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Khoïsan

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Cet article concerne l'ethnonyme « Khoïsan ». Pour la famille de langues, voirLangues khoïsan.

Khoïsan
Description de cette image, également commentée ci-après
HommeSan, âgé de 33 ans.

Populations importantes par région
Population totale300 000[1]
Autres
LanguesAfrikaans[2],Langues khoïsan
ReligionsChristianisme,Religions traditionnelles africaines
Ethnies liéesSandawe
Description de cette image, également commentée ci-après
En jaune, zone d'habitat des locuteurs deslangues khoïsan.

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Khoïsan est un terme servant à désigner conjointement deuxgroupes ethniques autochtones d'Afrique australe qui partagent des caractéristiques génétiques et linguistiques les distinguant des populationsbantoues aujourd'hui majoritaires dans la région[3]. Culturellement, les Khoïsan se divisent entre leschasseurs-cueilleursSan[note 1], appelés aussi « Bochimans » (de l'anglaisBushmen) et lespasteursHottentots, qui se désignent aussi comme Khoikhoi[4]. Les San forment la population autochtone d'Afrique australe, les Khoïkhoïs étant arrivés beaucoup plus tard[5].

LesBantous, venus du centre et de l'est du continent, quant à eux, arrivent dans la région vers500 ap. J.-C. ; ils dominent et chassent les Khoïkhoï et les San pour devenir la population dominante. Il semblerait qu'au fil du temps, des Khoïkhoï aient abandonné leur mode de vie pastoraliste pour adopter le mode de vie de chasseur-cueilleur des San, probablement à cause d'une sécheresse climatique ; cela les aurait fait considérer comme des San. De la même manière, les bantousDamaras, dans leur migration vers le sud, auraient abandonné l'agriculture pour adopter l'économie des San.

Il reste de nombreux Khoïsan dans les zones arides de larégion, notamment dans ledésert du Kalahari.

Histoire

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Khoisan faisant griller des sauterelles, 1805.Aquatinte par Samuel Daniell.

Dès le début duPaléolithique supérieur, des chasseurs-cueilleurs, relevant de la cultureSangoen, occupent le sud du continent africain dans des endroits où les précipitations annuelles sont inférieures à un mètre[6]. Ces populations duLate Stone Age sont les ancêtres des habitants actuels du désert du Kalahari ; les Khoïkhoï et San actuels ressemblent aux restes de squelettes qu'elles ont laissé[7]. Les populations Khoïsan d’Afrique australe acquièrent des moutons et du bétail quelques siècles avant l'arrivée des Bantous[8]. Les études génétiques montrent que l'ascendance des Khoïsans était davantage présente autrefois plus au Nord et à l'Est de l'Afrique qu'elle ne l'est actuellement[9].

Les Bantous arrivent vers 500, détenteurs de compétences avancées en agriculture, développées depuis au moins2000 av. J.-C., et maîtrisant la métallurgie du fer. Ils dominent et se métissent avec les Khoïsan, devenant la population majoritaire de l'Afrique australe jusqu'à l'arrivée des Néerlandais en 1652[10]. 22 000 ans auparavant, les Khoïsan représentaient alors la population la plus nombreuse du monde[11],[12],[13].

Après l’arrivée des Bantous, les Khoïsan et leur mode de vie pastoral ou de chasseurs-cueilleurs restent dominants à l'ouest de laFish River, en actuelleAfrique du Sud, et dans les déserts alentour, où le climat entrave le développement de l'agriculture bantoue, mieux adaptée à des étés humides qu'aux pluies d'hiver de la région[14].

Durant la période coloniale, les Khoïsan survivent dans ce qui est désormais l'Afrique du Sud, laNamibie et leBotswana. Aujourd'hui, beaucoup de San vivent dans le désert du Kalahari, où ils sont en mesure de préserver leur culture et leur mode de vie. Dans les actuelles Afrique du Sud et Namibie, une grande partie desmétis du Cap, desXhosa et desTswanas sont d'ascendance partiellement Khoïsan, dépassant de loin, en nombre, les populations Khoïsan proprement dites.

Linguistique

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Article détaillé :Langues khoïsan.

Une des preuves de la présence originelle des Khoïsan en Afrique australe est la répartition actuelle de leurs langues[note 2]. Les langues du groupe khoïsan présentent d'importantes différences de structure et de vocabulaire en dépit de leur grande proximité géographique, ce qui démontre une longue période d'influences réciproques et de coévolution des langues dans la même région[15]. Par opposition, les langues des peuples d'origine bantoue de la région, telles celles desZoulous et desXhosa, sont très semblables. Cela indique une ascendance commune beaucoup plus récente pour le groupe bantou de la région[16]. Les Xhosa et les Zoulous ont adopté les « clics » représentant les consonnes, caractéristiques des langues khoïsan, ainsi qu'une partie du vocabulaire, dans leurs langues respectives.

