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Léon Trotski

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« Trotski » redirige ici. Pour les autres significations, voirTrotski (homonymie).

Léon Trotski
Лев Троцкий
Illustration.
Trotski en1920.
Fonctions
Membre duPolitburo

(9 ans et 13 jours)
Commissaire du peuple pour les Affaires militaires et navales de l'URSS

(1 an, 6 mois et 9 jours)
Premier ministreVladimir Ilitch Lénine
Alexeï Rykov
PrédécesseurNikolaï Podvoïski
SuccesseurMikhaïl Frounze
Commissaire du peuple pour l'Armée et les Affaires navales de laRSS Russie

(5 ans et 3 mois)
PrédécesseurNikolaï Podvoïski
Commissaire du peuple aux Affaires étrangères de laRSS Russie

(4 mois et 5 jours)
Premier ministreVladimir Ilitch Lénine
PrédécesseurMikhaïl Terechtchenko
SuccesseurGueorgui Tchitcherine
Président dusoviet de Petrograd

(1 mois)
Biographie
Nom de naissanceLev Davidovitch Bronstein
Лев Давидович Бронштейн
Date de naissance26 octobre 1879 (dans le calendrier grégorien)
Lieu de naissanceIanovka,Gouvernement de Kherson (Empire russe)
Date de décès (à 60 ans)
Lieu de décèsCoyoacán,Mexico (Mexique)
Nature du décèsAssassiné
NationalitéRusse(de1879 à1917)
Russe(de1917 à1922)
Soviétique(de1922 à1932)
apatride(de1932 à1940)
Parti politiqueParti ouvrier social-démocrate de Russie
Parti communiste de l'Union soviétique
Opposition de gauche
Quatrième Internationale
PèreDavid Leontievitch Bronstein
MèreAnnette Lvovna Bronstein
ConjointAleksandra Sokolovskaïa,
puisNatalia Sedova
EnfantsLev Sedov
Sergueï Sedov
Zinaida Volkova
ReligionAthée

Signature de Léon TrotskiЛев Троцкий
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Léon Trotski (ouTrotsky, voireTrotzky ouTrotzki[N 1] ; enrusse :Лев Троцкий), de son vrai nomLev Davidovitch Bronstein (enrusse :Лев Давидович Бронштейн), né le26 octobre 1879 (dans le calendrier grégorien) àIanovka, une villeukrainienne de l'Empire russe, et mort assassiné le àMexico, est unidéologue,révolutionnairebolchévique,théoricien politiquecommuniste ethomme politiquerusse puissoviétique.

Militantsocial-démocrate puismarxiste plusieurs fois déporté enSibérie ou exilé de Russie, militant duParti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR) à partir de 1903, d'abordmenchevik, c'est comme tel qu'il est président dusoviet dePetrograd lors de larévolution russe de 1905 -, il devientbolchevik, à partir de l'été 1917, après son retour enRussie, et il est un des principaux acteurs, avecVladimir Lénine, de larévolution d'Octobre qui permet auxbolcheviks d'arriver au pouvoir.

Membre du gouvernement bolchevik, il n'est pas favorable à une paix immédiate avec les puissances de laquadruplice, mais en il accepte le point de vue de Lénine et lapaix de Brest-Litovsk qui est unecapitulation de fait. Durant laguerre civile russe qui s'ensuit, il organise et dirige l'Armée rouge et se montre partisan de mesures deTerreur : son action contribue à la victoire des bolcheviks et à la survie du régime soviétique. Il est dès lors, et durant plusieurs années, l'un des plus importants dirigeants de l'Internationale communiste (Troisième Internationale) et de l'URSS naissante.

Après la mort de Lénine en janvier 1924, il s'oppose rapidement àJoseph Staline et à ce qu'il désigne comme labureaucratisation du parti et du régime et en prenant la tête de l'Opposition de gauche ; Staline le fait finalement chasser du gouvernement dans le cours de 1924 puis en 1927 duParti communiste, avant de l'exiler enAsie centrale en 1928 puis de le bannir de l'URSS en 1929. Trotski entreprend alors d'organiser ses partisans, qui se réunissent finalement en 1938 au sein de laQuatrième Internationale. En 1940, installé auMexique, il est assassiné sur ordre de Staline par un agent duNKVD.

À la fois orateur, théoricien, historien, mémorialiste et homme d'action, Trotski demeure l'inspirateur dont se réclament toujours les divers groupestrotskistes à travers le monde.

Biographie

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La maison des parents de Trotski à Kherson.

Famille et enfance

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Famille

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Trotski est issu d'une famillejuive des environs deKherson, dans le sud de l'Ukraine. Il est le cinquième enfant de David Leontievitch Bronstein (russe :Давид Леонтьевич Бронштейн) (1843-1922) et d’Anne ou Annette Lvovna Bronstein née Jivotovskaïa (russe :Анна ouАнетта Львовна Бронштейн néeЖивотовская). Ce sont des propriétaires terriens d’unkhoutor près du village deIanovka (russe :Яновка) du district(ouïezd) d’Élisavetgrad dugouvernement de Kherson, dans le sud de l’Empire russe, actuellement village deBereslavka,raïon deBobrinets,oblast deKirovograd enUkraine. Les parents de Trotski sont originaires dugouvernement de Poltava. Son père a bénéficié des réformes deCatherine II et de ses successeurs qui ont donné auxJuifs de Russie des terres à cultiver et qui leur ont permis d'employer des chrétiens. Il a ainsi acquis une assez grande étendue de terres et a un personnel nombreux : garçons de ferme et domestiques. Illettré, David Leontievitch est un homme doué pour l'exploitation des champs. C'est une raison de plus pour que son fils fasse des études qui lui permettront de faire la comptabilité de ses affaires, domaine dans lequel il va exceller[1].

Enfance

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Lev Bronstein à l'âge de 8 ans, en 1888.

Trotski, prénommé Léïba (russe :Лейба,hébreu :לב), variante deLéon, parle dans l’enfance l’ukrainien et lerusse[2]. Il est envoyé à l’école Saint-Paul d'Odessa, tenue par des protestants allemands, et il s'y distingue par ses brillants résultats. Pendant ses études à Odessa (1889-1895), Trotski loge chez son cousin maternel Moïse Filippovitch Spenzer, propriétaire de l’imprimerie scientifique « Matézis » (russe :Матезис) et la femme de celui-ci, Fanni Solomonovna, qui sont par ailleurs les parents de la poétesseVéra Inber.

En 1895, Trotski commence à évoluer dans un cercle de propagande révolutionnaire populiste deNikolaïev. Il ne tarde pas à abandonner ses études et renoncer à devenir mathématicien[3].

