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Guigna

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Leopardus guigna · Kodkod, Chat du Chili

Wikipédia:Articles de qualité

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Leopardus guigna
Description de cette image, également commentée ci-après
Kodkod
Classification
RègneAnimalia
Sous-embr.Vertebrata
Super-classeTetrapoda
ClasseMammalia
CohortePlacentalia
OrdreCarnivora
Sous-ordreFeliformia
FamilleFelidae
Sous-familleFelinae
GenreLeopardus

Espèce

Leopardus guigna
(Molina,1782)

Statut de conservationUICN

( VU )( VU )
VUA2a; C2a(i) :Vulnérable

StatutCITES

Sur l'annexe II de la CITESAnnexe II, Rév. du 04/02/1977

LeGuigna (Leopardus guigna), également appeléChat du Chili etKodkod, est unfélin dugenreLeopardus. Plus petit félin d'Amérique, le Guigna se caractérise par sa petite tête aux oreilles rondes, sa queue courte et touffue et ses pieds larges. Son pelage gris fauve à brun tacheté de noir est proche de celui duChat de Geoffroy.

Félin territorial et solitaire, le Guigna est fortement dépendant de laforêt : il n'a jamais été observé dans deshabitats où la végétation s'élève à moins de quarante centimètres de haut. Les petitsrongeurs et leslagomorphes forment l'essentiel durégime alimentaire. Il s'attaque ponctuellement aux oiseaux debasse-cour.

L'aire de répartition couvre le centre et le sud duChili ainsi qu'une petite zone de l'Argentine. Le Guigna est principalement menacé par laperte et lafragmentation de son habitat. Lebraconnage est la seconde menace pesant sur l'espèce. Considéré comme « Vulnérable » par l'Union internationale pour la conservation de la nature, le Guigna est protégé sur l'ensemble de son aire de répartition.

Le Guigna est un félin souffrant d'un déficit derecherche scientifique auprès desbiologistes, et desympathie auprès des populations locales. Il est très ponctuellement représenté enphilatélie.

Description

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Allure générale

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Guigna marchant le long d'une vitre de zoo
La robe du Guigna est de couleur fauve entièrement tachetée de noir. La queue est annelée.

Le Guigna est le plus petit des félins sauvages d'Amérique. La longueur de la tête à la base de la queue est de 40 à 52 cm, avec une longueur de la queue de 19 à 25 cm[1]. Ce félin pèse de 1,5 à 3 kg[1], en moyenne 2,2 kg[2], soit environ la moitié d'unchat domestique[3]. Les mâles sont plus grands que les femelles[4].

La tête, plutôt petite, possède des oreilles grandes et rondes[5], implantées bas sur le crâne[6]. La queue, épaisse et touffue, est courte : elle représente le tiers de la longueur totale de ce félin[6]. Les pieds larges possèdent des griffes décrites par l'écrivainPeter Jackson comme« puissantes »[7].

Pelage

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Le pelage est constellé de nombreuses petites taches noires et arrondies sur fond gris fauve à brun[3]. La robe est de couleur plus claire sur l'abdomen[3], toujours tachetée[6]. La gorge est barrée d'une marque foncée. La queue est annelée de dix à douze bandes noires[3]. Les taches forment des bandes discontinues sur les épaules et la tête[6]. Les marques faciales se composent de lignes foncées qui débutent au coin externe de l’œil pour barrer les joues, d'un marquage blanc autour de l’œil[3] et de deux rayures noires verticales montant sur le front depuis le sommet de l’œil[4]. Le revers de l'oreille est noir, avec une tache blanche au centre[6]. Lemélanisme est fréquent[3],[8] ; dans ce cas, le marquage tacheté reste visible sous un éclairage clair[6].

