Rosewall est le joueur qui a probablement le plus disputé de simples dans l'histoire du tennis masculin, au moins 2 282 connus à ce jour[3]. Il est aussi probablement le joueur qui a remporté le plus de simples dans l'histoire du tennis soit 1 655 connus à ce jour[4].
Rosewall est le seultennisman, avecRod Laver, à avoir accompli leGrand Chelem professionnel, en1963, s'adjugeant leU.S Pro, leFrench Pro et leWembley Pro dans la même saison. Il totalise vingt-trois titres de catégorie« Chelem » (Pro Slam etGrand Slam), amateurs, professionnels et ère Open cumulés.
Il a fait partie des vingt meilleurs joueurs du monde (amateurs et professionnels confondus) chaque année de1952 à1977, soit pendant plus d'un quart de siècle sans interruption. Il fut probablement l'un des deux meilleurs joueurs du monde pendant environ neuf années etle meilleur de la première moitié desannées 1960.
Vainqueur de laCoupe Davis à trois reprises avec l'équipe d'Australie, en1953,1955 et1956, Ken Rosewall fit également preuve d'une longévité inégalée : passé professionnel en 1957, il joue son ultime tournoi en1982, à l'âge de 47 ans. Il fut également le joueur le plus âgé (37 ans, 2 mois et 1 jour) à remporter un titre du Grand Chelem, à l'occasion de l'Open d'Australie 1972, et le plus âgé à atteindre une finale d'un tournoi du Grand Chelem, lors de l'US Open 1974, à l'âge de 39 ans.
Comme la très grande majorité des joueurs de tennis qui ont commencé leur carrière avant l'ère Open, Rosewall débute sur le traditionnel circuit amateur géré par laFédération internationale de lawn tennis et par les fédérations nationales avec notamment la Coupe Davis, qui est le principal objectif des joueurs de cette époque (les tournois du Grand Chelem étant certes importants mais souvent secondaires comparés à l'épreuve créée par Dwight Davis).
Rosewall s'est notamment révélé pour la première fois à 15 ans et 11 mois quand il atteint, en, les demi-finales du New South Wales Metropolitan Championships (à ne pas confondre avecthe New South Wales Championships), battu parKen McGregor, alors le2e amateur australien derrièreFrank Sedgman.
En, Rosewall remporte son premier tournoi à Manly près de Sydney.
En 1952, il est probablement devenu pour la première fois un des 20 meilleurs joueurs du monde (amateurs et professionnels confondus) : dans son classement uniquement réservé aux amateurs, Lance Tingay du Daily Telegraph de Londres le classa10e ex æquo avec son partenaire de doubleLew Hoad. Rosewall avait entre autres atteint les quarts de finale des Internationaux amateurs des États-Unis à Forest Hills, en battant notamment en huitièmes la tête de sérieno 1 américaine,Vic Seixas (à l'époque le tournoi désignait des têtes de série américaines et des têtes de série étrangères).
En 1956,Lew Hoad et Ken Rosewall gagnent les trois titres en double des tournois sur herbe du Grand Chelem. Lors de leurs jeunes années, les deux Australiens sont affublés de divers surnoms comme « The Gold-dust Twins » ou « The Whiz Kids » pour exprimer leur précocité et leur talent. En, Rosewall priva encore un joueur du Grand Chelem, en l'occurrence Hoad, son partenaire de double, en finale de Forest Hills. Si Hoad fut sans conteste le meilleur amateur et de loin en 1956 (défense victorieuse de la Coupe Davis et petit Chelem), Rosewall fut le meilleur amateur de fin de saison en vainquant Hoad 3 fois de suite (Forest Hills, Adelaide et Melbourne).
Lors de sa carrière amateur, Rosewall participe à 3 Challenge Rounds victorieux de Coupe Davis (1953, 1955, 1956). Dans cette épreuve, il remporte 15 simples sur 17 (durant l'ère Open, il participe, en double, à une autre conquête en 1973 et gagne 2 simples sur 2 en 1975). Il a aussi remporté 1 Championnat amateur des États-Unis (1956), 1 Roland-Garros amateur (1953), 2 Championnats amateurs d'Australie (1953, 1955) et le Pacific Southwest à Los Angeles (ce tournoi créé en 1927, avait à l'époque le troisième plus beau tableau de joueurs après Wimbledon et Forest Hills). Rosewall a aussi atteint 4 grandes finales (2 à Wimbledon, 1 à Forest Hills et 1 en Australie (plus 1 à Los Angeles)).
Il quitte ensuite le circuit traditionnel amateur.
