La culture kazakhe, d'origineturcique, a reçu l'influence de l'islam (religion majoritaire parmi les Kazakhs), puis de laculture mongole, russe et dusoviétisme. Bien que cette spécificité ait tendance à s'éroder de nos jours, la structure de la société est clanique, et la plupart des Kazakhs appartiennent à une des troisjüz.
Les Kazakhs ont porté d'autres appellations : ils étaient connus sous le nom deKirghizes ou deKirghiz-Kazakhs (ouKirghiz-Kaïssaks[A 4]) par les Russes auXVIIIe siècle, puis deKazaki vers 1920[cf 1].
En français, diverses graphies du nom « Kazakh » sont rencontrées :
Kazakh (féminin :Kazakhe ; masculin pluriel :Kazakhs ; féminin pluriel :Kazakhes) correspond à une transcription durusseКазах. C'est la graphie la plus souvent rencontrée en français. Certains auteurs ne marquent pas la différence entre le masculin et le féminin deKazakh (ex : « une ville kazakh ») ;
Kazak (féminin :Kazake ; masculin pluriel :Kazaks ; féminin pluriel :Kazakes) correspond à une transcription dukazakhҚазақ. On la trouve moins souvent en français, mais elle est assez fréquente en anglais. Cette graphie est utilisée au Kazakhstan dans les transcriptions en caractères latins (sur les timbres, par exemple) ;
Qazaq (généralement invariable) est la moins usitée des graphies. C'est pourtant celle qui tente de se rapprocher le plus de la véritable prononciation du nom « Kazakh ». En effet, leҚ deҚазақ ne correspond pas exactement au phonème [k] mais plutôt au phonème [q] (que l'on retrouve en arabe dansqurʾān).
En France, « Kazakhs » est aussi la désignation officielle de tous les habitants duKazakhstan, quelle que soit leur origine[B 12]. Cette désignation est néanmoins ambiguë et le gentilé « Kazakhstanais » lui est parfois préféré[Note 3].
Les Kazakhs (peupleturcique d'Asie centrale) ne peuvent être confondus avec lesCosaques (populations d'origine essentiellementslave). Il semble cependant que les deux noms de ces deux peuples cavaliers aient une origine commune et viendraient duturc.
Plusieurs théories s'opposent quant à la signification de ce terme :
le terme deqazaq, originaire deslangues turques signifierait « libre » ou « fuyard »[cf 1] ; il pourrait donc s'appliquer aussi bien aux Cosaques, populations ayant fui leurs terres d'origine pour s'organiser et vivre librement aux confins de l'empire russe, qu'aux Kazakhs, peuple nomade et indépendant ;
qazaq désignerait, dans les langues turques toujours, une veste de cavalier. Ce mot a donné en français « casaque[A 5] » ; les Kazakhs étant, à l'origine, des cavaliers, il se peut que ce terme ait été utilisé pour les désigner.
Il y a peu de sources sur l'origine ou la formation des Kazakhs. Les principales sources sont les légendes orales de ce peuple et les observations et enregistrements des émissaires et officiels russes qui ont voyagé parmi les Kazakhs auXVIIIe siècle[A 6].
Depuis l'Antiquité, la carte ethnique du territoire de ce qui représente le Kazakhstan actuel a eu une forme variable, les tribus et peuples la composant ont eu des origines variées et ont laissé leurs traces dans l'ethnogenèse des Kazakhs actuels. La bande steppique septentrionale d'Asie centrale a historiquement été témoin d'une des premières formes de civilisation au monde : l'économie pastoralenomade. Une des découvertes les plus significatives de l'époque duNéolithique dans la région d'Asie centrale a été ladomestication du cheval[C 5]. L'âge du bronze y présente des restes de laculture d'Andronovo, qui date desXIIe – XVIIIe siècles av. J.-C.[A 7].
DuIIe siècle av. J.-C. à notre ère, les peuples desWusun et deKangju ont joué un rôle essentiel dans cette région. Vers[A 9], les peuples turcs[A 9],[A 10],[A 11],[A 12]Wusun ont migré depuis le Nord-Est du Turkestan sur les terres desSakas auJetyssou. C'est à peu près à ce moment-là, sur le cours inférieur et moyen duSyr-Daria, que s'est formé l'ÉtatKangju[A 13]. Ces peuples ont laissé leurs traces dans l'ethnogenèse des Kazakhs, et leurs noms se trouvent encore de nos jours parmi les tribus de lagrande jüz, par exemple les clansKanly etSary-ouïsyn.
Vers, l'empire xiongnu a été divisé en deux parties : les Xiongnu du sud ont reconnu la souveraineté chinoise, et ceux du nord ont conservé leur indépendance, mais ont été refoulés en Asie centrale[A 17]. Par la suite, ce groupe de Xiongnu a formé son propre État[A 17], et vers 376, s'est étendu jusqu'aux frontières de l'Empire romain ; les sources occidentales les mentionnent alors sous le nom de « Huns ». L'hypothèse que les Huns proviennent au moins en partie des Xiongnu d'Asie centrale est controversée, mais semble malgré tout fondée[A 18].
Après la chute de l'empire desHuns, lesGöktürks prirent place dans l'arène historique de l'Eurasie et fondèrent au milieu duVIe siècle l'un des plus grands empires d'Asie[A 19],[A 20] qui s'étendait de lamer Noire à lamer Jaune. Originaires de l'Altaï, les Göktürks étaient descendants des Huns[A 21]. Selon les chroniques chinoises, les Göktürks descendent directement des Xiongnu, qui s'étaient implantés dans l'Altaï pendant lesinvasions barbares, mais ce fait est contesté[A 22]. Les historiens chinois ont dressé un parallèle entre les coutumes et traditions des Xiongnus et des Göktürks[D 1], qui tend à confirmer cela. L'importance des Göktürks a commencé à se manifester à l'arrivée au pouvoir deBumin en 545[A 22]. Au printemps 552, les Göktürks, alliés avec les Chinois, portèrent une attaque foudroyante contre lesRuanruan, mettant ainsi fin à la relation devassalité qu'ils avaient envers eux, et donnant naissance auKhaganat turc[A 22]. En 603, le Khaganat turc fut divisé en deux : le Khaganat turc oriental et le Khaganat turc occidental[D 2]. Ce dernier s'étendait sur le territoire du Kazakhstan actuel, mais aussi sur l'Asie centrale, laCiscaucasie, laCrimée, l'Oural, et la vallée de laVolga. Le noyau ethnopolitique du Khanagat était constitué des « dix flèches » composées de cinq peuplesnouchibi(en) et de cinq peuplesdoulo[Note 4]. L'ethnonymedoulo est similaire à celui desDoulats, qui est connu de nos jours car faisant partie des tribus de la grande jüz[A 23]. Le Khaganatturgesh (704-756) issu du Khaganat turc est caractérisé par des guerres permanentes avec les Chinois, mais aussi par laconquête musulmane de l'Asie centrale[D 3].
Au début duXIe siècle, lesCoumans migrèrent depuis la vallée de la Volga jusque dans les steppes voisines de lamer Noire[A 27], chassant lesPetchénègues et lesTorks qui y résidaient. Ensuite, ils traversèrent leDniepr et atteignirent le cours inférieur duDanube, se rendant maîtres de lasteppe pontique du Danube à l'Irtych (voirCoumanie). Après l'invasion mongole de l'Europe deBatu en 1237, les Coumans cessèrent d'exister en tant qu'union politique indépendante, mais constituèrent la plus grande partie de la population turque de laHorde d'or[A 27], qui a contribué à la naissance des Kazakhs.
L'année 1218 voit le début de l'invasion des steppes, puis de laTransoxiane, par l'alliance des peuples turcsKhongirad,Naïmans[A 28],Merkit[D 6] etKhitans, dont provientGengis Khan[Note 5] lui-même, sous la direction du fils de Gengis KhanDjötchi[A 29]. Les Coumans commencèrent par s'opposer à Djötchi, mais finirent par se joindre à lui, certains volontairement et d'autres après avoir été vaincus[A 30]. La steppe turque se retrouva sous la domination des troisoulous mongoles, à la tête desquelles se trouvaient les fils de Gengis Khan. Le petit-fils de Gengis KhanBatu fonda sur le cours inférieur de la Volga laHorde d'or[D 7]. Le petit groupe de dirigeants mongols fut vite assimilé au sein des peuples turcs locaux.La majeure partie de la Horde était composée de peuples turcs de différentes origines, surtout deCoumans[D 8], mais aussi deKanglis(en)[A 31], deNaïmans, deKéraït, deKhongirad et encore d'autres. L'ambassadeur dupapeGuillaume de Rubrouck, en généralisant, les désigna tous sous le même nom : « Tatars ». Une grande partie des coutumes de la Horde décrites par Rubrouck en 1253[E 4] existent encore chez les Kazakhs de nos jours. Les lois de la vie nomade ont commencé à être régies par laYassa de Gengis Khan adaptée aux spécificités du peuple. Par la suite, la Yassa a aussi servi de base pour élaborer le code de lois kazakh « Jeti Jargy » (qui signifiesept codes)[D 9]. Sous le règne d'Özbeg (1313-1341) et de son filsDjanibeg (1342-1357), la Horde d'or atteint son apogée[D 8]. Au début des années 1320, Özbeg fit de l'islam lareligion d'État[D 8]. À partir de 1360, une série de changements politiques affaiblit la Horde d'or, qui finit par disparaître en 1502[D 8].
