Laforêt de la Guerche (actuellement sur la commune deRannée, cette forêt étant « la forêt du seigneur de La Guerche ») est une relique de la forêt-frontière qui séparait autrefois la seigneurie de La Guerche (duché deBretagne) duBas-Maine. N'existant probablement pas en tant que telle au début de notre ère, elle s'est développée à partir du Moyen Âge.
Carte de la commune avec localisation de la mairie.
La commune est desservie par les lignes de bus du réseau MOVA de Vitré communauté avec la ligne 10 permettant d'aller à Vitré, la ligne 11 permettant également d'aller à Vitré mais aussi à Rannée. Elle est aussi desservi par deux lignes sur réservation les lignes 10B vers Availles-Sur-Seiche et 10C vers Drouges
Un projet de rocade, autour de la ville afin de dévier les camions du centre-ville, fut lancé par le maire Patrick Lassourd. La construction a débuté en 2013[3].
Plusieurs études ont été menées afin de caractériser les types climatiques auxquels est exposé le territoire national. Les zonages obtenus diffèrent selon les méthodes utilisées, la nature et le nombre des paramètres pris en compte, le maillage territorial des données et la période de référence. En 2010, le climat de la commune était ainsi de typeclimat océanique altéré, selon une étude duCentre national de la recherche scientifique (CNRS) s'appuyant sur une méthode combinant données climatiques et facteurs de milieu (topographie, occupation des sols, etc.) et des données couvrant lapériode 1971-2000[6]. En 2020, le climat prédominant est classé Csb, selon laclassification de Köppen-Geiger, pour la période 1988-2017, à savoir un climat tempéré à été frais et sec[7]. Par ailleursMétéo-France publie en 2020 une nouvelle typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat océanique[8]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral doux », exposée à un climat venté avec des étés cléments[9]. Elle est en outre dans lazone H2a au titre de laréglementation environnementale 2020 des constructions neuves[10],[11].
Au, La Guerche-de-Bretagne est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15].Elle appartient à l'unité urbaine de La Guerche-de-Bretagne[Note 4], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle estville-centre[Note 5],[16],[17]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de La Guerche-de-Bretagne, dont elle est la commune-centre[Note 6],[17]. Cette aire, qui regroupe 11 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[18],[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d'occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (74,5 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (78,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (63,9 %), zones urbanisées (17,5 %), prairies (8,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (8 %),terres arables (1,8 %)[20]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le nom de la localité est attesté sous les formesWirchia auXIe siècle[21],Guircha etGuirchia en 1096[22],[23],capella Guirchiœ en 1152,ecclesia Guerchiœ en 1206[24].
Étymologiquement,Guerche dérive du terme germaniquewerk ouwerka (« ouvrage défensif »)[23]. C'est un « ouvrage fortifié », généralement en bois, bâti sur une butte naturelle ou artificielle. À La Guerche-de-Bretagne, il n'en subsiste aucun vestige, si ce n'est les restes de lamotte féodale (terrains privés), vaste butte de terre aujourd'hui partiellement arasée, agrandissement de la motte originelle, et sur laquelle furent bâtis les châteaux successifs de La Guerche.
Une explication fantaisiste et désuète donnée par Alphonse Edmond Marteville et Pierre Varin en 1843 expliquait le nom de la localité par le bretongwec'hez (vierge) alors même que la langue bretonne n'a jamais été parlée dans leGuerchais[26].
Durant laRévolution, la commune porte le nom deMontagne-de-la-Guerche[27].
La forme bretonne normalisée donnée par l'Office public de la langue bretonne estGwerc'h-Breizh[28],Gwerc'h étant l'évolution naturelle deWerk suivant la phonétique du breton[29].
À cette période, la région comprise entreSeiche etArdenne est située au sud-est de la cité desRiedones. Mais la proximité immédiate d'autres territoires est à noter, comme à cette époque celui desNamnètes (au sud), desAulerques (au nord-est) et desAndes (un peu plus au sud-est). Plus tard, de grandes provinces (Anjou et Maine) seront voisine de La Guerche. Cette situation limitrophe marquera l'histoire de la ville au cours des siècles.