L'engagement politique

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Trotski en 1897.

Un temps tenté par lesidées populistes, qui voient dans la paysannerie russe et ses fréquentesjacqueries le ferment d'une révolution future, il adhère finalement aux positions politiquessociales-démocrates en 1896. Sous le pseudonyme deLvov, le jeune Bronstein participe à la création d'une organisation révolutionnaire, en particulier par la rédaction d'articles reproduits au moyen d'unhectographe et distribués à la sortie des usines.

En 1897, Bronstein prend part à la création d'un « syndicat ouvrier du sud de la Russie » dont il a connaissance par une de ses dirigeantes,Alexandra Lvovna Sokolovskaïa. Elle lui fait connaître lathéorie marxiste à travers les écrits d'Antonio Labriola. En1898, la police russe procède à l'arrestation de tous les membres de ce syndicat. Trotski est transféré de prison en prison, d'abord àNikolaïev puis àKherson, et àOdessa où il commence à étudier les nombreux textes religieux mais aussi sur lafranc-maçonnerie à sa disposition dans la bibliothèque de la prison.

Trotski se marie avec Alexandra Sokolovskaïa en 1900 dans la prison deMoscou, pour éviter d'en être séparé. Ils sont déportés enSibérie àOust-Kout. Ils y ont deux filles. Pendant cette déportation, Trotski établit le contact avec des agents de l'« Étincelle (Iskra) ». Sur recommandation deGleb Krjijanovski, qui lui donne son pseudonyme de « Plume » (russe :Перо), il intègre leur groupe. Ne supportant plus la déportation, il réussit à s'évader en1902, en laissant sa femme et ses filles derrière lui. Le passeport falsifié qu'il porte est au nom de « Trotski », d'après le nom d'un gardien de la prison d'Odessa, nom qui lui permet de dissimuler ses origines juives[4] et qu'il gardera comme pseudonyme, le port d'un pseudonyme étant habituel chez les révolutionnaires russes.

Premier exil

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Trotski en Sibérie, en 1900.

Après son évasion en 1902 de Sibérie, Lev Bronstein qui voyage sous la fausse identité deLéon Trotski, va àVienne se mettre sous la protection deVictor Adler. Celui-ci lui fait bon accueil, le convie à dîner chezSigmund Freud qui habite un appartement à la même adresse sur la Bergstrasse, et l'envoie avec suffisamment d'argent pour vivre un an se réfugier àLondres chez Monsieur et Madame Richter, nom sous lequelLénine et sa femme vivaient clandestinement à Londres.

Lénine avait dix ans de plus que lui. Il avait fait parler de lui en 1900 et publié l'année précédente le traité politiqueQue faire ?. Il le fait entrer par cooptation dans le comité de rédaction du journalIskra (L'Étincelle) ; en introduisant Trotski comme septième membre, il compte aplanir le conflit qui y règne entre les « anciens » (Plékhanov,Akselrod,Zassoulitch) et les « jeunes » (Lénine,Martov etPotressov).

L'été 1903, au deuxième congrès duPOSDR à Londres qui voit la scission entrebolcheviks etmencheviks, Trotski soutient d'abord ardemment Lénine. Cependant, la proposition par Lénine d'un nouveau comité de rédaction (Plékhanov, Lénine, Martov ; seraient exclus Akselrod et Zasoulitch) pousse Trotski à se rallier aux mencheviks[5].

En 1903, il rencontre à ParisNatalia Sedova (russe :Наталья Седова[6]), qui est une étudiante issue d'une famille très aisée. Il vit avec elle mais ne peut pas l'épouser car il n'a pas divorcé d'Aleksandra Sokolovskaïa.

ÀMunich, il rencontre en 1904Alexandre Parvus, un militant marxiste lui aussi juif originaire d'Ukraine, où il a milité pour leBund. Parvus, qui est trafiquant d'armes dans les Balkans et possède les nationalités allemande, autrichienne et turque, va parachever sa formation politique en lui faisant part de sa théorie : la théorie de la guerre révolutionnaire[7]. Elle stipule que les conflits armés entre les nations pouvaient être exploités par les mouvements révolutionnaires pour renverser les gouvernements en place et instaurer un État socialiste. Selon lui, la guerre créait des conditions favorables à l'émergence de mouvements révolutionnaires en raison de l'affaiblissement de l'État et de l'exacerbation des tensions sociales et politiques.

En septembre 1904, quand les positions des deux groupes du POSDR divergent fortement, Trotski rompt avec les mencheviks et se rapproche deParvus, séduit par son ambition de réunifier le parti et par son autre théorie, celle de la « révolution permanente » : analysant la situation dans les pays« arriérés » comme la Russie, il pronostique aussi l'impossibilité d'une révolution « bourgeoise » apportant unrégime démocratique liquidant leféodalisme. Pour lui, la faiblesse de la bourgeoisie russe ne lui permettra pas d'effectuer ces tâches et d'instaurer lecapitalisme, et c'est la classe ouvrière qui devra prendre en main la destinée du pays pour passer directement du féodalisme au socialisme, sans passer par le capitalisme. Dans le même temps, Trotski garde ses distances vis-à-vis de Lénine, lui reprochant ses méthodes autoritaires et son attitude, qu'il qualifie de« jacobine »[8].

Il conserve cette position intermédiaire mais isolée au sein du parti durant treize années, cherchant à fusionner les deux courants du POSDR. Ce n'est qu'après larévolution de Février 1917 qu'il adhère, en août, auparti bolchevik et affirme que sa position conciliatrice d'alors était erronée.

En janvier 1905, Trotski rentre illégalement en Russie avec Alexandre Parvus.

Président du soviet de Saint-Pétersbourg en 1905

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En 1905, lors de lapremière révolution russe, il devient, à l'âge de 26 ans, vice-président puis président dusoviet deSaint-Pétersbourg, soviet composé en majorité demencheviks. Au cours de la répression de larévolution de 1905, en 1907, il est arrêté avec Alexandre Parvus et condamné avec quinze autres personnes à la déportation à perpétuité en Sibérie et déchu de ses droits civiques. Cependant, Trotski parvient à s'évader durant le voyage vers Obdorsk (actuellementSalékhard); il entame alors son deuxième exil.

Début d'un deuxième exil

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Fondateur du journalPravda en 1912 àVienne, où il fait par ailleurs connaissance avecAdolf Joffé, il se pose en défenseur de l'unité de l'ensemble des sociaux-démocrates, toutes tendances confondues, y compris les plus radicales. Cela lui vaut de vives tensions avec Lénine toujours très tranchant dans ses jugements sur ceux qui ne sont pas d'accord avec lui. Il organise, en août de la même année, une conférence pour l'unification du POSDR, en réponse à laconférence de Prague (ru) ; mais les bolcheviks refusent d'y participer. Trotski quitte le « bloc d'août » peu de temps après.

