Depuis un siècle, certains Kurdes luttent pour leurautodétermination, afin d'avoir leur propre patrie, leKurdistan. Tous les États qui abritent une communauté non négligeable de Kurdes s’opposent activement à la création d’unÉtat kurde et craignent de devoir abandonner une partie de leur territoire national.
Les Kurdes parlent desdialectes proches les uns des autres, tous issus dukurde, unelangue iranienne. La langue kurde utilise des alphabets différents (arabe etlatin) et plusieurs variantes : lesorani au Kurdistan du Sud et de l'est, lekurmandji dans les quatre parties, lezazaki au Kurdistan du Nord. D'autres dialectes sont parlés dans les différentes régions du Kurdistan tels que lelori, lelaki, legorani, etc.
La culture kurde est un mélange des rites etcoutumes des divers peuples anciens, ancêtres des Kurdes actuels et de leur société. Comme beaucoup d'autres populations du Moyen-Orient, une grande influence s'est exercée entre les Kurdes et les peuples voisins. En effet, dans la culture kurde, des éléments originaires d'autres cultures sont observés et vice-versa. Cependant, en général, elle est plus proche de celle des peuples indo-iraniens, en particulier de ceux qui sont géographiquement proches du Kurdistan, comme lesPerses ou lesLors. Les Kurdes, par exemple, célèbrent aussiNorouz () comme fête du Nouvel An[36].
Les femmes et les hommes kurdes participent à des danses mixtes pendant les fêtes, les mariages et d'autres événements festifs. Le major Soane, officier de l'Empire colonial britannique pendant laPremière Guerre mondiale, notait que ceci était inhabituel en comparaison des autres peuples musulmans de la région et montra que, au regard de ce respect homme-femme, les Kurdes étaient plus proches desoccidentaux de l'époque que des autres peuples de la région[37].
Jeune femme kurde à Gotni (1901)
Dans l'histoire kurde, les femmes tiennent traditionnellement le même rang que les hommes dans l'accomplissement des travaux agricoles sous le climat rude et aride des montagnes du Kurdistan. Toutes les tâches étant laborieuses, notamment trouver et puiser de l'eau, le temps manquait, tant aux hommes qu'aux femmes. Il fallait en outre cultiver les champs ou garder lebétail dans de vastes espaces. Avec le temps, chacun a trouvé son utilité, homme comme femme. En effet, il n'était pas possible qu'une personne seulement sur deux de la communauté fût active dans la tenue du foyer et l'éducation des enfants. Une telle situation aurait favorisé lesfamines. De cette façon, toutes les tâches, à l'exception de la maternité, incombaient aux deux sexes. La contribution de tous au travail explique l'entraide des Kurdes, leursolidarité, et leurs idéesprogressistes. L'une des conséquences de ces mœurs a donc limité le nombre de famines. En effet, lorsqu'un groupe manquait de blé à cause d'une sécheresse, un autre lui en fournissait. Cependant, la même quantité de blé devrait être retournée l'année suivante.Tribal au départ, ce système a évolué vers un caractère communautaire et sociétal.
Bien que les rôles des hommes et femmes soient interchangeables chez les Kurdes, un étranger accueilli dans un village doit se tenir à l'écart des femmes lorsque les hommes font paître leurs troupeaux[38]. Évidemment, l'accueil des étrangers varie d'un hameau à l'autre ; certains sont plus conservateurs, tandis que d'autres plus libéraux. Ces tendances s'observent également à l'échelle régionale. Elles sont très remarquables entre les villages kurdes de Turquie et d'Iran.
Dans la lutte contreDaech, l'État islamique, les femmes combattent en nombre dans lesforces armées kurdes. En 2004, la branche féminine duYPG est fondée. NomméeUnités de protection de la femme, elle rassemble aujourd'hui entre 7 000 et 24 000 combattantes.
