Léo Noël est le nom d'artiste deÉlie Ozeranski, né en 1913[1] et mort subitement le[2]. C'est unchanteur,musicien,goguettier, tourneur d'orgue de Barbarie et un animateur duCabaret L'Écluse qu'il cofonda en 1951. Son nom est indissociable de l'histoire de la chansonRive Gauche.
Sa carrière commence avant laDeuxième Guerre mondiale, après avoir abandonné ses études deviolon. Il participe aux activités de lagoguette révolutionnaire de laMuse rouge[3]. Il chante en duo avecFrancis Lemarque dans les années 1938-1939 pour remplacer Maurice Lemarque, le frère de Francis appelé sous les drapeaux[4]. Ce duo, qui conserve son nom d'origine « Les frères Marc » se retrouve ainsi en tournée avecPierre Dac,Paul Meurisse, et avec, pour pianiste,Joseph Kosma qui l'appellera en 1950 pour enregistrer un titre de bande son dufilm d'animationLa Bergère et le ramoneur, qu'il vient de composer. Après la guerre, il s'achète un orgue de barbarie et se crée un personnage qu'il façonnera à laPrévert avec ses accessoires fétiches : pull et pantalon noir, chapeau melon gris. Et d'ailleurs, en 1953, il enregistrera avecFabien Loris un texte de Prévert :l'addition. Il se fait alors l'interprète de chanson deMac Orlan,Charles Trenet,Kurt Weil, Kosma, se produit chezAgnès Capri etau Lapin Agile.
En 1951, il crée leCabaret L'Écluse, avecAndré Schlesser,Marc Chevalier etBrigitte Sabouraud.« De 1951 à 1966, date de sa mort, Léo Noël sera le principal animateur de l'Écluse »[5]. En 1958, Léo Noël, chanteur déclamant avec son orgue de barbarie[6] et animateur en chef du cabaret, présente alors la chanteuse Barbara, égérie du cabaret, sous le nom de « La chanteuse de minuit[7] ». En 1966, son décès brutal obligera le duo Marc Chevalier et André Schlesser, ses associés du cabaret, à prendre la relève et à lui succéder jusqu’à la fin du cabaret en 1975.
Sa chansonTout ça parce qu'au bois de Chaville, composée en 1953 parPierre Destailles (paroles) etClaude Rolland (musique), eut un grand succès populaire. Elle fut aussi interprétée par, entre autresOdette Laure,Jacques Pills,Henri Decker,Jean Lumière, Caroline Cler,Luc Barney, entre autres, sans oublier l'auteur de la chanson Pierre Destailles. Léo Noël connait le succès avec son orgue de barbarie, notamment car il jouait en salle une musique populaire alors que l'usage en extérieur était très réglementé ;réglementation que faisaient d'ailleurs appliquer, au pied de la lettre, les différentspréfets deParis en l'absence d'un seulmaire pour la Capitale à cette époque[8]. Militant anarchiste[9], il côtoyaLéo Ferré à plusieurs reprises.
Interprète de nombreuses chansons, Léo Noël est une figure discrète mais non moins incontournable dans l'histoire de la chansonrive gauche. Accompagné de son orgue de Barbarie, il demeure le symbole du chanteur des rues, espèce, hélas, presque disparue aujourd'hui sauf à l'occasion de certaines fêtes locales où certains tentent de faire revivre cet instrument de tradition populaire. Il meurt subitement en 1966. Le Monsieur Loyal légendaire du Cabaret L'Écluse n'aura pas le temps de faire ses adieux à la scène. Il repose dans la24e division ducimetière parisien deSaint-Ouen (Seine-Saint-Denis) (partie récente)[9].
« Au 7, Place du Calvaire « Chez Plumeau »,Jean Méjean, directeur de ce lieu en 1957 avait une affiche incroyable composée de Léo Noël, le célèbre chanteur à l’orgue de Barbarie cofondateur de l’Écluse, deCatherine Sauvage, deJean-Marie Proslier, deRaymond Devos et deLéo Ferré accompagné au piano parPaul Castanier. Ce cabaret changea souvent de mains. C’est aujourd’hui un restaurant avec terrasse »[10].