Banni des grands événements traditionnels : la carrière professionnelle de 1957 au 30 mars 1968
Le promoteur et ancien joueur professionnelJack Kramer avait essayé d'embaucher les « Whiz Kids » (Hoad et Rosewall) fin 1955 sans succès mais un an plus tard il est revenu à la charge et Rosewall a finalement accepté l'offre de Kramer. Lors du Challenge Round de la Coupe Davis en Rosewall a essayé de convaincre son coéquipier Hoad de le rejoindre dans les rangs professionnels mais ce dernier n'a pas sauté le pas.
Rosewall a ainsi joué son premier match professionnel, le àKooyong (Melbourne) contre le meilleur joueur professionnel de l'époquePancho Gonzales. Mais comme Rosewall l'a expliqué plus tard, il a constaté à ses dépens la grosse différence de niveau qui séparait les meilleurs amateurs des meilleurs professionnels : dans la tournée en Australie et aux États-Unis qui a opposé les deux joueurs jusqu'en mai, Gonzales est sorti net vainqueur en dominant Rosewall, 50 matchs à 26. Lors de pauses dans la tournée Rosewall a aussi participé à 2 tournois, l'Australian Pro (Championnats professionnels d'Australie) à Sydney en février et l'U.S. Pro (Championnats professionnels des États-Unis) à Cleveland en avril : ces compétitions ont clairement révélé l'écart entre les meilleurs pros et les meilleurs amateurs puisque Rosewall fut nettement battu, en ne remportant aucun set, respectivement par Sedgman (deuxième meilleur pro en 1956) et par Segura (troisième meilleur pro en 1956). Après la Seconde Guerre mondiale, parmi les meilleurs amateurs des joueurs tels queDinny Pails,Frank Parker,Ken McGregor,Ashley Cooper,Malcolm Anderson,Mervyn Rose,Alex Olmedo,Barry MacKay,Butch Buchholz ouFred Stolle ont nettement échoué dans les rangs professionnels. Cependant une minorité de grands joueurs amateurs ont réussi, grâce à leur talent et à leur travail très dur, à remporter quelques grandes épreuves professionnelles au bout de quelques mois ou d'une année : Kramer,Pancho Segura, Gonzales,Frank Sedgman, Trabert, Hoad,Andrés Gimeno,Rod Laver. Rosewall fut aussi de ceux-là puisqu'en, huit mois après ses débuts pro, il remporta le titre deWembley Pro, le plus grand tournoi européen de l'époque, où seuls Sedgman et Trabert parmi les meilleurs manquaient, aux dépens de Segura. Et en fin d'année Rosewall gagna sa première tournée professionnelle, en compagnie de Hoad, Sedgman et Segura, en Australie.
L'année suivante Rosewall a de nouveau été intégré dans une grande tournée professionnelle mondiale, de janvier à mai, aux États-Unis, en Europe puis en Australie, avec Gonzales, Segura et Alejandro « Alex » Olmedo la nouvelle recrue professionnelle, meilleur amateur avec Neale Fraser en 1959. Cette tournée fut probablement l'apogée de toute la carrière de Pancho Gonzales. Le bilan final fut le suivant : 1. Gonzales 49 matchs gagnés et seulement 8 perdus, 2. Rosewall 32-25, 3. Segura 22-28, 4. Olmedo 11-44. Rosewall termina donc loin de Gonzales. Au milieu de la partie nord-américaine de la tournée Gonzales menait 23-1 (défaite unique, 6-4 4-6 13-11, face à Olmedo à Philadelphie) alors que Rosewall affichait un bilan de 11-13. À la fin de la tournée Gonzales avait battu Rosewall probablement 15 victoires à 4 (13-3 sûr). Incidemment cette tournée était une preuve de plus démontrant que les meilleurs professionnels étaient bien les meilleurs joueurs du monde puisqu'Olmedo termina bon dernier de ce tour.
Juste après cette tournée Gonzales disputa un tournoi mineur sans grands noms qu'il remporta le et décida de prendre sa retraite (comme souvent chez Gonzales ce fut une décision temporaire puisque, ayant besoin d'argent selon ses propres termes, il revint sur les courts le soit 7 mois 1/2 plus tard). En l'absence de Gonzales, Rosewall devint clairement le leader, remportant 6 tournois dont les 2 plus importants de l'année, chronologiquement le « French Pro » (c'est-à-dire les Championnats professionnels de France) à Roland Garros, et le tournoi de Wembley Pro (Hoad finaliste à Roland Garros et vainqueur de 4 tournois s'affirma comme le dauphin de son compatriote).