Première Guerre mondiale

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Trotski et sa fille Nina, en 1915.

Au début de laPremière Guerre mondiale, alors que la grande majorité des partis sociaux-démocrates de l'Internationale ouvrière (Deuxième Internationale) succombent au nationalisme et soutiennent leurs gouvernements respectifs dans la guerre (vote des crédits de guerre, et parfois participation gouvernementale), Trotski fait partie des socialistes qui continuent à dénoncer le caractèreimpérialiste de la guerre, avec entre autresLénine, le parti bolchevik et les mencheviks internationalistes, la tendance deKarl Liebknecht etRosa Luxemburg dans leSPD en Allemagne (Ligue spartakiste),Pierre Monatte etAlfred Rosmer issus de laCGT ainsi que des minoritaires de laSFIO en France, leParti socialiste de Serbie, leSociaal-Democratische Partij des Pays-Bas, et la minorité duParti social-démocrate d'Autriche autour deMax Adler.

Exilé en France, il travaille un temps pour le quotidienNache Slovo (« Notre Parole »), dont il est un collaborateur à Paris, tout en étant en relation avec l'organisation interraïons (ou interdisctricts) deSaint-Pétersbourg. En mars 1915, il publie l'article « Le septième régiment d'infanterie dans l'épopée belge » dans lequel il prend parti pour la Belgique victime de l'agression allemande d' à travers les vicissitudes d'un étudiant en droit engagé volontaire qu'il décrit à travers les malheurs de la population envahie et les duretés des combats[9],[10][source insuffisante].

Le, à l'initiative du socialiste suisse Grimm, se tient àZimmerwald une conférence socialiste internationale contre la guerre, à laquelle participe Trotski et dont il est chargé de rédiger le manifeste terminal. Avec celle deKienthal qui se tient en 1916, Trotski contribue au rassemblement de ceux qu'on appelle alors les internationalistes ou Zimmerwaldiens et qui formeront pour la plupart en 1919 la Troisième Internationale, dite aussiInternationale communiste. Cependant, le leader socialiste belgeÉmile Vandervelde, président du P.O.B.(parti ouvrier belge), déclare son hostilité à toute entente tant que des soldats allemands camperont dans des maisons d'ouvriers belges. Lénine reproche à Trotski sa position intermédiaire aux côtés des groupes d'opposants à la guerre alors que lui-même prône la transformation de la guerre étrangère en guerre contre son propre gouvernement.

Alors qu'il demeureno 27rue Oudry à Paris[11], il est arrêté en septembre 1916, puis expulsé deFrance et conduit àIrun, enEspagne. Là, il est arrêté par la police espagnole et embarqué de force avec sa famille pour lesÉtats-Unis. Installé àNew York à partir de, il contribue au journalNovy Mir (« Nouveau Monde »).

Révolution russe de 1917

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Léon Trotski arrivant en train àPetrograd en mai 1917.
Trotski avecLénine et des soldats àPetrograd en 1921.

Après larévolution de Février 1917, premier épisode de larévolution russe, Trotski décide de retourner en Russie en. D'après Jennings C. Wise, ce serait grâce à l'aide du président américainWoodrow Wilson[12], qu'il obtient un passeport américain[13] avec un visa pour la Russie.

Le 3 avril 1917, jour où Lénine a débarqué enRussie, il est à bord d'un bateau suédois parti de New-York pour Stockholm, etSaint-Pétersbourg qui fait escale auCanada dans le port d'Halifax où la police fouille ses bagages et trouve 10 000 dollars (l'équivalent actuel de 500 000 dollars) qui lui ont été donnés par le banquierJacob Schiff, par ailleurs financier des Japonais dans leur guerre contre la Russie, dont il refuse de donner la provenance. Soupçonné d'être un révolutionnaire qui veut renverser un gouvernement allié au gouvernement anglais dans la guerre contre l'Allemagne, il est alors arrêté et interné quelque temps au Canada dans un centre de rétention.

Relâché puis finalement arrivé en Russie, il manifeste son accord avec la ligne des « thèses d'avril » de Lénine, qu'il pouvait considérer comme un signal de ralliement à ses propres idées de « révolution permanente » pour instaurer une république universelle et un gouvernement mondial. Il a alors abandonné l'espoir de parvenir à une union générale de tous les courants, mais continue cependant à travailler sur la fusion de l'organisation Interraïons et des bolcheviks. Il va rejoindre ces derniers avec ses amis : ses conflits passés avec Lénine vont continuer à le desservir face à d'autres bolcheviks, par exemple Staline.

Après lesjournées insurrectionnelles des et, il est arrêté et brièvement emprisonné par legouvernement provisoire. Lors du congrès du parti en, malgré sa détention, il est élu auComité central, organe suprême du parti. Libéré à la suite duputsch avorté dugénéral Kornilov, il devient président dusoviet de Petrograd en. Lors de la réunion du Comité central du parti bolchevik le il est l'un des dix qui votent pour l'insurrection préconisée par Lénine alors qu'il n'y a que deux opposantsZinoviev etKamenev. Puis il devient le chef duComité militaire révolutionnaire en octobre, devenant l'un des principaux dirigeants bolcheviks de larévolution d'Octobre, qui à Petrograd se fait sans victime. Il est l'un des membres du nouveau gouvernement qui est entièrement composé de communistes. Il est « commissaire du peuple » (ce qui veut dire « ministre ») et va organiser l'Armée rouge, fondée le, en instaurant laconscription qui va progressivement porter les effectifs communistes à cinq millions d'hommes, au-dessus des effectifs des Blancs. Il considère comme légitime qu'une partie des officiers soient d'anciens officiers de l'armée tsariste : on les appelle des « spécialistes militaires ». Ceci entraîne des oppositions de la gauche du parti.

Pendant l'hiver de 1917-1918, en tant que commissaire du peuple aux Affaires étrangères, Trotski est à la tête de la délégation communiste qui négocie la paix avec l'Allemagne et l'Autriche. Alors que Lénine veut une paix, même très mauvaise, rapidement et queBoukharine et les communistes de gauche veulent une guerre révolutionnaire, Trotski préconise une ligne qui est « ni la guerre ni la paix ». Mais après un long conflit avec Lénine il se rallie à son point de vue, ce qui conduit au Traité deBrest-Litovsk, très désavantageux pour la Russie soviétique. Il ne se rend toutefois pas sur place pour le signer. Au même moment les Américains commencent à soutenir militairement les Français et les Anglais, mais les Allemands et les Autrichiens n'ont plus d'hostilité à l'est.