Après la mise en déroute de laHorde d'or en 1389 parTamerlan[D 8], celle-ci se divisa en deux branches : la branche occidentale devint laHorde blanche, s'étendant entre la Volga et le Don, et la branche orientale laHorde bleue[Note 6], qui se divisèrent à leur tour, donnant naissance entre autres à laHorde Nogaï entre 1426 et 1460[A 32] sur les terres de l'actuelKazakhstan occidental[D 10], et à l'éphémèreKhanat ouzbek dans la vallée duSyr-Daria en 1428[D 11]. En 1456, mécontents de la politique sévère du khan ouzbèkeAbu-l-Khayr, les sultansJanibek etKereï migrèrent avec leurs clans à l'ouest du Syr-Daria, auMogholistan[A 33], où ils formèrent leKhanat kazakh en 1465, selon le chroniqueurMirza Haidar[D 12]. La période qui suivit contribua à consolider l'unité des peuples turco-mongols en une nation kazakhe.Kassym Khan(en) (1445-1521) parvint à unifier sous son égide les peuples restants de laCoumanie orientale[A 34], et à étendre son territoire de l'Irtych à l'Oural en combattant les Ouzbeks deTransoxiane au Sud et laHorde Nogaï à l'ouest. Sous Kassym Khan, la population de Kazakhs atteint un million de personnes[D 13].
Au début duXVIIe siècle, un nouvel État mongol, leKhanat dzoungar, se forma enDzoungarie, entre leTian shan et l'Altaï. À partir de ce moment,une guerre de plus de 100 ans opposa les Kazakhs à ce nouvel État[D 9]. Les Kazakhs perdirent au combat et au cours des invasions destructrices des Dzougars plus d'un million de personnes, et plus de deux cent mille Kazakhs furent faits captifs. Le raid dzoungar de 1723 est qualifié de « Grand désastre[D 9] » (kazakh :Актабан шубырынды). Jusqu'à un tiers de la population kazakhe en fut victime, et de nombreuses populations durent migrer pour fuir la guerre[D 9]. En 1726, le khan de la petite jüz Aboulkhair (1693-1748) s'adressa à l'Empire russe àSaint-Pétersbourg pour demander que la citoyenneté russe soit accordée aux Kazakhs[D 16]. En 1726, les Kazakhs se réunirent à Orlabassy et mobilisèrent une armée[D 16] sous la direction d'Aboulkhaïr, qui réussit à partir de 1727 à refouler les Dzoungars sur leurs terres[D 17]. Cependant, ce succès fut de courte durée, car les Dzoungars eurent à nouveau l'avantage à partir de 1729[D 16], envahissant à plusieurs reprises les terres kazakhes, jusqu'en 1734-1735, où les armées dzoungares consolidèrent leurs positions dans le Sud du Kazakhstan et au Kirghizistan. Les Kazakhs, voyant dans l'Empire russe un puissant allié, le sollicitèrent à plusieurs reprises pour que la citoyenneté russe leur soit accordée. En 1731, un accord de ralliement des Kazakhs à la Russie fut signé[D 16]. Cette étape fut bénéfique pour les Kazakhs, qui, n'ayant pas de gouvernement central, se trouvaient en position affaiblie vis-à-vis des agressions de leurs voisins et en particulier des Dzoungars.
Au cours de l'hiver 1741, une arméekalmouke[D 18] (dzoungare) de 20 000 hommes dirigée par Septen s'installa dans lasteppe de Baraba et attaqua lajüz moyenne. Les Kazakhs subirent une défaite près de la rivièreIchim. Rapidement, les Kalmouks chassèrent les Kazakhs de la région entre l'Ichim et leTobol, et attaquèrent également lapetite jüz le long de la rivièreIrguiz, poursuivant les Kazakhs presque jusqu'à l'Oural. Au printemps 1742, les Kalmouks reprirent les combats et descendirent jusqu'à laSyr-Daria. Ils consolidèrent leurs positions auTurkestan, et le Khanat dzoungar s'installa à Tachkent à la suite de la trahison de son gouverneur.
À la suite de la campagne de 1741-1742, les dirigeants de la jüz moyenne se reconnurent comme vassaux des Dzoungars[D 19] (ce qui impliquait de payer un tribut et de laisser des fils de notables en otage[D 18]). La grande jüz devint elle aussi vassale du Khanat dzoungar. Informé de cela, l'Empire russe intervint diplomatiquement auprès des Dzoungars[A 35] et obtint la restitution des otages et le retrait des troupesoïrates des terres kazakhes.
Les Kazakhs sous l'Empire russe et l'Union soviétique
L'expansion russe au Kazakhstan a été précédée par la construction d'une ligne de fortifications le long de la frontière russo-kazakhe, par l'incitation des paysans et commerçants russes à s'installer dans les régions frontalières du Kazakhstan, et par une pression politico-économique sur les dirigeants locaux[A 36].
Selon les données de 1890 publiées dans la « liste alphabétique des peuples habitant l'Empire russe », les Kirghiz-Kaïssaks (c'est-à-dire les Kazakhs) vivaient sur le territoire dugouvernement d'Orenbourg et dugouvernement d'Astrakhan, et dans lesoblasts deSemipalatinsk, deSemiretchie, deTourgaï et d'Ouralsk, et représentaient un total de 3 millions de personnes[C 6]. Afin d'affaiblir la petite jüz, la Horde intérieure ouHorde Bokey fut créée et approuvée par l'Empire russe en 1801[A 36].
La division formelle en jüz disparut de fait au début duXXe siècle[A 38], mais même de nos jours, les représentants de laGrande jüz sont majoritaires dans le Sud du Kazakhstan, ceux de laMoyenne jüz au nord et à l'est, et ceux de laPetite, à l'ouest du pays[A 39].
Pendant laSeconde Guerre mondiale, le Kazakhstan aurait été mobilisé à hauteur de 24 % de sa population. 1 300 000 Kazakhs auraient été envoyés au front, dont seulement 600 000 seraient revenus[C 8]. D'autres sources parlent plutôt d'un million de Kazakhs ethniques mobilisés[D 23], ou d'un peu plus d'un million, avec 410 000 victimes[D 21] (voire moins : 350 000[A 42]).
De 1942 à 1986, l'un des dirigeants duParti communiste du Kazakhstan étaitDinmoukhammed Kounaïev, natif du Kazakhstan. Sous sa direction, le processus derussification fut accentué[C 9] ; en particulier, il ne resta plus qu'une seule école kazakhe par oblast, et seulement pour les enfants de bergers. C'est aussi pendant cette période qu'une croissance économique remarquable a pu être observée au Kazakhstan, avec un développement significatif des moyens de production du pays[C 10], notamment dans l'exploitation minière, les industries primaires et l'énergie, la production agricole.
Après ladislocation de l'URSS, le Kazakhstan proclame son indépendance le[D 21]. Les dures années suivantes voient une émigration importante de nombreuxcitoyens kazakhstanais qui, n'appartenant pas à l'ethnie kazakhe, se sentent écartés des situations à responsabilités ; mais progressivement la situation économique se stabilise ces dernières années, avec une croissance sensible, et un solde migratoire tendant à redevenir positif, notamment grâce au programme de rapatriement des Kazakhs ethniques (voiroralmans)[A 43].
Depuis le, le KazakhNoursoultan Nazarbaïev est systématiquement réélu — à cinq reprises (1999, 2006, 2011, 2015) — président de la République ; il a engagé le pays dans un très important développement économique basé sur l'exploitation des importantes réserves d'hydrocarbures et de minerais[C 11].
En1997, la capitale du Kazakhstan est déplacée d'Almaty (ancienneAlma-Ata) au sud-est du pays, à Akmola (Akmolinsk,Tselinograd), rebaptiséeAstana[D 21] (« capitale » enkazakh) à cette occasion. Cette ville se situe dans les steppes du nord du pays (plus près de son centre géographique) et a été développée comme centre urbain principal pour lacampagne des terres vierges. La raison invoquée par le gouvernement pour ce changement de capitale a été qu'Almaty ne se situait pas assez au centre du pays, que ses perspectives de développement urbain étaient limitées, et qu'elle se situait en zone sismique ; cependant, la raison effective de ce changement réside dans le fait que le Nord du pays, occupé en majorité par des populations d'origine russe, aurait pu être tenté deséparatisme. Dans les faits, l'implantation de la capitale àTselinograd a entraîné une réoccupation des territoires du nord par les Kazakhs, ce qui a renforcé l'intégrité du territoire du Kazakhstan[C 12].
En 2019, la capitale change à nouveau de nom et est nommée Noursoultan, en hommage au premier président[1], changement annulé trois ans et demi plus tard[2].
Une autre étude menée sur un échantillon de 54 Kazakhs et 119 Kazakhs d'Altaï a déterminé les principaux lignages paternels :haplogroupe C-M217 (Y-ADN)(en) (66,7 % et 59,5 %),O (9 % et 26 %),N (2 % et 0 %),J (4 % et 0 %), etR (9 % et 1 %)[A 47].
Selon une autre étude menée sur un échantillon de 409 Kazakhs ethniques, les principaux lignages paternels des Kazakhs sont :haplogroupe C-M217 (Y-ADN)(en),R, G,J, N, O, et Q[D 24].
Les Kazakhs ont une certaine proximité génétique avec les populations de Russie frontalières du Kazakhstan[A 48] ; on retrouve également dans leurs gènes les traces des peuples ayant historiquement contribué à leur ethnogenèse[D 25], y compris depuis l'époque desScythes[A 49].La recherche génomique a révélé que les Kazakhs sont principalement d'origine est-asiatique et abritent deux composants liés à l'Asie de l'Est, un composant dominant, que l'on trouve couramment parmi les Asiatiques du Nord-Est, et qui est associé aux agriculteurs historiques du fleuve Amour, et un autre composant mineur associé au fleuve Jaune historique, que l'on trouve couramment chez les Chinois Han[3],[4].