Claude Leconte, journaliste et ami de Léo Noël écrira dans son articleSouvenirs, souvenirs… ? paru au journalL'Humanité en 1996 :« Léo Noël, trop tôt disparu également, mais dont on n’oubliera pas la mince silhouette noire, le chapeau melon et l’orgue de barbarie dont il arrachait les complaintes que l’on croit entendre encore. Léo, c’était aussi l’Écluse. « Tu vois, disait-il, en montrant une table dans le coin, c’est la place de Louis et d’Elsa »,Louis Aragon etElsa Triolet, passionnés de chanson, encourageantJean Ferrat à prendre dans l’œuvre du poète tous les textes qu’il souhaiterait ».
Enregistrements de Léo Noël et son Orgue de Barbarie
Léo Noël chante en s'accompagnant de son orgue de barbarie. 24 titres constituant semble-t-il l'intégralité des enregistrements de Léo Noël au format 78 tours. Recensement de titres autour de 1938 à 1954.
Tout ça parce qu'au bois de Chaville (B1) ∫ composé par Pierre Destailles et Claude Rolland.
Léo Noël chante en s'accompagnant de son orgue de barbarie. Illustration de la pochette :Peynet. Ce disque est souvent référencé avec le titrePeynet à cause de l'illustration de la pochette qui en fait un objet recherché et rare. Réédition de ce disque en 1959Léo Noël Chante et joue (références : disques Trianon 4311).
La chose aurait pu (B4) - 2:46 ∫Interprétée parCora Vaucaire
La complainte de Mackie - 2:10 ∫Interprétée par Léo Noël
Les péchés capitaux - 3:10 ∫Interprétée par Jacques Grello
La complainte de la jeune nonne contre son cœur - 2:47 ∫Interprétée par Brigitte Sabouraud
La chanson du pharmacien - 1:38 ∫Interprétée par Marc & André
Un vieux boxeur - 2:10 ∫Interprétée par Giani Esposito
Disque de 1959 enregistré en public au cabaret complété par 5 titres en public numérotés ici 12 à 16 qui figuraient sur la première version de ce disque sorti en 1958 (références : Disques Vega VEGA n° V 30 S 800[27]. À noter que les titres sur cd ont été mixés dans un ordre différent : la présentation adoptée ici reprend la version disque Lp de 1959.
On retrouve Léo Noël sur 2 titres inédits dans cette compilation :Pot pourri etLa complainte de Mackie.
1953 :L’addition - Enregistrement[31] de Fabien Loris et Léo Noël dans la compilation d'artistesJacques Prévert VOL.3: 1945-1949 ∫Disques Polygram 1992.
1957: Le joueur d'orgue de barbarie dans le deuxième épisode deLa Caméra explore le Temps:Le Sacrifice de Madame de Lavallette
1960 :La Légende de la Bête du Gévaudan ∫ Disque Vega - Vega F35S3012.
1 titre seulement :Complainte ancienne chantée par Léo Noël.
Le Cabaret rive gauche, de Gilles Schlesser, fils d'André Schlesser, cofondateur avec Brigitte Sabouraud, Léo Noël et Marc Chevalier[32].Éditions l'Archipel (2006) 682 pages – Cahier photo 16 pages[33]. Ce livre contient la liste des artistes qui sont passés sur les planches du cabaret l'Écluse[34].
Donation de MonsieurMarc Chevalier, fonds entré en 2008 au département des Arts du spectacle. Le fonds se compose des archives du cabaret (administration, programmation, presse, photographies) et de documents concernant la carrière du duoMarc et André, dont des partitions et des disques.
↑Ce titre fait référence au premier disque 45 tr/min. qu'elle vient d'enregistrer, mais c'est aussi une chanson dédiée à son horaire de passage après minuit, le fameux numéro 6 (voir dans cette page la rubriqueActivités.