Comme les autres musiques populaires duProche-Orient, la musique populaire du Kurdistan estmonodique (instrument et voix y sont à l'unisson). Écrite comme une œuvre purement vocale, les instruments ont un simple rôle d'accompagnement et servent à sa diffusion par lesdengbêj (auteurs-compositeurs-interprètes) lors des déplacements de village en village. Les deux grandes cultures ont chacune leurs particularités : les montagnards (d'originenomade) utilisent principalement desinstruments à vent telle ladûdûk, alors que les sédentaires de la plaine jouent d'instruments à cordes comme letenbûr luth kurde à six cordes[39].
Très varié, le folklore kurde dénote une grande diversité d'histoires sur la nature, lesanimaux anthropomorphiques, leschimères, l'amour, les héros et les méchants, lescréatures mythologiques et la vie de tous les jours. Une partie de ces figures mythologiques peut être retrouvée dans d'autres cultures, comme lesimurgh, lekaveh de lamythologie iranienne, et les histoires deShahmeran de l'Anatolie. De plus, certaines histoires peuvent avoir pour seule visée un enseignement éducatif ou religieux[40].
L'élément le plus récurrent du folklore kurde est lerenard qui, par sa ruse et sa perspicacité, triomphe des espèces moins intelligentes, même s'il lui arrive de perdre à son propre jeu[40]. Un autre thème récurrent est l'origine d'une tribu.
Les conteurs officiaient en face de leur public, qui rassemblait parfois un village entier. Des gens venaient de loin pour les écouter, et lesconteurs eux-mêmes visitaient plusieurs villages pour partager leurs histoires. Ils étaient particulièrement appréciés pendant l'hiver, ou les divertissements étaient rares car les jours courts[40].
Illustrant l'hétérogénéité des groupes kurdes, certaines histoires sont retrouvées et connues partout au Kurdistan, tandis que d'autres sont seulement spécifiques à une région donnée, en fonction du dialecte ou de la religion. LesJuifs kurdes deSakho (aujourd'hui disparus) étaient certainement le meilleur exemple de cette diversité : leurs conteurs, comblés de présents, sont connus pour avoir été très respectés dans toute la région, grâce à une tradition orale unique[41]. Un autre exemple est la mythologie desYézidis, et l'histoire des Kurdesdersims, Turcs de traditionarménienne[42].
En majorité musulmanssunnites, les Kurdes forment, d'un point de vue religieux, l'un des groupes les plus diversifiés duMoyen-Orient et un peuple relativement tolérant des diversités religieuses. On retrouve parmi les nombreux courants religieux leyârsânisme, leyézidisme, lezoroastrisme, l'alévisme, mais aussi de petites minoritésjuives etchrétiennes.
Dans un passé lointain, il y eut des populations significatives deJuifs kurdes (environ 25 000 personnes) installés depuis l'Antiquité dans quelque 200 localités, parlant l'araméen et les langues locales (disparus autour des années 1950)[43] et également deKurdes chrétiens.
Les quelques particularités des rites chrétiens ont perduré bien que la plupart deschrétiens contemporains proviennent deconversions relativement récentes. Lechristianisme est une religion aujourd'hui très minoritaire, mais elle a eu une grande influence historiquement sur les autres religions pratiquées par les Kurdes.
Le gouvernement régional kurde dispose d'une force armée connue sous le nom deKurdish Regional Guards (Gardes régionaux kurdes), aussi appelésPeshmerga. Ils sont plus de 350 000 actifs[réf. nécessaire] dont, selon une estimation française de décembre, 145 000 combattant l'État islamique en 2015[45],
Supportés par la coalition internationale, ils reçoivent, entre autres donations, de l'équipement dont de l'armement léger et antichar ainsi qu'une formation militaire de la part de plusieurs pays européens depuis 2014[46],[47].
Implanté en Turquie, lePKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) est considéré comme étant une organisation terroriste par de nombreuses instances, dont leConseil de l'Europe.
