l'île. Pendant les premières années qui suivirent sa découverte, Cuba ne rapporta que peu de richesses auxconquistadors, car l'île était pauvre enor,argent etpierres précieuses. Ainsi, nombre de ses premiers colons partirent en direction du Mexique et de l'Amérique du Sud, en cours de découverte et de colonisation à l'époque. Les légendes de l'Eldorado et desCités d'or exercèrent un attrait certain pour beaucoup d'aventuriers espagnols, ainsi que des colonies adjacentes, ce qui contribua à laisser La Havane et plus globalement l'île de Cuba tout entière, très peu peuplée.
À l'origine, La Havane était un port de commerce, victime d'attaques régulières venant deboucaniers,pirates etcorsaires. La ville fut réduite en cendres en 1538 et 1555. L'attaque de 1555, qui eut pour résultat l'incendie de la ville, fut menée par le corsaireJacques de Sores. Il prit La Havane facilement, la pilla et la brûla. De Sores quitta la ville sans obtenir l'énorme richesse qu'il espérait y trouver. De telles attaques convainquirent le royaume d'Espagne de financer la construction des premières forteresses dans les grandes villes — pas seulement pour faire face aux pirates et corsaires, mais aussi pour exercer un contrôle plus rigoureux sur le commerce avec le Nouveau Monde, et pour limiter lecontrabando (marché noir), alors très répandu, qui était né des restrictions commerciales imposées par leCasa de Contratación deSéville (la maison de commerce contrôlée par la couronne, qui exerçait unmonopole sur le commerce avec cette région du monde).
Afin de contrer les attaques de pirates sur les convois degalions remplis de trésors du Nouveau Monde, et dirigés vers l'Espagne, la Couronne espagnole décida de protéger ses navires en les concentrant en une seule grande flotte, qui traverserait l'océan Atlantique en convoi. En effet, une seule flotte marchande était plus aisée à protéger par l'Armada espagnole. Suivant la parution d'un décret royal en 1561, tous les navires en direction de l'Espagne était requis d'assembler cette flotte dans la baie de La Havane. Les bateaux arrivaient entre mai et août et, en attendant les meilleures conditions climatiques, partaient tous ensemble de La Havane avant la fin du mois de septembre.
En accueillant et concentrant ces bateaux chargés d’or, delaine, d’émeraude, decuirs, d’épices et de matières premières alimentaires, en provenance des colonies américaines et à destination de la péninsule, La Havane devint ainsi le premier port du continent. Avec la construction des majestueux châteaux de laReal Fuerza, deSan Salvador de la Punta etlos Tres Reyes del Morro, La Havane devint la ville la mieux protégée du continent, « la Clé du Nouveau Monde et rempart desIndes occidentales[10] ».
Ceci eu pour conséquence immédiate de promouvoir le commerce et le développement de la ville adjacente de La Havane (une simplevilla à l'époque). Les biens échangés à La Havane incluaient l'or, l'argent, lalaine d'Alpaga en provenance desAndes, desémeraudes deColombie, de l'acajou de Cuba et duGuatemala, du cuir deLa Guajira, desépices, de lateinture deCampeche, dumaïs, dumanioc et ducacao. Des navires en provenance de l'ensemble du Nouveau Monde transportaient d'abord leurs produits à La Havane, afin de les emmener ensuite en Espagne. Les milliers de bateaux rassemblés dans la baie de La Havane stimulaient également l'agriculture et l'industrie, puisqu'ils avaient besoin d'être fournis en nourriture, eau, et autres produits nécessaires à la traversée de l'océan. En 1563, leCapitán General, le gouverneur espagnol de l'île, déménagea sa résidence deSantiago de Cuba à La Havane étant donné la richesse et l'importance nouvelle de la ville, ce qui eut pour effet de lui attribuer officieusement le statut de capitale de Cuba.
Le, le roiPhilippe II d'Espagne octroya à La Havane le titre de ville. Plus tard, la ville sera officiellement désignée comme « Clé du Nouveau Monde et Rempart des Caraïbes » par la Couronne espagnole. Entre-temps, les efforts destinés à construire ou améliorer les infrastructures de défense de la ville continuèrent. La forteresseSan Salvador de la Punta gardait l'entrée occidentale de la baie, alors que leFortEl Morro en gardait l'entrée orientale. LeCastillo de la Real Fuerza défendait le centre de la ville, et servait également de résidence au gouverneur jusqu'à la construction duPalacio de los Capitanes Generales(es). Pendant cette période, deux autres tours défensives,La Chorrera etSan Lázaro, furent également édifiées.
