Lekazakh (autonyme :қазақ тілі,qazaq tılı, ouқазақша,qazaqşa) est une langue appartenant à la famille deslangues turques. Il est parlé par lesKazakhs enAsie centrale et enEurope orientale, principalement auKazakhstan, où il est la langue nationale, et dans larégion autonome duXinjiang, enChine. Au cours de son histoire, le kazakh s'est écrit de différentes façons : enalphabet arabe modifié (toujours utilisé en Chine, en Iran, une petite partie de la Mongolie et en Afghanistan), encyrillique agrémenté de neuf lettres supplémentaires (Ә, Ғ, Қ, Ң, Ө, Ұ, Ү, Һ, І), et, depuis 1990, avec une variante de l'alphabet latin (écriture officielle au Kazakhstan depuis 2017). Le kazakh est particulièrement proche dukirghize[2].
Le kazakh s’est d’abord écrit enalphabet arabe, dans une variante similaire à celle utilisée pour leouïghour, il est toujours utilisé pour écrire le kazakh en Chine, principalement dans lapréfecture autonome kazakhe d'Ili, au Nord de la région autonome duXinjiang. Au Kazakhstan, l’alphabet latin fut imposé en 1927, puis l’alphabet cyrillique en 1940, les changements ont été à peu près identiques en Mongolie dans la province semi-autonome kazakh deBayan-Ölgii, le kazakh s'y écrit donc également en alphabet cyrillique. En 2006, le président kazakhNoursoultan Nazarbaïev a annoncé sa volonté de repasser à l’alphabet latin, mais l’alphabet cyrillique est toujours officiel[3].
En, Nousoultan Nazarbaïev annonce qu'à partir de 2018, le Kazakhstan doit former des spécialistes pour enseigner le nouvel alphabet et produire des manuels scolaires pour l'enseignement secondaire. Le calendrier de la réforme doit s'étendre jusqu'en 2025, année où le Kazakhstan adoptera définitivement l'alphabet latin[4]. En, l'alphabet latin kazakh subit une modification, remplaçant les apostrophes qu'il contenait par des accents[5]. Cette version ayant également suscité des critiques de la part de la population kazakhe et du successeur de Nazarbaïev,Kassym-Jomart Tokaïev, une nouvelle mouture incluant destrémas, descédilles et desbrèves, élaborée par l'Institut linguistiqueBaïtoursinov et une commission de spécialistes consacrée à la transition alphabétique, est présentée en[6].
Барлық адамдар тумысынан азат және қадір-қасиеті мен құқықтары тең болып дүниеге келеді. Адамдарға ақыл-парасат, ар-ождан берілген, сондықтан олар бір-бірімен туыстық, бауырмалдық қарым-қатынас жасаулары тиіс.
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Jusqu'en 2017, l’alphabet kazakh était basé sur l'alphabet russe, mais comportait neuf lettres supplémentaires pour noter des sons propres au kazakh :Ә,Ғ,Қ,Ң,Ө,Ұ,Ү,Һ etІ tandis que les lettresВ,Ё,Ц,Ч,Щ,ъ,Ь etЭ se retrouvaient surtout dans des mots étrangers, empruntés le plus souvent aurusse.
Certainesconsonnes kazakhes ne peuvent apparaître que devant certainesvoyelles : Г et K ne se trouvent que devant les voyelles antérieures (Е, Ә, І, Ө, Ү) tandis que Ғ, Қ et Х n’apparaissent que devant une voyelle postérieure (А, Ы, О, Ұ).
La lettre У se prononce[w] avant une voyelle ou en fin de mot,[ʊw] après une voyelle antérieure et[ʉw] après une voyelle postérieure[21].
L’harmonie vocalique, typique des langues turques, est présente en kazakh. Selon ce principe, un même mot ne peut pas contenir à la fois des voyelles antérieures et des voyelles postérieures. Pour cette raison, lessuffixes ont généralement au moins deux formes : par exemple, le suffixe du pluriel est-lar après une voyelle postérieure mais-ler après une voyelle antérieure.
Le kazakh familier distingue un deuxième type d’harmonie vocalique basé sur l’arrondissement des voyelles : өмірömir (« vie ») est ainsi prononcéömür.
L’harmonie vocalique souffre de nombreuses exceptions parmi les mots empruntés (principalement au russe) : un mot tel que республикаrespublïka (« république ») contient à la fois des voyelles antérieures et postérieures[22].
L’assimilation joue un rôle dans la forme que prennent certainsaffixes. Généralement, les suffixes ont (en plus des formes dues à l’harmonie vocalique) deux ou trois variantes, l’une commençant par uneconsonne sourde, l’autre par uneconsonne sonore et la troisième (quand elle existe) employée après une voyelle. C’est le cas du suffixe pluriel : lel initial n’est utilisé qu’après une voyelle ; il devientd après une consonne sonore ett après une consonne sourde : ainsi, le pluriel de үйüy (« maison ») est үйлерüyler, mais celui de адамadam (« homme ») est адамдарadamdar.
Dans certains cas, le suffixe ne change pas mais provoque une modification de la dernière consonne du mot auquel il est attaché :
П, К et Қ sontvoisés en Б, Г et Ғ entre deux voyelles ou au contact d’une consonne sonore dans un mot composé : құлақqulaq (« oreille ») → құлағымqulağım (« mon oreille ») ;
Б, Ғ et Д sont dévoisés en П, Қ et Т quand ils sont suivis d’un affixe commençant par une consonne sourde[23].
Le kazakh, comme les autres langues turques, est unelangue agglutinante, c’est-à-dire qu’elle utilise de nombreux suffixes là où on utilisera souvent plusieurs mots en français. Par exemple, « dans mes maisons » peut être exprimé en un seul mot en kazakh : үйлерімдеüylerimde.Üy signifie « maison »,-ler indique le pluriel,-im est un suffixe possessif de première personne (correspondant à « mon », « ma », « mes ») et-de marque le locatif (qui se traduit souvent par « dans »).
Comme dit précédemment, le pluriel est indiqué par le suffixe-ler qui peut prendre six formes différentes en raison de l’assimilation et de l’harmonie vocalique :
Les cas sont indiqués par des suffixes attachés aux noms. Ces suffixes ont eux aussi plusieurs formes, selon l’harmonie vocalique et la dernière lettre du mot, et certains ont une forme particulière après le suffixe possessif de la troisième personne du singulier[25]. Les suffixes de cas se placent, le cas échéant, après le suffixe du pluriel et le suffixe possessif.
Le kazakh a huitpronoms personnels : au singulier comme au pluriel, il y a deux pronoms pour la deuxième personne, un familier et un poli (équivalent auvouvoiement français). Ils se déclinent comme les noms, mais présentent quelques irrégularités[26].