Selon les critères modernes de 2006, Gonzales n'aurait jamais été considéré comme le meilleur joueur du monde en 1960 car n'ayant joué que 4 mois 1/2 cette année-là (1 tournée plus 1 tournoi) : il n'aurait pas accumulé suffisamment de points ATP (classement technique ou classement de la « Race »). Mais dans les critères des années antérieures à l'ère open, les tournées avaient quelquefois une importance considérable et beaucoup de témoins de l'époque ont considéré que Gonzales fut le meilleur en 1960 : McCauley auteur deThe History of Professional Tennis étaient de ceux-là, Hoad estimait aussi que Gonzales était le roi (et Rosewall lui-même ne se considérait pas comme le meilleur). D'autres pensaient (pensent) que les succès de Rosewall dans les plus grands tournois suffisent pour lui accorder la première place : Robert Geist qui classa ex æquo les deux joueurs propose un bon compromis entre les opinions divergentes.
Après dix longues années à parcourir le monde avec sa raquette, Rosewall décida de prendre de longues vacances pour profiter de sa famille : il ne disputa aucune compétition dans la première moitié de 1961 même s'il s'entraîna avec Hoad quand les professionnels tournèrent en Australie : Gonzales de retour aux affaires, après ses 7 mois 1/2 de retraite, remporta une nouvelle tournée mondiale aux dépens de Hoad, Olmedo (qui avait remplacé Rosewall souhaitant se reposer), Gimeno et les deux nouvelles recrues MacKay et Buchholz (Segura, Trabert, Cooper et Sedgman remplacèrent au pied levé les joueurs blessés, en particulier Sedgman disputa toute la2e partie de la tournée face à MacKay).
Après avoir gagné sur terre battue et sur bois Rosewall clôtura sa saison en gagnant sur herbe aux Championnats Professionnels de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney démontrant ainsi cette année-là qu'il était le plus complet des joueurs et donc le meilleur.
Robert Roy de L'Équipe, Kléber Haedens et Philippe Chatrier de Tennis de France, Michel Sutter (qui a notamment écrit « Vainqueurs 1946-1991 Winners » et une version plus courte mais actualisée, « Vainqueurs 1946-2003 Winners »),Christian Boussus (finaliste de Roland Garros amateur 1931), Peter Rowley, Robert Geist, Tony Trabert, John Newcombe, Rod Laver et aussi le New York Times le magazine américain World Tennis considéraient que Rosewall était désormais le nouveauno 1 mondial.
En 1968 il y avait différentes sortes de joueurs :
les joueurs officiellement amateurs, soumis à la volonté de la Fédération internationale et de leur Fédération nationale, qui pouvaient jouer les compétitions amateurs ainsi que les épreuves « Open » mais sans toucher officiellement de l'argent ;
les joueurs « autorisés » (the registered players, traduction littérale, les joueurs « enregistrés », « inscrits ») qui dépendaient aussi des fédérations internationale et nationale et donc susceptibles d'être sélectionnés en Coupe Davis et de disputer les épreuves amateures ; comme les amateurs ils ne pouvaient s'inscrire dans les épreuves professionnelles mais contrairement aux amateurs ils étaient autorisés à toucher les prix des épreuves open. En, la finale de l'US Open opposa un joueur « autorisé », Tom Okker, à un joueur amateur, Arthur Ashe. L'Américain ne toucha rien si ce n'est des frais de déplacement et d'hébergement. Quant à Tom Okker, bien qu'ayant perdu cette finale, il reçut le prix du vainqueur ;
les professionnels sous contrat avec la National Tennis League (NTL) qui devaient jouer en priorité les tournois professionnels NTL ;
les professionnels sous contrat avec World Championship of Tennis (WCT) qui devaient jouer en priorité les tournois professionnels WCT (au début de l'ère Open Dave Dixon, alors patron de WCT, interdit à ses joueurs de disputer des tournois où figuraient des concurrents de la NTL : il n'y eut aucun joueur WCT aux deux premiers tournois open de 1968, Bournemouth et Roland Garros car les joueurs NTL étaient présents). Le premier tournoi où des joueurs NTL et WCT s'affrontèrent fut le tournoi professionnel de l'U.S. Pro, organisé à Longwood dans la banlieue de Boston en entre Roland Garros Open et Wimbledon Open ;
les professionnels indépendants (Hoad, Ayala, Owen Davidson, Mal Anderson...).
En 1968, il y avait donc a) un circuit amateur avec notamment la Coupe Davis (événement « closed » c'est-à-dire « fermé » à tous les professionnels sous contrat jusqu'en 1972 inclus) et les Championnats d'Australie, b) deux circuits pro, celui de la WCT et celui de la NTL, qui se rejoignirent pour 4 tournois, c) un circuit open d'un peu plus de 10 tournois).
