La ville de La Couronne se situe au sud-ouest de la ville d'Angoulême et fait partie de sonagglomération. C'en est la quatrième ville la plus peuplée, après Angoulême,Soyaux etRuelle, et la cinquième commune du département.
La commune est traversée par laN 10 d'Angoulême àBordeaux et représente la première sortie au sud de celles d'Angoulême. La déviation de La Couronne ouverte en 1985 prolonge celle d'Angoulême et la nationale historique a été renumérotée en D 910.
De nombreux hameaux composent la commune :la Pinotière,le Mas,Breuty,Cothiers,les Séverins,Mougnac,la Tourette où se situe l'hippodrome d'Angoulême,les Gallands,la Courade,Colas,le Grand Maine,l'Oisellerie, etc.
L'Abbaye,l'Étang des Moines,les Fayards,le Coq Gaulois,la Croisade sont maintenant des quartiers du centre-ville. L'Étang des Moines est unquartier prioritaire rassemblant 1 320 habitants en 2018[7].
Géologiquement, comme les trois quarts ouest du département, la commune occupe les terrainscalcaires duBassin aquitain. Elle se situe particulièrement dans le calcaire duCrétacé.
Unecuesta faisant face au nord-ouest traverse la commune, se prolonge vers Angoulême au nord-est (plateaux de la Tourette, Ma Campagne et Angoulême) et s'incurve vers le nord en allant vers l'ouest parClaix etChâteauneuf. La commune offre donc deux niveaux d'altitude principaux, entre les plateaux élevés au sud-est duTuronien - autrefois aussiAngoumien - et une petite plaque deConiacien à Mougnac, et la vallée de la Charente au nord-ouest avec terrasses intermédiaires duCénomanien.
Les fonds des vallées (Boëme, Charraud et Eaux-Claires) sont occupés par desalluvions récentes, duQuaternaire[8],[9],[10].
Les carrières de lacimenterie Lafarge entaillent la cuesta du Turonien. Les bas plateaux au nord-ouest, près de la Pinotière, ont aussi été exploités pour leurargile et donné naissance à des tuileries[11].
La commune est bordée au sud-ouest par la vallée de laBoëme, affluent de laCharente à Nersac, très large au sud de la commune. On y distingue lavieille Boëme qui coule à l'ouest et le cours principal parallèle à l'est, qui se rejoignent auPont des Tables, puis la vallée s'encaisse au niveau des moulins de Colas et Barillon. D'une longueur totale de 23,2 km, ce cours d'eau prend sa source dans la commune deChadurie et se jette dans laCharente àSireuil, après avoir traversé 6 communes[14].
La nord-est de la commune est traversé par laCharreau, qui occupe une vallée profonde à l'est, séparant les plateaux de Mougnac au sud et la Tourette au nord. La Charreau passe à Cothiers et Breuty, puis elle fait la limite de commune avec Saint-Michel au nord-est entre Girac et les Sicauds[15].
Le nord-est de la commune est aussi bordé par lesEaux-Claires, autre affluent de la Charente, qui fait limite avec la commune d'Angoulême, et dont la vallée encaissée sépare les plateaux de Ma Campagne au nord et de la Tourette au sud. Les Eaux Claires, d'une longueur totale de 13,7 km, prend sa source dans la commune deTorsac et se jette dans laCharente àFléac, après avoir traversé 7 communes[16].
Le centre de La Couronne est aussi traversé par un minuscule affluent de la Boëme qui descend du bois de Mougnac (caverne duCreux du Loup) et de lafontaine du Poirier, et qui passe au pied de l'abbaye et contourne l'ancien bourg par le nord. Il est nommé leruisseau de La Couronne[11]. Ce sont ces petits marécages et la légère éminence cernée par ce ruisseau qui ont donné le nom à la ville.
Une ancienne carrière, à la Pinotière, est occupée par un lac d'une vingtaine d'hectares que contourne la D 244, route récente.
La partie ouest de la commune est assez fertile et propice aux cultures (maïs, tournesol, céréales). La partie orientale, sur les plateaux, est assez boisée, principalement des chênes (chênes pédonculés,chênes verts, principalement à la Tourette) et quelques pins (pins noirs d'Autriche). On y trouve leBois Brûlé près de Mougnac. Une pelouse calcaire avecgenévriers pousse sur les flancs de la cuesta. Le nord de la commune est lui aussi, assez boisé, et est occupé par laforêt des Moines.
Au, La Couronne est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[28].Elle appartient à l'unité urbaine d'Angoulême, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de labanlieue[29],[30]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Angoulême, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[30]. Cette aire, qui regroupe 94 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[31],[32].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (43,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (48,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (23,7 %), zones agricoles hétérogènes (20,9 %), zones urbanisées (17,2 %),terres arables (10,7 %), prairies (9,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (5,4 %), mines, décharges et chantiers (5,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,2 %), cultures permanentes (2,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,5 %)[33]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de La Couronne.
