Surnommé « le Boucher de Lyon », en fuite durant près de quarante ans, il parvient à échapper aux poursuites judiciaires en travaillant pour les services de renseignement américains pendant laguerre froide, puis s'exile enBolivie sous le nom deKlaus Altmann et obtient la nationalité bolivienne en 1957. Il y vit pendant plus de 30 ans et y conseille les multiples régimes militaires boliviens successifs.
En, il est finalement extradé deBolivie vers la France, où il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pourcrime contre l’humanité lors de sonprocès à Lyon en, première condamnation de ce type en France. Il meurt en prison en 1991.
Vue aérienne deMerzig et alentour, terre d'origine de la famille Barbie.
Nikolaus « Klaus » Barbie naît le à Godesberg (actuelleBad Godesberg, enAllemagne), une petite ville proche duRhin, au sud deBonn[3].
La famille Barbie est originaire deMerzig, dans laSarre près de la frontière française, où elle réside depuis laRévolution française[3]. Selon Klaus Barbie lui-même, ses ancêtrespatrilinéaires sont des Français, probablement du nom de « Barbier », qui ont quitté laFrance en tant que réfugiés pendant le règne deLouis XVI[3].
Son père, également nommé Nikolaus, était employé de bureau puis a enseigné dans l'école primaire où Klaus Barbie était scolarisé jusqu'à l'âge de onze ans[4]. Par la suite, il a fréquenté un pensionnat à Trèves. En, toute la famille Barbie s'installe àTrèves.
En, son père s'engage comme volontaire pour combattre durant laPremière Guerre mondiale[5]. D'après Klaus Barbie, son père est blessé par balle au cou àVerdun[4].
Klaus Barbie obtient sonAbitur (équivalent du baccalauréat en France, du diplôme d'études secondaires au Canada ou de la maturité gymnasiale en Suisse) en et adhère auxJeunesses hitlériennes (Hitlerjugend). En 1933, son père décède à l'âge de 45 ans[4].
En 1935, il entre dans laSS. La même année, il commence à travailler àBerlin, au service central duSicherheitsdienst (SD), le service de sécurité duparti nazi, déclaré service de renseignements du Reich par un décret du. Il reçoit ensuite une formation d’enquêteur au quartier général de la police de l’Alexanderplatz. Après quelques semaines à la brigade criminelle, il est affecté à la brigade des mœurs. En, il est muté àDüsseldorf. L’année suivante, il passe par l'école duSD àBernau bei Berlin avant d’être envoyé suivre un cours d’officier àBerlin-Charlottenburg. Les listes duNSDAP ayant été fermées en, ce n’est qu’à leur réouverture en que Barbie devient membre du parti. Il est alors âgé de 23 ans.
Fin, durant trois mois, il effectue son service militaire au39erégiment d’infanterie, puis poursuit sa formation d’officier. Le, il est nomméSS-Untersturmführer (sous-lieutenant SS). Quelques jours plus tard, il épouse Regine Willms qui a adhéré au parti nazi en et travaille dans une crèche de l’association desfemmes nazies[6].
En 1940, après l'invasion desPays-Bas, Klaus Barbie y est envoyé au sein d'un détachement de la Sipo-SD (Sicherheitspolizei undSicherheitsdienst, police de sécurité — État — et service de sécurité —parti nazi) à la section VI (Amt VI, Ausland-SD, renseignements à l'étranger) chargée de la préparation du débarquement enGrande-Bretagne. Avant même que celui-ci ne soit annulé, Klaus Barbie est muté à la section IV (Amt IV, improprement appeléeGestapo, en fait formée des sections [Abteilungen] II et III de laGestapo et de la section centrale [Zentralabteilung] III2 du SD Hauptamt). Dans ce cadre, d'abord àLa Haye, puis àAmsterdam, il participe activement à la poursuite et à la rafle desJuifs, desfrancs-maçons et des émigrés allemands. Il travaille avec tant de zèle qu'en, il est promuSS-Obersturmführer (lieutenant SS). Pour avoir été l'un des officiers les plus énergiques dans l'assaut dughetto juif d'Amsterdam et pour avoir commandé des pelotons d'exécution, il est décoré de lacroix de fer de seconde classe (Eisernes Kreuz II.Klasse) le[6].