De nombreuses compétitions furent réservés aux amateurs entre 1968 et 1972.
Deux tournois se démarquèrent en 1968 : Wimbledon (avec un tableau de 128 joueurs) et l'US Open (avec 100 joueurs), disputés sur herbe, où tous les meilleurs furent présents.
Ensuite figure probablement le premier Roland Garros Open où manquaient quelques grands joueurs comme les 8 joueurs WCT (dont Newcombe et Roche) et aussi Santana et le joueur « autorisé » Okker mais tous les pros NTL (Laver, Rosewall, Gimeno, Gonzales, Emerson et Stolle) ainsi que la majorité des meilleurs amateurs disputèrent l'épreuve.
Le Pacific Southwest Open à Los Angeles peut revendiquer la quatrième position (64 joueurs, disputé sur dur) car ce fut le seul tournoi (hormis Wimbledon et l'US Open) qui accueillit tous les meilleurs joueurs du monde.
Enfin derrière ces quatre tournois, probablement les plus importants (dans le désordre) furent Queen's Open (la finale Graebner-Okker fut annulée à cause de la pluie qui d'ailleurs retarda considérablement les matchs à Wimbledon), et les grands tournois réservés aux professionnels où les deux organisations (NTL et WCT) se rejoignirent comme l'U.S. Pro, le French Pro (de retour à Roland Garros, disputé quelques jours après Wimbledon Open et donc quelques semaines après Roland Garros Open) et le Jack Kramer Tournament of Champions à Wembley (voir aussi le tournoi professionnel à 8 joueurs du Madison Square Garden en décembre avec les 4 meilleurs professionnels de chaque organisation).
Son véritable déclin, commencé en 1967, s'est confirmé en 1969 : Laver, dans son autobiographieThe education of a tennis player, expliquait que Rosewall en 1969 n'avait pas spécialement décliné physiquement, ses réflexes étant encore vivaces, mais qu'après près de vingt ans à écumer les courts du monde entier, ses nerfs devenaient fragiles. Cette année-là Rosewall céda sa couronne de meilleur joueur du monde de terre battue puisqu'au deuxième Roland Garros de l'ère Open il domina certes un grand « terrien », Tony Roche (futur entraîneur de Lendl et de Federer), en demi-finale mais il dut s'avouer vaincu en finale face à Laver qui ainsi empochait le titre. Le déclin de Rosewall fut manifeste sur toutes les surfaces car il ne remporta que 3 tournois cette année-là : il ne fut classé que5e mondial par Bud Collins et Tingay.
Comme la plupart (mais pas tous) des joueurs WCT, Rosewall ne disputa pas Roland-Garros (comme en 1970) et se consacra à nouveau à son objectif de fin de carrière, Wimbledon : en quarts de finale, il dut lutter près de quatre heures contre Richey, 6-8 5-7 6-4 9-7 7-5 tandis que Newcombe eu un match très facile contre Dibley, 6-1 6-2 6-3. Par conséquent, le vieux Rosewall fut une proie facile en demie pour le jeune Newcombe en pleine forme physique. Deux mois plus tard, bien que tenant du titre, Rosewall comme d'autres (mais pas tous) joueurs WCT (Laver, Gimeno, Emerson, Drysdale, Stolle, Roche...), fut absent à Forest Hills (évidemment à cause des conflits croissants entre la Fédération Internationale de Lawn Tennis (FILT) et l'organisation WCT mais aussi à cause des maladies de ses enfants).
Comme il l'est expliqué auparavant à partir d' les joueurs purent enfin entrer dans presque tous les tournois qu'ils souhaitaient et ainsi la véritable ère Open a débuté (tous les meilleurs joueurs étant rassemblés à Forest Hills, ils en profitèrent pour créer leur syndicat afin de jouer là où bon leur semble puisque jusqu'à présent les joueurs amateurs ou les pros indépendants dépendaient du bon vouloir des dirigeants internationaux et nationaux et que les professionnels sous contrat étaient à la fois bannis du circuit traditionnel et forcés de jouer là où leurs patrons promoteurs le demandaient. Les joueurs syndiqués allaient avoir bientôt l'occasion d'exercer leur nouveau pouvoir dès l'été 1973.
