Kavála (engrec moderne :Καβάλα,Kavála), parfois aussi orthographiée Kavalla (le nom ayant été modifié en 1940 avec la disparition d'un des deux λ originels[1]), ville deGrèce, ancienne Néapolis (engrec ancien :Νεάπολις, la « Ville neuve »), Christoúpolis (en grec ancien :Χριστούπολις /Christoúpolis, la « Ville du Christ »), chef-lieu dedistrict régional.
Sa position fait de la ville et de son port un point de passage important sur la côtethrace : l'arméeperse y fait escale lors de son invasion de la Grèce.
En situation de faiblesse, l'empereur byzantinAndronic II Paléologue négocie une alliance matrimoniale : il accorde la main de la princesseSimonide, âgée de 5 ans, au roi des Serbes, qui a alors 40 ans. Cette union qui révulse lesmilieux ecclésiastiques deConstantinople a l'avantage de déguiser le recul militaire byzantin dans la région de Christoupolis en alliance : Simonide reçoit en dot la Macédoine byzantine... que les Serbes avait déjà conquis dans les faits. Cette manœuvre diplomatique permet aux Byzantins de maintenir une paix relative jusque dans les années 1340 dans cette partie de leur empire[2]. En 1346, les Byzantins parviennent néanmoins à en reprendre le contrôle.
En 1387, Christoupolis est définitivement conquise par les Ottomans. En 1425, la forteresse de l'acropole est détruite par lesVénitiens et la ville, pillée, est quasi-abandonnée.
En 1922, après la « Grande catastrophe », letraité de Lausanne rend obligatoires les échanges de population entre la Grèce et la Turquie : les musulmans encore présents à Kavála doivent partir pour laTurquie, à la place desgrecs expulsés de ce pays dont près de 25 000 s’installent à Kavála.
Pendant l’Occupation, Kavála est reprise en 1941 par laBulgarie mais est aussi occupée par laWehrmacht : les nazis fusillent des otages en répression des actions de larésistance grecque et déportent lesjuifs grecs. Fin1944, lesrésistants grecs libèrent Kavála[5]. Les violences ont frappé de nombreuses familles, qu’il s’agisse de celles de Grecs résistants, deRomaniotes livrés par les Bulgares aux nazis ou de Bulgares jugés « collaborateurs » et exécutés lors de l’épuration. Kavála se relève après la guerre, mais lacrise financière des années 2010, due à ladérégulationmondiale et auxendettements de laGrèce, touche son économie et stoppe son développement.
↑Angeliki Laiou & Cécile Morrisson -Le Monde byzantin: Tome III L'empire grec et ses voisins XIIIe-XVèsiècle - PUF, Collection Nouvelle Clio,(Paris), 2011, page 20