Génétique et biologie

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Femme Khoïkhoïstéatopyge (vers 1900).Encyclopédie Orgelbrand.

Charles Darwin écrit à propos des Khoïsan et de lasélection sexuelle dans son ouvrage de 1882,La Filiation de l'homme, arguant que lastéatopygie participe à l'évolution au travers de la sélection sexuelle chez l'homme[17].

Dans les années 1990, des études génétiques sur les peuples du monde montrent que lechromosome Y des San partage certains modèles de polymorphisme distincts de toutes les autres populations[13]. Du fait que le chromosome Y se transmet avec peu d'altérations d'une génération à l'autre, les tests génétiques sur l'ADN l'utilisent pour déterminer quand les différents sous-groupes se sont séparés les uns des autres et, donc, leur ascendance commune. Les auteurs de ces études suggèrent que les San sont l'une des premières populations à se différencier dudernier ancêtre commun à tous les humains existants par filiation patrilinéaire, l'Adam Y chromosomique, dont on estime qu'il vécut il y a 60 à 90 000 ans[18],[19]. Les auteurs notent également que leurs résultats doivent être interprétés comme se limitant à constater que les Khoisan « préservent des lignées anciennes » et non pas qu'ils ont « cessé d'évoluer » ou qu'ils sont « anciens », puisque les changements ultérieurs de leur population sont parallèles et similaires à ceux de toutes les autres populations humaines[20]. Unepopulation fantôme a été détectée dans le patrimoine génétique des Khoïsan[réf. nécessaire].

Plusieurs études sur le chromosome Y[21],[22],[23] confirment que les Khoïsan possèdent les haplogroupes du chromosome Y les plus variés, c'est-à-dire les plus anciens. Ces haplogroupes sont des sous-groupes spécifiques des haplogroupesA etB, les deux branches les plus anciennes de l'arbre du chromosome Y humain.

De manière similaire aux découvertes faites à l'occasion des études sur le chromosome Y, les recherches pratiquées sur l'ADN mitochondrial montrent aussi que les Khoïsan sont très fréquemment porteurs des plus anciens haplogroupes de l'arbre de l'ADN mitochondrial. Le plus ancien haplogroupe mitochondrial, leL0d, est très fréquent chez les Khoïkhoï et les San[21],[24],[25],[26].

Titres fonciers des Khoïsan

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Les Khoïsan font partie des nombreux peuples qui ont été dépossédés de leurs terres par les autorités coloniales auxixe et au début du xxe siècle. Après la fin de l'apartheid, le gouvernement sud-africain a autorisé jusqu'en 1998 les familles khoïsan à émettre des revendications territoriales pour les terres spoliées après 1913. Le commissaire adjoint sud-africain aux revendications territoriales, Thami Mdontswa, a déclaré qu'une réforme constitutionnelle serait nécessaire pour permettre aux Khoïsan d'engager des poursuites pour des terres qui leur auraient été enlevées avant le 9 juin 1913[27].

Articles connexes

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Notes et références

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Traductions

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  1. (en) « Most Khoisan people now speak Afrikaans as their first language. »

Note

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  1. Les San se désignent eux-mêmes par le termeKhoï, qui signifie « homme ».
  2. La plupart des Khoïsan ont désormais l'afrikaans comme langue maternelle[trad 1],[2].

Références

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  1. Fritzet alii 2005.
  2. a etbParkinson 2016.
  3. Barnard 1992.
  4. Fauvelle-Aymar 2002,p. 11.
  5. Encyclopédie Larousse.
  6. Lee et DeVore 1976.
  7. Diamond 2000,chap. 19,p. 350/405.
  8. Diamond 2000,chap. 19,p. 353/405.
  9. (en) Pontus Skoglund et al.,Reconstructing Prehistoric African Population Structure, cell.com, Volume 171, Issue 1, P59-71.E21, 21 septembre 2017
  10. Diamond 1999,p. 394-397.
  11. Kimet alii 2014.
  12. Herzberg 2014.
  13. a etbGibbons 2014.
  14. Diamond 2000,chap. 19,p. 354/405.
  15. Diamond 1999,p. 384.
  16. Diamond 1999,p. 384-386.
  17. Darwin 1882,p. 578.
  18. Schusteret alii 2010.
  19. Mayell 2002.
  20. Schoofs 2000.
  21. a etbKnightet alii 2003.
  22. Hammeret alii 2001.
  23. Naidooet alii 2010.
  24. Chenet alii 2000.
  25. Tishkoffet alii 2007.
  26. Schlebuschet alii 2009.
  27. Besent 2013.

Bibliographie

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Sources de l'article

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Bibliographie complémentaire

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Liens externes

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