Le début de 1973 fut identique à la seconde moitié de 1972 pour Rosewall : un grand blanc. Après son élimination au2e tour de l'U.S. Open 1972 (contreMark Cox), il enregistra probablement la pire défaite de toute sa carrière contre Karl Meiler dans son premier match (second tour) de l'Australian Open de 1973 (une fois encore avec un tableau très faible puisque comme en 1972 seuls Rosewall et Newcombe parmi les joueurs du Top 20 participèrent). Plus important : entre (victoire à Dallas) et (victoire à Houston, River Oaks) Rosewall ne décrocha que deux petits tournois, Tokyo WCT (tournoi n'accordant aucun point pour la qualification aux WCT Finals) et Brisbane (en) où il fut le seul joueur du Top 20. Si 1967 fut la première année d'un déclin véritable mais relatif car ponctué de nombreux exploits, 1973 (et plus précisément « l'après Dallas 1972 ») fut le véritable commencement du déclin de Rosewall : bien qu'il resta encore un des meilleurs joueurs du monde pendant quelques années, il ne fut plus désormais capable de lutter pour la1re place mondiale.
« Rosewall was a backcourt player when he came into the pros, but he learned very quickly how to play the net. Eventually, for that matter, he became a master of it, as much out of physical preservation as for any other reason. I guarantee you that Kenny wouldn't have lasted into his forties as a world-class player if he hadn't learned to serve and volley. » (« Rosewall était (encore) un joueur de fond de court lorsqu'il est passé pro mais il a appris très vite à jouer au filet. Il devint d'ailleurs un expert dans ce compartiment du jeu notamment afin de préserver son physique et pour diverses autres raisons. Je peux vous garantir qu'il ne serait pas resté un des meilleurs joueurs du monde au-delà de quarante ans s'il n'avait pas appris le jeu de service-volée.) »
Kramer, qui a toujours sous-estimé Rosewall, l'a quand même inclus dans sa liste des 21 plus grands joueurs de l'histoire publiée en 1979[8].
Pendant sa très longue carrière, Ken Rosewall fut rarement blessé, ce qui lui permit de gagner des tournois et de rester dans les quinze premiers jusqu'à l'âge de 43 ans. Le seul grand tournoi qui lui échappa fut Wimbledon car il y fut interdit 10 années de suite (1957-1966) pendant son apogée : il atteignit néanmoins cinq fois la finale (deux fois chez les amateurs, une fois chez les pros en 1967 et deux fois durant l'ère Open).
En 1974, Rosewall devint le plus vieux joueur à atteindre deux finales de tournois du Grand Chelem dans l'année (Wimbledon etUS Open) à 39 ans et 310 jours.
En1995, Gonzales dit de lui : « Il devint meilleur en vieillissant, plus complet. À l'exception de moi et deFrank Sedgman, il pouvait dominer n'importe qui. Avec son style de jeu, il a réussi à maîtriser Hoad, mais il avait quelques faiblesses du côté du coup droit et du service ». Sur 160 matchs contre Pancho Gonzales, il en remporta 59 et en perdit 101. Sur environ 70 matchs contreLew Hoad, il en gagna environ 45 contre 25 pour son compatriote.
Un des plus grands joueurs de l'histoire du tennis mais aussi un des plus sous-estimés
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Il est quasiment sûr que depuis 1948, pour une année donnée, le meilleur joueur du monde fut toujours un joueur professionnel. Sachant que les joueurs professionnels étaient interdits de toutes les compétitions traditionnelles organisées par la Fédération internationale (Coupe Davis, ...) ou par n'importe quelle Fédération nationale (tournois du Grand Chelem...) jusqu'en (voire en 1972), les plus grands exploits de ces joueurs sont soit complètement ignorés soit pratiquement oubliés parce qu'aujourd'hui les tournois du Grand Chelem étant les fondations du jeu actuel, toutes les grandes épreuves du passé sont oubliées.
Par exemple Budge en 1939 (et pas en 1938) ou Kramer en 1949 furent aussi impitoyables pour leur confrères que Federer au milieu des années 2000 mais comme ils furent à l'époque professionnels, ils n'apparaissent pas dans les palmarès de Wimbledon ou des Championnats des États-Unis ces années-là. Par conséquent, tous les grands joueurs qui ont accompli de grandes performances sur les circuits professionnels avant 1968 sont tous grandement sous-estimés : Ken Rosewall n'échappe pas à la règle.
Puisqu'il a atteint son apogée dans le circuit pro avant 1968 et parce qu'il fut dans l'ombre de grandes personnalités comme Hoad chez les amateurs ou Gonzales chez les pros, Rosewall est donc doublement et extrêmement sous-estimé. Ainsi en 1963 alors qu'en tant que numéro 1 mondial il dominait le circuit de la tête et des épaules, il se fit refouler au Madison Square Garden où il devait jouer, le portier ne croyant pas qu'un monsieur de 1,70 m pouvait être un grand sportif. La réponse très humble de Rosewall fut :« I am one of the players (je suis un des joueurs) ».
