Animal étrange même pour les autochtones, le Kinkajou est longtemps restéinclassable. Très lointain parent, de même que lecoati, duraton laveur et plus encore dupanda roux, il a mis à rude épreuve lesnaturalistes élaborant unenomenclature scientifique et reste une curiosité biologique parmi lescarnivores noncarnassiers, tant par sa physiologie, qui le fait ressembler à unprimateélastique[pas clair], que par son comportement, en particulier sonlangage sifflé et sapolyandrie, liée à une transmissionpatrilinéaire des territoires. De multiplesmythes témoignent de la fascination qu'il a toujours exercée et qui ne laisse pas d'interroger les rapports entre l'homme et la Nature. Aujourd'hui plus précisément, le Kinkajou reste emblématique des questions de la pérennité desmilieux tropicaux et durisque sanitaire associé aux animaux exotiques.
Noms vulgaires (vulgarisation scientifique) recommandés ou typiques en français : Kinkajou[3],[4],[5],[6] ;
Autres noms vulgaires ounoms vernaculaires (langage courant) pouvant désigner éventuellement d'autres espèces :poto[6], potos[7] etsinge de nuit[5] (Senj lan nouit enCréole de Guyane française[5]).
Attention de ne pas faire de confusion avec les pottos qui sont desLorisidés du genrePerodicticus.
Squelette de kinkajou (musée d'ostéologie d'Oklahoma City).
Le Kinkajou adulte mesure sans la queue de 45 à 76 cm, 50 en moyenne[8], entre 85 et 133 cm avec[8], pour une hauteur au garrot de 20 cm et un poids moyen de 3 kg[8] variant selon les spécimens et lessous-espèces entre 1,4 et 4,6 kg[9]. Il ne porte que deux mamelles. Ledimorphisme sexuel est faible, les femelles étant en moyenne d'une ossature un peu plus gracile et, pour un poids à peu près égal, plus petites de deux centimètres et demi[9], leur canines saillantes étant également plus courtes d'un à un centimètre et demi[9]. Les variations individuelles au sein d'une même population, quoique subtiles, sont importantes.
Spécimen dePotos flavus en attente de réintroduction à Volcancito, auPanama.
Le pelage, dense, soyeux et légèrement crépé, ni ras ni long (1 cm d'épaisseur sur le milieu du dos), offre selon lessous-espèces et les spécimens toutes les nuances du beige depuis le bis jusqu'au bistre en passant par le brun roussâtre et le fauve clair sur le dessus, et sur le dessous des variations de blancs et de jaunes tirant parfois jusqu'à l'orangé. La face et le bout de la queue sont plus foncés, ainsi que parfois une raie dorsale. Le poil clair a la particularité de réfléchir quelque peu la lumière de sorte que des traits, par contraste avec le poil foncé, paraissent casser la forme du visage[10].
Phénomène rare pour uncarnivore, le Kinkajou possède unequeue préhensile, le seul autre cas décrit étant celui dubinturong (Arctictis binturong). Presque toujours plus longue que le corps, terminée en cône, elle lui sert de cinquième membre. Chacune des quatre pattes se prolonge par cinq doigts très détachés, garnis de coussinets roses et de griffes acérées, courbes et longues, non rétractiles. Quoiqu'il soitplantigrade, cette combinaison d'une queue préhensile et de ces doigts griffus lui permet de se déplacer comme un acrobate avec agilité et souplesse dans les arbres. La queue, par laquelle il se suspend pour libérer ses quatre membres, n'est pas utilisée pour saisir les aliments mais, la glissant sous lui jusqu'au menton, l'animal s'y enroule, les yeux cachés du jour par ses pattes, au moment de l'endormissement.
Durant les déplacements ou les jeux, le corps semble parfois pouvoir se tordre dans tous les sens non seulement à cause de ce cinquième membre mais aussi parce que la tête jouit d'une liberté de torsion de 180° par rapport au bassin. Les pattes sont plus courtes que chez lessinges mais, phénomène extraordinaire chez un nonprimate[11] qui n'a été découvert qu'en2005[12], le Kinkajou a une démarche croisée[note 1].
Kinkajou duNicaragua dans ses acrobaties arboricoles.
Le Kinkajou se distingue encore des autrescarnivores par un second orteil plus long que les autres[13].
Caractéristique disciminante de l'espèce[14], du moins chez les mâles, est également la complexité morphologique de l'extrémité ventrale de l'os pénien. D'une taille proportionnellement moyenne[15], celui-ci est en effet droit, arrondi sur le dessus, dépourvu de crochet et de fenteurétrale mais doté d'une pointe saillante et se divise à l'extrémité opposée où il se termine en plusieurs têtes[14].
Le museau, pointu, est relativement proéminent et se termine par une truffe rose foncé ou marron glacé, évoquant parmi ceux desfrugivores plus celui de certainesroussettes que celui dessinges cohabitant avec les kinkajous. La tête, arrondie, est surmontée de deux oreilles basses et larges, à l'ovale arrondi. La face dessine un cœur laissant curieusement deviner sous le cuir, de façon plus ou moins accentuée selon les individus, la suture à la place de lafontanelle entre les deux lobes du crâne.
