Créé le, le territoire résulte de la fusion, approuvée par référendum, de l'oblast de Tchita et du district autonome d'Aga-Bouriatie. En 2023, il comptait 992 202 habitants, en baisse à cause de l'exode migratoire et des soldes naturels négatifs. Son économie est surtout axée sur le secteur primaire, se basant sur l'agriculture, l'élevage, lasylviculture mais aussi et surtout l'extraction de matières premières. La région possède d'importants gisements de charbon, de gaz, de lithium, de zircons et d'autres richesses. Sur le plan touristique, la Transbaïkalie bénéficie du classement d'un de ses sites aupatrimoine mondial de l'UNESCO, et regroupe trois parcs nationaux et deux réserves naturelles, avec d'autres zones aussi classées. Toutes ses activités ont généré unPIB régional de 326,9 milliards de roubles en 2018.
La Transbaïkalie possède un patrimoine culturel varié et important, hérité de l'histoire et des différents peuples locaux avec leurs cultures. Parmi les monuments on retrouve des temples bouddhistes, des églises comme la cathédrale de Kazan à Tchita, des musées ou des théâtres. Les trois principales artères de transport de la région sont lechemin de fer transsibérien et lesroutes fédérales R297 etR258, liant la région au reste du pays.
La Transbaïkalie possède un relief principalement montagneux, mais avec une part non négligeable de steppes et autres vallées. La plus grande steppe est celle dans la partie sud à la frontière avec la Mongolie et la Chine (avecBorzia etZabaïkalsk). On trouve aussi une grande plaine versNertchinsk, ainsi que les vallées fluviales de l'Ingoda et de laTchitinka. La plaine versTchara, dans le nord du kraï, est entourée de montagnes. La Transbaïkalie est couverte à 68,3 % de forêts, contre 45,3 % pour la moyenne nationale[2].
Carte topographique du territoire.
La Transbaïkalie, située en Sibérie orientale, fait partie depuis 2018 du district fédéral extrême-oriental. Son point le plus bas est dans la vallée de l'Amour vers Pokrovka (292 m) et son point culminant à 3 073 m est lepic BAM dans lemassif de Kodar. Ce massif, qui fait partie desplateaux Stanovoï(en), couvre le nord du kraï, et c'est dans la plaine de Tchara que se trouve un désert, lessables de Tchara. Outre ce massif, on trouve lesmonts Khentii dans le sud-ouest à la frontière avec la Mongolie ou bien lesmonts Iablonovy, couvrant la partie limitrophe de laBouriatie[3].
Le kraï de Transbaïkalie compte deuxzapovedniks, c'est-à-dire des aires naturelles protégées dont l'objectif est de les conserver « éternellement vierges » :
En Transbaïkalie, les premières traces de présentes humaines remontent au Paléolithique, entre 150 et 35 000 ans. Les premières traces ont été retrouvées sur les rives de la rivière Gyrchelounka, près de Tchita (à Soukothino-1) et vers Oust-Ourlouk sur une rive de la Chilka. La plus ancienne culture est la culture de Tolbaga, de 34 000 à 2 000 ans avant le présent. La poterie la plus ancienne date d'il y a 12 000 ans ; elle a été retrouvée vers Oust-Karenga, village qui a donné son nom à une culture d'alors.
Au Néolithique, vers -5000, l'influence de la Chine arrive dans la région. Pour la première fois, les habitants de Daourie ne reposent plus seulement sur la chasse et la cueillette, mais aussi sur la pêche et l'agriculture.
L'oblast de Tchita est officiellement créé le 20 octobre 1938 par décret duPræsidium du Soviet suprême de l'URSS, avant qu'il soit dissout par référendum le lorsque l'oblast fusionne par référendum avec le district autonome d'Aga-Bouriatie[6].
Pour 1784 : Population de l'oblast de Nertchinsk. Pour 1897 : Cumul des populations des comtés d'Aksha, de Nertchinsk, de Nertchinski-Zavod, et de Tchita.
Données sur l'évolution démographique
Les indicateurs démographiques sont les suivants[Rosstat 3]:
Le chef de la République ou gouverneur est élu auscrutin uninominal majoritaire à deux tours pour un mandat de cinq ans, sauf si un candidat dépasse les 50 % au premier tour. Il détient le pouvoir exécutif, il est chargé de nommer, avec l'accord de l'assemblée, le gouvernement de la République. Lesdernières élections eurent lieu en 2019, et ont vu Alexandre Ossipov l'emporter à 89,61 % au premier tour, avec un taux d'abstention d'environ 65 %[8].