Bien que cela ne soit pas mentionné sur ses états de service, Klaus Barbie aurait été envoyé enURSS, de l'été 1941 au printemps 1942, dans un commando spécial de la Sipo-SD, chargé de la lutte contre les partisans sur les arrières de l'armée allemande (« J'avais suivi un stage de parachutisme [en Russie en 1941] »[7]).
Au printemps 1942, comme il est bien noté et parle français, Klaus Barbie est nommé chef de la sécurité àGex, sous-préfecture de l'Ain en France, à proximité de la frontièresuisse. En fait, une mission délicate l'attend : il doit enleverAlexander Foote, unagent secret britannique travaillant pour l'URSS àGenève. Barbie réussit à soudoyer le chef d'un poste de la garde-frontière suisse et s'introduit enSuisse par le poste dePrévessin-Moëns, douane proche de sa résidence privée, avant de constater qu'Alexander Foote avait disparu.
Casino de Charbonnières-les-Bains (1901)
En, Klaus Barbie est affecté auKommando der Sipo-SD (KDS) deDijon où il est chargé de la surveillance des douaniers allemands[8]. À partir de, il est au casino deCharbonnières-les-Bains (à l'ouest de Lyon) d'où, avec une partie du commando DONAR, il est chargé de détecter des radios clandestines[9]. Après l'invasion de lazone libre par lesAllemands en, il est affecté au KDS deLyon (commandé parRolf Mühler de à[10], parHeinz Hollert et, à partir de l'été 43, parWerner Knab), où il prend le commandement de lasection IV (lutte contre les résistants, les communistes, les Juifs…).
Annonce par leSichersheitspolizei de Lyon de l'arrestation desenfants d'Izieu, 7 avril 1944Une des nombreuses plaques à la mémoire des personnes (dont Jean Moulin) torturées par la Gestapo de Lyon, ici aucentre Berthelot.
En, Klaus Barbie devient le chef de laGestapo de la région lyonnaise (troisième officier, par ordre d'importance, au sein du KDS de Lyon) et s'installe dans les bâtiments ducentre Berthelot. Sous ses ordres, sont torturés et exécutés de nombreuxrésistants, dontMarc Bloch[11] etJean Moulin. Il arrête aussi personnellement, à la demande deJoachim von Ribbentrop, en,Albert Lebrun etAndré François-Poncet enIsère. Surnommé « le boucher de Lyon », il donne l'ordre d'exécuter de nombreux otages et dedéporter des milliers deJuifs àDrancy — étape intermédiaire avantAuschwitz. Parmi ses victimes, se trouvent les86 personnes raflées le 9 février 1943 au siège de l'UGIF, situé 12rue Sainte-Catherine à Lyon, mais aussi les 44enfants d'Izieu raflés le. Le de la même année, Barbie réussit à faire partir directement deLyon pourAuschwitz le dernier convoi de déportés avec 650 personnes dont 342non-Juifs et 308 Juifs. Lors de son procès, il est accusé d'avoir fait fusiller 22 otages, dont des femmes et des enfants, en représailles d'un attentat sur deux policiers allemands en 1943, d'avoirtorturé ou fait torturer au moins une vingtaine de personnes en 1943 et d'en avoir fait fusiller au moins une quarantaine la même année, d'avoir fait fusiller 70 Juifs àBron et beaucoup d'autres parmi les120 prisonniers de la prison Montluc exécutés àSaint-Genis-Laval durant l'été 1944, où il est vrai que, selonMax Payot (un agent français de laGestapo),Fritz Hollert, deuxième officier duKDS deLyon, donc supérieur à Klaus Barbie, est présent[6].