Proportion de Kazakhs par région au Kazakhstan début 2022 :
10,0 - 19,9 %
20,0 - 29,9 %
30,0 - 39,9 %
40,0 - 49,9 %
50,0 - 59,9 %
60,0 - 69,9 %
70,0 - 79,9 %
80,0 - 89,9 %
Plus de 90,0 %
La population totale de Kazakhs dans le monde est d'environ 15 millions de personnes. Environ un quart des Kazakhs vivent à l'extérieur du Kazakhstan. Les pays présentant les populations de Kazakhs les plus significatives sont les suivants :
Kazakhstan : 11 700 000[B 1] (environ 70 % de la population du pays).
Depuis l'indépendance du Kazakhstan, une politique de rapatriement des Kazakhs ethniques ayant fui le pays volontairement ou sous la contrainte a été mise en place (on appelle ces Kazakhs rapatriésoralmans). Selon les données officielles, en 25 ans (de 1991 au1er janvier 2016), 957 764 oralmans se sont installés au Kazakhstan[C 16].
Le programme de rapatriement attribue à chaque famille de migrants un lieu d'installation au Kazakhstan, ainsi qu'une somme permettant l'achat d'un logement. D'autres mesures incitatives ont été mises en place, comme la prise en charge du transport de tous les biens (y compris bétail) depuis le pays de départ, l'accès à des programmes de formation professionnelle et d'apprentissage de la langue nationale, la gratuité des soins, ainsi qu'un accompagnement à la recherche d'emploi[A 53].
Le premier peuplement de Kazakhs enChine eut lieu au cours desXVIIe et XVIIIe siècles, enDzoungarie, quand la majorité desOïrats eut été anéantie par ladynastie Qing en 1757[A 55]. Cependant, la plupart des Kazakhs émigra en Chine au temps des grandes famines de 1920-1930. Les Kazakhs ont pris part aux révoltes de 1930-1940, et plus particulièrement à l'insurrection d'Ili de 1944-1949[A 56]. Les révoltes furent sévèrement réprimées, et de nombreux meneurs kazakhs décapités ou fusillés. Les années 1930 virent se produire unexode des Kazakhs du Xinjiang(en).Selon les sources chinoises de 1937-1943, 930 000 Kazakhs vivaient auXinjiang[A 57], mais vers 1953, les données du recensement de toute la Chine de 1953-1954 donnent un effectif réduit à 421 000 personnes (baisse de 45 %, due en partie aux massacres de Kazakhs)[A 58].
Les Kazakhs de Chine parlent lekazakh (830 000 parlent ledialecte kazakh nord-est(ru), 70 000 ledialecte kazakh sud(ru)[D 29]), mais à la différence des autres, ils utilisent un système d'écriture basé sur l'alphabet arabe. Au Xinjiang, il existe des écoles avec un enseignement en kazakh, plus de 50 journaux sont publiés en kazakh, et on compte trois chaînes de télévision dans cette langue. Pendant un moment, de même que pour d'autres minorités ethniques, les Kazakhs de Chine n'ont pas été soumis à lapolitique de l'enfant unique[A 60], même si cette exception a fini par changer[C 17].
À partir de 2014, les autorités chinoises mettent en place descamps de rééducation dans le Xinjiang qui détiennent des Kazakhs et des Ouïghours. Un million de personnes seraient concernées par cet enfermement[5].
Les Kazakhs sont un des peuples autochtones de lafédération de Russie, se trouvant en dixième position parmi les peuples les plus nombreux du pays[D 30]. Après la proclamation d'indépendance de la république du Kazakhstan en 1991, il restait un grand nombre de Kazakhs dans les régions de Russie limitrophes du Kazakhstan, descendant de Kazakhs qui y vivaient bien avant la colonisation par l'Empire russe ou qui s'y installèrent par la suite ; ces Kazakhs reçurent la nationalité russe après ladislocation de l'URSS[Note 10]. L'effectif de Kazakhs en Russie se montait à 647 000 personnes selon le recensement de 2010, mais de l'avis du vice-président de l'Association mondiale des Kazakhs(ru) en 2003, la Russie comptait plus d'un million de Kazakhs[D 31]. La majeure partie des Kazakhs vit le long de lafrontière entre le Kazakhstan et la Russie. Les plus grosses communautés se trouvent dans les oblasts d'Astrakhan (149 415), d'Orenbourg (120 262), d'Omsk (78 303 et deSaratov (76 007)[B 4].
Population des Kazakhs ethniques en Russie[C 18] Données des recensements nationaux
Les Kazakhs sont l'un des plus importantspeuples autochtones d'Ouzbékistan. Avant le rapatriement massif des années 1990 au Kazakhstan, l'Ouzbékistan abritait ladiaspora kazakhe la plus nombreuse des pays de laCEI, et la deuxième au monde après la diaspora kazakhe en Chine. Il existe des estimations qui portent le nombre de Kazakhs en Ouzbékistan entre1,5 et 2millions de personnes[C 20], qui viennent notamment du fait qu'une partie des Kazakhs, si ce n'est la majorité, ne sont pas décomptés dans les statistiques officielles. Les régions où se concentre la principale partie des Kazakhs sont leKarakalpakistan (26 % de la population), laprovince de Tachkent (13 %), laprovince de Boukhara et laprovince de Syr-Daria[D 33].
L'émergence d'une diaspora kazakhe aussi considérable en Ouzbékistan est liée à la proximité historique des deux peuples et à leur différence de mode de vie. La présence de Kazakhs s'explique aussi par le fait que leKhanat kazakh s'est étendu sur une partie du territoire d l'Ouzbékistan actuel[A 61]. Selon le recensement de 1920, 1 091 925 Kazakhs vivaient enrépublique socialiste soviétique autonome du Turkestan[D 33]. Après ladélimitation nationale en Union soviétique en 1926, il ne resta plus en Ouzbékistan que 106 980 Kazakhs[D 33]. Mais dès 1939, les recensements montrent un accroissement de cette population (305 400 personnes), lié à l'adjonction à l'Ouzbékistan duKarakalpakistan, où vivait une population kazakhe importante[D 33], ainsi qu'à lafamine de 1932-1933 au Kazakhstan due à lacollectivisation. Les Kazakhs représentaient 4,1 % de la population d'Ouzbékistan entre 1959 et 1989. En 1989, on dénombrait 808 227 Kazakhs[D 33]. Il existe de nos jours 441 écoles où l'enseignement est dispensé enkazakh, dont 190 sont monolingues[C 21].
Le rapatriement des Kazakhs d'Ouzbékistan au Kazakhstan (voiroralmans) est un phénomène de grande ampleur. Entre 1991 et 2014, selon les estimations du Ministère de la Santé publique et du Développement social de la république du Kazakhstan, 586 000 personnes ont été rapatriées[C 22].
Les Kazakhs sont l'une des minorités nationales les plus importantes auKirghizistan. Ils vivent principalement dans les provinces frontalières avec le Kazakhstan au nord du pays, comme les provinces deTchouï, d'Yssykköl et deTalas, mais aussi dans la capitaleBichkek[A 62]. La population kazakhe au Kirghizistan diminue peu à peu, principalement du fait de leur émigration[D 34] (majoritairement au Kazakhstan).
Les Kazakhs duTurkménistan sont concentrés au nord du pays, au bord de la mer Caspienne[D 35]. Selon le recensement de 1989, les Kazakhs représentaient 2,49 % de la population, soit 87 802 personnes[C 23]. Selon le sondage officiel de 1995, le nombre de Kazakhs au Turkménistan se montait à 86 987 personnes[A 63]. À partir de 1991, une émigration des Kazakhs vers le Kazakhstan est observée. Entre 1991 et 2014, le nombre de Kazakhs du Turkménistan rapatriés vers le Kazakhstan (voiroralmans), selon les données officielles du Kazakhstan, atteint environ 65 000 personnes[C 22], ce qui signifie qu'une proportion significative de la population de Kazakhs a quitté le pays, réduisant son effectif à environ 20 000 personnes au Turkménistan[Note 2].
Les Kazakhs sont par leur nombre le deuxième peuple deMongolie[C 24]. Le recensement de 2010 indique que 101 526 Kazakhs y vivent[B 5] (3,8 % de la population). Ils habitent principalement dans l'Ouest de la Mongolie, dans lesaïmags deBayan-Ölgii (93 % de la population[D 36]) et deKhovd (11,5 %)[D 37]. De plus, environ 40 000 Kazakhs vivent àOulan-Bator ou à proximité[C 25].
laPetite jüz (kazakh :Кіші жүз,Kişi jüz) vivait à l'ouest, au bord de la mer Caspienne.
Bien que n'ayant aucune valeur officielle, l'appartenance à telle ou telle jüz continue aujourd'hui d'avoir une signification pour nombre de Kazakhs. Les jüz sont une forme spécifique d'organisation sociopolitique du peuple kazakh. Il n'y a pas de consensus sur la période où sont apparues les jüz, les raisons de leur création et leur structure interne. Les jüz sont elles-mêmes divisées en tribus (kazakh :Ру - voirtribu kazakhe), qui à leur tour se décomposent en une multitude de petits clans[D 38].
À côté de ces trois tribus, d'autres groupes existent[A 64] :
Clans n'appartenant à aucune jüz : Töre (descendants supposés deGengis Khan, considérés à part et qui forment une sorte d'aristocratie[A 64]) et Tolengity, Nogaï-kazakhs, Kyrgyzy, Koja, Karakalpak, Sounak.
Ces structures sociales, bien qu'ayant moins d'importance de nos jours, peuvent encore être apparentes à certains égards ; par exemple, certains observateurs notent que l'administration du Kazakhstan a été subtilement arrangée de sorte que chacune des jüz obtienne une représentation équivalente[A 65].