Cette liste est bien meilleure que la liste de son record officiel de 23 tournois majeurs (voirrecords de titres au tennis) comprenant 4 tournois du Grand Chelem amateur (Australie 53, 55 - Roland Garros 53 - Forest Hills 56), 15 tournois professionnels majeurs jusqu'en 1967 (Wembley Pro 57, 60, 61, 62, 63 - French Pro 58, 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66 - US Pro 63, 65) et 4 tournois du Grand Chelem Open depuis 1968 (Roland Garros 68, US Open 70, Australie 71, 72) parce que cette liste inclut des tournois dont le tableau était faible et exclut de plus grands événements.
Donc, dans l'histoire du tennis, seuls Djokovic, Nadal, Tilden, Gonzales ou Laver peuvent revendiquer autant ou davantage de grandes victoires que Rosewall.(Il reste évidemment très difficile de comparer les époques ou les palmarès, de nos jours, sur ces mêmes critères de tournois qui rassemblent l'élite mondiale, on pourrait tout autant ajouter, aux titres de Grand Chelem, les titres de Masters 1000 qui rassemblent aujourd'hui systématiquement les meilleurs joueurs du monde).
Dans son autobiographieThe education of a tennis player Laver écrivit que Rosewall fut le joueur le plus sous-estimé de l'histoire du tennis.
Laver dit aussi, dans le même livre, que, dans son esprit, Paris et Rosewall étaient aussi solidement liés que Sydney et les huîtres. Effectivement on peut remarquer que Rosewall est le recordman de titres en simple des Internationaux de France, 10 couronnes loin devant Borg (6 titres) et Cochet (ce dernier a 5, et pas 4, couronnes sur la tête car il a aussi remporté un French Pro, à Roland Garros, en 1936), un exploit de l'Australien quasiment ignoré aujourd'hui : 8 titres Pro, 1 titre Open et 1 titre Amateur. Six de ces tournois eurent lieu à Roland Garros sur terre battue donc Rosewall est aussi corecordman avec Borg des titres à Roland Garros, encore un autre record inconnu de l'Australien, et les 4 autres tournois se disputèrent au Stade Pierre de Coubertin, en indoor sur bois. Entre sa défaite à Roland Garros Pro contre Hoad pour la3e place le et sa défaite en finale des Championnats Professionnels de Paris face à Laver le, Rosewall est resté invaincu à Paris, remportant 7 French Pro à la suite de 1960 à 1966.
Avant 1972 les résultats du tennis n'étaient pas systématiquement enregistrés comme maintenant avec la FIT (Fédération internationale de tennis) et l'ATP. Beaucoup ont été perdus, voire jamais sauvegardés. Malgré tout les plus importants ont été préservés. Actuellement on peut affirmer que Ken Rosewall a remporté au moins 132 tournois dans toute sa carrière (les données de l'ATP débutent seulement en 1968 et encore beaucoup de compétitions ne sont pas enregistrées jusqu'en 1970 et même après pas mal de tournois n'y figurent pas, exemples : le Dunlop Sydney Open en ou les New South Wales Championships en 1973 ou 1974).
Les dates indiquées ci-dessous sont relativement fiables mais quelquefois des différences de quelques jours apparaissent entre les sources (par exemple Joe McCauley propose le pour le French Pro tandis que Michel Sutter indique le) et d'autres fois seul le mois est connu mais pas le jour.
Avant 1968, les joueurs professionnels disputaient quelquefois plus de tournées que de tournois : par exemple Henry Ellsworth Vines Jr ne disputa aucun tournoi de 1936 à 1938 inclus et, en particulier en 1937, il joua 70 matchs lors de deux tournées et aucun en tournoi. Vines ne gagna donc aucun tournoi pendant trois ans bien qu'il fût le meilleur pro voire le meilleur tout court de l'époque. Lors de ses cinq premiers mois chez les professionnels (de janvier à), Rosewall joua 76 matchs en tournée contre Gonzales et seulement 9 matchs en tournois. Dans les années 1960, la tendance s'inversa car les tournées commencèrent à disparaître au profit des tournois. Tout ceci pour dire que si les joueurs de l'époque avaient eu la possibilité de jouer autant de tournois que ceux duXXIe siècle, ils détiendraient encore plus de titres en simple (cf. l'exemple de Vines).
Rosewall a remporté 17 simples sur 19 et 2 doubles sur 3 dans cette épreuve. Rosewall fut membre de l'équipe victorieuse d'Australie en 1953, 1955, 1956 et 1973[10].