Durant le premier semestre de l'année 1944, Barbie dirige également le commando de laSipo-SD qui accompagne les troupes de répression des maquis, notamment dans l'Ain et leJura : il torture, tue ou fait tuer de nombreux villageois censés soutenir lesmaquisards. L’organigramme des services de la Gestapo à Lyon publié par le journal clandestinSpartakus () du groupe desRévolutionnaires communistes allemands et autrichiens (RKD) exilés en France le mentionne sous le nom de Mayer[12].
Le, leSS-Sturmbannführer (commandant SS) Wanninger recommande Klaus Barbie — déjà jugé dans un rapport de 1940 comme« discipliné, travailleur, honnête, amical, bon camarade, officier irréprochable » — pour une promotion au grade deSS-Hauptsturmführer (capitaine SS) en ces termes :« Klaus Barbie est connu au Quartier général comme un chef SS enthousiaste, qui sait ce qu’il veut. Il a un talent certain pour le travail de renseignement et pour la recherche des criminels. Sa plus grande réussite réside dans la destruction de nombreuses organisations ennemies. LeReichsführer-SSHeinrich Himmler a exprimé sa gratitude à Barbie dans une lettre personnelle qui le félicitait pour la qualité de son travail dans la recherche des criminels et la lutte contre la Résistance. Barbie est [un officier] sur lequel on peut compter aussi bien sur le plan psychologique que sur le plan idéologique. Depuis sa formation et son emploi au sein duSD, Barbie a mené une carrière assidue en tant que directeur d’un service supérieur et, s’il n’y a pas d’objection, il est recommandé qu’il soit promuSS-Hauptsturmführer. »
Le, il est promuSS-Hauptsturmführer. En poste àHalle, puis àDüsseldorf et àEssen, il termine la guerre àWuppertal. Sur toute la période de laSeconde Guerre mondiale, il aura fait déporter près de 14 000 personnes, juives et résistantes, vers des camps de concentration et des centres d'extermination en Allemagne[14].
L'ancien patron de laGestapo deLyon se fait discret, mais n'hésite pas à organiser, fin 1945, avec d'anciens SS, un réseau de résistance nazie[17]. Cependant, en butte à l'indifférence de la population et à la répression des Alliés, ce réseau est vite infiltré et la plupart de ses membres arrêtés début 1947 (opération Selection Board)[18]. Plusieurs fois arrêté, Barbie réussit à cacher sa véritable identité et à s'évader[19].
Au service de l'Armée américaine (avril 1947 à mars 1951)
En, Klaus Barbie rencontre Joseph Merck ou Kurt Merk, ancien officier de l'Abwehr en poste àDijon pendant la guerre, avec qui il avait travaillé lorsqu'il était en poste à Lyon, qui lui propose d'entrer au réseau Peterson qu'il commande et qui est entièrement financé par le CIC (Counter Intelligence Corps, Armée américaine)[20]. Par deux fois, des agents français demandent à parler avec Klaus Barbie au sujet de l'affaireRené Hardy, mais le CIC pense qu'il s'agit alors de l'arrêter et cache sa présence. Le responsable de Barbie au sein du CIC, Erhard Dabringhaus, ne prend conscience que Barbie est un criminel qu'après plusieurs mois, informé par Kurt Merk. Début 1948, il en informe sa hiérarchie qui préfère continuer à utiliser Barbie. À partir de ce moment-là, la France commence à réclamer l'extradition de Klaus Barbie. LeCounter Intelligence Corps donne trois raisons pour expliquer la protection qui lui est accordée :
d'abord, que son aide est précieuse au moment de laguerre froide ;
ensuite, que ses« prétendus crimes » contre laRésistance étaient des « actes de guerre » et que les Français recherchent davantage la vengeance que lajustice ;
Le CIC est vivement intéressé par l'expérience que Barbie a acquise en France contre la résistance communiste[22], surtout afin d'obtenir des informations sur la pénétration communiste des services secrets français, sur les activités duParti communiste français enFrance, dans l'armée française et lazone française en Allemagne ainsi que sur celles des services secrets français dans lazone américaine[23],[24].
