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Kinopanorama était une salle decinéma réputée àParis, située 60avenue de La Motte-Picquet dans le15e arrondissement. Elle fut ouverte de 1959 à 2002.
L'histoire du cinéma débute en1919. Une salle de 1 500 places, leSplendid Palace, fait partie des lieux phare duquartier de Grenelle jusqu'en1949. En 1922, il est rattaché au circuitGaumont et modernisé en 1937, sa capacité passant à 1000 places[1].
Inauguré en à l’emplacement de l’ancien cinémaSplendid, le Kinopanorama occupait les premiers niveaux d'un immeuble d'habitation de dix étages construit la même année[1]. La salle était l'œuvre d'un promoteur immobilier, Pierre Pinton, qui avait acheté leSplendid avant la démolition et se révéla par la suite un visionnaire devant marquer son époque et plusieurs générations de cinéphiles.
La salle de 1959 était peu commune. Ultra-moderne, grande sans être gigantesque (850 places sur trois niveaux), elle était équipée à l'origine pour le système Kinopanorama (un concurrent russe duCinérama américain) avec une image provenant de trois projecteurs projetée sur un écran géant de 20 x 7,7 mètres et courbe d'une ouverture de 109°[2].
La technologie Kinopanorama innovait en utilisant 9 pistes magnétiques pour la reproduction du son (à la différence du Cinérama qui se limitait à 7 pistes) et 98 haut-parleurs.
Des films Kinopanorama furent projetés sur l'écran géant de 20 mètres de base[3] de base, en commençant parDeux heures en URSS, qui réalisa le score plus que respectable de 1 million de spectateurs en un an.
La salle exploita alors les films en utilisant trois pellicules 35 mm synchronisées.



Le Kinopanorama fut intégré un temps aux salles Cinérama de Paris, aux côtés des prestigieuxGaumont-Palace etEmpire Cinérama, devenant alors le Cinérama Rive-Gauche. Le film deGene KellyHello, Dolly ! (filmé enTodd-AO) y fut présenté en 1969-1970 sur écran géant et son stéréophonique 6 pistes magnétiques[4].


Le Kinopanorama, dirigé par Pierre et Josette Pinton[5], se tourna vers le70 mm, format qui devint la technologie de référence pour l'industrie cinématographique américaine et russe. La salle s'orienta définitivement vers la projection 70 mm sur écran géant courbe avec quelques jolis succès dès 1965 :Guerre et Paix deSerge Bondartchouk filmé en 70 mm,Exodus etWest Side Story filmés en Panavision 70,My Fair Lady et2001, l'Odyssée de l'espace filmés en Super Panavision 70. Ajoutons également à ces titres :Autant en emporte le vent dont des tirages gonflés en70 mm présentèrent une image au ratio2,20:1 (tronquant le cadre d'origine35 mm1,37:1) ,Tora ! Tora ! Tora !,Tremblement de terre (avec l'effet sonore spécialSensurround),Tommy (quatre pistes magnétiques),La Tour infernale…
Alors qu'il était prêt à fermer pour devenir un supermarché, la fortune du Kinopanorama fut faite en1979 avec la sortie en 70 mm duTambour deVolker Schlöndorff,Palme d'or1979 à Cannes, en exclusivité, « Seul à Paris… sur écran géant », comme le vanta la publicité de l'époque. Le film resta onze semaines à l'affiche[1]. Par la suite,The Rose connut un véritable triomphe dans cette salle, en « usant » plusieurs copies 70 mm pendant les 48 semaines d'exploitation pour un total de 264 000 spectateurs.
En 1982, avecPink Floyd : The Wall puis, en 1983, avecThe Rolling Stones : Let's Spend the Night Together, le Kinopanorama entamait une période particulièrement faste, au cours de laquelle il projeta de nombreuses exclusivités américaines en 70 mm, toutes très attendues, et dont la plupart connurent le succès. Entre autres :Révolution,Mission,La Forêt d'émeraude,Legend,Le Nom de la Rose,Dune,L'Année du dragon,Out of Africa,Greystoke ouLe Grand Bleu. À cette époque, le Kino était devenu la salle de référence pour les cinéphiles parisiens[6]. On n'hésitait pas alors à parcourir des kilomètres, à attendre une heure, parfois plus, dans le froid, pour voir un film dans la seule salle digne de ce nom pour le cinéphile, celle qui offre version originale, 70 mm (la plupart du temps), écran géant de 20 mètres de base[3] 24 mètres (beaucoup plus grand que ce que pouvaient proposer à l'époque les concurrents). Le nombre d'entrées annuelles évolua alors de 300 000 en 1981 à 450 000 en 1986.
Parallèlement, la mode revint aux grands écrans, et Paris vit l'ouverture duForum Horizon en 1986 et le réaménagement duMax Linder l'année suivante, de capacités comparables, mais aux écrans plus petits. Ces deux salles, elles aussi équipées pour le 70 mm, connurent rapidement le succès, et programmèrent régulièrement les mêmes films que le Kino (Le Dernier Empereur,Les Incorruptibles,L'Ours), mais le Kino résista bien, approchant régulièrement les 20 000 entrées hebdomadaires pour les grosses sorties, même si le nombre d'entrées annuelles se tassa à 303 000 en1987.
Le Kinopanorama est visité« par de nombreux techniciens, et notamment des Américains, en raison du niveau technique de la cabine et des dimensions de l'écran »[7] et fréquenté par des personnalités commeSophia Loren,Valéry Giscard d'Estaing,François Mitterrand,Robert Badinter,Donald Sutherland,Robert Hossein,George Chakiris,Uma Thurman, etc.
« La meilleure façon de concurrencer la télévision, c'est d'offrir du grand spectacle, une qualité technique la plus parfaite possible [...]. Bref, ce qu'on ne peut recevoir à domicile ! » (Pierre Pinton,Le technicien du film et de la vidéo, 1983).