Selon les analyses génétiques, chaque clan ou tribu peut être identifié par unhaplogroupe distinct[A 66].
Par le passé, la société était hiérarchisée en deux groupes : la classe dirigeante, constituée desos blancs (kazakh :Ақсүйек - voirAk souyek(kk)), dont faisaient partie leskhans et lessultans, et le peuple, qualifié d'os noirs (kazakh :Қарасүйек -kara souyek)[A 64]. Lesos blancs étaient au départ des descendants deGengis Khan, et leur statut n'était lié qu'à cette hérédité jusqu'auXIXe siècle[A 64]. Même si cette distinction n'a en théorie plus cours, le qualificatif d'os noirs pour désigner le peuple a pu être encore utilisé au cours duXXe siècle[A 64].
En tant que « peuple cavalier »[A 68], la culture des Kazakhs précoloniale relevait d'une sociéténomade ou semi-nomade[A 69], issue de son ethnogenèse turco-mongole. L'islam, progressivement intégré aux traditions d'Asie centrale entre lesVIIIe et XIVe siècles[C 26], a aussi eu une influence sur la culture kazakhe.
Lasédentarisation forcée, par lacollectivisation et la mise en place dekolkhozes, a profondément modifié les mœurs kazakhes[A 69] ; dans sa quête d'harmonisation de la société, l'URSS a lutté activement pour détruire les traditions kazakhes[D 39], y compris leurs religions[C 26].
Dans une volonté de réunification du pays, le Kazakhstan indépendant essaye depuis 1991 d'insuffler à nouveau, de manière parfois artificielle, la culture qui caractérisait le peuple kazakh pré-URSS[A 69], en unerenaissance nationale[D 39] ; le rapatriement desoralmans de Mongolie au Kazakhstan, n'ayant pas subi cette sédentarisation et ayant perpétué les anciennes traditions[A 67], renforce cette politique identitaire. Bien qu'un regain de la pratique religieuse, notamment musulmane, ait été observé au Kazakhstan depuis l'indépendance, l'islam arabe n'est pas considéré favorablement par le gouvernement, qui met en avant l'identité nationale traditionnelle afin de se tourner vers un islam turc et sécularisé[C 26]. En dépit des efforts du gouvernement, le peuple du Kazakhstan s'est depuis l'indépendance détournée du mode de vie soviétique ou traditionnel pour adopter un comportement trèsconsumériste[A 70],[C 27] et un fort attrait pour laculture occidentale[A 71] accompagné d'unexode rural qui affaiblit encore la transmission des traditions nomades[B 15].
Le mode de vie des bergers kazakhs dans l'Altaï est également en cours de changement, et se modernise[C 28] ; lenomadisme qui les caractérisait est en train de disparaître[C 29].
La politique de renaissance du Kazakhstan lancée après la dislocation de l'URSS a contribué à soutenir le renouveau des traditions nationales, qui sont considérées avec beaucoup de sérieux. En 2010, la devise de la représentation kazakhe à l'OSCE était les « quatre T » (pour les initiales des quatre piliers enanglais :Trust, Tradition, Transparency and Tolerance, en français : « confiance, tradition, transparence et tolérance »[C 30].
Berger kazakh. Le nomadisme des Kazakhs est lié auxtranshumances des troupeaux[cf 2].
Pasteurs nomades, les Kazakhs ont longtemps ignoré les frontières. À deux reprises, ils ont émigré par centaines de milliers enChine : lors de laPremière Guerre mondiale, après avoir été massacrés par les Russes parce qu'ils refusaient d'assurer l'intendance des lignes arrière, puis quand les Soviétiques les ont sédentarisés de force et voulurent collectiviser les cheptels, composés surtout demoutons, dechameaux et dechevaux, et dans une moindre mesure dechèvres et debovins[A 72].
Les Kazakhs connaissaient plusieurs formes denomadisme. Seuls quelques groupes despetite etmoyenne jüz étaient nomades toute l'année, le reste des Kazakhs connaissant des modes intermédiaires (semi-nomadisme avec hivernage sédentaire, ou nomadisme d'un groupe avec une base sédentaire où vit seulement une petite partie du groupe, voire semi-sédentarité avectranshumance estivale)[cf 3]. On trouve des groupes qui transhument quatre fois par an, à chaque changement de saison[A 72],[cf 4] et en fonction des cycles de reproduction du bétail[A 73]. Ces variations dépendaient principalement du milieu, l'aridité entraînant plus de déplacements pour nourrir les troupeaux, et de la taille du cheptel[cf 3]. On appelaitaoul le campement d'un groupe de nomades, composé de quelquesyourtes ; peu à peu, les politiques de sédentarisation menées par l'Empire russe et l'URSS transformèrent la signification de ce mot, le réduisant au sens de « village »[A 74]. L'emplacement de l'aoul, s'il varie en fonction des saisons et des transhumances, est toujours le même d'une année sur l'autre[A 75]. En dépit de leur nomadisme, les Kazakhs étaient très attachés à leurs terres, et leurs transhumances, sur des distances allant de 50 à 100 km[jl 1], suivaient un tracé prédéfini sur les territoires qu'ils considéraient comme leurs[A 75] ; le tracé de ces terres n'était néanmoins pas clairement défini, et dépendait beaucoup de fluctuations du climat d'année en année[D 38].
Des formes d'agriculture bien antérieures à la colonisation russe ont pu néanmoins être retrouvées, attestant que le nomadisme n'a jamais été exclusif pour les Kazakhs[cf 5], qu'ils aient pratiqué une forme d'agriculture de petite échelle, à pousse rapide et demandant peu d'entretien, ou que leur modèle sociétal soit divisé en un groupe sédentaire agricole et un groupe pastoral mobile[jl 2]. La production de grains servait de réserve aux Kazakhs, leur permettant de faire face à un épisode de grands froids et à de trop nombreuses pertes de bétail[jl 2]. Les Kazakhs ont pu cultiver lemillet commun, lasétaire d'Italie et l'orge commune, mais ces céréales ont été supplantées par leblé, notamment pendant lacampagne des terres vierges (années 1950)[jl 2].
La colonisation russe s'accompagna de plusieurs mesures visant à abolir le nomadisme des Kazakhs, mais l'arrivée massive de colons a eu plus d'influence sur la population[cf 3]. Cependant, ce sont la collectivisation forcée durant leplan quinquennal de 1928-1932, visant à mettre fin aunomadisme kazakh au Kazakhstan[A 76], et lafamine de 1932-1933 au Kazakhstan, qui portent un coup fatal aux derniers nomades restants[C 31],[cf 2]. La famine, qui a fait entre 1,3 et 1,4 million de morts, ajoutée à l'émigration d'environ 600 000 Kazakhs et à la perte de la majeure partie du cheptel, entraîna la sédentarisation : seule la possession d'un troupeau justifie lestranshumances[cf 2]. La sédentarisation, bien que relevant principalement d'idéologies du colonisateur russe puis de l'URSS, a parfois été vue par les Kazakhs comme un progrès[cf 6].
Les rares Kazakhs encore nomades de nos jours ont échappé à la sédentarisation en fuyant l'URSS, dont en particulier les Kazakhs de l'Altaï[C 32] ; la sédentarisation menace les Kazakhs nomades deChine, qui voient dans le programme de rapatriement des Kazakhs ethniques duKazakhstan une dernière possibilité de préserver leur mode de vie[D 40] et leurs traditions, dont les ethnologues estiment qu'ils sont, avec les Kazakhs de Mongolie, les derniers dépositaires[cf 7].
Dans la mouvance de rétablissement de l'identité kazakhe, le nomadisme a été mis à l'honneur, voire idéalisé par le gouvernement du Kazakhstan, sans pour autant avoir l'intention de retourner à ce mode de vie, qui est de fait perçu par le peuple comme incompatible avec l'époque moderne ; le nomadisme fait dorénavant partie du folklore[cf 8]. Si des pratiques pastorales modernes au Kazakhstan conduisent à une forme de nomadisme, celle-ci ne concerne qu'une faible minorité de Kazakhs, bien qu'elle puisse ressembler à la façon de vivre présoviétique[cf 9].
Habitation traditionnelle et aménagement de l'espace
Layourte, tente blanche transportable[D 41], présente des avantages importants pour la vie nomade que menaient les Kazakhs, à la fois facile à déplacer et d'un grand confort[cf 10]. L'élément le plus symbolique de la yourte est lechanyrak (kazakh :шаңырақ), l'anneau de compression au sommet de la tente qui maintient toute la structure[cf 10], et qui se transmettait de génération en génération, symbole de continuité temporelle[A 77]. Les objets de la vie courante sont faits de matériaux solides et de petite taille afin de minimiser l'encombrement[cf 11] ; le centre de la yourte est occupé par un foyer sur lequel est posé lekazan[A 72] ; la nappe sur laquelle est pris le repas revêt également une importance symbolique[A 77].
La porte de la yourte est orientée à l'est ou au sud[A 72]. La place de chacun des occupants de la yourte est déterminée selon leur rang social, leur âge et leur sexe[A 77] : la partie à droite de l'entrée est considérée comme masculine, et la partie gauche est féminine ; le fond de la yourte est occupé par les personnes de haut rang social et les adultes, tandis que le seuil regroupe les enfants, les femmes et les pauvres[A 77] ; la hiérarchie sociale se retrouve dans la distribution de la nourriture, les meilleurs morceaux échéant aux occupants les plus prestigieux[A 72].