Trotsky s'adressant à l'armée rouge.
Trotski en commandant de l'armée rouge par Annenkov, 1921.

Persuadé de la chute imminente des régimes capitalistes, il annonce aux employés du ministère son intention de rendre publics les traités secrets passés par le régime tsariste[14].

La nuit du 11 au, en période deGuerre civile russe, une action dirigée contre les anarchistes russes (qualifiés d'« anarcho-bandits ») par le pouvoir bolchevique dont Trotski s'occupe personnellement lui fera dire :« Enfin, le pouvoir soviétique débarrasse, avec un balai de fer, la Russie de l'anarchisme ! »[15].

Au printemps 1918 il joue un rôle décisif dans les opérations militaires contre les opposants armés au bolchevisme et notamment il reprend au début juillet la ville deKazan sur laVolga. Sa popularité parmi les communistes est très grande.

Il est commissaire à la guerre de 1918 à 1925, durant laguerre civile. Il impulse les opérations militaires et intervient sur tous les fronts à bord deson train blindé. Il fait preuve de violence, non seulement à l'égard de ses ennemis, mais aussi de ses propres troupes, qu'il terrorise[16]. Ainsi, il ordonne l'exécution d'unités entières de soldats qui ont reculé ou manqué de courage face auxarmées blanches, et annonce publiquement que « si quelque partie de l'armée bat en retraite (…) le commissaire du détachement serafusillé le premier et le commandant ensuite.»[16]. Également obsédé par lesdésertions de ses propres troupes, qui se chiffrent en centaines de milliers de soldats, il institue un système dissuasif d'otages et deresponsabilité collective par lequel la famille d'un déserteur est punie pour les actes de celui-ci[17].

Il est aussi membre duPolitburo du Parti, qui comprend un très petit nombre de membres, de 1919 à 1927.

Le, l'ordreno 1824 du Conseil révolutionnaire militaire de la République, signé de la main de Trotski (ainsi que de Vatzétis, Aratoff et Kochkareff), déclenche ouvertement les hostilités à l'égard des insurgésmakhnovistes. Leurs congrès y sont interdits et leurs participants menacés d'arrestation pour faits de haute trahison. Cet ordre fait suite à un télégramme deDybenko qualifiant leIIIe congrès de la région libre deGoulaï Polié de « contre-révolutionnaire » et s'inscrit dans une vaste campagne de propagande bolchevique consistant à discréditer les combattants de laMakhnovtchina. Trotski lui-même, dans le numéro 51 de son journalEn route, écrit un violent article contre la Makhnovtchina[N 2], dans lequel il accuse le mouvement de n'être qu'une révolte camouflée de riches fermiers (koulaks). Ces attaques sont le prélude d'une lourde offensive de l'armée rouge contre les insurgés ukrainiens[18]. Les troupes de Trotski finiront par anéantir les makhnovistes, affaiblis par les assauts répétés desArmées blanches de Wrangel, dans le courant de l'année1921, et fusilleront un grand nombre de paysans de la région pour avoir soutenu l'insurrection.

En 1920 (notamment lors duIXecongrès du parti), afin de pallier la situation économique catastrophique de la Russie soviétique, Trotski propose la militarisation provisoire du travail : selon lui, cette mesure était rendue nécessaire par le contexte de la guerre civile et de la révolution mondiale. Il posait déjà cette alternative en 1917 :« Ou bien la Révolution russe soulèvera le tourbillon de la lutte en Occident, ou bien les capitalistes de tous les pays étoufferont notre révolution »[19]. Dans cette vision, toutegrève est considérée comme une désertion, et toute revendication est considérée comme une insubordination. Lénine s'oppose à la transformation de l'économie en système militaire, même s'il approuve la discipline et la hiérarchie. Les armées du travail que voulait Trotski ne seront pas développées.

En, il ordonne l'assaut de lacitadelle insurgée de Kronstadt, lors duXe Congrès du Parti et avec l'accord de tous les dirigeants du parti. Ultérieurement, il nie avoir eu un rôle avant d'admettre que c'était une insurrection contre-révolutionnaire.

Violence politique et théorisation de l'usage de la Terreur

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Affiche de propagande antibolchevique desArmées blanches : Trotski en diable rouge.

L'usage de laTerreur comme système de gouvernement, après laRévolution russe, est légitimé par Trotski, la violence étant nécessaire pour« terrifier l'adversaire »[20]. Il ne se distingue pas sur ce point des autres dirigeants. Mais Trotski est un des bolcheviks allant le plus loin dans la théorisation et la justification de la violence politique et de laTerreur[21]. Il expose notamment ses vues dans son livreTerrorisme et communisme[22].

Durant laguerre civile russe, Trotski était parmi les dirigeantsbolcheviques les plus prompts à utiliser laviolence politique et laterreur, comme à les justifier au nom de la lutte pour la victoire de la révolution[23]. Son contemporainBoris Souvarine estimait ainsi, plus tard, que« Trotski était persuadé que toute difficulté, toute résistance pouvaient être surmontées par ce seul mot : « fusiller ! » »[24].

Trotski est, avec Lénine, à l'origine d'un appareil de répression inédit en Russie tsariste, le camp de concentration[25]. Le, afin de protéger les paysans pauvres formés en comités depuis, il ordonne la création des deux premiers camps en Russie, àMourom et àArzamas, destinés aux « agitateurs louches, officiers contre-révolutionnaires, saboteurs, parasites, spéculateurs »[25]. Il n'est toutefois pas le seul dirigeant bolchevique à avoir cette conception de la violence politique,Lénine enjoignant dès le lendemain d'« enferme[r] leskoulaks, lespopes, les gardes blancs et autres éléments douteux dans un camp de concentration »[25]. Il fait ainsi partie des dirigeants communistes qui ont engendré ce qui allait devenir leGoulag, qui sera utilisé dans des proportions bien plus massives parStaline durantson règne, bien qu'il ne l'ait pas créé[25].

Michael Heller et Aleksandr Nekrich, auteurs deL'utopie au pouvoir. Histoire de l'URSS de 1917 à nos jours considèrent ainsi que les divergences entre Trotski, Staline et Lénine sont sur le fond infimes ; les querelles de personnes les ayant opposés ne pouvant cacher la profonde unité de leurs conceptions politiques, et partant, de l'histoire soviétique sous ces différents dirigeants[26].