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des éboulements, chutes de pierres et de blocs[36].
Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie. 99,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 3 080 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 3 075 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 81 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national auretrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site duBRGM[37],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national descavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[38].
La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1982, 1983, 1986, 1993, 1999 et 2013. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1991, 2003, 2009, 2010, 2011 et 2017 et par des mouvements de terrain en 1999[34].
Le risque detransport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[39].
Le village est dénommé en1110 dans un texte rédigé enlatinPaludibus « les marais » (c'est-à-direpalús,palun enoccitan, qui a donnéLa Palud) pour décrire son territoire marécageux[40],[41]. En1124, à la création du monastère, on trouveCorona beate Marie[42] etCoronella en1139[43]. Une autre forme ancienne estCorona en1242[44]. Mais il faut sans doute distinguer l'abbaye (Coronella ouCorona b. Mariae, la Couronne deMarie)[45], fondée à l'écart du village de La Palud par les moines deSaint-Jean de La Palud[46].
C’est sur un acte des registres des baptêmes de1783 que l’on trouve l’appellationSaint Jean de la Palu de La Couronne puis sur un autre de1790 que disparaît le nomSaint Jean de La Palu (sansd) et subsiste seulementLa Couronne. La commune prend donc le nom de son abbaye.
Pendant laRévolution, la commune retrouve provisoirement son ancien nomLa Palud[47].
La dénominationcorona oucoronella qui signifie « petite couronne » est liée à la configuration de cette faible éminence cernée par les marais[11],[48].
AuXIIe siècle, un prêtre du nom de Lambert fut nommé chapelain de l'église collégiale de Saint-Jean-de-la-Palud, pauvre village à quelques lieues d'Angoulême et cerné par les marais. Il choisit de construire une modeste église sur une éminence de terre au milieu de ces marais, d'où son nom Coronella, avec l'aide de quelques disciples afin d'en faire un monastère.
Lambert mourut en1148, mais ses successeurs agrandirent l'abbaye, devenue trop petite. La nouvelle église fut commencée en1171, et la première pierre fut posée par l'évêque d'Angoulême PierreIer en présence de l'évêque de Périgueux Pierre Mimez et de Junius, quatrième abbé de La Couronne.
Cette pierre fut retrouvée sous l'autel de la Vierge le, et il était inscrit en latin :« L'an de l'Incarnation de notre Seigneur 1171, Alexandre III siégeant à Rome, Pierre occupant le siège épiscopal d'Angoulême, Louis VII régnant en France et Henri, duc d'Aquitaine, en Angleterre, la première pierre de l'église de La Couronne a été posée dans les fondements de l'autel de la Vierge Marie ». Elle fut reposée au même endroit le[11].
En septembre1651,Louis XIV décida, parlettres patentes, la création de six foires par an dans le bourg de La Couronne : les mardi de Pâques et les,,, et, ainsi qu'un marché hebdomadaire, le mardi. La première de ces foires fut tenue le, dans une halle construite par lesjésuites à cet effet[50].
Pendant laRévolution, l'abbaye fut vendue commebien national. Son premier acquéreur la transforma en carrière de pierres à partir de1807, avant qu'un nouveau propriétaire, M. Liédot, ne se décide à protéger l'édifice[11], mais hélas trop tard.
Le château de l'Oisellerie aurait été une ancienne fauconnerie, fief des abbés de La Couronne, située à mi-chemin entre l'abbaye et la forêt des Pères, qui couvrait tout le nord de la commune, et appartenait à l'abbaye.
En1498, ce fief appartenait à Arnault Calluau, procureur général du comte d'Angoulême, qui fit construire une grande partie du logis actuel, ainsi que son fils Jean,évêque de Senlis[Note 6]. En 1526,FrançoisIer de retour d'Espagne où il était prisonnier, vint se reposer en Angoumois et séjourna dans le château où, lors d'une chasse au cerf, il se cassa un bras.
En1678, le château passa à Jean de Tiers, sieur deLa Rochette, puis en1691 à François Maulde, conseiller auprésidial d'Angoulême.
La Couronne a été également un important centre papetier d'Angoumois qui rayonna en France et en Europe puisqu'auXVIIIe siècle. Les familles de papetiers établis à Saint-Jean-de-la-Palud - Seguin, Gaudichaud, Perrot, Carroy, Lacroix, Laroche - exportaient jusqu'en Angleterre et en Espagne.FrançoisIer accorda des privilèges aux papetiers d'Angoumois dès la première moitié duXVIe siècle, et les premiers moulins à papier apparurent sur laBoëme dès1532.
Mais en1653, un impôt sur les chiffons et sur le papier défavorisa les papeteries, suivi en 1685 par larévocation de l'édit de Nantes, qui fit émigrer de nombreux papetiers, protestants[11].
