Cet article concerne le Kosovo. Pour les autres significations, voirKosovo (homonymie).
Cet article concerne la république du Kosovo en général et depuis 2008 en particulier. Pour le régime en place dans le pays entre 1990 et 2000, voirRépublique de Kosova.
LeKosovo ouKossovo[10],[11] (enalbanaisKosovë ou la formedéfinieKosova ; enserbeKosovo etКосово), en forme longue larépublique du Kosovo[12] (enalbanaisRepublika e Kosovës ; enserbeRepublika Kosovo etРепублика Косово), est unÉtat au statut contesté situé enEurope du Sud, plus particulièrement dans lesBalkans, en ex-Yougoslavie.
La région possède différentes dénominations. Le nom Kosovo est parfoisfrancisé enKossovo[22], parfois conservé sous la formealbanaiseKosova[23], autrefois francisé enCossovie[23],[24] (adjectif : cossovar[23]) ; d'autres variantes sont parfois utilisées : Kasova, Casova[25],[26], Casoua. Le nom antique deDardanie[23],[24] est de plus en plus employé[réf. souhaitée].
Le terme « Kosovo », en serbe, désigne la vaste plaine constituant la partie orientale du pays telle qu'on le connaît actuellement. Le terme se rapporte à labataille de Kosovo Polje, où l'armée serbe combattait lesOttomans qui voulaient occuper laSerbie[27].Kos signifie « merle » enserbe (à rapprocher dugrec ancienκόσσυφος /kóssuphos) et-ovo est unsuffixe serbe indiquant l'appartenance. Kosovo signifie donc « desmerles »,Kosovo Polje se traduisant par « Champ des Merles ».
Selon une autre étymologie, le nom serait derivé duturc ancien « Koh- soh- vah » signifiant aussi « Champ des Merles »[28].
LesIllyriens apparaissent auXXe siècle av. J.-C., à une époque charnière entre l'âge du bronze et l'âge du fer. Ils constituent un royaume englobant une grande partie de la région balkanique. Les Illyriens sont considérés par certains auteurs comme les ancêtres directs, tant par leur culture que par leur langue, des actuels Albanais. Les Illyriens étaient divisés en plusieurs clans : les Taulantes, Ardianes, Dardaniens, etc. L'actuel Kosovo se trouvait alors essentiellement compris dans la région peuplée par les Dardaniens qui vivaient aussi dans une partie de l'actuelleAlbanie du nord, du sud de laSerbie et du nord de laMacédoine du Nord jusqu'aux environs deSkopje. Après laconquête romaine, survenue aux alentours de28 av. J.-C., les Dardaniens sont progressivement romanisés et l'anciennecolonie grecque deNaissus (actuelleNiš), située enDardanie orientale, devient un carrefour stratégique de la province romaine deMésie supérieure. Elle est même la ville natale de l'empereurConstantin qui fera de laDardanie une province romaine à part entière en284.
La chute de l'Empire romain marque le début de nombreuses invasions barbaresslaves dans la péninsule balkanique, qui touchèrent aussi bien la Dardanie que les autres régions desBalkans. Dès leVe siècle, des tribus déferlent en masse, parvenant à s'implanter jusqu'enThessalie, et ce dans l'ensemble des Balkans, certaines tribus étant même allées jusque dans lePéloponnèse. En cette même période, lesAvars s'installent dans la contrée, conquérant la majeure partie de l'actuel Kosovo, n'échouant que devantLipljan car confronté à de forts contingents byzantins. La Rascie, y compris ses terres méridionales, passe de nouveau sous domination byzantine après la mort deVukan en1115. À la fin duXIe siècle, la dynastie serbe desNemanjić parvient à étendre considérablement les terres slaves et à en déplacer le centre de gravité. À la mort deDušan en1355 et à la suite de la dissolution de l'empire serbe, la majeure partie du Kosovo se trouve alors sous la domination du prince serbeVuk Branković. À cette époque, associé aux territoires du prince Lazar, le pays de Vuk Brankovič devient prospère. D'anciensmarchés se transforment également en villes prospères commePrishtinë, Vushtrri ou encorePejë.
Dès le milieu duXIVe siècle, les Ottomans obtiennent des Byzantins une tête de pont en Europe (péninsule de Gallipoli), puis se frayent en quelques décennies un chemin jusqu'au cœur desBalkans. Le sultanMourad, fort de ses nombreuses conquêtes sur les anciens domaines byzantins, décide de lancer une offensive contre les pays balkaniques au printemps1389, accompagné de ses fils Jakub etBayezid. De l'autre côté, le princeLazar Hrebeljanović parvient à réunir une puissante armée en ralliant ses alliés, dont Vuk Branković et le roi deBosnieTvrtkoIer. Labataille de Kosovo Polje, le, ou « bataille du Champ des merles » (selon sa traduction enfrançais), marque un tournant majeur dans l'histoire du Kosovo et de la Serbie : progressivement, les princes serbes acceptent de devenir vassaux du nouveau sultanBayezidIer.
En1455, l'Empire ottoman fait un recensement ethnique des familles du Kosovo de façon à établir une politique de gouvernance, 46 étaient albanais et 13 000 serbes, ce document existe encore et se trouve dans les archives turques àIstanbul. Détail intéressant, le recensement turc touche aussi le nord de l'Albanie actuelle qui lui aussi est peuplé à très grande majorité de familles serbes, puisque sur 89 villages, 3 sont à majorité albanaise et 86 à majorité serbe. Le document est également connu sous le nom « habitants des terres desBranković »[29],[30],[31],[32]. Le recensement de 1455 indique également qu'au Kosovo, il y a 480 communes, villes et villages (voir :Defter de 1455).
Au Kosovo, la conversion des Serbes à l'islam commence rapidement bien qu'elle reste faible dans cette partie de l'Empire. Dans certaines régions pauvres, il arrive que des villages entiers se convertissent afin de ne plus payer ledjizîa et d'autres charges. L'invasion de l'Empire ottoman met fin également au système féodal qui régnait encore dans cette région. Les Ottomans, connaissant à cette époque une expansion culturelle sans précédent, transforment le pays au moyen d'une structure sociale et administrative beaucoup plus développée. Ils installent aussi des colons albanais convertis à l'Islam dans la région.
En1557,Sokollu Mehmet Pacha décide d'accorder à l'Église serbe la restauration dupatriarcat de Peć. Cependant, alors que l'empire desHabsbourg est en guerre avec l'Empire ottoman, lesAutrichiens prennent des mesures pour favoriser la création d'une zone militaire tampon entre les deux territoires. Après l'échec dusecond siège de Vienne, en, l'Empire ottoman reflue face aux Autrichiens qui, avec l'aide des Serbes et de tribus albanaises catholiques, traversent le Kosovo en1689 et parviennent jusqu'àSkopje en Macédoine.
Jusqu'à lagrande migration serbe de 1690, le Kosovo était fortement lié au peuple serbe par son histoire et son peuplement. Si on ne peut établir clairement l'identité ethnique de la région à cette époque, on peut supposer qu'elle était en grande partie composée de Serbes et vraisemblablement déjà d'Albanais. Cependant, la grande migration de 1690 aura pour effet de vider le Kosovo d'une partie plus qu'importante de sa population serbe orthodoxe, on l'estime à 200 000 individus. Ainsi, c'est probablement à partir de cette époque que l'identité albanaise du Kosovo s'est réellement installée.
Rattachement à la Serbie
Carte du royaume de Serbie en 1913
À l'hiver1878, lecongrès de Berlin accorde officiellement l'indépendance à la Serbie ou, plus exactement lui accorde les terres au nord du Kosovo. Quant au Kosovo, il reste dans l'Empire ottoman. Ayant étendu les frontières du nouvel État serbe aux régions deNiš,Pirot,Toplica etVranje, plusieurs milliers d'Albanais, lesMuhaxheri (réfugiés) habitant la région de Toplica près deNiš, sont chassés vers le Kosovo resté sous domination ottomane. En1912, les États balkaniques nouvellement affranchis de l'occupation ottomane décident d'unir leurs forces afin de libérer les terres restant sous contrôle ottoman. Soutenus par la Russie, ils repoussent les Ottomans aux portes deConstantinople. Tragiquement, une nouvelle guerre a lieu en1913 et oppose cette fois les anciens alliés : ladeuxième guerre balkanique. À l'origine d'un désaccord sur le partage des précédentes conquêtes, cette guerre se solde par la victoire de la Serbie. Réunie àLondres, le, laconférence des ambassadeurs refuse à la Serbie, sous pression de l'Autriche-Hongrie, l'accès à la mer qu'elle convoitait par la vallée duDrin (Drim enserbe) mais, sous pression française et russe, lui octroie le Kosovo et laMacédoine.
Tentatives de rattachement par le royaume des Serbes, Croates et Slovènes
Après le premier conflit mondial, le, naît leroyaume des Serbes, Croates et Slovènes, État qui se veut rassembler tous les Slaves du sud en son sein comme l'avaient imaginé certains intellectuels serbes et croates desXVIIIe et XIXe siècles. Le nouveau royaume regroupe les régions balkaniques slaves anciennement contrôlées par l'Empire austro-hongrois (Slovénie,Croatie,Bosnie-Herzégovine etVoïvodine serbe) ainsi que l'État serbe indépendant et le Monténégro qui s'était réunifié à la Serbie quelque temps auparavant. La dictature du roi de Serbie ne fait qu'amplifier les tensions nationalistes. Le Kosovo, après avoir été occupé par l'armée serbe, est incorporé au royaume et formellement rattaché au nouvel État. Le monarque, tout en matant la résistance desKaçaks, Albanais qui résistent à cette reconquête, et desComitadjis deMacédoine, entreprend de « désalbaniser » la région en encourageant les Albanais à partir et en y favorisant la réinstallation de familles serbes et monténégrines.
De la Seconde Guerre mondiale à la brève intégration albanaise avant la fédération yougoslave
Le Kosovo, laMétochie et une partie duMonténégro se voient inclus dans l'État d'Albanie sous contrôle de l'Italie fasciste.Tito reconnaît à laconférence de Bujan le « droit des Albanais à l'autodétermination ». Cependant, après que Tito eut rompu ses relations avecJoseph Staline, le, le parti communiste albanais sous la direction d'Enver Hoxha prend le parti de Staline. La frontière du Kosovo avec l'Albanie socialiste est alors fermée et Tito interdit aux 100 000 Serbes chassés du Kosovo pendant la Deuxième Guerre mondiale d'y revenir[33]. La constitution yougoslave est amendée en vue d'accorder plus de contenu à l'autonomie de Kosovo, la « province socialiste autonome du Kosovo » étant formellement déclarée depuis1945. Cet effort culmine avec la constitution de où larépublique socialiste de Serbie perd tout droit de regard sur les affaires internes du Kosovo : celui-ci est directement représenté dans les instances fédérales, « à égalité de droit » des républiques et des provinces autonomes ainsi que des peuples et des nationalités.
Des conflits interethniques lors de la désintégration yougoslave à l'intervention de l'OTAN en 1999
Carte de la république fédérative socialiste de Yougoslavie
En, des manifestations d'Albanais réclamant le statut de république tournent à l'émeute : la répression serbe fait des dizaines de morts et des centaines de blessés du côté albanais[34].Slobodan Milošević, devenu deuxième homme du Parti communiste yougoslave, met en œuvre deux coups de force dans les provinces autonomes et républiques liées à la Serbie : « révolution des yaourts » en1988 enVoïvodine et « révolution antibureaucratique » auMonténégro en. Le, l'autonomie constitutionnelle du Kosovo est abolie[35]. Des chefs politiques albanais s'organisent en conséquence contre la suppression d'autonomie du Kosovo. Le, une majorité des députés chassés du Parlement publient une « déclaration constitutionnelle » faisant du Kosovo unerépublique[35]. Puis, après leréférendum des mois de septembre et, l'indépendance du Kosovo est proclamée.Ibrahim Rugova met sur pied une société parallèle au Kosovo : il remporte des élections clandestines et devient président de la république du Kosovo. Déçus par l'indifférence de la communauté internationale, certains Albanais rejettent l'autorité de Rugova.
En1997, l'Armée de libération du Kosovo connue sous sonacronyme UÇK (enalbanaisUshtria Çlirimtare e Kosovës et enserbeOslobodilačka Vojska Kosova) profite dupillage des arsenaux en Albanie pour s'équiper et entreprendre une campagne deguérilla : elle revendique plusieurs attentats contre l'armée et la police serbes. En réponse à ces actions, et surtout pour neutraliser son opposition par une nouvelle guerre, Milošević massacre en février et les familles de guérilleros présumés, provoquant une insurrection massive. Cette insurrection lui permet ensuite, sous prétexte de contre-terrorisme, de lancer une campagne de destruction de dizaines de milliers de maisons, chassant plus d'un million d'Albanais du Kosovo vers l'Albanie, la Macédoine et le Monténégro[réf. nécessaire].
Après leur expérience enCroatie puis enBosnie-Herzégovine et craignant une extension du conflit à la Macédoine, les pays occidentaux décident de réagir. C'est à cette période que le gouvernement allemand présente leplan Fer-à-cheval visant à la déportation des Albanais du Kosovo, mais dont l'authenticité fait débat. Finalement, entre le et le, l'OTAN procède à des frappes aériennes sur laSerbie (opération Force alliée) et contraint Milošević à se retirer du Kosovo. La région passe sous l'administration des Nations unies en vertu de la résolution 1244 du Conseil de sécurité en date du. Près d'un million de Kosovars reviennent progressivement sur leurs terres et, en compagnie d'autres ONG internationales, laCentrale sanitaire suisse apporte une aide médicale à ces populations en détresse.
De1999 à2008, le statut final du Kosovo est indéterminé, ce qui paralyse son développement politique et contribue à une situation sociale tendue. Endroit international, la résolution 1244, tout en affirmant le caractère provisoire de ce statut, affirme l'attachement de l'ONU à l'intégrité territoriale de larépublique fédérale de Yougoslavie, remplacée en par laSerbie-et-Monténégro dont laSerbie est l'héritière politique.
Le, l'ancien présidentfinlandaisMartti Ahtisaari est mandaté par l'ONU afin de superviser les négociations entre le gouvernement serbe et le gouvernement kosovar sur le statut final du Kosovo. Après le décès du présidentIbrahim Rugova, figure emblématique du mouvement indépendantiste albanais, le, des pourparlers entre le gouvernement du Kosovo, la diplomatie européenne et le gouvernement serbe prennent place àVienne entre et. Le, Ahtisaari soumet ses propositions sur le statut final du Kosovo auConseil de sécurité des Nations unies. Il prévoit d'accorder au Kosovo le statut d'État indépendant, possédant ses propres symboles, sa constitution et son armée, sous le contrôle de la communauté internationale. LesÉtats-Unis étaient favorables à l'indépendance de la province, alors que laRussie et laSerbie affirment que cette indépendance serait contraire au principe de l'unité territoriale de laSerbie défendu par larésolution 1244[36].
Joe Biden et Hashim Thaçi : Déclaration d'indépendance du Kosovo
Le, le parlement de la province, réuni en session extraordinaire, vote le texte présenté par le Premier ministreHashim Thaçi proclamant l'indépendance du Kosovo :
« Nous proclamons l'indépendance du Kosovo, État indépendant et démocratique […] À partir de maintenant, le Kosovo a changé de position politique, nous sommes désormais un État indépendant, libre et souverain[37]. »
Le, l'accord sur le déploiement (accord établi avec l'aval deBelgrade,Moscou, l'Union européenne et lesÉtats-Unis ainsi que par l'unanimité du conseil de sécurité[38],[39]) des forces deEULEX Kosovo (), renforce l'idée d'une partition du Kosovo entre Serbes et Albanais ainsi que dans l'esprit de la communauté internationale. Une partie des Serbes et Albanais du Kosovo y voit aussi une solution au problème kosovar[40].
Lors d'une réunion du Groupe d'orientation sur le Kosovo (ISG) le, il y est annoncé que le Kosovo accédera à « la pleine souveraineté » en[41]. Cette pleine souveraineté lui est accordée par la décision du de mettre un terme à la supervision de l'indépendance du Kosovo par leBureau civil international(en) (ICO) sous l'égide duGroupe d'orientation sur le Kosovo(en) (International Steering Group, ISG)[42].
2017 : crainte de nouvelles concessions serbes
Dans le cadre de la possible adhésion de la Serbie à l'UE, l'UE demande à la Serbie de « normaliser » ses relations avec le Kosovo. À ce sujet, le le spécialiste du Kosovo Nikola Tanasic, estime que :
« Pourtant, en 2007, l'ambassadeur allemand en Serbie Andreas Cobel a ouvertement dit que nous (les Serbes) devrions remercier l'Europe si la question dusandjak de Novipazar (une région peuplée demusulmans bosniaques située à la frontière de la Serbie et duMonténégro) et la question de laVoïvodine (une région peuplée environ à 70 % de Serbes et à 30 % de minorités diverses, qui possède un mouvement autonomiste et qui est située au nord de la Serbie) ne sont pas posées après l'indépendance du Kosovo. Ainsi les conséquences de toute concession (de la Serbie sur sa souveraineté et son intégrité territoriale) au Kosovo sont évidentes. Ceci résultera dans de nouvelles demandes et la cession de nouvelles parties de la Serbie jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de ce pays[43]. »
Le Kosovo possède unesuperficie de 10 908 km2[2], soit deux départements français moyens ou le tiers de la Belgique. C'est une région essentiellement montagneuse, avec toutefois deuxplaines :
La plaine du Kosovo proprement dite, ou Kosovo oriental ; le Kosovo oriental (Kosovo Polje en serbe etFusha e Kosovës en albanais) correspond au bassin supérieur de laSitnica, affluent de laMorava occidentale, qui se jette dans leDanube. À l'origine, le terme « Kosovo » désignait la vaste plaine constituant la partie orientale de la province de Kosovo telle qu'on la connaît actuellement[27].
La plaine du plateau occidental, laMétochie que les Serbes nommentMetohija et que les Albanais appellentRrafsh i Dukagjinit (plateau deDukagjin) ou simplementDukagjin ; ce plateau correspond au bassin supérieur duDrin blanc (Beli Drim en serbe etDrini i Bardhë en albanais) qui rejoint leDrin noir (Drini i Zi en albanais) àKukës (Albanie) pour se jeter dans lamer Adriatique. Les deux bassins sont séparés par la chaîne de collines de laDrenica.
Cette division en deux plaines se retrouve dans le nom de Kosovo-et-Métochie, et a eu une influence dans l'histoire. Ainsi, après lesguerres balkaniques (1912-1913), le Kosovo a été intégré à la Serbie, alors que l'essentiel de la Métochie a été rattachée au Monténégro.
Selon le recensement de 2011 dont les résultats préliminaires ont été publiés par l'office statistique du Kosovo, la population du Kosovo est de 1,7 million d'habitants. Ces résultats sont rejetés par le gouvernement serbe[44].
Ce résultat, nettement inférieur aux prévisions, s'explique en partie par le fait que les Albanais vivant en exil — 500 000, selon les estimations[réf. nécessaire] — n'aient pas été inclus dans les calculs, et que par ailleurs le recensement ait été boycotté par beaucoup de non-Albanais[45] et n'ait pas pu être effectué dans le nord du pays, resté sous contrôle serbe.
Environ 65 % de la population a moins de 30 ans. Le pays fait face à une volonté massive d'émigration, y compris d'immigration illégale en Europe de l'Ouest[15]. Le Kosovo a une des plus jeunes populations d'Europe.
Durant l'hiver 2014-2015, plus de 5 % de la population quitte le Kosovo en quelques semaines, ce qui constitue l'un des plus forts mouvements d'exode en temps de paix[48].
Au Kosovo, la pénurie de médecins oblige les habitants à aller dans les pays voisins pour être soignés[56].
Langues
Le dialecte des Albanais du Kosovo est leguègue bien que l'albanais « standard » soit maintenant largement utilisé[57],[58]. Leserbe est la langue desSerbes et est reconnu comme langue officielle par la Serbie comme par le projet de constitution des indépendantistes kosovars[59]. À côté de l'albanais, il existe un enseignement primaire et secondaire enbosnien et enturc[60].
Lesconstitutions de la Yougoslavie successives reconnaissaient aux peuples la constituant le libre usage de leur langue, sans en donner de liste[61].La population autochtone indigène, albanaise, a toujours rejeté cette imposition, comme d'autres impositions, car cette règle ne reflétait pas la liberté linguistique et qui était commune seulement aux Croates, aux Bosniaques, et aux Serbes[réf. nécessaire]. Selon l'écrivain et homme politiqueXhafer Shatri, la Serbie a ensuite pratiqué une politique opposée à la culture et à la langue kosovare[62].
Du temps de la Yougoslavie, apprendre les deux langues était obligatoire, mais depuis les communautés ont des systèmes éducatifs séparés, et le bilinguisme est de plus en plus rare, malgré des initiatives locales[63].
Il y a d'autres langues minoritaires, comme leromani (ou rom), lebosnien ou leturc[64].
Religions
Plus de 95 % de la population est dite de tradition musulmane[65],[66], principalementsunnite avec une minoritébektachie[67]. L'islam n'est pleinement pratiqué que par 5 à 10 % des Albanais du Kosovo[68]. Le pays compte une minorité decatholiques romains (2,2 %[66], ou 65 000 personnes). Les relations entre catholiques et musulmans sont bonnes[68].
L'islam est la religion de la majorité desAlbanais, desBosniaques, desTurcs, desGorans et de certainsRoms (les Ashkalis, Roms musulmans delangue albanaise, et ceux appelés « Égyptiens », Roms musulmans). Il y a desprotestants d'implantation récente (évangéliques) et des musulmans du courantsalafiste, d'implantation récente eux aussi (apporté par des musulmans duMoyen-Orient). Il y a aussi un groupe minoritaire de chrétiens catholiques (chez les Albanais). Les groupes minoritaires slaves (surtout serbes) sont principalementchrétiens orthodoxes.[réf. souhaitée]
Durant les années 2000, le Kosovo voit letakfirisme se développer, en grande partie en raison de l'argent despays du Golfe, et notammentsaoudiens. C'est à partir de 1999 que les organisations caritatives et les ministères saoudiens commencent à apporter massivement leur soutien pour la reconstruction du Kosovo ; 240mosquées sont construites, et des bourses permettent auximams de se former en Arabie saoudite, où ils sont exposés à l'islam radical, et le transmettent ensuite au Kosovo. Certaines associations saoudiennes sont accusées de payer les femmes qui acceptent de porter levoile intégral ou les familles qui inscrivent leurs enfants dans desécoles coraniques. La radicalisation touche principalement les zones rurales et les personnes jeunes et faiblement diplômées, touchées par unchômage fort élevé[69].
C'est ainsi qu'en 2017, le Kosovo est le pays d'Europe qui compte le plus grand nombre de combattants deDaech par habitant[70],[71]. Au total 314 personnes sont parties combattre avec Daech ouFront al-Nosra selon les données de 2016[69].
Une fois conclu l'accord militaire technique de Kumanovo en, le pouvoir kosovar mit en œuvre l'expulsion de plus de 220 000 Serbes, Tsiganes,Gorans et Turcs du territoire du Kosovo ; parallèlement de nombreux actes de violence sont perpétrés par la population contre les Serbes (1 200 Serbes tués et 2 300 kidnappés selon un rapport de l'OSCE de 2006 et la destruction de milliers de maisons et de centaines d'édifices religieux).
Émeute antiserbe de
À la suite d'une rumeur selon laquelle trois enfants d'origine albanaise auraient trouvé la mort par noyade en tentant de fuir un groupe de Serbes (par la suite cette rumeur se trouva être totalement infondée après l'enquête deHuman Rights Watch[73]), 51 000 albanais ont donc dans tout le Kosovo attaqué, détruit et brûlé tous les biens appartenant à la minorité serbe de façon très organisée et méthodique[73]. Le 17 et, ainsi que pendant la nuit, 550 maisons, 27 églises et monastères chrétiens orthodoxes ont été détruits. 4 100 personnes ont été chassées de chez elles, en raison de leur appartenance ethnique (des actes se rapprochant de la purification ethnique selon l'amiral Gregory Johnson, alors commandant des forces de l'OTAN pour l'Europe du Sud). Dans le village deFrashër, 137 maisons serbes ont été incendiées, mais toutes les habitations d'Albanais sont restées intactes[73]. Dans un autre village, celui deVučitrn, 69 maisonsashkalis ont été rasées. 100 habitations serbes et roms ont eu le même destin, ainsi que l'hôpital serbe, l'école serbe et le bureau de poste. Dans son rapport réalisé en juillet de la même année[74], Human Rights Watch révèle que l'OTAN et l'ONU ont été incapables de protéger les minorités ethniques non-albanaises[73].
En, une grenade a été jetée dans la foule des manifestants serbes, faisant 11 blessés et un mort (Mesud Dzekovic, un pédiatre grièvement blessé par l'explosion « au thorax et notamment au cœur », est décédé à l'hôpital)[75],[76],[77]. Trois jours après l'attentat contre les manifestants,Petar Miletić, député serbe du Kosovo et l'un des seuls à prendre part aux institutions légitimes kosovares, reçoit une balle dans le genou à la sortie de son appartement[78]. Il est un des 10 députés non-albanophones dans les instances du Kosovo sur 120 députés.
Le, les forces de polices[79] de la république du Kosovo engagent une opération ayant pour but de prendre le contrôle de la frontière du nord du pays, Jarinjë et Bernjakë. Lors de cette opération, les serbes étant bien armés ouvrent le feu sur les policiers. Dans cette offensive, le policier Enver Zymberi décède à la suite d'une balle reçue à la tête. Sont accusés pour ce meurtre et d'autres accusations lourdes, Ratomir Bozovic, Radovan Radic, Milovan Vlaskovic, Slobodan Vucinic et Dusan Jovanovic[80].
Depuis, le nord du Kosovo est toujours une zone sous haute tension[81]. Cette zone est utilisée principalement pour la contrebande par les serbes du nord.
En, Interpol[80] a émis un mandat d'arrêt international pour Ratomir Bozovic, Radovan Radic, Milovan Vlaskovic, Slobodan Vucinic et Dusan Jovanovic. À la suite de cela en[82], l'EULEX a mené une opération spéciale pour l'arrestation du Serbe Radovan Radic accusé de l'assassinat de l'agent de police Enver Zymberi, tentative d'assassinat, et possession illégale d'armes[82] .
En, un train serbe est arrêté à Raska, en Serbie, sur décision du Premier ministre serbe. Ce train, aux couleurs du drapeau serbe, portait la mention« Le Kosovo est la Serbie ». Il était attendu par des membres des forces spéciales du Kosovo[83].