Les trente-six dents se répartissent par demi maxillaires en troisincisives, unecanine, troisprémolaires et deuxmolaires. Un espace libre après la dernière incisive du haut et avant la première prémolaire du bas laisse la grosse canine opposée se glisser le long de la gencive, celle du haut croisant celle du bas derrière celle-ci, la rendant plus apparente et plus menaçante alors qu'elle est en fait plus longue de deux centimètres[9] (12,6 mm pour les mâles, 11,2 pour les femelles)[9] mais plus fine. La denture est celle d'une manducation par écrasement plus que parmastication. Canines et premières prémolaires servent à ouvrir fruits et goussesindéhiscents[16]. Seule la dernière prémolaire du haut et la première du bas sont franchement rectangulaires comme les molaires, la dernière de celles-ci, plus petite, l'étant moins[17]. Cette caractéristique anatomique decarnivore correspond de façon encore plus paradoxale pour unfrugivore à un intestin adapté à la seule digestion des viandes et dépourvu decæcum[18].
Ses grands yeux ronds caractéristiques des noctambules, à l'iris marron et aux larges pupilles noires, réfléchissent la lumière[19], ce qui lui vaut d'être facile à capturer la nuit, d'autant qu'il est attiré par la lumière dans la nuit[20] et que la grande sensibilité de ses yeux semble le rendre temporairement aveugle dans une lumière éblouissante[21]. Les observations montrent une activité réduite les nuits de pleine lune.
C'est celle d'une adaptation à un milieu abondant en fleursdiverses et en fruitsnutritifs et dont les faibles contraintes, les risques de prédation en particulier[22], sont encore diminuées par la vienocturne.
Comme celle ducoati, sadenture, caractérisée particulièrement par deuxcanines inférieures très saillantes et desprémolaires etmolaires inaptes à la mastication, lui vaut l'appellation decarnivore, mais à la différence de cet autreprocyonidé, il n'est pascarnassier et se nourrit d'une façon assez similaire à celle dusinge-araignée d'au moins trente-sept sortes de fruits différentes, moins d'un dixième de son alimentation se composant de feuilles et de fleurs[23]. Son régime est celui d'un opportuniste et se révèle très variable selon les saisons et les régions.
Les nombreuses espèces d'arbres de laforêt humide dont le Kinkajou se nourrit fructifient successivement dans l'année, lui assurant un approvisionnement continu[35]. Toutefois pour affronter la relative pénurie de lasaison sèche, l'été et un mois en hiver[36], il accumule de la graisse dans le tissu sous-cutané et sonépiploon jusqu'à un demi tiers de son poids[37], de sorte que, autre originalité biologique du Kinkajou, sonbesoin alimentaire vital est proportionnellement très inférieur à ce qu'il est chez la plupart desmammifères, soit en décajoules, la moitié de samasse corporelle mesurée en grammes au lieu des trois quarts habituels de celle-ci[38],[note 2].
La grande taille des graines des fruits qu'il consomme[41], ses déplacements importants[41], son abondance et sa taille qui en fait le plus grand desfrugivores de son milieu[42] lui font jouer un rôle important et particulier pour les arbres à grosses graines[43] dans lazoochorie[44] et lapollinisation essentielles à la diversité de laforêt primaire, où jusqu'à 57,6 % des espèces sontendozoochores[45], et à la régénération de laforêt secondaire[46], par exemple le long des routes ou dans lesfriches papetières. L'absence de planteshéliotropes sous le couvert très sombre de lajungle ne permet pas en effet à la forêt de se reconstituer dans leschablis ensoleillés par la seule croissance végétale[47]. Parce qu'elles contiennent des graines non digérées, les déjections des animaux, au rang desquels le Kinkajou, compensent la rareté desplantes pionnières[note 3]. Le rôle de celui-ci est amplifié par sadenture decarnivore qui l'empêche, à la différence desrongeurs de sonbiotope, de broyer graines et pépins[48], par la faible capacité de digestion des fruits de son intestin, que l'espèce a hérité de sonordre, et par la rapidité du transit intestinal qui s'ensuit[49]. Le Kinkajou illustre ainsi lathéorie du durian[50] decoévolution des plantes et des animaux[45].
Le Kinkajou a peu d'ennemis naturels sinon laleishmania[51] et letrypanosome[52] dont il est, moins que d'autrescarnivores domestiques[53] ou mêmeinsectivores[54] sauvages des zones humides comme lui, un desréservoirs, sans en être[55] un hôte des plus favorables[note 4]. Lesmoustiques, qui pendant la journée montent depuis les basses frondaisons jusqu’à lacanopée[56], lui transmettent l'arbovirus, bénin, deMayaro[57] avec une prévalence observée relativement réduite, pour cause de noctambulisme, de 11 %[58]. Il est également victime d'une forme spécifique d'herpès[59]. Une variante spécifique duvirus de la rage a été isolée sur un individu du sud est de l'Amazonie[60].
Outre l'homme[note 5], ses principaux prédateurs sont lesfélidés pouvant grimper sur les troncs,chat sauvage[22],oncille,ocelot,jaguarondi, mais aussi occasionnellement au sol lejaguar, lepuma[61] letayra[note 6], lerenard à oreilles courtes ainsi que, lorsqu'ils sont présents dans leur milieu ou des milieux voisins, lesrapaces,harpie féroce,chouette à lunettes[22],aigle d'Isidore. L'angoisse d'une odeur néfaste se traduit par des cris aigus et une fuite vers lacanopée ; une attaque, par des sifflements syncopés et des bonds d'arbre en arbre. En situation de détresse, le Kinkajou crache comme le fait un chat dans la même situation. La hauteur des arbres pour lesfélidés, la nuit pour lesrapaces, leur taille pour leschouettes font des kinkajous des proies rares et les mettent dans une situation de sûreté telle que la pleine lune ne les rend pas plus craintifs et que les mères laissent leurs petits au nid pendant qu'elles quêtent leur nourriture[62].
