Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Léon Poliakov

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirPoliakov.

Léon Poliakov
Léon Poliakov en 1952.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 87 ans)
OrsayVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalités
Formation
Activité
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Domaine
Distinctions

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Léon Poliakov (enrusse :Лев Влади́мирович Поляко́в), né le àSaint-Pétersbourg et mort àOrsay le, est unhistorienfrançais.

Il est un pionnier de l'histoire de laShoah et un spécialiste de l'étude de l'antisémitisme.

Biographie

[modifier |modifier le code]

Un jeune émigré russe

[modifier |modifier le code]

Léon Poliakov nait en 1910 dans une famille de labourgeoisiejuive russe. Son père Wladimir Poliakov, propriétaire d’unemaison d’édition, a nommé son fils en hommage àLéon Tolstoï, mort quelques jours avant sa naissance (Léon Poliakov relate dans son ouvrage autobiographiqueL'auberge des musiciens sa dette et sa critique à l'égard de Tolstoï). En 1920, la famille émigre enFrance pour fuir larévolution bolchévique ; le père y fonde une nouvelle maison d’édition qui prospère et crée en 1933 le journal quotidienPariser Tageblatt (PTB, ultérieurement PTZ,Pariser Tageszeitung) ciblant un public de lecteurs allemands exilés. Le jeune Léon vit ensuite quelques années enItalie et enAllemagne, où il assiste adolescent aux prémices de la montée dunazisme. Il retourne ensuite àParis où il s'installe définitivement, et fait des études de droit et de lettres.

Prisonnier de guerre, évasion et résistance

[modifier |modifier le code]

Il s'engage dans l'armée française au début de laSeconde Guerre mondiale, vit la débâcle, est fait prisonnier par les Allemands àSaint-Valery-en-Caux le avec son bataillon, s'évade trois mois plus tard duFrontstalag deDoullens. « Apatride sous arrêté d'expulsion », il obtient desfaux papiers sous le nom de Robert Paul[1] et entre dans larésistance[2]. Ses activités au sein du « Réseau André d'action contre la déportation » dirigé parJoseph Bass[3] consistent principalement à fabriquer des faux papiers, à convoyer des Juifs en danger de la zone sud vers le plateauprotestant duChambon-sur-Lignon pour les mettre en sécurité et à transporter des armes vers les maquis juifs actifs sur le plateau auvergnat[3].

Historien

[modifier |modifier le code]

Cofondateur du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC)

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Mémorial de la Shoah#Historique du mémorial.

En1943, il devient secrétaire durabbinSchneour Zalman Schneersohn et fonde avec le cousin de ce dernier,Isaac Schneersohn, le CDJC,Centre de documentation juive contemporaine[Note 1], qui se voue à recueillir les preuves documentaires de laShoah. Il réussit à prendre possession des archives duCommissariat général aux questions juives, des archives de l'ambassade d'Allemagne à Paris, de l'état-major, et surtout du service anti-juif de laGestapo[4], ce qui lui vaut, après la victoire alliée, d'assister en tant qu'expert, avecEdgar Faure, le chef de la délégation française, auprocès de Nuremberg. Il rapporte de Nuremberg, avec son collègueJoseph Billig, de nombreux documents qui rejoignent les fonds du CDJC. Sous l'égide du CDJC, il publie ses premiers livres :La Condition des Juifs sous l'occupation italienne en 1946 etL’Étoile jaune en 1949.

En 1947, il rencontre sa femme,Germaine[Note 2]. Ils se marient en 1952. De ce mariage naît un fils[5], en 1960[6].

Pionnier de l'histoire de la Shoah

[modifier |modifier le code]

Naturalisé français en 1947, Léon Poliakov publie, quatre ans plus tard, leBréviaire de la haine, dans la collection deRaymond Aron, livre qui est la première grande étude consacrée à la politique d'extermination des Juifs menée par lesnazis. Sa plongée dans les archives allemandes, les innombrables témoignages qu'il recueille et cinq années d'efforts lui permettent de mettre au jour les rouages implacables de l'idéologie et de la technique qui ont rendu possible laShoah. LeBréviaire de la haine est préfacé parFrançois Mauriac, et régulièrement remis à jour par son auteur au fil des rééditions, jusqu'en 1993. Léon Poliakov est également le premier historien à mettre en cause l'attitude dupapePieXII et duVatican à propos de la Shoah[1]. La publication de ce livre aux éditions Calmann-Levy, affirmation de besoin d'autonomie, entraîne un conflit avec le CDJC et finalement sa mise en congé définitif de l'institution[7].