La couleur varie selon les régions : au Nord et au centre du Chili, la teinte est plus claire et au Sud du Chili plus colorée[3]. Le mélanisme est plus fréquent au Nord de l'aire de répartition. Il est courant sur l'île de Chiloé[5] et sur l'archipel de las Guaitecas, dans lesparcs nationauxQueulat etLaguna San Rafael et, en Argentine, dans laprovince de Neuquén[4]. Les pieds sont tachetés au Nord de l'aire de répartition mais pas au Sud ; en tout cas, lessoles plantaires sont noires[3].

Confusion avec d'autres félins

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Le Guigna ressemble beaucoup auChat de Geoffroy (Leopardus geoffroyi)[9],[10], dont les aires de répartitionsse rejoignent en Argentine. Il s'en distingue par des oreilles plus grandes, une queue plus petite et épaisse[10]. Les marques sur les épaules et la tête forment plus souvent des rayures nettes chez le Chat de Geoffroy que chez le Guigna, dont les stries sont moins distinctes[6].

Les populations autochtones identifient correctement des photographies de Guigna en moyenne une fois sur deux. Des confusions sont faites avec lechat domestique (Felis (silvestris) catus) ou un jeunepuma (Puma concolor)[Note 1], mais aucune avec desmustélidés[11].

Comportement et écologie

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Activités

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Un Guigna dans un paysage de fougères
Un Guigna près d'une zone dense defougères.

Son comportement dans la nature est mal connu. Généralement considéré comme nocturne[8], des études ont montré qu'il est actif de nuit comme de jour[12]. Le Guigna se déplace sur de longues distances — jusqu'à cinq kilomètres — peu avant lecrépuscule et peu après l'aube[6].

Dans larégion d'Araucanie au Chili, des décomptes réalisés sur despièges photographiques montrent que l'activité du Guigna, essentiellement nocturne, varie selon la couleur de son pelage[13] : les individus entièrement noirs sont plus actifs la nuit que les tachetés. Le Guigna tacheté est par ailleurs plus actif les nuits nuageuses ou sans lune, ce qui favorise lecamouflage. Le comportement de ce félin varie selon les avantages que procure l'une des colorations avec les conditions devisibilité[13].

Les zones de repos se font dans la végétation dense, comme les forêts debambous ou des souches d'arbres morts ; dans la journée, le Guigna recherche la fraîcheur et se repose dans lesravins couverts d'une impénétrable végétation ou dans lesajoncs des ruisseaux[6]. Sur l'île de Chiloé, il a été aperçu se reposant dans les branches d'arbres, dans unverger ou sous des ajoncs[14], bien qu'il puisse être dérangé par des oiseaux tels leCaracara chimango (Milvango chimango) ou leVanneau téro (Vanellus chilensis)[6].

Alimentation

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Un Rat pygmée à longue queue sur des feuilles mortes
Le Guigna se nourrit essentiellement de rongeurs, comme ceRat pygmée de rizière à longue queue.

Le Guigna est bien adapté pour grimper[7],[15] — il est capable de monter sur des troncs de cinq centimètres[15] à plus d'un mètre de diamètre[6] — et il utilise peut-être les branches des arbres pour traquer ses proies dans les zones de végétation très dense[6].

Le Guigna est un chasseur de petits rongeurs, reptiles et oiseaux. Il chasse surtout au sol. EnArgentine, il chasse plus fréquemment lessouris, tandis qu'au Chili le régime alimentaire est plus varié[7]. Le Guigna est avant tout un chasseur derongeurs, qui composent au moins 80 % de son bol alimentaire[16] comme leRat pygmée de rizière à longue queue (Oligoryzomys longicaudatus)[16],Abrothrix longipilis[17],[16] etAbrothrix olivaceus[17], leDègue de Bridges (Octodon bridgesi)[17],et leRat noir[16] (Rattus rattus). Les autres mammifères composant son régime alimentaire sont lesmarsupiaux comme l'Opossum-souris élégant (Thylamys elegans) et leslagomorphes, notamment leLapin de garenne (Oryctolagus cuniculus)[4],[17].