En 1649, une épidémie depeste, venue deCarthagène des Indes (enColombie), extermina un tiers de la population de La Havane. Le, la reineMarie-Anne d'Autriche, veuve dePhilippe IV d'Espagne, officialisa le blason de La Havane, ayant pour symbole héraldiques les trois châteaux de La Havane,La Real Fuerza,los Tres Santos etSan Salvador de la Punta en forme de trois tours d’argent sur un fond bleu, et une clé d’or symbolisant la porte du Nouveau Monde. En 1674, les travaux pour la construction des murs d'enceinte de la ville débutèrent, dans le cadre d'efforts de fortifications. Ils seront achevés en 1740.
Dans lesannées 1750, La Havane comptait plus de 70 000 habitants, ce qui en faisait la troisième plus grande ville d'Amérique, derrièreLima etMexico, mais devantBoston etNew York[11].
La ville fut prise par lesBritanniques pendant laguerre de Sept Ans. Cet événement débuta le lorsque, à l'aube, une flotte britannique, comprenant plus de cinquante navires et une force combinée de quatorze mille hommes de laRoyal Navy et de l'armée, pénétra dans les eaux cubaines[12]. Les envahisseurs s'emparèrent des hauteurs, connues sous le nom deLa Cabaña, du côté est du port, et commencèrent le bombardement du fort voisin d'El Morro, ainsi que de la ville elle-même. Après un siège long de deux mois,El Morro fut attaqué et pris le. La cité rendit officiellement les armes le13 août. Elle fut ainsi gouvernée parSirGeorge Keppel pour le compte de laGrande-Bretagne. Bien que le total des pertes britanniques pendant les combats ne s'éleva qu'à560 hommes, plus de la moitié de leur force périra finalement de maladie, notamment de lafièvre jaune.
Les Britanniques développèrent immédiatement le commerce avec leurs colonies nord-américaines et celles des Caraïbes. Ceci causa une transformation rapide de la société cubaine. La nourriture, les chevaux, ainsi que d'autres biens, déferlèrent dans la ville, et des milliers d'esclaves d'Afrique de l'Ouest furent déportés vers l'île pour travailler dans les plantations decanne à sucre. La Havane était sur le point d'entrer dans une ère durable de développement et des liens toujours plus importants se tissaient avec l'Amérique du Nord, mais l'occupation britannique ne dura pas. Moins d'un an après la prise de La Havane, letraité de Paris fut signé par les trois belligérants, concluant la guerre de Sept Ans. Le traité accordait laFloride à la Grande-Bretagne en échange de Cuba.
La même année, juste après le départ des Britanniques, débuta la construction de laforteresse San Carlos de la Cabaña — la plus importante jamais édifiée par l’Espagne en Amérique — qui durerait onze ans, afin de préserver la ville des futures attaques et de faire de la baie de La Havane un bastion imprenable[13].
Au cours du siècle, La Havane est enrichie par la construction d'infrastructures culturelles supplémentaires, telles que lethéâtre Tacón, l'un des plus luxueux du monde, l'artistique et littéraireLiceo (lycée) et le théâtre (Colisée)Coliseum. L'esclavage, légal à Cuba jusqu'en 1886, attise l'intérêt des Américains desÉtats confédérés du Sud. Vaincus lors de laguerre de Sécession en 1865, de nombreux planteurs esclavagistes prennent la décision de continuer à diriger des plantations en venant s'installer à La Havane.
En 1863, les murs de la ville sont rasés pour permettre l'agrandissement de la métropole. À la fin du siècle, les classes aisées déménagent vers le quartier deVedado(es). Plus tard, ils émigreront versMiramar, et aujourd'hui, ils se sont installés dansSiboney, toujours plus à l'ouest. En 1898, alors que le peuple cubain mène sa seconde guerre d’indépendance, La Havane est témoin des derniers moments ducolonialisme espagnol en Amérique. Celui-ci prend fin quand le cuirassé américainUSS Maine est coulé dans le port, donnant aux États-Unis un prétexte pour envahir l'île et déclenchant laguerre hispano-américaine[14].
Le résultat est que Cuba est privée de son indépendance. LesÉtats-Unis occupent l'île jusqu’en 1902 et ils la transforment en unprotectorat en y installant à la tête de la nationTomás Estrada Palma, un citoyen américain annexionniste convaincu qui accepta l’amendement Platt[15].