Historien de l'antisémitisme

[modifier |modifier le code]

Mû par la volonté de trouver une réponse à la question « Pourquoi a-t-on voulu me tuer ? » et décidé à remonter jusqu'aux racines, Léon Poliakov se consacre ensuite à sa vasteHistoire de l'antisémitisme en cinq volumes, allant de l'Antiquité auXXe siècle[Note 3]. Il soutient en 1964 une thèse de doctorat de3e cycle à l'EHESS, sous la direction deRuggiero Romano (it)[8] surLe Commerce de l'argent chez les Juifs d'Italie duXIIIe siècle auXVIIe siècle, puis en 1968 une thèse dedoctorat ès lettres, sous la direction deRaymond Aron[9], surLe développement de l'antisémitisme en Europe aux temps modernes (1700-1850)[10], qui est reprise dans le troisième volume de sonHistoire de l'antisémitisme. Directeur de recherche duCNRS, il mène des recherches sur les minorités persécutées et sur leracisme, ses origines et toutes les formes qu'il peut revêtir. Il publie en 1971Le Mythe aryen, ouvrage qui interroge l'Europe sur ses propres mythes[11].

Poliakov est avecPierre Vidal-Naquet pionnier dans la lutte contre lesrévisionnistes et lesnégationnistes qui minimisent ou nient l'extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. En, il prend avec Vidal-Naquet l'initiative d'une déclaration signée par 34 historiens, parue dansLe Monde, démontant la rhétorique deRobert Faurisson[12].

En 1981, il publie ses mémoires qu'il intituleL'Auberge des musiciens et dont une large partie est consacrée à son passé derésistant et aux aventures vécues durant l'occupation nazie. Ses ouvrages sont traduits dans de nombreuses langues et finalement enrusse, à la fin de sa vie et à sa plus grande joie.

Il est victimed'un accident vasculaire à 87 ans en, et meurt àOrsay à la fin de l'année.

Portrait

[modifier |modifier le code]
Germaine et Léon Poliakov 1961.

Rappelant que Poliakov n’a cessé de dire que le mot « antisémitisme », pour désigner toutes les formes d’hostilité visant les Juifs, était moins approprié que le terme dejudéophobie,Pierre-André Taguieff dresse ce portrait de Poliakov[13] :

« Historien certes, mais aussi anthropologue, et psychologue, et politologue, cet esprit toujours en éveil cherchait dans tout l’espace des sciences sociales et chez les philosophes de quoi éclairer ses recherches et nourrir ses réflexions sur cette “animosité haineuse” à l’égard des Juifs qu’on a pris l’habitude – depuis le début des années 1880 – d’appeler “antisémitisme”. »

Publications

[modifier |modifier le code]

Distinctions

[modifier |modifier le code]

Décoration

[modifier |modifier le code]

Récompenses

[modifier |modifier le code]

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. Désormais partie intégrante duMémorial de la Shoah.
  2. Qui élève alors seule ses trois enfants nés d'un premier mariage.
  3. En 1981, une nouvelle édition refond en deux tomes les quatre volumes existants (allant de l'Antiquité à 1939) ; ils sont complétés en 1994 par un volume additionnel couvrant les années 1945 à 1993 et rédigé sous la direction de Léon Poliakov.

Références

[modifier |modifier le code]
  1. a etbGeorges Bensoussan (dir.), Jean-Marc Dreyfus (dir.), Édouard Husson (dir.)et al.,Dictionnaire de la Shoah, Paris, Larousse,coll. « À présent »,, 638 p.(ISBN 978-2-03-583781-3),p. 410.
  2. Léon Poliakov résistant, courte bio sur le site du Mémorial de la Shoah.
  3. a etbPoliakov 1981,p. 107-109.
  4. Isaac Schneersohn, fondateur durant la guerre du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC).
  5. Intervention deGermaine Poliakov lors de l'hommage à Léon Poliakov à l'occasion du centenaire de sa naissance, lemin ; captation d'Akadem).
  6. Poliakov 1981,p. 184.
  7. Poliakov 1981,p. 180.
  8. Les Banchieri juifs et le Saint-Siège duXIIIe siècle auXVIIe siècle, SEVPEN,,p. 3
  9. Leon Poliakov, « Souvenirs des temps passés », surMémorial de la Shoah
  10. Les thèses de l'Ihes(lire en ligne)
  11. Dictionnaire de la Shoah,p. 411.
  12. Valérie Igounet,Histoire du négationnisme en France, Paris,Le Seuil,coll. « La Librairie duXXe siècle »,, 691 p.(ISBN 2-02-035492-6),p. 237.
  13. Pierre-André Taguieff,Préface àLa causalité diabolique.
  14. Jean-Pierre Allali et Haim Musicant,Des hommes libres : histoires extraordinaires de l'histoire de la LICRA,, 273 p.(ISBN 978-2-402-11935-1,lire en ligne),p. 286.

Annexes

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

v ·m
Cadre juridique
Rafles
Camps
Assassinats et déportation
Responsables allemands de la mise en œuvre
Responsables français de la mise en œuvre
Spoliation
 v ·m Victimes notables
Victimes notables
A – B
C – F
G – J
K – L
M – R
S – Z
 v ·m Survivants notables
Survivants notables
A – B
C – E
F – H
I – K
L
M – O
P – R
S
T – Z
Documentation
Lieux de mémoire
Justes parmi les nations
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Léon_Poliakov&oldid=228388809 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp