Bien que géographiquement isolé par son terrain très montagneux, le Kirghizstan a été au carrefour de plusieurs grandes civilisations grâce à laroute de la soie et à d'autres routes commerciales. Habité par une succession de tribus et de clans, le Kirghizstan est périodiquement tombé sous la domination de plus grandes puissances, par exemple celle desnomadesturciques, dont les ancêtres remontent à de nombreux États turciques. Il a d'abord été établi sous le nom deKhaganat kirghize du Ienisseï. Par la suite, auXIIIe siècle, le Kirghizstan a été conquis par lesMongols ; il a retrouvé son indépendance, mais a ensuite été envahi par leKhanat dzoungar.
Après l'indépendance, le Kirghizistan était officiellement une république présidentielle unitaire ; après larévolution des Tulipes en 2005, il est devenu une république parlementaire unitaire, bien qu'il ait progressivement développé un président exécutif et ait été gouverné comme une république semi-présidentielle avant de revenir à un système présidentiel en 2021 à la suite de larévolution de 2020. Depuis son indépendance de l'URSS, le pays a continué à subir des conflits ethniques, des révoltes, des troubles économiques, des gouvernements de transition et des conflits politiques.
Au sud-est, la chaîne desTian Shan marque la frontière avec la Chine et culmine à 7 439 m avec leJengish Chokusu (« indépendance » enkirghize), qui est le point culminant du pays.
À l’ouest et au sud-ouest du pays, lavallée de Ferghana (commune au Kirghizistan, à l’Ouzbékistan et au Tadjikistan) est prise en tenaille par les chaînes du Fergana (au nord-est de la vallée) et du Pamir Alay (oumonts Alaï, au sud). La vallée est notamment le réceptacle de la puissante rivièreNaryn, qui traverse la totalité du pays depuis les hauteurs desTian Shan au nord-est du pays.
Le sud (bordé par le Pamir Alay) de la vallée du Fergana constitue l’autre foyer de peuplement. On y trouve les villes d’Och et deManas, ainsi que le point le plus bas du Kirghizistan, la vallée duKara-Darya (la seconde source ou un affluent duSyr-Daria), à 132 m d'altitude.
Passée en Ouzbékistan, la rivière Naryn devient leSyr-Daria, l’un des deux principaux fleuves nourriciers de l'Asie centrale ; le fleuve traverse ensuite une petite région au nord du Tadjikistan et alimente un petit lac (frontalier avec le sud-ouest du Kirghizistan), avant de traverser à nouveau l’Ouzbékistan, puis de se jeter avec peine dans lamer d’Aral en traversant une grande région au sud duKazakhstan. Ce fleuve est, avec l’Amou-Daria (qui coule au Tadjikistan et auTurkménistan, mais qui ne parvient plus jusqu’à la mer d’Aral en Ouzbékistan car il sert à alimenter lecanal du Karakoum construit au Turkménistan jusque vers lamer Caspienne), l’objet de litiges entre tous ces pays et d’un désastre écologique majeur, à cause du détournement massif pour l’agriculture (durant la période soviétique) de leurs eaux. Le Syr-Daria ne permet plus d’alimenter qu’une toute petite partie au nord de la mer d’Aral, uniquement au Kazakhstan (tandis que le bas du cours de l’Amou-Daria a été complètement asséché, condamnant la plus grande partie méridionale de la mer d'Aral autrefois partagée par le Kazakhstan et l’Ouzbékistan).
Le Kirghizistan est divisé en sept régions (oblastary ; au singulier,oblasty) et une ville (shaary). Leurs centres administratifs portent généralement le même nom (dans la liste ci-dessous les exceptions sont notées entre parenthèses) :
Chaqueoblasty est divisé en districts (raion), administrés par des officiels nommés par le gouvernement. Les communautés rurales (aiyl okmotu), constituées au plus de vingt villages, ont leurs propres maires et conseils élus.
Lors des bouleversements politiques survenus à partir de la fin des années 1980 en Union soviétique, des élections libres sont organisées au Kirghizistan en 1991 qui voient la victoire d'Askar Akaïev au poste de président en octobre de la même année. Le pays devient la République du Kirghizistan en, tandis que Frounzé, la capitale nommée en l'honneur du dirigeant soviétiqueMikhaïl Frounzé, reprend son nom présoviétique,Bichkek, en.
Après l'échec ducoup d'État àMoscou qui marque la fin de l'URSS, le Kirghizistan se prononce par un vote en faveur de l'indépendance vis-à-vis de l'URSS le. Le pays adhère à laCommunauté des États indépendants à la fin de la même année.