À partir de 1964, Barbie collabore activement avec l'armée bolivienne et donne des conseils pour la recherche et latorture des opposants.
Selon diverses informations, après l'émergence deChe Guevara en Bolivie en 1966, les compétences de Barbie étaient à nouveau recherchées et il a travaillé pour le ministère de l'Intérieur bolivien avec le grade de lieutenant en tant qu'instructeur et conseiller des forces de sécurité[29]. Au cours d'une interview, Alvaro de Castro, l'un de ses amis en Bolivie, a affirmé que Barbie « se vantait souvent de traquer le Che[30] ».
Des personnes ayant rencontré Barbie pendant son séjour en Bolivie ont déclaré qu'il était un ferme partisan de l'idéologie nazie et de l'antisémitisme. Barbie et De Castro étaient proches deJosef Mengele etAdolf Eichmann, que Barbie soutenait et souhaitait aider à rester en fuite[31],[32],[33],[34],[30].
De 1965 à 1967, jusqu'à la mort deChe Guevara dans lajungle bolivienne, il semble qu'il soit de nouveau au service de laCIA. En 1971, il soutient lecoup d'État du colonelHugo Banzer et pour conforter son régime, Barbie crée une organisation paramilitaire d'extrême droiteLes Fiancés de la mort[26],[35],[36]. Il serait aussi, selon des documents déclassifiés de la CIA et du congrès américain, impliqué dans letrafic de cocaïne en collaboration avec le régime bolivien dans les années 1970[37].
En effet, dès 1961, une enquête de lapolice allemande, alimentée par les archives de laVVN, détermine que Barbie s'est réfugié enBolivie. En 1969, lorsque sa fille Ute Messner[38] demande unvisa pour l'Allemagne, les autorités découvrent finalement que « Klaus Altmann » est Klaus Barbie. Toutefois, face aux difficultés administratives, l'affaire est sur le point d'être classée quand les protestations deBeate Klarsfeld viennent la relancer : le, elle obtient, non sans mal, du procureur allemand Manfred Ludolph la reprise de l'instruction ouverte en 1960 par leparquet deMunich contre l'ex-SS-Hauptsturmführer Barbie. D'après l'historienPeter Hammerschmidt, Klaus Barbie aurait même travaillé pour leService fédéral de renseignement de laRépublique fédérale d'Allemagne entre 1966 et 1967 sous lenom de code « Adler »[26].
Le magistrat Manfred Ludolph remet à Beate Klarsfeld deux photographies de Barbie, dont l'une prise en 1968 àLa Paz, avec un homme qui lui ressemble fortement autour d'un groupe d'hommes d'affaires. En, les Klarsfeld obtiennent d'Allemands établis en Bolivie l'adresse et le faux nom des Barbie installés àLima. La photo paraît dans la presse, si bien que les autorités péruviennes demandent aux Barbie de partir, ne voulant pas risquer de refuser à la France sonextradition. Le,L'Aurore publie un article retentissant : « L'ex-nazi Klaus Barbie vient de se réfugier au Pérou après un long séjour en Bolivie. La France va-t-elle le réclamer ? »[39]. Le dossier des Klarsfeld monté contre Barbie est désormaismédiatisé.