Dans la culture kazakhe, l'intérieur de la yourte est bien distinct de l'extérieur[A 72], voire sacré : les crimes qui y sont commis connaissent un châtiment bien plus sévère, et il est le siège de toutes les discussions importantes[A 77]. La partie à l'extérieur de la yourte située immédiatement devant le seuil, appeléesik aldy, constitue une première frontière symbolique avec l'extérieur[A 77] ; l'enclos autour de la yourte, appeléüj irgesi, marque la frontière avec l'espace public et le début de l'aoul, et est aussi chargé d'une symbolique particulière[A 77]. L'aoul est réglementé par un code de conduite particulier, destiné à préserver le calme et punir les intrusions susceptibles de le perturber[A 77]. L'espace situé à proximité immédiate de l'aoul (aul ajnalasy) et les pâtures sont également réglementés par un code de conduite précis[A 77].
Les tensions et disputes entre différents groupes, sous-clans ou aouls étaient censées être réglées par lesbi[A 75]. Cependant, il était courant de se faire justice soi-même, notamment à travers labarymta(ru), qui consistait à dérober des chevaux à la tribu adverse à hauteur du préjudice subi, sans toutefois porter atteinte à ses autres biens[A 75].
En cas de désaccord d'ordre moral entre tribus proches, la personne offensée pouvait menacer son offenseur dusabu, qui consistait à attaquer son aoul et à abîmer sa yourte, geste hautement symbolique ; des femmes pouvaient être enlevées à cette occasion[A 75].
Les Kazakhs vouaient un grand respect aux personnes âgées[D 42]. Ils prêtaient une attention particulière à leur généalogie (Chejire kazakh), notamment en relation avec les autres clans[D 41].
Selon leurs habitudes familiales, différentes personnes étaient chargées de l'éducation des fils :
le fils aîné était éduqué chez ses grands-parents[C 33] ;
le fils cadet restait chez ses parents et par conséquent devait aider toute la famille ;
le benjamin (plus jeune fils) était destiné à la guerre. Il apprenait l'escrime, le tir à l'arc[D 43], etc.
Les Kazakhs ne considéraient comme leurs petits-fils (kazakh :немере) que les enfants nés de leurs enfants mâles[D 44] :
les enfants nés de filles étaient appelésjien (kazakh :жиен)[D 44] ;
les enfants des petits-fils (en lignée directe de mâles :kazakh :немере) étaient appeléschobere (kazakh :шөбере)[D 44] ;
les enfants dechobere (arrière-arrière-petit-fils) étaient appelésnemene (kazakh :немене - incompréhensible)[D 44].
Plusieurs étapes importantes dans le développement de l'enfant étaient notées :bessikke salou (kazakh :бесікке салу), la mise au berceau de l'enfant[D 45],toussaou kessou (kazakh :тұсау кесу), les premiers pas de l'enfant (on appelait à la yourte où l'enfant devait faire ses premiers pas l'homme le plus vieux et le plus respectable de l'aoul pour qu'il coupe avec un couteau les liens spéciaux qui enchevêtraient les jambes de l'enfant[D 42],[D 46]),atka otyrgyzou (kazakh :Атқа отырғызу), la première chevauchée de l'enfant avec prise en main du fouet et de la lance[D 47].
La société kazakhe traditionnelle semble présenter une forme d'égalité des sexes, et excluait les violences domestiques[cf 12] ; ce point de vue doit être nuancé par le fait que les hommes considéraient leur femme comme leur possession (ce qu'on peut voir à travers l'utilisation du mot « ma prise » pour désigner l'épouse, qu'il est bien vu d'aller enlever, ou encore dans l'idée que les ancêtres ont légué aux hommes trois choses : « la terre, le bétail et les femmes »)[A 75]. L'éducation des garçons et des filles était strictement similaire jusqu'à l'âge de six ans[D 48] Les relations sexuelles sont un tabou pour les Kazakhs, et le lexique associé est peu développé[C 34].
Le rituel decirconcision a lieu à 4 ou 5 ans, et est réalisé dans une yourte ou, de nos jours, en polyclinique, par lemollah. Les parents offrent des présents à l'enfant et organisent une fête après l'opération. C'est à cette occasion que l'aïdar était coupé ; cette tresse conservée par l'enfant depuis son plus jeune âge était censée le protéger contre les mauvais esprits, et n'être coupée qu'au moment où il devenait un homme (vers 12-13 ans, au cours de ses premières batailles)[C 35]. La pratique musulmane considérait que l'enfant passait une étape importante au moment de la circoncision, et transféra la coupe de la tresse à cette occasion, soit entre 3 et 5 ans[C 35].
Le père qui souhaite marier son fils effectue une demande auprès de la famille de la jeune femme qui intéresse son fils ou qu'il a en vue pour lui. En cas de mésentente avec cette famille, il arrive que la jeune femme soit enlevée (voirmariage par enlèvement), mais cette pratique reste rare ; cependant, le fait d'enlever sa femme dans un autre clan, voire chez l'ennemi, était très valorisé chez les Kazakhs[A 75]. Les deux familles conviennent des modalités du mariage, en particulier du montant de ladot et duprix de la fiancée[C 36].
Le mariage en lui-même est constitué de deux parties : le mariage de la fiancée, festivité qui a lieu un ou plusieurs jours avant le mariage et se déroule chez les parents de la mariée, puis l'acte officiel à la mosquée et les festivités chez les parents du marié. La nuit de noces est elle aussi encadrée ; en cas de non-virginité de la mariée, l'époux était en droit d'annuler le mariage[A 78]. Une évolution de ces traditions a pu être observée de nos jours[A 79].
Bien que le renforcement des traditions enAsie centrale se fasse moins sentir auKazakhstan, il est mal vu de ne pas être marié après 25 ans[C 37]. De nos jours, malgré une identification religieuse forte, les Kazakhs considèrent majoritairement qu'il est acceptable d'avoir des relations sexuelles avant le mariage[A 79].
L'hospitalité est considérée comme un devoir sacré par les Kazakhs, et le visiteur se retrouve sous la protection de l'hôte[C 38]. Le visiteur arrivant dans la yourte, même pour un bref instant, doit s'asseoir et manger un morceau de pain[D 49], à moins qu'il ne soit à la recherche de bétail perdu[A 77]. On donne au visiteur les meilleurs morceaux[D 42].
Une tradition que les Kazakhs partagent avec lesKirghizes, même si elle se retrouve davantage de nos jours chez ces derniers, est d'ériger uneyourte funéraire[hp 1]. Cette yourte servait dans un premier temps à accueillir le malade, comme pour le mettre en quarantaine, mais cette pratique a disparu de nos jours[hp 2]. Lemollah ou l'aksakal était invité à venir prononcer une prière pour le mourant au moment où sa fin approchait[hp 3] ou un peu avant, pour accompagner le malade[hp 4]. Le malade sentant la mort approcher doit se tourner versLa Mecque, signe pour tous qu'il va bientôt trépasser[hp 4].
Peu de temps après le décès, le défunt est placé dans la yourte funéraire, où on effectue sa toilette mortuaire[hp 3]. Le corps était traditionnellement déposé sur le sol, sur une litière de trèfle[hp 5], le visage orienté vers La Mecque (selon la tradition musulmane) et la tête vers l'étoile polaire (tradition d'origine chamanique)[hp 6]. Le défunt repose trois jours dans la yourte funéraire, parfois moins s'il fait trop chaud[hp 7]. Avant les funérailles, quatre personnes sont désignées pour procéder à une seconde toilette mortuaire[hp 7]. Il était ensuite de coutume qu'une personne garde le mort, et qu'on chevauche sept fois autour de la yourte, mais cette dernière pratique a disparu[hp 8]. Le mort est ensuite inhumé[hp 7].
Un cimetière était construit selon le clan, où les sépultures étaient faites selon le clan et l'appartenance à la jüz[D 39].
La formation et le développement de la langue kazakhe proche du kazakh contemporain se sont faits au cours desXIIIe – XIVe siècles au sein de laHorde d'or, où les communications se sont peu à peu faites majoritairement en langues turques[A 81],[A 82]. La langue n'a pas subi d'altération majeure depuis lors[D 53]. Entre leXIIIe siècle et le début duXXe siècle, les œuvres littéraires étaient enturki(en), langue qui se trouve à l'origine des langues turques locales d'Asie centrale[D 54]. Lekazakh littéraire(ru) est basé sur le dialecte kazakh nord-est, qu'utilisèrent les auteursAbaï Kounanbaïouly etIbraï Altynsarine(en)[A 83]. SelonSarsen Amanjolov(en), la langue kazakhe présente trois grands dialectes : celui de l'ouest, celui du nord-est et celui du sud. Les deux premiers sont issus des mélanges tribaux de Kazakhs au cours des siècles, tandis que le dialecte du sud a de fortes influences kirghize et ouzbèke du fait de la domination duKhanat de Kokand sur les tribus kazakhes méridionales pendant plusieurs siècles[A 83].
À partir de l'indépendance du Kazakhstan en 1991, des tendancespuristes ont commencé à environner la langue kazakhe[D 55]. En particulier, les mots venant de l'étranger, même s'ils sont généralement acceptés et utilisés par la population, sont traduits par les linguistes par des néologismes[D 55],[C 39]. La langue kazakhe a subi, dans les ex-républiques soviétiques, l'influence durusse. Une part importante du lexique récent est constitué d'emprunts à cette langue. Il en résulte des différences mineures entre le kazakh parlé en ex-URSS et le kazakh parlé enChine occidentale (principalementpréfecture autonome kazakhe d'Ili) qui n'a pas été exposé aux mêmes influences au cours duXXe siècle, ainsi que dans l'Ouest de la Mongolie[D 56].