Soupçons de trafic d'organes sur des prisonniers serbes
Introduction d'une taxe de 100 % sur les produits serbes et bosniens
En, le Gouvernement kosovar introduit une taxe sur tous les produits importés au Kosovo venant de Serbie et deBosnie[86],[87],[88]. Dans un premier temps, les Serbes du Kosovo, grâce à leur réserve et à la contrebande, continuent de couvrir leurs besoins. Pour lutter contre la contrebande, les États-Unis fournissent aux Albanais kosovars plus de 150 caméras, qui sont installées le long de la frontièrenord du Kosovo, une région majoritairement serbe. Dans ces conditions, à partir de, les Serbes du Kosovo commencent à souffrir d'un manque de médicaments et de produits alimentaires[89],[90]. Pour éviter unecatastrophe humanitaire, le gouvernement albanais de Pristina envoie des camions d'aliments au nord du Kosovo, mais la population serbe, craignant d'être empoisonnée par les Albanais, refuse d'acheter les produits des camions[91],[92],[93].
L'indépendance du Kosovo pose la question de la viabilité de son économie, encore très dépendante de l'aide extérieure, comme le constatait dès 2006 le Centre franco-autrichien pour le rapprochement en Europe[94]. En dépit de la présence de 5 000 soldats de l'OTAN, de 1 000 policiers, de juges et de procureurs de l'Union européenne, le Kosovo reste un foyer et un centre pour les activités ducrime organisé, d'après un rapport de laCommission européenne de 2009[15],[95].
Depuis sa création, l'activité économique du Kosovo est faible, avec un PIB par habitant parmi les plus faibles en Europe[96]. Son PIB est comparable à celui de l'Albanie, de la Moldavie et de la Bosnie-Herzégovine. En 2012, 8 % de la population du Kosovo vit avec moins d'un euro par jour et officiellement 38 % de la population est au chômage[97]. Cette situation perdure malgré les aides de l'UE et des États-Unis[98].
LesNations unies qui administrent la province (et toujours le territoire de l'État autoproclamé) depuis la fin du conflit de 1999, avaient prévu un plan et des aides économiques, mais on ne peut pas parler de réussite. L'Union européenne a versé des aides assez importantes, mais les besoins restent énormes.
Les problèmes économiques sont nombreux :
Un taux de chômage officiel autour de 30 %[99], qui favorise l'économie souterraine au détriment des finances publiques, et peut encourager des dérives mafieuses. De fait, un développement mafieux de l'économie, un fort crime organisé, trafic de drogue, d'organes humains et des détournements des fonds d'aide internationale sont soulignés[100].
Les tensions irrédentistes du nord du pays accroissent les difficultés du pays.
Le pays doit faire face à la dégradation ou à l'insuffisance des infrastructures que la guerre de 1999 n'a fait qu'aggraver. La distribution d'électricité est souvent interrompue faute de réseaux et de moyens de production suffisants. La principale centrale électrique du pays, située àObilić, alimentée par lelignite extrait à proximité, est partiellement inopérante malgré les aides reçues de l'Union européenne. Le manque de fiabilité du réseau électrique a des conséquences sur toute l'économie et en particulier l'industrie.
Le pays n'offre pas assez de protection pour les investissements étrangers, qui s'avèrent peu ou pas rentables, et qui par ailleurs manquent cruellement de promotion par le jeune État pour réellement soutenir et développer leurs activités.
Aujourd'hui, le secteur privé se développe toutefois plus vite que le secteur public largement sous-financé au regard des missions qu'il devrait offrir à la population.
Mais depuis le début de laGrande Récession en 2008, dont le centre s'est déplacé vers l'Europe, l'État kosovar souffre lourdement de difficultés à trouver des financements, mais aussi à rentabiliser les investissements et dépôts réalisés auprès des banques étrangères et normalement utilisés pour garantir la solvabilité de ses emprunts. Il peine par ailleurs du fait du ralentissement mondial de l'activité (surtout avec les pays européens voisins eux aussi en difficulté, qui constituent pourtant son principal débouché commercial) et de sa forte dépendance énergétique qui se facture entièrement en devises étrangères. Enfin les apports de devises par les populations kosovares émigrées se sont raréfiés et les efforts pour développer le tourisme depuis l'Europe se sont avérés coûteux, peu efficaces sans les infrastructures vitales qu'il peine à garder fonctionnelles, et donc trop peu rentables pour lui apporter des entrées de taxes supplémentaires.
Le principal employeur du pays (et pourvoyeur de devises) reste encore la base américaine deCamp Bondsteel, la plus grande aux Balkans, faisant du Kosovo un État très dépendant économiquement desÉtats-Unis. Ces derniers se servant de cette base stratégique comme point de contrôle de la région, et d'observation de laRussie.
Le, le Kosovo est devenu le186e État membre duFMI. Il s'agit de la première institution mondiale à intégrer le Kosovo depuis son indépendance[101].
Ambitionnant de rejoindre l'Union européenne, le Kosovo fait d'ores et déjà partie des pays qui utilisentde facto l'euro. L'euro est toutefois la devise qui n'est utilisée officiellement que comme monnaie de compte et de paiement par la MINUK,Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo. La devise a succédé auDeutsche Mark initialement utilisé seulement comme monnaie de compte, avec l'accord de la Commission européenne, par la mission intérimaire depuis les accords de cessez-le-feu pour former une « administration civile transitoire » du territoire, selon larésolution 1244 des Nations unies ; cet accord concernant la seule mission n'a pas pris fin et reste donc valable concernant l'utilisation de l'euro par cette mission transitoire. En revanche, l'utilisation de la devise par le gouvernement autonome de la province n'a fait l'objet d'aucun accord, puisque le territoire est encore reconnu au niveau international comme partie intégrante de la Serbie et non comme un État indépendant.
De fait la monnaie officielle du territoire aurait dû encore être ledinar yougoslave (YUM) qui y avait cours officiel jusqu'en 1992, puis ledinar serbo-monténégrin (CSD) jusqu'en 2003, et maintenant son successeur ledinar serbe (RSD) toujours légal avant la proclamation unilatérale d'indépendance de 2008, bien que le gouvernement yougoslave, puis serbo-monténégrin, puis l'actuel gouvernement serbe n'aient pas pu imposer ni l'une ni l'autre de ses devises faute de pouvoir y exercer une compétence administrative tant que durera la mission transitoire des Nations-Unies. Avec le remplacement depuis fin 2008 de la MINUK par la mission européenneEULEX Kosovo au Kosovo, chargée de rétablir des relations normales avec la Serbie et instaurer un État de droit en concertation avec les autorités kosovares, la nouvelle autorité responsable de l'administration continuera d'utiliser l'euro comme monnaie de compte, mais aucune décision n'a encore été prise concernant la reconnaissance officielle du Kosovo en tant qu'État indépendant. En revanche, les régions et enclaves serbes repassant sous le contrôle serbe, utilisent le dinar serbe et non plus l'euro.