En, des troubles éclatent dans le district d'Aksy lors de manifestations demandant la libération d'un opposant politique.La répression commandée par le Premier ministre Kourmanbek Bakiev tue six personnes[réf. nécessaire]. Peu après, le président Akaïev accepte la démission de Bakiev de ses fonctions et le remplace parNikolaï Tanaïev. Le présidentAskar Akaïev lance ensuite une réforme constitutionnelle, à laquelle sont conviées l'opposition et la société civile ; elle se conclut en par un référendum, vraisemblablement entaché d'irrégularités. Les amendements à la Constitution transforment, entre autres, le Parlement bicaméral en un Parlement monocaméral de75 sièges à compter des élections de.
Au cours des années suivantes, le pouvoir, toujours détenu par Askar Akaïev, devient de plus en plus autoritaire. Les élections législatives du et du sont dénoncées comme frauduleuses, particulièrement par les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Des troubles débutent vers la fin mars qui se transforment rapidement dans le sud du pays en manifestations appelant à la démission du gouvernement en place. Le, 15 000 manifestants partisans de l'opposition venus du sud du pays se heurtent à la police à Bichkek et prennent d'assaut l'immeuble abritant la présidence après des rumeurs faisant état de la fuite du président Akaïev hors du pays. C'est la « révolution des Tulipes ».
Après larévolution des Tulipes qui suit ces élections, le gouvernement intérimaire promet de développer de nouvelles structures politiques et de régler certains problèmes constitutionnels. La démission forcée de l'ancienprésidentAskar Akaïev est acceptée par le Parlement kirghize le.
Les chefs de l'opposition mettent en place un gouvernement intérimaire et promettent d'organiser rapidement de nouvelles élections afin de prétendre à une légitimité définitive. Les luttes au sein de l'opposition sont réglées rapidement,Kourmanbek Bakiev prenant les postes de président et de Premier ministre.
Kourmanbek Bakiev remporte ensuite l'élection présidentielle le organisée trois mois après le soulèvement populaire qui a provoqué la fuite de l'ancien président, Askar Akaïev, enBiélorussie. Le nouveau gouvernement, dirigé parFelix Koulov, est définitivement constitué en.
Un an après les événements de, une nouvelle opposition se structure pour exiger la mise en œuvre des réformes annoncées à l'issue de la révolution des Tulipes. Elle réunit d'anciens alliés de Bakiev et d'anciens partisans d'Akaïev.
Début l'opposition manifeste sur la place centrale de Bichkek pour réclamer une réforme constitutionnelle réduisant les compétences du président Kourmanbek Bakiev, accusé denépotisme et decorruption. Elle réclame, en outre, l'indépendance de la compagnie de radio-télévision et le limogeage de plusieurs hauts responsables. Les opposants et les fidèles du président Kourmanbek Bakiev parviennent finalement à un compromis sur une réforme de la Constitution qui rendrait les institutions du pays plus démocratiques.
Signée le par le président Bakiev, la nouvelleconstitution instaure une république présidentielle et parlementaire. Le Parlement, composé de90 sièges, pourra approuver le gouvernement, dont le Premier ministre sera nommé par le parti vainqueur aux élections, avec l'accord du président.
Cependant, dès le, à la faveur de la crise institutionnelle ouverte par la démission du gouvernement de Felix Koulov, le président obtient des députés le vote d'une nouvelle version de la Constitution qui lui redonne plusieurs des pouvoirs concédés en novembre.
Le, le Parlement approuve la nomination par le président Bakiev d'Azim Isabekov, ex-ministre de l'Agriculture dans le gouvernement Koulov, au poste de Premier ministre.
Le, Azim Issabekov donne sa démission, le président kirghiz ayant refusé de limoger sept personnes du gouvernement dans le but de les remplacer par des membres de l'opposition. Son remplaçant estAlmazbek Atambaev, l'un des représentants du mouvement d'opposition Za reformy (Pour les réformes).
Atambaev démissionne à son tour le. Iskenderbek Aidaralïev assure l'intérim jusqu'aux élections législatives de, qui portentIgor Tchoudinov (du partiAk Jol(en)) au poste de Premier ministre[7],[8].