Dans cette épreuve professionnelle au format de la Coupe Davis, organisée uniquement pendant 3 années de suite (1961-1963) et opposant les sous-continents d'Australie, d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Amérique du Sud, Rosewall gagna 9 simples sur 10 et 4 doubles sur 5. l'Australie a remporté les 3 éditions.
Classements annuels (professionnels et amateurs ensemble)
(estimations pas toujours très précises du fait de l'absence de classement officiel avant 1973)
Jusqu'en 1972, seuls des journalistes ou des joueurs établissaient leurs propres classement et jusqu'en 1967 la plupart de ces classements ne concernaient que les joueurs amateurs qui en plus étaient généralement moins bons que les meilleurs professionnels c'est pourquoi Ken Rosewall n'apparaît que très rarement, complètement à tort, dans les classements établis entre 1957 et 1967.
Puis le l'ATP afficha son premier classement relatif aux 12 mois précédents et publié ensuite tous les 14 jours et quelques années plus tard toutes les semaines : ce classement présentait beaucoup d'imperfections car dans les années 1970 ou 80 il ne prenait pas en compte la Coupe Davis (toujours pas actuellement d'ailleurs), les WCT Finals et le Masters(appelé plus tard the Singles Championship et depuis 2000 la (Tennis) Masters Cup) et il n'accordait pas suffisamment de points (toujours le cas maintenant) aux tournois du Grand Chelem. Depuis certains progrès ont été réalisés (mais pas encore suffisamment) puisque désormais la Masters Cup donne des points ATP.
Par conséquent d'autres classements établis par les journalistes de tennis ou par les joueurs eux-mêmes pouvaient (et peuvent toujours) être meilleurs : par exemple bien que Connors fut classé numéro 1 mondial en 1975 par l'ATP très peu de personnes le considérèrent comme tel et la majorité des témoins comme John Barrett, Bud Collins, Barry Lorge ou Judith Elian, de l'époque classèrent, à juste titre, Arthur Ashe numéro 1 mondial (seulementno 4 au classement par ordinateur de l'ATP).
Dans son classement amateur Lance Tingay plaça Rosewall dixième ex æquo avec son partenaire de double Lew Hoad. Il est fort probable que les professionnels Gonzales, Segura, Kramer, Budge, Riggs, Kovacs et Pails étaient meilleurs que Rosewall donc celui-ci méritait probablement une place à la fin du Top 20
Cette année-là Lance Tingay classa Rosewall deuxième amateur derrière Trabert. Étant donné que les professionnels Kramer, Segura, Sedgman, Gonzales furent sûrement meilleurs que Rosewall et que leurs collègues pros Budge, Kovacs, McGregor et Pails devaient être sensiblement du niveau de Trabert et Rosewall, les deux amateurs peuvent probablement revendiquer une place dans les dix premiers.
Beaucoup d'experts classèrent Rosewall quatrième amateur mondial derrière le duo Trabert/Drobny et Seixas; sachant que les professionnels Kramer, Budge, Kovacs, McGregor et Pails avaient sérieusement décliné (la plupart à cause de l'âge), Rosewall fut sans aucun doute un joueur du Top 10.
Tout le monde considéra Rosewall comme le dauphin de Trabert chez les amateurs. Depuis 1954 le niveau des pros avait singulièrement chuté vu que a) aucun grand amateur n'avait rejoint le circuit pro, b) les vieux pros comme Kramer, Budge ou Riggs continuaient naturellement de vieillir et c) Sedgman avait peu joué en 1955 notamment pour des raisons de santé : par conséquent seuls Gonzales, Segura et peut-être Kovacs, les 3 meilleurs pros selonLawn Tennis and Badminton étaient supérieurs à Trabert et Rosewall.
Sedgman, revenu sur le circuit pro en pleine forme et Hoad ayant dépassé Rosewall chez les amateurs, Rosewall méritait probablement d'être devancé par les pros Gonzales, Sedgman, Segura, Trabert et l'amateur Hoad. Cette année-là marqua le début de l'ère des « Six Grands » (qui se termina en 1960), i.e. quand ces six joueurs dominèrent le monde du tennis.
Hoad a prouvé à tous qu'il était de loin le meilleur amateur du monde à la mi-1957 car il domina outrageusement, 6-2 6-1 6-2, en finale de Wimbledon, son successeur dans les rangs amateurs, Ashley Cooper. Juste après ce match Hoad passa professionnel et pendant trois mois il fut régulièrement battu par les meilleurs pros, Gonzales, Segura, Sedgman, Trabert et Rosewall démontrant ainsi que ces six joueurs étaient supérieurs à l'amateur. Rosewall, ayant décroché le titre à Wembley pro et ayant remporté en décembre l'Australian tour aux dépens de Hoad, Sedgman et Segura, méritait probablement la place deno 2 mondial toutes catégories confondues.