Lavoie romaine partait deJuliomagus (Angers) par le nord deBrain sur les Marches, elle traverse l'actuelle forêt depuis Bourgogne à l'est jusqu'à la Petite Grange à l'ouest, en passant par le Gué des Molans, où se trouvait une station-relais. La voie continue versRennes-Condate, sous l'actuel chemin limitant les communes deRannée etDrouges. Elle prolonge vers le nord-ouest, passant légèrement au nord de la Bécannière, puis par la Chaussée, et franchissait l'Ardenne au Gué Baudier. Elle franchit la départementale 47 au niveau de l'Écottais. Plus au nord, un chemin séparant Moussé de Rannée reprend son tracé. La voie sépare ensuite Rannée d'Arbrissel, se dirige vers la Bussonnière (laissée 200 m au nord) pour prendre la direction de la Haute puis de la Basse Chaussée, sur la commune deVisseiche. Là, elle arrive à laSeiche.
Desnécropolesmérovingiennes avérées, découvertes dans leur globalité comme àVisseiche ou n'ayant pu livrer que des vestiges isolés comme àMoutiers, mais aussi d'autres très probables comme àRannée, existent aujourd'hui tout autour de La Guerche. Elles témoignent de l'importance de l'occupation humaine dans ce secteur, duVIe au VIIIe siècle. Les campagnes, sous influencefranque, sont gagnées par lachristianisation, comme le montre l'inhumation ensarcophage, avec orientation pieds vers l'est, parfois présence d'inscriptions funéraires, et même apparition de croix gravées. Après l'Antiquité, les hommes se regroupent. Le pouvoir religieux les y incite (on regroupe les vivants au travers du culte des morts), comme le pouvoir politique. C'est en effet à cette époque que les seigneurs locaux cherchent à valoriser leur territoire. Dans cette optique, ils créent par exemple l'actuelleforêt de La Guerche, en boisant des terres cultivables. Interdisant ainsi toute occupation de cet immense secteur, ils réorganisent à leur manière l'occupation de l'espace.
Mainguené est le premier seigneur de La Guerche, auXIe siècle. C'est un proche du ducAlain III de Bretagne. Celui-ci accorde à son vassal l'une de ses places fortes. Après avoir obtenu son nouveau domaine, Mainguené fait élever le premier « château » de La Guerche, bâti à 2 km au nord de l'église de Rannée (zone déjà occupé depuis plusieurs siècles, et paroisse dont dépend La Guerche). Unemotte féodale est constituée au nord de l'actuelle rue Neuve, à la hauteur du chœur de la collégiale. Le premier bâtiment militaire qui la surmonte se limite probablement un simple donjon de bois. Ce donjon permet néanmoins la matérialisation du pouvoir du seigneur et la militarisation de la frontière entre Vitré et Martigné-Châteaubriant.
De Mainguené, on sait aussi qu'il est le fils deThébaudévêque marié de Rennes. En effet, à l'époque, leur famille détient la charge d'évêque, charge qu'elle se transmet de père en fils encore quelques décennies.
Son successeur,Sylvestre de La Guerche, est vers 1060 le deuxième seigneur de La Guerche ; le duc de BretagneConan II fait le siège du château en 1062 et évince Sylvestre, lequel, devenu veuf, se fit prêtre et obtint lui aussi l'évêché de Rennes, en1075. Ainsi, la famille de La Guerche se constitue une importante fortune foncière, à partir de biens épiscopaux (essentiellement sur l'actuel territoire de la commune de Rannée). Sylvestre est à l'origine de la fondation du prieuré Saint-Nicolas (dont quelques vestiges assez remaniés subsistent au nord de la rue de Rennes) qu'il donne à l'abbé de l'abbaye Saint-Melaine de Rennes. Ce dernier y installe des moines bénédictins. Le prieuré obtient aussi du seigneur divers revenus, pour l'essentiel liés aux perceptions de taxes.
Robert d'Arbrissel a-t-il participé de près ou de loin à la fondation du prieuré Saint-Nicolas ? Personne ne peut le dire. Mais comment ce formidable prédicateur, nommé archiprêtre par Sylvestre lui-même, archidiacre à Rennes puis ermite, fondateur d'abbayes, aurait-il pu ignorer la seigneurie de La Guerche, sur les terres de laquelle il passa de nombreuses années ? Avant1100, aurait été créé le prieuré de la Selle.
