Pour les articles homonymes, voirLézard (homonymie).
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Taxons concernés
De nombreuses espèces parmi :
mais aussi comme terme générique parmi :

Leslézards sont de petitsreptiles de l'ordre desSquamates.
Ils partagent le fait d'avoir quatre pattes (hormis les orvets), des oreilles àtympan apparent sans conduit auditif externe, le corps recouvert d'écailles et lamue. Certaines familles emblématiques du terme générique de "lézard", comme lesLacertidae, peuvent perdre volontairement leur queue (autotomie) en cas d'agression et ont des paupières mobiles. Mais ce n'est pas le cas de toutes les espèces regroupées sous ce nom : par exemple lesGekkonidae et lesXantusiidae ne pratiquent pas l'autotomie et n'ont pas de paupières mobiles.
Il existe environ 3 750 espèces de lézards[réf. nécessaire] dans le monde, en tout cas plus de 3 000[2], certaines sources allant jusqu'à 4 450[3].
Le terme lézard, aujourd'hui masculin, est issu du latinlăcertus, avec changement de terminaison par attraction du suffixe-ard[4]. Le mot latin d'origine était plutôt au féminin :lăcerta, ce qui a d'ailleurs donné enancien françaislaisarde toujours au féminin[5]. Le masculinlăcertus est aussi attesté chezVirgile dans le sens de « lézard », mais il est plus rare enlatin classique et plus ambigu que le féminin, car de sens second. Au sens premierlăcertus, surtout au pluriellăcerti, signifie en effet plutôt « muscle(s) », et parfois « maquereau »[6]. C'est aussi la raison pour laquelle la plupart des mots désignant le lézard dans leslangues régionales, surtout en pays d'Oc, sont au féminin (voir la section « Dénominations dans les langues régionales » de l'article consacré au Lézard des murailles).
Le terme de « lézardet » pour désigner le petit du lézard est attesté par exemple chezJean Giono :« Et ce lézardet qui se roulait dans l'herbe de l'aire, près du rouleau à blé; un lézardet à peine déroulé de l'œuf, déjà tout vert avec des gouttes d'eau à tous ses ongles »[7]. Mais peut-être s'agit-il d'un élément dufrançais méridional ou d'unidiolecte propre à l'auteur et à sa région. Le terme de « lézardeau » pour désigner le petit du lézard (enfrançais standard) est attesté lui aussi mais qualifié d’extrêmement rare. On le trouve tout de même chezPascal Quignard :« La patte d’un lézardeau, tandis qu’elle déplace une feuille morte, produit un fracas qui fait sauter le cœur »[8].
Quant au mot de « lézarde », il peut désigner la femelle du lézard, mais il est plus usité pour nommer la fente d'un mur crevassé, acception qui est un sens dérivé paranalogie de forme (oumétaphore usuelle) avec la course zigzagante et avec la courbure de la queue du même lézard, ou bien parmétonymie, le refuge portant le nom de celui qui s'y cache.
Ce terme de lézard désigne aujourd'hui unefamille particulière (lesLacertidae) et desgenres particuliers (lesLacerta, lesPodarcis, lesZootoca et lesTimon, pour la France). De plus, diverses espèces peuvent avoir unnom vernaculaire qui contient le terme lézard comme certainsgeckos (Gekkota) : lelézard vert de Manapany(Phelsuma inexpectata), ainsi que des lacertidés proprement dits comme le lézard gris, ou lelézard vert, l'un et l'autre s'appliquant à plusieurs espèces ou genres différents. Cependant ce terme est aussi un terme générique qui regroupe traditionnellement aussi plus particulièrement des espèces de l'infra-ordre lesAutarchoglossa présents enEurope mais aussi les geckos, lescaméléons et lesiguanes. Parmi les espècesAutarchoglossa, certaines espèces ne sont pas, à première vue, considérées comme des lézards car elles ne possèdent pas de pattes : par exemple lesorvets (serpents de verre), et les ophisaures. Les espèces d’Autarchoglossa comptant les individus de plus grande taille (comme lesvarans) ne sont en général pas non plus considérées comme des lézards[4].
La plupart des fossiles animaux étudiés (parce que les plus faciles à trouver) sont coquilliers ou proviennent de grands animaux (mammouths, dinosaures..) morts dans des déserts ou sédiments. En dépit de quelques exceptions très locales (ex :Xianglong (en) en Chine pour leCrétacé[9],Dormaal en Belgique pour l'Eocène inférieur[10] etMessei[11]ouSansan pour leMiocène moyen[12]), les lézards se fossilisent très mal. Les ancêtres de nos lézards contemporains de petite taille restent mal connus (on suppose qu'auCarbonifère les premiersAmniotes vraiment terrestres ont acquis une peau plus imperméable et protectrice que celle desAmphibiens et que cette peau était probablement écailleuse, comme celle des Lézards contemporains[13]). LesMosasaures sont connus par leurs grands squelettes, mais on ignore encore leur aspect extérieur : couleurs, etc.
