Kiev[4] (/kjɛf/ ou/kjɛv/) ouKyïv (enukrainien :Київ,Kyïv ouKyiv/ˈkɪjiu̯/Écouterⓘ) est lacapitale et la ville la plus peuplée d'Ukraine (3 000 000 habitants en 2025). Elle est située au centre-nord du pays sur les rives du fleuveDniepr.
Kiev est une des villes les plus anciennes de l'Europe de l'Est. Elle est passée au cours de son histoire à plusieurs reprises de la prospérité à l'obscurité. C'est à son origine probablement un poste commercialslave fondé vers leVIe ou leVIIe siècle sur laroute commerciale reliant laScandinavie àConstantinople. Le bourg est à l'époque tributaire du royaume desKhazars jusqu'à sa capture par lesVarègues (vikings) au milieu duIXe siècle. Kiev devient la capitale de laprincipauté de Kiev, premier royaume des Slaves de l'est, qui prospère et dont l'influence s'étend jusqu'à la Baltique. La ville est entièrement détruite en 1240 par lesinvasions mongoles et perd toute influence durant plusieurs siècles. Elle devient alors une capitale provinciale d'importance mineure, placée sous le contrôle de ses puissants voisins : successivement laLituanie, laPologne et enfin laRussie.
À la suite de l'éclatement de l'Union soviétique et la déclaration d'indépendance de l'Ukraine en 1991, Kiev devient la capitale du nouvel État. Sa population croît rapidement grâce à l'afflux d'Ukrainiens installés jusque-là dans les différentes républiques de l'Union soviétique. Sous le nouveau régime, elle prospère et reste la ville la plus riche et la plus peuplée du pays. Les industries métallurgique et de l'armement, qui constituaient un secteur important de l'économie locale, sont remplacées par les services et la finance.
Les secousses qui ébranlent une Ukraine désormais écartelée entre son puissant voisin russe et l'Europe occidentale sont particulièrement ressenties à Kiev. La population y est majoritairement favorable à un régime démocratique dans le cadre d'un rapprochement avec l'Union européenne, comme le démontrent les manifestations qui s'y déroulent et qui sont à l'origine de la chute des gouvernements en exercice :révolution orange fin 2004 etEuromaïdan fin 2013 et début 2014. Ces préférences politiques seraient à l'origine de l'invasion de l'Ukraine par la Russie à partir de 2022, qui débute par lesiège de Kiev par les troupes russes, bataille qui se termine sur un échec russe.
Kiev, la capitale de l'Ukraine, est située au centre nord du pays à environ 90 kilomètres à vol d'oiseau au sud de la frontière avec laBiélorussie, 450 kilomètres au nord d'Odessa principal port du pays sur lamer Noire et 400 kilomètres à l'ouest deKharkiv deuxième ville du pays par la population. Elle se trouve à 750 kilomètres deMoscou, 400 kilomètres deMinsk capitale de la Biélorussie, 680 kilomètres deVarsovie, 760 kilomètres deBucarest et 900 kilomètres deBudapest.
Hydrographie et reliefs
Les bords duDniepr à Kiev, avec lepont du parc qui la traverse à l'arrière plan. Juin 2017.
Mais selon une étude menée en 2009 reposant sur sept paramètres - émission de dioxyde de carbone, consommation d'énergie, transports, construction, gestion de l'eau et des déchets, qualité de l'air et la gestion municipale - Kiev se classe en dernière position parmi les trente capitales européennes[7].
Kiev est, avecSébastopol enCrimée, une des deuxvilles à statut spécial ukrainiennes. À ce titre elle est à la fois le centre administratif de l'oblast de Kiev qui l'entoure et regroupe 1,7 million d'habitants sur une superficie de 28 131 km2 , et en même temps une des 27 régions administratives au même titre que lesoblasts. Ce statut, défini par la constitution ukrainienne, place l'administration locale sous la supervision directe de l'État. Ce statut particulier et plus généralement le découpage administratif de l'Ukraine est un héritage de l'ère soviétique.
La ville de Kiev est divisée en 10 districts (raïons). Sept d'entre eux se trouvent sur la rive droite et comprennent le centre historique. Les trois autres sont situés sur la rive gauche duDniepr et couvrent les quartiers récents de l'agglomération. Chaque district est doté d'un conseil municipal élu avec des prérogatives limitées. Un raïon compte au moins 10 microraïons (ou microdistricts). Par exemple, le district de Petcherskyï compte les microdistricts historiques de : Petchersk, Lypky, Klov, Vydoubytchi, Zvirinets, Telytchka, Tchorna Hora etc. Le nombre de districts et leur désignation a beaucoup évolué dans le temps pour des raisons à la fois démographique, historique et politique. Durant l'ère soviétique certains des districts portaient le nombre de personnalités communistes ou révolutionnaires et durent être renommés lorsque ceux-ci tombaient en disgrâce.
Vitali Klitschko maire de Kiev en exercice début 2022.
Le maire de Kiev en poste depuis 2014 estVitali Klitschko. Fils d'un général soviétique ayant participé au nettoyage du site de Tchernobyl, Klitschko, dont la carrure est peu commune (2,01 m), est un ancienchampion du monde poids lourds enboxe (champion WBO (1999-2000) et WBC (2004-2005, 2008-2013) qui s'est illustré durant sa carrière sportive par la puissance de ses poings (41 victoires par KO sur 47 combats). Très populaire, il se porte candidat à la mairie de Kiev en 2006 mais n'est pas élu. De 2010 à 2015, il dirige l'Alliance démocratique ukrainienne pour la réforme, un mouvement politique pro-européen et anti-corruption. Il est élu député proeuropéen auparlement ukrainien en 2012[14].