Jusqu'en 2009, le président Bakiev dirige le pays en maintenant une relative ouverture politique, loin des normes démocratiques occidentales, mais certains[Qui ?] observateurs étrangers classaient le Kirghizistan comme le pays le plus démocratique d'Asie centrale. À partir de 2009, on note cependant un net virage présidentialiste.La réforme de l'État conduite à l'automne 2009 voit les ministères importants rejoindre l'Institut du président, et les autres être dépossédés d'une grande partie de leurs attributions[réf. nécessaire].
L'opposition politique et les ONG de défense des droits de l'homme sont harcelées avec une intensité croissante.Plusieurs meurtres de journalistes et d'opposants défraient la chronique et provoquent les protestations de l'Union européenne[réf. nécessaire]. Si le Kirghizistan reste alors plus ouvert que ses voisins, comme l'Ouzbékistan ou leTurkménistan, il connaît cette année-là une dégradation rapide du climat politique, et reste classé parmi les pays les plus corrompus du monde[9].
Le, une violente manifestation des opposants au régime du président Bakiev dégénère. On compte75 morts et500 blessés dans la capitale, Bichkek. Dans la soirée, des centaines d'opposants assiègent le Parlement situé à proximité de la résidence présidentielle. Le Premier ministre,Daniyar Üsenov, déclare l'état d'urgence et un couvre-feu est instauré. Trois chefs de l'opposition sont interpellés et inculpés pour crimes graves, puis l'un d'eux, Omourbek Tekebaïev, est libéré plus tard dans la journée[10].
Toujours en soirée, le Premier ministre, Daniyar Üsenov, ayant « remis une lettre de démission », après des négociations avec l’un des chefs de l’opposition, celui-ci,Temir Sarïev, l'annonce à la radio kirghize Azattyk. Dans la foulée, l’opposition forme son « propre gouvernement », avec à sa tête l’ex-ministre des Affaires étrangères,Roza Otounbaïeva.
Les États-Unis s'inquiètent de l'instabilité du pays, dans la mesure où ils disposent d'une base militaire aérienne qui leur sert de pont pour faire transiter leurs hommes et leur matériel vers l'Afghanistan. Parallèlement, laRussie propose son aide au gouvernement par intérim.
Le 16 avril 2010, Kourmanbek Bakiev, le président déchu, déjà parti en exil au Kazakhstan, démissionne officiellement dans une lettre télécopiée adressée aux nouveaux dirigeants du pays[réf. nécessaire].
Bakiev étant en exil,Roza Otounbaïeva est chargée de diriger le pays par intérim, et d'écrire une nouvelle Constitution parlementaire.
Développement du PIB par habitant des pays d'Asie centrale.
Le Kirghizistan reste un pays assez pauvre, dont l'économie est essentiellement tournée vers l'agriculture. Juste avant la chute de l'URSS en 1991, 98 % des exportations du Kirghizistan étaient destinées à l'Union soviétique ; l'effondrement de cette dernière a considérablement ralenti la production du pays au début des années 1990. Des réformes importantes furent entreprises qui ont certes permis d'améliorer la performance économique du pays au cours des dernières années (le Kirghizistan fut la première république de l'ancien bloc soviétique à être admise à l'Organisation mondiale du commerce en décembre1998), mais ses revenus ne sont toujours pas constants et la pauvreté reste très présente.
Le bazar Dordoï de Bichkek.
L'agriculture est un des principaux secteurs d'activité du pays, représentant 12,1% au produit intérieur brut et fournissant des emplois à environ 21% de la population active[12]. Le Kirghizistan est montagneux et convient à l'élevage du bétail, la principale activité agricole. Les pâturages couvrent environ la moitié de la superficie du Kirghizistan soit9 millions d'hectares et l'élevage extensif joue un rôle majeur dans l'économie, la société et la culture du pays. Les productions dominantes incluent leblé, lesucre debetterave, lecoton, letabac, leslégumes, lesfruits et lesnoix[13] ; dans une moindre mesure, lalaine, laviande et leslaitages.
Le Kirghizistan exporte principalement desmétaux non ferreux et desminéraux, des produits manufacturés en laine et agricoles, de l'énergie électrique et quelques autres marchandises. La première source dedevises est la production d'or de la mine kirghizo-canadienne deKumtor, dont l'activité représente environ 10 % du PIB. Ses importations comprennent dupétrole, dugaz naturel, des métaux ferreux, des produits chimiques, la plupart de ses outils et machines, dubois, dupapier, un peu de produits alimentaires et des matériaux de construction. Ses partenaires commerciaux principaux sont laChine, laRussie, leKazakhstan, lesÉtats-Unis, l'Ouzbékistan et l'Allemagne.
