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La Goulette

36° 49′ 09″ nord, 10° 18′ 22″ est
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La Goulette
La Goulette
Aperçu de La Goulette depuis le port.
Administration
PaysDrapeau de la TunisieTunisie
GouvernoratTunis
Délégation(s)La Goulette
MaireAmel el-Ksir Limam(Tahya Tounes)[1],[2]
Code postal2060
Démographie
GentiléGoulettois
Population45 711 hab.(2014[3])
Géographie
Coordonnées36° 49′ 09″ nord, 10° 18′ 22″ est
Altitude1[4] m
Localisation
Géolocalisation sur la carte :Tunisie
Voir sur la carte topographique de Tunisie
La Goulette
Géolocalisation sur la carte :Tunisie
Voir sur la carte administrative de Tunisie
La Goulette
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La Goulette (arabe :حلق الواديÉcouter[ħɑlq ɪl'wɛːd], soitHalq al-Wad) est une villetunisiennecosmopolite qui accueille le principalport deTunis,capitale du pays. Elle est située à une dizaine de kilomètres au nord-est de cette dernière.

Lamunicipalité compte 45 711 habitants en2014[3].

Étymologie

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L'idée communément répandue est que le nomfrançais de La Goulette est une traduction du nom venant de l'italiengola (gorge) ougoletta (petite gorge), parce que cette langue était très usitée dans la région en raison du nombre important d'Italiens y vivant auxXVIIIe et XIXe siècles[5],[6]. Les adeptes de la même hypothèse concèdent néanmoins que ce terme soi-disant italien est lui-même une traduction du nomarabe du lieu,Halq al-Wādī, signifiant littéralement« gorge (ou gosier) de la rivière »[6],[5].

Cette hypothèse se heurte toutefois à deux éléments. Du point de vue historique, letoponyme tunisien est attesté dans les textes occidentaux longtemps avant l'arrivée en Tunisie d'immigrés italiens, les premières vagues remontant seulement auXVIIIe siècle. Orthographié tantôtGolette[7], tantôtGoulette, le mot est attesté en français dès le milieu duXVIe siècle. Il est mentionné parLéon l'Africain dans saCosmographia de Affrica, dont la première édition, en italien, sort en1526[8], et sa traduction en français en1556[9]. On le trouve également dans lalittérature espagnole sous la plume deCervantes[10]. Et d'ailleurs, La Goulette a été le théâtre de deux épisodes saillants dans l'histoire tuniso-espagnole : la prise du fort goulettois par l'armée deCharles Quint en1535[11] et sa reprise par l'armée ottomane en1574[12].

Par ailleurs, on peut reconstruireLa Goletta d'après son prototype arabe pour y déceler ce qui apparaît comme une simple corruption (et non une traduction) du toponyme tunisien. Celui-ci a pour initiale la consonne ح qui n'a pas d'équivalent dans leslangues romanes. Dans les emprunts à l'arabe comportant la même consonne, celle-ci est souvent élidée (alcool, assassin,Alep, etc.)[13], avec pour conséquence le mécanisme de romanisation qui a dû faire deAlg al Wad quelque chose commeAl galwad, assimilant les deux premières lettres à l'article arabeal, traduit ensuite par« la », et rattachant le g au reste du mot. Il suffit de rappeler ici les similitudes du toponyme tunisien avec le nom de la communealgéroise deBab El Oued (« porte de l'oued ») qui a donné le français pataouète[14] etPapa-Louette, titre d’un journal satirique créé et rédigé par Henri Fiorile, paru à Alger en1905[7], pour voir l'identité des segmentslouette etoletta : l'un et l'autre étant la corruption évidente de l'arabe« oued ».

Cela dit, sémantiquement parlant,« La Goulette » désigne bien un goulet d'étranglement — uncanal large de 28 mètres — grâce auquel lelac de Tunis communique avec legolfe de Tunis et aux bords duquel s'élève la cité. Ce passage à proximité d'unerade a fait de La Goulette le principal port du littoral tunisois après la destruction des installations portuaires deCarthage au début de laconquête arabe. Même si cette rade est peu abritée des vents d'hiver, il n'en existe pas d'autre dans le golfe qui ait pu devenir le port avancé de Tunis.

Il faut remarquer aussi que la graphie couranteGoletta avec deuxt peut à tort faire penser au motgoletta qui signifie« goélette », très nombreuses à mouiller au large faute d'eaux assez profondes pour leur permettre de traverser la passe et de remonter jusqu'au port de Tunis. C'est probablement par la contamination phonétique de ce mot que la romanisation du toponyme, masculin en arabe, s'est accompagnée de sa féminisation.