Déclin de Lénine et luttes pour le pouvoir

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Jugement de Lénine dans son « Testament »

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Dans ses derniers textes écrits, appelés sonTestament, en et, Lénine juge que l'opposition de caractère entre Trotski et Staline est une menace pour le parti et le régime. Il estime : « Le camarade Staline en devenant secrétaire général (du Comité central du parti) a concentré un pouvoir immense entre ses mains et je ne suis pas sûr qu’il sache toujours en user avec suffisamment de prudence. D’autre part, le camarade Trotski, ainsi que l’a démontré sa lutte contre le Comité central dans la question du commissariat des Voies et Communications, se distingue non seulement par ses capacités exceptionnelles — personnellement il est incontestablement l’homme le plus capable du Comité central actuel — mais aussi par une trop grande confiance en soi et par une disposition à être trop enclin à ne considérer que le côté purement administratif des choses »[27]. Si Lénine juge que Staline est trop « grossier », il n'organise pas une alliance avec Trotski pour le contrer, même si certaines interprétations, comme celle deMoshe Lewin, vont dans ce sens. MaisDominique Colas va dans le sens contraire[28]. En tout cas, Trotski ne s'engage pas dans une lutte ouverte contre Staline, ce qui peut paraître comme un manque de lucidité politique.

Maladresses dans les rivalités de fin de règne

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Alors que Lénine commence à être frappé d'incapacité par la maladie,Staline cherche à prendre le pouvoir en se positionnant comme un homme du centre, un modéré[réf. souhaitée]. À sa gauche, trois hommes : Trotski, qui contrôle l'armée,Zinoviev, qui dirige le Parti de Léningrad, etKamenev, qui gère le Parti de Moscou. À sa droite,Boukharine, celui qui fait figure de principal théoricien. Staline va semer la division entre eux et les détruire tour à tour. Dans cette configuration, Trotski va commettre de nombreuses maladresses qui accroissent le nombre de ses adversaires.

Déjà en 1920,« Bertrand Russell avait noté le contraste entre la vanité de Trotski et la retenue de Lénine »[29]. Trotski méprisait ouvertement ses collègues[30], qui le lui rendaient bien[31], et détestait les intrigues politiques et les corvées avilissantes qu'elles impliquaient. Bien que leader de l'armée, il ne tenta jamais de se servir d'elle et fut loyal au Parti sans chercher à se ménager un clan en son sein[réf. nécessaire].Trotski — qui dira par la suite qu'il n'en avait pas été informé — n'assiste pas aux funérailles officielles de Lénine[réf. nécessaire], erreur capitale car Staline en fit une restauration d'un rituel dans la vie russe, dont l'absence était ressentie depuis la destruction du trône et de l'autel[32][source insuffisante].

Trotski professe unantimaçonnisme politique dirigé particulièrement contre cellefrançaise[33]. En, dans un long discours auIVe congrès duKomintern, il dénonce l'idéologie de la franc-maçonnerie française, coupable de réunir les ennemis de classe et de vouloir substituer la tolérance à lalutte armée[34],[35][source insuffisante].

Affrontements à propos de la lutte contre la bureaucratie

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Trotski lors de son assignation à résidence àAlma-Ata, en 1928. Il y chasse.

En 1923,Lénine et Trotski, constatant labureaucratisation du régime issu de la révolution, entrent en conflit avec latroïkaZinoviev-Kamenev-Staline[36]. Dans son livreCours nouveau, il analyse l'évolution du parti bolchevik et propose des mesures pour limiter la tendance à la bureaucratisation qui se fait jour, en assurant une plus grande démocratie au sein du parti. Selon Trotski, la bureaucratisation du régime est due à la situation particulière de la Russie : la révolution y a vaincu, mais dans un pays arriéré, isolé après l'échec des révolutions, épuisé par la guerre, manquant de tout, une couche bureaucratique s'est constituée sur la base de la ruine du pays.

La mort de Lénine en 1924 — qui laisse Trotski« orphelin » selon ses propres termes[37] — permet à la bureaucratie de s'imposer malgré la formation de l'opposition de gauche, dans laquelle Trotski s'allie avec des militants bolcheviks commeTimofeï Sapronov, l'économisteEvgueni Preobrajenski,Nikolaï Ossinski,Victor Serge,Christian Rakovski, etc.

Mise en accusation du courant trotskiste

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Le terme « trotskiste » est lancé de manière injurieuse parGrigori Zinoviev et repris parStaline qui pointe la différence entre la « révolution permanente » soutenue par Trotski et son idée propre de « révolution d'un seul pays[38] ». Durant l'été 1923, alors queLénine est dans le coma, Staline lance son offensive et fait arrêter par laGuépéou un certain nombre de membres du Parti pour « indiscipline ».

En, Staline attaque Trotski lors duXIIIe congrès du Parti en le qualifiant de« léniniste fractionniste »[29].

Fin 1924, Staline, allié avecLev Kamenev et Zinoviev, érige le trotskisme en « hérésie », réussit avec l'appui du parti à reprendre le contrôle de l'armée et accrédite progressivement l'idée que le rôle de Trotski dans la révolution a été bien moindre que celui qu'il revendique. Son visage commence à être effacé sur les photographies trop révélatrices. C'est un premier exemple stalinien de réécriture de l'histoire[39][source insuffisante].

Trotski se rapproche alors tactiquement, à partir de 1926, de Zinoviev et de Kamenev dans l'opposition unifiée et dirige avec eux un courant qui s'oppose à Staline. Mais il est trop tard, car ce dernier a déjà mis la main sur les principaux rouages de l'appareil du Parti. AuXVe congrès du Parti, Zinoviev est à son tour mis en cause, aux côtés de Trotski, etBoukharine est à son tour condamné par le Comité central le.

Finalement, Trotski n'est pas exécuté, son opposition lui valant seulement l'exclusion du parti le et la déportation dans une région isolée, àAlma-Ata. Il y est étroitement surveillé par leGuepeou mais malgré cela, il parvient à garder le contact avec ses partisans à Moscou, auxquels il expédie de nombreuses lettres[40]. Cela déplaît fortement à Staline qui décide qu'il doit quitter définitivement le territoire. Le 18 janvier 1929, lePolitburo accepte à l'unanimité (moins une voix) l'expulsion de Trotski vers laTurquie, dont le gouvernement a secrètement accepté d'accueillir Trotski si nécessaire[40]. Peu après, Trotski est arrêté, emmené sous bonne garde àBatoumi d'où il est expulsé sur un navire à destination deConstantinople.

Pendant ce temps, la répression s'abat sur ses partisans, condamnés à la clandestinité ou à l'exil.