Saniche écologique est assez semblable à celle dessinges hibou[61] etsinges capucins. En cas de cohabitation avec ceux-ci, la pression de la concurrence est diminuée par une répartitionnycthémérale complémentaire, le jour auxsapajous, la nuit aux kinkajous, ou, semble-t-il, quand les squatteurs sont également nocturnes, tels l'olingo, ledouroucouli[61], lamarmose cendrée et l'opossum laineux, par la taille[63] qui permet de manger des fruits plus gros[64], par une faible densité de peuplement, une plus grande habileté manuelle caractéristique desprocyonidés ou une meilleure reproduction[65].
Carte deKöppen-Geiger - En bleu foncé et bleu moyen, les climats tropicaux favorables aux kinkajous, sans et avec une saison sèche, peu marquée. EnAmérique centrale et auMato Grosso, la saison sèche est plus marquée (bleu clair) et l'espèce plus variée. Le micro climat des vestiges de laforêt atlantique apparaît. La tache de sécheresse beige au nord est du Brésil s'étend là où les kinkajous ont disparu.
Strictement réglés, sauf événement exceptionnel, sur le lever et le coucher du soleil[85] par une variation de la température interne (38°C la nuit, 36 le jour) inverse de celle desmammifères diurnes[38], les kinkajous dorment, parfois seuls, plus souvent en couple ou, plus rarement, pour les mâles dominants avec leur jeune compagnon (cf. infra "polyandrie")[34], cachés du jour dans leurstrous d'arbre dans environ quatre cas sur cinq, autrement dans la couronne de palmiers[86]. Transbordés d'un trou à l'autre, les petits, qui y naissent, y sont allaités, y dorment avec leur mère, un frère ou une sœur et y grandissent jusqu'à ce qu'ils soient aptes à en sortir pour quérir par eux-mêmes leur nourriture[87]. La nuit, du coucher du soleil jusqu'à minuit puis pendant une heure environ aux aurores, pour les jeunes parfois continuement jusqu'au matin, chacun habite son arbre sans le partager avec ses congénères distants de trente à quatre-vingt mètres[29]. En dehors de la période de reproduction et d'élevage des petits, le Kinkajou adulte est, durant la journée du moins, le plus souvent solitaire.
Trois glandes, une double sous lesmandibules, une sur la gorge et une sur le ventre permettent au Kinkajou, dès le réveil où il se gratte vigoureusement, de marquer son territoire individuel.
La forêt humide (centre de laGuyane en février 1999).
Inversement, ces odeurs déposées par des congénères lui indiquent un territoire voisin sans prédateurs. Il s'en marque lui-même en frottant son dos aux branches[88]. Le repérage spatial dans l'obscurité est précisé par des échanges, durant quatre à quinze minutes, de cris caractéristiques de moins de trente secondes, et personnalisés, un grognement éternué suivis de multiples glapissements sifflés[88], qui lui valent le nom dekuikui que lui donne lesWayana[89]. La quête de nourriture est alors entreprise par des déplacements importants de deux cents à quatre cents mètres en quelques heures[90] au cours desquels ils ne descendent spontanément jamais au sol[91]. Ces puissants sifflements en deux tons échangés entre voisins permet de coordonner leurs déplacements en conservant les distances et assurer ainsi une exploitation optimale du terrain de cueillette[29]. Un arbre offrant une importante quantité de nourriture est l'occasion exceptionnelle (3 % des occurrences)[92] de rassemblement bref jusqu'à cinq individus. C'est cet individualisme nocturne dans la quête de nourriture (quatre fois sur cinq)[92], y compris de la part des plus jeunes vis-à-vis de leur mère qui, nonobstant l'allaitement, ne les nourrissent jamais[87], qui explique que le retour au nid se fait en désordre alors que le réveil est collectif[86].
Curieusement, cette écologie semblable à celle deprimates, tels que lessapajous ou lessinges araignée, donne en somme comme chez ceux-ci un rôle déterminant à l'odorat et auxvocalisations sans que se soient développés pour autant avec la même importance descomportements sociaux, le Kinkajou restant foncièrement solitaire et timide avec ses congénères.
Les observations restent limitées à des populations restreintes et les conclusions, sujettes à révision[93].
Le Kinkajou peut vivre dans la nature jusqu'à vingt-neuf ans[94]. Un spécimen captif a vécu quarante et une années[95].
Les jeunes restent auprès de leur mère au moins jusqu'à l'âge de trois ans de sorte qu'il cohabitent souvent avec un petit de l'année, auprès desquels peuvent se regrouper deux mâles[96]. Durant ces quelques semaines depolyandrie[97], les adultes, plus souvent les mâles qui sont même parfois à l'initiative[88], jouent brièvement avec les petits[98] alors que, solitaires, ils peuvent jouer longtemps tout seuls, avec leurs pieds ou leur queue par exemple. Ces regroupements familiaux donnent lieu, particulièrement à l'occasion d'un rassemblement autour d'une source abondante de nourriture, à des séances d'épouillage inter générationnelles d'une durée moyenne de six minutes, mais pouvant se prolonger jusqu'à une demi-heure[88].