Initialement nommés « Unités de défense populaire », les YPG sont considérés comme proches duPKK. Il s'agit de milices opérant en Syrie. Leur nombre est estimé à 50 000. Selon une estimation française, en décembre 2015, 7 000 à 8 000 combattent l'État islamique[45].
Connaissant de nombreux succès face aux terroristes, ils ont libéré une grande partie duKurdistan syrien depuis le retrait de l'armée syrienne dans cette zone. Ils constituent la principale faction armée sécurisant le Kurdistan syrien.
LesUnités de protection de la femme ouUnités de défense de la femme est une organisation militairekurde composée exclusivement de femmes mise en place en 2013 à titre de brigade féminine des milices desUnités de protection du peuple (Yekîneyên Parastina Gel, YPG) et est devenue indépendante en 2016[49].
De nombreuses sources historiques se réfèrent aux ancêtres des Kurdes modernes.Xénophon, dans sonAnabase, les nommeKhardukhi, et les décrit comme « peuple féroce et défendant ses montagnes natales », qui attaque les armées grecques vers La région actuelle du Kurdistan, les montagnes autour dulac de Van, entre laPerse et laMésopotamie d’alors, est nomméeCarduchi,Cardyene ouCordyene.
Le royaume kurde deCorduenne devient une province romaine en et reste dans l’Empire romain jusqu’en 384. Elle recouvrait la région à l’est et au sud de la ville deDiyarbakır.
La période la plus florissante du pouvoir kurde fut probablement leXIIe siècle, quandSaladin, qui appartenait à la branche Rawendi de la tribu des Hadabanis (ouAdiabène), fonda la dynastieAyyoubide (1171-1250). Des chefs kurdes furent institués, non seulement dans l’Est et l’Ouest des montagnes kurdes, mais aussi loin que dans leKhorassan d’un côté, et enÉgypte et auYémen de l’autre.
La dynastie des Séfévides ou Safavides (enpersan :صفویان,Safaviān) régna sur l'Iran de 1501 à 1736. Succédant auxTimourides, elle représente la première dynastie iranienne totalement indépendante à régner sur l'Iran depuis près de500 ans[51].
Les Safavides sont issus d'un ordre religieuxsoufi militant d'origine probablement kurde[52], fondé auXIVe siècle. Ils se convertissent auchiisme duodécimain sous l'autorité de leur premier souverain,IsmaïlIer (1487-1524). Soutenu par les nomades turcsQizilbash, à partir de 1508, Ismaïl règne sur l'ensemble des territoires auparavant dominés par lesAq Qoyunlu, également des turcophones. À partir de 1510, les Séfévides, dont la montée en puissance va de pair avec la création d'unethéocratie dirigée par lechah, s'opposent à l'est auxOuzbeks, également turcophones et dirigés parMohammad Chaybani, et à l'ouest auxOttomans, défenseurs dusunnisme. La dynastie atteint son apogée sousAbbasIer le Grand, shah de 1588 à 1629. Il sépare les fonctions religieuses et politiques de l'empire, et met en place une garde personnelle composée d'esclaves islamisés, lesghulams, afin de contrer la puissance des tribusqizilbashs.
Avec l'Empire ottoman et l'Empire moghol, les Séfévides sont alors l'une des trois grandes puissances du monde musulman, qui entretient des contacts avec les souverains européens, désireux d'établir une alliance contre laSublime Porte.
L'émir kurdeBedir Khan établit une principauté qui s’affranchit de laTurquie ottomane. S'étendant de la Perse auTigre, elle vise à devenir un Kurdistan indépendant, mais ne dure que deux brèves années, entre 1844 et 1846.
