Selon certaines sources, les premiers habitants seraient desPygmées. LesBantous arrivèrent au seuil de notre ère et formèrent une myriade de peuples (Lamba, Sanga , Kahonde, Luba, tabwe, lunda, minungu, hemba, holoholo,bemba, etc.[réf. souhaitée]) apparentées mais souvent antagonistes[3]. Chaque tribu avait son secteur économique. Les échanges se faisaient à dos d'hommes d'un village à l'autre.
Puis des marchands arabo-swahilis venus deTanzanie arrivèrent dans le pays. Ils s'occupèrent du commerce et se marièrent avec des princes locaux[4]. Les Arabo-Swahilis monopolisèrent le commerce de l'ivoire, des esclaves, des minerais, des épices, des armes, des textiles et des produits agricoles.[réf. souhaitée] De nombreuses tribus essayèrent de s'affranchir de leur domination.
LesLundas contrôlaient le Sud du pays, tandis que lesBalubas guerroyant contrôlaient le Nord, de la rivière Kasaï aulac Tanganyika. Les habitants utilisaient à côté du troc descroisettes de cuivre comme monnaie depuis leXe siècle. C'est une monnaie d'échange alors à peine moins précieuse que l'ivoire. La fonte ducuivre était réservée à une secte masculine appelée « les mangeurs de cuivre ». Le symbole par excellence du Katanga était alors le cuivre. La production de cuivre était saisonnière (saison sèche pour la récolte de la malachite puis, en octobre, fonte dans un four en terre). La quantité de cuivre extraite de cette façon était estimée à plus ou moins 15 tonnes par an. La coulée était faite dans un moule de sable en forme de croix ; puis on l'étirait en fil de cuivre de différentes épaisseurs.
À la fin duXIXe siècle, un commerçant caravanier deTanzanie,M'Siri, devenu beau fils d'un souverain localWasanga appeléKatanga[5], fonda un éphémère royaume, leGarangeza, qui s'étendait entre laLualaba et laLuapula et durera jusqu'à sa mort, lors de la prise de possession du territoire par lesBelges en1891. M'Siri se livrait à la traite des esclaves et livrait ses propres sujets à des commerçants swahilis, arabes,portugais ou mbundus contre des fusils. Il fut abattu par le colonel belgeBodson venu négocier au nom de la campagne anti-esclavagiste de l'État indépendant du Congo et qui, menacé par des guerriers de Wasanga, riposta en tuant le chef esclavagiste, mais en y laissant aussi la vie tout en ouvrant, d'un coup, le Katanga à la colonisation.
Léon Tonneau (1863-1919), Représentant du Comité Spécial du Katanga (CSK) de 1903 à 1906.
Sous lacolonisation belge, à partir de 1884, les ressources minérales furent intensément exploitées par des entreprises européennes dont de nombreuses belges (essentiellement l'Union minière du Haut Katanga). Comme la traite des Noirs avait dépeuplé la région, l'administration coloniale amena des dizaines de milliers deLubas (du Nord-Katanga ou du Kasaï), d'Angolais, deRhodésiens, de Rwandais comme travailleurs pour les mines. La province connut l'arrivée de quelques dizaines de milliers de colons. Au la province comptait 1 496 728 Africains et 31 193 Européens[6]. Avec la construction du chemin de ferBCK reliant la province jusqu'à Port-Francqui, le Katanga connut un développement spécifique et devint un gros pilier de l'économie congolaise.
Durant l'administration par l'État belge de 1907 à 1960,la relégation, une déportation, y fut pratiquée.
Timbre du Katanga indépendant dessiné par Claude Charlier, à l'occasion de la foire internationale de 1961.
À la suite de l'indépendance duCongo belge en, le Katanga fait sécession de la nouvellerépublique démocratique du Congo, alors gouvernée parPatrice Lumumba, et dès le mois de juillet proclame son indépendance sous l'impulsion deMoïse Tshombé et des milieux d'affaires pro-occidentaux. Moïse Tshombé recrute des mercenaires belges et sud-africains, tandis que le gouvernement belge déploie des troupes, officiellement afin d'assurer la sécurité de ses ressortissants. Les sécessionnistes bénéficient également du soutien des réseaux deJacques Foccart, le « monsieur Afrique » de l’Élysée[7].
Lumumba fut destitué en lors d'un coup d'État orchestré parJoseph Mobutu. Tshombé fit alors appel à la fois à des mercenaires, dontRoger Trinquier,Roger Faulques[7],Yves de la Bourdonnaye, Henri-Maurice Lasimone[5], Michel de Clary, Léon Egé, Paul Ropagnol, Robin Wrenacre,Tony de Saint-Paul, l'ex-sous-lieutenant de l'armée françaiseBob Denard, ainsi qu'au planteur belgeJean Schramme. Ceux-ci combattront contre les troupes de Mobutu, mais aussi, et surtout, ils tiendront tête aux troupes desNations unies de la fin de l'année1960 jusqu'à la fin de la sécession, en janvier1963, initialement épaulés par troisFouga Magister achetés en France et livrés en février 1961[3]. Leurs équipements hétéroclites, leurs vêtements improvisés et leurs visages souvent dévorés de barbes, les feront surnommer les « affreux » par la population belge qui était restée sur place[8].