Voline, militant libertaire et théoricien anarchiste condamné à mort par Trotski avant d'être finalement banni, souligne que Lénine et Trotski n'auraient, selon lui, que préfiguré le stalinisme[41].

L'historienRobert Service pense que l'opposition entre Trotski etStaline n'était pas aussi radicale que le prétendent les trotskistes. Leurs divergences concernant l'industrialisation de la Russie ou la conduite à adopter face aux milieux agricoles étaient une affaire d'opportunité plutôt que de principes, Trotski n'ayant jamais rechigné à employer des manières autoritaires en ces domaines[42].

Staline souhaite le « socialisme dans un seul pays », afin de rester en « bons termes avec l'Ouest », contrairement à Trotski qui souhaite faire perdurer la révolution et l'exporter[réf. nécessaire].

Expulsé d’URSS

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Après son arrivée en Turquie, Trotski se voit interdire par les autorités turques de se mêler des affaires politiques locales[43]. Il remet de son côté aux auxdites autorités une lettre déclarant qu’il est venu contre son gré. Il est d'abord hébergé, avec l'accord des autorités soviétiques, dans une aile de leur consulat de Constantinople, mais cela ne satisfait pas Trotski car il s'y sent espionné en permanence et sait que sa correspondance est ouverte à son insu.

Il effectue alors plusieurs déménagements et finit par s'installer dans une luxueuse maison de 950 mètres carrés[44] sur l’île deBüyükada de l’archipel desîles des Princes (Prinkipo) au large deConstantinople.Durant cet exil, il écrit de nombreux ouvrages et continue à militer pour lecommunisme et la révolution internationale. Il publie un bulletin mensuel d’opposition en langue russe dès et redoute d'être assassiné, raison pour laquelle il conserve une arme chez lui[43]. En avril 1930, il organise une conférence qui débouche sur la mise en place d’un secrétariat international provisoire de l’opposition de gauche.

Après quatre années passées enTurquie, il séjourne enFrance de juillet 1933 — sous legouvernement Daladier — à juin 1935, d'abord àSaint-Palais-sur-Mer, près deRoyan[45], où il séjournera deux mois, puis àBarbizon près de Paris, et enfin àDomène près deGrenoble (de à).

Expulsé à nouveau, il trouve refuge enNorvège. Son filsSergueï Sedov, resté en URSS, est tué au cours desGrandes Purges staliniennes des années 1930, de même que son gendre Platon Ivanovitch Volkov, son ancien gendre Zakhar Borisovich Moglin, et sa femmeAlexandra Sokolovskaïa. La fille aînée de Trotski,Zinaïda Volkova, ex Moglin et veuve Volkov, est autorisée en 1931 à le rejoindre, en emmenant son fils,Esteban Volkov, mais en laissant sa fille Alexandra Moglina derrière elle en URSS. Le petit-fils de Trotski ne reverra sa sœur que plusieurs décennies plus tard, peu de temps avant le décès de cette dernière[46]. L'arrière petite-fille de Trotski,Nora Volkow, fille d'Esteban, d'origine mexicaine et de nationalité américaine, devient dans les années 2000 directrice du National Institute on Drug Abuse.

Création de la Quatrième Internationale

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Léon Trotski avec son épouse et des amis à Mexico, 1937.

Toute sa vie, Léon Trotski continue à défendre les acquis de larévolution russe et l'« État ouvrier » qui en est issu, tout en dénonçant ce qu'il appelle une« monstrueuse dégénérescence bureaucratique »[réf. souhaitée]. Selon lui, la bureaucratie russe est une couche sociale parasitaire qui étouffe le pays en prélevant une part des richesses et dontJoseph Staline est le représentant politique et le défenseur.

Devant la montée dufascisme enItalie, puis dunazisme enAllemagne, Trotski préconise la constitution de fronts uniques de la part de toutes les organisations ouvrières, malgré leurs divergences. Il n'est pas écouté et la politique de Staline — le rejet de tout compromis avec les partis non communistes, même les sociaux-démocrates, qualifiés de« social-fascistes »[47] — aboutit à l'écrasement de la puissante mouvance communiste allemande. Après1934, Staline finit par imposer la création deFronts populaires.

Trotski en compagnie de camarades américains àMexico, peu avant son assassinat, 1940.

Avec larévolution espagnole, les partisans de l'opposition sont massacrés par milliers. Lesprocès de Moscou se tiennent en août 1936 et aboutissent à l'exécution des principaux accusés ; il en fut l'un des rares absents. Accompagné par le policier norvégienJonas Lie, il quitte la Norvège le pour se réfugier auMexique grâce à l'appui du président mexicainLázaro Cárdenas qui lui offre l'asile politique, où il débarque le. Le, il s'installe avec son épouseNatalia Sedova chez le couple de peintresDiego Rivera etFrida Kahlo dans leur « Maison bleue ». Il a une liaison passionnée avec Frida Kahlo, âgée de 29 ans, qui lui dédie un tableau,Autoportrait dédié à Léon Trotski. Il se brouille avec Rivera en mars 1939 et s'installe dans une maison proche,calle Viena[48],[49].

Trotski grisonnant etFrida Khalo (troisième à partir de la gauche)

Les travaux de Trotski quant à l'organisation de l'opposition de gauche débouchent sur la création de laQuatrième Internationale le avec 25 délégués représentant 11 pays. À son activité militante peut être associée celle de son filsLev Sedov, mort dans des circonstances troubles en. L'ancien secrétaire de Trotski,Rudolf Klement, est également retrouvé mort en juillet de la même année.

Assassinat

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Maison de Trotsky àMexico, dans le quartier deCoyoacán.

Le, Trotski est la cible d'une première tentative de meurtre, lorsque sa maison est visée par des tirs de balles, mais Trotski en réchappe sans être blessé[50].Il est en revanche mortellement blessé le àMexico à17 h 30, dans le quartier deCoyoacán, d'un coup depiolet à l'arrière du crâne lors de l'opération Outka[51](« canard » en russe) par un agent deStaline (Jacques Mornard ou Franck Jacson[52], de son vrai nomRamón Mercader) recruté parNahum Eitingon[53],[54]. Jaime Ramón Mercader del Río avait réussi à s’introduire dans l’entourage de Trotski en séduisant Sylvia Ageloff, une membre impliquée du SWP (Socialist Worker Party)[55], un parti américain trotskiste. Il avait exploité la naïveté et l’amour de cette jeune femme pour la tromper et entrer dans la maison de Trotski sans éveiller de soupçons. Sylvia Ageloff avoua plus tard qu’elle n’avait aucune idée des plans de son ex-amant. Le jour-J, il invoque la relecture d’un manuscrit destiné à être publié dans un journal communiste pour le rencontrer. Il n'est fouillé ni par la police mexicaine qui garde la maison ni par les gardes du corps de Trotski quand il entre[56], et le piolet, dont il a raccourci le manche, est dissimulé dans une gabardine qu'il porte malgré la chaleur[57]. Avant de succomber le lendemain à ses blessures, Trotski confie :« Dites à nos amis : je suis sûr de la victoire de laIVe Internationale »[58]. Il rajoute :« Je ne survivrai pas à cette attaque. Staline a finalement accompli la tâche qu'il avait tentée sans succès auparavant »[59].