En1121, le seigneur de La Guerche est GuillaumeIer, fils de Sylvestre. Celui-ci épouse Emma dePouancé vers1130. La seigneurie de La Guerche se lie ainsi définitivement à celles dePouancé et de Martigné, à cheval sur laBretagne et l'Anjou. À l'époque, le « château » (terme qui n'apparaît à La Guerche qu'en 1152) est déjà constitué de bâtiments solides, et doté d'une passerelle pour franchir le fossé de la motte. Guillaume obtient les reliques de saint Nicolas et les place dans son monastère guerchais. En échange, il renouvelle les privilèges accordés par son père aux religieux. À cette époque, des installations ont déjà eu lieu autour du prieuré, constituant le premier faubourg (faux-bourg) à quelques centaines de mètres à l'ouest du château seigneurial.
Un acte daté de 1121 (mentionnant un litige entre le seigneur et le prieuré) fait pour la première fois mention d'un marché implanté dans le bourg des moines, et demeurant sous leur contrôle.
En1135,Conan III de Bretagne, prendVitré et chasse le baron Robert II de son château (ses vassaux, qu'il traitait trop brutalement, s'étaient plaints au duc de sa conduite). Robert cherche vainement à se réfugier àFougères, puis auprès du baron du Maine, puis encore auchâteau de La Gravelle, et enfin à celui de Launay. Mais à chaque fois, le duc traite avec les protecteurs de Robert, qui n'a finalement d'autre solution que de se réfugier chez Guillaume de La Guerche. Celui-ci est le fils qu'Emme, épouse de Robert, a eu en premières noces de Juhaël de Châteaubriant.
Guillaume décide d'héberger son beau-père et sa mère, ainsi que leur fils le chevalier André, et de les protéger lui-même. Il ne cède pas aux pressions de Conan III, ce qui a pour effet de décider le duc d'assiéger La Guerche, avec l'aide de son cousin lecomte d'Anjou. Nous sommes en1143. Les troupes de Conan arriventau pont de Visseiche et y installent leur campement. Ils attendent les hommes deGeoffroy V d'Anjou, qui sont alors entre La Selle et Moutiers.
Guillaume sent l'étau se resserrer. Avec l'appui deThibault de Mathefelon et du seigneur deCandé, il décide d'une attaque surprise. S'étant rapproché de Visseiche en progressant par la forêt (il semble que celle-ci se prolongeait alors plus vers le nord-ouest), il attaque l'avant-garde des troupes du duc. Celle-ci défaite, le baron de La Guerche progresse jusqu'au pont, et met en déroute le reste de l'armée ennemie, capturant au passage quelques nobles vassaux du duc, ainsi que l'évêque de Rennes Alain. Conan se replie surVitré, puis surRennes.Geoffroy V d'Anjou regagne sa province, après une étape àChâteaubriant. L'année suivante, Robert réussit à reprendre son château, et fait ensuite la paix avec son suzerain.
C'est Guillaume III de la Guerche qui institue en1206 un collège de douze chanoines. Il les dote de revenus précis, et leur fait construire une église à proximité de son château (alors bâtiment de pierre, protégé d'une enceinte de murs et de tours, et où se tient sa cour, dans des bâtiments d'habitation) et de son bourg neuf (déjà protégé de douves). Il nous reste de cette première collégiale la base de la tour-clocher située au sud-est de l'édifice. Guillaume III fonde aussi, en1219, le prieuré de la Trinité.
En1222, Amaury de Craon prend La Guerche et son château à Guillaume III. Mais l'Angevin est fait prisonnier par le duc de Bretagne l'année suivante. Guillaume peut donc reprendre possession de sa ville en1223, pour mourir le 4 septembre de la même année. Il avait dû constituer pour sa fille Thomasse de La Guerche, une dot considérable (comprenant une grande partie des terres de sa baronnie) afin de marier celle-ci au seigneurAndré III de Vitré, avec qui il avait signé un traité de paix. Vers1257, Thomasse veuve se remarie avecGuy VII de Laval, gendre et héritier de son premier époux.
À cette époque, les seigneurs de La Guerche (avec ceux deChâteaugiron,Vitré etAubigné), ont le privilège de porter la chaire de l'évêque de Rennes lors de sa première entrée dans la cathédrale. La Guerche, qui n'est toujours qu'une paroisse de la commune de Rannée, est une ville en plein essor. Son importance grandissant, il reviendra à Geoffroy II, fils de Guillaume III, de faire élever les remparts définitifs de la ville.