Parmi ses proies secondaires, figurent de nombreuses espèces d'oiseaux, volant peu ou nichant au sol[15], comme leMerle austral (Turdus falklandii)[18],[15], leSynallaxe rayadito (Aphrastura spinicauda)[15], leVanneau téro (Vanellus chilensis)[18], leTourco huet-huet (Pteroptochos tarnii)[18],[15], leTourco rougegorge (Scelorchilus rubecula)[18],[15] et l'oie domestique[18]. LeLézard de Chiloé (Liolaemus pictus)[18], et des invertébrés notammentAcanthinodera cumingii ou desscorpions[17], figurent également dans sonrégime alimentaire[18].

Le Guigna s'attaque auxpoulaillers[7],[14] et mange occasionnellement descharognes[17],[4]. Des cas de prédations sur desnichoirs suspendus à hauteur d'homme ont été observés au sud du Chili central : ayant lieu majoritairement la nuit, sinon au crépuscule ou à l'aube, le taux de capture (14 %) et le type d'oiseaux capturés (petits oiseaux nichant dans des cavités) montrent probablement un comportementopportuniste plutôt qu'une véritable habitude de chasse[15].

Cycle de vie

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La mère installe souvent sa tanière dans une forêt debambous pour donner naissance à deux à trois chatons[10]. La période degestation est de 72 à 78 jours en captivité. Lamaturité sexuelle est atteinte à 24 mois. Lalongévité du Guigna est de 11 ans en captivité[2].

Territorialité

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Le Guigna adopte l'organisation territoriale typique des félins : leterritoire d'un mâle recouvre celui d'une ou de plusieurs femelles. Sur l'île de Chiloé, les trois mâles résidents de l'aire d'étude possédaient des territoires qui ne se recoupaient pas, de même pour les femelles entre elles. La taille du territoire des femelles n'a pas varié durant les six mois d'études et celui d'un mâle s'est fortement agrandi lors de la mort de l'un de ses congénères. Sur l'île de Chiloé, le territoire s'étend sur 1,3 à 22,4 km2[4].

Dans leparc national Laguna San Rafael auChili, la superficie moyenne était de 1,5 km2 sans différence notable entre les sexes[18]. Dans les parcs nationaux deTorres del Paine etQueulat, la superficie est de 0,3 à 2,2 km2[4].

Ladistance de dispersion maximale est de 13,9 km dans les habitats fragmentés tandis que dans les zones protégées elle est de 1,83 km[19]. Ladensité de population est estimée entre 0,77 à 0,05 individus/km2 dans les habitats fragmentés de l'île de Chiloé et entre 3,3 à 0,45 individus/km2 dans les habitats préservés[19].

Endoparasites et maladies

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Vue au microscope du virus de la leucose féline
En contact avec lechat domestique, le Guigna peut être atteint par le virus de laleucose féline.
Article connexe :Endoparasite.

En Argentine, le Guigna est peut-être inclus dans le cycleselvatique deTaenia ovis krabbei. Au Chili, des recherches en 1949 ont montré la présence deSpirometra mansonoides et un sujet analysé en 1984 portait plusieursvers parasites :Uncinaria stenocephala,Toxocara cati et plusieurs espèces deténias telTaenia taeniaeformis. Le Guigna est négatif à l'échinococcose et latrichinellose[20].

Des études publiées en 2010 sur deux sujets décédés sur des autoroutes auChili et sur des prélèvements fécaux ont permis d'apporter d'autres informations à propos desendoparasites du Guigna. Trois espèces de vers parasites ont été trouvés :Toxascaris leonina,Toxocara cati etMastophorus muris. La source des infections par ces vers parasites provient probablement de l'alimentation du Guigna, essentiellement composée de rongeurs[20].