Stèle funéraire à Mexico.

Le meurtrier est arrêté parJoseph Hansen etCharles Cornell, deux militants américains qui servaient à Trotski de gardes du corps et de secrétaires. Cornell est présent au moment du meurtre, mais ne réussit pas à l'empêcher. Ramón Mercader sera par la suite remis à la police mexicaine et condamné à vingt ans de réclusion, peine maximale alors en vigueur au Mexique. Il sera décoré de l'ordre de Lénine en Union soviétique. Trois cent mille personnes assistent à l'enterrement de Trotski, y compris des dirigeants politiques de l'État mexicain.

Le piolet, arme du crime, présenté lors de l'exposition« Spy : The Secret World of Espionage » auFranklin Institute dePhiladelphie.

Le piolet disparaît alors de la circulation et sera retrouvé en 2005 par l'historien H. Keith Melton, spécialiste des services secrets, à la suite de l'annonce d’Alicia Salas de sa possession et de son intention de le mettre aux enchères. L'arme aurait été offerte en guise de cadeau de départ à la retraite à son père, ancien officier de police attaché au commissariat de Mexico, et il l'aurait ensuite conservé pendant 30 ans avant de vouloir s'en défaire. Melton l'acquiert après vérifications avec un ancien membre du laboratoire duFBI. Il est aujourd'hui exposé auMusée des espions (en) deWashington. Selon la rumeur il s'agissait d'un pioletSimond. C'est en fait un piolet forgé en Autriche en 1928 que Ramón Mercader aurait dérobé à l’un de ses amis mexicains alpinistes[57].

Postérité

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À la suite de la mort de Trotski, il y a eu un renforcement de la dictature stalinienne, causé par le déclin de l’influence trotskiste. Les purges politiques menées durant ladictature de Staline qui ont suivi la mort de Trotski étaient justifiées par une envie d’éliminer toute concurrence. Ces purges ont entraîné l'arrestation, l'emprisonnement, l'exil ou l'exécution de milliers de personnes, dont beaucoup étaient des anciens partisans de Lénine et Trotski[60].

Absence de réhabilitation en URSS

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Contrairement à d'autres victimes de Staline, Léon Trotski n'a jamais été réhabilité par les autorités soviétiques, bien que ses livres aient cessé d'être censurés au moment de laGlasnost, à la fin des années 1980[46]. En 1987,Mikhaïl Gorbatchev continuait d'attaquer le rôle historique de Trotski[61].

La mouvance trotskiste aujourd'hui

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Article détaillé :Trotskisme.

De nombreux mouvements membres de laQuatrième Internationale se réclament toujours de la pensée de Léon Trotski, ce qui explique en France la fracture entreextrême gauche et parti communiste[62].

Certains partis politiques français entretiennent également des liens avec les doctrines de Trotski :

La vision critique de Boris Souvarine

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Boris Souvarine avait pris dans les années 1920 la défense de Trotski contre Staline. Plusieurs décennies plus tard, il se montrait cependant très critique à l'égard de Trotski et considérait que

« Trotski a contribué à forger avec Lénine le mythe néfaste de la « dictature du prolétariat » et le dogme funeste de l'infaillibilité du Parti, au mépris des idées réelles de Marx invoquées à tort et à travers. Tous deux, ivres de leurs certitudes doctrinales, juchés au sommet de la pyramide bureaucratico-soviétique, ont méconnu ce qui s'élaborait aux niveaux inférieurs, faisant preuve d'une inconscience qui a livré à Staline tous les leviers de commande. »

— B. Souvarine, « Staline : pourquoi et comment ? »,Est et Ouest,1er novembre 1977[66].

« Trotski était persuadé que toute difficulté, toute résistance pouvaient être surmontées par ce seul mot : « fusiller ! ». »

— B. Souvarine,Sur Lénine, Trotski et Staline, Paris, Allia, 1990,p. 55.

La biographie d'Isaac Deutscher

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Article détaillé :Trotsky (Isaac Deutscher).

L'historien marxisteIsaac Deutscher, bien qu'ayant rompu avec Trotski en 1938, entame en 1954 une biographie monumentale de ce dernier en trois volumes — Le Prophète armé,Le Prophète désarmé,Le Prophète hors-la-loi —, fondée sur les archives personnelles du révolutionnaire russe à l'université Harvard ; elle est achevée en 1963. À propos de Trotski, Deutscher reconnaît avoir un point de vue mêlé de « sympathie » et de « compréhension », même s'il le souhaite « aussi loin de celui du procureur que de celui de l'avocat »[67]. Sa longue biographie de Trotski prend parfois des accents lyriques : la vie duprophète est présentée tout à la fois comme héroïque et tragique. Deutscher s'est emparé dans son œuvre de la vision trotskiste d'une « contre-révolution » menée par Staline en Union soviétique. Il considère que l'autobiographie de Trotski intituléeMa vie« est aussi scrupuleusement véridique que peut l'être un ouvrage de ce genre ». Il nuance cependant :« elle n'en est pas moins une apologie, rédigée dans le feu de la bataille perdue que son auteur menait contre Staline »[68].

La biographie de Robert Service

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Article détaillé :Trotski (Robert Service).

L'historien anglaisRobert Service, professeur à Oxford, a publié une biographie de Trotski en 2009. Critiqué pour ses erreurs factuelles, Service s'efforce de prendre ses distances avec les restes d'une « mythologie Trotski ». En opposition avec une opinion relativement répandue qui voit en Trotski une alternative possible à laterreur stalinienne, il avance que« Staline, Trotski et Lénine avaient bien plus de points communs que de différences », précisant que, au cas où Trotski l'aurait emporté,« le risque de voir l'Europe plongée dans un bain de sang aurait été bien plus grand ». Dans sa présentation personnelle de Trotski, Robert Service explique les échecs successifs de Trotski face à Staline par une personnaliténarcissique, qui préfère la ferveur des discours et n'est pas suffisamment attachée à l'exercice du pouvoir[69].