Geoffroy II (mort en 1259), ayant perdu ses deux fils, la seigneurie de La Guerche revient toutefois à Jeanne épouse de Jean de Brienne vicomte deBeaumont-au-Maine[Note 7]. C'est le début du déclin de la seigneurie de La Guerche qui, de démantèlement en revente ou en héritage, connaîtra au total une trentaine de seigneurs de sa création à laRévolution française.
La Guerche devient possession deBertrand Du Guesclin en1379, et bascule dans le camp français. Une garnison de cent hommes d'armes et chevaliers est alors en poste dans la ville. Cette dernière est une cité importante, ayant droit de députation auxÉtats provinciaux (et bénéficiant donc de privilèges fiscaux et politiques). À la mort du connétable (1380), son frèreOlivier Du Guesclin hérite de la seigneurie et la vend en1390 37 000 francs or au ducJean IV de Bretagne. La Guerche réintègre sa place dans la ligne de défense de la frontière. Jean IV donne en1396 la seigneurie comme dote à sa fille Marie lorsqu'elle épouseJeanIer d'Alençon tué à labataille d'Azincourt en1415. En1443, La Guerche est prise par les Anglais après un siège de la ville, qui n'est plus défendue que par sa noblesse (il n'y a plus de troupes). Le château n'a plus aucune valeur défensive. Les assaillants brûlent les archives de la collégiale.
En1472,Louis XI, en conflit avec le ducFrançois II de Bretagne à la suite de la mort deCharles de France, s'installe àLa Roë[38], assiège et prend La Guerche le 20 juillet, et y séjourne jusqu'au 11 août avec 5 000 soldats[39]. Car, secrètement conseillé parCharles le Téméraire[40], François II voulait attaquer le royaume de France[41]. Finalement, le roi réussit à empêcher l'attaque du duc, et se déplace versles Ponts-de-Cé afin de contrôler ceux qui passaient entre le royaume et la Bretagne. Charles VIII, fils de Louis XI, assiégera aussi La Guerche pendant les guerres de Bretagne.
En1526, le château de La Guerche n'existe plus en tant que tel. Très tôt, les seigneurs de La Guerche-Pouancé lui avaient préféré le château de Pouancé, construit en pierre sur le rebord d'un plateau surplombant un étang. Attaqué, ce dernier s'avérait bien plus résistant et facile à défendre que celui de La Guerche, et devint logiquement la place forte de la famille. Les différents assauts et le travail du temps auront raison du château de La Guerche qui, auXVIe siècle, n'est plus que ruines sur sa motte.Vers1520,Charles IV d'Alençon fait agrandir lanef et élever l'actuel collatéral sud de la collégiale.
Pendant lesguerres de religion, l'enceinte de la ville est partiellement détruite. En 1591, pendant lesGuerres de la Ligue, « Champeaux,Châtillon,Izé,Étrelles, La Guerche,Domagné,Châteaugiron furent dévastés par les marches et collision [combats] des deux partis »[42]. Le, lesLigueurs, sous la conduite du capitaine Mascardrye, pillent La Guerche. S'en retournant en direction de Rennes, ils sont attaqués et battus par Monsieur de la Frosse aux Onglées à Visseiche.
À la fin duXVIe siècle, La Guerche est assiégée par 2 500 Anglais et soldats royaux. Menaçant la ville de leur artillerie, ils obtiennent la reddition des troupes du duc de Mercœur (400 soldats), pourtant appuyés de l'extérieur par des troupes catholiques espagnoles. À l'issue de cet épisode, un octroi est levé par la ville afin de financer le relèvement des murailles, sur demande des notables locaux.
AuxXVIIe etXVIIIe siècles, la chapelle du prieuré Saint-Nicolas est remaniée. On l'ampute du chœur, et on reconstruit un chevet plat. Au début de 1626, l'épidémie de peste qui sévira enBretagne dix ans durant, atteint La Guerche. La population est largement touchée, au point que l'on voit l'herbe pousser dans les rues. Tous les malades sont portés à proximité du prieuré Saint-Nicolas (en dehors de la ville). Là, ils sont « soignés » entre autres par le fermier du prieuré, René Guyot, qui aura la chance de ne jamais être atteint par le fléau. L'épidémie prend fin en 1632.