Le Guigna est exposé auxvirus de l'immunodéficience féline (FIV) et de laleucose féline (FelV). L'analyse génétique des souches de ces virus révèlent une proximité avec celles affectant leschats domestiques. Cela suggère une transmission inter-espèces de ces deux maladies, probablement favorisée par laperturbation anthropique de l'habitat naturel[21].

Compétition interspécifique

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Article détaillé :Compétition interspécifique.

Au Chili central, le Guigna, leRenard de Magellan (Lycalopex culpaeus), leRenard gris d'Argentine (Lycalopex griseus) et laChouette effraie (Tyto alba) capturent le même type de proies : majoritairement de petits mammifères, puis des oiseaux et des invertébrés[17].

Bien que son habitat soit restreint aux forêts, les proies du Guigna étaient les plus variées des quatre prédateurs. La similarité du régime alimentaire était la plus forte avec le Renard gris d'Argentine, toutefois lesnichestrophiques étaient peu superposées pour l’ensemble des prédateurs[17].

Chorologie

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Habitat

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Paysage de forêt dense au pied d'une rivière
Le Guigna est un habitant des forêts. Ici, laréserve nationale Los Ruiles.

Le Guigna est un félin forestier. ll vit dans lesforêts tempérées humides et lesbiotopes semi-ouverts, toujours en présence d'arbres ou de buissons. Il préfère lesforêts denses[22] mais est présent jusqu'à lalisière forestière entre 2 000 et 2 500 mètres d'altitude[7]. Le Guigna n'a jamais été observé dans des habitats ouverts où la végétation est inférieure à quarante centimètres de haut[4].

Dans le Sud-Ouest de l'Argentine, l'habitat typique du Guigna est la forêt debambous,lianes etépiphytes[5]. Au centre et au Sud du Chili, il s'agit des forêts de bambous de laprovince de Valdivia[5],[7]. Il tolère un changement de son habitat tant que la population de rongeurs reste présente : le Guigna a été observé dans lesforêts secondaires d'eucalyptus et depins[2], et sur l'île de Chiloé, il utilise les limites broussailleuses ou arborées entre les champs pour se déplacer[5].

En 2004, une étude avec desappâts odorants réalisée dans laréserve nationale Los Queules a montré que le Guigna a une forte préférence pour les couvertures buissonneuses denses, éloignées des routes et proches de grandes zones deforêt vierge. Lafragmentation de l'habitat a donc un fort effet négatif sur le Guigna, au contraire d'autres espèces de prédateur de même taille, mais moins spécialisées, comme leRenard de Magellan[23]. Une étude parpiégeage photographique, réalisée entre 2008 et 2009 près dePucón auChili, apporte un résultat similaire : laprobabilité de présence du Guigna augmente avec l'accroissement de la couverture forestière, atteignant 70 % dans les forêts continues de l'aire d'étude mais moins de 20 % dans les forêts très fragmentées[Note 2]. Le maintien de zones forestières dans la mosaïque de l'agriculture extensive est donc un point essentiel à la survie du guigna[24].

Aire de répartition

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Carte d'Amérique du Sud avec aire de répartition du Guigna
Aire de répartition du Kodkod.

L'aire de répartition du Guigna se limite à une superficie d'environ 300 000 km2 s'étendant sur une partie duChili et de l'Argentine, entre leslatitudes 30° et 49°S[19]. Au Chili, il se répartit de larégion de Coquimbo àcelle de Aisén, incluant l'île de Chiloé et l'archipel de las Guaitecas[10]. Il est notamment présent dans les parcs nationaux deConguillío,Villarica etPuyehue ainsi que dans laréserve nationale Las Guaitecas[2]. Il pourrait être également présent dans leparc national Bosques de Fray Jorge et leparc national La Campana[2].

En Argentine, où il est considéré comme rare[18], il n'est présent que sur les pentes orientales des Andes sur les provinces deChubut,Santa Cruz,Río Negro etNeuquén[10]. Le Guigna est présent dans les parcs nationaux deNahuel Huapi,Lanín etLos Alerces[2].