Le journalisteLadislas de Hoyos parvient à l'interviewer les 3 et, enBolivie. Durant cette entrevue surveillée par le gouvernement bolivien, le journaliste s'adresse à Klaus Altmann enfrançais, et ce dernier répond à la question enallemand, trahissant sa compréhension de la langue française. Au cours du même entretien, Ladislas de Hoyos piège Klaus Altmann en lui transmettant deux photos deJean Moulin, lui demandant de l'identifier. Altmann nie connaître lerésistant français et rend les photos au journaliste. En les manipulant, Altmann laisse sur celles-ci sesempreintes digitales qui permettront aux autorités françaises de l'identifier formellement[40],[41],[42],[43]. Le reportage est ensuite diffusé surAntenne 2[44]. C'est lors de cette diffusion que Klaus Barbie est reconnu parSimone Lagrange, qu'il avait torturée en 1944.
Le, le journalO Globo publie un entretien dans lequel Altmann avoue être Klaus Barbie.
Klaus Barbie, personnage important en Bolivie, est protégé par le régimeBanzer dont il est un soutien et un assistant dans sa lutte contre les opposants, jusqu'à sa chute en 1978.
Cependant, le gouvernement américain contraint le président bolivien à démissionner l'année suivante. Avec le retour des militaires dans leurs casernes, l'étau se resserre sur Barbie. DansLe Monde du, l'ancien présidentHernán Siles Zuazo qui sera élu pour un nouveau mandat de 1982 à 1985, déclare :« Évidemment, un gouvernement démocratique ne peut pas protéger un criminel comme Barbie. Nous luttons contre le fascisme local et contre tout fascisme d'où qu'il vienne »[45].
Il participe à la préparation d'un coup d'État en 1980 parLuis García Meza Tejada en recrutant desmercenaires pour le nouveau régime dans lequel Barbie est nommé colonel honoraire des services de renseignements ; à ce poste, il élimine plusieurs opposants[46].
Après bien des péripéties et des atermoiements, après que le gouvernement français a accordé à laBolivie une importanteaide au développement (certains parlent d'une livraison de plusieurs tonnes d'armes pour la police bolivienne en échange de Barbie[47],[48]), Klaus Barbie est arrêté àLa Paz le ; l'inculpation alors avancée est celle d'escroquerie pour défaut de paiement d'une dette de dix mille dollars et d'infraction aux lois sur l'immigration[49],[50],[51].
Il est expulsé vers la France le et, fait symbolique, incarcéré pendant une semaine à laprison Montluc (prison militaire située àLyon servant de lieu de détention pendant laSeconde Guerre mondiale)[52] sur ordre deRobert Badinter, ministre de la Justice à l'époque[53] :« Quarante ans après ses crimes, c’est à Montluc que Barbie devait passer la nuit, seul dans une cellule avec les ombres des êtres qu’il avait martyrisés. »
Lors de son retour enFrance, certaines de ses victimes juives avaient pour projet d'assassiner l'ancien nazi. Ayant la volonté de se venger, une certaine Monique C. est arrêtée à l'aéroport deLyon en possession d'une carabine. Elle avoue plus tard aux autorités qu'elle avait pour but d'assassiner Klaus Barbie, qui l'avait fait déporter àDrancy en 1944[54].
Son procès devant lacour d'assises duRhône débute le, dans lasalle des pas perdus dupalais de justice de Lyon[55]. La salle principale de la cour d'assises étant trop petite pour le nombre departies civiles et de témoins attendus (sans compter le public et la presse), il a en effet été décidé de construire une salle d'assises temporaire dans la salle des pas perdus, pouvant accueillir 750 personnes[56].
Au troisième jour du procès, quand commencent les dépositions de ses victimes, Barbie, fuyant la confrontation, lit une brève déclaration. Il annonce son intention de ne plus comparaître aux audiences comme l'y autorise ledroit français, au motif de l'illégalité de sa détention[60].
Le, au terme de neuf semaines de procès, et après six heures et demie dedélibération, lacour d'assises du Rhône déclare Klaus Barbie coupable de dix-septcrimes contre l'humanité et le condamne à la prison àperpétuité« pour la déportation de centaines de Juifs de France et notamment l'arrestation, le 6 avril 1944, de 51 personnes à la maison d'enfants d'Izieu et leur déportation à Auschwitz »[61].