Les forces militaires sous l'égide des Nations unies menèrent unecampagne de deux ans pour réintégrer le Katanga au Congo, opération conclue par un plan de réconciliation nationale en janvier1963.
En 1993, après l'effondrement du blocsoviétique, la communauté internationale fait pression sur Mobutu afin qu'il démocratise le pays. À la suite d'une large consultation nationale décidée par le président, une conférence nationale dite « souveraine » est organisée. À l'issue de cette conférence présidée parMgrLaurent Monsengwo Pasinya,Étienne Tshisekedi, unLuba de la région duKasaï, est nommé Premier ministre. Cette élection provoqua des affrontements meurtriers entre les Katangais « d'origine » et les Kasaïens vivant au Katanga. Du côté katangais, l'inspirateur du mouvement fut le gouverneurGabriel Kyungu wa Kumwanza (un Luba du Katanga). Cette situation engendra des déplacements massifs des Kasaïens et la perte de leurs emplois. Pendant une longue période, les deux communautés sont demeurées dans un antagonisme qui fut fustigé par la société civile et notamment la conférence épiscopale de l'Église catholique du Katanga.
Située dans le sud-est de larépublique démocratique du Congo et entièrement dans l'hémisphère austral, la province du Katanga occupe la deuxième position parmi les provinces du pays par sa superficie (la plus grande province étant laprovince Orientale). Carrefour important, la province est limitée par quatre provinces du pays : leSud-Kivu au nord-est, leManiema au nord et la région du Kasaï au nord-ouest. Le Katanga partage avec trois pays la frontière de la RDC : l'Angola au sud-ouest, laZambie au sud et au sud-est et laTanzanie à l'est. Le chef-lieu de la province estLubumbashi (anciennement Élisabethville).
Les différentes ethnies de la province sont le plus souvent mélangées, à cause des différentes migrations au cours des derniers siècles (conquêtes, exil, industrialisation). Les groupes dominants sont lesLubas, les Arunds (regroupant lesLundas, lesTchokwés, lesLuenas, lesNdembos, lesMinungus), lesSangas, lesBembas et lesLambas. Les minorités ethniques sont lesBambote, les Zela, lesBayazi, lesNdembos, lesBatabwas, lesKalwenas et lesHembas.
À la suite d'un accord conclu en 1975 avec le régime du présidentMobutu, le Shaba accueillit, sur un espace étendu de 100 000 km2[Information douteuse][réf. souhaitée], nomméShaba Nord, le développement duprogramme balistique zaïrois de la société civileallemandeOTRAG.[réf. souhaitée] Dès 1977, les essais de tirs commencèrent mais sans résultats tangibles. En 1978, une dernière fusée fut tirée mais elle s'écrasa au sol après quelques secondes de vol, un épisode qui devait marquer la fin de ce programme tant par l'absence de succès que par les pressions politiques exercées par l'URSS et les autres grands voisinsafricains[Lesquels ?].[réf. souhaitée]
↑a etbDE SAINT MOULIN Léon, « 2. Origines et lieux de naissance de la population de laRépublique Démocratique du Congo », dans : Isidore Ndaywel è Nziem éd., Images, mémoires et savoirs. Une histoire en partage avec Bogumil Koss Jewsiewicki. Paris, Karthala, « Hommes et sociétés », 2009, p. 595-609. DOI : 10.3917/kart.nday.2009.01.0595. URL : https://www.cairn.info/--9782811102081-page-595.htm
↑Le colonel Jean-Marie Crèvecoeur, ex-commandant en chef des forces armées katangaises, attribue l'origine de l'expression à son officier G2 (renseignement), le capitaine Verdickt, choqué par la médiocrité du premier contingent de "volontaires" étrangers arrivé en 1960 dans la province séparatiste.Témoignage recueilli dans l'émission Les dossiers de l'écran, "Pourquoi le mercenaire est-il devenu "un affreux" ?", ORTF, 15 mai 1973. Débat avec deux mercernaires, Roger Faulques et Roger Bruni, le colonel Jean Marie Crèvecoeur, fondateur de l'armée du Katanga, Jean Pierre Joulin d'Europe n°1, ancien correspondant AFP au Katanga, Jean François Chauvel, grand reporter du Figaro (suivant la projection du film "Le dernier train du Katanga").
↑a etbJean-Claude Bruneau, « Les nouvelles provinces de la République Démocratique du Congo : construction territoriale et ethnicités »,L’Espace Politique. Revue en ligne de géographie politique et de géopolitique,no 7,(ISSN1958-5500,DOI10.4000/espacepolitique.1296,lire en ligne, consulté le).