Khoïkhoï en train de démonter leurs huttes provisoires, se préparant pour un départ vers d'autres zones de pâturageAquatinte de Samuel Daniell (1805).Portrait ancien d'un Khoïkhoï.
LesKhoïkhoï ouKhoï (dits péjorativementHottentots) sont un peuplepastoral d'Afrique australe. Ils se dénomment eux-mêmes ainsi (littéralement « hommes des hommes »), par opposition à leurs voisinschasseurs-cueilleursSan, qu'ils nomment Sankhoï.
C'est sans doute en raison desclics (claquements de langue) caractéristiques deslangues khoïsan que lesAfrikaners, qui parlaient néerlandais, ont affublé les Khoïkhoï du sobriquet de « Hottentots », terme évoquant ce qui était perçu comme unbégaiement[1].
La femme khoïkhoï la plus connue estSaartjie Baartman, surnommée laVénus hottentote et exhibée comme une curiosité.
Présents dans cette partie du monde depuis une trentaine de milliers d'années (de même que le peuple desSan), et auteurs de remarquablesgravures et peintures rupestres, ils ont été progressivement refoulés par une vaguebantoue au cours des trois derniers millénaires.
LesKhoïkhoï, littéralement « hommes des hommes », s'intitulent eux-mêmes ainsi par opposition à leurs voisins d'Afrique australe lesSan, qu'ils nomment « Sankhoï ».
Ces deux peuples parlent des langues apparentées que l'on a regroupées sous le nom dekhoïsan, mais leur mode de vie est très différent : le premier vit d'élevage et le second dechasse et de cueillette.
Il existe plusieurs tribus Khoïkhoï : les Namaka, les Enika, les Korana.
Les Khoïkhoï ont vite été connus des Occidentaux car leur territoire longeait le trajet maritime de la route desIndes orientales. Ils ont été un objet de fascination pour beaucoup d'explorateurs, de commerçants ou de scientifiques[2]. Cette célébrité acquise à leurs dépens aura des répercussions sur leur histoire et leur développement. Colonisés par les Hollandais, les Britanniques ou encore les Portugais, ils seront durement touchés par lecommerce triangulaire.
En plus de l'esclavage, les Khoïkhoï ont suscité un intérêt anthropologique important : un article leur est consacré dans l'Encyclopédie[3]. Ils ont également fait l'objet d'approches philosophiques relativement inédites pour l'époque,Voltaire louant ainsi leur « art de fabriquer eux-mêmes tout ce dont ils ont besoin »[4].
Mais bien souvent le dégoût et le mépris prenaient le pas sur la simple curiosité culturelle.Buffon les comptait parmi les hommes « les plus misérables de l'espèce humaine »[5]. Un manuel d'instruction élémentaire de 1864 les présente comme étant de « tous les Africains les plus remarquables par leur laideur »[6]. L'intérêt des scientifiques et hommes de lettres de l'époque a pu également dériver vers une forme de fascination qui voyait en cette ethnie des êtres plus proches des bêtes que des êtres humains, ce qui explique entre autres le mépris consensuel à l'égard des Khoïkhoïs dont a fait l'objetSaartjie Baartman par exemple, surnommée la « Vénus hottentote » et exposée dans des zoos européens.
Selon les sources, on relève les variantes suivantes de l'ethnonyme : Auen, Hotnot, Hottentot, Hottentots, Khoe-khoe, Khoekhoe, Khoikhoin, Khoi Khoin, Khoikhoi, Khoi-Khoi(s), Khoi, Khoisan(s), Koisan[7].Le terme « hottentot » est bien établi en français depuis leXVIIIe siècle[8] et l'Encyclopédie (1re édition) ; il figure dans les dictionnaires depuis au moins 1872 avec le Littré[9] qui le reprend.