En 2014, il est une des figures de proue des manifestations proeuropéennes qui ont lieu à Kiev (Euromaïdan) lorsque le gouvernement ukrainien renonce à un accord d'association avec l'Union européenne au profit d'un accord avec la Russie. La même année il se présente à l'élection présidentielle avant de se retirer au profit dePetro Porochenko[14]. Il est élu en 2014 maire de Kiev avec 57% des votes[15]. De 2015 à 2019, il est à la tête duBloc Petro Porochenko « Solidarité »[14]. Il est réélu maire de Kiev en 2020 au premier tour avec 50,52 % des voix exprimées (365 161 votes) devant Oleksandr Popov (Plateforme d'opposition Pour la vie) a obtenu 68 757 voix des habitants de Kiev, Serguiy Prytoula (parti Golos) a terminé avec 56 900 voix, Oleksiy Koutcherenko (Union panukrainienne Batkivchtchyna) a 45 823 voix, Iryna Verechtchuk (parti Serviteur du peuple) a reçu 39 321 voix et Andriy Paltchevsky a 38 360 voix[16].
Liste des maires de Kiev
Chefs de l'administration d'État de la ville de Kiev
On ne connaît pas l'origine exacte de l'appellation Kiev. Selon une légende, parvenue à travers laChronique des temps passés (ouvrage compilé vers 1111 retraçant l'histoire de laRus' kiévienne de 858 à 1113), l'appellation Kiev serait dérivée du prénom d'un des princes slaves fondateurs de la ville : Kii[17] (ou Ki[18]), l'aîné des quatre fondateurs de la ville avec Chtchek, Khoryv et leur sœur Lybid[19],[20]. Selon le linguiste ukrainien canadien Jaroslav Rudnyckyj, le nom peut être lié à la racine proto-slave * kyjь , et doit être interprété comme signifiant «bâton, poteau» comme dans son équivalent ukrainien moderne Кий. Le nom doit alors être interprété comme « agglomération palissadée »[21].
EnFrance[22],[23] et enSuisse[24], la désignation officielle de la ville est Kiev, alors qu’auCanada elle varie entre Kiev, Kyïv et Kyiv[25]. En, quatre ans après son indépendance, l’Ukraine adopte officiellement le nom « Kyïv »,translittération du nom ukrainienКиїв[26],[27]. L’Ukraine demande alors aux autres pays d’utiliser le nom « Kyiv » à la place de « Kiev » qui est considéré comme étant la transcription de l'appellation russe de la ville (Киев)[26],[28],[29]. Aussi leministère des Affaires étrangères ukrainien mène une campagne en nommée « KyivNotKiev » pour tenter de convaincre les médias anglophones de privilégier le nom ukrainien[26].
Durant son histoire, Kiev, l'une des plus vieilles villes d'Europe de l'Est, passa par plusieurs étapes, de la grandeur jusqu'à une relative obscurité.
Selon la tradition, la ville de Kiev a été fondée en 482 après J.C. mais les éléments archéologiques découverts font remonter l'apparition d'un premier centre pré-urbain à une période comprise entre lesVIe et VIIe siècles sur la colline Zamkova. Le site couvrait alors quatrehectares et devait être protégé par unepalissade deterre et debois (semblable à celle que lesarchéologues ont retrouvée sur une colline proche Starokievska qui protégeait un autre site pré-urbain d'environ deux hectares daté de la même époque). Là se trouvait le centre du pouvoirpolitique etreligieux, comme le prouve la découverte dusanctuaire dédié àSvjatovit-Rod.
C'est entre lesVIIIe et IXe siècles que Kiev, centre pré-urbain desPolianes (une tribu deSlaves orientaux), se transforme en une ville importante d'environ11 hectares. Lesprinces commencent alors le rassemblement des tribusslaves auxquelles ils imposent la tournéefiscale appeléepolioudie. Le nom de Kiev apparaît pour la première fois dans laChronique des temps passés (Povest vremennykh let). Trois frères, Kyi, Chtchek et Khoriv y sont présentés comme les fondateurs de Kiev qui, en réalité, est déjà un centre politique affirmé.
Selon la chronique, en882, Kiev est conquise parOleg (enukrainien :Oleh), unVarègue (viking) successeur deRiourik, prince (kniaz) deNovgorod. La ville devient la capitale du premier Étatruthène, laRus' de Kiev, connue enEurope comme la principauté de Kiev), sous le nom de Kønugård (Kænugarðr en vieux norrois).
Le christianisme grec y est introduit peu de temps après parOlga (ouOlha), la régente de Kiev (945-964) ; il est ensuite imposé parVladimirIer (980-1015), considéré comme le véritable fondateur de l'empire de Kiev[37].
Profitant de cettecroissance économique, le princeVladimir veut construire un État centralisé dont Kiev doit être la capitale. Après avoir échoué dans sa tentative de s'appuyer sur ledieupaïenPéroun, Vladimir est baptisé àChersonèse en 989 par leclergébyzantin et épouse la princesseporphyrogénèteAnne. Il entend alors doter Kiev, sa capitale à l'architecture enbois, du signe visible de sa nouvellefoi en confiant à des maîtresgrecs la construction d'une merveilleusecathédrale enbrique et enpierre, décorée de somptueusesfresques etmosaïques, l'église de laSainte-Mère-de-Dieu, dite de la Dime (989-993). Elle est érigée au cœur de la ville nouvelle dit « ville de Vladimir », à proximité du marché des Grands-mères (Babyn torzok). Cette œuvre d'urbanisme sera encore amplifiée sous le règne de son fils et successeur,Iaroslav le Sage (1018 - 1054). Laville de Iaroslav est dessinée autour de trois bâtiments majeurs, lesmonastèresSaint-Georges etSainte-Irène qui bordent la voie qui conduit à la merveille du septentrion, lacathédrale Sainte-Sophie de Kiev (1037 - 1041), comme la désigne lemétropoliteHilarion dans son célèbreDit sur la Grâce et la Foi.
Sur la rive droite duDniepr, dominant le fleuve de quelque 70 mètres, se dresse par ailleurs Kiev, dont les 400églises, les 8marchés et la foule innombrable de ses habitants provoquèrent, en 1018, l'admiration de l'évêqueThietmar de Mersebourg.
Kiev est alors une ville importante qui rassemble plus de 30 000 habitants répartis sur les80 hectares de la ville haute et les150 hectares de la ville basse oupodol. Cette croissance urbaine, qui voit se multiplier les monuments religieux, est couronnée par la fondation, hors de Kiev, mais à proximité de la ville, du célèbremonastère des Grottes (Petcherska Lavra) en 1051, sous la direction d'Antoine, puis deThéodose.