Dans un article publié dansThe American Historical Review[70], Bertrand M. Patenaude, chercheur américain à l'université Stanford et collègue de Service, dénonce un livre malveillant, dont le nombre d'erreurs factuelles est « stupéfiant ». Plusieurs autres historiens sont du même avis[71].

Musée

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À Mexico, leMuseo Casa de León Trotski est aménagé dans la demeure où il a été assassiné, Calle Viena 45, àCoyoacán ; ses meubles et objets personnels sont exposés, tels que le révolutionnaire russe les a laissés à sa mort. Dans les jardins de la maison se trouve la stèle funéraire que l'architecteJuan O'Gorman a conçue en son honneur. Dans un bâtiment annexe se trouve une salle d'exposition permanente, dans laquelle le visiteur peut découvrir la vie de Trotski au Mexique[72].

Œuvres

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Photographie d’identité judiciaire prise par lapolice secrète tsariste (circa 1900).
Article détaillé :Œuvres et bibliographie de/sur Léon Trotski.
  • Bilan et perspectives (1905). D'après l'édition russe de 1919 : « Le caractère de la révolution russe, telle fut la question fondamentale par rapport à laquelle, selon la réponse qu'elles y apportaient, se regroupèrent les diverses tendances idéologiques et les organisations politiques du mouvement révolutionnaire russe. »
  • L'Internationale communiste après Lénine (ou le grand organisateur des défaites) (1928) – Trotski explique comment et pourquoi le développement de la bureaucratie en URSS a provoqué l'échec du prolétariat dans toutes les parties du monde à partir de 1923, et en même temps pourquoi elle s'est nourrie de ces échecs.
  • La Révolution permanente (1928-1931).
  • Histoire de la révolution russe (1930) – « L'histoire de la révolution est, avant tout, le récit d'une irruption violente des masses dans le domaine où se règlent leurs propres destinées ».
  • Ma vie (1930) - Autobiographie.
  • L'Internationale communiste après Lénine (1930).
  • La Révolution permanente (1931).
  • Histoire de la Révolution russe (1932-1933).
  • La Jeunesse de Lénine (1936) – biographie.
  • La Révolution trahie (1936) – critique de la nature du pouvoir en URSS.
  • Programme de transition (1938).
  • Leur morale et la nôtre (1938).
  • Staline (1946).
  • Journal d'exil (1959).

Dans les arts et la culture populaire

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Filmographie

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Cinéma

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Télévision

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Documentaire
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Série
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2017 :Trotsky (en) d'Alexandre Kott.

Littérature

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Romans

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Théâtre

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Musique

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Notes et références

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Notes

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  1. Aucun consensus n'existe, parmi les auteurs en général et parmi les spécialistes, sur l'orthographe française à employer. La graphieTrotski, qui est conforme à la transcription du russe la plus couramment utilisée, est employée parHélène Carrère d'Encausse (on en trouve des exemples dans ses ouvragesLénine,Staline l'ordre par la terreur),François Furet (Le Passé d'une illusion),Martin Malia (La Tragédie soviétique),Boris Souvarine (Staline, aperçu historique du communisme),Stéphane Courtois (Le livre noir du communisme), dans l'ouvrage collectifLe siècle des communismes et dans des dictionnaires comme l'encyclopédie Larousse. L'orthographeTrotsky, employée par l'intéressé lui-même dans ses textes rédigés en français, est, quant à elle, utilisée parNicolas Werth (Histoire de l'Union soviétique),Gilles Martinet (Les Cinq communismes),Pierre Naville (Trotsky vivant),Archie Brown (The Rise and fall of communism) ouFrançois Fejtö (Histoire des démocraties populaires). Elle figure par ailleurs sur les éditions françaises de ses ouvrages, commeMa vie ouL'Internationale communiste après Lénine et est en outre employée par ses biographesPierre Broué,Isaac Deutscher,Robert Service,Victor Serge etJean-Jacques Marie.Archie Brown signale, en langue anglaise, les variantesTrotskiy ouTrotskii, cette dernière étant utilisée par des textes de laBibliothèque du Congrès. Brown précise avoir choisi d'utiliser la formeTrotsky car celle-ci est la plus répandue en anglais (Archie Brown,The Rise and Fall of Communism, Vintage Books, 2009,p. 11).
  2. Cet article a été écrit par Trotski tandis qu'il était en route pour le front Sud où Denikine avait lancé son offensive (mai-août 1919). De nombreux écrits de Trotski au cours de cette période portent la mentionEn route. Ils furent avec d'innombrables autres documents, ordres aux diverses armées, etc., écrits dans son train blindé.En route était aussi le titre du journal publié par le train.

Références

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  1. Robert Service,Trotski, 2012.
  2. Léon Trotsky,Ma vie, 1929,Bereslavka 2.
  3. Léon Trotsky,Ma vie, 1929,Bereslavka 6.
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  19. Cité parBoris Souvarine dansL'observateur des deux mondes et autres textes, La Différence, 1982,p. 154.
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  29. a etb[source insuffisante]Paul Johnson, op citp. 284
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    « Attaqué par Trotski, [Molotov] révéla le complexe d’infériorité dont il souffrait, comme Staline et Vorochilov :« Nous ne pouvons pas tous être des génies, camarade Trotski », répondit-il. »

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  34. Article « Russie,XIXe siècle » inEncyclopédie de la franc-maçonnerie,Le Livre de poche,p. 775
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  36. Léon Trotski,Ma vie, 1929,chapitre 40 : Le complot des épigones.
  37. Montefiore, la cour du tsar rouge, t. I,p. 125.
  38. [source insuffisante]Paul Johnson, op citp. 283.
  39. Staline,Œuvres, (PCF)
  40. a etbWittlin, Thaddeus. Beria, chef de la police secrète stalinienne. France, Nouveau Monde Editions, 2014., chap.17
  41. « Staline « n'est pas tombé de la lune ». Staline et le « stalinisme » ne sont que les conséquences logiques d'une évolution préalable et préparatoire, elle-même résultat d'un terrible résultat, d'une déviation néfaste de la Révolution. Ce furent Lénine et Trotsky - c'est-à-dire leur système — qui préparèrent le terrain et engendrèrent Staline. Avis à tous ceux qui, ayant soutenu Lénine, Trotsky et consorts, fulminent aujourd'hui contre Staline : ils moissonnent ce qu'ils ont semé ». InLa Révolution inconnue, Livre deuxième : Le Bolchévisme et l'Anarchie, Troisième Partie :La répression, Chapitre X. - La « justice » bolchéviste,p. 321-322, éditions Pierre Belfond, 1969.
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Annexes

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Bibliographie

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Article détaillé :Œuvres et bibliographie de/sur Léon Trotski.

Articles connexes

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