La Serbie (par ailleurs candidate elle-même, en y incluant encore le Kosovo, à l'entrée dans l'Union européenne) bloque donc toujours tout accord avec la Commission européenne concernant le changement de devise voulu unilatéralement par le gouvernement autonome de sa province kosovare, qui dépend doncde facto de devises étrangères dont il ne détient aucun contrôle, pour la fixation de son budget, ses investissements, le paiement de ses fonctionnaires et la gestion de sa dette (ces devises étrangères sont principalement l'euro, mais aussi ledollar américain, également utilisé à proximité de la base américaine qui fournit une activité économique essentielle au territoire, ainsi que lesdroits de tirage spéciaux accordés par leFonds monétaire international qui doivent cependant être convertis en d'autres devises pour les mettre en circulation, car les DTS qui n'ont ni pièces ni billets ne peuvent avoir cours légal sur le territoire : c'est principalement en euros que le gouvernement autonome kosovar acquiert les devises qu'il met en circulation, en se fournissant sur les marchés de devises internationaux avec les DTS accordés, et la collecte des taxes locales). Mais il dit maintenant renoncer à toute reprise de contrôle du Nord et des enclaves serbes, d'autant qu'il doit renoncer aussi pour l'instant à la volonté auparavant affichée de rattachement à l'Albanie, pour préserver aussi d'autres minorités (notamment roms, macédoniennes, bulgares, roumaines, croates, bosniaques et turques), et chercher des relations apaisées aussi avec tous les pays voisins concernés (de la même façon que doivent le faire aujourd'hui aussi ces pays où résident encore nombre d'émigrés issus des flots de réfugiés), tout en convainquant sa population à grands frais que son avenir restera multiethnique.
La situation budgétaire est donc plus compliquée depuis 2003 pour le Kosovo que pour le Monténégro indépendant, qui peut depuis fonder une véritable banque centrale et négocier directement avec laCommission européenne, leFonds monétaire international et les diverses institutions monétaires internationales, ou bien se doter de sa propre monnaie pour assurer son indépendance. Ainsi, le gouvernement kosovar, autoproclamé indépendant, n'a pu créer de banque que pour gérer ses propres garanties financières, mais il ne peut déterminer sa politique budgétaire librement, ses actifs et garanties financières étant déposés auprès de banques privées ou de banques centrales étrangères, qui décident des taux d'intérêts applicables. Il ne peut pratiquement lever librement aucun emprunt (sauf auprès de sa propre population sur les marchés privés) et doit négocier en permanence avec ces banques étrangères (et avec le FMI) qui ne lui accordent des fonds que dans des conditions strictes et en imposant des garanties qui grèvent lourdement la fixation de son budget et la détermination de sa politique économique et sociale. Le gouvernement kosovar pourrait donc être à tout moment en cessation de paiement si la mission intérimaire de l'ONU ne venait pas abonder à son budget, soit en payant directement les salaires de ses fonctionnaires, soit en réalisant pour lui certains investissements.
2007, 421 millions €, (1 an avant la déclaration d'indépendance)
2008, 355 millions €,
2009, 310 millions €,
2010, 265 millions €,
2011, 157 millions € (6 premiers mois)
2012, 153 millions €
2013, 175 millions €
2014, 131 millions €
Le, labanque européenne d'investissement (BEI) et le Kosovo ont conclu un accord, qui s'est fait entre le vice-président de la BEI et Besim Beqaj, ministre des finances du Kosovo. Cet accord permettra au Kosovo de financer les projets importants pour le développement des transports, l'environnement, les télécommunications et les infrastructures énergétiques[103].
Le Kosovo peut compter sur une importante exploitation minière (actuellement publique) qui alimente la centrale électrique du pays.L'agriculture est un secteur peu productif.Les services quant à eux se développent[réf. nécessaire] assez vite. Mais dans l'ensemble, l'économie kosovare est peu développée.
Créée en 1999 après que les forces de laYougoslavie aient quitté larégion, la police du Kosovo est sous l'autorité duGouvernement depuis l'indépendance de 2008 et est chargée de la protection de la population et de l'application des lois.
Les Forces de sécurité du Kosovo (en albanaisForcat e Sigurisë së Kosovës (FSK)) est l'armée du Kosovo, créée en 2008. De 1999 à 2009 existait l'Armée de libération du Kosovo, qui avait été mise en place juste après la guerre. À la suite de l'indépendance, le, les dirigeants annoncent que le Kosovo possédera sa propre force de sécurité, nommée Force de sécurité du Kosovo (FSK). En, le gouvernement kosovar déclare que le Kosovo doit avoir sa propre armée ; en conséquence, les forces de sécurité du Kosovo seront remplacées par une armée nationale en 2019[104].
L'armée kosovare possède 4 000 hommes et 2 500 réservistes (2015).
LaForce pour le Kosovo est une force armée internationale chargée de la sécurité et de la liberté de mouvement depuis 1999 au Kosovo.
Culture
Le, le Parlement kosovar a adopté l'hymne de la république du Kosovo, composition intitulée « Europe », sans paroles afin de « respecter la nature multiethnique du Kosovo ». Le vote a été acquis dans les conditions suivantes : 72 députés ont voté pour, 15 députés ont voté contre et 5 députés se sont abstenus.
La culture des Albanais du Kosovo est très étroitement liée à celle des Albanais d'Albanie.
Le dialecte parlé est leguègue, typique des Albanais du nord. L'éducation, les livres, les médias, les journaux, et la langue officielle des administrations se fait dans l'albanais standard, qui est proche du dialectetosque.
L'éducation est donnée pour tous les degrés de niveaux : primaire, secondaire, et universitaire. L'université dePristina est l'université publique du Kosovo. La bibliothèque nationale (Albanais :Bibloteka Kombëtare), située dans le centre de Pristina, est la principale et la plus grande bibliothèque du Kosovo. Il y a beaucoup d'autres universités privées, telle que l'université américaine du Kosovo, et beaucoup d'écoles secondaires.
Kosovafilmi est une compagnie cinématographique (production et distribution) produisant des films en albanais, créée en 1969 par des réalisateurs. Le théâtre national du Kosovo (albanais :Teatri Kombëtar i Kosovës) est le théâtre principal où des pièces sont montrées régulièrement par des artistes albanais et internationaux.
En 2014, le Kosovo a présenté son premier film pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, avecThree Windows and a Hanging dirigé par Isa Qosja. Le long métrage se penche sur un village qui tente de se remettre du viol de ses femmes par les forces serbes pendant la guerre du Kosovo de 1998-1999[105].
En 2016, le filmShok était nommé pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère[106].
Musique
Les chanteurs commeRita Ora,Dua Lipa,Nora Istrefi, Shkurte Fejza, Meda[107], Shyhrete Behluli, Ilir Shaqiri, Sabri Fejzullahu,Motrat Mustafa, Dafina Zeqiri, Kaltrina Selimi, Rigels Rajku (Noizy), ou encore Ardian Bujupi, sont très populaires au Kosovo (dans la communauté albanaise).
Le rappeur kosovarUniKKatiL avec son groupe TBA (TheBloodyAlboz) a tenu un grand concert le austade de Fadil Vokrri, stade duFC Pristina, avec près de 25 000 personnes présentes au concert ce soir-là[108].