Siège de la chaire métropolitaine de Kiev, lieu de rayonnement d'églises et demonastères d'inspiration byzantine, résidence princière mais aussi centre de production demanuscrits, Kiev brille alors de toute sa splendeur. L'alliance avec ladynastie desRiourikides est recherchée par les principalescours européennes. Leroi deFranceHenriIer en fera venirAnne, fille du princeIaroslav, qu'il épousera en 1049.
Le déclin de la ville s'amorce peu après la mort de Iaroslav en 1054. Le système successoral de frère à frère engendre de longs et violents conflits entre oncles et neveux dont l'enjeu est la possession dutrône de Kiev. En conséquence, ces conflits affaiblissent la ville et en font une proie, d'abord pour les princes russes de la Haute Volga. En 1169, Kiev succombe sous les coups du prince deVladimir,AndréIer Bogolioubski à la tête d'une coalition princière ; la ville estpillée et mise à sac[38]. Bogolioubski place son jeune frère,Gleb[39], à la tête de la ville qui perd sa suprématie politique, et en 1171 le titre de grand-prince attaché à ses dirigeants.C'est la fin de laRus' de Kiev.Elle est absorbée par la Russie[Quoi ?], qui devient une fédération de cités-États dispersées, liées par une langue, une religion, des traditions, des coutumes, et dirigée par les membres de la vaste maisonriourikide généralement en guerre les uns contre les autres[réf. nécessaire].
Un nouveau sac de Kiev est perpétré en 1203 parRiourik Rostislavitch. Le, ce sont lesMongols deBatu Khan quiprennent la ville ou ce qu'il en restait[40]. En 1362, Kiev est de nouveau prise, cette fois par le grand-duc de LituanieOlgierd qui en fait un bien patrimonial pour son fils, Vladimir.
Au cours duXVIIe lescosaques zaporogues installés en aval de Kiev sur le cours du Dniepr s'agitent de plus en plus et les heurts avec les autorités polonaises se multiplient. En 1648, lehetmanBogdan Khmelnitski fait une entrée triomphale dans Kiev. Il cherche à créer un état ukrainien indépendant, l'Hetmanat cosaque. Mais par la suite Khmelnitski se retrouve en difficulté dans les combats qu'il mène contre la puissante armée polonaise et il conclut en 1654 une alliance avec letsar deMoscovie qui place l'Ukraine sous sa protection. Le conflit se poursuit de manière confuse avec de nombreuses destructions. Finalement en 1667 latrêve d'Androussovo confirme la suzeraineté de Moscou sur la rive gauche du Dniepr tandis que la rive droite continue de faire partie de la Pologne. Kiev, bien que située sur la rive droite, est placée sous le protectorat de la Russie. LeTraité de paix éternelle de 1686 confirme ce partage. En 1793 ledeuxième partage de la Pologne permet à la tsarineCatherine II d'annexer les territoires de la rive droite du Dniepr. Catherine II abolit l'Hetmanat cosaque et incorpore l'Ukraine dans l'Empire russe. Kiev devient la capitale dugouvernement de Petite Russie[36].
Kiev dans l'Empire russe (1793-1917)
Carte de Kiev en 1842 (le Nord est à droite) : la ville se situe à l'époque uniquement sur la rive droite et aucun pont ne franchit le Dniepr.L'avenueKrechtchatyk en 1899, axe majeur de la ville.
Après la reconstruction complète de laville basse après l'incendie de 1811 avec des maisons d'un étage et des bâtiments administratifs de stylepalladien parAndreï Melenski, la ville haute se couvre, dans la seconde moitié du même siècle, d'immeubles bourgeois de briques de cinq étages environ (voirNikolaï Gordenine), lui donnant une allure de capitale provinciale de l'empire russe et de ville d'Europe centrale.
En 1834 la première université de Kiev (l'actuelleuniversité nationale Taras-Chevtchenko) est créée. Celle-ci devient un des foyers du mouvement démocratique national polonais et du nationalisme ukrainien. En 1845Nikolaï Kostomarov, historien ukrainien est responsable au département d'histoire de cette université. Militant pour unpanslavisme populiste et un système politique fédéral, il crée laConfrérie de Cyrille et Méthode[41] qui milite pour le réveil national ukrainien et la défense de la langue ukrainienne. Mais cette organisation est déclarée illégale par le pouvoir autocratique russe et Kostomarov est condamné à l'exil. Le mouvement nationalisme ukrainien, persécuté par le gouvernement tsariste, quitte Kiev et va se trouver une nouvelle base àLviv dans la partie de l'Ukraine rattaché à l'Empire austro-hongrois[36].
Conséquence de laPremière Guerre mondiale larévolution russe de 1917 met fin aurégime tsariste. À Kiev la société des progressistes ukrainiens et d'autres associations culturelles, professionnelles et politiques décident de créer un parlement exerçant le pouvoir législatif, laRada centrale, dont les membres sont élus en avril 1917. La Rada proclame en janvier 1918 l'indépendance de l'Ukraine. Kiev devint la capitale de la nouvelleRépublique populaire ukrainienne. Des soulèvements mineurs pro-bolchéviques, qui ont lieu principalement autour des ateliers de l'Arsenal, sont rapidement réprimés. Mais les troupes bolchéviques viennent à leur secours et s'emparent de Kiev le 9 février 1918. Les troupes mènent une répression brutale contre les habitants d'ethnie ukrainienne.