C'est la première fois que ce chef d'accusation est retenu en France[62].
Pendant toute la période de son procès et après sa condamnation à la prison à perpétuité, Klaus Barbie est incarcéré dans lesprisons Saint-Paul et Saint-Joseph à Lyon.
Sa femme, Regine Barbie, est morte d'uncancer en Bolivie peu avant que son mari fûtextradé. Leur fils, Klaus-Georg Altmann, est mort dans un accident dedeltaplane près deCochabamba en 1981. Leur fille, Ute Messner, qui a quitté la Bolivie en 1969[65], s'est installée enAutriche où elle a épousé Heinrich Messner. Elle rend visite à son père en prison en France avant son procès. Après sa mort en 1991, elle récupère ses cendres et les emporte en Autriche[64],[66].
↑Gottlieb Fuchs a publié un livre intituléLe Renard. 30 ans après, l'interprète de Klaus Barbie parle (Fuchs 1973).
↑Fuchs affirme dans son livre qu'il falsifiait des documents que devait signer Barbie qu'il saoulait avec la complicité des serveuses, pour sauver des résistants (Fuchs 1973).
↑CécileDenis,Continuités et divergences dans la presse clandestine de résistants allemands et autrichiens en France pendant la Seconde Guerre mondiale : KPD, KPÖ, Revolutionäre Kommunisten et trotskystes,, (thèse de doctorat réalisée sous la direction d’Hélène Camarade, soutenue publiquement le 10 décembre 2018 à l’université Bordeaux-Montaigne)(présentation en ligne)
↑Denis Eyraud, Didier Repellin, Dominique Bertin et Yves Neyrolles,La restauration du palais de justice historique de Lyon, Lyon, EMCC,, 32 p.(ISBN978-2-35740-262-1).
↑Né en Ardèche, André Cerdini a commencé sa carrière comme juge d'instruction à Alençon (Orne), avant d'être nommé successivement Procureur de la République au Puy (Haute-Loire) et à Nevers (Nièvre).
Klaus Barbie. Itinéraire d'un bourreau ordinaire, Calmann-Lévy, 1984.
Isabelle Doré-Rivé (sous la dir.),Le procès Barbie : justice pour la Mémoire et l'Histoire, Lyon, Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation, 2005 (?).
Dabringhaus, né en Europe et parlant très bien l'allemand, et le français fut officier de renseignement pendant la guerre et fut démobilisé en 1946. Il vint en Europe parce que son épouse était belge et fut engagé en Allemagne dans le CIC en 1947. Il fut pendant deux ans l'agent chargé de contrôler le réseau Peterson.
Klaus Altmann alias Barbie, de Peter F. Müller et Michael Mueller, Filmfabrik, 2015. Diffusé surArte le.
La Traque de Klaus Barbie, de Christophe Brulé et Vincent Tejero - Diffusé surRMC Découverte le.
Klaus Barbie, un procès pour mémoire, de Jérôme Lambert et Philippe Picard, durée de 73 minutes, 2017 - Diffusé le surFrance 3.[vidéo][1]
Klaus Barbie, parcours et procès d'un criminel, un témoignage deJean-Olivier Viout, réalisé le par Victoria Hervier, produit par CultureGnum | FMSH et présenté parClothilde Chamussy.[vidéo][2]
Le Sourire malade - Klaus Barbie et l'infirmier, de Maëlle Merle-Delavault et Colin Berne, témoignage d'un infirmier lyonnais qui a soigné Klaus Barbie durant sa détention.[vidéo][3]
Le procès de Klaus Barbie, de Gabriel Le Bomin, 3 parties d'une durée de 52 minutes, 2025 - Diffusé le surFrance2.[vidéo][4]