LePIB par habitant du Kirghizstan s'élève à 1 146 dollars en 2020, selon les estimations duFMI. En 2020, le Kirghizstan enregistre une baisse de sonproduit intérieur brut de 8,6%, imputable à la situation sanitaire du pays causée par lapandémie de Covid-19, mais aussi du fait des troubles politiques qui ont affecté le pays en octobre 2020[14]. La pauvreté demeure répandue dans les régions rurales et montagneuses, où 22% des ménages sont en situation d'insécurité alimentaire en 2018. Cependant, les réformes économiques menées après l'indépendance ont eu pour effet global de faire reculer la pauvreté, touchant 52% de la population kirghize en 2000 contre 20 % en 2019[12].
Le transporteur aérien nationalKyrgyzstan Airlines(en) (en russe :Кыргызстан Аба Жолдору) était la compagnie aérienne nationale du Kirghizistan, avec son siège social sur les terrains de l'aéroport international de Manas à Bichkek. Il exploitait des vols internationaux et nationaux réguliers, ainsi que des vols charters. Sa base principale était l'aéroport international de Manas, avec un hub à l'aéroport d'Och. Elle a fait faillite en 2005.
Il n’existe qu’une ligne de chemin de fer au Kirghizstan, au départ de la capitaleBichkek. Cette ligne permet aux voyageurs de se rendre soit au Kazakhstan, soit dans la commune kirghize deBalyktchi, près du lac Issyk-Koul[16].
Signée le par le président Bakiev, une nouvelle constitution instaure unerépublique parlementaire. Le Parlement, composé de90 sièges, pourra approuver le gouvernement, dont le Premier ministre est nommé par le Parti vainqueur aux élections, avec l'accord du président.
En avril 2010, le présidentKurmanbek Bakiev est chassé par un mouvement de contestation populaire, prenant racine dans la hausse des prix de l'énergie et dans la corruption endémique sévissant dans le pays. Lors de ces contestations, les confrontations entre les forces de l'ordre et les manifestants font84 morts et des milliers de blessées[17].
En juin 2010,Och, la deuxième ville du pays, devient le théâtre de violences dirigées envers la communautéouzbek. Partant d'une simple altercation entre quelques individus, ces violences se transforment rapidement en conflit interethnique, faisant environ 2 000 morts et provoquant le départ du pays de 300 000 ouzbeks[17]. Le 27 juin 2010, un référendum est organisé par les pouvoirs publics kirghizes en réponse à ces violences. La population est appelée à prendre position en faveur ou non d'une réforme constitutionnelle visant à réduire les pouvoirs du président au profit du parlement. La nouvelle constitution est adoptée à la suite du scrutin[18].
En 2024, la population du Kirghizistan était estimée à 7 224 614 habitants[20]. La même année, 30,1 % avaient moins de15 ans et 5,13 % plus de 65. Le pays est rural à 64,3 %, pour unedensité de population assez faible de29 habitants par km2. La capitale, Bichkek, compte officiellement 589 000 habitants, auxquels il convient d'ajouter de nombreux saisonniers, ainsi que des occupants illégaux de terrains non répertoriés dans les statistiques. L'espérance de vie est en 2016 de 70,7 ans[21], avec une espérance de vie de75 ans pour les femmes et de66 ans pour les hommes.
65 % de la population sont d'origine kirghize, groupe ethniqueturcique présentant des influencesmongoles, et étant historiquement constitué de bergers semi-nomades, ils sont divisés en quarante clans. La plus grande minorité est celle desOuzbeks (14,5 % de la population), principalement installés dans le Sud, suivis par les personnes d'originerusse (9,0 %, essentiellement dans le Nord, constamment en baisse du fait de leur émigration),doungane (1,2 %),ouïghoure (1,1 %),tadjike (1,1 %),meskhète (0,9 %),kazakhe (0,7 %),ukrainienne (0,5 %, en baisse) etcoréenne (0,3 %). Il existe également de petites communautés d'origineallemande, mais la plupart sont parties dans les années 1990.
En 2021, près de 90 % de la population est composée de musulmans sunnites (islam), avec 7 % de chrétiens orthodoxes et catholiques[22].
Le Kirghizistan est l’une des trois ex-Républiques socialistes soviétiques, avec leKazakhstan et laBiélorussie, à conserver lerusse comme langue officielle.Le pays a, en plus de celle-ci, ajouté la languekirghize peu après l’indépendance en.Celle-ci appartient au groupe deslangues turciques. En 1924, un alphabet basé sur l'alphabet arabe fut introduit, remplacé par l'alphabet latin en 1928. En 1941, l'alphabet cyrillique fut définitivement adopté.