Panorama de la ville en 1918
Cette occupation ne dure pas car letraité de Brest-Litovsk signé parLénine le 3 mars 1918, qui met fin au conflit entre l'Allemagne et la Russie dans des conditions défavorables pour cette dernière, impose au gouvernement soviétique de reconnaitre l'indépendance de l'Ukraine. Les forces militaires allemandes occupent le pays et installent un gouvernement fantoche à Kiev mais celui s'effondre lorsque l'Allemagne est vaincue par les Alliés en novembre 1918. Les troupes allemandes quittent le pays et l'indépendance de l'Ukraine est à nouveau proclamée. Presque immédiatement les combats reprennent entre l’armée nationaliste ukrainienne menée parSymon Petlioura, l’Armée rouge (soviétique) et lestroupes russes tsaristes (les blancs). Kiev est brièvement occupée en novembre 1919 par les blancs avant d'être finalement reprise par l'Armée rouge. LaGuerre soviéto-polonaise éclate au printemps 1920 et Kiev est brièvement occupée par les polonais en mai 1920 avant que ceux-ci ne soient définitivement repoussés par les troupes soviétiques[36].
Cette période est marquée par une extrême instabilité politique, des changements de pouvoirs réprimant successivement différentes catégories de la population. Malgré l'afflux de réfugiés des campagnes environnantes, particulièrement de juifs fuyant les pogroms, la population de la ville décimée par les massacres, la famine et les épidémies baisse en 10 mois entre les deux recensements de mars 1919 et de janvier 1920 de 544 369 habitants à 374 000 habitants[42].
L'Ukraine est intégrée en 1922 à l'Union soviétique en tant querépublique socialiste soviétique d'Ukraine. La capitale de cette république socialiste estKarkhov car Kiev est suspecte aux yeux du nouveau régime à cause de ses accointances avec les nationalistes ukrainiens. Elle ne redeviendra la capitale qu'en 1934. L'économie de la ville fortement ébranlée par les conflits se relève progressivement. Les troisplans quinquennaux qui précédent la Seconde Guerre mondiale créent des entreprises dans les secteurs de la machine-outil, de l'industrie chimique et les équipements électriques. Lagrande famine de 1932-1933 orchestrée parStaline décime la population migrante de Kiev qui n'était pas enregistrée et ne disposait pas de cartes de rationnement. La population de la ville, qui avait fortement chuté à la suite de la guerre civile, passe de 366 000 habitants en 1922 à 930 000 habitants en 1940[36].
Lorsque l'Allemagne nazie entre en guerre contre l'Union soviétique en 1941 dans le cadre de laSeconde Guerre mondiale, Kiev se retrouve rapidement sur la ligne de front. Après unelutte acharnée qui dure 90 jours, les forces allemandes parviennent à anéantir plusieurs armées russes et prennent possession de la ville le. Du 24 au 28 septembre 1941, des explosions vraisemblablement provoquées par leNKVD dévastent la principale avenue du centre-ville, l'avenue Kretchtchavik et les rues avoisinantes où s'étaient établies la Kommandantur et d'autres administrations allemandes et où les officiers et dirigeants allemands étaient logés. Les explosions, ainsi que l'incendie qui en découle et qui dure jusqu'au 29 septembre, détruisent une grande partie des quartiers centraux et font des victimes parmi les envahisseurs mais également en plus grand nombre encore dans la population civile. À Kiev, la communauté juive, qui représente une fraction importante de la population (plus de 200 000 personnes), est immédiatement la victime des persécutions nazies. Les 29 et, 33 371 hommes, femmes et enfants juifs y sont assassinés par balle par lesEinsatzgruppen dans un ravin situé à la périphérie de la ville (massacre de Babi Yar). Les Allemands feront plusieurs dizaines de milliers de victimes supplémentaires au cours des deux années suivantes dont une large partie de la communauté juive. Les victimes, qui comprennent également des gitans et des ukrainiens, ont souvent été déportées aucamp de concentration de Syrets installé au nord de la ville. De nombreux habitants de Kiev sont contraints au travail forcé[43],[36].
Kiev en ruine à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
L'Armée rouge, après unebataille féroce contre les troupes allemandes, parvient à traverser le Dniepr et reprendre la ville le. Quarante pour cent des bâtiments ont été détruits ainsi que 800 établissements industriels. Le gouvernement soviétique lui décerne le titre deVille héros (au même titre qu'Odessa,Sébastopol etKertch) pour commémorer larésistance féroce opposée aux troupes allemandes. À la suite de concours auxquels participent architectes russes et ukrainiens[44], les travaux de reconstruction sont rapidement menés dans le cadre du premier plan quinquennal postérieur à la guerre et la ville se relève. Elle redevient rapidement le troisième centre économique soviétique. Entre les années 1950 et la fin de la décennie 1980 l'activité industrielle de la ville croit fortement et sa population est multipliée par trois atteignant 2,6 millions d'habitants en 1989[36].
Le dirigeant de l'Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev, arrivé au pouvoir en 1985, opte pour une politique de libéralisation qui déclenche dans toutes lesrépubliques soviétiques faisant partie de cette fédération une montée des revendications et des nationalismes qui avaient jusque là été réprimés par le régime. Les premières manifestations d'ampleur à Kiev ont lieu le 26 mars 1989 pour protester contre les lois électorales et demander la démission du premier secrétaire du Parti communiste ukrainienVolodymyr Chtcherbytskiï. Les manifestations se multiplient au cours des mois suivants : elles demandent notamment la tenue d'élections libres, la reconnaissance de la langue ukrainienne en tant que langue officielle, l'autonomie de l'Église orthodoxe par rapport à Moscou. Le pouvoir fédéral relâche son étreinte. Finalement laParlement ukrainien, dont le siège est à Kiev, déclare l'indépendance de l'Ukraine le 24 août 1991 et la ville devient sa capitale. Les Ukrainiens votent massivement en faveur de l'indépendance le1er décembre 1991. L'Union soviétique est dissoute fin 1991[36].
Kiev redevient un centre politique important. La ville s'ouvre à l'économie de marché, son aspect se modernise rapidement et prend l'allure d'une grande capitale européenne malgré la récession économique qui touche le pays à la suite de la dissolution progressive des liens économiques très forts avec la Russie. Kiev s'affirme comme le centre économique, financier et culturel de l'Ukraine. Mais le passage sans transition à l'économie de marché dans un pays sans tradition démocratique s'accompagne de la montée en puissance d'oligarques qui laissent une empreinte pas toujours positive sur l'urbanisme de la ville.