La population totale est estimée entre 5 980 et 92 092 individus matures. Le déclin de la population est estimé à au moins 30 % depuis les 18 dernières années[Note 3],[19].

Menaces pesant sur l'espèce

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Déclin des populations

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Le Guigna est principalement menacé par la destruction de son habitat par ladéforestation pour l'exploitation forestière ou l'urbanisation[2], et dans un second temps, par lebraconnage[18].

Déforestation

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Entre 1975 et 2000, lesforêts tempérées humides chiliennes ont en moyenne réduit de 4,5 % par an et les projections pour 2010 à 2020 montrent des taux similaires[19]. Fortement dépendant de la forêt, le Guigna est très sensible à la perte de son habitat : sa densité de population est beaucoup plus faible dans les forêts fragmentées. Par ailleurs, les morts parcollisions routières et par le braconnage sont augmentées par lafragmentation de l'habitat[19] ; ces deux causes représentent respectivement 29 % et 39,4 % des causes de mort sur les animaux étudiées sur l'île de Chiloé, très fragmentée[19].

Une analyse desmétapopulations du Guigna dans les parcs nationaux et réserves chiliennes a identifié onze métapopulations potentielles dont huit sont en état de non-équilibre. La métapopulation duparc national Nahuelbuta, entourée deforêts vierges fragmentées est viable sur le long terme. Pour les populations des réserves nationales deLos Queules et deLos Ruiles, la survie du Guigna ne sera assurée que si les forêts alentour sont protégées. La conservation du Guigna est donc très fortement liée à la préservation des forêts[25].

Braconnage

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Le Guigna peut être piégé parce qu'il s'attaque aux poulaillers, ou par erreur, dans despièges à renard[5]. L'attitude des populations locales vis-à-vis de ce félin est majoritairement négative. La conservation à long terme passe par lasensibilisation des populations rurales au rôle écologique du Guigna, et notamment à son action positive sur les cultures par la chasse des rongeurs et des lagomorphes[11].

En raison de sa taille, safourrure est de faible intérêt, bien que sa peau puisse parfois être vendue sur les marchés locaux[18].

Conservation

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Le Guigna est classé « Vulnérable » selon laliste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)[19]. Le Guigna est un animal protégé au Chili et en Argentine[18]. Selon leReglamento de Clasificación de Especies duministère de l'Environnement chilien, l'espèce est classée comme vulnérable (VU) du nord du pays jusqu'à larégion des Fleuves et quasi-menacée (NT) de larégion des Lacs jusqu’au sud du pays[26].

Dans le cadre de laconvention de Washington, le Guigna est classé enAnnexe II de la CITES depuis 1977, ce qui signifie que le commerce international de cette espèce est étroitement contrôlé[27]. En 2006, l'Argentine a interdit l'exportation des spécimens vivants[27].

Le Guigna étant en certains points du Chili le plus gros prédateur[Note 4], il peut être considéré comme un bon candidat pour être uneespèce porte-drapeau etclé de voûte[22].

Présence en captivité

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La présence du Guigna dans lesparcs zoologiques est rare[10]. Il est absent des zoos nord-américains[18].

Taxonomie

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Classification classique

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Le Guigna est décrit par lejésuitechilienJuan Ignacio Molina en1782[28] dansSaggio sulla storia naturale del Chili sous leprotonymeFelis guigna[29]. Le Guigna fait partie dugenreLeopardus et de lasous-famille desFelinae. Lessynonymes à sonnom scientifique actuelLeopardus guigna sontFelis guigna etOncifelis guigna[28].