LaRévolte du papier timbré entraîne la présence de nombreux soldats chargés de la répression, menée par leduc de Chaulnes, en Bretagne. Ceux-ci commettent de nombreux excès, y compris à La Guerche ;Madame de Sévigné s'en émeut :
« Les soldats vivent, ma foi, comme dans un pays de conquête. (...) Venons-en aux malheurs de cette province : tout y est plein de gens de guerre (...) Il en passe beaucoup à La Guerche et il s'en écarte qui vont chez les paysans, les volent et les dépouillent. (...)[43]. »
la porte deRannée (ou deNantes, ou de la chaussée) vers le sud ;
la porte Saint-Nicolas vers l'ouest.
À ces portes, il faut ajouter une poterne, la porte Garnière, au niveau de l'actuelle entrée de la rue Notre-Dame. Un collège est probablement créé à cette époque, rue de la Chartre. Le clocher de la collégiale, situé au sud-est de l'édifice, s'écroule en 1705. Il est remplacé par un simple clocher bas.
En1739, les restes du château sont abattus et servent à bâtir l'Auditoire l'année suivante. Siège de la communauté de la ville, il est accolé au côté sud des Halles (qui occupaient l'actuelle place du Général-de-Gaulle). En1784, la porte de la Chartre qui est en ruine après l'hiver, et qui avait partiellement brûlé cinquante ans plus tôt, est démolie.
En1789, le pays de La Guerche est plutôt riche. Désireux de s'affranchir de leur condition vis-à-vis des nobles et riches propriétaires, et ainsi de pouvoir bénéficier du progrès social, les habitants dudistrict adhèrent précocement à laRévolution. Une grande commune de La Guerche est créée, à laquelle est rattachée l'ensemble de l'ancienne paroisse de Rannée (dont dépendait La Guerche depuis sa création).
La collégiale est d'abord utilisée comme salle de délibération pour la municipalité, puis comme magasin à fourrages. Vendu commebien national, leprieuré Saint-Nicolas, qui comprenait une maison, une chapelle, cour, verger, jardin, terres et prés, est attribué le 8 février 1791 à François Marie Leclerc de la Herverie, avocat et juge de paix àPiré, demeurant rue d'Anjou à La Guerche. Après avoir été située rue de la Chartre, la prison est transférée à l'extrémité sud de la rue de Nantes (ex rue de Rannée), côté est (chiffres impairs). Enfin, les principales rues de la ville sont rebaptisées. L'hôpital, jusqu'alors tenu par des religieuses, est abandonné.
En mars 1793, les Guerchais refusent de participer à laLevée en masse. L'ordre est rétabli sans trop de heurts par l'intervention degardes nationaux venus de Vitré (ceux de La Guerche n'ayant pas voulu intervenir). En réaction à la politique antireligieuse décidée par laConvention, lachouannerie se développe aux alentours de La Guerche. « Lesdistricts deVitré,Fougères et La Guerche restent en grande partie gangrenés, (…) lachouannerie est la maladie (…) du pays, et quoiqu'il n'y ait pas de grands rassemblements, (...) là où il y a un homme, il y a un Chouan de fait ou d'intention. Les patriotes y sont dans une excessive minorité » écrivent lesreprésentants en missionDubois-Crancé,Alquier etRené François-Primaudière[44].
En 1795, les Bleus du district sont cernés par les Blancs des districts alentour. Aux attaques de villages des Chouans, les gardes nationaux répliquent par des pillages. En1799, le calme revient sur l'ensemble du secteur. La Guerche a été relativement épargnée[Note 8].
En1806, l'hôpital reprend son activité avec du personnel laïc. Au début duXIXe siècle, les halles de la ville, qui recouvraient la quasi-totalité de l'actuelle place du Général-de-Gaulle, sont presque complètement rasées. En1839, sur une partie de leur emplacement, on construit unhôtel de ville (actuellement le centre culturella Salorge). Les dernières travées, appuyées au mur nord de l'édifice, seront démolies après laPremière Guerre mondiale[Note 9]. Pour ouvrir le cœur de la cité vers l'extérieur, quelques rues nouvelles sont percées. On les retrouve facilement, rectilignes et bordées de bâtiments récents (exemple typique: la rue Du Guesclin).
Lalaisse a dessiné en 1850 une « poupette »[47], coiffe traditionnelle des femmes du pays guerchais montée, comme la catiole[48], sur un serre-tête ; ses ailes, repliées initialement, furent par la suite relevées, puis s'atrophièrent. Poupette et catiole reculèrent vers la fin duXIXe siècle devant la mode de la « polka »[47] à mentonnière, un bonnet plus commode à repasser et à poser[49].