C'est à laconférence de la paix de Paris en 1919 que se décida le sort des Kurdes[53]. En 1920, letraité de Sèvres prévoit la division de l'Empire ottoman et évoque notamment la possible autonomie des provinces kurdes, avec à terme la création d'un État kurde indépendant. Larévolte de Koçgiri de 1921 demande alors l’application de ce traité. Mais en 1923, letraité de Lausanne, signé après le rejet du précédent traité parMustafa Kemal, revient sur cette autonomie.
Encore en 2017, la répression de toute contestation kurde en Iran donne couramment lieu à arrestations et à condamnations, voire à tortures et à exécutions[54],[55],[56],[57],[58],[59],[60],[61],[62],[63].
À la tête d'une insurrection armée,Mustapha Barzani, chef historique du mouvement national kurde d'Irak, obtient en 1970, à travers un traité avec le régime deSaddam Hussein, la reconnaissance de l'autonomie des Kurdes. Mais ce traité ne sera jamais respecté par l'Irak.
À la suite de laGuerre du Golfe de 1990, les Kurdes ont pu établir une zone autonome au nord de l'Irak. En 2003, les Kurdes ont soutenu l'intervention américaine en Irak. La nouvelle constitution irakienne adoptée par référendum en 2005 reconnaît une très large autonomie au Kurdistan.
Depuis 2014, les Kurdes d'Irak combattent les djihadistes deDaech dans le Nord du pays.
La construction de la Turquiekémaliste se fait dès1923 sur le déni du fait d'une importante minorité kurde en son territoire (à l'instar du déni dugénocide arménien)[64]. Les Kurdes n'ont alors d'autre droit que de se fondre dans la nation turque. Ils sont souvent fortement réprimés[64], comme en 1921-22 (révolte de Koçgiri) ou en 1937-38 (massacre de Dersim). Les Kurdes sont confrontés à différents types de discriminations, subissant les brimades de la police ou le renvoi des hôpitaux s'ils ne peuvent s’exprimer en turc[65].
Dans les années 1980, la guerre qui oppose l'armée turque et leParti des travailleurs du Kurdistan (PKK) fait plusieurs morts chaque semaine. La région du Kurdistan est placée sous état d'urgence, quadrillée par les forces armées et les groupes paramilitaires turcs. C'est la période de la terreur : les disparitions, les arrestations, la torture, les exécutions extra-judiciaires de Kurdes se multiplient.
Lors desélections législatives de 2007, l'AKP, premier parti du pays, obtient un score de 41 % àDiyarbakır[66], ce qui le place deuxième derrière les 47 % des partis kurdes regroupés sous une étiquette d'indépendants (et non indépendantistes).
Depuis la création de la République turque, les Kurdes sont victimes d'une discrimination sévère et permanente, qui a longtemps été formellement niée par les autorités turques malgré les témoignages de victimes ou d'ONG. Cependant, le, le président turcAbdullah Gül reconnaît dans un entretien que les Kurdes n'avaient pas les mêmes droits que le reste de la population, rompant ainsi avec plus de 85 ans de déni[67]. L'actuel présidentRecep Tayyip Erdoğan continue dans la même voie que ses prédécesseurs.
Une carte des communautés religieuses et ethniques de la Syrie et du Liban (1935).Carte des régions contrôlées par les Kurdes en Syrie et en Irak (en jaune).
Représentant près de 12 % de la population syrienne, les Kurdes comptent environ 2,5 millions de personnes enSyrie[68]. Cela fait d'eux la minorité la plus importante de ce pays. La population kurde est concentrée principalement au nord-est et au nord mais il y a aussi des populations significatives à Alep et à Damas. Les activistes kurdes des droits de l'homme sont souvent maltraités et persécutés.
Selon Khaled Issa, représentant duPYD en France, entre 1921 et 1929, les Kurdes manifestèrent en masse auprès de lapuissance mandataire française le souhait que leurs territoires soient intégrés au sein de la Syrie plutôt qu'annexés à la Turquie, contrairement à certaines populations arabophones[68].