En explorant le contenu d’unecollection naturaliste (privée) récemment offerte auMusée américain d'histoire naturelle, des scientifiques ont trouvé une douzaine de fragments et restes de lézards conservés dans des morceaux d’ambre[14].Cet ambre avait été déterré des décennies plus tôt dans des mines de Burma auMyanmar. Ces restes appartiennent à plusieurs espèces qui vivaient il y a environ 100 millions d'années alors queles zones tropicales étaient aussi variées que de nos jours mais que lesplantes à fleur et les insectespollinisateurs étaient seulement en train apparaître[14]. Certains de ces fossiles présentent des détails bien conservés tels qu’écailles, griffes, tissus mous.
Parmi ces fossiles figurent les restes d’un petitcaméléon, le plus ancien fossile connu pour ce groupe taxonomique (battant le record précédent d'ancienneté de près de 80 millions d'années)[14].
Cette collection de restes piégés dans de l’ambre va améliorer la connaissance de l'histoire évolutive des lézards, car grâce à des scanners évolués nous pouvons maintenant en faire une « dissection numérique ». Ce travail a permis de confirmer que la diversité biologique était déjà très élevée au sein de ce groupe taxonomique pour lesquels il existe peu de fossiles[15].
Bien que ce groupe ne soit pasmonophylétique (il ne comprend pas toutes les espèces descendant d'un ancêtre commun), le terme lézard, pour les mêmes espèces qu'en français, se retrouve aussi dans de nombreuses langues, par exemple l'anglaislizard, en allemandEchsen. Les lézards semblent rarement jouer un rôle symbolique important, sauf pour certaines cultures comme celle desTarrotarro, ungroupe aborigène d'Australie. Les créatures mythologiques les plus proches sont vraisemblablement lesdragons.
Les lézards ne sont cependant pas absents des mythes. On les retrouve notamment sur de nombreuses poteriesMoche, un ancien peuple du Pérou qui aimait les décorations animalières et a souvent peint cet animal. En Inde, selon la légende duMaharashtra, un varan indien a été utilisé pour fortifier avec ses écailles les murs dufort de Sinhagad durant labataille du même nom (en).
Aujourd'hui, les lézards et plus particulièrement les iguanes sont desNAC prisés. Des espèces précises de lézard sont également mangées dans de nombreux pays du monde, par exemple lesiguanes verts en Amérique du Sud ou lesUromastyx enAfrique du Nord par les tribus nomades.
La plupart des lézards sont des carnivores insectivores, mais les plus grandes espèces peuvent aussi consommer de petits reptiles ou mammifères. Certaines espèces consomment également des végétaux (iguanes,certains caméléons[Lesquels ?]) ou des fruits.
Des observations sur l'évolution des populations de lézards dans différentes régions du monde depuis 1975 ont permis à desherpétologues d'élaborer un modèle d'anticipation : 20 % des reptiles pourraient disparaître d'ici 2080 à cause duréchauffement climatique, des températures trop hautes les incitant à rester à l'ombre, ce qui nuit à leur recherche de nourriture. Leur disparition ne proviendrait donc pas de la diminution de leurs habitats mais de l'évolution des températures[16].
La grande majorité des lézards estovipare, les femelles pondent un nombre variable d'œufs, généralement enterrés ou camouflés, mais il existe des espècesovovivipares (mettant au monde des jeunes entièrement formés, les œufs étantincubés dans le ventre de la mère) comme l'espèceZootoca vivipara, présente en France. La quasi-totalité des espèces ne se préoccupe pas des œufs ni des petits, qui sont autonomes à la naissance. Les nouveau-nés peuvent même parfois servir de proies aux membres de leur propre espèce.
L'existence d'une phase desommeil paradoxal, à l'instar desmammifères et desoiseaux, a été démontrée chez deux espèces de lézards, l'Agame barbu (Pogona vitticeps) et le Tégu d'Argentine (Salvator merianae). Il existe cependant des différences significatives entre le sommeil des lézards et celui des mammifères et oiseaux, et entre les deux espèces de lézards. Le sommeil paradoxal des lézards se caractérise par une activité des yeux plus lente et, pour le tégu, une activité cérébrale bien différente de l'éveil, au contraire des mammifères (activités cérébrales et oculaires semblables à celles de l'éveil)[17],[18].
Dans les pays à climat tempéré, les lézards se mettent enhibernation au début de l'automne.
Pour aider à la préservation des lézards, on peut réaliser dans son jardin unhibernaculum (abri à lézards) recréant artificiellement des zones favorables à l'hibernation.