En1740, la papeterie de Colas obtint le titre deManufacture royale et, par là, d'importants privilèges, et jusqu'en 1763, date à laquelleTurgot supprima ce titre[51]; en conséquence, de nombreuses papeteries fermèrent leurs portes. En1762, le moulin du Petit-Montbron apporta une importante amélioration dans la technique papetière : le remplacement des maillets par des cylindres, en fonte dans un premier temps, qui avaient d'abord été expérimentés aumoulin du Verger à Puymoyen un an avant. Ces progrès étaient suivis et encouragés par l'intendant de lagénéralité de Limoges,Turgot, et par lemarquis de Montalembert, qui a créé lafonderie de Ruelle[11].
Mais l'entreprise fut abandonnée, faute de suivi de l'État.
En1789, sur les 33 cuves réparties dans les 25 usines que comptait l'Angoumois, 19 étaient situées sur le territoire de La Couronne[Note 7].
Les cylindres à moyeu en bois, plus légers que ceux en fonte et expérimentés en 1778 dans les papeteries d'Essonne et d'Annonay, furent introduits en Charente en 1806 à l'usine de Lacourade.
Les machines à fabriquer du papier en continu furent introduites en Charente d'abord à la papeterie de Veuze àMagnac-sur-Touvre en 1828, puis furent adoptées peu à peu dans les autres papeteries[11].
La Couronne fut le berceau de la familleLaroche-Joubert, important papetier.
Beaucoup se sont diversifiées pour fabriquer principalement du feutre, utilisé en papeterie, comme les usines de Ravillon, Tutebœuf, les Beauvais, le Petit-Montbron.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[54]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[55].
En 2022, la commune comptait 7 759 habitants[Note 10], en évolution de +0,84 % par rapport à 2016 (Charente : −0,48 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2009, La Couronne comptait 6 995 habitants (soit une stagnation par rapport à 1999). La commune occupait le 1 393e rang au niveau national, alors qu'elle était au 1 332e en 1999, et le5e au niveau départemental sur 404 communes.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués à La Couronne depuis 1793.
Au début duXXIe siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par loi du, dite loi de démocratie de proximité[58], afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises.
Pour les communes dont la population est inférieure à 10 000 habitants, les enquêtes sont exhaustives et ont lieu chaque année par roulement au cours d'une période de cinq ans[59]. Pour La Couronne, le premier recensement a été fait en 2007, les suivants étant en 2012, 2017, etc. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au et correspond au recensement de l’année 2006, qui, pour La Couronne, est une évaluation intermédiaire[Note 11].Le maximum de la population a été atteint en 2010 avec 7 123 habitants.
La population de la commune est relativement jeune.En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 36,6 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 26,4 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 3 715 hommes pour 4 044 femmes, soit un taux de 52,12 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,59 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[60]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,3
6,8
75-89 ans
9,6
17,2
60-74 ans
17,4
20,0
45-59 ans
21,9
16,1
30-44 ans
15,9
22,3
15-29 ans
20,3
17,0
0-14 ans
13,6
Pyramide des âges du département de laCharente en 2021 en pourcentage[61]
LeCampus agro-viticole de la Charente Oisellerie-Barbezieux est aussi implanté sur la commune. Il comporte sur son site de La Couronne lelycée agricole de l'Oisellerie, un centre de formation continue, un centre de formation par apprentissage et une exploitation agricole[68].
La commune accueille aussi leCentre universitaire de la Charente (dépendant de l'université de Poitiers), installé à Breuty[69].
Lamaison Lacroix, située au moulin de Cothiers, est inscritemonument historique depuis 2013[80].
La Couronne possède un patrimoine témoignant de l'histoire de la papeterie et de l'industrie en Charente : Poulet, l'Escalier, l'Abbaye, la Courade, Moulin Neuf, Pont des Tables, moulin Barillon, Colas, Breuty, Beauvais, Tutebœuf, Grand Girac, scierie Albert[81]...
De gueules au dromadaire chargé d'un bât, accosté de deux fleurs de lis, soutenu d'un lambel de trois pendants renversé, le tout d'argent, le lambel lui-même soutenu de l'inscription « 12 maii 1118 » de sable.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Par convention dans Wikipédia, et afin de permettre une comparaison correcte entre des recensements espacés d’une période de 5 ans, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 d’afficher dans le tableau des recensements : la population 2006, première population légale connue post-1999, les populations légales suivantes correspondant aux années réelles de recensement et enfin la dernière population légale publiée par l’INSEE. Dans le graphique sont par contre représentés l’ensemble des populations légales publiées
↑D'aprèsMartin-Buchey en 1914 (M.Roche, propriétaire à l'époque). Il est probable que ce logis, au milieu d'un parc, n'existe plus car situé dans l'enceinte de la cimenterie actuelle.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)