Plusieurs techniques sont utilisées par l'État syrien pour minorer l'identité kurde en Syrie : différentes lois interdisent l'utilisation de la langue kurde, peuvent interdire la reconnaissance des enfants sous des noms d'origine kurde, les noms de lieux géographiques en langue kurde sont remplacés par des noms arabes, de même certaines entreprises doivent être renommées avec des noms arabes, et enfin les écoles privées kurdes et certains livres sont interdits.
Depuis le début de laguerre civile syrienne, les Kurdes s'opposent à l'armée gouvernementale ainsi qu'aux djihadistes deDaech. Ils constituent des enclaves au nord de la Syrie : canton d'Afrine à l'ouest et une large zone autonome à l'est, leRojava.
Lors des attaques des djihadistes de Daech surKobané en 2014, contre toute attente les Kurdes de Syrie résistent victorieusement en une bataille qui a été surnommée le« petit Stalingrad du Moyen-Orient »[69],[70], puis ils contre-attaquent et récupèrent plus de 40 % du territoire contrôlé par ces djihadistes. En 2016 et 2017, avec l'aide de groupes sunnites, des États-Unis et d'autres membres de la coalition occidentale, les forces syriennes kurdes conduisent l'effort victorieux principal contre Daech : prise deManbij puis deRaqqa, puis attaque surDeir ez-Zor et jusqu'à la frontière avec l'Irak[71].
En dépit de leur contribution majeure dans les opérations victorieuses contre Daech, les pays de la coalition n'interviennent pas[72],[73] lorsque entre janvier et mars 2018 laTurquie envahit une partie de la Syrie, l'Afrine, et que les populations kurdes etyézidies, qui y sont majoritaires[74], doivent s'enfuir et quitter lecanton d'Afrine en abandonnant leurs habitations[75],[76], sous les attaques des supplétifs recrutés par l'armée turque au sein de l'Armée syrienne libre notoirement dominés par des éléments salafistes[72],[77],[78].
Carte nationaliste de 1946: "Les frontières ethniques du Kurdistan sont indiquées par une zône de hachures d'autant plus mince que la délimitation est plus nette. Les autres zônes hachurées indiquent la position et l'étendre appoximative des groupements isolés"
Quatre-vingt-cinq ans plus tard, le Kurdistan (littéralement « pays des Kurdes ») reste un territoire mythique, sans frontières reconnues, et les Kurdes unenation sans État. Niés dans leur identité, les quelque trente millions de Kurdes duMoyen-Orient n'ont pourtant cessé de lutter pour faire reconnaître leurs droits culturels et politiques, face à des États centralisateurs et répressifs. Mais les divisions linguistiques et religieuses les ont conduits à lutter en ordre dispersé. Par ailleurs, les zones kurdes sont riches en pétrole et en eau, ce qui renforce les enjeux du combat.
À l'exception de l'éphémèreRépublique kurde de Mahabad (1946), en Iran, le rêve d'un grand Kurdistan s'est peu à peu émoussé. Seul le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a ranimé en Turquie, dans lesannées 1980, la flamme d'un « grand Kurdistan libre et démocratique ». Ailleurs, les partis politiques kurdes ont tous opté pour un objectif plus modeste : l'autonomie de chaqueminorité kurde dans le cadre des États existants. La stratégie s'est révélée payante en Irak : depuis 1991, les Kurdes gèrent de façon autonome leur région. Exemplaire pour tous les Kurdes, cette victoire historique pose une nouvelle fois la question d'un « grand Kurdistan »[3].
Installés dans différentes régions de l'actuel Kurdistan depuis l'Antiquité, lesJuifs (hé. :יהודי כורדיסתאן ouKurdim) formaient une population de 25 000 personnes réparties dans plus de 200 villes et villages de la zone et nombre d'entre eux y parlaient encore l'araméen (ainsi que les langues locales)[43],[41].