La maturité sexuelle commence à un an et demi pour les mâles, deux ans et un trimestre pour les femelles. Ce sont les femelles qui quittent le groupe familial[98], a priori pour le groupe voisin[99]. Les jeunes mâles, peut-être à cause de cette relative précocité qui prolonge leur vie commune après leur puberté, se révèlent en effet plus sociaux et les femelles, leurs migrations multipliant les risques de mauvaises rencontres et de blessures, plus agressives[87]. Cette constitution des groupes sociaux par migration des jeunes femelles nubiles, et donc transmissionpatrilinéaire des territoires, est unique parmi les adultescarnivores[100], quoique ressemblant par la polyandrie qu'elle implique aux situations de raréfaction des ressources chez leguépard et lamangouste rouge[101]. Elle se rapproche de deux autres cas tout aussi exceptionnels chez lesprimates, celui dessinges araignées et celui deschimpanzés[100], lesquels vivent dans des milieux semblables pour leur abondance, ont également un régimefrugivore mais constituent à la différence des kinkajous de véritables sociétés de chasse et de guerre. C'est une stratégie de survie de l'espèce qui privilégie la défense du territoire nourricier plutôt que la recherche de partenaires sexuels[100] et qui prolonge à l'âge adulte, comme par une sorte denéoténie comportementale, la coopération qu'on observe, en particulier chez les carnivores, entre les jeunes[98].
Les liens sociaux entre mâles restent cependant chez les kinkajous incomparablement plus distendus et se limitent à deux individus. Les combats entre eux deux, brefs et plus verbaux que physiques[88] sont rares[98] mais l'un exerce une position de mâle dominant, assurant le plus souvent[98], la paternité des petits de la cellule familiale[102] et se réservant, d'une façon moins équitable que chez d'autrescarnivores mais pas exclusive[87], l'activité sexuelle avec la femelle[98]. En revanche, il partage au cours d'une même nuit, comme par une sorte de droit de cuissage, l'accès ponctuel aux femelles extérieures au territoire[87], voisines ou migrantes. Le « page » est supposé y trouver l'avantage, outre d'économiser la lutte pour l'accès aux femelles, de pouvoir lui succéder sur un territoire à la défense duquel il contribue[98].
C'est encore la migration de la femelle qui met un terme à ces famillespolyandriques, quand elle a acquis un âge et une taille qui lui permettent de défendre un territoire nourricier contre les mâles[62] et d'y vivre en ermite.
La plupart du temps étant consacré à la recherche de nourriture, la vie du Kinkajou adulte dans cette société partiellementpolyandrique reste très solitaire[100], même si cela est moins vrai pour les mâles adultes et, bien évidemment, pour les mères allaitantes. Seuls un peu plus d'un tiers des mâles adultes[84], conséquemment environ un cinquième des femelles seulement, compte tenu de l'existence de couples simples ou inversement de rares cas depolygynie[103], vit dans des cellules familiales à deux ou trois[104], mais plus il y a de telles cellules à trois, nécessairement plus grand est le nombre de femelles ermites et plus grande est par conséquent leur dispersion[note 7].
Ce sont les odeurs de la femelle en chaleur, entre début décembre et mi-février, qui attirent les mâles. La fréquence des congrès amoureux paraît cependant moins obéir à une saisonnalité qu'aux circonstances si bien qu'ils peuvent avoir lieu tout au long de l'année[87] durant les dix-sept jours de l'œstrus mensuel[9]. S'il y a plusieurs mâles, une querelle gesticulatoire et bruyante suffit à désigner un vainqueur qui veille sur sa conquête jusqu'au départ des candidats déçus. Après un tel triomphe ou, dans des situations moins concurrentielles, après une première puis, le lendemain, une seconde rencontre, la cour s'accompagne de jacassements suivis, en cas de succès, de gazouillis peu discrets. Elle se déroule une seule fois par an et se prolonge par une cohabitation d'un mois. Le mâle entreprend la femelle en lui mordillant la nuque et en la stimulant avec unsésamoïde surdimensionné dont il est doté, comme l'était de façon plus marquée leSimocyon batalleri tout comme l'est encore cet autrearctcoïde qu'est legrand panda. Le congrès comprend deux à quatre copulations et peut durer de quatre minutes à deux heures et demie[87].
Dans les cellules familiales (cf.supra "polyandrie"), le mâle dominé assiste parfois bruyamment, parfois à distance, aux ébats au cours desquels, selon sa force et l’agressivité ou la complaisance du mâle dominant, il tente, à la suite immédiate de celui-ci, sa chance avec parfois plus de succès que son « seigneur »[87].
La gestation dure 112 à 118 jours, au terme desquels, en avril ou mai[19] voient le jour un, ou, plus rarement, deux petits de 150 à200 grammes et3 centimètres de long. La peau rose est nue sur le ventre et sur le dessus recouverte d'un pelage épars argenté noircissant aux pointes. L'audition est effective entre le premier et le cinquième jour, les yeux s'ouvrent entre le septième et le dix-neuvième. L'allaitement dure de 16 à18 semaines. À7 semaines, l'alimentation commence à être diversifiée et à8 semaines, le petit commence à s'agripper aux branches. À 4 mois, prémices dusevrage, il se tient tout seul notamment par la queue. Un pépiement spécifique de la mère provoque le refuge précipité du petit contre sa poitrine.
AuMexique, son nom demartucha rappelle son rapprochement erroné avec lamartre. Il est plus fréquent auChiapas où il est appelémico de noche (« singe de nuit ») jusqu'à laGuyane, où il est connu sous le nom desenj lan nuit[105]. EnColombie et auVenezuela, il est nommécuchicuch, dans l'Amazonie pré-andine,tchochna[106],[107], et dans l'Amazoniebrésiliennejupara,jurupara oumacaco da meia noite (macaque de minuit)[108] ou encoremacaco da noite,mico da noite[109]. AuGuatemala, auHonduras, auSalvador, il est surnommémicoleon (singe-lion),mono noturno[110] (singe nocturne) auCosta Rica, et auBelizenightwalker (promeneur nocturne).