Dans les années 1920, durant laprohibition aux États-Unis, La Havane devint une destination de prédilection pour les Américains fortunés. Lescasinos etdiscothèques y étaient légion.
Durant la période républicaine, et plus précisément dans les années 1930, d’innombrables constructions émergèrent à La Havane, avec l’apparition de somptueux hôtels de luxe, de casinos flamboyants et de clubs nocturnes plus rutilants les uns que les autres, tous contrôlés par lamafia américaine deMeyer Lansky et deLucky Luciano avec la bénédiction du dictateurFulgencio Batista. Parmi ces hôtels-casinos figure notamment l'hôtel Capri. La chute de ce dernier et l'arrivée au pouvoir deCastro qui met fin à cet état de fait, sera considérée comme la déroute la plus coûteuse de l'histoire de l'organisation criminelle[16]. Cependant l'universitaireSamuel Farber relativise cette analyse en considérant que l'importance économique que les États-Unis accordaient aux casinos, à laprostitution et à la mafia était exagérée[17].
À quelques pas du légendaireMalecón, l’Hotel Nacional de Cuba, est un joyau architectural édifié en 1930 en plein quartier du Vedado. Monument national, il est l’un des symboles de l’histoire, de la culture et de l’identité cubaine. LeFocsa(es) et l’hôtel Habana Libre sont également des vestiges de l’époque où La Havane était la capitale continentale du plaisir et de l’oisiveté, fréquentée par les grands du monde, deWinston Churchill àFrank Sinatra[18].
Depuis larévolution en 1959, Cuba a subi une des plus importantes transformations politique, économique et sociale de l’histoire de l’Amérique latine. L'exode de Mariel en 1980 permet le départ de près de 125 000Cubains, ainsi de nombreux logements sont libérés, ce qui réduit la crise du logement dans La Havane[19].Néanmoins, au niveau urbain et architectural, peu de changements eurent lieu si ce n’est la conservation du bâti existant par des moyens rudimentaires, et la construction d’édifices publics tels que l’imposanthôpital Ameijeiras(es) dans le centre de la ville, et d’hôtels tels que leMeliá Cohiba à partir des années 1990. Ce fut la revitalisation de l’industrie touristique fondée sur l'exotisme d'une époque révolue et toujours présente celle par exemple de la circulation automobile dans cet ensemble de voitures américaines conservées.
La fin provisoire de l'embargo des États-Unis contre Cuba au milieu des années 2010 amène un regain de l'activité touristique à La Havane. Néanmoins, au-delà du charme exotique de la destination et du faible taux d'insécurité, la pauvreté, laprostitution, les coûts élevés, l'état des transports et des télécommunications, la qualité de la nourriture, la saturation de l'aéroport international José Martí ou encore les relents de la propagande castriste sont critiqués[20]. Très officiellement, la consommation se fait sur un marché qui comporte deux prix pour une chose vendue : celui pour les Cubains (peso cubano) et celui des touristes (Peso convertible) qui est le double du premier et non marchandable.
Hansel Hernandez, est unAfro-Cubain de27 ans tué à La Havane le 24 juin 2020 par les forces de l'ordre d’une balle dans le dos. Les rassemblements pour protester contre les conditions de cette mort sont interdits. Des militaires et des membres de la Police nationale révolutionnaire interviennent pour empêcher les manifestations[21].
La Havane est la capitale du pays et à ce titre, elle constitue la principale destination deCuba et l’une des plus complètes : elle répond à la demande du tourisme balnéaire, de luxe, culturel et d’affaires, entre autres. Chaque année, elle attire des millions de touristes grâce à sa large offre touristique mais également car elle sert de porte d’entrée sur le territoire cubain avec l’aéroport international José-Martí.
Les visiteurs apprécient certains quartiers de la ville et plus particulièrementLa Habana Vieja,Vedado etCentro Habana. La Havane sert également de vitrine au pays car elle représente l’esprit cubain : des voitures américaines colorées en passant aux façades des demeures coloniales.