Alors que l'Ukraine oscille depuis son indépendance entre le maintien de liens étroits avec la Russie et un rapprochement avec l'Europe occidentale et l'adoption d'un fonctionnement pleinement démocratique, Kiev devient le foyer des forces pro-européennes et pro-démocratiques. À la suite de l'élection présidentielle de 2004 dont les résultats semblent largement entachées de diverses fraudes, Kiev est au centre d'une vaste campagne de protestation pacifique (révolution orange) qui confirme les choix démocratiques de la société ukrainienne et aboutit à une annulation de l'élection et à la chute du président en exercice. En novembre 2013, le président ukrainien en exerciceViktor Ianoukovytch, sous la pression des dirigeants russes, renonce à la signature d'unaccord de rapprochement avec l'Union européenne en faveur d'une adhésion à l'Union économique eurasiatique pilotée par Moscou et en contradiction avec le souhait duparlement. Kiev est immédiatement le centre de longues protestations durant près de trois mois (Euromaïdan) qui mettent en cause la corruption des dirigeants et le pouvoir des oligarques. Celles-ci dégénèrent et font 100 morts parmi les manifestants et 13 parmi la police. Le président est chassé du pouvoir.
Le 24 février 2022, lesforces militaires russes déclenchent une offensive contre l'Ukraine en envahissant son territoire, sous prétexte de protéger les territoires duDonbass d'un « génocide » en cours et de « dénazifier » et démilitariser l'Ukraine[45]. Kiev est un des objectifs principaux de cette invasion : sa conquête doit permettre d'installer un gouvernement favorable aux intérêts russes. Les plans russes prévoient la prise de la ville en quelques jours mais la résistance de l'armée ukrainienne va ruiner cet objectif. Des forces considérables sont lancées vers la capitale distante de moins de 100 kilomètres de la frontière. Lescombats atteignent l'agglomération dès le premier jour. Un assaut aéroporté est lancé sur l'aéroport de Hostomel, situé au nord-ouest de Kiev, pour permettre le débarquement ultérieur de troupes par la voie des airs, mais c'est un échec car la piste a été sabotée et les parachutistes subissent de lourdes pertes. Toutefois, l'aéroport est pris le lendemain. Le 26 février, un nouvel assaut aéroporté sur l'aéroport militaire de Vassylkiv, situé au sud de la ville, est repoussé[46]. Les colonnes russes venant du nord progressent difficilement car elles sont handicapées par le sabotage des ponts, mais également par de gros problèmes de logistique. Elles s'installent néanmoins dans les faubourgs de la ville début mars. Une deuxième colonne arrivant du nord-est s'approche également de l'agglomération. Des combats intenses ont lieu àIrpin (banlieue nord-ouest), occasionnant de nombreuses victimes civiles.
Depuis le premier jour, la ville subit des bombardements sporadiques (essentiellement par des missiles) mais la défense anti-aérienne ukrainienne permet de limiter le survol des bombardiers russes. Une partie de la population doit s'installer dans les abris construits durant laguerre froide ainsi que dans les stations dumétro. Le couvre-feu est décrété durant la nuit pour détecter les opérations de sabotage. Pratiquement la moitié de la population de l'agglomération de Kiev, soit deux millions de personnes, quitte Kiev au cours des deux premières semaines par train ou en voiture pour aller se réfugier dans l'ouest du pays ou à l'étranger[47]. Elle est régulièrement la cible de bombardements russe comme lors defrappes de missiles du 8 juillet 2024.
Population
Kiev compte plus de 2,8 millions d'habitants en 2018. Elle fait partie des rares capitales d'Europe orientale à connaître depuis la fin ducommunisme en Europe un accroissement total (naturel et migratoire) positif de sapopulation. La ville a toutefois connu un accroissement naturel négatif (plus de décès que de naissances) entre 1993 et 2007 qui a été cependant compensé par l'immigration durant cette période.
Letaux de natalité en 2013 de 11,7 pour mille (contre de 12,0 pour mille en 2012) était supérieur de 5 points à la moyenne nationale tandis que letaux de mortalité était de 9,8 pour mille la même année (contre un taux de 9,8 pour mille en 2012) était inférieur d'environ 65 pour cent à la moyenne nationale.Recensements (*) ou estimations de la population.
Évolution des principaux indicateurs démographiques
Évolution des principaux indicateurs démographiques[49]
Année
Population
Naissances annuelles
Décès annuels
Solde naturel annuel
Taux de natalité (‰)
Taux de mortalité (‰)
Solde naturel (‰)
Indice de fécondité
Mortalité infantile
Taux de mortalité infantile (%)
1990
2 624 400
31 632
22 754
8 878
12,0
8,6
3,4
1,51
405
12,7
1991
2 643 400
28 981
24 153
4 828
10,9
9,1
1,8
1,39
411
14,1
1992
2 651 300
25 632
25 134
498
9,7
9,5
0,2
1,24
446
17,2
1993
2 654 600
22 853
27 407
-4 554
8,6
10,3
-1,7
1,11
404
17,5
1994
2 653 500
21 507
28 539
-7 032
8,1
10,8
2,7
1,05
344
15,9
1995
2 643 800
21 115
30 378
-9 263
8,0
13,5
-3,5
1,04
309
14,6
1996
2 637 900
20 039
28 322
-8 283
7,6
12,8
-3,2
0,98
297
14,7
1997
2 629 600
19 648
26 278
-6 630
7,5
10,0
-2,5
0,95
374
19,0
1998
2 625 300
18 304
25 714
-7 410
7,0
9,8
-2,8
0,88
246
13,3
1999
2 618 300
18 323
26 042
-7 719
7,0
9,9
-2,9
0,87
231
12,6
2000
2 615 300
18 954
26 603
-7 649
7,3
10,2
-2,9
0,88
193
10,2
2001
2 613 100
19 360
27 168
-7 808
7,4
10,4
-3,0
0,91
159
8,2
2002
2 611 327
21 156
27 641
-6 485
8,1
10,6
-2,5
0,94
196
9,4
2003
2 621 689
23 275
28 134
-4 589
8,8
10,7
-1,9
0,98