Si le rapprochement opéré par les explorateurs, le père Arsène ou ses successeurs, avec cet autrecarnivore qu'est lecarcajou s'avèrera plus exacte, l'animal était perçu par lesTupisEmerillons etOyampis comme une espèce desinge[129], quiproquo rémanent[19].
Pierre Martyr de Milan, qui a consigné le résultat de ses longs entretiens en privé avecChristophe Colomb, des rapports quele fils de celui-ci, dont il avait été le précepteur, fit des récits de son père et de ses propres enquêtes auprès des équipages, est le premier savant à mentionner, à propos de la découverte de la côte méseoaméricaine entre le paysmaya[130] et leVéragua, un animal àqueue préhensile[131], qui était donc connu des marins dès1503, deshumanistes depuis au moins1516 et deshonnêtes hommes à partir de1532, mais il s'agit d'un singe diurne, probablement unsinge araignée.
R.P. Abbeville : un singe.
La première description[132] du kinkajou, tout juste une mention parmi lessapajous,tamarins etsagouins[citations 1], est faite en1614 sous son nomtupinamba dejoupara par le pèreClaude d'Abbeville, un des missionnaires de l'expédition organisée trois générations plus tard parCatherine de Médicis pour coloniser leMaragnan. Le kinkajou y est classé parmi lessinges[133]. Les quatre puis neuf moines de l'éphémère colonie de l'île Sainte-Anne donneront un catalogue abondant et précis des animaux et des plantes et laisseront son surnom desinge capucin ausapajou qui habite le jour dans les arbres où dorment les kinkajous.
Pennant : un lémurien compris comme une espèce de singe.
La seconde description[134], sommaire[citations 2], du kinkajou est publiée parThomas Pennant[135] en1771 sous le nom deyellow maucauco[note 11]. C'est celle d'un animal qui lui a été présenté en1769 àLondres sous le nom qui lui restera depotto que lui donnait les marchands deJamaïque (Cf. étymologie supra.) d'où le propriétaire le croyait originaire. Le naturaliste est apparemment mieux renseigné pour préciser son origine, leSuriname, supposer sa large diffusion auBrésil, puisqu'il lui donne le nomportugais de « macoco » prononcé à lacréole, et le distinguer explicitement ducarcajou[136], qu'il connaît sous le nom de kinkajou par la description qu'en a publiéBuffon en1764[137].
Schreber : un lémurien distingué des singes.
Cette description dePennant est reprise[138] abrégée en1774 par son jeune collègue à l'Académie royale deSuède, l'élève deLinnéJohann von Schreber qui, ne l'ayant jamais observé lui-même, le confond avec le « lemur mongoz »[134]. À cause de cette ressemblance avec leslémuriens, il le classe dans la catégorie desprimates[note 12] inventée seize ans plus tôt. Paradoxalement, il adopte, en dépit de cette confusion avec le « lemur mongoz », le qualificatif deflavus qui traduit leyellow inventé parPennant et, peut-être eu égard à son origine différente, lui donne le nom spécifique deLemur flavus, c'est-à-dire lémure blond.
Buffon : un viverridé.
Quelques mois auparavant, en1773, à l'occasion de l'édition de corrections et addendas auxQuadrupèdes de sonHistoire naturelle,Buffon observe dans une ménagerie foraine installée àSaint-Germain-en-Laye un animal présenté comme une « belette mexicaine »[139] inconnue[140] et dont il retrouve un exemplaire trois ans plus tard, en1776, chez un particulier qui le prenait pour unagouti ou uncoati. C'est Buffon lui-même qui dans la description très complète qu'il publie[141] la même année le baptisekinkajou tout en y distinguant une espèce différente, originaire deNouvelle-Espagne, de son homonyme canadien[142] auquel il réserve désormais le nom de carcajou[143]. Il indique son nom depoto[note 13] qui l'apparente auxlémuriens mais le rapproche desviverridés[144], fantaisie confortée parGmelin, lequel invente en1789 letaxon deViverra caudivolvula[145], c'est-à-dire à « queuepréhensile », pour désigner le même animal, et qui sera soutenue par certains jusqu'en1943.
Schreber derechef : un mammifère inclassable.
La publication deBuffon en1776 oblige dès1777Schreber à une réédition[134] dans laquelle il déclasse le kinkajou deslémuriens. Ne pouvant le classer ailleurs, il invente pour le désigner le pléonasme qui connaitra un certain succès grâce àIlliger[146] deCercoleptes caudivolvulus[134], c'est-à-dire par redondance du grec et du latin « à queue (κερκοσ,caudia) prenante (λεπτικοσ, volvulus) », à côté dePotos caudivolvulus[134] où il reprend l'orthographe deBuffon pour « potto ».
Cuvier & Geoffroy : un plantigrade d'un genre à part.
Le kinkajou peut facilement être confondu, même par un spécialiste eta fortiori avec des individus morts ou maintenus hors de leurs milieux naturels[154], avec l'olingo, autre membre de lasous-famille desPotosinae, avec lequel[155] il gîte parfois dans les mêmes arbres. Le kinkajou a une queuepréhensile, l'olingo non. L'étudephylogénétique montre que ces deuxespèces sont, au sein de la même famille, très éloignées, l'olingo étantgénotypiquement plus proche ducoati dephénotype bien différent, et que leurs morphologies similaires sont un exemple d'évolution parallèle[156].