Tous les Kazakhs ne maîtrisent pas parfaitement le kazakh[D 57], mais la plupart des Kazakhs du Kazakhstan parlent lerusse[D 52] ; lesOralmans connaissent généralement mieux le kazakh que les Kazakhstanais de longue date[C 40]. Dans le Nord du Kazakhstan, et surtout dans les villes ainsi qu'àAlmaty, l'usage du kazakh a longtemps été supplanté par celui du russe et souvent limité au cercle familial. Au lendemain de l'indépendance du pays, le kazakh apparaissait comme une langue menacée. Le pouvoir en place a réagi en n'accordant le statut de langue officielle qu'à la seule langue kazakhe au détriment du russe. L'enseignement du kazakh est désormais obligatoire pour tous les citoyens du pays quelle que soit leur appartenance ethnique[D 58].Le kazakh est également encore utilisé, au côté du russe, par les Kazakhs de lafédération de Russie, bien que la langue se perde au fil des générations[C 41].
Les Kazakhs, comme tous les peuples turciques, descendent historiquement de peuples utilisant l'alphabet de l'Orkhon (entre lesVIIe et Xe siècles)[D 59]. L'expansion de l'islam a répandu au début duXe siècle l'usage de l'alphabet arabe parmi les Kazakhs, avec bien sûr des changements notables[A 84]. Les Kazakhs de Chine continuent encore de nos jours à utiliser l'écriture du kazakh en caractères dérivés de l'alphabet arabe, selon la réforme d'Akhmet Baïtoursinoff, au côté de l'écriture han ; lesOuïghours utilisent également cet alphabet. Pendant la période soviétique, la langue kazakhe a d'abord, à des fins politiques et notamment pour éliminer les racines musulmanes et turques parmi les peuples de l'URSS[C 42], ététranscrite en caractères latins, en 1926[D 57], puis a ététranscrite en caractères cyrilliques, en 1939[D 57]. Le kazakh contemporain utilise depuis 1940 un alphabet cyrillique de 42 lettres. Le gouvernement du Kazakhstan prévoit de commencer un processus de latinisation du kazakh pour 2025[C 43] ; toutefois, il existe des courants de pensée qui estiment que cette réforme pourrait nuire à la langue, se trouvant déjà dans une situation fragile[A 85].
De nos jours, la plupart des Kazakhs sont musulmanssunnites de rite (Madhhab)hanafite, suivant l'école dumaturidisme (on estime que 70 % des Kazakhs sont musulmans sunnites[ta 6]) et observent au moins une partie des rites. Il existe des groupeschiites minoritaires au Kazakhstan, mais ils semblent relever de minorités ethniques non kazakhes[ta 7],[C 44]. La plupart des musulmans du Kazakhstan préfèrent ne pas s'identifier à uncourant en particulier[A 86]. Cependant, seule une faible partie de la population est réellement pratiquante (priant régulièrement et observant totalement les commandements[ta 6]), les Kazakhs privilégiant la vie sociale et familiale. Cela s'explique par la période soviétique, où la pratique religieuse fut fortement découragée, entraînant une perte des habitudes religieuses. Certaines traditions antérieures à l'islamisation des Kazakhs ont malgré tout persisté, parallèlement à l'islam[ta 8] ; il est par exemple courant d'entendre les termesKoudaï[A 72] ouTengri comme synonymes d'Allah. De plus, un certain nombre de coutumes kazakhes, provenant de l'époque du polythéisme et dutengrisme, sont en contradiction avec les préceptes islamiques. Par exemple, comme dans différents pays turcs, sous l'influence persane,Norouz (appelée localementNawriz meyrami -kazakh :Науріз мейрамі), fête duzoroastrisme[D 60] reste la fête marquant le nouvel an issu ducalendrier zoroastrien. L'hippophagie est un autre exemple de coutume pratiquée par les Kazakhs et controversée dans l'islam[A 87].
Il y a 5 % de Kazakhschrétiens orthodoxes (surtout dans le Nord du pays), etprotestants ; l'implantation du christianisme parmi les Kazakhs a toujours connu un faible succès[A 3]. En raison notamment de l'histoire récente de l'URSS, il y a également un grand nombre d’athées (environ 100 000) ou d'incroyants parmi les Kazakhs. Le tengrisme et le chamanisme sont toujours présents parmi les Kazakhs[réf. nécessaire].
Pendant longtemps, les habits kazakhs sont restés simples et fonctionnels. Ils avaient des formes similaires pour toutes les catégories sociales, mais avec certaines variations selon le rang ou l'âge. Les parures les plus élégantes étaient décorées de fourrure, de broderies et de bijoux. On utilisait traditionnellement pour les vêtements des matériaux produits localement comme le cuir, la fourrure, le feutre fin, le tissu. Les habits fabriqués à partir de produits importés - soie, brocart, velours - étaient une marque de prospérité. Le coton était assez répandu.
Les Kazakhs ont toujours apprécié le cuir et la fourrure. Les vêtements d'hiver, qui devaient être adaptés aux conditions extrêmes des steppes kazakhes, pouvaient être en peaux de mouton, comme leton (kazakh :тон)[A 88], ou en fourrure, comme lechach (kazakh :шаш)[D 61].
Timbre de l'URSS illustré d'une femme kazakhe portant latakyya.Femme en tenue de mariage portant lesaukele (débutXXe siècle).
Les femmes kazakhes portaient traditionnellement une robe et un gilet. Les habits d'extérieur étaient similaires à ceux des hommes, mais comportaient parfois quelques ornements[D 61]. Le couvre-chef était un indicateur du statut marital ; les jeunes filles portaient une coiffe caractéristique, similaire pour toutes les tribus, quand la coiffe des femmes mariées présentait des variations plus significatives en fonction des lieux. Les jeunes filles portaient un chapeau rond généralement couvert de satin, latakyya (kazakh :такыя)[D 62], et leborik (kazakh :борик), un haut chapeau conique pointu à base bordée de fourrure ou de peau de mouton[D 62]. Des plumes de chouette pouvaient être plantées au sommet de latakyya, étant considérées comme un talisman[D 61]. Au cours du mariage, la mariée portait le coûteuxsaukele(ru) (kazakh :Сәукеле), un chapeau conique de 70 cm de haut orné de pierres précieuses[D 62] et de décorations ayant toutes une signification symbolique puissante[A 89]. Lesaukele faisait partie de la dot, et était préparé bien avant que la jeune fille ait atteint l'âge de se marier ; il se portait le jour du mariage et par la suite au cours des festivités importantes[D 61]. Lekimechek (kazakh :кимешек) était porté par les jeunes mariées ; présentant un voile accroché à la coiffe, il couvrait le cou, les épaules, la poitrine et une partie du dos[D 62].
Kalpak, chapeau traditionnel porté par les hommes.
Les hommes portaient différents chapeaux, une autre forme detakyya, et des coiffes d'hiver et d'été. Le chapeau d'été, oukalpak (kazakh :калпак) était fait de feutre[D 62], en général blanc. Leborik et letymak (kazakh :тымак) étaient des chapeaux d'hiver. Ce dernier, conçu avec des cache-oreilles en fourrure (le renard étant considéré comme le plus prestigieux[A 88]) qui recouvrent également la nuque, est encore populaire de nos jours. Lebachyk (kazakh :башлык) est un autrecouvre-chef porté principalement au sein des jüz petite et moyenne auXIXe siècle, fabriqué traditionnellement en feutre de chameau[A 88].
Comme les Kazakhs ont toujours été un peuple de cavaliers, les pantalons ont été très tôt une partie importante de leur costume. Le vêtement d'extérieur principal est lechapan(en) (kazakh :Шапан, une sorte de robe portée par les hommes. Il était possible d'en porter plusieurs les unes sur les autres ; afin de marquer leur statut, les chefs en portaient ainsi deux ou trois, même pendant l'été, avec le plus précieux à l'extérieur[A 88].
Les ornements étaient très variés, et s'appliquaient largement aux chapeaux, bottes, et vêtements. Lacornaline, lecorail, lesperles et le verre coloré étaient utilisés pour sertir les bijoux en or, argent, cuivre et bronze des femmes. On trouve des boucles d'oreille, des bracelets et des anneaux dans leurs parures, dont lebes bilezik (kazakh :бес бiлезiк), un bracelet lié à trois bagues[C 45]. Les ceintures, élément indispensable de la tenue des hommes comme des femmes, étaient savamment décorées de broderies et cloutées d'argent. Le choix des bijoux dépendait de l'âge et du statut social et marital, voire du clan[D 61].
Sous l'URSS, les Kazakhs ont adopté un style vestimentaire occidental[A 90], et cette mode s'est poursuivie de nos jours[A 91]. Le Kazakhstan indépendant a vu se développer un courant demode kazakh, qui a réussi à se faire représenter une fois à laFashion Week de Paris en 2008[C 46].
On peut ranger les [Kazakhs] dans la catégorie des musiciens. Ils sont eux-mêmes conscients de ce fait et une légende circule parmi eux, selon laquelle les gens auraient appris à chanter de la déesse du Chant, qui n'avait jamais quitté le ciel, et qui descendit un jour sur la terre ; là où elle vola haut, les gens chantent mal, mais aux endroits où elle vola bas vivent les maîtres du chant. Elle a volé très bas sur les steppes kazakhes, et les Kazakhs sont des maîtres du chant. Ils chantent avec une expression extraordinaire, allant du murmure insinuant à l'orage éclatant. Les voix de la steppe sont remarquables de pureté et de force ; et je crois que d'ici une cinquantaine d'années, les Kazakhs présenteront des chanteurs sur la scène de la capitale [Moscou][Note 11].
La composition de chants faisait partie intégrante de la vie kazakhe, qu'ils soient créés pour manifester l'amour ou le deuil[A 92]. Une forme répandue de l'art musical kazakh est lekuï[A 92], une pièce de musique instrumentale traditionnelle, inscrite depuis 2014 auPatrimoine mondial[D 63]. Le kuï est caractérisé par une métrique simple, mixte et variable, avec une grande variété de formes, allant de la plus simple mélodie à une pièce très élaborée à plusieurs instruments. La musique des kuïs peut inclure des parties engamme pentatonique et se baser sur unegamme diatonique[A 93].