D’après un recensement de 2009, le kirghize se place en tête des langues parlées avec 71 % de locuteurs natifs, l’ouzbek en deuxième position avec 15 %. Malgré son statut de langue officielle, le russe n’occupe que la troisième place avec 9 % de locuteurs, les 5 % restants étant partagés par d’autres langues[réf. nécessaire].
Toutefois, selon le même recensement, la langue russe est maîtrisée par 40 % de la population en raison du fait qu’elle constitue encore la langue des affaires et de la politique. La langue kirghize apparaît dans la vie politique et notamment beaucoup de débats parlementaires sont menés en cette langue.[réf. nécessaire]
La religion principale est l'islamsunnite, de l'écolehanafite. Mais la pratique religieuse musulmane est marquée également par les influences duchamanisme, existant antérieurement à l'islam, et dusoufisme, dont les missionnaires ont joué un grand rôle dans l'islamisation de la région.
La pratique religieuse est faible, du fait du passécommuniste de larépublique, mais surtout du fait de l'apport de pratiquesanimistes etchamaniques, et de l'esprit de groupe,tribal et patriarcal, où la figure d'un patriarche (le doyen de la famille) est respectée. L'extrémisme religieux est très rare, et les idées laïques, apportées au temps du communisme, sont très répandues.
Si leschrétiens orthodoxes se retrouvent surtout chez les Russes et autres Slaves, la pratique religieuse est rare. Leprotestantisme est récent, et avant l'indépendance du pays, il concernait surtout lesAllemands de la Volga, déportés, où on retrouvait aussi une minoritécatholique.
Traditionnellement un peuplenomade, les Kirghizes restent attachés à leurs traditions. Elles comprennent notamment les artisanats liés à la fabrication et à la décoration de layourte, faite d'épaisses toiles de feutre[29]. Le cheval occupe une grande place dans l'art, l'imaginaire et la symbolique collective. Ainsi leKok borou[c] et l'Oulak tartysh, deux variantes du jeu équestre dubouzkachi, sont restés des sports très populaires.
Les trois premières éditions desJeux mondiaux nomades, qui mettent en valeur ces sports traditionnels kirghizes, se sont déroulés au Kirghizistan, en 2014, 2016 et 2018. Ces jeux ont pris place dans la ville deTcholponata, au nord du pays.
L'épopée, et le poème mélodique improvisé, sont les expressions artistiques par excellence. Ce dernier est accompagné au moyen d'un instrument à trois cordes, leKomuz (luth), et peut faire l'objet de joutes entre deux orateurs, lesaïtysh. L'épopéeManas, phénomène littéraire par son volume et son emphase, transmise et enrichie sur plusieurs siècles par la tradition orale, fait la fierté d'un peuple qui connaît actuellement un processus de réappropriation de ses racines historiques et mythologiques.
Dans le domaine de la littérature écrite, se détache la figure deTchinguiz Aïtmatov, auteur de nombreux livres, traduits en plusieurs langues, notammentJamilia,Le premier maître,Il fut un blanc navire,Une journée plus longue qu'un siècle etLes rêves de la louve.
Depuis 2012 les voyageurs de quarante pays (dont laFrance, laBelgique et laSuisse) sont dispensés de visa pour les séjours touristiques et d’affaires de moins de60 jours. Le Kirghizistan interdit aux personnes étrangères séropositives d'obtenir un permis de travail.
Le Kirghizistan constitue une destination encore peu pratiquée, mais très appréciée pour le tourisme d'aventure et nature :alpinisme, paralpinisme,heliskiing(en),trekking, randonnées à cheval,rafting, VTT, etchasse.
Les principaux sites présentant un attrait touristique sont :
↑a etbMinistère de l'Europe et des Affairesétrangères, « Kirghizstan- Sécurité », surFrance Diplomatie - Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères(consulté le)
↑Ministère de l'Europe et des Affairesétrangères, « Présentation du Kirghizstan », surFrance Diplomatie - Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères(consulté le)
Kirghizistan, Éditions du Centre français du commerce extérieur,(ISBN978-2-279-41152-7)
Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette,Le Guide de l'Asie centrale : Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Paris, Nouvelles Éditions de l'Université,, 313 p.
Ekaterina Lousanova et Zemfira Salpagarova,Kirghizistan. Une république en Asie centrale, Genève, Olizane,(ISBN978-2-88086-263-3)