Culture serbe
Les Serbes considèrent le Kosovo sous un angle particulier puisqu'il abrite plusieurs monastères de l'Église orthodoxe serbe ayant une valeur spirituelle forte.Liste de monastères orthodoxes serbes au Kosovo :
Plusieurs de ces monuments ont été placés sur la liste duPatrimoine mondial, et sur laliste du patrimoine mondial en péril[109],[110], par exemple le Patriarcat de Peć. Depuis, près de 150 lieux de culte orthodoxe ont été pillés, incendiés, profanés ou vandalisés par des extrémistes albanais[111]. Une association française,Solidarité Kosovo en 2004, vient en aide aux Serbes du Kosovo à la suite du pogrom de 2004.
Le vin, au Kosovo, est une tradition ancienne mais actuellement négligée car les consommateurs et les restaurateurs ont un certain manque de connaissance dans ce domaine. Le cœur de l'industrie du vin du Kosovo se situe dans les caves Eko de Rahovec / Orahovac, où des millions de litres de vin sont produits. Le Pinot noir, le Merlot et le Chardonnay sont des cépages très connus au Kosovo, qui sont exportés vers l'Allemagne et les États-Unis[118].
Le est entrée en vigueur laconstitution kosovare. Elle dispose notamment que« la république du Kosovo est un Étatlaïc et neutre en matière de convictions religieuses » et fixe comme langues officielles l'albanais et leserbe[119].
La justice est indépendante du pouvoir exécutif et législatif. La plus haute juridiction est laCour suprême et la juridiction constitutionnelle est laCour constitutionnelle.
Autonomie des Serbes du Nord du Kosovo et situations dans les enclaves du Sud
Les Serbes au Kosovo et les Albanais en Serbie centrale.
La partie nord du Kosovo (15 % de la province[15]), région détachée de laSerbie et rattachée au Kosovo en1945 parJosip Broz Tito[120] (Severno Kosovo, Северно Косово enserbe,Kosova Veriore enalbanais), désignée avant1999 commeIbarski Kolašin (Ибарски Колашин), est peuplée d'environ 50 000 habitants, majoritairement desSerbes, et est composée des communes deZvečan,Zubin Potok etLeposavić.
Depuis 1999 et le départ de l'armée et lapolice serbe, plus de 200 000 Serbes et Tziganes ont été contraints de quitter le Kosovo[121],[122]. Les Serbes restés au Kosovo demandent leur rattachement à la Serbie. De fait, la province est difficilement contrôlée par les autorités kosovares ; des affrontements ont éclaté en[123],[124].
Le gouvernement serbe deBoris Tadić a proposé le rattachement du Nord du Kosovo à la Serbie afin d'assurer la sécurité de la minorité serbe[125],[126], suivant la même logique que celle du séparatisme kosovar : des violences interethniques ont gravement touché la minorité serbe du Kosovo depuis 1999.
Le, les Serbes de cette zone ont constitué uneassemblée de Kosovo-et-Métochie dont le président du parlement estMilan Ivanović[127] (en serbe : Заједница општине Аутономнe Покрајинe Косово и Метохија).
Les Serbes du Nord du Kosovo utilisent pour monnaie ledinar serbe, les plaques de leurs automobiles, leurs assurances, les factures qu'ils payent sont toutes payées àBelgrade et non àPristina. D'un point de vue juridique et administratif, ils ne dépendent pas de Pristina, mais de Belgrade[120],[128].
Depuis fin, le gouvernement essaye de prendre le contrôle de postes frontières entre le Nord de la république et la Serbie, mais les Serbes du Kosovo ont aussitôt dressé des barricades. Le poste deJarinje a été incendié, avant d'être réoccupé par des soldats américains de laKFOR, la mission de l'OTAN au Kosovo.
La commune (enalbanais :komuna) ou municipalité (enserbe :општина etopština) est ladivision administrative de base du Kosovo. Chacune de celles-ci est incluse dans undistrict. Le découpage en 30 communes remonte à l'an2000 et a été effectué par laMission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo. Un nouveau découpage, avec 6 communes supplémentaires, a été mis en place pour les élections municipales de : il permet une meilleure représentation des minorités serbe et turque[60].
Reconnaissance internationale
Cette section doit êtreactualisée. Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en. Raison : Certains pays reconnaissent, puis ne reconnaissent plus. À vérifier et mettre à jour si besoin.
États prévoyant de reconnaître l'indépendance du Kosovo
États ayant exprimé leur neutralité ou ayant reporté la reconnaissance du Kosovo
États s'étant déclarés préoccupés par la déclaration d'indépendance du Kosovo
États ayant déclaré ne pas reconnaître l'indépendance du Kosovo
États n'ayant pas exprimé de position
(mis à jour le)
Le Kosovo n'est pas actuellement membre de l'Organisation des Nations unies (ONU). Pour le devenir, l'entité doit obtenir le soutien de 9 membres duConseil de sécurité sur les 15, en comprenant l'avis favorable des 5 membres permanents, puis obtenir à l'Assemblée générale un avis positif à la majorité des deux tiers (des 193 membres). Selon le Ministère des Affaires étrangères du Kosovo, le pays serait actuellement reconnu par trois des cinq membres permanents du conseil de sécurité et par 96 autres pays membres de l'ONU[129],[130].
Le, le parlement du Kosovo a proclamé unilatéralement l'indépendance du territoire[37],[131]. Ce n'était pas la première fois qu'une simple province autonome (et non une république fédérée d'un ancien État fédéral comme le sont la Slovénie, la Croatie, la Macédoine, la Bosnie, le Monténégro ou les anciennes républiques soviétiques) déclarait unilatéralement son indépendance : leTatarstan, laTchétchénie, l'Abkhazie, l'Ossétie du Sud-Alanie, laTransnistrie, leHaut-Karabagh et laCrimée l'avaient déjà fait après la dislocation de l'URSS ; mais c'est la première fois qu'un certain nombre de nations reconnaissent cette indépendance[130]. En, à la suite d'un vote à l'Assemblée générale des Nations unies, la Serbie a saisi laCour internationale de justice pour qu'elle statue sur la légalité de la déclaration d'indépendance du Kosovo[132], ce qu'elle fait le, en affirmant que celle-ci ne violait pas le droit international, qu'il était possible de déclarer son indépendance sans violer le droit international. En revanche, la CIJ ajoute qu'elle n'est« pas tenue par la question qui lui est posée de prendre parti sur le point de savoir si le droit international conférait au Kosovo un droit positif de déclarer unilatéralement son indépendance. La Cour n'est pas chargée de dire si le Kosovo a accédé à la qualité d'État »[133],[134],[135],[136].
Le Kosovo n'est reconnu ni par l'ONU (ce qui nécessiterait la reconnaissance de la majorité des États membres de l'ONU), ni par l'Union européenne en raison de l'opposition de plusieurs de ses membres. Majoritairement, ce sont les États qui entretiennent de bonnes relations avec les États-Unis et leurs alliés qui ont reconnu l'indépendance, au contraire de la Russie, la Chine par exemple ou encore une très large partie de l'Amérique du Sud.