En 1860, l'instituteur de La Guerche, unnormalien, écrit qu'à l'école l'on sent « des exhalaisons très gênantes (...), les enfants de la campagne sont presque tous habillés de peaux de chèvres pendant une grande partie de l'année »[50]. Il écrit aussi : « Les deux écoles sont comme deux camps dont les feux ne s'ëteignent jamais. Chaque école a son drapeau autour duquel viennent résolument se ranger d'une part les amis du progrès et des institutions nouvelles, de l'autre le vieux parti rétrograde qui rêve un vieux passé impossible »[51].
En 1870, l'hôpital accueille la première religieuse de lacongrégation des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul. Entre 1879 et 1881, le chemin de fer arrive à La Guerche. En 1859, on construit le collatéral nord de lacollégiale. De 1869 à 1873, on élève la tour ouest (clocher-porche) de la collégiale. Inspirée des flèches finistériennes, elle remplace un modeste campanile élevé au sommet du pignon, modifiant largement l'ensemble de la façade du bâtiment.
En 1875, un asile pour enfants pauvres(petite école de la charité) est construit sur des terrains à l'ouest du Grand Mail. Racheté en 1902 par la ville qui en confie la charge à des enseignants laïques, c'est aujourd'hui l'école maternelle publique Sonia-Delaunay. En 1883, les vestiges du tombeau de Guillaume III de La Guerche sont restaurés et placés dans le mur nord du cœur de la collégiale. Ce tombeau était à l'origine visible dans le chœur de l'église, mais se détériorait avec le temps. Il avait donc été totalement enfoui.
En 1890, le nom de la commune de La Guerche est modifié enLa Guerche-de-Bretagne.
La première école publique des filles s'installe avenue de la Gare (du Général-Leclerc) en 1895-1896. L'école publique des garçons existe alors déjà (rue de la Chartre). En 1900, La Guerche se sépare définitivement deRannée, qui redevient commune à part entière. La Guerche perd ainsi plus de 80 % de son territoire communal. La légende veut que la municipalité de la Guerche accepte cette séparation afin d'économiser le budget lié à l'entretien des voiries rurales du secteur rannéen, très vaste. Désormais, l'espace agro-sylvicole de la nouvelle commune de La Guerche-de-Bretagne se réduit considérablement (il reste un peu de campagne à l'ouest, très peu à l'est, quasiment pas au nord ni au sud, et aucune forêt). La ville occupe une surface importante de son petit territoire communal.
« À La Guerche, il y avait un bataillon scolaire. Ils l'avaient habillé en petits marins et ils chantaient des chants patriotiques. Quand les bataillons scolaires se sont formés, c'était avec cet esprit de revanche (...). Ce sont les vieux qui voulaient inculquer aux enfants cette idée de revanche, de reprendre l'Alsace et la Lorraine. Çà revenait toujours dans les chants[52]. »
Entre 1900 et 1904, la construction du nouvel hôpital est réalisée sur l'enceinte de l'ancien hôpital Saint-Jean dont il conserve le nom. Quelques vestiges des anciens bâtiments subsisteront en bordure de route encore quelques décennies.
En 1904, la commune rachète les bâtiments scolaires des Frères des écoles de Ploërmel (avenue de la République) à la suite deslois de séparation des biens des Églises et de l'État. La gendarmerie y trouvera désormais sa place au centre et les écoles primaires publiques dans chaque aile (garçons à droite et filles à gauche). Vers 1906-1910, l'électricité arrive dans la commune.
Après laPremière Guerre mondiale, les dernières travées des halles, adossées au côté nord de l'actuelle Salorge, sont détruites. Vers 1930, construction de la clinique rue du Four (actuellement lycée hôtelier).
Au début de la guerre, David et Chana Przybysz fuient Paris avec leurs deux jeunes enfants, ils s'installent à La Guerche, rue Neuve y retrouvant Motel et Gitta Rotbart, leurs cousins.
Avec Motel et Gitta Rotbart, David sera déporté lors de la rafle du 16 juillet 1942. Son épouse, Chana, restera seule avec ses deux enfants Charles et Hélène. Elle est enceinte, quelques jours plus tard, naîtra Dolly Przybysz. Une nouvelle rafle, en septembre 1943, emportera Chana Przybysz avec deux de ses enfants Charles (13 ans) et Hèlène (10 ans). Dolly âgée de 11 mois sera sauvée par M. et Mme Ubeda, des parisiens réfugiés à La Guerche, qui la recueilleront et l'adopteront, plus tard.(source: archives départementales 35 - annexe 6 - Liste donnée le 28 octobre 1942 par le chef SS Heerdt)
Le lycée de filles de Rennes fut évacué à La Guerche-de-Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale[55].
