Cet article est uneébauche concernant lesinsectes.
Kermes vermilio est le nom d'une espèce decochenilles, lekermès des teinturiers, plus connu sous le nom de « graine d'écarlate », uneespèce d'insecteshémiptères, parasite duchêne kermès.
Les origines du nom sont sans équivoque :
Seule la femelle deKermes vermilio est utilisée pour produire cette substance tinctoriale rouge vif[1].
Le principe tinctorial de cette cochenille est l'acide carminique, un pigment rouge sang du typeanthraquinone.
La cochenille reste aujourd'hui encore sous la rubrique des colorants alimentaires, c'est le E120[2], mais c'est une espèce mexicaine (Dactylopius coccus avec l'acide carminique) qui a pris le pas sur la petite cochenille méditerranéenne.
Dans le Sud de la France (Languedoc et Provence) et au Sud-Est de l'Espagne (actuelle Castille-la-Manche), le parasite, de forme sphérique, de taille minuscule (6 à 8 mm) et se tenant immobile sur son hôte végétal, était récolté sur le chêne kermès afin de le dessécher, puis de le broyer pour en tirer une teinture rouge écarlate ou, à moindre dose, des couleurs rosées et violettes. La récolte, par matinée, était d'environ 1 kg de « graines d'écarlate », permettant de produire 10 à 15 g de pigment pur.
On en décèle la présence dans les pigments despeintures rupestres duNéolithique. Dès l'antiquité, son usage se répand de l'Extrême Orient à l'Occident, car sa production est nettement moins fastidieuse et onéreuse que celle de lapourpre. Cette dernière, obtenue à partir d'un processus complexe d'extraction du coquillagemurex, sera vite exclusivement réservée à la symbolique du pouvoir et de l'influence aussi bien chez les Égyptiens[3], que chez les Hittites, les Perses, Grecs et Romains[4]. Puis elle est utilisée par lesmoines copistes pour égayer l'encre desenluminures des manuscrits médiévaux. Elle fait la richesse desteinturiers et desdrapiers deMontpellier, atteignant son apogée auXIVe siècle, grâce à de magnifiques tissus écarlates concurrençant le rouge de lagarance d'Avignon. Le prix - élevé - dépendait de l'abondance de l'insecte, elle-même soumise aux aléas climatiques, d'une récolte fastidieuse, de la stabilité de la teinte obtenue sur les tissus et lessoies[5]. Ainsi pour teindre un drap fin, il était nécessaire de récolter 1 à 1,5 million d'insectes, et son prix était l'équivalent de près de trois ans de gage d'un maître maçon[6].
L'utilisation de cette cochenille méditerranéenne persiste jusqu'à ladécouverte du Nouveau Monde auXVIe siècle et de la cochenille du cactus (Dactylopius coccus)dont la concentration et le pouvoir colorant sont supérieurs et le coût de production moins élevé. Il s'ensuit une première crise de l'utilisation duKermes vermilio et il devient à son tour l'apanage des puissants et des cercles d'influence, pour teindre tantôt les étoffes royales, tantôt les soies papales. Au milieu duXIXe siècle, la mise au point des teintures de synthèse donna le coup de grâce à cette activité.
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