La ville jouit d’une richesse culturelle, architecturale et historique. En effet, La Havane affiche un grand nombre de monuments aux styles très différents : néoclassique, baroque coloniale ou encore l’art déco, tels que des anciens palaces coloniaux habités par certains Havanais, leCapitolio de La Habana à l’image duCapitole des États-Unis ou encore des mosaïques architecturalesArt déco. L’histoire de La Havane se manifeste dans tous les quartiers de la ville à travers les édifices ou les nombreux musées qui la peuplent, tels que leMuseo de Bellas Artes (musée des Beaux Artes) ou encore leMuseo de la Revolución (musée de la Révolution). Il en va de même pour la trace qu’a laissée la révolution, puisque dans la ville il n’est pas rare de voir des images faisant référence à la lutte pour la liberté.
L’aspect culturel de la ville ne se résume pas seulement aux édifices et aux musées car La Havane est connue pour être une capitale pleine de vie avec la musique typiquement cubaine et ses danses telles que la salsa. C’est pourquoi sa vie nocturne est réputée parmi les plus animées du pays avec la présence de nombreuses discothèques mais également de cabarets comme le Cabaret Tropicana.
La Havane peut également se targuer d’être une destination familiale puisque beaucoup de sites touristiques comme certains musées ont des espaces destinés aux enfants. De nombreuses sorties s’adressent aux parents comme aux enfants tels que lePlanetario de La Habana (le planétarium de La Havane).
Outre les activités culturelles plus classiques, La Havane offre un large choix d’activités sportives avec des compétitions sportives comme leTriatlón de La Habana (triathlon de La Havane).
Un autre point fort de la ville qui explique sa popularité est le fait qu’elle sert de point de départ pour un grand nombre d’excursions et d’activités mais également pour rejoindre d’autres villes et provinces cubaines telles que Viñales ou Matanzas.
Avec le secteur du tourisme en expansion en 2018, La Habana affiche une offre hôtelière très diverse : de nombreux hôtels à différentes gammes de prix sont disponibles, bien que l'emphase soit mise sur les hôtels de luxe[22]. Néanmoins lescasas particulares, des chambres d’hôtes qui répondent aux budgets plus modestes, restent également très prisées.
Dans un article publié surSlate, le journalisteFrédéric Martel se fait cependant très critique au sujet du tourisme à La Havane, dénonçant la dictature au pouvoir, la saturation de l'aéroport, la pauvreté, les coûts sur place plus élèves qu'imaginés, la rareté de la bonne musique et une vie culturelle famélique, une sécurité certes existante mais qui se dégrade, le développement de la prostitution, le peu d'accès à Internet ou encore les souvenirs fabriqués en Chine[23].
La ville de La Havane qui est aujourd'hui le centre du pouvoir cubain, constitue à elle seule uneprovince du pays :Ciudad de la Habana. Elle est dirigée par unmaire, qui est également président de l'assemblée provinciale. Cette fonction estactuellement[Quand ?] assurée parMarta Hernández Romero, élue le.
Le riche milieu culturel de La Havane comprend non seulement des descendants d'Espagnols, mais aussi d'autres peuples européens. Durant la période précédant l'arrivée au pouvoir deFidel Castro, la ville était divisée, tant économiquement qu'ethniquement. D'un côté, il existait une minorité riche et éduquée, ainsi qu'une importante classe moyenne ; et de l'autre côté la majorité ouvrière. Quand le gouvernement de Castro arriva au pouvoir en 1959, ce système changea. Les possibilités d'éducation et d'accès à l'emploi furent offertes à tous les Cubains, quel que soit leur milieu d'origine. Cependant, les postes à plus haute responsabilité étaient généralement réservés aux membres duParti communiste. Concernant le logement, le gouvernement suit une politique dépourvue de discrimination — d'après la constitution cubaine, le logement n'est pas un droit individuel mais un devoir de l'État.
Barrio Chino(es) est l'un des plus anciensquartier chinois d'Amérique latine. Avec l'arrivée de Castro, une partie de cette population chinoise a quitté le pays[26].
Le gouvernement national prend entièrement en charge l'éducation, et il existe ainsi des écoles primaires, secondaires et professionnelles en nombre suffisant à travers La Havane. Tous les enfants reçoivent une éducation, qui est par ailleurs gratuite à tous les niveaux. De plus, mis à part l'enseignement supérieur, l'instruction est obligatoire.
L'université de La Havane, située dans le quartier Vedado, fut créée le par les frères dominicains de l'ordre des Prêcheurs ; il s'agit de l'université la plus ancienne de Cuba, et de l'une des plus anciennes du continent américain. Peu après larévolution cubaine, l'université, ainsi que tous les autres centres d'éducation, furent nationalisés. Depuis, plusieurs autres universités ont été créées, comme l'Institut polytechniqueJosé Antonio Echeverría(es), où est formée la majorité des ingénieurs cubains aujourd'hui.