Au sein de lafamille desprocyonidés, sonespèce illustre à elle seule tout legenrepotos. Elle y est moins éloignée[157] de lasous-famille desprocyoninés comme leraton laveur que de celle dupetit panda. L'ancêtre européen de celui-ci s'est distingué de celui que partagentcoatis et kinkajous à la fin de l'Oligocène il y a 25 millions d'années[158]. Ce dernier, ayant migré vers le sud de l'Amérique du Nord alors que l'actuelCosta Rica était une île, a produit ces deux dernières lignées il y a environ 19 millions[159] au hautMiocène, celle du kinkajou ne se différenciant désormais plus en nouvelles espèces à la différence des autres branches desarctoïdes[160]. À ce titre, le kinkajou fait figure parmi lesmammifères, de fossile vivant, plus encore que legrand panda (seulement 11 à 15 millions d'années)[157].
Les formes ducrâne ou desdents différencient six[164] ou sept[165]sous-espèces. Tailles et pelages les distinguent en treize ou quatorzevariétés[note 15]. Les quatre principales correspondent à quatre vastes zones géographiques (entre parenthèses, les concentrations les plus connues aujourd'hui) :
–Potos flavus modestus[174] c'est-à-dire « plus petit », considéré pour cette raison parson inventeur comme unesous-espèce différente (nord de l'Équateur à l'ouest desAndes et hautes vallées dePozuzo à l'est des Andes auPérou);
–Potos flavus mansuetus[175] (vallée du rio Jatunyacu[176] à l'est des Andes enÉquateur) décrite par le même comme une variété du précédent.
–Potos flavus campechensis[179], variété de grande taille, claire aux oreilles et à la queue bistre, répandue duCampeche et duYucatán auNicaragua[180];
–Potos flavus arborensis[181] sur la côte atlantique[182] duCosta Rica[183], auquel a été identifié le kinkajou de la côte pacifique[184];
–Potos flavus dugesii[185],[note 18], variété semblable à un Potos flavus campechensis moins clair du sud duChiapas et du sud de l'Oaxaca[186];
Cette dernière sous-espèce a été également nommée, par confusion,Euprocyon cancrivorus brasiliensis[78].
Potos flavus flavus a reçu destaxons différents tout en désignant bien la même variété :
–Potos nocturnus[76] désigne une hypothétique variété des forêts aujourd'hui disparues de l'Alagoas confondue initialement avec lenasua[197];
–Potos caudivolvulus[198] est le nom choisi en1777 à la suite de la leçon deBuffon parSchreber[134] pour remplacer sa désignation erronée deLemur flavus[138];
–Cercoleptes caudivolvulus[134] est un nom proposé la même année par le mêmeSchreber non sans une certaine confusion[134] qui fit parfois parler indûment de
Kinkajou sauvé d'un trafic - Samara (Costa Rica), été 2009.
Le kinkajou est, peu[199], chassé par l'homme pour être vendu comme animal de compagnie et sa fourrure est utilisée en tannerie comme décoration de portefeuille ou de selle de cheval. Les habitants de la forêt, tels lesMushukllacta[200] dans les cordillères à l'ouest[201] d'Orellana auPérou, consomment occasionnellement[202] sa chair réputée excellente[17] et auPérou la peau est utilisée comme tympan de tambour[199].
La cohabitation dans les hautes frondaisons du kinkajou avec le vecteur de lafièvre de Mayaro fait craindre son implication, moindre que celle des mammifères diurnes et donc plus exposés[56], dans la prochaine émergence d'une épidémie, du typechikungunya, en liaison avec l'expansion urbaine dans les zones déboisées[207].
Lacontagion de laleishmaniose, présente chez 14 % des kinkajous sauvages[208], est plus qu'improbable, la contamination par morsure de chien n'ayant elle-même jamais été observée[209]. Celle par voie directe de lamaladie de Chagas[210], quant à elle, ne concernerait que les consommateurs deviande de brousse très infectée ou mal cuite[211] comme cela a été observé avec d'autres mammifères[212]arboricoles, telles lessarigues[213].
Le caractère nocturne du kinkajou peut faire indûment croire à la rareté de l'espèce mais seules les populations duHonduras sont en voie d'extinction[242]. C'est toutefois une espèce ménacée par ladéforestation et laConvention de Washington desNations unies, sans en interdire l'exportation à des fins scientifiques ou domestiques, engage à l'interdiction de sa commercialisation.
EnFrance, elle figure à l'annexe II de la liste desespèces protégées et est régie par ledécret du (pénalisation de l'achat, de la vente, de la naturalisation de l'animal même déjà mort) mais l'article 2 de l'arrêté ministériel du en a autorisé de nouveau la chasse, pour la seuleGuyane[243], seule l'exportation y restant interdite, ce en dehors des trois quarts[244] du territoire départemental constitués en réserve naturelle[245] où l'espèce reste protégée.
Ce n'est pas un bon animal de compagnie même si on le trouve à la vente sur les marchés dans quelques pays et sur internet. Il est adorable quand il est jeune. Il est facilement apprivoisable et adore les enfants. Cependant, un milieu inadapté, la séparation de ses congénères, une vie nocturne incompatible avec celle des humains et surtout une alimentation impossible à équilibrer en captivité le rendent de nature imprévisible, et, en vieillissant, l'animal captif peut en venir de manière erratique à attaquer et blesser l'humain comme cela est arrivé àMexico à une passagère avec un animal évadé[260] et à un gardien du zoo de Londres qui a perdu trois doigts infectés par une morsure. Pour ces raisons, il arrive que les animaux capturés s'échappent[261] et le plus souvent ils sont abandonnés au bout de quelques années.