Deuxsous-espèces ont été proposées[28] et sont confortées par les comparaisons génétiques[30] :

  • Leopardus guigna guigna Molina, 1782 : cette sous-espèce vit dans les forêts tempérées du sud du Chili (entre 38° et 48° S[4]) et d'Argentine (entre 39° et 46° S[4]) Plus petit et au pelage plus sombre que la seconde sous-espèce[22],[31] ;
  • Leopardus guigna tigrillo Schinz, 1844, associé à l'habitat de broussailles du centre du Chili, entre 30° et 38°S. Son pelage est de couleur plus claire[22],[32].

Phylogénie

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La lignée de l'ocelot

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Arbre phylogénétique du genreLeopardus[33]

   Leopardus   


 Leopardus wiedii - Margay



 Leopardus pardalis - Ocelot






 Leopardus jacobita - Chat des Andes



 Leopardus colocolo - Chat des Pampas





 Leopardus tigrinus - Oncille (Chat-tigre)



 Leopardus guigna -Guigna (Chat du Chili)



 Leopardus geoffroyi - Chat de Geoffroy





Laphylogénie moderne s'appuie essentiellement sur les analyses génétiques en raison du nombre peu important defossiles de félins. Le premier félin est apparu il y a onze millions d'années[33]. Les félins ont divergé en huit lignées distinctes. La lignée des ocelots, correspondant au genreLeopardus est la quatrième par ordre dedivergence. Il y a neuf millions d'années, les félins migrent pour la première fois vers lecontinent américain en passant par laBéringie[Note 5],[33].

Le niveau des océans remonte à nouveau au cours duMiocène, et les précurseurs des lignées de l'ocelot, du lynx et du puma se trouvent isolés des populations du vieux continent. La lignée de l'ocelot commence à diverger il y a huit millions d'années. Elle se distingue notamment par uncaryotype différent de celui des autres lignées : il compte 36 chromosomes au lieu de 38. Durant lePliocène, il y a deux à trois millions d'années, le niveau des océans baisse : l'isthme de Panama émerge et permet aux félins, et notamment à la lignée de l'ocelot, de conquérir l'Amérique du Sud[Note 6]. La diversification en espèces s'opère durant cette période et le dernier ancêtre commun du genreLeopardus est daté d'il y a 2,9 millions d'années[33].

Histoire démographique de l'espèce

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Un Chat de Geoffroy debout
LeChat de Geoffroy est l'espèce génétiquement la plus proche du Guigna.

LeChat de Geoffroy (Leopardus geoffroyi) est l'espèce la plus proche du Guigna. Les deux félins auraient divergé il y a un million d'années[30],[4]. En raison de sa ressemblance avec le Chat de Geoffroy, le Guigna a, par le passé, été considéré comme une sous-espèce[10].

Uneanalyse génétique de l'ADN mitochondrial et desmicrosatellites de 116 individus répartis sur toute l'aire de répartition du Guigna a permis d'apprécier l'histoire démographique et les barrières auflux de gènes de l'espèce. Une diversité génétique modérée entre les populations du nord du Chili et celles du sud conforte la division en deuxsous-espèces[4],[30].

Les populations de lalagune de San Rafael montrent unecroissance démographique récente, à la fin de ladernière période glaciaire, il y a 28 000 à 16 000 ansavant le présent. Les individus de l'île de Chiloé ontdivergé le plus récemment, il y a 7 000 ans avant le présent, lorsque l'île a été séparée du continent par la formation ducanal de Chacao. Lacordillère des Andes n'est qu'une barrière partielle au flux de gènes[30].

Dans la culture

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Dénomination

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Dans la langue desAraucans, le Guigna est appelé« Kodkod »[10]. L'origine de ce terme est incertaine : non utilisé au Chili et en Argentine, il peut également désigner leChat des pampas[4]. Dans la plupart de son aire de répartition, le Guigna est appelé« Guiña » ou« Huiña »[10].