Histoire

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Forteresse

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Carte représentant La Goulette (premier plan) et Tunis.
Vue du canal vers 1880.
Place Ahmed Bey vers 1900.

Commandant l'accès au lac de Tunis, La Goulette joue pendant des siècles un rôle militaire important. Occupée par lesTurcs, elle est conquise en1535 par l'armée deCharles Quint (qui compte 400 vaisseaux et 30 000 hommes) lors de labataille de Tunis[15]. Laforteresse de la Karaka, qui existe toujours, est édifiée par lesEspagnols puis agrandie par les Turcs lorsque, en1574, ils reprennent la ville[16]. La population goulettoise est, au départ, composée exclusivement deTurcs et deMaures. Mais la cité se développe à partir du milieu duXVIIIe siècle en tant que quartier, par extension, de la capitale à la suite de l'arrivée, d'abord modeste, d'immigrés provenant deMalte et deSicile (en particulier des provinces dePalerme,Trapani etAgrigente) attirés par les perspectives de travail liées aux activités maritimes et portuaires.

Immigration italienne

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Article détaillé :Italo-Tunisiens.

À partir de1868, année de la signature du traité tuniso-italien de La Goulette qui encourage l'immigration en Tunisie, l'arrivée desItaliens se fait de plus en plus massive jusqu'à assumer la portée d'authentiques vagues d'immigration qui changent la physionomie de la ville. À ce moment, rallier lesÉtats-Unis est encore trop difficile pour lesSiciliens et autresMaltais, à la recherche de la fortune. Le développement portuaire à La Goulette offre lui des possibilités d'emplois.

C'est pourquoi le flux migratoire se rabat sur la Tunisie voisine. La très grande majorité de ces colons — qui sontjournaliers,artisans,mineurs etpêcheurs — arrive à La Goulette dans une situation de substantielle misère. Toutefois, en seulement quelques décennies, les Italiens se relèvent de cette indigence et deviennent majoritaires au sein de la ville[17], donnant vie au quartier de « La Petite Sicile » (à ne pas confondre avec lequartier homonyme de Tunis). Entretemps est fondée une chambre de commerce en1884, la Banca Siciliana, le quotidienL'Unione et d'autres organismes culturels et d'assistance dédiés aux Italiens :théâtres,cinémas,écoles ethôpitaux.

Les nouveaux venus vivent ainsi pacifiquement aux côtés de la population autochtone. Par ailleurs, les deux communautés se mélangent en partie par l'intermédiaire demariages mixtes.

Dans ce contexte de cosmopolitisme animé, les interactions culturelles sont fréquentes, tant au niveau vestimentaire ou traditionnel que dans la solennité religieuse. Ce métissage est d'ailleurs immortalisé dans le filmUn été à La Goulette deFérid Boughedir.

AnnéeTunisiens musulmansTunisiens israélitesFrançaisItaliensMaltaisTotal
19217781 5407722 4493815 997
19261 9982 0741 2642 9212998 653
19312 2748432 2333 4763329 260
19362 3431 6682 7133 80126510 862
Sources : Paul Sebag,Tunis. Histoire d'une ville, éd. L'Harmattan, 1998.

Développement économique

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Plan de La Goulette en 1942.

Si les Italiens de Tunisie sont déjà près de 25 000 en1870, ils sont 89 216 à l'occasion du recensement de1926[18], parmi lesquels une partie résident à La Goulette. Par ailleurs, la ville reste longtemps un lieu d'estivage pour les familles modestes de la capitale qui arrivent par le petittrain à vapeur de laSociété de navigation génoise Rubattino.

La mise en fonction, en1908, du chemin de fer électrique duTGM, la construction d'appontements pour le déchargement de combustibles et l'embarquement desminerais donnent un nouvel essor au petit port. En1905, laCompagnie des tramways de Tunis obtient, comme concession accessoire du TGM, l'autorisation de construire unecentrale électrique thermique à La Goulette ainsi que la distribution de l'électricité dans la banlieue nord de Tunis. Plusieurs fois modifiée et très endommagée par lesbombardements de lacampagne de Tunisie (1942-1943), la centrale assure, en1955, 86 % de la production d'électricité de Tunisie. Au début desannées 1970,Alstom construit pour le compte de laSTEG une deuxième centrale électrique à turbine à gaz au sud de La Goulette, dont les deux premières turbines entrent en service en1975[19].