La région de La Havane compte plusieursécoles de médecine. Parmi elles, l'ELAM,Escuela Latinoamericana de Medicina(es) en espagnol,École Latino-américaine de Médecine enfrançais, est une école internationale de médecine très importante à Cuba, c'est aussi une partie prééminente du système de santé cubain.
Fondée en 1999 et exploitée par le gouvernement cubain, l'ELAM a été décrite comme étant probablement la plus grande école médicale dans le monde. Environ 10 000 et 12 000 étudiants de 27 et 29 pays ont été signalés comme étant inscrits en 2006, respectivement au début 2007. Toutes les personnes inscrites sont des étudiants internationaux de l'extérieur de Cuba et elles proviennent principalement de l'Amérique latine et des Caraïbes ainsi que d'Afrique. L'école accepte également des étudiants des États-Unis — 91 auraient été inscrits en janvier 2007. Frais de scolarité, d'hébergement et conseil sont gratuits, une petite allocation est prévue pour les étudiants[27],[28],[29],[30],[31].
La mission de l'ELAM est de former des médecins généralistes et des fournisseurs de soins de santé primaires pour les communautés pauvres en dehors de Cuba[28],[32]. Il est préféré que les étudiants de l'ELAM viennent des communautés les plus pauvres avec l'intention de retourner pratiquer dans ces domaines dans leur pays. La préférence est donnée aux candidats qui sont financièrement démunis et/ou aux personnes de couleur qui montrent le plus d'engagement à travailler dans leurs communautés pauvres[29],[30],[33],[34]. Les décisions finales d'admission sont prises par un comité représentant les professeurs d'ELAM et leministère cubain de la Santé publique(es)[31].
Tous les moyens de transport possibles sont utilisés à Cuba comme à La Havane. Cela va de la marche à pied en passant par la voiture et des charrettes tirées pas des chevaux. Il y a de nombreux taxis, utilisant des voitures européennes récentes ou des vieillesLada déglinguées en passant par des voitures américaines datant desannées 1950.
cocotaxi
Il existe aussi descalèches à chevaux, idéales pour faire un tour de ville, et des triporteurs appelés bicytaxis très populaires dans la vieille Havane, et des cocotaxis qui sont des scooters en forme de noix de coco.
Un réseau de seize lignes de bus, géré par laMetrobús(es), principalement utilisé par les Cubains, parcourt l'agglomération.
De nombreuses excursions sont proposées par les hôtels et les offices de tourisme. Il y a aussi une gare routière qui propose des liaisons journalières bon marché dans des bus gérés par lesOmnibus Metropolitanos, dans des véhiculesYutong modernes et confortables avec des destinations dans toute l'île.
Sonarchitecture est restée préservée des ravages du modernisme et les immeubles, aux couleurs délavées par le temps, sont autant de témoignages de la splendeur de l'empreinte espagnole. Ce qui n'empêche pas une partie de la ville, non restaurée, d'être dans un état de délabrement avancé. Les anciens palais de l'aristocratie coloniale sont occupés par des familles pauvres, qui n'ont pas les moyens de les entretenir. Cette situation reflète les difficultés économiques de l'île depuis 1962 dues essentiellement, pour certains, à l'embargo imposé par les États-Unis, par d'autres à la politique économique fondée sur le socialisme et la mainmise de l'État sur les moyens de production (sans oublier la chute de l'URSS qui était un partenaire économique privilégié du régime).
LaHabana Vieja, le cœur historique de La Havane classé comme appartenant aupatrimoine de l'humanité par l'UNESCO, est le plus grandcentre-ville colonial d'Amérique latine. Après deux siècles de quasi-abandon, le quartier retrouve de sa splendeur grâce aux travaux de restauration conduits parEusebio Leal Spengler(es), l'historiador de la ciudad.Habana Vieja se caractérise par son architecture hispano-andalouse mise en valeur par le soleil tropical et une végétation luxuriante. Le temps semble s'être arrêté sans faire pour autant du quartier un musée poussiéreux. Le programme de restauration ne s'étend pas seulement aux monuments et aux bâtiments les plus importants mais concerne aussi les boutiques et les petites maisons d'habitation. Il s'agit de permettre àHabana Vieja de retrouver sa beauté et sa vitalité d'antan en tenant compte des exigences modernes. Dominée par la silhouette élégante de l'église, laPlaza de la Catedral est un des hauts lieux deHabana Vieja.
