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| Réalisation | Costa-Gavras |
|---|---|
| Scénario | Jorge Semprún |
| Musique | Giovanni Fusco |
| Acteurs principaux | Yves Montand Simone Signoret Michel Vitold Gabriele Ferzetti Jean Bouise Sacha Briquet |
| Sociétés de production | Films Pomereu |
| Pays de production | |
| Genre | Drame Film politique Thriller |
| Durée | 140 minutes |
| Sortie | 1970 |
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L'Aveu est unfilm franco-italien réalisé parCosta-Gavras, sorti en1970.
Il estadapté du livre du même nom d'Artur London.
En àPrague,Artur London,dit Gérard, un haut responsable durégime communiste tchécoslovaque, se retrouve accusé d'espionnage au profit desÉtats-Unis. Tout est fait pour lui extorquer des aveux de crimes qu'il n'a pas commis.
Brisé par la torture et les privations — on l'empêche de dormir, de manger et on l'oblige à marcher sans arrêt lors de son interrogatoire —, il finit par avouer au tribunal des crimes qu'il n'a pas commis, récitant un texte d'aveux que ses geôliers lui ont fait apprendre par cœur. On veut notamment l'obliger à se dire partisan deTito, dirigeantcommuniste yougoslave ou deTrotski, tous deux étant des ennemis notoires deStaline.
Après sa réhabilitation en 1956, Gérard émigre enFrance et, s'il condamne lestalinisme, reste fidèle à l'idéalcommuniste de sa jeunesse. Mais il se rend compte que, même après la mort de Staline, l'URSS et lesdémocraties populaires ne sont pas aussi libres qu'il l'imaginait et qu'il le voulait. Revenant en Tchécoslovaquie à l'occasion duPrintemps de Prague, il assiste le jour même de son arrivée à l'invasion du pays par les forces dupacte de Varsovie.
C'est lors dumontage du filmZ, au cours dudîner de Noël, queClaude Lanzmann parle àCosta-Gavras deLise et d'Artur London, ancien vice-ministre des Affaires étrangères deTchécoslovaquie, un des trois rescapés desprocès de Prague[2]. Ces procès, dont l'un des accusés estRudolf Slánský, anciensecrétaire général (cs) duComité central (cs) duParti communiste tchécoslovaque, s'étaient tenus en.
Beaucoup d'intellectuels de sa génération s'étaient enthousiasmés pour lecommunisme parce qu'il leur semblait ouvrir des perspectives formidables, jusqu'à ce que, peu à peu, il y ait une prise de conscience des déviances duStalinisme.[réf. nécessaire].
Yves Montand, anciencompagnon de route duparti communiste, adhère aussi au projet et les financements se débloquent grâce au succès deZ[réf. nécessaire].
Le tournage du film s'est déroulé du au dans ledépartement du Nord, dans lePas-de-Calais, enSeine-Saint-Denis, dans lesAlpes-Maritimes, àLille, àRoubaix, àArras àThéoule-sur-Mer et àCannes.Il s'effectue dans la quasi continuité de l'action.Yves Montand maigrit de dix-sept kilos, afin de bien montrer à l'écran les effets produits par les mauvais traitements qu'avaient subi les accusés de ce procès truqué. Il déclare notamment :« Il y avait dans ce que je m'imposais [pour ce rôle] quelque chose d'un acte d'expiation »[3].
De nombreuses scènes furent tournées à Lille notamment sur les escaliers de la chambre de commerce et d'industrie ou à laPorte de Paris[4]. La scène des aveux se passe à l'hospice général (devenu l'IAE)[4]. La nouvelle bourse de Lille représente un ministère à Prague. Lors de la sortie de Gérard (Yves Montand) de cette administration, on aperçoit une rame ancienne du tramwayMongy.
Les déplacements en voiture (Tatra etCitroën traction) se déroulèrent dans des rues deRoubaix[5].
D'autres scènes sont réalisées àCroix etTourcoing (parc Clémenceau)[4].
La rencontre entre Gérard (Yves Montand) et son ancien geôlier, Vladimír Kohoutek (Gabriele Ferzetti), a lieu sur laGrand-Place d'Arras[4].
Le film est une adaptation du livre éponyme d'Artur et Lise London, paru en France en novembre 1969. L’arrivée au pouvoir d’Alexandre Dubcek enTchécoslovaquie et le début duPrintemps de Prague en 1968 les décidèrent à se lancer dans sa rédaction, qui prit seulement cinq mois, grâce à des documents ramenés dePrague parLise London. Une édition circula confidentiellement en Tchécoslovaquie à quelques milliers d'exemplaires à partir d’avril 1969, alors que la sortie en novembre 1968 en France, aux EditionsGallimard « constitua un événement éditorial et remporta un énorme succès », déclenchant « une véritable « affaire London » » dans « le contexte de la « normalisation » imposée enTchécoslovaquie parLeonid Brejnev », selon l'historien et biographe d'Artur London Marc Giovaninetti[6].
Avec ce film,Costa-Gavras est accusé d'attaquer lagauche, après avoir été accusé d'attaquer ladroite avec le filmZ. Costa-Gavras répond qu'il ne voulait que dénoncer lestotalitarismes. Par la suite,certaines personnes[Qui ?]une partie du public ne lui pardonne pas d'avoir levé le voile sur lestalinisme et l'évite ostensiblement.[réf. souhaitée]
LeParti communiste français (PCF), récemment arrivé en tête desélections cantonales, l'accuse d'avoir fait« d'un livrecommuniste [...] un filmanticommuniste ». Néanmoins,L'Aveu, sorti en, connaît un succès considérable et devient un véritable phénomène politique et culturel, bouleversant son époque. Le film réunit en effet en France plus de deux millions de spectateurs[2],[7]. En,Jean Kanapa, théoricien de la prise de distance du PCF avec Moscou, déclare après une projection du film que celui-ci« aurait dû être financé par le Parti » et plaide l'ignorance. Yves Montand ne le croit pas et a plusieurs mots durs à son égard, tandis que Simone Signoret etChris Marker (auteur d'un documentaire sur le tournage deL'Aveu) veulent voir dans ses propos un signe de changement de la part du PCF[2],[7],[8]. Ils se trompent. En 1977,Georges Marchais, secrétaire général du PCF, persiste et signe :« L'Aveu est un film anticommuniste »[2],[8].
Vincent Canby duNew York Times considère queL'Aveu n'est pas un meilleur film queZ. Cependant, il le considère comme« beaucoup plus complexe, beaucoup plus humain » et donc« beaucoup plus intéressant ». Il le qualifie de« film poignant d'angoisse intellectuelle et émotionnelle, dramatisé par les dispositifs haletants dumélodrame »[9].Roger Ebert écrit quant à lui :« Ce n'est pas unthriller commeZ, et ça ne pouvait pas l'être, parce qu'il n’y a pas de justice qui émerge à la fin et pas de scélérats à démasquer »[10]. Concernant l'orientation idéologique du film, il précise que« Costa-Gavras a tenu à mettre un point d'honneur sur le fait que le film estanti-stalinien, pas anti-communiste ».Pauline Kael duNew Yorker voit pour sa part dans le film une« démonstration réfléchie, intelligente de la façon dont les hommes forts et idéalistes de caractère sont transformés en pions de l’histoire »[11].
Le film reçoit notamment en1971 une nomination pour leGolden Globe du meilleur film en langue étrangère. Il est également nommé auxUnited Nations Awards lors desBritish Academy Film Awards 1971[12].
| Réalisateur |
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