206
9,0
2004
2 639 030
25 884
28 487
-2 603
9,8
10,7
-1,9
1,07
168
6,6
2005
2 666 401
26 258
30 075
-3 817
9,8
11,2
-1,4
1,11
197
7,5
2006
2 693 224
28 101
29 920
-1 819
10,4
11,1
-0,7
1,13
226
8,1
2007
2 718 096
28 445
31 111
-2 666
10,4
11,4
-1,0
1,16
275
9,7
2008
2 740 233
31 965
30 067
1 898
11,6
10,9
0,7
1,23
280
8,9
2009
2 765 531
32 488
28 292
4 196
11,7
10,2
1,5
1,30
244
7,5
2010
2 785 131
32 082
28 625
3 457
11,5
10,3
1,2
1,30
233
7,3
2011
2 799 199
32 068
27 050
5 018
11,4
9,6
2,2
1,29
255
8,0
2012
2 814 258
33 887
27 840
6 047
12,0
9,8
2,2
1,38
262
7,8
2013
2 845 023
33 305
28 003
5 302
11,7
9,8
1,9
1,36
272
8,2
2014
2 868 702
34 821
29 992
4 829
12,1
10,4
1,7
1,45
243
7,0
2015
2 887 974
35 558
30 425
5 133
12,3
10,5
1,8
1,50
265
7,5
2016
2 906 569
36 570
30 666
5 904
12,6
10,5
2,1
1,57
201
5,5
2017
2 925 760
35 359
30 808
4 551
12,1
10,5
1,6
1,54
203
5,7
2018
2 934 522
34 586
32 231
2 355
11,8
11,0
0,8
1,54
AuXXe siècle, la ville a connu des changements importants dans sa composition ethnique. Ladislocation de l'URSS a amplifié un peu le mouvement comme le montrent les tableaux officiels ci-après. Globalement, la part desUkrainiens a fortement augmenté passant ainsi de 31 % en 1874 à 82 % en 2001, tandis qu'au cours de la même période la part desRusses a chuté de 58 % à 13 % de la population. La proportion des personnes se déclarant ukrainien est devenue plus importante que la moyenne nationale : sur l'ensemble du territoire de l'Ukraine en 2001, on comptait 67 % d'Ukrainiens et 30 % de Russes[50], ce qui montre, d'une part, que la proportion des Ukrainiens à Kiev est plus forte que dans le reste du pays et, d'autre part, que la proportion desautres est plus forte aussi, ce qui se retrouve également dans d'autres capitales.
Le secteur industriel, qui était un employeur majeur à l'époque soviétique, a été en grande partie remplacé par lesecteur tertiaire (banque, assurance, distribution, édition) au cours des dernières décennies. Par ailleurs, en tant que capitale de l'Ukraine, Kiev est le siège d'un grand nombre d'administrations (ministères) et des principales institutions politiques du pays (présidence de l'Ukraine (palais Mariinsky),parlement (rada), Cour suprême...)[36].
Industrie
Le secteur industriel comprend la production demachines-outils et d'instruments de précision, d'équipements pour l'industrie chimique (convoyeurs...) et d'équipements électriques. L'industrie chimique y occupe une place importante : production de fibre de verre, d'engrais et deviscose. Sur le territoire de la ville, on trouve également desscieries,briqueteries, laForge de Rybalski et usines à béton. Le secteur agro-alimentaire et la production de biens de consommation sont également présents. Le secteur de la construction joue un rôle important car il est porté par un marché immobilier très dynamique. Les établissements industriels sont répartis dans tous les quartiers de la ville avec des concentrations plus importantes à l'ouest du centre-ville et sur la rive gauche du Dniepr.
Tourisme
Les monuments, les édifices, les musées de Kiev ainsi que le fleuve Dniepr font de cette ville une destination touristique européenne majeure. Bien desservie par des liaisons aériennes, la ville bénéficie d'une image positive et d'un coût de la vie modéré. En 2018, 1,93 million d'étrangers ont visité la ville dont 29 % étaient originaires des anciennes républiques formant l'URSS (Russie,Biélorussie,Azerbaïdjan...) 35 % étaient en provenance du reste de l'Europe (Allemagne, Royaume-Uni, Pologne, France...), 14 % des pays d'Asie, 14 % d'Afrique et 8% des Amériques[59].
Rame d'une des deux lignes de tramways en site propre (métro léger).
La ville de Kiev possède un système de transport en commun complet comprenant trois lignes demétro, deux lignes demétro léger, vingt et unelignes de tramway, plusieurs lignes de train de banlieue ainsi qu'un réseau de lignes de bus ettrolleybus.
Une partie des systèmes de transport public (bus, tramways, trolleybus) sont gérés par la sociétéKyivpastrans détenue par la municipalité. Le métro de Kiev est géré de manière distincte par une entité détenue par la municipalité de Kiev. Enfin, le réseau de trains de banlieue est détenu à parts égales par Kyivpastrans et la société publique qui gère le chemin de ferUkrzaliznytsia.
Plan des réseaux demétro (noté Mx), detramway (chiffre entouré d'un losange) detrolleybus (chiffre entouré d'un rectangle avec un symbole ") et de bus (chiffre entouré d'un carré/rectangle) de Kiev.
Métro de Kiev
Les stations de métro anciennes sont traités dans le style monumental qui caractérise le métro de Moscou.
Alors que, durant les années 1990, la majorité des villes européennes construisaient de nouvelles lignes de tramway, la ville de Kiev a commencé à démanteler son réseau de tramways. La municipalité a mis un coup d'arrêt à cette politique et Kiev dispose de 21 lignes detramway (140 kilomètres) dont deux lignes de tramway entièrement en site propre (Kiev Express Tram). Le maillage fin est assuré par 39 lignes detrolleybus électriques et 70 lignes d’autobus. Une ligne de funiculaire.
Trolleybus sur la place de Sophie (Sofiyivska).
Funiculaire.
Tramway.
Un des deux ponts de la ligne 1 du métro qui permet de franchir leDniepr.
Une dizaine de stations sont situées à l'intérieur des limites de la ville de Kiev. Le réseau de trains de banlieue est géré par lasociété PZZ (Ukrainien : Південно-Західна залізниця), une des divisions de la société des chemins de fer urainienneUkrzaliznytsia.