Le kraï de Transbaïkalie est divisé selon la loi sur la structure administrative et territoriale du kraï de Transbaïkalie[k 2] :
31raïons
dont 3 inclus dans l'okroug d'Aga-Bouriatie en tant qu'unité administrative-territoriale à statut spécial.
Ces 31raïons comprennent 876 localités au. Et contrairement à d'autres sujets de Russie, lesokrougs urbains (la capitaleTchita, la ville fermée deGorny(en), la ville dePetrovsk-Zabaïkalski et le village d'Aguinskoïe) sont inclus dans lesraïons.
L'économie du kraï de Transbaïkalie est principalement axée sur le secteur primaire, et l'économie a généré en 2018 un produit régional brut de 326,9 milliards de roubles. Ce produit est généré d'une part par le secteur agricole, avec l'élevage, mais aussi la sylviculture et surtout le secteur minier. La Transbaïkalie est en effet la plus vieille région minière de Russie, avec dès le milieu duXVIIe siècle des mines d'argent, deplomb et defluor. AuXIXe siècle a commencé l'exploitation de l'or et de l'étain, et vers la fin de ce siècle letungstène et le molybdène ont commencé à l'être aussi. Aujourd'hui, l'on exploite aussi de l'uranium, ducuivre, dulithium, dutantale, desterres rares, dutitane, duvanadium, dugermanium, de lamagnésite, sans compter les très importantes réserves decharbon. 42 % des réserves de fluor russe, 21 % du zirconium, 21 % du cuivre, 28 % de molybdène ou 18 % de titane sont en Transbaïkalie[11]. Plus de 100 types de minéraux sont extraits dans la région. Les principaux gisements sont ceux d'Oudokan, de Tchineïskoïe, de Baleï, de Darassoun etc, et on en compte en tout 280 dans la région.
Chaque année, 18 tonnes d'or sont extraites du sous-sol, et 1 000 tonnes d'or l'ont été depuis le début des exploitations. Pour lelignite, 12 à 16 millions de tonnes sont extraites chaque année, permettant de couvrir tous les besoins énergétiques de la région. Le massif du Kodar est la zone la plus productive, et leBAM permet de desservir les mines de la zone. Pour le gisement Bystrinski seulement, 74 millions de tonnes de fer, 2,2 millions de tonnes de cuivre, 1 167 tonnes d'argent et 261 tonnes d'or ont été découvertes ; celui de Bougdainskoïe a fourni 600 000 tonnes de molybdène, 42 000 de plomb et 193 tonnes d'argent[12]. D'autres zones d'extraction sont celle de Khilok-Ingoda et celle de Chilka-Argoun[13]. En tout, 28 millions de tonnes de charbon sont extraites chaque année, soit 30 % de la production d'Extrême-Orient. 3 000 tonnes d'uranium le sont aussi,soit 93 % de la production nationale et les 18 tonnes annuelles représentent 6 % de la production russe[pas clair].
Centrale à charbon Tchita CHPP-1.
L'économie a connu une forte croissance avant 2020 ; pour la seule période de 2008 à 2012, le PRB a augmenté de 24,9 %, le taux de croissance de la production industrielle était de 111 % chaque année, et la production gagnait 28,5 % chaque année en moyenne[14]. En juin 2022, le taux de chômage était de seulement 1,4 %, avec plus d'emplois à pourvoir que de demandeurs d'emplois. Mais les demandeurs sont souvent peu qualifiés, alors que les entreprises recherchent des employés qualifiés[15]. Le salaire moyen est de 47 000 roubles.
Outre le secteur minier, la Transbaïkalie possède un secteur industriel important, avec des usines automobiles, agroalimentaires, de textile, de boissons gazeuses et bières ou de papiers et cartons. Dans l'agriculture, la région cultive des pommes de terre, des choux-fleurs, des carottes, des mandarines et des pommes. Au niveau de l'élevage, ceux de moutons, de porcs et de volailles sont les plus importants, surtout destinés à la laine et à la viande[16]. Mais les céréales restent la partie la plus productive, avec 65 000 tonnes de blé, 4 400 tonnes d'avoine et 23 000 tonnes de colza cultivées chaque année. Il y a au total6 000ha de terres agricoles[17].