La musique kazakhe traditionnelle est très influencée par la musique chamanique mongole et les musiques du monde turc. Elle a ses propres instruments, comme ladombra ou lekobyz[A 92], qu'elle partage parfois avec lamusique kirghize et dont une partie est issue de la musique chamanique (des percussions telles que leAsatayak, laguimbarde (shankobyz (kazakh :Шаңқобыз)[D 64]).
Pendant les années 1930, la musique traditionnelle kazakhe a été mise à l'honneur enURSS, avec notamment la classification de ses genres parAlexandre Zatayevitch(en)[A 94]. Peu à peu, sous l'influence soviétique, de nouvelles formes de musiques furent intégrées par les Kazakhs : des musiciens kazakhs commeAkhmet Zhubanov(kk) étudièrent la musique à Moscou[D 65] et composèrent des pièces de musique classique (desopéras commeAbaï[C 47], desballets, etc.), et des conservatoires furent créés[A 92]. Différents genres musicaux internationaux inspirèrent les musiciens kazakhs, qui s'approprièrent cette culture (ce qui a donné naissance à des groupes demusique folk, commeDos-Moukassan(ru)) ou la mêlèrent à leur héritage musical[A 94], ce qui a contribué à la survie de la musique traditionnelle kazakhe (voirensemble Turan).
Monnaie commémorative du Kazakhstan en l'honneur de l'aïtys.
La littérature kazakhe a longtemps été detradition orale, et n'a finalement été mise par écrit qu'à partir de la fin duXIXe siècle[A 95]. Elle était caractérisée par des épopées historiques ou héroïques, des chansons historiques, et des écrits généalogiques (voirchejire kazakh)[A 95]. Un acteur essentiel de la perpétuation du patrimoine oral est lejyraou[A 95], conteur qui relate les épopées, à la différence de l'akyn, qui compose de nouvelles œuvres, et improvise des poèmes au cours desaïtys (joutes verbales) en s'accompagnant de ladombra[A 92]. Les déclamations se doivent d'être accompagnées de musique[A 92].
Même si le premierstudio de cinéma au Kazakhstan date de 1935, la production de films kazakhs n'a été soutenue par l'URSS qu'en 1941, principalement à la demande du studioLenfilm, qui avait été relocalisé au Kazakhstan. Lorsque Lenfilm se retira du Kazakhstan, la production de films fut effectuée par le studioKazakhfilm[A 96]. Le premier film qui a profondément marqué l'histoire du cinéma kazakh estAmangueldy(ru), tourné en 1938 par Lenfilm, mais mettant en scène des Kazakhs sur un thème de leur histoire[A 96]. L'histoire du cinéma kazakh sous l'URSS est caractérisée par de nombreuses renaissances, dues à l'utilisation politique des événements commémoratifs auxquels les films étaient consacrés[A 96].
Le cinéma kazakh a fait face à un problème d'audience, notamment depuis l'indépendance du Kazakhstan : les films kazakhs rencontrent moins de succès au Kazakhstan qu'à l'étranger (par exemple, le réalisateurAmir Karakoulov est plus connu en Europe qu'au Kazakhstan)[A 92]. Le cinéma au Kazakhstan est encore de nos jours un levier politique et idéologique, tourné entre autres vers la réalisation d'une unité nationale en essayant de mettre en valeur l'histoire et les mythes kazakhs (cas notamment du filmNomad de 2005)[A 97].
Au Kazakhstan, les films les plus projetés sont majoritairement américains, russes, turcs et chinois[A 71].
Les principaux plats kazakhs sont à base de viande, consommée quatre à cinq fois par jour[A 72], en particulier de mouton, de bœuf, de cheval, et plus rarement de chameau (selon d'autres sources, il est improbable que la viande ait été au menu tous les jours du fait de la nécessité de préserver le cheptel, et lesproduits lactés seraient au centre de l'alimentation kazakhe[jl 3]). Legibier n'est que rarement au menu[A 72]. Les fruits et légumes n'étaient traditionnellement pas consommés par les Kazakhs, à l'exception de l'ail et de l'oignon sauvage issus de lacueillette ; la nourriture était systématiquement consommée cuite[A 72]. C'est l'influence des peuples sédentaires qu'ils côtoyaient, notamment des Russes, puis de l'URSS, que les Kazakhs ont commencé à consommer d'autres végétaux et des féculents (pain, pomme de terre, riz, et pâtes)[A 72]. Les Kazakhs n'utilisaient pas d'épices[jl 4]. Ils conservaient leurs aliments parsalaison,fermentation,fumage ouséchage[jl 4].
Les Kazakhs issus d'autres régions que le Kazakhstan ont adopté un régime alimentaire différent : les Kazakhs d'Ouzbékistan consomment peu de viande, ceux deChine consomment du porc sans y voir une infraction à l'interdit musulman et ne boivent pas de thé[A 98].
La viande est souvent consommée bouillie parce qu'ainsi, elle conserve sagraisse, importante dans l'alimentation kazakhe[A 72]. De nos jours, les Kazakhs cuisinent davantage à l'électricité, mais la cuisine traditionnelle se faisait au feu de bois, que les aliments soient rôtis ou grillés[jl 4]. Les morceaux de viande et organes avaient pour les Kazakhs une signification particulière, et leur distribution aux membres de la famille et aux invités au cours d'un repas est codifiée[A 72],[D 42].
Le plat national kazakh est lebeshbarmak (besh, « cinq » ;barmak, « doigt »). Il est composé de nouilles plates larges faites maison (kespe[jl 5]), de viande de cheval bouillie et d'un bouillon versé sur le plat[D 67].
D'autres plats populaires sont lekuyrdak (fait à base de morceaux de viande et de foie, de rognons, de mou, de cœur, etc.), lesirne (kazakh :сiрне - agneau préparé dans unkazan, l'ustensile de cuisine principal des Kazakhs[jl 6], avec des oignons et des pommes de terre) et lepalaou (kazakh :палау -plov façon kazakhe avec une grande quantité de viande et de carottes[jl 7]), lekepse ousalma (soupe de nouilles), lasorpa (bouillon de viande), l'ak-sorpa (bouillon de lait et de viande, ou parfois bouillon de viande simple auquel on ajoute duqurt). Le plat de résistance est souvent aussi constitué de différentes sortes de saucisses :kazys (saucisses de cheval[jl 3], dont la teneur en graisse varie selon les sortes),soudjouks et jambons. Par le passé, les pasteurs consommaient aussi de lapanse farcie cuite dans la cendre (similaire auhaggis), mais de nos jours, ce plat est considéré comme exotique par les Kazakhs eux-mêmes. On peut aussi citer lesmantıs, gros raviolis de viande cuits à la vapeur, et lespelmeni[jl 8]. L'alimentation kazakhe est influencée par lescuisines russe,chinoise,indienne etturque. On y trouve dessamossas[jl 8], des chachliks, des salades russes... Laviande de cheval y est couramment mangée bouillie ou en saucisson. Le plat à base de poisson fumé le plus connu est lekoktal(ru), qui s'accompagne de légumes.
Une des traditions kazakhes les mieux perpétuées, appeléesogym (kazakh :согым), consiste à acheter et cuisiner un cheval pour l'hiver dès les premiers frimas[D 39].
Outre les plats à base de viande, une grande variété de plats et de boissons à base de lait existent : lekoumis[jl 3] (lait de jumentfermenté par l'action delevures et debactéries lactiques), leshubat[jl 3] (lait de chamelle fermenté), lekéfir de lait de chèvre ou de brebis[jl 3], l'ayran ; leghi[jl 3], le lait, la crème[jl 3], le fromage blanc sont aussi très utilisés, ainsi que leqatiq(en). Lequrt est fait à partir de qatiq, et est séché pour être consommé l'hiver[jl 3]. Diverses formes de yaourts sont également populaires.
Plusieurs types de pains plats[jl 9] sont traditionnellement préparés par les Kazakhs, notamment lenaan, la lépiochka oushelpek (pain rond d'Asie centrale) et lesbaoursaki. Ces pains étaient cuits dans le kazan[jl 6] ou dans letandoor[jl 10]. Les Kazakhs consommaient aussi des céréales sous forme debouillies, soit demillet (tary), soit de blé et d'orge (talkan(ru)) ; une forme sucrée de ces bouillies est lejent(ru)[jl 11].
Le Kazakhstan est le pays d'origine de lapomme cultivée (voirHistoire de la pomme), la variété la plus ancienne cultivée connue étantMalus sieversii, dont l'origine du génome se trouve auKazakhstan[A 99], il y a environ50 millions d'années ; ce fait a été confirmé par une analyse génétique en 2010[A 100]. C'est ce qui a donné son nom à l'ancienne capitale,Almaty, composé sous l'ère soviétique de (алма) signifiant « pomme », auquel était ajouté ata (ата), « père », ce qui donnaitAlma-Ata « père des pommes ».
Les jeux équestres sont prédominants parmi les pratiques sportives traditionnelles des Kazakhs.
Les Kazakhs pratiquaient traditionnellement un certain nombre de sports et de jeux, notamment montés[A 92]. Ces sports, visant souvent à développer une maîtrise équestre utile en temps de guerre, ont fini par être plus ou moins délaissés au cours de la sédentarisation sous l'URSS. Ils sont à nouveau mis en avant par la renaissance des traditions promue par le Kazakhstan indépendant, notamment par la création de l'Association des sports nationaux, ou la participation auxJeux mondiaux nomades.