Trains grandes lignes
Vue aérienne de la gare principale de Kiev.Hall de la gare de Kiev-Passajyrsky.
Lagare de Kiev-Passajyrsky, située sur rive droite du Dniepr, est la principale gare grandes lignes de Kiev. Elle a été construite entre 1927-1932 sur les plans de l'architecte Oleksandr Verbytsky. Elle comprend 14 voies desservie par 7 quais. En 2005, 170 000 passagers transitaient quotidiennement par cette gare qui est desservie par le métro (ligne 1) et par l'une des deux lignes de tramway en site propre. Les trains au départ sont certains trains de banlieue dont leRapide Kiev-Boryspil qui relie la capitale à son principal aéroport, des trains grandes lignes reliant Kiev aux principaux centres régionaux du pays ainsi que des liaisons internationales avec laRussie (Moscou,Saint-Pétersbourg), laBiélorussie (Minsk), laRoumanie (Bucarest), la Pologne (Varsovie,Przemyśl,Wroclaw) laLituanie (Riga), l'Autriche (Vienne) et l'Azerbaïdjan (Bakou).
Lagare de Darnytsia, située sur la rive gauche duDniepr et qui est actuellement utilisée uniquement pour le trafic banlieue, est en cours de refonte depuis 2004 dans le but de soulager la gare de Kiev-Passajyrsky en prenant en charge une partie du trafic grandes lignes.
L'aéroport international de Kiev (Jouliany) est le deuxième aéroport international et le plus ancien de Kiev. Situé à environ 7 kilomètres au sud-ouest de la ville, il est cerné par les autoroutes, des voies ferrées et des zones résidentielles, ce qui limite la taille des avions autorisés à des modèles comme le Boeing 737 et l'Airbus A320. En 2019, il a accueilli 2,6 millions de passagers.
L'aéroport de Hostomel situé àHostomel dans la banlieue nord-ouest de Kiev est utilisé pour le transport de fret. Il dispose d'une piste en béton de 3,5 kilomètres. L'avion cargo géantAntonov An-225, qui dispose d'une capacité d'emport unique au monde avec une charge maximale de 253 tonnes, est basé sur cet aéroport.
Ces routes sont souvent dans un état médiocre. En 2013, l'état de 97% des routes ukrainiennes était considéré mauvais. Selon l'index World Economic Forum's 2017-2018 Global Competitiveness l'Ukraine se classait en 130e position sur 137 pour la qualité de son réseau routier derrière la Russie et de nombreux pays africains et asiatiques. Toutefois en 2020 et 2021 de nombreux travaux ont été entrepris pour améliorer la situation. La M-05 qui relie Kiev àOdessa (au sud en bordure de la mer Noire) et la M-06 reliant la capitale àTchop (642 kilomètres à l'ouest du pays près de la frontière avec la Hongrie et la Slovaquie) ont été refaites récemment.
Kiev ne dispose d'aucune autoroute faisant un tour complet de l'agglomération. Elle dispose de deux périphériques (intérieur et extérieur) interrompus par de nombreux carrefours. Le périphérique extérieur n'existe que sur la rive droite duDniepr et ne comporte aucun pont permettant de franchir le fleuve.
Ponts sur le Dniepr
Le fleuveDniepr, compte tenu de sa largeur, constitue un obstacle majeur pour la circulation routière dans Kiev dont les quartiers se répartissent entre les deux rives. Le premier pont routier, lepont à chaînes Nicolas d'une longueur de 776 mètres, a été construit à partir de 1848 et détruit avant la Seconde Guerre mondiale. Le premier pont ferroviaire a quant à lui été construit en 1870. En 2021, il existe neuf ponts reliant les deux rives du Dniepr : deux ponts routiers - le pont suspendu Pivnichnyi (nord) et lepont Paton -, deux ponts ferroviaires, trois ponts à usage mixte (route/fer) - lepont métro lepont Pivdennyi (sud) et lenouveau pont Darnytskyi - et un pont piétonnier. Un dixième pont, lepont Podilskyi à usage mixte, est en cours d'achèvement en 2022.
Ponts de Kiev franchissant le Dniepr
Pont Pivnichnyi
Pont métro sur lequel passe la ligne 1 du métro de Kiev.
Pont Pivdennyi.
Transport fluvial
Le Dniepr est navigable en amont de la capitale et en aval jusqu'à la mer Noire. Kiev est un port fluvial utilisé pour le transport de marchandises. Le transport de passagers qui existait par le passé (hydroptèresMeteor etRaketa) a disparu mais il persiste lahalte fluviale de Kyiv et leport fluvial de Kyiv.
Kiev, du fait de sa taille et de son rôle de capitale, est le principal centre universitaire de l'Ukraine. Les établissements universitaires de Kiev attire de nombreux étudiants étrangers en particulier en provenance d'Afrique et d'Asie. Les principaux établissements sont :
Kiev est célèbre pour le grand nombre demonuments historiques religieux anciens qui s'y trouvent. Ces édifices sont pour la plupart édifiés sur les sommets des collines dominant la rive droite duDniepr. La cathédrale Sainte-Sophie et la laure des Grottes de Kiev sont les deux monuments de la ville inscrits sur laliste dupatrimoine mondial.
Lacathédrale Sainte-Sophie, commencée en 1017 et achevée en 1037, a été conçue dans le but d'égaler et de reproduire la splendeur deséglises byzantines. Bien qu'elle soit consacrée à la « sainte sagesse », comme la grandecathédrale de Constantinople, elle a une forme très différente. Plutôt qu'un unique dôme hémisphérique s'élevant au-dessus du corps du bâtiment, Sainte-Sophie possède treizedômes en forme de bulbe. Le dôme central est doré et un peu plus grand que les autres qui sont verts, et tous sont surmontés delanternes dorées.
Place de l'Indépendance (Kiev), appelée aussi Maïdan (place en ukrainien). Place centrale de Kiev, très commerçante et où se tient tout type de manifestation, notamment la révolution orange de 2004 et de 2013.