Le un incident grave opposa quatre soldats allemands avec un membre du personnel bénévole du cinéma de l'union Philharmonique de La Guerche. La salle fut évacuéemanu militari, et un soldat allemand tira un coup de feu en direction du balcon, tuant Germaine Calleteau, 28 ans, mère de quatre enfants. »[56]. Des milliers de personnes assistèrent à l'enterrement de la victime[57]. Le lendemain matin, Henri Platier, le caissier bénévole du cinéma est arrêté à son domicile, il a été conduit aussitôt à la prison Jacques Cartier de Rennes. C'était le 27 septembre 1943. Mme Platier n'a jamais pu le revoir, ni à La Guerche, ni à Rennes. Elle a seulement appris à la Kommandantur que de graves accusations avaient été portées contre lui.Il est resté environ deux mois et demi à Rennes, et après avoir transité par Compiègne, il est arrivé à Dora-Buchenwald le 14 décembre 1943.Aucune précision n'a été donnée sur les circonstances de son décès qui se situerait le 26 février ou le 4 mars 1944. En 2020, une place de la ville porte le nom d'Henri Platier et une rue celui de Germaine Calleteau.
Le, la2e DB passe à quelques kilomètres de La Guerche. Legénéral Leclerc stationne àDomalain pour la nuit. L'un de ses officiers, le capitaine Lebec (originaire de La Guerche où il était teinturier place Du Guesclin), vient recruter parmi les jeunes de sa ville. Le 13 août, vingt-sept volontaires rejoindront les troupes du libérateur de Paris, et suivront sa progression jusqu'à la fin de la guerre. Trois d'entre eux ne rentreront pas.
À l'issue de laSeconde Guerre mondiale, le tramway reliant La Guerche à Rennes est démantelé. Au sud-est de la ville, le lavoir du pont d'Anjou (vestige des douves) est comblé, au nord, le ruisseau Bigosier est canalisé et son pont, au débouché de la rue de la Chartre, supprimé. En 1972, après avoir été désaffectée, la gare SNCF est démolie. Puis, en1975, le bâtiment de la gendarmerie est abattu et un bâtiment neuf est construit plus en retrait.
Le bassin de La Guerche-de-Bretagne se développe aussi directement en lien avec le bassin deRennes (le pays guerchais faisant partie de la « troisième couronne rennaise »), mais aussi deLaval (Mayenne) etChâteaubriant (Loire-Atlantique).
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[66]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[67].
En 2022, la commune comptait 4 450 habitants[Note 10], en évolution de +4,41 % par rapport à 2016 (Ille-et-Vilaine : +5,46 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La population de la commune est sensiblement plus âgée que celle du département. En 2021, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 31,5 %, soit un taux inférieur à la moyenne départementale (37,9 %). Le taux de personnes d'un âge supérieur à60 ans (37,4 %) est supérieur au taux départemental (23,9 %).
En 2021, la commune comptait 2 062 hommes pour 2 285 femmes, soit un taux de 52,56 % de femmes, supérieur au taux départemental (51,18 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
Pyramide des âges de la commune en 2021 en pourcentage[I 1]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,5
90 ou +
5,2
13
75-89 ans
17,6
17,7
60-74 ans
19,3
19,1
45-59 ans
16,8
14,7
30-44 ans
11,8
18
15-29 ans
15
15,9
0-14 ans
14,3
Pyramide des âges du département d'Ille-et-Vilaine en 2021 en pourcentage[69]
En 2021, le nombre d'immigrés était de 483, soit 11,11 % de la population, dont 52 % d'hommes et 48 % de femmes[70]. Le nombre d'étrangers était de 514, soit 11,82 %, dont également 52 % d'hommes et 48 % de femmes[71].
labasilique Notre-Dame, ancienne chapelle castrale des seigneurs de La Guerche puiscollégiale, fondée en 1206 par Guillaume II, seigneur de La Guerche. Douzechanoines devaient y prier jour et nuit pour le salut de l'âme de ce dernier et de ses proches. En échange, ils pouvaient prélever ladîme, cultiver la vigne et utiliser le bois de la forêt pour leur chauffage. Essentiellementromane etgothique, elle a été classéemonument historique par arrêté du 15 novembre 1913[74]. Elle renferme desvitraux et desstalles également classés ;
Minou Drouet (née en 1947), poétesse, comédienne et musicienne réside dans la commune.