Visible dans lesterrarium de nombreux zoos d'Amérique du Nord (cf. listeinfra), son aspect attendrissant deWickelbär comme disent les Allemands, c'est-à-dire d'« ourson accroché » (tel un bébé)[note 21], en fait l'objet d'une mode exposant leurs propriétaires, telleParis Hilton[262], aux morsures et aurisque tétanique.
Dans les traditionsnahuas etmayas, le kinkajou, animal attirant et nocturne, étrange et plutôt inoffensif, est considéré comme le gardien du sommeil des enfants et son dessin se retrouve souvent encore de nos jours brodé sur les couvertures de bébés.
Cette représentation emblématique d'un lien entre le monde de la nuit et les hommes se retrouve dans la mythologie commune[263] aux peuples du haut bassinamazonien,Amejimínaa,Bora,Uitoto,Andoques,Yucuna,Matapi,Tanimuka,Letuama,Macuna[264],Dessana[265],Ticuna[266], divers par les langues mais unis par uneκοινεtupi, lalingua geral[267], qui pratiquent ou pratiquaient[note 22] durant un festin annuel, une beuverie rituelle[268]. Des danses masquées, qui se terminent comme dans leMexique ancien par un jeu de balle[269], y célèbrent le combat civilisateur entre le héros, équivalent de l'ogreJurupari[270] desTupis, et son double gémellaire[note 23] que la femelle kinkajou a conçus simultanément au cours de ses rapports incestueux[271] avec ses frèresdouroucoulis et de son mariage avec le Soleil[272]. Celle-ci est un personnage épique qui se fait chasser puis manger par son fils ignorant, telŒdipe, qu'il s'agit de sa mère[267]. Elle figure dans lesmotifs des poteries[273],pétroglyphes[274] et pendentifs[275]andins de la région amont duNariño, où 93 % des pièces archéologiques datées de - 500 à 1500[276] représentent cette kinkajou femelle[275], ainsi que dans ceux des céramiques de lacôte nord de l'Équateur[277] (tête de kinkajou Tumaco,statuettes zoomorphes(page 82), etc.). Dans la cosmogonie correspondante, elle est symbolisée par l'étoile du matin[278] qui fait naître le jour mais, qui, étoile du soir, fait aussi se leverOrion, constellation qui a la particularité sous ces latitudes de parcourir la nuit, presque à cheval sur l'axe équatorial, le trajet que le Soleil suit le jour[279] comme un double nocturne de celui-ci.
Cette ambiguïté mêlée de crainte dessinges, auxquels sont associés le kinkajou[129], conçus comme une humanité dégénérée par des mœurs incestueuses[271] et, pour lesCablocos, sodomites[280], se retrouve plus à l'est dans les danses rituelles desTupisOyampis au cours desquelles, selon leur cosmogonie en trois étages, les bâtons virilement plantés dans la terre, comme pour semer les graines d'où sortiront les arbres fruitiers, assurent la position des étoiles dans le ciel[281]. Le kinkajou, animal nocturne aux longues canines qui habite dans les trous des arbres fruitiers, y est identifié au monstre sanguinaireJupara[282] qui habite le monde souterrain avec les vers de terre et le démon Tipiikwe[283].
L'ambivalence de l'allégorie du kinkajou est récurrement rapportée au gré des observations des ethnologues, tantôt mauvais présage pour lesUrubu ou lesHixkaryana, tantôt divinité déchue devenue un monstre cannibale pour lesCampa ou, pour lesMakiritaré, unProméthée ayant apporté le premiermanioc[284]. Elle est résumée dans le mythe desOyampis que les kinkajous sont des humains tombés accidentellement dans l'envers souterrain de ce monde[285].
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↑Pour marcher naturellement, les mammifères avancent une patte arrière puis, dans un second temps, lance en avant la patte avant du même côté avant de lancer la patte arrière opposée restée en arrière (cf. figure explicative dans l'article de Platt et Ghazanfar cité). Seuls les primates, et donc les kinkajous également, lancent dans ce second temps non la patte avant du même côté mais celle du côté opposé, comme les professeurs d'escalade enseignent de faire aux apprentis escaladeurs. Comme l'explique l'article cité duJournal of Human Evolution, c'est probablement une adaptation des primates à un support moins assuré que le sol, comme celui qu'offrent les branches d'arbres.
↑Cela ne signifie pas que sans le Kinkajou la forêt, qui sur d'autres continents s'en passe fort bien, disparaîtrait définitivement à la suite des coupes faites par l'homme puisque d'autres animaux, telles leschauves-souris, jouent un rôle plus important, mais qu'elle se reconstituerait beaucoup plus aléatoirement et, toutes choses égales par ailleurs, sans arbres à grosses graines.
↑L'animal est infecté soit par piqûre soit par absorption d'insectes,phlébotomes pour laleishmaniose,triatomines sylvatiques pour latrypanosomiase, mais est un mauvais candidat (faible densité et vie solitaire donc peu de contagion, vie aérienne donc peu de contamination).
↑Celui-ci a induit accidentellement par vaccination lamaladie de Carré induisantmyoclonies, tremblements de la tête,ataxie et convulsions, à des kinkajous captifs. Cf. K.R. Kazaos, H.L. Thacker, H.L. Shivaprasad & P.P. Burger, "Vaccination-induced distemper in kinkajous" inJournal of American Veterinary Medical Associationno 179,p. 1166-1169, AVMA, Schaumburg (Illinois), 1981.
↑La corrélation entre la fréquence de la polyandrie, la quantité annuelle de mâles reproducteurs, le taux de rotation des échanges de femelles entre groupes familiaux et la forte diversité génétique entre individus n'a pas été étudiée.