Enmai, les visiteurs de Kiev peuvent découvrir le festival duprintemps. Les week-ends, les voies du centre-ville (comme la principale artèreKrechtchatyk) sont fermées à la circulation automobile. De 1995 à 2005 s'est tenu au mois d'août le festival de cinémaStojary. En, Kiev a accueilli le68econgrès international de la jeunesse qui rassemble des participants venant du monde entier et dont la langue de travail est l'espéranto. Le se déroule ledéfilé du Jour de l'indépendance à Kiev.
Depuis 1990, Kiev accueille lefestival de musique de Kiev, un festival de musique ukrainien organisé chaque année à Kiev cherchant à mettre en avant des compositeurs ukrainiens modernes, bien que l'événement soit international.[réf. souhaitée]
Kiev compte de nombreux clubs de football professionnels et amateurs dont leDynamo Kiev, l'Arsenal Kiev et leFK Obolon Kiev. LeDynamo Kiev, qui joue dans la plus haute division d'Ukraine (Championnat d'Ukraine de football) a eu un passé glorieux à l'époque soviétique : il était le club soviétique ayant remporté le plus grand nombre de titres avec 13 victoires enChampionnat d'Union soviétique de football, 9 victoires enCoupe d'Union soviétique et trois victoires enSupercoupe d'Union soviétique. Kiev dispose également dans d'autres disciplines de deux autres clubs prestigieux jouant dans leur première division respective : L'équipe de hockey sur glaceHK Sokil Kiev et celle de basketball(BK Kiev).
Les principales installations sportives utilisées par ces équipes sont :
LaPorte dorée de Kiev inspira l'architecte etpeintrerusseViktor Hartmann dans la réalisation de son dessin de projet pourLa Grande Porte de Kiev. Ce dessin devait servir lors du concours organisé par l'empereurAlexandreII en 1866, pour la construction d'une grande porte monumentale à l'entrée de la ville. Bien que le projet fut annulé faute d'argent, le dessin fut conservé.
Honoré de Balzac,écrivainfrançais, a beaucoup voyagé pour rencontrer son admiratrice et future épouse, lapolonaiseEwelina Hańska, avec qui il a d'abord entretenu une longuerelation épistolaire. Il la rencontre notamment dans ses domaines de Kiev, dont l’opulence l'impressionne au point qu'il écrit« J'ai vuVersailles au milieu des blés »[62]. Il raconte sa découverte de la ville dans des lettres formant un ensemble de 61 feuillets (seulement écrits au recto), paru par la suite sous le nom deLettre sur Kiev.
À la suite de l'écrivainMikhaïl Boulgakov, la romancière russe d'expression françaiseIrène Némirovsky exalte dans plusieurs de ses romans ou nouvelles la splendeur du printemps en fleurs dans la ville haute de Kiev ; elle y décrit aussi sans fard la misère profonde du Podol, cœur historique de la ville devenu à l'époqueimpériale leghetto des Juifs pauvres[63].
Arts culinaires
Gâteau de Kiev.
Une des spécialités gastronomiques de Kiev est le gâteau de Kiev (ukrainien : Київський торт), à base de noisette et demeringue.
Personnalités
Nikolaï Amossov (1913-2002), chirurgien, exerce à Kiev où il met au point de nouvelles procédures chirurgicales en cardiologie.
Boris Balinsky (1905-1997), natif de Kiev, embryologiste et entomologiste ukraino-sud-africain.
Oleg Blokhine (1952-), natif de Kiev, joueur et entraîneur de football.
Leonid Bronevoï (1928-2017), natif de Kiev, acteur de théâtre.
Yevgenia Belorusets (1980-), native de Kiev, romancière et photographe ukrainienne.
Nicolas Berdiaev (1874-1948), natif de Kiev, philosophe chrétien russe de langues russe et française.
↑Roman A. Cybriwsky,A Social and Environmental History of the Dnipro : Along Ukraine's River, Paris, Central European University Press,, Liana Lévi éd., 281 p.(ISBN9782867467332,lire en ligne), « Kyiv—Whose Ukraine? »,p. 104
↑Roman A. Cybriwsky,A Social and Environmental History of the Dnipro : Along Ukraine's River, Paris, Central European University Press,, Liana Lévi éd., 281 p.(ISBN9782867467332,lire en ligne), « Kyiv—Whose Ukraine? »,p. 105
↑Rouche, Michel, « Imre Boba, Nomads, Northmen and Slavs. Eastern Europ in the ninth century »,Annales, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS,vol. 26,no 6,,p. 1300–1301(lire en ligne, consulté le).
↑Maximilian-Samson-Friedrich Schöll,Cours d'histoire des États Européens, depuis le bouleversement de l'Empire romain d'Occident jusqu'en 1789(présentation en ligne).
Étude de 2007 sur l'organisation du territoire de la ville de Kiev.
Thomas Chopard,Le martyre de Kiev : 1919, l'Ukraine en révolution entre terreur soviétique, nationalisme et antisémitisme, Paris, éditions Vendémiaire,, 385 p.(ISBN978 2 36358 152 5)
Roman A. Cybriwsky,A Social and Environmental History of the Dnipro : Along Ukraine's River, Paris, Central European University Press,, Liana Lévi éd., 281 p.(ISBN9782867467332,lire en ligne), « Kyiv—Whose Ukraine? » — Description des berges du Dniepr et des monuments de Kiev (et leur histoire) visibles depuis le fleuve.
Andrei Kourkov,Le journal de Maidan, Paris, Paris : Liana Levi,, 281 p.(ISBN9782867467332) — Andreï Kourkov s’est rendu sur le Maïdan de Kiev occupé par les manifestants. Son journal, établi à partir de notes prises sur le vif, raconte un quotidien en temps de révolution et livre un regard à la fois politique et intime, décalé et émouvant, sur les événements qui secouent son pays
Ioulia Shukan,Génération Maïdan, vivre la crise ukrainienne, La Tour-d'Aigues, éd. de l’Aube,, 144 p.(ISBN978-2-8159-1503-8) — Une histoire de l'insurrection ukrainienne fondée sur des enquêtes en sociologie politique menées sur le terrain.