Le, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni à la demande de la Russie pour déclarer « nulle et non avenue » la proclamation unilatérale d'indépendance. Aucun des 14 autres membres n'a suivi la Russie, mais le Conseil de sécurité n'a pas abordé la question de la reconnaissance[137].
Le, la Serbie annonce qu'elle demandera courant septembre à l'assemblée générale de l'ONU l'autorisation de saisir laCour internationale de justice pour qu'elle se prononce sur la proclamation d'indépendance du Kosovo, queBelgrade juge illégale[138].Vuk Jeremić, le jeune ministre des affaires étrangèresserbe, a déclaré qu'il a subi des pressions de la part de pays « importants » pour qu'il arrête la procédure de poursuite devant la Cour internationale de justice[139]. Le, celle-ci a déclaré que cette déclaration d'indépendance ne violait pas le droit international[140], mais le président de la Cour, Hisashi Owada, déclare que« La Cour n'est pas chargée de dire si le Kosovo a accédé à la qualité d'État ». Très peu de temps après cet avis, lasecrétaire d'État des États-Unis,Hillary Clinton, appelle tous les pays, y compris la Serbie et la Russie, à reconnaître le Kosovo ; le ministre des affaires étrangères serbe Vuk Jeremić a quant à lui affirmé que la Serbie ne reconnaîtrait « jamais » le Kosovo[141].
Au[142], 93 des 193 pays membres de l'ONU reconnaissent l'indépendance du Kosovo. Taïwan qui n'est pas membre de l'ONU reconnaît le Kosovo.
Parmi les 28 États membres de l'Union européenne, 23 ont reconnu le Kosovo et 5 sont opposés. Le Conseil de l'UE a reconnu dès le la déclaration d'indépendance du Kosovo tout en soulignant que le Kosovo constitue un cassui generis[143].
Parmi les treize États membres de l'OCDE qui ne sont pas membres de l'Union européenne, dix ont reconnu le Kosovo et un s'est déclaré « préoccupé ».
Parmi les treize États européens qui ne sont pas membres des trois organisations ci-dessus, huit ont reconnu le Kosovo, un s'est déclaré neutre, un s'est déclaré « préoccupé » et trois sont opposés.
Au, 103 États membres de l'ONU sur les 193 États de l'ONU[142], ainsi queTaïwan[144] ont formellement reconnu le Kosovo comme un État indépendant et souverain[145]. 45 pays membres de l'ONU sont contre la reconnaissance du Kosovo et cinq autres se sont abstenus[réf. souhaitée].
35 États et le Saint-Siège ont déclaré qu'ils ne reconnaîtraient pas l'indépendance du Kosovo, soit en raison de larésolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies soutenant l'intégrité territoriale de larépublique fédérale de Yougoslavie dont la Serbie est l'héritière juridique, soit pour d'autres raisons, notamment le fait que le statut initial du Kosovo n'était pas celui d'une république fédérée, mais celui d'une simple région autonome, ce qui, selon ces mêmes pays, risque de créer un précédent ne respectant pas ledroit international qui est garant de la stabilité juridique mondiale. Plusieurs de ces pays ont en effet de potentiel problèmessécessionnistes ou frontaliers internes dont l'exemple du Kosovo risque de fairejurisprudence. C'est le cas de quatre des cinq pays de l'UE, la Grèce ne reconnaît pas par solidaritéorthodoxe[247].
États qui ont révoqué leur reconnaissance du Kosovo
À la suite d'une campagne diplomatique« explicative sur le problème duKosovo-et-Métochie » débutée en par le ministre des Affaires étrangères de SerbieIvica Dačić, onze États sont revenus sur leur décision de reconnaissance du Kosovo[278] :
leSuriname, qui avait reconnu l'indépendance du Kosovo[279], a révoqué sa reconnaissance le. Il est devenu le premier pays à être revenu sur sa décision, ne reconnaissant plus la déclaration d'indépendance unilatérale du Kosovo et la jugeant illégale[280],[281],[282],[283].
leBurundi est revenu sur sa décision le, le jour de l'indépendance unilatérale du Kosovo[284],[285],[286].
larépublique de Nauru, le[300]. La déclaration de non reconnaissance du Kosovo par Nauru fait pencher la balance à l'ONU. À présent une majorité de pays dans le monde sont contre l'indépendance du Kosovo, sur 193 membres souverains des Nations unies, 93 figurent sur la liste des États qui ont reconnu l'indépendance du Kosovo, 95 pays sont contre et cinq autres se sont abstenus[142].
Admission par les organisations internationales et reconnaissance par les fédérations sportives
Organisations internationales et fédérations sportives reconnaissant le Kosovo
Organisations internationales et fédérations sportives ayant donné un statut particulier au Kosovo
Organisations internationales et fédérations sportives ayant refusé de reconnaître le Kosovo
↑La deuxième partie du nom provient deMétochie ouMétochion, qui veut dire « dépendant d'unmonastèreorthodoxe » engrec. À la suite de la sécession de cette région avec la Serbie, cette dénomination fut abandonnée dans l'usage international mais toujours utilisée par les autorités de Belgrade.
↑Kossovo et Kosovo sont deux graphies avec un usage très partagé dans les diverses encyclopédies et dictionnaires ou autres documents jusqu'à la médiatisation de la région dans les années 1990 qui a distingué la seconde graphie, Kosovo est l'usage international.
↑Recensement du cadastre turc (Version officielle en langue turque archivée à Istanbul, Traduction par Institut Oriental de Sarajevo,Oblast Brankovića. Opširni katastarski popis iz 1455,Orijentalni institut, Sarajevo 1972)
↑« Résolution 1244 »(Archive.org •Wikiwix •Archive.is •Google •Que faire ?), surun.org, :« Un processus politique en vue de l'établissement d'un accord-cadre politique intérimaire prévoyant pour le Kosovo une autonomie substantielle, qui tienne pleinement compte des Accords de Rambouillet et du principe de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la république fédérale de Yougoslavie ».
↑Adrian Severin, article« L'indépendance reconnue, et alors ? »,, initialement paru en roumain sur le siteJurnalul.ro et traduit en français par le sitecourrierinternational.com.
↑Lestatut de Taïwan est également disputé : ce territoire n'a jamais proclamé son indépendance vis-à-vis de la république populaire de Chine, mais est fonctionnellement indépendant.
↑FlorianGautier, « Le sport, nouvelle vitrine du Kosovo : Reconnu par le Comité international olympique, mais pas par les Nations unies »,Le Monde diplomatique,(lire en ligne)
Serge Métais,Histoire des Albanais. Des Illyriens à l'indépendance du Kosovo. Essai sur les racines du peuple albanais,Fayard, Paris, 2006(ISBN2213628947)