Manifestation annuelle des Kurdes àStrasbourg, avril 2017
On estime qu'il y a environ 300 000 Kurdes enFrance[3]. Depuis plus de 30 ans la langue, la littérature et l'histoire kurdes ainsi que la géographie du Kurdistan sont enseignés à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Langues O) àParis. Des militants de l'AKP et duMHP sont responsables d'actions d'intimidation visant la communauté kurde[82].
Plusieurs associations kurdes existent dans les grandes villes de l'Hexagone, notamment leCentre culturel kurde Ahmet-Kaya de Paris qui organise plusieurs activités culturelles et sportives. Le siège de la fédération des associations kurdes de France (FEYKA) se trouve aussi à Paris. Celle-ci entretient des relations avec les divers partenaires sociaux français.
Les Kurdes sont un « peuple sacrifié par l'Histoire », selon le photographe Julien Goldstein et le journalisteOlivier Piot. Ensemble, ils publientKurdistan, la colère d'un peuple sans droits. À travers des Kurdes deTurquie, deSyrie, d'Irak et d'Iran, l'ouvrage relate le quotidien de la plus grande communautéapatride du monde. Un quotidien souvent marqué par « les frustrations et les souffrances ». Pourtant, ni les fausses promesses ni les répressions sanglantes n'ont entamé le désir d'indépendance de cette minorité morcelée[83].
En,Bernard-Henri Lévy se rend au Kurdistan irakien. Il y rencontre des combattantspeshmergas qui affrontent des troupes deDaech. À son retour, il défend activement la cause kurde dans les médias occidentaux. Il organise à Paris, le, une rencontre entre le présidentFrançois Hollande et des chefs militaires kurdes. Selon Bernard-Henri Lévy, les Kurdes représentent, tant sur le front irakien que sur le front syrien, les meilleurs alliés desdémocraties, la seule force capable de venir concrètement« en aide aux chrétiens d’Orient »[84].
↑Bois, Th.; Minorsky, V.; MacKenzie, D.N. (24 April 2012). "Kurds, Kurdistān". Encyclopedia of Islam, Second Edition. Vol. 5. Brill Online. p. 439. The Kurds people of the Near East, live at the junction of (...)
« The majority live in Kurdistan, a borderless homeland whose territory is divided among the neighboring countries of Turkey, Iran, Iraq, and Syria. …The dismantling of the Ottoman empire in World War I led to the division of its Kurdish region and the incorporation of that territory into the newly created states of Iraq (under British occupation and mandate, 1918–1932), Syria (under French occupation and mandate, 1918–1946), and Turkey (Republic of Turkey since 1923). The formation of these modern nation-states entailed the forced assimilation of the Kurds into the official or dominant national languages and cultures: Turkish (Turkey), Persian (Iran), and Arabic (Syria, and, in a more limited scope, Iraq). »
« Shah Abbas I (1588–1626), was suspicious of the loyalty of the Kurdish rulers of principalities of Biradost and Mukriyan. He supervised and personally participated in the massacres of the rulers and their subjects (1610–1611), and resettled Turkish tribes in their territory. He deported another 15,000 Kurds from another region of Kurdistan to northeastern Iran. »
« thousands of Caucasian Kurds were subjected to two waves of forced deportation to the Central Asian republics of Kazakhstan, Kirgizia, and Uzbekistan in 1937 and 1944. During the disintegration of the Soviet Union, the Muslim Kurdish populations of Armenia and Nagorny-Karabakh were largely displaced in the course of the war between Armenia and Azerbaijan between 1990 and 1994, when, according to theHuman Rights Watch, both countries "systematically violated the most basic rule of international humanitarian law." »
↑Asatrian 2009 : « Generally, the etymons and primary meanings of tribal names or ethnonyms, as well as place names, are often irrecoverable; Kurd is also an obscurity ».