Plusieurs types de courses de chevaux peuvent être distingués parmi lessports hippiques kazakhs. Une course très populaire est lebaïge[D 69], qu'on organise en automne ou au printemps, et se dispute sur de longues distances (entre 20 et 30 km en moyenne), ce qui est très éprouvant pour le cheval et le cavalier[A 4]. Il en existe plusieurs variantes, selon l'âge des chevaux et la difficulté de la course : le taï-baïge se fait sur une dizaine de kilomètres et implique des chevaux d'un an et demimontés à cru par des enfants, le kounan-baïge est effectué par des chevaux de deux ans sur une vingtaine de kilomètres, et le baïge-alaman se court sur une quarantaine de kilomètres[A 4]. Un autre type de course est lejorga-jarys, pratiqué sur cheval ambleur[A 4]. Cette course, habituellement sur une faible distance (entre 2 et 3 km pour les femmes, et entre 4 et 6 km pour les hommes), doit être effectuée à l'amble. Les arbitres notent chaque manquement à respecter cetteallure, et disqualifient le cavalier à la troisième infraction[D 70].
Les Kazakhs pratiquaient différentsjeux équestres. Certains visaient à démontrer la valeur individuelle du cavalier, et impliquaient des formes devoltige cosaque, comme letenge alu[D 69], où les cavaliers doivent ramasser des pièces de monnaie au sol, lejamby atu, un jeu d'adresse où le cavalier au galop doit atteindre une cible en tirant une flèche[D 70], ou lekyz kuu[D 69] (poursuite de jeune fille), une course où, dans un premier temps, le cavalier tente de rattraper la cavalière pour lui donner un baiser, et où dans un second temps, la cavalière doit rattraper le cavalier pour le frapper de sonknout. Les autres jeux visaient davantage à entraîner les cavaliers en temps de paix pour mieux se préparer à la guerre ; c'est le cas duKok-par, un jeu équestre par équipes où les cavaliers se disputent une carcasse de chèvre[D 70], dusaïys (kazakh :Сайыс), une sorte dejoute équestre[D 70], de l'aoudaryspak, une lutte équestre proche de l'Er Enish[D 70], ou dutartyspakkazakh :Тартыспак, jeu équestre en équipe. Toutes sortes d'activités de plein air se faisaient à cheval, y compris une forme detir à la corde monté (kazakh :Аркан-тарту)[D 71].
En dehors des sports impliquant des chevaux, un certain nombre d'autres disciplines était populaire parmi les Kazakhs, comme lekoures[D 69] kazakh, une forme de lutte, le bourkout-salou (chasse avec des aigles[A 92] ; voirBerkutchi[D 69]) et d'autres formes de chasse, dontsalburun, davantage pratiquées par les Kazakhs deBayan-Ölgii[D 72].
La perception des personnages importants de l'histoire kazakhe a pu varier selon les périodes, notamment en ce qui concerne les meneurs de révoltes, idéalisés de nos jours, mais traités comme des hors-la-loi dans les manuels de l'URSS[A 85].
Les autres personnes mises en valeur par les Kazakhs sont également des figures ayant eu une influence fédératrice sur la nation, notamment dans le domaine religieux, avecAhmed Yasavi[A 85], ou linguistique, en particulierAbaï Kounanbaïouly, fondateur de la langue littéraire kazakhe, ouMoukhtar Aouézov[A 85].
↑On peut citer iciVassili Radlov, qui dans son ouvrageDe la Sibérie, écrit en 1884 : « приходится все-таки констатировать, что в социально-политическом и языковом отношении все киргизы ([казахи]) на огромном их участке распространения так тесно слились и переплелись, что мы по праву можем называть их единым народом, так как им вообще присуще осознание единства своего народа и его неразрывной общности », soit « il faut tout de même constater que dans leurs relations politico-sociales et linguistiques, tous les Kirghizes [Kazakhs] sur l'immense étendue de leur territoire sont si étroitement liés et entrelacés, que nous sommes en droit de les considérer comme un seul peuple, tout comme il existe chez eux une reconnaissance de l'unité de leur peuple et de son indivisibilité ». Voir(ru)Vassili Radlov,Из Сибири : страницы дневника [« De la Sibérie - pages de journal »], Moscou, ЁЁ Медиа,, 736 p.(lire en ligne),p. 111.
↑« Киргиз можно отнести к числу музыкальных. Они сами сознают это и рассказывают легенду, будто люди научились петь от богини Песни, некогда спустившейся с неба и летавшей над землей; где она пролетела высоко, там люди плохо поют, где низко - там живут мастера пения. Над киргизской степью она пролетела низко и киргизы мастера пения. Они поют чрезвычайно выразительно, переходя от вкрадчивого шепота в бурный мажор. Степные голоса замечательны по чистоте и силе; и верю, что лет через пятьдесят киргизы будут поставлять певцов на столичную сцену »(ru) « Цитата дня. Григорий Потанин (Citation du jour. Grigory Potanine) »(consulté le).
Hélène Perrin et Gilles Veinstein (Directeur),« La jurtqaraüi et le deuil chez les Kazakhs et les Kirghiz : (d'après des données ethnographiques contemporaines) », dansLes Ottomans et la Mort : Permanences & Mutations, Pays-Bas, E. J. Brill,, 325 p.(ISBN9004105050,ISSN1380-6076,lire en ligne),p. 57-71
↑a etbJean-François Mayer et Olivier Moos, « Les chrétiens en Asie centrale : communautés traditionnelles et nouveaux missionnaires face aux États post-soviétiques – Entretien avec Sébastien Peyrouse »,Religioscope,(lire en ligne).
↑abc etdCarole Ferret et Ahmet Toqtabaev, « Le choix et l'entraînement du cheval de course chez les Kazakhs »,Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines,no 41,(lire en ligne, consulté le).
↑Juliana Holotová Szinek, « Horde nomade ou Empire des steppes face à la Chine des Han? : Quelques remarques sur l'étude du système politique des Xiongnu selon les sources écrites chinoises et les nouvelles données archéologiques »,Asian and African studies,vol. 20,no 2,,p. 240(lire en ligne [[PDF]], consulté le).
↑(ru)Sarsen Amanjolov(en),Вопросы диалектологии и истории казахского языка [« Questions de dialectologie et d'histoire de la langue kazakhe »], Alamaty,,p. 13.
↑Denise Aigle, « May Timothy, The Mongol Conquests in World History »,Bulletin critique des Annales islamologiques, IFAO,(lire en ligne, consulté le).
↑Askar Jumageldinov,Diversités culturelles et construction identitaire chez les jeunes appartenant aux différents groupes ethniques au Kazakhstan. Approche comparative.,(lire en ligne).
↑ab etcFrançois-Olivier Seys, « Les dynamiques démographiques au Kazakhstan, un modèle spécifique depuis l'indépendance »,Espace populations sociétés,no 2,,p. 243-261(lire en ligne, consulté le).
↑a etbIsabelle Ohayon, « Parcours de l’ethnologie au Kazakhstan : Anciennes contraintes, nouveaux travers »,Journal des anthropologues,no 87,,p. 39-64(lire en ligne, consulté le).
↑Carole Ferret, « Introduction »,Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines,no 41,(lire en ligne, consulté le).
↑abc etdMarlène Laruelle, « Enjeux identitaires et nomadisme »,Le Courrier des pays de l'Est, La Doc. française,no 1067,,p. 14-18(lire en ligne, consulté le).
↑abcdefghijkl etmAnne-Marie Vuillemenot,Dans la yourte kazakhe, l'itinéraire de la nourriture définit l'identité du mangeur, Tour, AISLF,(lire en ligne [[PDF]]).
↑Isabelle Ohayon, « Du campement au village : sédentarisation et transformations de l’aoul kazakh à la période soviétique »,Cahiers d'Asie centrale,nos 13/14,,p. 177-198(lire en ligne, consulté le).
↑abcdef etgSeïtkassym Aouelbekov et Carole Ferret, « Quand une institution en cache une autre : Abigéat et mise à sac chez les Kazakhs »,Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines,no 41,(DOI10.4000/emscat.1704,lire en ligne, consulté le).
↑Vincent Fourniau, « Nurbulat Masanov, le chercheur et le débatteur »,Cahiers d'Asie centrale,no 23,,p. 11-17(lire en ligne, consulté le).
↑a etbAskar Jumageldinov,Diversités culturelles et construction identitaire chez les jeunes appartenant aux différents groupes ethniques au Kazakhstan. Approche comparative.,(lire en ligne).
↑a etb(ru)Sarsen Amanjolov(en),Вопросы диалектологии и истории казахского языка [« Questions dialectales et historiques de la langue kazakhe »], Almaty, Institut gouvernemental pédagogique Abaï d'Alamty,(lire en ligne).
« Phylogenetic reconstruction of Pyreae and the genus Malus, relative to major Rosaceae taxa, identified the progenitor of the cultivated apple as M. sieversii. »
↑ab etcDanara Ismetova, « Un Islam particulier à l’Asie centrale nomade : hier et aujourd'hui »,Le Journal International,(lire en ligne, consulté le).
↑« L'obésité, nouveau fléau au Kazakhstan »,La Croix,(lire en ligne, consulté le).
↑Jin Wensi, « Le mode de vie des bergers Kazakhs en mutation »,CCTV.com,(lire en ligne, consulté le).
↑Jin Wensi, « Les nomades Kazakhs doivent changer de mode de vie »,CCTV.com,(lire en ligne, consulté le).
Anne-Marie Vuillemenot,La yourte et la mesure du monde : avec les nomades au Kazakhstan, Louvain-la-Neuve, Academia-Bruylant,, 281 p.(ISBN978-2-87209-926-9,lire en ligne).
La version du 29 novembre 2016 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.