Recherchesin situ

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Le Guigna est l'un des félins les plus méconnus. Les études à son sujet sont rendues difficiles par sa taille et son aire de répartition réduites[10]. Bien que menacé d'extinction, il fait partie des 14 espèces de félins sous-étudiées par lacommunauté scientifique avec moins de dixpublications recensées entre 1986 et 2007[34],[Note 7].

La première étude spécifiquement tournée vers le Guigna a été conduite en 1997 sur l'île de Chiloé au Chili. Cette étude de six mois a permis d'obtenir d'importantes données sur l'activité et l'occupation du territoire[12]. Cinq mâles et trois femelles de l'ile de Chiloé ont été capturés et muni decollier émetteur pour des études de télémétrie[6].

Attitude des populations locales

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Sur l'île de Chiloé, l'attitude des fermiers est négative envers le Guigna, considéré comme un animal-vampire, qui tue ses proies par une morsure dans le cou pour leur sucer le sang[14]. Dans laprovince de Malleco auChili, le Guigna est notamment éliminé parce qu'il est considéré comme un tueur dechevreaux, bien que ce soit jugé comme hautement improbable par lesbiologistes Mel et Fiona Sunquist, considérant la très petite taille de ce félin[18].

Unsondage réalisé auprès des populationsrurales du sud du Chili montre qu'un peu plus de la moitié des personnes interrogées sont capables de reconnaître le Guigna, avec une forte disparité entre les hommes (70,8 %) et les femmes (31,6 %). En comparaison, lepuma est reconnu par les mêmes personnes à plus de 90 %. Parmi les erreurs d'identification, le Guigna a été confondu avec lechat domestique ou un jeune puma[11].

Les personnes sondées souhaitaient toutes que le nombre de Guignas diminue, majoritairement parce que c'est un animal qu'elles n'aiment pas (72,1 %). La prédation dans labasse-cour est évoquée par une personne sur deux, bien qu'il s'agisse parfois d'évènements remontant à plus de dix ans[11]. Deux témoignages debraconnage de moins d'un an ont été récoltés, dont un en représailles d'un prélèvement de douzepoules. La chasse de ce félin est réalisée avec un chien qui le poursuit jusqu'à ce qu'il se réfugie dans un arbre, où il est alors facile de l'abattre. La fourrure est conservée commetrophée[11].

Philatélie

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Enphilatélie thématique, les félins d'Amérique du Sud sont rarement représentés[35]. Untimbre de Guigna est présent dans une série sur les félins sauvages d'Argentine en2001[36]. En 2010, laGuinée Bissau sort une série sur les félins d'Amérique du Sud le où le Guigna est représenté[35],[37].

Notes et références

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Notes

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  1. Le puma nait tacheté et perd ses taches durant sa croissance.
  2. C'est-à-dire comportant moins de 50 % de couverture forestière.
  3. 18 ans correspond à troisgénérations de Guigna.
  4. Le puma est ponctuellement présent au Chili.
  5. La Béringie correspond audétroit de Béring. Il s'agit d'unpont de terre entre l'Asie et l'Amérique qui est apparu plusieurs fois au cours des récentes périodes géologiques.
  6. Cette période est appeléeGrand échange interaméricain. L'Amérique du Sud était isolée des autres continents depuis des dizaines de millions d'années. L'arrivée des félins correspond notamment à la disparition des grands prédateurs du continent sudaméricain.
  7. L'effort de recherche pour les félins s'est concentré sur les espèces de grandes tailles comme lelion ou leléopard, plutôt que sur le risque d'extinction.

Références

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  3. abcdefg ethJackson et Farrell Jackson 1996,p. 247.
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Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie

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v ·m
Les différentesespèces actuelles defélins
Felinae
AcinonyxGuépard
Caracal
Felis
Statut incertain :Article de qualitéChat de Biet
Leopardus
LeptailurusServal
Article de qualitéLynx
OtocolobusManul (Chat de Pallas)
Pardofelis
Prionailurus
Puma
Pantherinae
Neofelis
Panthera
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