Grâce à son succès au French Pro à Roland Garros Rosewall resta un des meilleurs. Classement de Robert Geist (intégrant les professionnels et les amateurs) : 1 Gonzales, 2 hoad, Rosewall; Jack March, promoteur du tournoi pro de Cleveland qui de temps en temps était assimilé à l'U.S. Pro, proposa son classement pro : 1) Gonzales, 2) Hoad, 3) Segura, 4) Trabert, 5) Rosewall, 6) Sedgman.
Robert Roy (L'Équipe), Kléber Haedens et Philippe Chatrier (Tennis de France), Michel Sutter, Christian Boussus (finaliste de Roland Garros amateur 1931), Peter Rowley, Robert Geist, Tony Trabert, John Newcombe etc ... considérèrent Rosewall comme le numéro 1 mondial.
Exactement comme l'année précédente : corroboré par Pierre Barthès, la nouvelle recrue professionnelle, française en 1966 qui dit dans Tennis de France que Rosewall fut juste derrière Laver (et que Hoad était encore le meilleur quand il était à son top ce qui était rarement le cas).
Sources : Joe McCauley, The History of Professional Tennis, London 2001 ; World Tennis (le Magazine US) ; World of Tennis (Bilans annuels édités par John Barrett) ; Marion Anthony « Tony » Trabert dans Tennis de France (le magazine français); Google Archives; ATP
Évidemment comme pour les tournées ou les tournois de l'ère pré-open, les résultats des matchs de cette époque sont souvent inconnus.
Gonzales et Laver sont les deux joueurs que Rosewall a le plus souvent rencontrés. Les confrontations de Rosewall avec Laver sont mieux documentées et plus détaillées que celles avec Gonzales. Sont indiqués ci-dessous les principaux résultats des matchs qui ont opposé les deux Australiens.
Le dernier bilan complet des rencontres Rosewall-Laver par Robert Geist est 66-75.
Sachant que Rosewall est passé professionnel en 1957 et que Laver l'a imité en 1963, les deux joueurs n'ont jamais pu se rencontrer officiellement entre 1957 et 1962 inclus.
Les statistiques de leurs rencontres montrent une forte domination de Laver entre 1964 et 1970 (voire 1972) mais elles sont biaisées avant cette époque lorsque Rosewall fut nettement meilleur : a) en faveur de Rosewall pour l'année 1963 et b) surtout en faveur de Laver jusqu'en 1962. En 1963 ils se sont rencontrés environ 46 fois (incertitude sur le nombre) soit environ le tiers du nombre total de leurs rencontres. Rosewall étant meilleur que Laver cette année-là, les statistiques de 1963 favorisent nettement Rosewall. D'un autre côté de 1957 à 1962 bien que Rosewall fut nettement meilleur que Laver, il ne battit jamais son cadet (Laver a près de 4 ans de moins que Rosewall) puisqu'ils ne pouvaient se rencontrer : ainsi les statistiques 1957-1962, affichant un résultat de 0-0, avantagent véritablement et très nettement Laver (en 1956 les deux joueurs de tennis tournaient sur le circuit amateur mais apparemment ne se sont jamais rencontrés alors).
Aucun résultat n'est actuellement disponible, en particulier les rencontres Rosewall-Laver, dans la liste qui suit :
New Zealand tour avec Rosewall, Laver, Hoad et Sedgman, février/
Marseille Pro, 28-
Tournée à Nairobi, Entebbe, Accra et Lagos en octobre-
Italian tour (4 villes) de la troupe professionnelle,
Spain tour avec Laver, Rosewall, Gimeno et Stolle,
Match arrêté :
Manly, match de tournée,, Rosewall-Laver 6-2 3-2, jeu arrêté par la pluie
↑Sources : Michel Sutter,Vainqueurs (Winners) 1946-2003, Paris 2003; Joe McCauley,The History of Professional Tennis, London 2001; Robert Geist,Der Grösste Meister Die denkwürdige Karriere des australischen Tennisspielers Kenneth Robert Rosewall, Vienna 1999 ; Tony Trabert dans Tennis de France
↑sélectionné dans l'équipe de la finale mais il n'a pas joué, ce qui fait malgré tout de lui selon les règles de la coupe un vainqueur avec son nom sur la coupe