Dans lamythologie bouddhique et lamythologie hindoue, unkinnara est un amoureux exemplaire, un musicien céleste, mi-homme mi-cheval (en Inde) ou mi-oiseau (Asie du Sud-Est). Son équivalent femelle est lakinnari. Leur caractère est décrit dans le premier livre (Adiparvan) duMahābhārata, où ils déclarent :
Ils apparaissent également dans plusieurs textes bouddhiques, dont leSutra du Lotus.
Comme lesnâgas ou l'aigleGaruda, les kinnaras habitent l'Himavanta, la forêt mythique qui entoure la base duMont Meru.
Dans la mythologie d'Asie du Sud-Est, les kinnaris ont le haut du corps d'une femme, et les ailes, la queue et les pieds d'un cygne. Elles sont renommées pour leurs danses, leurs chants et leurs poèmes et représentent un symbole traditionnel de beauté, de grâce et d'accomplissement féminins.
La plus célèbre estManohara, décrite dans lesjataka (récits des vies antérieures duBouddha) : Fille du roi des kinnaras vivant sur leMont Kailash, elle fut capturée par un chasseur et devint l'épouse d'un prince appeléSudhana. Pendant que celui-ci était à la guerre, elle regagna le royaume de son père, laissant un anneau et des instructions permettant de la rejoindre. À son retour de guerre, le prince Sudhana dut surmonter de nombreuses épreuves pour la retrouver.
La kinnari (thaï กินรี) de la littérature thaï traditionnelle est d'origine indienne, mais elle a été adaptée au mode de pensée thaï. C'est une jeune femme vêtue d'un costume ressemblant à celui d'un ange. La partie inférieure du corps est semblable à celle d'unoiseau et lui permet de voler entre le monde mystique et celui des humains.
La kinnari la plus célèbre en Thaïlande estManora (issue de Manohara), dans unjataka thaï, lePanyasa Chadok. Une partie de ce texte illustre laManorah Buchayan, une des plus ésotériques des danses de cour thaïlandaises.
LesGolden Kinnaree Awards sont les récompenses décernées auFestival international du film de Bangkok.
Thai Airways International publie un magazine mensuel titréKinnaree.
Comme en Thaïlande, la danse et la chansonKinnaly, ouKinnone, illustrent l’un des épisodes de l’épopéeSithone Manola.
Les bouddhistesbirmans croient que parmi les 136 animaux des vies antérieures du Bouddha, quatre étaient des kinnaras. La kinnari (birman ကိန္နရီ ;API :/kèinnəyì/) est aussi un des 108 symboles présents sur laplante des pieds du Buddha. Dans ce pays, les kinnaris n'ont pas les seins découverts.
AuCambodge, kinnari et kinnara sont nomméskennorey (khmer កន្នរី) etkennara (កន្នរា). La kennorey est plus présente dans l'art et la littérature que le kennara. Elle a le même caractère qu'en Thaïlande, un symbole de beauté et de grâce utilisé pour la décoration des temples depuis l'époque d'Angkor (mais elle a moins de valeur symbolique que lesapsaras).
Le répertoire duBallet royal du Cambodge comporte un morceau intituléRobam Kennorey.
Des couples de kinnaras et kinnaris figurent dans les temples deBorobudur,Mendut,Pawon, Sewu, Sari etPrambanan. Ils sont généralement représentés comme des oiseaux à têtes humaines, ou dont tout le haut du corps est humain. Ils veillent habituellement sur l'arbre de vie Kalpataru, et parfois sur une jarre contenant un trésor. Exceptionnellement, sur une paire debas-reliefs du temple de Sari, les kinnaras sont dépeints comme desanges occidentaux, avec leurs ailes d'oiseaux fixées sur leur dos.
ÀBorobudur, des bas-reliefs racontent l'histoire de Manohara et du princeSudhana.
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