Charles François Duval de Grandpré (1740-1796), avocat et législateur, né à Abbeville (Somme) le 19 août 1740. Il était avocat à La Guerche au moment où éclata la Révolution. Mêlé à tous les actes de la lutte du parlement contre le pouvoir. Député de l'Assemblée législative pour l'Ille-et-Vilaine.
Henri Lassourd (1902-1978), ancien député-maire de la commune.
Patrick Lassourd (1942-2003), fils du précédent, ancien sénateur-maire de la commune.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l'agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. Dans le cas de l'unité urbaine de La Guerche-de-Bretagne, il y a une ville-centre et une commune de banlieue.
↑Fils d'Agnès, vicomtesse de Beaumont, dame de La Flèche, de Fresnay, de Sainte-Suzanne et du Lude, sœur de Richard III, dernier descendant des premiers vicomtes, avec Louis, troisième fils deJean de Brienne
↑Une activité illicite mais bien organisée, connaissant ruses et cachettes, et possédant tout un réseau de complicité, préexistait à la chouannerie et en a facilité l'implantation dans la région. Il s'agit du faux-saunage. Largement pratiqué sous l'Ancien Régime par les plus pauvres des frontaliers, ce trafic avait pour objet la contrebande du sel, acheté en Bretagne (où il n'était soumis à aucune taxe) et revendu en fraude en Anjou ou dans le Maine. Très répandu dans les régions de Vitré et Châteaubriant, il existait aussi aux alentours de la Guerche, mais dans des proportions moindres étant donné la relative richesse du secteur. Le sel étant taxé pour la première fois en Bretagne à partir de la révolution, le trafic n'eut plus lieu d'être. Mais la chouannerie su tirer profit de cette ancienne organisation clandestine, réutilisant très souvent les mêmes caches et les mêmes réseaux.
↑Au rez-de-chaussée du bâtiment, l'architecte a intégré des arcades et une galerie, en référence à ces halles disparues, qui comptaient parmi les plus anciennes de Bretagne.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Référence préférable, car dans lesLettres de Louis XI par Joseph Vaesen et Étienne Charavay, notamment tome XI « Itinéraire », l'on ne trouve pas ce lieu.
↑Madame de Sévigné, "Lettres" du 8 et du 11 décembre 1676, citées par "Histoire de la Bretagne et des pays celtiques", tome 3, "La Bretagne Province", Skol Vreiz, 1986
↑Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire, tome 13,lire en ligne
↑Gilbert Nicolas, "Instituteurs entre politique et religion", éditions Apogée, 1993,(ISBN2-909275-11-6).
↑Témoignage oral de L. L., 91 ans en 1977, ancien instituteur public, recueilli lors d'une enquête effectuée par le Musée de Bretagne, cité par André Mussat, "Arts et cultures en Bretagne", éditions Ouest-France, 1995, [(ISBN2-7373-1932-3)]
↑« Patrick Lassourd »,Le Monde,(lire en ligne) « Patrick Lassourd, sénateur (UMP) d'Ille-et-Vilaine, est mort jeudi 28 août. Il était âgé de 61 ans. »
↑« Pierre Després, nouveau maire de La Guerche »,Ouest-France, « Pierre Després est le nouveau maire de La Guerche-de-Bretagne, élu à l'unanimité lundi soir, suite au décès de Patrick Lassourd. »
↑« Municipales à La Guerche-de-Bretagne. Pierre Després réélu maire »,Ouest-France,(lire en ligne, consulté le)
↑« La Guerche-de-Bretagne. Élisabeth Guiheneux a été élue maire »,Ouest-France,(lire en ligne, consulté le)
Jean-Claude Meuret,Peuplement, pouvoir et paysage sur la marche Anjou-Bretagne, Laval, Société d'Archéologie et d'Histoire de la Mayenne,, 656 p.
N.-Y. Tonnerre ,Naissance de la Bretagne – géographie historique et structures sociales de la Bretagne méridionale (Nantais et Vannetais) de la fin duVIIIe siècle à la fin duXIIe siècle, Angers, PU Angers,1994, XXII – 625 p + [8 planches].