Khâsekhemrê Neferhotep semble être issu d'une famillethèbaine non royale ayant une formation militaire[1]. Son grand-père, Nehy, portait letitre d'officier d'un régiment de ville. Nehy était marié à une femme appelée Senebtysy. On ne sait rien d'elle, si ce n'est qu'elle portait le titre commun demaîtresse de maison. Leur seul fils connu s'appelait Haânkhef[2].
Haânkhef apparaît toujours dans les sources commele père de Dieu etle sceau royal et sa femme Kemi commela mère du roi, ce qui indique qu'aucun des deux n'était de naissance royale. La filiation de Haânkhef et de Khâsekhemrê Neferhotep est directement confirmée par un certain nombre de scarabées d'El-Lahoun où le premier serait le père du second[2]. Haânkhef est également explicitement mentionné comme le père de Neferhotep dans leCanon royal de Turin. C'est un fait extrêmement rare car ce papyrus ne nomme normalement que lesrois, alors que les personnes non royales sont exclues de la liste[2].
Les égyptologues ont remarqué qu'au lieu de cacher leurs origines non royales, Khâsekhemrê Neferhotep, son frère et successeurKhâneferrê Sobekhotep mais aussi son prédécesseurSekhemrê-Souadjtaouy Sobekhotep, remarquablement, les ont proclamées sur leurs stèles et leurs sceaux scarabées[2], ce qui est en contradiction avec le système égyptien traditionnel où la légitimité du nouveau roi repose principalement sur sa filiation. Ces proclamations d'origine non royale ont peut-être été faites pour dissocier ces rois de leurs prédécesseurs immédiats, en particulierMeribrê Seth dont les monuments ont été usurpés et défigurés[2].
Ses successeurs l'éphémèreSahathor etKhâneferrê Sobekhotep sont ses frères. Des inscriptions d'Assouan indiquent que Khâsekhemrê Neferhotep a eu au moins deux enfants, nommés Haânkhef et Kemi comme ses parents, avec une femme appelée Senebsen[2],[3]. Il a peut-être aussi eu un autre fils nomméOuahneferhotep[4].
Il est mentionné sur leCanon royal de Turin. Il reste onze ans et un mois au pouvoir, fait rare en cette période troublée, réussissant à asseoir suffisamment son autorité pour que ses deux frèresSahathor etKhâneferrê Sobekhotep lui succèdent.
On a trouvé des inscriptions sur quelques pierres découvertes près deByblos, qui lui prête allégeance. Sur d'autres pierres àAssouan des textes documentent tout son règne, ainsi qu'àBouhen enNubie, ce qui atteste sa domination sur toute l'Égypte.
Plusieurs hypothèses sur l'emplacement de la tombe du roi ont été exprimées. En 2017, la tombe de Khâsekhemrê Neferhotep n'a pas été formellement identifiée, bien qu'il existe maintenant de solides arguments pour qu'elle se trouve àAbydos. Depuis 2013, une équipe d'archéologues de l'université de Pennsylvanie, sous la direction de Josef W. Wegner,fouille une nécropole royale de la fin duMoyen Empire et de laDeuxième Période intermédiaire àAbydos, au pied d'une colline naturelle connue des anciens Égyptiens sous le nom de montagne d'Anubis. La nécropole est située juste à côté du complexe funéraire massif deSésostris III de laXIIe dynastie et comprend deux autres grandes tombes, probablement des pyramides construites au milieu de laXIIIe dynastie, ainsi que pas moins de huit tombes royales, datant probablement de ladynastie d'Abydos. L'une des grandes tombes, qui a été largement pillée de ses objets et de ses pierres pendant laDeuxième Période intermédiaire, connue aujourd'hui sous le nom de tombeS10, est maintenant supposée appartenir au roiKhâneferrê Sobekhotep, frère de Khâsekhemrê Neferhotep, sur la base de plusieurs découvertes montrant le nomSobkehotep provenant des tombes royales voisines, comme celle deOuseribrê Senebkay. En conséquence, Wegner a suggéré que la grande tombe anonyme voisine S9 pourrait avoir appartenu à Khâsekhemrê Neferhotep. Les égyptologues ont également noté que les deux rois étaient très actifs dans la région d'Abydos pendant leurs règnes[5].
Parmi les hypothèses plus anciennes concernant l'emplacement du tombeau de Neferhotep, on trouve celle proposée parNicolas Grimal, selon laquelle Neferhotep aurait été enterré dans une pyramide àLicht, proche de celle deSésostris Ier[6], une opinion partagée par Michael Rice[1], ce qui reste conjectural, car aucun artefact permettant d'identifier Neferhotep comme le propriétaire d'une telle pyramide n'a été trouvé. L'hypothèse de Grimal ne repose que sur des preuves indirectes : la présence de scarabées de Neferhotep à Licht ainsi que la découverte d'unouchebti d'un princeOuahneferhotep près de la porte nord du temple mortuaire du complexe de la pyramide deSésostris Ier[4],[7],[8]. L'ouchebti a été enveloppé dans du lin et placé dans un cercueil miniature[9], qui est daté de laXIIIe dynastie pour des raisons stylistiques. Ceci, ainsi que le nom deOuahneferhotep et son titre defils du roi, indiquent qu'il était probablement un fils d'un Neferhotep[4] qui aurait été enterré à proximité de la pyramide de son père.
Par ailleurs, Dawn Landua-McCormack a suggéré que lapyramide inachevée de Saqqarah sud aurait pu être candidate pour le site d'enterrement de Neferhotep. Cette pyramide, datant du milieu de laXIIIe dynastie, était dotée de deux sarcophages élaborés qui auraient pu être destinés à deux frères rois de la dynastie tels que Khâsekhemrê NeferhotepIer et Khâneferrê Sobekhotep[10].
↑Labib Habachi, « New Light on the Neferhotep I Family, as Revealed by Their Inscriptions in the Cataract Area », dans :Mélange Dunham, Londres 1981,p. 77, 81.
↑Josef W.Wegner, « A royal necropolis at south Abydos: New Light on Egypt's Second Intermediate Period »,Near Eastern Archaeology,vol. 78,no 2,,p. 68–78
↑Dieter Arnold with contributions by Dorothea Arnold and an appendix by Peter F. Dorman,The Pyramid of SenwosretI, MET Publications 1988,available online,p. 37-40 &p. 147-149.