En1989, le Kinopanorama entretient d'étroites relations avec la Society of Motion Picture and Television Engineers (SMPTE), organisme américain, de notoriété internationale, qui fait autorité en matière de normalisation et de contrôle dans l'industrie cinématographique. Avec l'aide de la SMPTE, le Kinopanorama s'équipe de nouvelles optiques de projection pour le format 70 mm et présente la version restaurée du chef-d'œuvre (7oscars) de SirDavid Lean :Lawrence d'Arabie. Le tournage du film avait été effectué enSuper Panavision 70 et la version restaurée de 1989 comportait 21 minutes supplémentaires.
LeCinema Digital Sound (CDS) est unetechnique développée parKodak, c'est la première application duson numérique aucinéma et une des plus performantes enformat 35 mm[8].
Cette technique est caractérisée par la présence de six pistes numériques sur le film. En 1991,The Doors d'Oliver Stone est le premier film en 35 mm présenté en Cinema Digital Sound - 6 pistes numériques[9].
Principales caractéristiques techniques du CDS[10] :
The Doors est le premier film en35 mm présenté enCinema Digital Sound[11]. Cette technologie est caractérisée par la présence de 6 pistes numériques sur le film. En 1991, avec le film d'Oliver Stone,The Doors, le Kinopanorama à Paris est la première salle en France à présenter un film en Cinema Digital Sound - 6 pistes numériques[12].
Le public sera au rendez-vous. Le Kinopanorama sera classé en tête des salles parisiennes[13].
Le Kinopanorama est repris par laGaumont en juillet 1991[14]. Gaumont équipe alors de la salle de la technologie de son numériqueLC Concept inventé par Pascal Chédeville etElisabeth Löchen.
Durant l'automne 1991, le film deWim WendersJusqu'au bout du monde est projeté sur écran géant avec cette technologie.
Le LC Concept repose sur la synchronisation partimecode entre la pellicule 35 mm du film projeté et undisque magnéto-optique de type CD-ROM.


Le Kinopanorama ferme durant l'été 1992 et rouvre ses portes en, sous le nom deGaumont Grand-Écran Grenelle, avec la projection d'Impitoyable, pour faire écho au Gaumont Grand-Écran Italie ouvertplace d'Italie. Il est cependant rapidement rebaptiséGaumont Kinopanorama[1].
La salle est entièrement rénovée par laGaumont durant l'été 1992.
Le Gaumont Kinopanorama est équipé pour la projection70 mm :
À partir du, présentation en70 mm de l'adaptation par lesstudios Disney deLa Belle et la Bête.
Le Gaumont Kinopanorama est équipé des technologies deson numérique :
Le Gaumont Kinopanorama entame alors une période particulièrement prestigieuse avec la projection en exclusivité et sur écran géant de plusieurspalmes d'or :
LeTout-Paris est au rendez-vous et le Gaumont Kinopanorama tourne à guichets fermés.
En juin 2001, la salle est reprise par le groupeEuropalaces.
Face à l'essor des multiplex à travers la capitale, le Kinopanorama ferme le à 20 heures, pour être remplacé par unMcDonald's, jugé plus rentable[16]. C'est finalement un espace événementiel qui le remplace, puis une salle de sports[1].
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