Cependant, comme l'économie est surtout orientée vers l'exportation, avec comme principaux pays importateurs la Chine, la Corée du Sud, le Japon, le Vietnam, la Biélorussie, la Mongolie, le Brésil, Taïwan, la France et l'Allemagne, elle a subi de plein fouet lessanctions contre la Russie liée à l'invasion russe en Ukraine. Cependant, la Chine n'a pas appliqué de sanctions, permettant de garder un partenaire commercial important. La Transbaïkalie a d'ailleurs le plus grand passage frontalier entre la Russie et la Chine à Zabaïkalsk[18].
Les deux principales routes de la Transbaïkalie sont les routes fédéralesR258 etR297. La R258 relie Tchita à Irkoutsk vers l'ouest, tandis que la R297 relie Tchita à Khabarovsk à l'est. Ces deux routes desservent les principales villes de la région, avec d'ouest en est Petrovsk-Zabaïkalsk, Khilok, Oulioty, Tchita, Tchernychevsk ou Mogotcha. De cet axe part la majeure partie des routes régionales ainsi que les deux axes secondaires principaux de la région. Il y a la route fédérale A350, qui relie Tchita à la Chine (àManzhouli) ; et la route Oulan-Oudé — Romanovka — Tchita. Parmi les autres itinéraires, on trouve la 76A-005, de Darassoun à la frontière mongole ; la 76K-004 de Byrka à Aktcha ; la 76A-008 de Mogoïtouï via Sretensk à Olotchi ; et la 76H-120 d'Ousougli à Toungokotchen. Il y a en tout 206 routes régionales ou locales en Transbaïkalie[k 5].
En 2013, le transport ferroviaire assurait 27,4 % du trafic de marchandise, soit un volume de 11,383 millions de tonnes de marchandises transporté. Pour le trafic de passager, il s'établit sur plus de 30 lignes, internes ou vers l'extérieur, mais qui représente que 3,3 % du trafic passager. En 2013, 2,9 millions de personnes ont emprunté les rails transbaïkalites, avec parmi les lignes les plus prisées Tchita — Mogzon, Tchita — Karmyskoïe, Petrovski-Zabaïkalsk — Khilok ou encore Tchiat — Zabaïkalsk[21],[22].
Parmi les projets ferroviaires, il y a la reconstruction du transmandchourien de Karymskoïe à Zabaïkalsk, en cours depuis 2004, comprenant la construction d'une deuxième voie, la remise en état de la voie existante et l'électrification totale de l'itinéraire. Et entre 2008 et 2015 a été construite la ligne de Borzia à Gazimourski Zavod, afin de permettre le transport de minerais de nouveaux sites de gisements[23].
Le transport fluvial est quasi inexistant dans la région, mis à part dans le raïon de Sretensk où 15 villages ont pour seul moyen d'accès la rivièreChilka, un affluent de l'Amour. Ainsi, une ligne de transport maritime a été mise en place entre Sretensk et Nijni Koularki, d'une longueur de 135 kilomètres. L'artère est subventionnée à hauteur de 2 millions de roubles chaque année. La Transbaïkalie a aussi acheté des aéroglisseurs afin d'assurer un transport plus efficace et surtout toute l'année, car la rivière gèle en hiver[22].
Le transport aérien possède la part la plus faible de tous les modes de transport dans la région, avec seulement 11 030 personnes transportées en 2013[n 5], soit 4 % du total. Cela est dû à des prix élevés et à une demande quasi inexistante, sans compter un réseau sous-développé. En 2014, il y avait seulement cinq aéroports, dont seul celui de Tchita était international ; et 43 aérodromes ou pistes d'atterrissage. Il y avait en 2014 cinq liaisons aériennes internes : Tchita - Ousougli - Toungokotchen - Krasni Iar - Ioumourchen ; Tchita - Oust-Karenga ; Tchita - Gazimourski Zavod ; Tchita - Tchara (exploité parAngara Airlines) et Tchita - Krasnokamensk. De nouvelles routes sont prévues dans les prochaines années. Les vols se font surtout sur desAn-2, desMi-6 et desMi-8[21],[22].