↑Ilya Gershevitch, William Bayne Fisher,The Cambridge History of Iran: The Median and Achamenian Periods, 964 pp., Cambridge University Press, 1985(ISBN0-521-20091-1),(ISBN978-0-521-20091-2) (voir notep. 257).
↑Asatrian 2009 :« Evidently, the most reasonable explanation of this ethnonym must be sought for in its possible connections with the Cyrtii (Cyrtaei) of the Classical authors ».
↑Th. Bois ; V. Minorsky ; Th. Bois ; Th. Bois ; D.N. MacKenzie ; Th. Bois,« Kurds, Kurdistan »,Encyclopaedia of Islam, P. Bearman, Th. Bianquis, C.E. Bosworth, E. van Donzel et W.P. Heinrichs (dir.), Brill, 2009. Brill Online : « The Kurds, an Iranian people of the Near East, live at the junction of more or less laicised Turkey » ; « We thus find that about the period of the Arab conquest a single ethnic termKurd (plur.Akrād) was beginning to be applied to an amalgamation of Iranian or iranicised tribes. ».
↑Ludwig Paul,« History of the Kurdish language »,Encyclopædia Iranica (2008) parle du problème de l'obtention d'une définition cohérente de « langue kurde » à l'intérieur du continuum linguistique iranien du Nord-Ouest. Il n'y a pas d'évolution sans ambigüité du kurde à partir du moyen-iranien, car« from Old and Middle Iranian times, no predecessors of the Kurdish language are yet known; the extant Kurdish texts may be traced back to no earlier than the 16th century CE. » Ludwig ajoute : « Linguistics itself, or dialectology, does not provide any general or straightforward definition of at which point a language becomes a dialect (or vice versa). To attain a fuller understanding of the difficulties and questions that are raised by the issue of the “Kurdish language,” it is therefore necessary to consider also non-linguistic factors. ».
↑« Bien que turcophones, les Safavides étaient très probablement d'origine kurde ; les informations fiables manquent dans ce domaine car, une fois leur pouvoir consolidé en Perse, les Safavides ont délibérément falsifié les témoignages ayant trait à leurs origines ». C. E. Bosworth,Les dynasties musulmanes, Paris : Actes Sud, 1996,p. 228.
↑Lire : Margaret MacMillan,Paris 1919 - Six months that changed the World, Random House, 2002,p. 465 à 483Télécharger.
Kubilay Yado Arin,Turkey and the Kurds – From War to Reconciliation?UC Berkeley Center for Right Wing Studies Working Paper Series, March 26, 2015.http://escholarship.org/uc/item/3229m63b.
François Balsan,Les surprises du Kurdistan, Coll. Voyages et Aventures, Paris, J. Susse, 1944.
Bozarslan, Hamit:Conflit kurde - Le brasier oublié du Moyen-Orient, Paris: Autrement, 2009.(ISBN9782746712737)
Gérard Chaliand (sous la direction de),Les Kurdes et le Kurdistan - La question nationale kurde au Proche-Orient, Maspero, 1978, réédition 1981, 358 p.
Gérard Chaliand,Le malheur kurde,Seuil, 1992, 228 p.
Gérard Chaliand,Anthologie de la poésie populaire kurde,L'Aube, 1997, 138 p.
Chalian, Gérard:La question kurde à l’heure de Daech, Paris: Seuil, 2015.(ISBN9782021233230)
Jordi Tejel Gorgas,La question kurde, passé et présent, L’Harmattan, 2014.
Human Rights Watch,Génocide en Irak : la campagne d'Anfal contre les Kurdes, Karthala, coll. « Homme et Société : Sciences économiques et politiques » 2003, 405 p.(ISBN2845863454).
Chris Kutschera,Le mouvement national kurde, Flammarion, 1979.
Chris Kutschera (dir.) (préf.Bernard Kouchner),Le Livre noir de Saddam Hussein, Oh ! éditions, 2005, 700 p.(ISBN2915056269).