En1964, quand le présidentHabib Bourguiba ordonne la saisie de certains biens possédés par des étrangers, ces derniers prennent le chemin de l'exil. Les Italiens de La Goulette, n'ayant que des documents français, n'ont d'autre choix que de chercher une nouvelle vie enFrance où ils vont s'ajouter auxpieds-noirs en provenance d'Algérie. Les quelques vestiges du passé européen de La Goulette sont l'église Saint-Augustin-et-Saint-Fidèle, quelques maisons de styleliberty et quelques phrases endialectesicilien restées dans la mémoire des plus anciens Tunisiens. Il reste pour maintenir un lien avec la terre natale de beaucoup d'exilés,Il Corriere di Tunisi, périodique né en1956 et diffusé outre-mer auprès de ladiaspora de La Goulette. Parmi les plus célèbres d'entre eux figure l'actriceClaudia Cardinale, qui prend la route du succès après son élection en1957 comme la plus belle italienne de Tunis.Achille Zavatta est également originaire de la ville.

Port de La Goulette depuis la mer.

À l'origine portcommercial, de pêche, deplaisance et detourisme, il ne lui reste plus que les fonctions de port de pêche et de port pour les navires de voyageurs. C'est en effet le port deRadès qui prend désormais en charge le trafic des navires de marchandises. La Goulette reste réputée pour sesrestaurants depoissons et sa longue plage, ce qui en fait une destination favorite des Tunisois.

Vue panoramique de La Goulette.

Administration

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La municipalité de La Goulette est divisée en deux arrondissements :La Goulette etTaïeb Mhiri[3] ouCité Tayeb Mehiri.

Sports

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La Goulette est rattachée au club omnisports de l'Étoile olympique La Goulette Kram dont la section debasket-ball est basée dans la ville.

Personnalités

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Voir la catégorie :Naissance à La Goulette.

Notes et références

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(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé« La Goletta »(voir la liste des auteurs).
  1. « Municipales 2018 : la candidate de Nidaa Tounes élue maire de La Goulette », surNessma,(consulté le).
  2. « Les maires de Carthage et de la Goulette rejoignent Tahya Tounes », surbusinessnews.com.tn,(consulté le).
  3. ab etc(ar) « Populations, logements et ménages par unités administratives et milieux »[PDF], surcensus.ins.tn(consulté le).
  4. (en) « Geographic coordinates of La Goulette, Tunisia », surdateandtime.info(consulté le).
  5. a etbGérard Parienti,L'île d'Amour : récit, Paris, L'Harmattan,, 302 p.(ISBN 978-2343139227,lire en ligne),p. 30.
  6. a etbFranz Hellens,Le voyage rétrospectif : impressions d'Afrique du Nord, Clermont-Ferrand, Comptoir des presses universitaires Blaise-Pascal,, 102 p.(ISBN 978-2845161153,lire en ligne),p. 4.
  7. a etb« Fiori l'Anisette », surnice.algerianiste.free.fr(consulté le).
  8. (it) « Giovanni Leone Africano.La Cosmographia de l'Affrica (1526) », surunilibro.it(consulté le).
  9. Léon l'Africain,Description de l'Afrique, Lyon, Jean Temporal,, 495 p.(lire en ligne),p. 274.
  10. Cervantes,L'Ingénieux don Quixote de la Manche, Paris,,p. 545.
  11. Chevalier Marchal,Histoire politique du règne de l'empereur Charles-Quint, Bruxelles, Tarlier,, 758 p.(lire en ligne),p. 259.
  12. Cervantes,L'Ingénieux don Quixote de la Manche,vol. 2, Paris, Desoër,, 347 p.(lire en ligne),p. 180.
  13. Henri Lammens,Remarques sur les mots français dérivés de l'arabe, Beyrouth, Imprimerie catholique,, 314 p.(lire en ligne),p. XIV.
  14. « Pataouète », surCentre national de ressources textuelles et lexicales(consulté le).
  15. Paul Sebag,Histoire des Juifs de Tunisie : des origines à nos jours, Paris,L'Harmattan,, 335 p.(ISBN 978-2-7384-1027-6,lire en ligne),p. 152.
  16. Sebag 1991,p. 153.
  17. Entre leXVIIIe siècle et l'indépendance (1956), La Goulette est la seule ville de Tunisie où prédominent les communautés chrétienne et juive et où les musulmans sont minoritaires.
  18. Colette Zytnicki,Sud-nord : cultures coloniales en France,XIXe – XXe siècles, Toulouse,Privat,,p. 47.
  19. Ahmed Cheikhrouhou, « Centrale Tunis Sud. Centrale Goulette II »[PDF], surbh-automation.fr,(consulté le).

Voir aussi

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Liens internes

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Liens externes

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