LeChrist de La Havane est une sculpture monumentale représentant Jésus de Nazareth sur une colline surplombant la baie de La Havane.
Ville natale de l'écrivain et poète modernisteJosé Martí qui est honoré par lemémorial José Martí, la ville est une des plus actives enAmérique latine. Ainsi, la Foire internationale du livre de La Havane fêtait ses 20 ans d'existence en 2011. Elle a accueilli pour l'occasion 360 000 visiteurs et près de700 000 livres furent vendus[36].
Grand Théâtre.
Au début de 2015, les « United Buddy Bears », considérés comme la plus grande exposition d'art en plein air au monde, étaient accueillis à Cuba sur la « Plaza San Francisco de Asis ». LesBuddy Bears ont visité la Havane pendant plus de huit semaines. L'exposition n'est pas commerciale à l'origine. Elle apporte son soutien à des projets d'aide aux enfants dans le monde entier. Le but principal de l'exposition est de promouvoir l'idée de tolérance et de compréhension mutuelle entre les pays, cultures et religions et de communiquer la vision d'un monde de paix pour l'avenir.
LaCasa de las Américas (ou « Maison de l'Amérique ») est une institution chargée de promouvoir l'art et la littérature des peuples de langue espagnole, duRio Grande jusqu'à laPatagonie, qui accueille chaque année un festival littéraire. Le jury comprend des personnalités telles queGabriel García Márquez etMario Vargas Llosa.
Il y a aussi des discothèques et des boîtes de nuit, cabarets, théâtres, etc., où les touristes nationaux et étrangers peuvent passer la nuit.
Le blason de La Havane se compose de troistours de forts qui représentent les trois principaux forts qui défendaient à l'origine la ville : lefortFuerza, lefortEl Morro et lefortSan Salvador de la Punta. La clé représente l'image de La Havane comme la « clé vers leNouveau Monde et un rempart des Caraïbes », ceci repris d'un décret royal espagnol de 1634. Le blason est soutenu par une branche dechêne d'un côté et une couronne delaurier de l'autre. Le chêne symbolise la force de la nation, et le laurier l'honneur et la gloire. Ces symboles étaient censés représenter lesdroits de l'Homme :égalité,liberté etfraternité.
De nombreux Cubains sont passionnés de sport, et particulièrement debaseball et aussi devolley-ball où l'équipe nationale est considérée comme appartenant aux meilleures nations du monde. Les deux équipes de baseball de La Havane qui jouent dans lechampionnat de Cuba de baseball, sont lesIndustriales et lesMetropolitanos Guerreros. La ville est équipée de plusieurs stades importants, les plus importants étant l'Estadio Latinoamericano (avec ses 50 000 places), l'Estadio Panamericano ou lestade José-Martí, ce dernier étant dans un état de délabrement avancé après avoir constitué dans lesannées 1940 un des plus beaux stades des Caraïbes. L'admission aux événements sportifs est généralement gratuite, et de nombreux matchs improvisés sont disputés à travers les quartiers de la ville.
La Havane fut ville hôte desJeux panaméricains de 1991. Des stades et des infrastructures furent ainsi construits dans les banlieues relativement peu peuplées de l'Est.
↑« En 1779, la première fabrique decigares a été ouverte à La Havane, appelée Maison de la Charité. Au fil des ans, cette industrie locale s’est multipliée et aujourd’hui Cuba compte 32 marques de cigares, dont beaucoup sont reconnues dans le monde entier, parmi lesquelles les plus célèbres sontMontecristo,Cohiba,Partagás etRomeo y Julieta, pour n’en citer que quelques-unes. » in « Conscience du peuple » (lire en ligne, consulté le 07 décembre 2022). Et parmi la centaine qui a existé :H. Upmann, La Corona , et l’élite El Laguito.
↑Eusebio Leal,La Habana, ciudad antigua, La Havane, Editorial Letras Cubanas, 1988,p. 7.
↑José Martín Félix de Arrate y Acosta,Llave del Nuevo Mundo : antemural de las Indias Occidentales. La Habana descripta : noticias de su fundación, aumentos y estados, La Havane, Comisión Nacional Cubana de la Unesco, 1964.