↑… Ou substitution au radicalqui du radicalkarha (suspendre), le carcajou à l’affût se suspendant aux branches pour se laisser chuter sur ses proies de passage…
↑Cette théorie d'une langue fondamentale, qui a pu faire croire que les mêmes mots se retrouvaient par-dessus les océans chez lesTupinambas comme chez lesMicmacs, est issue du récitbiblique de latour de Babel. Très répandue chez les divers grammairiens ou pseudo-grammairiens duXVIIe siècle, qui soutenaient par exemple que lebreton était de l'hébreu déformé, elle a été en quelque sorte officialisée par la théorie générale du langage deLeibniz d'une « caractéristique universelle » dégageant le formalisme commun à toutes les langues naturelles.
↑Les autres "ordres" de mammifères sont les brutes, les « loirs » (viverridés, rongeurs, léporidés, etc.), les sauvages (les animaux féroces), les monstres (tel l'éléphant), le bétail, les cétes (mammifères marins). Cf. C. von Linné,Systema naturae per regna tria naturae : secundum classes, ordines, genera, species cum characteribus, differentiis, sinonimis, locis I 1,p. 24, Holm, Uppsala, 1766.
↑D'après la journaliste Jennifer L. Fox citée plus haut, il est vraisemblable que Buffon a choisi impromptument de latiniser le taxon en l'orthographiant avec un seul des deux p pour évoquer à travers le sens de « buveur » (potus) l'habitude de l'animal de tremper sa langue dans le calice des fleurs.
↑Le savant mentionne ces études des « collections de Lisbonne » non pour le kinkajou mais pour le potto, décrit toutefois comme un kinkajou.
↑Un certain flou demeure, chaque inventeur ayant classé ses découvertes en autant de sous-espèces et aucunerevue systématique, génétique en particulier, de l'ensemble de ces découvertes réordonnant éventuellement ces sous-espèces en variétés n'ayant été conduite. C'est pourquoi les variétés reçoivent systématiquement des noms de sous-espèces. L'espèce présente d'importantes variations individuelles, ce qui ajoute une difficulté à établir un consensus entre biologistes.
↑C'est un artefact de Martin qui distingua sous les noms de cercoleptes megalotus, c'est-à-dire « à grandes oreilles » et de cercoleptes brachyotus, c'est-à-dire « à larges oreilles » les deux spécimens dont disposaient la Société zoologique de Londres. La description de ce dernier semble correspondre à celle d'un Potos flavus chiriquensis. L'absence de contexte et le manque de rigueur à établir une nomenclature sur la seule base d'individus uniques n'ont pas donner de postérité à ces distinctions sinon celle de polluer les tables diffuser par les zoolgistes scrupuleux à l'égard d'une institution prestigieuse.
↑Depuis 2009, lezoo de Beauval n'accueille plus de kinkajous tant l'espèce supporte mal la captivité.
↑... à cause de sa queue préhensile. Wickelkind, c'est un enfant encore au sein, d'où cette connotation tendre.
↑Les Dessana se contentent aujourd'hui d'un festin de fruits. Cf. D. Karadimas, "Le masque de la raie - Étude ethno-astronomique de l’iconographie d’un masque rituel miraña" inL'Hommeno 165,p. 194, 2003,"Le masque de la raie", publié par l'EHESS. Les Ticuna dansent avec les masques mais sans la beuverie. Cf. D. Karadimas, "Le masque de la raie - Étude ethno-astronomique de l’iconographie d’un masque rituel miraña" inL'Hommeno 165,p. 187, 2003,"Le masque de la raie", publié par l'EHESS.
↑Dans les mythes amazoniens, ce sont l'Astre, Soleil et Lune étant confondu sous le même terme, et son placenta identifié à une raie ocelée (espèce dePotamotrygon appelée « raie-jaguar ») parce que sa peau reproduit le dessin de la constellation d'Orion (Cf. D. Karadimas, "Singes, raies et étoiles entre les Andes et l’Amazonie : perspectives comparatives dans l’iconographie amérindienne équatoriale" inBulletinno 64-65,p. 86, Société suisse des américanistes, 2000-2001,BSSAno 64-65). Dans le mythetupi duJurupari, ce sont des jumeaux issus non d'un kinkajou mais de lasarigue,marsupial non placentaire. Cf.opus citéLe Masque de la raiep. 186.
↑"With a short dusky nose: small eyes: ears short, broad, and slapping, and placed at a great diftance from each, other: head flat and broad: cheeks swelling out: tongue very long: legs and thighs short, and very thick : five toes to each foot, separated and slanding all forward: claws large, a little hooked, and of a slesh-color.The hairs short, soft, gloslty, closely set together: on the head, back, and sides a mixture of yellow and black: cheeks, inside of the legs, and the belly, yellow: half way down the middle of the belly is a broad dusky list, ending at the tail; and another from the head along the middle of the back to the tail: tail of a bright tawny, mixed with black; is round, and has the same prehensile faculty as some of the monkies have: length from the nose to the tail nineteen inches; of the tail seventeen.It was very good-natured and sportive; would catch hold of any thing with its tail, and suspend itself: lay with its head under its legs and belly.Shewn about twelve years ago in London: its keeper said it came from the mountains of Jamaica, and called it a Potto, the name given by some writers to a species of Sloth found in Guinea." (Th. Pennant,History of quadrupeds, t. 2,p. 59, B. & J. White, Londres, 1793,troisième édition deSynopsis of Quadrupeds, d'où la mention des douze ans).
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